[0001] L'invention concerne les procédés et les dispositifs permettant de traiter thermiquement
des fils d'acier au carbone de façon à obtenir une structure perlitique fine. Ces
fils sont utilisés notamment pour renforcer des articles en caoutchoucs et/ou en matières
plastiques, par exemple des enveloppes de pneumatiques.
[0002] Ces traitements thermiques ont pour but d'une part d'augmenter l'aptitude au tréfilage
des fils et d'autre part d'améliorer leurs caractéristiques mécaniques et leur endurance.
[0003] Les traitements connus de ce type comportent deux phases :
- une première phase qui consiste à chauffer le fil et à le maintenir à une température
supérieure à la température de transformation AC3 de façon à obtenir une austénite
homogène ;
- une deuxième phase qui consiste à refroidir le fil pour obtenir une structure perlitique
fine.
[0004] Un des procédés les plus utilisés est un traitement thermique dit "de patentage"
qui consiste en une austénitisation du fil à une température de 900 à 1000°C suivie
d'une immersion dans un bain de plomb ou de sels fondus maintenus à une température
de 450 à 600°C.
[0005] Les bons résultats obtenus, particulièrement dans le cas du traitement thermique
au plomb, sont généralement attribués au fait que les coefficients de convection très
élevés qui sont réalisés entre le fil et le fluide refroidissant permettent d'une
part un refroidissement rapide du fil entre la température de transformation AC3 et
une température légèrement supérieure à celle de plomb, d'autre part une limitation
de la "recalescence" pendant la transformation de l'austénite métastable en perlite,
la recalescence étant une augmentation de la température du fil due au fait que l'énergie
apportée par la transformation métallurgique est supérieure à l'énergie perdue par
rayonnement et convection.
[0006] Le patentage se traduit malheureusement par des prix de revient élevés car la manipulation
des métaux liquides ou des sels fondus conduit à des technologies lourdes et à la
nécessité d'un nettoyage du fil après patentage. D'autre part, le plomb est très toxique
et les problèmes d'hygiène qu'il pose conduisent à des dépenses importantes.
[0007] La demande de brevet français n° 86,16705 décrit un procédé pour traiter thermiquement
un fil d'acier au carbone de façon à obtenir une structure perlitique fine en réglant
la température du fil durant la transformation d'austénite en perlite de telle sorte
qu'elle ne diffère pas de plus de 10°C, par excès ou par défaut, d'une température
donnée inférieure à la température de transformation AC1 et supérieure à la température
du nez perlitique, ce réglage étant obtenu en faisant passer un courant électrique
dans le fil pendant un temps supérieur au temps de perlitisation et en effectuant
une ventilation modulée pendant une partie de ce temps. Ce procédé permet d'éviter
l'emploi de métaux ou de sels fondus, et il élimine donc les problèmes d'hygiène et
de nettoyage de fils précités, tout en conduisant à des installations plus simples
et de fonctionnement plus souple. Ce procédé nécessite cependant l'emploi de compresseurs
ou de turbines pour l'obtention d'une ventilation modulée, ce qui peut conduire à
des frais d'investissement et de fonctionnement relativement élevés. D'autre part
ce procédé n'est utilisable à l'échelle industrielle que pour des fils de diamètre
relativement faible, par exemple au plus égal à 3 mm.
[0008] Le but de l'invention est de permettre de réaliser un traitement thermique pour la
transformation d'austénite en perlite qui évite l'utilisation de métaux ou de sels
fondus, ainsi que l'emploi d'une ventilation forcée, tout en permettant de traiter
des fils dont le diamètre peut varier dans de larges limites.
[0009] En conséquence, l'invention concerne un procédé pour traiter thermiquement au moins
un fil d'acier au carbone de façon à obtenir une structure perlitique fine, le fil,
préalablement à ce traitement, ayant été maintenu à une temperature supérieure à la
température de transformation AC3 pour obtenir une austénite homogène, ce procédé
étant caractérisé par les points suivants :
a) on refroidit le fil depuis une température supérieure à la température de transformation
AC3 jusqu'à une température inférieure à la température de transformation AC1
b) on effectue ensuite le traitement de perlitisation à une température inférieure
à la température de transformation AC1 ;
c) ce traitement de refroidissement et de perlitisation est effectué en faisant passer
le fil dans au moins un tube contenant un gaz pratiquement dépourvu de ventilation
forcée, le tube étant entouré par un fluide caloporteur de telle sorte qu'un transfert
de chaleur s'effectue depuis le fil, à travers le gaz et le tube, vers le fluide caloporteur
;
d) les caractéristiques du tube, du fil et du gaz sont choisies de telle sorte que
les relations suivantes soient vérifiées, au moins lors du refroidissement précédant
la perlitisation :
1,05 ≦ R ≦ 14 (1)
5 ≦ K ≦ 10 (2)
avec, par définition,
R = Dti/Df
K = [Log (Dti/Df)]xDf²/λ
Dti étant le diamètre intérieur du tube exprimé en millimètres, Df étant le diamètre du fil exprimé en millimètres, ce diamètre étant au plus égal à
6 mm, λ étant la conductibilité du gaz déterminée à 600°C, cette conductibilité étant
exprimée en watts.m⁻¹.⁰K⁻¹, Log étant le logarithme népérien.
[0010] L'invention concerne également un dispositif permettant de traiter thermiquement
au moins un fil d'acier au carbone de façon à obtenir une structure perlitique fine,
le fil, préalablement à ce traitement, ayant été maintenu à une température supérieure
à la température de transformation AC3 pour obtenir une austénite homogène, ce dispositif
étant caractérisé par les points suivants :
a) il comporte des moyens permettant de refroidir le fil depuis une température supérieure
à la température de transformation AC3 jusqu'à une température inférieure à la température
de transformation AC1 ;
b) il comporte des moyens permettant d'effectuer le traitement de perlitisation à
une température inférieure à la température de transformation AC1 ;
c) ces moyens de refroidissement et de perlitisation comportent au moins un tube et
des moyens pour faire passer le fil dans le tube, ce tube contenant un gaz pratiquement
dépourvu de ventilation forcée, ce tube étant entouré par un fluide caloporteur de
telle sorte qu'un transfert de chaleur s'effectue depuis le fil à travers le gaz et
le tube, vers le fluide caloporteur ;
d) les caractéristiques du tube, du fil et du gaz sont choisies de telle sorte que
les relations suivantes soient vérifiées, au moins lors du refroidissement précédant
la perlitisation :
1,05 ≦ R ≦ 15 (1)
5 ≦ K ≦ 10 (2)
avec, par définition,
R = Dti/Df
K = [Log(Dti/Df)]xDf²/λ
Dti étant le diamètre intérieur du tube exprimé en millimètres, Df étant le diamètre du fil exprimé en millimètres, ce diamètre étant au plus égal à
6 mm, λ étant la conductibilité du gaz déterminée à 600°C, cette conductibilité étant
exprimée en watts.m⁻¹.⁰K⁻¹, Log étant le logarithme népérien.
[0011] Le terme "pratiquement dépourvu de ventilation forcée" veut dire que le gaz dans
le tube est soit immobile, soit soumis à une faible ventilation qui ne modifie pratiquement
pas les échanges thermiques entre le fil et le gaz, cette faible ventilation étant
par exemple due uniquement au déplacement du fil lui-même.
[0012] L'invention concerne également les procédés et les installations complètes de traitement
thermique de fils d'acier au carbone utilisant les procédés ou les dispositifs précédemment
décrits.
[0013] L'invention concerne également les fils d'acier obtenus selon les procédés et/ou
avec les dispositifs et les installations conformes à l'invention.
[0014] L'invention sera aisément comprise à l'aide des exemples non limitatifs qui suivent
et des figures toutes schématiques relatives à ces exemples.
[0015] Sur le dessin :
- La figure 1 représente des courbes de transformation d'austénite en perlite, ainsi
qu'une courbe montrant l'évolution de la température en fonction du temps pour un
fil d'acier traité de façon à obtenir une structure perlitique fine ;
- La figure 2 représente un dispositif conforme à l'invention, cette figure étant
une coupe effectuée selon l'axe du dispositif ;
- La figure 3 représente le dispositif de la figure 2, selon une coupe perpendiculaire
à l'axe du dispositif, cette coupe étant schématisée par les segments de ligne droite
III-III à la figure 2 ;
-La figure 4 représente un autre dispositif conforme à l'invention, cette figure étant
une coupe effectuée selon l'axe du dispositif ;
-La figure 5 représente le dispositif de la figure 4 selon une coupe perpendiculaire
à l'axe du dispositif, cette coupe étant schématisée par les segments de ligne droite
V-V à la figure 4.
- Les figures 6 et 7 représentent chacune un autre dispositif conforme à l'invention.
- La figure 8 représente une installation complète pour traiter thermiquement un fil
d'acier, cette installation utilisant au moins un dispositif conforme à l'invention
;
La figure 9 représente en coupe une portion de la structure perlitique fine d'un fil
traité conformément à l'invention ;
[0016] La figure 1 représente la courbe φ montrant l'évolution de la température d'un fil
d'acier en fonction du temps, lorsque ce fil est soumis à un traitement de perlitisation.
Cette figure représente également la courbe X₁ correspondant au début de la transformation
d'austénite métastable en perlite et la courbe X₂ correspondant à la fin de la transformation
d'austénite métastable en perlite, pour l'acier de ce fil. Sur cette figure 1, l'axe
des abscisses correspond au temps T et l'axe des ordonnées correspond à la température
ϑ.
[0017] Préalablement au traitement de perlitisation, le fil a été chauffé et maintenu à
une température supérieure à la température de transformation AC3 de façon à obtenir
une austénite homogène, cette température ϑ
A, par exemple comprise entre 900°C et 1000°C, correspondant au point A de la figure
1. Le point dit "nez perlitique", correspond au temps minimum T
m de la courbe X₁, la température de ce nez perlitique étant référencée ϑ
p. L'origine O des temps T correspond au point A.
[0018] Le fil est refroidi jusqu'à ce qu'il atteigne une température inférieure à la température
de transformation AC1, l'état du fil après ce refroidissement correspondant au point
B , la température obtenue en ce point B au bout du temps T
B étant référencée ϑ
B. Cette température ϑ
B a été représentée à la figure 1 comme supérieure à la température ϑ
p du nez perlitique, ce qui est le plus fréquent dans la pratique, sans être absolument
nécessaire. Durant ce refroidissement du fil entre les points A et B il y a transformation
d'austénite stable en austénite métastable, dès que la température du fil descend
au dessous du point de transformation AC3, et des "germes" apparaissent aux joints
de grains de l'austénite métastable. La zone comprise entre les courbes X₁, X₂ est
référencée ω. La perlitisation consiste à faire passer le fil de l'état représenté
par le point B, à gauche de la zone ω, à un état représenté par le point C, à droite
de la zone ω. Cette transformation du fil est par exemple schématisée par le segment
de ligne droite BC qui coupe la courbe X₁ en B
x et la courbe X₂ en C
x, mais l'invention s'applique aussi aux cas où la variation de température du fil
entre les points B et C n'est pas linéaire.
[0019] La formation des germes se poursuit dans la partie du segment BC située à gauche
de la zone ω, c'est-à-dire dans le segment BBx. Dans la partie du segment BC traversant
la zone ω, c'est-à-dire dans le segment B
xC
x, il y a transformation d'austénite métastable en perlite, c'est-à-dire perlitisation.
Le temps de perlitisation est susceptible de varier d'un acier à l'autre, aussi le
traitement représenté par le segment C
xC a pour but d'éviter d'appliquer au fil un refroidissement prématuré au cas où la
perlitisation ne serait pas terminée. En effet, de l'austénite métastable résiduelle
qui subirait un refroidissement rapide se transformerait en bainite qui n'est pas
une structure favorable à la tréfilabilité après traitement thermique, ni à la valeur
d'usage et aux propriétés mécaniques du produit final.
[0020] Un refroidissement rapide entre les points A et B suivi d'un maintien isotherme dans
le domaine de l'austénite métastable, c'est-à-dire entre les points B et B
x permet un accroissement du nombre de germes et une diminution de leur taille. Ces
germes sont les points de départ de la transformation ultérieure de l'austénite métastable
en perlite et il est bien connu que la finesse de la perlite, donc la valeur d'usage
du fil sera d'autant plus grande que ces germes seront plus nombreux et plus petits.
[0021] Après le traitement de perlitisation, on refroidit le fil, par exemple jusqu'à la
température ambiante, ce refroidissement, de préférence rapide, étant schématisé par
exemple par le segment de ligne courbe CD, la température en D étant référencée ϑ
D.
[0022] Les figures 2 et 3 représentent un dispositif 100 conforme à l'invention. Ce dispositif
100 est un échangeur de chaleur comportant une enceinte 3 sous forme d'un tube de
diamètre intérieur D
ti et de diamètre extérieur D
t e dans lequel défile suivant la flèche F le fil 1 à traiter, le diamètre du fil 1 étant
référencé D
f, ce fil 1 étant un fil d'acier au carbone.
[0023] La figure 2 est une coupe effectuée suivant l'axe xx′ du fil 1 qui est aussi l'axe
du dispositif 100, et la figure 3 est une coupe effectuée perpendiculairement à cet
ax xx′, la coupe de la figure 3 étant schématisée par les segments de ligne droite
III-III, à la figure 2, l'axe xx′ étant schématisé par la lettre "x" à la figure 3.
Les moyens d'entraînement du fil 1 sont des moyens connus non représentés sur ces
figures 2 et 3 dans un but de simplification, ces moyens comportant par exemple un
enrouleur actionné par un moteur, pour enrouler le fil après traitement. L'espace
6 entre le fil 1 et le tube 3 est rempli d'un gaz 12 qui est directement au contact
du fil 1 et de la paroi intérieure 30 du tube 3. Le gaz 12 reste dans l'espace 6 pendant
le traitement du fil 1, le dispositif 100 étant dépourvu de moyens susceptibles de
permettre une ventilation forcée du gaz 12, c'est-à-dire que le gaz 12 dépourvu de
ventilation forcée n'est éventuellement mis en mouvement dans l'espace 6 que par le
déplacement du fil 1 selon la flèche F. Lors du traitement thermique du fil 1, un
transfert de chaleur s'effectue depuis le fil 1 vers le gaz 12. λ est la conductibilité
du gaz 12 déterminée à 600°C. Cette conductibilité est exprimée en watts.m⁻¹.⁰K⁻¹.
Le fil 1 est guidé par deux guide-fils 2 réalisés par exemple en céramique ou en carbure
de tungstène, ces guides 2 étant situés l'un à l'entrée, l'autre à la sortie du fil
1 dans le tube 3. Le tube 3 est refroidi extérieurement par un fluide caloporteur
9, par exemple de l'eau circulant dans un manchon 4 annulaire qui entoure le tube
3. Ce manchon 4 a une longueur L
m, un diamètre intérieur D
mi, un diamètre extérieur D
me. Le manchon 4 est alimenté en eau 9 par la tubulure 8, l'eau 9 sort du manchon 4
par la tubulure 10, l'écoulement de l'eau 9 le long du tube 3 s'effectuant ainsi en
sens inverse de la direction F. L'étanchéité entre la zone 7 contenant de l'eau 9
(volume intérieur du manchon 4) et l'espace 6 contenant le gaz 12 est obtenue à l'aide
de joints 5 réalisés par exemple en élastomères. La longueur du tube 3 en contact
avec le fluide 9 est référencée L
t à la figure 2.
[0024] L'échangeur 100 peut constituer à lui seul un dispositif conforme à l'invention.
On peut aussi assembler plusieurs échangeurs 100, selon l'axe xx′, grâce aux brides
11 constituant les extrémités du manchon 4, le fil 1 traversant alors plusieurs échangeurs
100 disposés en série selon l'axe xx′.
[0025] Ces dispositifs permettent le traitement thermique du fil 1 représenté par la partie
de la courbe φ située entre les points A et C, c'est-à-dire au traitement comportant
un refroidissement suivi d'une perlitisation. Ces dispositifs peuvent ausi servir
au refroidissement du fil 1 après perlitisation, si on le désire, ce refroidissement
correspondant à la partie CD de la courbe φ.
[0026] Les caractéristiques du tube 3, du fil 1 et du gaz 12 sont choisies de telle sorte
que les relations suivantes soient vérifiées, au moins lors du refroidissement précédant
la perlitisation et schématisé par la partie AB de la courbe φ :
1,05 ≦ R ≦ 15 (1)
5 ≦ K ≦ 10 (2)
avec, par définition :
R = D
ti/D
f
K = [Log (D
t i/D
f)]xD
f²/λ
D
ti et D
f étant exprimés en millimètres, λ étant la conductibilité du gaz déterminée à 600°C
et exprimée en watts.m⁻¹.⁰K⁻¹, Log étant le logarithme népérien. D
f est au plus égal à 6 mm.
[0027] Le gaz 12 est par exemple l'hydrogène, l'azote, l'hélium, un mélange d'hydrogène
et d'azote, d'hydrogène et de méthane, d'azote et de méthane, d'hélium et de méthane,
d'hydrogène, d'azote et de méthane.
[0028] Pour des fils 1 de diamètre important, le rapport R entre le diamètre intérieur D
ti et le diamètre D
f du fil est voisin de 1, et l'utilisation d'un gaz 12 très conducteur, par exemple
de l'hydrogène, devient nécessaire.
[0029] Les figures 4 et 5 représentent un autre dispositif 200 conforme à l'invention avec
un axe yy′, la figure 4 étant une coupe selon cet axe et la figure 5 étant une coupe
perpendiculaire à cet axe, la coupe de la figure 5 étant schématisée par les segments
de ligne droite V-V à la figure 4, l'axe xx′, étant schématisé par la lettre "x" et
l'axe yy′ étant schématisé par la lettre "y", à la figure 5.
[0030] Cet échangeur 200 est analogue à l'échangeur 100 précédemment décrit avec la différence
qu'il comporte six tubes 3 entourés par le manchon 4 cylindrique, un fil 1 étant disposé
selon l'axe xx′ de chacun de ces tubes, cet axe xx′ étant donc également l'axe du
fil 1 disposé dans ce tube 3. Chacun de ces tubes 3 est rempli par le gaz 12, comme
pour l'échangeur 100, et le volume 7 intérieur du manchon 4, à l'extérieur des tubes
3 est le siège d'une circulation de fluide caloporteur, par exemple de l'eau.
[0031] Comme l'échangeur 100, l'échangeur 200 peut constituer à lui seul un dispositif conforme
à l'invention, ou être assemblé coaxialement avec d'autres échangeurs 200 grâce aux
brides 11 constituant les extrémités des manchons 4, les fils 1 traversant ainsi plusieurs
échangeurs 200 disposés en série.
[0032] Pour obtenir une transformation d'austénite en perlite dans les meilleures conditions,
il est préférable que les étapes de transformation du fil schématisées par la ligne
BC à la figure 1 s'effectuent à une température qui varie le moins possible, la température
du fil 1, par exemple, ne différant pas de plus de 10°C par excès ou par défaut de
la température ϑ
B obtenue après le refroidissement schématisé par la ligne AB. Cette limitation de
la variation de la température étant donc effectuée pendant un temps supérieur au
temps de perlitisation, ce temps de perlitisation correspondant au segment BxCx. Avantageusement,
la température du fil 1 ne diffère pas de plus de 5°C par excès ou par défaut de la
température ϑ
B sur cette ligne BC. La figure 1 représente par exemple le cas idéal où la température
est constante et égale à ϑ
B pendant les étapes schématisées par la ligne Bc qui est donc un segment de droite
parallèle à l'axe des abscisses.
[0033] La transformation d'austénite en perlite qui s'effectue dans le domaine ω dégage
une quantité de chaleur d'environ 100 000 J.Kg⁻¹, avec une vitesse de transformation
qui varie dans ce domaine en fonction du temps, cette vitesse étant faible au voisinage
des points B
x C
x et maximum vers le milieu du segment B
x C
x. Dans ces conditions, si l'on veut une température pratiquement constante lors de
cette transformation, il est nécessaire d'effectuer des échanges thermiques modulés,
c'est-à-dire des échanges thermiques dont la puissance par unité de longueur du fil
1 varie le long du dispositif où s'effectue cette transformation, le refroidissement
dû au gaz 12 étant maximum lorsque la vitesse de perlitisation est maximum, ceci afin
d'éviter le phénomène de recalescence dû à une montée en température excessive du
fil 1 lors de la perlitisation.
[0034] Cette modulation peut être effectuée de préférence en faisant varier soit le diamètre
intérieur des tubes 3 où passe le fil, soit la longueur des divers tubes 3 où passe
le fil.
[0035] La figure 6 représente un dispositif dans lequel cette modulation est effectuée en
faisant varier le diamètre intérieur des tubes. Ce dispositif 300 conforme à l'invention,
comporte sept échangeurs de chaleur analogues à l'échangeur 100 précédemment décrit
et représenté aux figures 2 et 3. Ces échangeurs référencés 100-1 à 100-7 sont reliés
en série par leurs brides 11, le fil 1 passant de l'échangeur 100-1 à l'échangeur
100-7 dans le sens de la flèche F, la tubulure 10 de sortie d'eau d'un échangeur étant
reliée à la tubulure d'admission 8 de l'échangeur précédent, dans le sens opposé à
celui de la flèche F, l'eau 9 s'écoulant donc en série dans ces échangeurs 100. Pour
chacun des échangeurs 100, le diamètre intérieur D
ti du tube 3 est constant, mais ce diamètre D
ti varie de l'échangeur 100-1 à l'échangeur 100-7 de la façon suivante :
- le diamètre D
ti diminue de l'échangeur 100-2 à l'échangeur 100-4, de telle sorte que la puissance
de refroidissement par unité de longueur croisse de l'échangeur 100-2 à l'échangeur
100-4 ;
- le diamètre D
ti augmente de l'échangeur 100-4 à l'échangeur 100-6, ce qui permet de réaliser des
puissance de refroidissement par unité de longueur décroissantes.
[0036] Les longueurs d'éléments, référencées Lm₁ à Lm₇, sont constantes pour les éléments
100-1 à 100-7, ainsi que les longueurs de tube 3 en contact avec l'eau, référencées
L
t1 à L
t7.
[0037] L'échangeur 100-4 dont la puissance de refroidissement est la plus élevée, correspond
donc à la zone où la vitesse de perlitisation est la plus grande.
[0038] Dans cette zone, on a les relations suivantes :
1,05 ≦ R ≦ 8 (3)
3 ≦ K ≦ 8 (4)
R et K ayant les mêmes définitions que précédemment.
[0039] Le dispositif 400 représenté sur la figure 7 a la même structure que le dispositif
300 précédemment décrit, avec sept échangeurs référencés 100-1 à 100-7 reliés en série
par leur bride 11. La différence avec le dispositif 300 vient de ce que les échangeurs
100 de ce dispositif 400 ont tous le même diamètre intérieur D
ti pour les tubes 3, et de ce que l'on fait varier la longueur L
t, mesurée parallèlement au fil 1, des tubes 3 en contact avec le fluide 9, sans faire
varier le diamètre D
ti et ceci pour une longueur d'élément 100 qui peut être constante pour tous ces éléments,
les longueurs d'éléments, référencées Lm₁ à Lm₇ à la figure 7 ayant donc par exemple
la même valeur, pour le dispositif 400.
[0040] A la figure 7, les longueurs de tubes 3 sont référencées L
t1 à L
t7 pour les échangeurs 100-1 à 100-7 du dispositif 400. Les échangeurs 100-2 à 100-4
ont des longueurs de tubes L
t2 à L
t4 croissantes dans le sens de la flèche F, de telle sorte qu'il y a une augmentation
de la puissance de refroidissement moyenne, rapportée au mètre de fil, depuis l'échangeur
100-2 jusqu'à l'échangeur 100-4. Au contraire, les longueurs L
t4 à L
t6 décroissent dans le sens de la flèche F, de telle sorte qu'il y a une diminution
de la puissance de refroidissement moyenne, rapportée au mètre de fil, depuis l'échangeur
100-4 jusqu'à l'échangeur 100-6. L'échangeur 100-4, dont la puissance de refroidissement
est la plus élevée, correspond ici encore à la zone où la vitesse de perlitisation
est la plus grande et les relations (3) et (4) précédemment indiquées pour le dispositif
300 sont encore ici respectées.
[0041] Dans les dispositifs 300 et 400 à modulation, les relations (3) et (4) n'ont besoin
d'être vérifiées que pour les échangeurs 100-4 où la vitesse de perlitisation est
la plus rapide.
[0042] Dans les dispositifs 300 et 400, les échangeurs 100-1 et 100-7 conduisent à des échanges
thermiques par unité de longueur faibles, soit parce que le diamètre correspondant
D
ti est élevé, dans le cas du dispositif 300, soit parce que la longueur L
ti correspondante est faible, dans le cas du dispositif 400 et il est possible que ces
échangeurs 100-1 et 100-7 ne vérifient aucune des relations (1) à (4). Ces échangeurs
100-2 et 100-7 correspondent au maintien pratiquement isotherme du fil 1 avant et
après perlitisation, c'est-à-dire pour les parties BBx et CxC du segment BC situées
à l'extérieur de la zone ω (figure 1) la température étant donc pratiquement constante
sur le segment BC. Le segment CxC correspond à un maintien pratiquement isotherme
après perlitisation, pour éviter d'appliquer au fil 1 un refroidissement prématuré
pour le cas où la perlitisation ne serait pas terminée, car le temps de perlitisation
est susceptible de varier d'un acier à l'autre comme dit précédemment.
[0043] Pour obtenir une température constante du fil 1 dans les échangeurs 100-1 et 100-7,
il peut être avantageux de faire passer un courant électrique dans le fil 1, lorsqu'il
traverse ces échangeurs, on peut aussi dans ce but remplacer ces échangeurs 100-1
et 100-7 par des fours à moufle maintenus à la température ϑ
B, les dispositifs permettant de faire passer le courant électrique, ou ces fours à
moufles n'étant pas représentés aux figures 6 et 7 dans un but de simplification.
[0044] L'invention couvre les cas où l'on fait varier à la fois le diamètre D
ti et la longueur L
t, dans le même dispositif. D'autre part, dans les dispositifs 300 et 400, on pourrait
utiliser des échangeurs 200 reliés en série, de façon à traiter simultanément plusieurs
fils.
[0045] D'autre part, au lieu d'utiliser plusieurs tubes 3 de diamètres différents, on peut
utiliser un tube unique dont le diamètre varie le long de son axe, pour effectuer
la modulation des échanges thermiques précédemment décrite en respectant les relations
(3) et (4) dans la zone où la vitesse de perlitisation est maximum.
[0046] La figure 8 représente le schéma d'une installation complète pour traiter un fil
1, cette installation conforme à l'invention utilisant au moins un des dispositifs
précédemment décrits.
[0047] Cette installation 500 comporte cinq zones référencées Z₁ à Z₅. Le fil 1 provenant
de la bobine 13 est chauffé dans la zone Z₁, de façon connue, par exemple grâce à
un four à gaz ou à moufle jusqu'à une température de 900 à 1000°C pour obtenir une
austénite homogène correspondant au point A de la figure 1, cette température étant
supérieure à la température de transformation AC3.
[0048] Le fil 1 est ensuite refroidi dans la zone Z₂ jusqu'à une température de 500 à 600°C,
de façon à obtenir une austénite métastable correspondant au point B de la figure
1.
[0049] Le fil 1 passe ensuite dans la zone Z₃ où il subit les traitements correspondant
au segment BC de la figure 1. Le fil passe ensuite dans la zone Z₄ où il est refroidi
jusqu'à une température par exemple d'environ 300°C. Le fil pénètre ensuite dans la
zone Z₅ où il est amené à une température proche de la température ambiante, par exemple
de 20 à 50°C, par immersion dans de l'eau. Le refroidissement opéré dans les zones
Z₄ et Z₅ correspond au segment CD de la figure 1.
[0050] Le fil 1 sortant du bain Z₅ est ensuite enroulé sur la bobine 14.
[0051] Les zones Z₂ à Z₄ peuvent par exemple utiliser des échangeurs de même type que les
échangeurs 100, 200 précédemment décrits avec éventuellement pour la zone Z₃ un dispositif
à modulation 300 ou 400.
[0052] L'invention présente les avantages suivants :
- simplicité, coûts d'investissement et de fonctionnement peu élevés, car :
. on évite l'emploi de métaux ou de sels fondus ;
. on se dispense d'employer des compresseurs ou des turbines qui seraient nécessaires
avec une circulation de gaz forcée ;
- on peut obtenir une loi de refroidissement précise et éviter le phénomène de recalescence
;
- possibilité d'effectuer avec la même installation un traitement de perlitisation
sur des diamètres D
f de fils qui peuvent varier dans de larges limites, D
f étant au plus égal à 6 mm, et de préférence au moins égal à 0,4 mm ;
- on évite tout problème d'hygiène et un nettoyage du fil n'est pas nécessaire puisqu'on
évite l'emploi de métaux ou de sels fondus.
[0053] Ces avantages ne sont obtenus que lorsque les relations (1) et (2) sont vérifiées
lors du refroidissement schématisé par la portion AB de la courbe φ (figure 1). Lorsqu'on
utilise des tubes contenant un gaz dépourvu de ventilation forcée, les tubes étant
entourés par un fluide caloporteur, mais les relations (1) et (2) n'étant pas vérifiées
lors du refroidissement précédant la perlitisation et correspondant à la portion AB
de la courbe φ, il n'est pas possible d'effectuer une perlitisation correcte.
[0054] L'invention est illustrée par les neuf exemples de réalisation qui suivent et qui
sont tous conformes à l'invention.
[0055] Les fils traités dans ces exemples sont réalisés en acier, la composition de cet
acier étant donnée dans le tableau 1, en fonction des exemples, ainsi que les températures
de transformation AC1 et AC3.

[0056] Tous les exemples sont réalisés avec une installation 500 conforme à l'invention
présentant les cinq zones Z₁ à Z₅ précédemment décrites. Cette installation utilise
des échangeurs thermiques 100 ou 200 pour les zones Z₂ et Z₄ et des dispositifs 300
ou 400 pour la zone Z₃, dans le cas des exemples 1 à 8 qui sont effectués en évitant
le phénomène de recalescence, c'est-à-dire avec une température pratiquement constante
dans la zone Z₃. L'exemple 9, au contraire est effectué sans lutter contre la recalescence,
la température variant dans la zone Z₃. Les conditions de l'exemple 9 seront définies
ultérieurement. Pour ce qui est des exemples 1 à 8, les conditions sont les suivantes
:
a) la vitesse du fil est de 1 mètre par seconde.
b) la longueur des différentes zones Z₁ à Z₅, mesurée en suivant le fil est la suivante
:
pour la zone Z₁ : 3 m ; pour la zone Z₂ : 2,6 m ; pour la zone Z₃ : 3 m ; pour la
zone Z₄ : 3 m ; pour la zone Z₅ : 1 m ; ces longueurs sont référencées L₁ à L₅ à la
figure 8.
c) les températures des fils sont les suivantes :
- à la sortie de la zone Z₁ = 975°C
- à la sortie de la zone Z₂ et dans toute la zone Z₃ = 550°C
- à la sortie de la zone Z₄ = 300°C.
[0057] Pour tous les exemples 1 à 9 la durée du temps de refroidissement dans la zone Z₂
est inférieure à 5 secondes, ce refroidissement correspondant à la portion AB de la
courbe φ (figure 1).
[0058] La réalisation des exemples s'effectue de la façon suivante :
EXEMPLE 1
[0059] - Diamètre du fil 1 traité : 1,3 mm
- Gaz 12 conducteur de la chaleur : NH₃ craqué (Pourcentages en volumes : H₂ = 75
%, N₂ = 25 %).
- Débit d'eau 9 à 20°C : 8 litres par minute, tous les manchons 4 étant en série.
- Les caractéristiques de l'échangeur 100 de la zone Z₂ sont les suivantes :
. Tube 3 réalisé en verre type pyrex, les diamètres étant les suivants : D
ti = 5 mm, D
te = 10 mm.
. Diamètres du manchon 4 :D
mi = 35,2 mm; D
me = 42,4 mm.
. Pour une température du fil de 975°C, les températures du tube 3 sont les suivantes
: face interne 190°C, face externe 65°C.
- Les caractéristiques de la zone Z₃ sont les suivantes :
utilisation du dispositif 300, à modulation par variation de D
ti, les valeurs de D
ti et D
te étant les suivantes pour les échangeurs 100-1 à 100-7 :
pour les échangeurs 100-1 et 100-7 : D
ti = 25 mm, D
te = 35 mm,
pour les échangeurs 100-2 et 100-6 : D
ti = 5 mm, D
te = 10 mm,
pour les échangeurs 100-3 et 100-5 : D
ti = 4 mm, D
te = 8 mm
pour l'échangeur 100-4 : D
ti = 3 mm, D
te = 8 mm.
L'échangeur 100-4 est celui où la vitesse de perlitisation est maximum.
Les diamètres des manchons 4 ont, dans tous les cas, les valeurs suivantes : D
mi = 35,2 mm, D
me = 42,4 mm.
Les diverses longueurs L
m des manchons 4 sont les suivantes : pour les échangeurs 100-1 et 100-7, L
m = 0,75 m. Pour les échangeurs 100-2 à 100-6, L
m = 0,30 m, ce qui correspond donc à une longueur totale de 3 m.
- Les caractéristiques de l'échangeur 100 formant la zone Z₄ sont les suivantes :
Tube 3 en verre de type pyrex avec D
ti = 5 mm, D
te = 10 mm. Les diamètres du manchon 4 sont les suivants : D
mi = 35,2 mm, D
me = 42,4 mm.
La valeur de λ à 600°C est égale à 0,28 watt.m⁻¹.⁰K⁻¹. Le tableau 2 suivant donne
les valeurs de R et K pour les zones Z₂ à Z₄ avec l'indication des relations (1) à
(4) éventuellement vérifiées dans ces zones
TABLEAU 2
Zone |
R |
K |
Relations (1) à (4) éventuellement vérifiées |
Z₂ |
3,85 |
8,13 |
(1), (2), (3) |
Z₃ |
|
|
|
échangeurs 100-1 et 100-7 |
19,23 |
17,84 |
aucune relation vérifiée |
échangeurs 100-2 et 100-6 |
3,85 |
8,13 |
(1), (2), (3) |
échangeurs 100-3 et 100-5 |
3,08 |
6,78 |
(1) à (4) |
échangeur 100-4 |
2,31 |
5,05 |
(1) à (4) |
Z₄ |
3,85 |
8,13 |
(1), (2), (3) |
Après traitement dans l'installation 500, le fil 1 a une résistance de rupture à
la traction de 1350 MPa (mégapascals). Ce fil est ensuite laitonné puis tréfilé de
façon connue pour obtenir un diamètre final de 0,20 mm. La résistance de rupture à
la traction pour ce fil tréfilé est de 3500 MPa. Le rapport des sections correspond
par définition au rapport :

Pour l'exemple 1 le rapport des sections est égal à 42,25.
EXEMPLE 2
[0060] Cet exemple est réalisé dans les mêmes conditions que l'exemple 1, en faisant en
outre varier le diamètre D
f du fil et la composition du mélange hydrogène/azote. Dans tous les cas les échangeurs
des zones Z₂ et Z₄ vérifient les relations (1), (2) et l'échangeur 100-4 où la vitesse
de perlitisation est maximum, dans le dispositif 300 de la zone Z₃, vérifie les relations
(3) et (4). Le tableau 3 donne les valeurs de D
f, de R et K pour les échangeurs des zones Z₂, Z₄ et pour l'échangeur 100-4 du dispositif
300, le % volumétrique d'hydrogène dans les mélanges gazeux, ainsi que les valeurs
de λ à 600°C. Les valeurs de R et de K pour les zones Z₂ et Z₄ sont référencées respectivement
R
M, K
M, et les valeurs de R et K pour l'échangeur 100-4 sont référencées respectivement
R
m et K
m.
[0061] Le tableau 3 donne d'autre part les valeurs suivantes :
- la résistance à la rupture (résistance de rupture à la traction) du fil après traitement
thermique, exprimée en MPa ;
- le diamètre de tréfilage du fil, exprimé en mm, c'est-à-dire le diamètre du fil
après tréfilage ;
- le rapport des sections dû au tréfilage ;
- la résistance à la rupture (résistance de rupture à la traction) du fil au diamètre
final, c'est-à-dire après tréfilage, exprimée en MPa.

Exemple 3
[0062] Cet exemple est réalisé dans les mêmes conditions que l'exemple 1, sauf pour la zone
Z₃ qui est réalisée avec le dispositif 400. Les caractéristiques des échangeurs 100
de ce dispositif 400 sont les suivantes :
. Tous les tubes 3 sont en alumine, les diamètres D
ti et D
te identiques pour les sept échangeurs 100 ayant les valeurs suivantes : D
ti = 3 mm, D
te = 8 mm. Les longueurs L
t de tube varient de la façon suivante :
pour les échangeurs 100-1 et 100-7, L
t = 0,15 m ;
pour les échangeurs 100-2 et 100-6, L
t = 0,20 m ;
pour les échangeurs 100-3 et 100-5, L
t = 0,25 m ;
pour l'échangeur 100-4, L
t = 0,28 m.
Tous les échangeurs 100-1 à 100-7 vérifient les relations (1) à (4), avec : λ = 0,28
; R = 2,31 ; K = 5,05.
Après traitement dans l'installation 500 le fil 1 a une résistance de rupture à la
traction de 1340 MPa.
Le fil 1 ainsi obtenu puis laitonné et tréfilé de façon connue pour avoir un diamètre
de 0,2 mm a une résistance de rupture à la traction égale à 3480 MPa, le rapport des
sections étant égal à 42,25.
Exemple 4
[0063] On utilise un fil de diamètre D
f = 2 mm. Le gaz de refroidissement 12 est de l'hydrogène pur. Le débit d'eau à 20°C
est de 19 litres par minute. Les caractéristiques de l'exemple sont les suivantes
:
- Zone Z₂ : Utilisation de trois échangeurs 100 en série, chacun ayant les caractéristiques
suivantes : tube 3 en acier vitrifié à l'intérieur. D
ti = 4,5 mm ; D
te = 10 mm. Diamètres du manchon 4 : D
mi = 35,2 mm ; D
me = 42,4 mm.
- Zone Z₃ : Utilisation d'un dispositif 300, avec des tubes 3 en acier vitrifiés à
l'intérieur, les diamètres de ces tubes 3 étant les suivants :
pour les échangeurs 100-1 et 100-7 : D
ti = 25 mm, D
te = 35 mm
pour les échangeurs 100-2 et 100-6 : D
ti = 3,5 mm, D
te = 10 mm
pour les échangeurs 100-3 et 100-5 : D
ti = 3 mm, D
te = 10 mm
pour l'échangeur 100-4 : D
ti = 2,8 mm, D
te = 10 mm
Diamètres des manchons 4 : D
mi = 35,2 mm, D
me = 42,4 mm.
- Zone Z₄ : Utilisation de trois échangeurs 100 en série, chacun ayant les caractéristiques
suivantes : tubes 3 en acier vitrifié à l'intérieur. D
ti = 4,5 mm ; D
te = 10 mm.
On a λ = 0,42 watt.m⁻¹.⁰K⁻¹.
[0064] Les échangeurs des zones Z₂ et Z₄ vérifient les relations (1) et (2). le tableau
4 suivant donne, pour les échangeurs 100-1 à 100-7, du dispositif 300 les valeurs
de R et K ainsi que les relations (1) à (4) éventuellement vérifiées.
TABLEAU 4
n° d'échangeurs |
R |
K |
Relations (1) à (4) éventuellement vérifiées |
100-1 et 100-7 |
12,5 |
24,05 |
(1) |
100-2 et 100-6 |
1,75 |
5,33 |
(1) à (4) |
100-3 et 100-5 |
1,50 |
3,86 |
(1), (3), (4) |
100-4 |
1,40 |
3,20 |
(1), (3), (4) |
[0065] Après traitement thermique, le fil 1 présente une résistance de rupture à la traction
égale à 1340 MPa. Après laitonnage et tréfilage effectués de façon connue pour obtenir
un diamètre de 0,3 mm, la résistance de rupture à la traction est de 3450 MPa, le
rapport des sections étant de 44,44.
Exemple 5
[0066] Cet exemple est réalisé avec une installation utilisant des échangeurs 200 pour les
zones Z₂, Z₃, Z₄, de façon à traiter six fils 1 simultanément.
[0067] Le débit d'eau à 20°C est de 110 litres par minute, et les diamètres des manchons
4 sont les suivants :
D
mi = 82,5 mm, D
me = 88,9 mm
A part ces points, les conditions de l'exemple sont les mêmes que pour l'exemple 4.
[0068] Après traitement thermique, le fil 1 présente une résistance de rupture à la traction
de 1350 MPa. Après laitonnage et tréfilage effectués de façon connue pour avoir un
diamètre de 0,3 mm la résistance de rupture à la traction est de 3500 MPa pour un
rapport des sections de 44,44.
Exemple 6
[0069] Les conditions sont identiques à celles de l'exemple 4 en faisant varier le diamètre
D
f des fils ainsi que la composition du gaz (mélange d'hydrogène et d'azote).
[0070] Dans tous les cas, les échangeurs des zones Z₂ et Z₄ vérifient les relations (1)
et (2), et l'échangeur 100-4 où la vitesse de perlitisation est maximum, dans le dispositif
300 de la zone Z₃, vérifie les relations (3) et (4).
[0071] Le tableau 5 suivant donne les valeurs de D
f, de R et K pour les échangeurs des zones Z₂, Z₄ et pour l'échangeur 100-4 du dispositif
300, le % volumétrique d'hydrogène dans les mélanges gazeux, ainsi que les valeurs
de λ à 600°C.
[0072] Les valeurs de R et K pour les zones Z₂ et Z₄ sont référencées respectivement R
M, K
M et les valeurs de R et K pour l'échangeur 100-4 sont référencées respectivement R
m et K
m.
[0073] Le tableau 5 donne d'autre part les valeurs suivantes :
- la résistance à la rupture (résistance de rupture à la traction) du fil après traitement
thermique, exprimée en MPa ;
- le diamètre de tréfilage du fil, exprimé en mm, c'est-à-dire le diamètre du fil
après tréfilage ;
- le rapport des sections dû au tréfilage ;
- la résistance à la rupture (résistance de rupture à la traction) du fil au diamètre
final, c'est-à-dire après tréfilage, exprimée en MPa.

Exemple 7
[0074] On effectue cet exemple dans les mêmes conditions que l'exemple 1, mais l'ammoniac
craqué qui est un gaz décarburant a été remplacé par un gaz maintenant l'équilibre
thermodynamique vis-à-vis du carbone de l'acier à 800°C. La composition volumétrique
de ce gaz étant H₂ = 74 %, N₂ = 24 %, CH₄ = 2 %. Les valeurs de R et K ainsi que les
relations qui sont vérifiées sont identiques à ce qui est porté au tableau 2. Les
chiffres concernant le tréfilage et la résistance du fil sont identiques à 2 % près
à ceux obtenus pour l'exemple 1.
Exemple 8
[0075] On effectue cet exemple dans les mêmes conditions que l'exemple 1 mais l'ammoniac
craqué a été remplacé par un gaz carburant permettant de corriger une décarburation
qui s'est produite dans les traitements antérieurs au traitement thermique selon l'invention.
Composition volumétrique du gaz : H₂ = 63,75 %, N₂ = 21,25 %, CH₄ = 15 %. On n'observe
pas de dépôt de graphite à la surface du fil, l'épaisseur de recarburation est de
l'ordre de 3 µm.
[0076] Les valeurs de R, K ainsi que les relations vérifiées sont identiques à ce qui est
porté au tableau 2. Après traitement thermique, le fil présente une résistance de
rupture à la traction de 1320 MPa. Après laitonnage et tréfilage effectués de façon
connue pour avoir un diamètre de 0,2 mm, le rapport des sections étant de 42,25, la
résistance de rupture à la traction est de 3450 MPa.
Exemple 9
[0077] Cet exemple est effectué sans effacer la recalescence. Diamètre D
f du fil 1 = 5,5 mm ; vitesse de défilement du fil 1 = 1,5 m/s.
[0078] Les zones Z₂, Z₃, Z₄ utilisent chacune un échangeur 100, ces échangeurs étant tous
identiques, avec des tubes 3 en acier vitrifié intérieurement avec D
ti = 6 mm, D
te = 12 mm. Débit d'eau à 20°C = 120 litres/minute, gaz de refroidissement : hydrogène
pur. Temps total de traitement thermique = 9,9 secondes. Longueur de l'installation
de traitement thermique (zones Z₂ à Z₄) = 14,85 m.
[0079] Les températures du fil sont les suivantes :
- à la sortie de la zone Z₁ : 975°C,
- au début de la transformation de l'austénite métastable en perlite (point B
x de la figure 1) : 550°C,
- à la sortie de la zone Z₄ : 350°C.
[0080] L'écart entre la température minimum et la température maximum durant la transformation
de l'austénite en perlite (recalescence) est de 60°C.
λ = 0,42 ; R = 1,091 ; K = 6,27
Après traitement thermique, le fil présente une résistance de rupture à la traction
égale à 1310 MPa. Après laitonnage et tréfilage effectués de façon connue pour avoir
un diamètre de 0,84 mm, le rapport des sections étant de 42,87, le fil présente une
résistance de rupture à la traction égale à 3350 MPa.
[0081] Le fil 1 traité conformément à l'invention comporte la même structure que celle qu'on
obtient par le procédé connu de patentage au plomb, c'est-à-dire une structure perlitique
fine. Cette structure comporte des lamelles de cémentite séparées par des lamelles
de ferrite. A titre d'exemple, la figure 9 représente en coupe une portion 50 d'une
telle structure perlitique fine. Cette portion 50 comporte deux lamelles de cémentite
51 pratiquement parallèles séparées par une lamelle de ferrite 52. L'épaisseur des
lamelles de cémentite 51 est représentée par "i" et l'épaisseur des lamelles de ferrite
52 est représentée par "e". La structure perlitique est fine, c'est-à-dire que la
valeur moyenne i+e est au plus égale à 1000 Å, avec un écart type de 250 Å.
[0082] Tous les exemples 1 à 9 précédemment décrits permettent d'obtenir une structure correspondant
à celle précédemment décrite pour la portion 50, mais la structure atteinte est la
plus fine dans le cas où on lutte contre la recalescence.
[0083] De préférence, l'invention permet d'obtenir au moins un des résultats suivants :
- Après traitement thermique et avant tréfilage, le fil présente une résistance de
rupture à la traction au moins égale à 1300 MPa ;
- Le fil peut être tréfilé de façon à avoir un rapport des sections au moins égal
à 40 ;
- Le fil, après tréfilage, présente une résistance de rupture à la traction au moins
égale à 3000 MPa.
[0084] A titre de comparaison, les deux exemples 10 et 11 qui suivent ne sont pas conformes
à l'invention. Ces deux exemples comparatifs sont réalisés avec une installation analogue
à l'installation 500 précédemment décrite comportant les zones Z₁ à Z₅. Les zones
Z₂, Z₃, Z₄ utilisent chacune un échangeur 100, ces échangeurs étant tous identiques
avec des tubes 3 en verre de type pyrex, avec D
ti = 25 mm et D
te = 35 mm. Les diamètres des manchons ont dans tous les cas les valeurs suivantes :
D
mi = 50 mm, D
me = 60 mm. La longueur de l'installation est de 18 m (zones Z₂ à Z₄).
[0085] Dans les deux exemples comparatifs le gaz 12 conducteur de la chaleur est de l'ammoniac
craqué comportant 75 % d'hydrogène et 25 % d'azote (% en volumes). La conductibilité
λ à 600°C est égale à 0,28 watt.m⁻¹.⁰K⁻¹. L'acier comporte 0,7 % de carbone, il est
identique à celui qui est utilisé pour les exemples précédents 4, 5, 6 (tableau 1).
[0086] Les conditions particulières aux exemples comparatifs 10 et 11 sont les suivantes
:
Exemple 10
[0087] Diamètre du fil traité : 1,3 mm ; vitesse de progression du fil : 1 m/sec. On a donc
R = 19,23 et K = 17,8, aucune des relations (1) à (4) n'étant vérifiée. Température
du fil à la sortie de la zone Z₁ : 975°C. Le temps de refroidissement correspondant
à la zone Z₂ est de 6,7 sec, le fil à la sortie de cette zone Z₂ ayant une température
de 600°C environ.
[0088] Le temps de passage dans la zone Z₃ est de 4, 6 sec, la perlitisation étant terminée
à la sortie de cette zone Z₃.
[0089] La recalescence est importante, la différence de température entre la température
minimum et la température maximum du fil, durant la transformation de l'austénite
en perlite (zone Z₃) étant de 80°C.
[0090] Après le traitement thermique décrit, le fil a une résistance de rupture à la traction
égale à 1100 MPa. Le fil est ensuite laitonné puis tréfilé de façon connue jusqu'à
un diamètre de 0,23 mm et il a alors une résistance de rupture à la traction égale
à 2765 MPa pour un rapport des sections de 31,95. Cet exemple non conforme à l'invention
se traduit donc par une recalescence excessive, et des valeurs de résistance de rupture
faibles, avant et après tréfilage. D'autre part la structure du fil, après le traitement
thermique décrit dans cet exemple vérifie la relation i + e = 1350 Å (valeur moyenne),
l'écart type étant de 255 Å, cette structure n'étant donc pas conforme à la structure
précédemment décrite.
Exemple 11
[0091] Diamètre du fil traité : 2,8 mm, vitesse de progession du fil : 0,5 m/sec.
[0092] On a donc R = 8,93 et K = 61,3. La relation (1) est donc la seule des relations (1)
à (4) qui soit vérifiée.
[0093] La température du fil à la sortie de la zone Z₁ est de 975°C comme dans l'exemple
précédent.
[0094] Le temps de passage dans la zone Z₂ est de 11,5 sec, le fil, à la sortie de cette
zone Z₂, ayant une température de 630°C environ.
[0095] Le temps de passage dans la zone Z₃ est de 8,5 sec, la perlitisation étant terminée
à la sortie de cette zone Z₃. Dans cette zone Z₃, lors de la perlitisation, la différence
de température entre la température minimum et la température maximum du fil est de
60°C, c'est-à-dire que la recalescence est moins importante que dans l'exemple 10
précédent, par suite d'une vitesse de perlitisation faible dans la zone Z₃, ce qui
est dû à une température de transformation plus élevée.
[0096] Après traitement thermique, le fil a une résistance de rupture à la traction de 1010
MPa. Le fil est ensuite laitonné puis tréfilé de façon connue jusqu'à un diamètre
de 0,42 mm et il a alors une résistance de rupture à la traction égale à 2500 MPa
pour un rapport des sections de 44,44.
[0097] Cet exemple non conforme à l'invention se traduit par un temps de traitement très
long et une résistance de rupture à la traction faible.
[0098] D'autre part, la structure du fil, après le traitement thermique décrit dans cet
exemple, vérifie la relation :
i + e = 1450 Å (valeur moyenne),
l'écart type étant de 300 Å,
c'est-à-dire que la structure du fil n'est pas conforme à la structure précédemment
décrite.
[0099] Bien entendu, l'invention n'est pas limitée aux exemples de réalisation précédemment
décrits.