[0001] La présente invention est relative à un procédé de fabrication in situ d'un joint
d'étanchéité entre une portion de paroi interne d'un puits de pétrole, ou analogue,
et une portion de paroi externe d'une colonne de production (ou exploitation) de ce
puits,ainsi qu'à un dispositif de mise en oeuvre de ce procédé. L'invention concerne
également un procédé d'isolation (ou séparation) entre au moins deux zones de production
d'un puits.
[0002] Lors de la mise en production ou au cours de l'exploitation d'un gisement, il peut
être utile d'isoler (ou séparer) parfaitement des zones de production existant le
long d'un puits pour différentes raisons, notamment parce que :
a)la réglementation locale l'exige,
b)il y a incompatibilité entre les fluides (ou effluents) produits par les différentes
zones ou les pressions de ces fluides,
c)les pressions des fluides des différentes zones de production évoluent de façon
différente,
d) l'eau ou du gaz vient se mélanger au fluide produit par au moins une des zones
productrices.
[0003] Les zones de production sont isolées en rendant étanche l'espace existant entre une
portion de paroi interne d'une formation rocheuse d'un puits et une portion correspondante
de paroi externe d'une colonne de production (dite
"casing" dans la terminologie anglo-saxonne: on parle aussi de tubage dans la terminologie
française).
[0004] Dans l'Art antérieur l'étanchéité est obtenue par cimentation de l'espace précité
à l'aide, parfois, de dispositifs d'étanchéité auxiliaires dits packers de cimentation
gonflables.
[0005] Ces packers sont des joints d'étanchéité toriques comportant une double paroi élastomère
renforcée par une tresse métallique ; cette double paroi délimite une chambre gonflable
à l'aide de ciment (ou d'eau ou d'huile) jusqu'à 1,6 fois leur diamètre nominal, sous
une pression maximale admise de 110 à 120 bars, par l'intermédiaire d'un système
de sécurité à clapets.
[0006] Toutefois, en ce qui concerne la cimentation de la colonne de production, celle-ci
est souvent imparfaite et la restauration de l'étanchéité longue et incertaine;
tandis que,les packers de cimentations gonflables, bien que ceux-ci facilitent la
réalisation de l'étanchéité par cimentation, présentent des limitations et des inconvénients,
notamment en ce qui concerne :
i) leur gonflage,qui ne peut pas dépasser la valeur indiquée plus haut,
ii) la diminution de pression admissible à plein diamètre, qui n'est que d'environ
70 bars,
iii)l'adaptation au contour du puits de production, qui ne doit pas présenter de variations
de courbure trop brusques ; en outre, même avec des puits présentant un contour acceptable,
l'étanchéité n'est pas parfaite parce que la paroi élastomère relativement rigide
du packer (à cause de son épaisseur et de la présence de la tresse métallique) ne
remplit pas complètement les irrégularités de la roche,
iv)l'encombrement radial en condition de repos, qui peut dépasser, au moins localement
et avec les valeurs classiques du diamètre du puits et du diamètre nominal du casing,
l'épaisseur de l'espace existant entre le puits et le casing, ce qui entraîne le risque
de pistonnage et d'endommagement du packer pendant la descente de la colonne de production,
autour de laquelle est monté le packer,
v) le gonflage du packer, qui n'a lieu qu'en fin de cimentation, à savoir tardivement
par rapport aux exigences de centrage de la colonne de production, qui peut donc être
cimentée de façon excentrique par rapport au puits.
[0007] La présente invention s'est donc donné pour but de pourvoir à un procédé de fabrication
in situ d'un joint d'étanchéité entre une portion de paroi interne d'un puits et une
portion de paroi externe d'une colonne de production, qui répond aux nécessités de
la pratique mieux que les procédés visant au même but antérieurement connus, notamment
en ce que :
A)on obtient un bon centrage de la colonne de production par rapport au puits,
B)le joint d'étanchéité ainsi obtenu remplit parfaitement l'espace annulaire entre
les deux portions choisies et correspondantes de paroi du puits et de la colonne de
production,
C)le joint d'étanchéité résiste efficacement à des variations de pression résultant
des variations des conditions d'exploitation (notamment définies par une stimulation,
une fracturation, etc...),
D)le joint d'étanchéité résiste chimiquement à l'action des effluents du puits,
E)il est possible de restaurer facilement l'étanchéité, le cas échéant.
[0008] La présente invention a pour objet un procédé de fabrication in situ d'un joint d'étanchéité
d'un espace annulaire compris entre une portion de paroi interne d'un puits et une
portion correspondante de paroi externe d'une colonne de production, qui sont adjacentes
à une zone de production de ce puits, lequel procédé comprend les étapes suivantes
:
- délimitation de l'espace annulaire destiné à être occupé par le joint,
- injection dans l'espace annulaire ainsi délimité d'un matériau destiné à remplir
complètement cet espace et à assurer l'étanchéité requise entre puits et colonne de
production en s'adaptant aux irrégularités de la paroi du puits.
[0009] Selon un mode de mise en oeuvre préféré du procédé conforme à l'invention, le matériau
à injecter dans l'espace annulaire est constitué par un mastic réticulant résistant
aux effluents du puits.
[0010] Selon un autre mode de mise en oeuvre préféré du procédé conforme à l'invention,
celui-ci comprend en outre une opération de séparation du matériau injecté,par rapport
aux fluides normalement existant entre la colonne de production et le puits,et une
opération d'éjection de ces fluides en dehors de l'espace précité pour que celui-ci
soit rempli complètement par l'injection du matériau d'étanchéité.
[0011] La présente invention a également pour objet un dispositif de mise en oeuvre du procédé
conforme à l'invention, caractérisé en ce qu'il comprend :
- deux moyens de confinement de l'espace annulaire à rendre étanche,
-
des moyens de separation du matériau à injecter,par rapport aux fluides normalement existant entre la colonne
de production et le puits,et l'éjection de ces fluides en dehors de l'espace précité
tout en permettant qu'il soit rempli complètement par le matériau d'étanchéité.
[0012] Selon un mode de réalisation préféré du dispositif conforme à l'invention, les moyens
de confinement dudit espace sont constitués par une première et une deuxième membranes
annulaires élastomères portées par la colonne de production et appliqueés contre cette
dernière aux extrémités d'une portion de paroi externe de cette colonne correspondant
à une portion de paroi interne du puits, - chacune de ces portions définissant l'encombrement
axial de l'espace précité -, entre chaque membrane de confinement et la colonne de
production existant une chambre gonflable à l'aide d'un fluide sous pression, tel
qu'eau ou huile, qui dilate la membrane radialement jusqu'à venir en contact avec
la paroi opposée du puits,sous l'action de la pression de gonflage.
[0013] Selon une disposition avantageuse de ce mode de réalisation, les extrémités internes
et externes des deux membranes de confinement coopèrent avec des moyens (connus en
soi) permettant de les solidariser à la colonne de production, respectivement, de
façon fixe et de manière à coulisser le long de cette dernière, sous l'action de
la pression de gonflage desdites membranes de confinement.
[0014] Selon un autre mode de réalisation préféré du dispositif conforme à l'invention,
les moyens de séparation du matériau à injecter, par rapport aux fluides normalement
existant entre le puits et la colonne de production,et d'éjection de ces fluides
en dehors de l'espace précité, comprennent :
- une (troisième) membrane annulaire élastomère de séparation interposée entre les
deux membranes de confinement et appliquée contre la colonne de production,sur la
portion de paroi externe de celle-ci qui définit sensiblement l'encombrement axial
de l'espace précité, entre la membrane de séparation et la colonne de production
existant une chambre d'injection du matériau injecté sous pression, qui se remplit
de ce matériau dont il guide la répartition dans l'espace précité,sous l'action de
la pression d'injection, celle-ci dilatant radialement la membrane de séparation,
poussant ainsi les fluides présents dans l'espace précité vers les membranes de confinement
préalablement également dilatées radialement par ladite pression de gonflage.
- une pluralité de gorges axiales distribuées uniformément sur la surface externe
de chaque membrane de confinement,lesquelles gorges définissent des canaux de passage
des fluides précités lorsque les membranes de confinement,dilatées radialement sous
l'action de la pression de gonflage, viennent en contact avec la paroi du puits,
ladite membrane de séparation présentant une zone annulaire de moindre résistance
qui est destinée à se déchirer sous l'action de la pression d'injection, les portions
de la membrane ainsi déchirée obturant les canaux précités et empêchant le reflux
des fluides chassés par la pression d'injection dans cet espace, qui est ainsi complètement
rempli dudit matériau d'étanchéité.
[0015] La présente invention a en outre pour objet un procédé d'isolation (ou séparation)
entre au moins deux zones de production d'un puits, séparées par un intervalle axial,
caractérisé en ce qu'on fabrique in situ entre le puits et une colonne de production
de ce puits, un joint d'étanchéité au moins au niveau de chacune des extrémités de
l'intervalle précité séparant les deux zones de production, à l'aide du procédé et
du dispositif de mise en oeuvre conformes aux dispositions qui précèdent.
[0016] Outre les dispositions qui précédent, l'invention comprend encore d'autres dispositions,
qui ressortiront de la description qui va suivre.
[0017] L'invention sera mieux comprise à l'aide du complément de description qui va suivre,
qui se refère aux dessins annexés dans lesquels :
- les figures 1 à 4 illustrent schématiquement les différentes étapes du procédé
selon l'invention, visant à fabriquer in situ un joint d'étanchéité dans un espace
annulaire qui sépare une portion de paroi interne d'un puits d'une portion correspondante
de paroi externe d'une colonne de production de ce puits,
- la figure 5 est une coupe transversale d'une des deux membranes de confinement de
l'espace précité,dont se compose un dispositif de mise en oeuvre du procédé susdit,
illustré aux figures 1 à 4,
- la figure 6 est une illustration schématique d'un puits avec sa colonne de production
dans laquelle sont représentées deux zones de production qui sont isolées (ou séparées)
entre elles par deux joints d'étanchéité fabriqués à l'aide du procédé selon l'invention.
[0018] Pour isoler (ou séparer) deux zones de production, telles que les zones Z₁ et Z₂
illustrées à la figure 6, d'un puits P, il s'agit d'empêcher toute communication
entre elles par l'espace annulaire 5 séparant le puits P de sa colonne de production
T sur toute la hauteur H de l'intervalle existant entre les deux zones Z₁ et Z₂.
[0019] De cette manière, lorsque l'un des problèmes évoqués sous b) à d) se présente, isolément
ou conjointement avec les autres, il suffit de fermer, à l'aide d'un dispositif introduit
dans la colonne de production et connu des techniciens en la matière, la ou les zones
concernées, ce qui permet aux autres zones de continuer à débiter leurs effluents.
[0020] Dans l'Art antérieur, l'intervalle H précité séparant axialement deux zones était
cimenté dans l'espace annulaire 5 existant entre la formation rocheuse du puits P
et la colonne de production T,selon une technique également bien connue des techniciens
en la matière. Parfois,on utilise dans les deux portions d'extrémité de l'intervalle
H deux dispositifs d'étanchéité auxiliaires, constitués par ce qu'on appelle packers
de cimentation gonflables,qui facilitent la cimentation et qui ont été déjà décrits
plus haut conjointement avec les limitations d'emploi et les inconvénients correspondants,évoqués
sous i) à v).
[0021] La présente invention propose une solution qui, bien que ne visant pas à remplacer
systématiquement la technique de la cimentation, a pour objectif de la réduire au
maximum (par exemple, en la limitant - pour des raisons pratiques d'exploitation en
surface - à la seule partie supérieure du puits, comme illustré schématiquement par
la référence C à la figure 6) avec des avantages sensibles (par rapport à la technique
de cimentation assistée, éventuellement, par l'utilisation de packers de cimentation
gonflables), dont certains ont été évoqués sous A) à E).
[0022] Conformément à l'invention, l'isolation entre deux zones Z₁ et Z₂ est obtenue en
fabriquant in situ des joints d'étanchéité 18 au niveau des extrémités de l'intervalle
H séparant les deux zones, chaque joint étant obtenu par une étape préalable de délimitation
de l'espace annulaire destiné à être occupé par le joint, suivie par une étape d'injection
dans l'espace annulaire ainsi délimité,d'un matériau capable non seulement de remplir
complètement cet espace,mais aussi de s'adapter parfaitement aux irrégularités de
la roche délimitant la paroi interne du puits.
[0023] A cet effet, on peut utiliser avantageusement des mastics à base d'élastomère (bien
entendu,résistant aux effluents du puits) ayant une viscosité et une densité leur
permettant de remplir parfaitement les irrégularités de la roche avant réticulation,le
temps de réticulation pouvant être compris entre environ 1 heure et environ 24 heures,
en fonction de la température existant au niveau de l'injection du mastic ainsi que
des besoins de l'exploitation.
[0024] Etant donné qu'entre la colonne de production et le puits existe normalement de la
boue - dite boue de forage ou de complétion - l'injection de mastic doit éviter que
celui-ci se mélange à la boue.
[0025] Conformément à l'invention, le procédé de fabrication in situ du joint d'étanchéité
prévoit de séparer le mastic de la boue pendant l'injection, tout en éjectant la boue
de l'espace qui doit être occupé par le mastic d'étanchéité.
[0026] Pour la mise en oeuvre du procédé, on utilise un dispositif 1 comprenant essentiellement
deux moyens de confinement de l'espace annulaire à rendre étanche et des moyens de
séparation du mastic à injecter,par rapport à la boue,et d'éjection de celle-ci en
dehors de l'espace qui doit être rempli de mastic.
[0027] Les moyens de confinement sont constitués par deux membranes annulaires élastomères
identiques,2,qui sont appliquées contre la surface externe de la colonne de production
T.
[0028] Entre chaque membrane de confinement 2 et la colonne de production T existe une chambre
6 gonflable à l'aide d'un fluide sous pression, tel qu'eau ou huile, qui dilate la
membrane radialement (cf. la figure 2) sous l'action de la pression de gonflage, jusqu'à
la faire venir en contact avec la paroi du puits P, délimitant ainsi l'espace 5 à
rendre étanche. Pour permettre le gonflage des membranes de confinement 2, les extrémités
internes 3 (par rapport à l'espace 5) de chacune de ces membranes sont solidarisées
de façon fixe à la colonne T par des moyens (non représentés,car connus des techniciens
en la matière)qui permettent en même temps d'injecter le fluide de gonflage des membranes
de confinement. Pour permettre la dilatation de celles-ci,leurs extrémités externes
4 sont solidarisées de façon à coulisser le long de la colonne de production T sous
l'action de la pression de gonflage, à l'aide de moyens connus des techniciens en
la matière (et non représentés) du type utilisé en rapport avec les packers de cimentation
gonflables (La référence 7 est une représentation schématique de ces moyens).
[0029] Une fois délimité l'espace 5 à rendre étanche, à l'aide des membranes de confinement
gonflables 2, il s'agit d'injecter le mastic dans cet espace. Pour permettre de maintenir
séparé le mastic par rapport à la boue existant dans l'espace 5, le dispositif de
mise en oeuvre du procédé conforme à l'invention comporte une troisième membrane 8,dont
les extrémités 9 et 10 sont reliées aux extrémités internes 3 des membranes de confinement
2 et solidarisées de façon fixe à la colonne T conjointement avec les extrémités 3.
[0030] La présence de la membrane 8 permet donc d'effecteur l'injection du mastic 11 (bien
entendu, à travers la paroi de la colonne de production T) dans la chambre 20 délimitée
entre la membrane 8 et la colonne T, de manière que celui-ci ne vienne pas en contact
avec la boue existant dans l'espace 5.
[0031] Pour permettre l'éjection de cette boue en dehors de l'espace 5 précité, chacune
des membranes de confinement 2 comporte des gorges axiales 12 (cf.aussi la figure
5) distribuées uniformément autour de la périphérie de chaque membrane. Ces gorges
définissent des canaux 13 lorsque les membranes viennent en contact avec la paroi
interne du puits P. La boue existant dans l'espace 5 est donc éjectée à l'extérieur
de cet espace par les canaux de passage 13 sous l'action de la pression d'injection
du mastic (la différence de pression entre la pression du mastic et la pression de
la boue de complétion existant dans l'espace à rendre étanche est, par exemple, de
l'ordre d'environ 30 bars) sur la membrane de séparation 8, qui - comme on peut l'apprécier
à la figure 3 - a aussi le rôle de guider la distribution du mastic 11 dans l'espace
5.
[0032] Pour permettre que cet espace soit effectivement rempli de mastic et que celui-ci
vienne en contact avec la formation rocheuse du puits P, la membrane de séparation
8 comporte une zone annulaire 15 de moindre résistance qui se déchire sous l'action
de la pression d'injection,lorsque la membrane a été dilatée jusqu'à ce qu'on ait
éjecté la plus grande partie de la boue par les canaux 13. Le déchirement de la membrane
8 divise celle-ci en deux portions 16 et 17 qui obturent les canaux 13 à la fin de
l'injection du mastic et qui empêchent le reflux de la boue vers l'espace 5 : de cette
manière, la réticulation du mastic a lieu dans les meilleures conditions permettant
ainsi d'obtenir un joint 18 parfaitement étanche.
[0033] Les figures 1 à 4 représentent schématiquement les différentes étapes de fabrication
du joint d'étanchéité 18, a l'aide du dispositif 1 de mise en oeuvre de ce procédé.
[0034] En particulier, la figure 1 illustre la phase préalable à l'exécution du procédé
de fabrication,qui comprend la descente dans le puits P de la colonne de production
T équipée d'un dispositif 1
plaqué contre la surface externe de la colonne : on peut apprécier qu'à cause de l'épaisseur
relativement mince des membranes constituant le dispositif 1, il existe un espace
relativement important entre celui-ci et le puits P, ce qui évite les problèmes de
pistonnage et d'endommagement existant avec les packers de cimentation gonflables
de l'Art antérieur. La réduction de l'épaisseur, notamment des membranes de confinement
2, est due au fait que ces dernières, à l'état gonflé, ne constituent pas des joints
d'étanchéité mais, comme il a été précisé plus haut, essentiellement des moyens provisoires
de confinement de l'espace annulaire 5 à rendre étanche.
[0035] La figure 2 illustre la première étape du procédé de fabrication du joint 18, qui
consiste dans la délimitation de l'espace 5 par gonflage des chambres 6 délimitées
entre chaque membrane de confinement 2 et la colonne de production T.
[0036] La figure 3 illustre la deuxième phase du procédé de fabrication du joint 18,consistant
dans l'injection du mastic 11 dans la chambre 20 délimitée entre la membrane de séparation
8 et la colonne de production T.
[0037] La figure 4 illustre la situation existant à la fin de la deuxième étape,quand les
portions 16 et 17 de la membrane de séparation 8,déchirée au niveau de sa zone de
moindre résistance 15,obturent les canaux de passage 13 empêchant ainsi le reflux
de la boue par ces canaux et permettant le remplissage complet de l'espace 5 par
le mastic 11 de façon à réaliser un joint d'étanchéité parfaite, 18.
[0038] Il va de soi que l'application du procédé de fabrication de ce joint à l'isolation
entre au moins deux zones de production d'un puits,n'est pas limitée à la réalisation
d'un joint d'étanchéité au niveau des extrémités de l'intervalle séparant ces zones
: en fait, (comme le montre la partie inférieure de la figure 6), on peut réaliser
un joint d'étanchéité 18 au niveau de chacun des espaces annulaires délimitant
chaque zone de production et disposés à proximité de celles-ci.
[0039] Ainsi que cela ressort de ce qui précède, l'invention ne se limite nullement à ceux
de ses modes de mise en oeuvre, de réalisation et d'application qui viennent d'être
décrits de façon plus explicite ; elle en embrasse, au contraire, toutes les variantes
qui peuvent venir à l'esprit du technicien en la matière, sans s'écarter du cadre,
ni de la portée, de la présente invention. En particulier - bien qu'on ait précisé
que l'injection de mastic peut se faire à travers un orifice ménagé dans la paroi
de la colonne de production T (et, bien entendu, obture normalement par une vanne
sensible à un certain seuil de pression) et ce en descendant à l'intérieur de la colonne
un dispositif d'injection - il va de soi que d'autres systèmes sont utilisables à
cet effet. Par exemple, on peut aménager une réserve de mastic et de réticulant dans
une double paroi de la colonne et les injecter à l'aide de deux pistons annulaires
coulissant dans la doule paroi de la colonne et disposés de part et d'autre par rapport
à la membrane de séparation susdite.
[0040] De plus, bien que la description du procédé de fabrication des joints d'étanchéité
18,et donc d'isolation entre deux zones de production Z₁ et Z₂, à l'aide du dispositif
conforme à l'invention, ait été limitée au cas de complétion simple, il va de soi
que l'invention s'applique également au cas de complétion multiple (imposée notamment
par des raisons d'incompatibilité entre la nature, les pressions, etc..des effluents
débités par les différentes zones), de complétion avec zones de production sableuses
(dites "gravel packs" suivant la terminologie anglo-saxonne) ainsi que d'autres types
de complétion.
[0041] En outre, en ce qui concerne, d'une part, les moyens destinés à solidariser d'une
façon fixe les extrémités internes des membranes de confinement et, d'autre part,
les moyens destinés à solidariser de façon coulissante les extrémités externes de
ces membranes à la colonne de production - bien qu'ils soient connus des techniciens
en la matière,pour être déjà appliqués, comme évoqué plus haut, aux packers de cimentation
gonflables - il y a lieu de préciser ce qui suit :
- les premiers moyens comportent un raccord spécial (désigné par l'appellation anglo-saxonne
"valve sleeve") qui est pourvu d'un système de sécurité à clapets (dit "pressurizing
and overpressure protection system" en anglais) et qui coopère avec une pluralité
de joints toriques, l'une et les autres disposés autour de la colonne de production
au niveau des extrémités fixes de chaque membrane de confinement ;
- les autres moyens comportent un écrou fixé à une boîte à garniture (dite "upper
sleeve" selon la terminologie anglo-saxonne). La boîte à garniture coopère avec deux
bagues d'appui et deux garnitures VHT (désignées par les appellations anglo-saxonnes
"back-up rings" et "chevron packing"). Des joints toriques, portés par une bague porte-joint,
assurent l'étanchéité pendant le coulissement de l'écrou et de la boîte à garniture.
Cet écrou peut être, le cas échéant, fixé, à l'autre extrémité, à une manchette de
rupture ("shear sleeve"), dont la fonction est de maintenir la membrane contractée
pendant la descente de la colonne de production.
[0042] Bien que la description se réfère au cas où la solidarisation des extrémités internes
des membranes de confinement soit fixe, alors que la solidarisation de leurs extrémités
externes autorise le coulissement axial de ces dernières, il est possible d'inverser
ces deux conditions. De même, il est possible de rendre fixes ou coulissantes les
deux extrémités, internes et externes, de chaque membrane de confinement.
[0043] Toujours dans le but de mieux apprécier le fait que l'invention ne se limite pas
aux modes de réalisation décrits en rapport avec les dessins, il y a lieu aussi de
souligner ce qui suit, notamment en ce qui concerne :
- la membrane de séparation,qui peut ne pas comporter de zones de moindre résistance.
En effect, la déchirure de la membrane de séparation pourrait être provoquée par la
seule action de la pression d'injection, sans qu'il soit nécessaire de ménager aucune
zone de moindre résistance dans la membrane. En outre,on peut utiliser essentiellement
une membrane très déformable et non déchirable qui soit capable de s'adapter (par
simple déformation, donc), sous l'action de la pression d'injection, aux irrégularités
de la surface interne du puits, sans qu'il soit nécessaire de prévoir la déchirure
de la membrane pour faire venir le mastic en contact avec la paroi du puits : dans
ce cas, l'on pourrait même remplacer le mastic par un simple produit de gonflage
de la membrane de séparation ; toutefois, même si la membrane de séparation est conçue
pour rester intègre, des déchirures accidentelles peuvent se manifester à cause de
différences localisées dans l'épaisseur de l'espace à rendre étanche, généralement
très irrégulier, en sorte qu'il est préférable d'utiliser un produit mastic réticulant
pour assurer dans chaque cas l'étanchéité parfaite de l'espace précité ;
- ce mastic réticulant,qui doit être non seulement résistant aux effluents, très
agressifs, du puits (tels qu'huiles aromatiques,etc...), mais aussi à l'eau qui peut
présenter un pH très variable, compris par exemple entre 2 et 12, de même qu'aux hautes
températures et aux hautes pressions existant dans les puits qui peuvent aller, respectivement,
jusqu'à des valeurs de l'ordre de 150°C et de plusieurs centaines de bars (la pression
d'injection du mastic doit donc vaincre l'action antagoniste de la pression très
élevée existant dans l'espace à rendre étanche et occupée par la boue de complétion).
A cet effet, on peut avantageusement utiliser des mastics constitués par des élastomères
liquides, tels que des silicones fluorés, des polysulfures, des polythioéthères ainsi
que des résines époxydes ou phénoliques, notamment gonflables ;
- les élastomères dont se composent les membranes de séparration et de confinement
(très déformables,comme la membrane de séparation), qui doivent eux aussi résister
aux mêmes conditions de température, pression et pH évoquées plus haut pour le mastic
et qui peuvent être, par exemple, des élastomères fluorés (fluoro-carbone ou fluoro-silicone)
ou acrylo-nitriles (ou autres nitriles saturés).
1.- Procédé de fabrication in situ d'un joint d'étanchéité (18) d'un espace annulaire
(5) compris entre une portion de paroi interne d'un puits (P) et une portion correspondante
de paroi externe d'une colonne de production (T), qui sont adjacentes à une zone
de production (Z₁, Z₂) de ce puits, lequel procédé est caractérisé en ce qu'il comprend
les étapes suivantes :
- délimitation de l'espace annulaire (5) destiné à être occupé par le joint,
- injection dans l'espace annulaire (5), ainsi délimité, d'un matériau destiné à remplir
complètement cet espace et à assurer l'étanchéité requise entre puits et colonne de
production,en s'adaptant aux irrégularités de la paroi du puits (P).
2.- Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que le matériau à injecter
dans l'espace annulaire est constitué par un mastic réticulant (11) résistant aux
effluents ainsi qu'aux températures et pressions existant dans le puits (P).
3.- Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 ou 2, caractérisé en ce que
celui-ci comprend en outre une opération de séparation du matériau injecté (11), par
rapport aux fluides normalement existant entre la colonne de production (T) et le
puits (P), et une opération d'éjection de ces fluides en dehors de l'espace précité
(5), pour que celui-ci soit rempli complètement par l'injection du matériau d'étanchéité
(11).
4.- Dispositif de mise en oeuvre du procédé selon l'une quelconque des revendications
1 à 3, caractérisé en ce qu'il comprend :
- deux moyens de confinement (2-2) de l'espace annulaire (5) à rendre étanche,
- des moyens (8, 12-13) de séparation du matériau à injecter (11), par rapport aux
fluides normalement existant entre la colonne de production (T) et le puits (P), et
d'éjection de ces fluides en dehors de l'espace précité (5), tout en permettant qu'il
soit rempli complètement par le matériau d'étanchéité (11).
5.- Dispositif selon la revendication 4, caractérisé en ce que les moyens de confinement
dudit espace (5) sont constitués par une première et une deuxième membranes annulaires
élastomères (2-2) très déformables, portées par la colonne de production (T) et appliquées
contre cette dernière ,aux extrémités d'une portion de paroi externe de cette colonne
correspondant à une portion de paroi interne du puits (P), - chacune de ces portions
définissant l'encombrement axial de l'espace précité (5)-, entre chaque membrane
de confinement (2-2) et la colonne de production (P) existant une chambre (6) gonflable
à l'aide d'un fluide sous pression, tel qu'eau ou huile, qui dilate la membrane (2-2)
radialement jusqu'à venir en contact avec la paroi opposée du puits (P), sous l'action
de la pression de gonflage.
6.- Dispositif selon la revendication 5, caractérisé en ce que les deux membranes
de confinement (2-2) comportent des extrémités internes (3-3) et externes (4-4) qui
coopèrent avec des moyens permettant leur solidarisation à la colonne de production
(T).
7.- Dispositif selon la revendication 6, caractérisé en ce que lesdits moyens de
solidarisation assurent la fixation des extrémités internes (3-3) et externes (4-4)
ou le coulissement de celles-ci le long de la colonne de production (T), sous l'action
de la pression de gonflage de la membrane de confinement, ou encore la fixation des
unes et le coulissement des autres.
8.- Dispositif selon l'une quelconque des revendications 4 à 7, caractérisé en ce
que les moyens de séparation du matériau à injecter (11), par rapport aux fluides
normalement existant entre le puits (P) et la colonne de production (T),et d'éjection
de ces fluides en dehors de l'espace précité (5) comprennent :
- une (troisième) membrane annulaire élastomère de séparation (8),très déformable,
qui est interposée entre les deux membranes de confinement (2-2) et est appliquée
contre la colonne de production (T) sur la portion de paroi externe de celle-ci qui
définit sensiblement l'encombrement axial de l'espace précité (5), entre la membrane
de séparation (8) et la colonne de production (T) existant une chambre (20) d'injection
du matériau (11),injecté sous pression,qui se remplit de ce matériau, dont la membrane
(8) guide la répartition dans l'espace précité (5) sous l'action de la pression d'injection,
celle-ci dilatant radialement la membrane de séparation (8) et poussant ainsi les
fluides présents dans l'espace précité (5) vers les membranes de confinement (2-2),
préalablement également dilatées radialement par ladite pression de gonflage;
- une pluralité de gorges axiales (12), distribuées uniformément sur la surface externe
de chaque membrane de confinement (2-2), lesquelles gorges (12) définissent les canaux
(13) de passage des fluides précités, lorsque les membranes de confinement (2-2),dilatées
radialement sous l'action de la pression de gonflage, viennent en contact avec la
paroi du puits (P).
9.- Dispositif selon la revendication 8, caractérisé en ce que ladite membrane de
séparation (8) présente une zone annulaire de moindre résistance (15) qui est destinée
à se déchirer sous l'action de la pression d'injection, les portions (16, 17) de la
membrane ainsi déchirée obturant les canaux précités (13) et empêchant le reflux des
fluides chassés par la pression d'injection dans cet espace, qui est ainsi complètement
rempli du matériau d'étanchéité (11).
10.- Procédé d'isolation (ou séparation) entre au moins deux zones de production (Z₁,
Z₂) d'un puits (P), séparées par un intervalle axial (H), caractérisé en ce qu'on
fabrique in situ, entre le puits (P) et une colonne de production (T) de ce puits,
un joint d'étanchéité (18) au moins au niveau de chacune des extrémités de l'intervalle
précité (H) séparant les deux zones de production (Z₁, Z₂), à l'aide du procédé et
du dispositif selon l'une quelconque des revendications 1 à 9.