[0001] La présente invention concerne un foyer pouvant être alimenté par des combustibles
solides ou liquides, comportant une enceinte présentant une entrée d'air de combustion
et une sortie des fumées, ladite enceinte renfermant un corps de chauffe.
[0002] Un premier but de l'invention est de permettre d'utiliser dans un foyer de ce type
des bois jeunes, c.à.d. des bois dont la teneur en matières humides combustibles est
élevée (plus de 20 %). Il a en effet été démontré que les bois jeunes provenant de
coupes effectuées au cours de l'hiver précédent celui où il est consommé, avait un
pouvoir calorifique élevé qui, en pratique, s'élève au double de celui du bois considéré
en tant que bois mort. Cependant, cette teneur élevée en matière humide combustible
requiert des mesures particulières permettant d'enflammer ces bois.
[0003] Visant la mise à feu des bois jeunes, dont la définition a été donnée ci-dessus,
la demanderesse a découvert une structure de foyer qui permet un dégagement gazeux
important des matières combustibles du bois, réalisant ainsi automatiquement la production
de la créosote grâce à des mesures provoquant une postcombustion ou, autrement dit,
une combustion des imbrûlés par adjonction d'air secondaire, ce qui provoque une
notoire augmentation de la capacité de chauffe de ces bois jeunes par rapport au bois
mort.
[0004] Un autre but de l'invention est d'appliquer les principes qui sont à la base du foyer
selon l'invention à la combustion, dans des conditions analogues, de combustibles
fossiles, jeunes ou anciens ainsi que de combustibles liquides.
[0005] Pour réaliser cet objectif conformément à l'invention, le foyer selon l'invention
comporte des moyens pour rechauffer le combustible afin d'en extraire la fraction
gazeuse sous forme de gaz chauds qui sont dirigés par un jeu de conduits sous une
sole sur laquelle est disposé le combustible solide ou étendu le combustible liquide
et qui est destinée à porter ces combustibles à une température à laquelle l'évoporation
de ladite fraction gazeuse est possible grâce à l'échauffement de la sole précitée
par les gaz chauds précités.
[0006] Toujours selon l'invention, la sole précitée est disposée de manière inclinée, la
partie la plus basse étant située du côté avant du corps de chauffe, c.à.d. du côté
qui comporte l'entrée d'air de combustion précitée.
[0007] Dans une forme de réalisation propre à l'invention, la sole précitée est située,
en considérant le sens dans lequel circulent l'air de combustion et les fumées, en
amont d'au moins un conduit faisant office de condensateur thermique, c.à.d. de brûleur
pour les gaz imbrûlés destiné à capter les gaz chauds précités, ledit conduit étant
lui-même situé en amont d'un conduit qui dirige les gaz chauds sous la sole précitée.
[0008] Dans une forme de réalisation possible de l'invention, la sole précitée est plane.
[0009] Dans une autre forme de réalisation, la sole précitée épouse, en partie, la forme
d'un tronc de cône.
[0010] Toujours selon une forme de réalisation préférentielle, la sole précitée est faite
d'un matériau réfractaire.
[0011] Une caractéristique essentielle de l'invention réside dans le fait que le jeu de
conduits précité est constitué par l'espace périmétrique qui subsiste entre l'enceinte
précitée et le corps de chauffe précité et qui comporte, sous la sole précitée, un
jeu de chicanes disposées de manière à répartir les gaz chauds le long de la sole
précitée.
[0012] Enfin, selon une autre caractéristique remarquable de l'invention, le jeu de conduits,
dans lequel circulent les fumées et les gaz précités, sont équipés de moyens tendant
à retarder le passage des fumées et des gaz et sont réalisés pour provoquer la postcombustion
des gaz chauds circulant dans les conduits précités.
[0013] D'autres détails et avantages de l'invention ressortiront de la description qui sera
donnée ci-après d'un foyer pouvant être alimenté par des combustibles solides ou liquides,
selon l'invention. Cette description n'est évidemment donnée qu'à titre d'exemple
et ne limite pas l'invention. Les notations de référence se rapportent aux figures
ci-jointes.
La figure 1 représente schématiquement et selon une vue latérale, une forme de réalisation
du foyer selon l'invention.
La figure 2 est une vue également schématique mais de face, du foyer selon la figure
1.
La figure 3 représente schématiquement, selon une vue de face, une première variante
du foyer selon les figures 1 et 2.
La figure 4 est une représentation schématique selon une vue de face d'une deuxième
variante du foyer selon l'invention dans laquelle il est fait usage de combustibles
liquides.
La figure 5 montre, selon une vue en coupe avec brisure partielle, la disposition
possible de chicanes répartissant les gaz chauds sous la sole du foyer.
La figure 6 montre, schématiquement et selon une vue de dessous les chicanes et un
déflecteur répartissant les gaz chauds sous la sole du foyer.
[0014] Le foyer selon les figures précitées sera décrit dans sa conception en tant que foyer
à bois, mais son adaptation à un combustible fera également l'objet d'une description
en se référant particulièrement à la figure 4.
[0015] L'expérience de la demanderesse dans le domaine de la combustion des bois l'a permis
de constater sur base d'essais effectués antérieurement que les bois jeunes disposent
d'un pouvoir calorifique proche de 10.000 Kc par Kg de matière présentant une humidité
relative supérieure à 20 %.
[0016] Malgré ces qualités évidentes, le bois dit jeune, et provenant de coupes effectuées
comme exposé dans le préambule, ne s'enflamme pas facilement.
[0017] Cette constatation généralement reconnue et admise a amené la demanderesse à imaginer
un foyer qui, grâce à sa conception nouvelle et originale, résoud le problème et assure
un rendement particulièrement élevé.
[0018] A la base de la conception du foyer qui sera décrit en détail ci-après, se trouve
le principe du réchauffement du combustible à haute teneur en humidité par les gaz
chauds provenant soit du bois d'allumage, soit du combustible à haute teneur en humidité
lui-même.
[0019] Le foyer selon l'invention et représenté aux figures 1, 2 et 3 est un foyer à combustibles
solides et, dans les exemples décrits, il sera essentiellement question d'un combustible
constitué par du bois et en particulier du bois jeune.
[0020] Le foyer est constitué d'une enceinte 1 qui présente, de manière connue en soi, une
entrée d'air de combustion qui n'a pas été représentée aux dessins schématiques mais
qui peut se situer en tout endroit approprié, généralement dans la face frontale ou
avant de l'enceinte. Cette même enceinte présente une sortie des fumées désignée par
la référence 2.
[0021] A l'intérieur de l'enceinte 1 est monté un corps de chauffe 3. Entre l'enceinte 1
et le corps de chauffe 3 se situe un espace périmétrique qui se subdivise en un espace
périmétrique vertical 4 et un espace périmétrique horizontal 5.
[0022] La partie inférieure et antérieure du foyer est occupée accessoirement par un cendrier
6.
[0023] Un élément fondamental et essentiel de l'invention est constitué par une sole 7 qui
constitue en réalité l'essentiel de la partie inférieure de l'enceinte 1.
[0024] Dans les figures 1, 2 et 3 la sole 7 est destinée à recevoir du combustible solide
et, comme il a déjà été exposé plus haut, du bois, en particulier du bois jeune. A
la figure 1, les bûches de bois sont représentées par la référence 8.
[0025] La sole 7 peut être constituée d'un matériau réfractaire diffusante, en acier ou
céramique, ce qui est particulièrement avantageux, et se présenter sous une forme
plane et inclinée vers l'avant et comme représentée aux figures 1 et 2.
[0026] La sole peut également épouser la forme d'un tronc de cône et se présenter alors
comme représentée sous la référence 7′ à la figure 3. A la partie avant, la sole 7
présente un rebord 9 pour retenir le combustible 8.
[0027] En considérant le sens dans lequel circulent l'air de combustion et les gaz, dans
l'enceinte 1, la sole 7 (ou 7′) se trouve en amont d'un conduit 10 faisant office
de condensateur thermique. L'évaporation des matières liquides, combustibles se produit
essentiellement en amont du conduit 10, tandis que la diffusion des calories necéssaires
à cette évaporation se produit en aval du même conduit 10. Il est bien évident que
dans des formes de réalisation plus élaborées, on peut prévoir plus d'un conduit 10
et on peut lui donner toute forme appropriée, soit rectangulaire, soit cylindrique.
[0028] Ce conduit 10, ou condensateur thermique, dirige les gaz et les fumées vers un espace
11 situé sous la sole 7. Les gaz chauds, portés déjà à une température qui peut être
considérée comme élevée, porte à cette même température la sole 7 dont on conçoit
aisément qu'elle provoquera un échauffement important des combustibles déposés sur
la sole.
[0029] Les bois jeunes perdent alors progressivement une partie importante de leur teneur
en humidité combustible et s'enflamment plus aisément.
[0030] Au départ on peut faire usage d'un bois d' allumage ou bois sec parce que, à ce stade,
la température de la sole n'est pas de nature à provoquer l'échauffement du bois de
combustible.
[0031] De l'espace 11, les gaz circuleront vers les espaces périmétriques verticaux 4 pour
atteindre ensuite les espaces périmétriques horizontaux 5 situés au-dessus du corps
de chauffe 3 et immédiatement en amont de la sortie 2 destinée à l'échappement des
fumées.
[0032] Pour provoquer la postcombustion ou combustion des imbrûlés, on fait usage, dans
le foyer selon l'invention, de tout moyen propre à freiner la circulation des gaz
chauds et, à cet effet, les conduits dans lesquels circulent les gaz peuvent présenter
des parois rainurées ou pourvues de chicanes, la postcombustion des imbrûlés étant
de nature à provoquer une augmentation remarquable de la capacité de chauffe des bois
verts. Dans ces conditions la capacité de chauffe de ces bois est plus importante
que celle des bois morts ou secs.
[0033] Les bois verts contenant ces matières en quantité non négligeable, celles-ci sont
extraites plus rapidement et plus complètement d'un bois de chauffage disposé sur
une sole qui est elle-même rapidement portée à une température élevée par les gaz
circulant dans l'espace 11 sous la sole avant d'atteindre la sortie des fumées 2,
après avoir traversé les espaces périmétriques verticaux et horizontaux respectivement
4 et 5.
[0034] L'alimentation en combustibles peut se faire par des trémies et des vis sans fin
comme représentées à la figure 3. Le combustible qui se présente sous des particules
de calibre plus réduit est représenté par la référence 12 et l'orifice des trémies
par la référence 13.
[0035] Enfin, à la figure 4 est représentée une alimentation en combustibles liquides 14
qui parvient sur une sole 7˝. Le débit du combustible liquide peut de toute évidence
être contrôlé et son écoulement sur la sole 7˝ provoque les effets décrits ci-dessus
en ce sens que le combustible liquide s'évapore avec ou sans flamme, les imbrûlés
sont repris par le conduit 10 faisant office de condensateur thermique pour circuler
de la même manière dans un circuit de chicanes et échauffer la sole 7˝. Après instillation
du comburant oxygéné les imbrûlés sont transformés, à hauteur du cendrier 6 en une
phase dite de postcombustion.
[0036] Aux figures 5 et 6 on a montré schématiquement la disposition d'un certain nombre
de chicanes 15 et d'un déflecteur 16. Ces éléments ont pour but de prolonger le contact
entre lez gaz chauds et la sole 7 (dans d'autres formes de réalisation les soles 7′
et 7˝). Il est évident qu'aussi bien la surface des chicanes que celle de la paroi
interne des divers conduits peut être lisse ou pourvue d'aspérités retardant le passage
des gaz chauds et prolongeant donc le contact de ceux-ci avec les parois à réchauffer.
[0037] Il est entendu que l'invention n'est pas limitée aux formes d'exécution qui viennent
d'être décrites et que bien des modifications pourraient y être apportées sans sortir
de la présente demande de brevet.
1. Foyer pouvant être alimenté par des combustibles solides ou liquides, comportant
une enceinte présentant une entrée d'air de combustion et une sortie des fumées, ladite
enceinte renfermant un corps de chauffe, caractérisé en ce qu'il comporte des moyens
pour rechauffer le combustible (7, 12, 14) afin d'en extraire la fraction gazeuse
sous forme de gaz chauds qui sont dirigés par un jeu de conduits sous une sole (7,
7′, 7˝) sur laquelle est disposé le combustible solide (8, 12) ou étendu le combustible
liquide (14) et qui est destinée à porter ces combustibles à une température à laquelle
l'évaporation de ladite fraction gazeuse est possible grâce à l'échauffement de la
sole (7, 7′, 7˝) précitée par les gaz chauds précités.
2. Foyer selon la revendication 1, caractérisé en ce que la sole précitée (7, 7′,
7˝) est disposée de manière inclinée, la partie la plus basse étant située du côté
avant du corps de chauffe (3), c.à.d. du côté qui comporte l'entrée d'air de combustion.
3. Foyer selon l'une quelconque des revendications 1 et 2, caractérisé en ce que
la sole précitée (7, 7′, 7˝),est située, en considérant le sens dans lequel circulent
l'air de combustion et les fumées, en amont d'au moins un conduit (10) faisant office
de condensateur thermique, c.à.d. de brûleur pour les gaz imbrûlés, destiné à capter
les gaz chauds précités, ledit conduit (10) étant lui-même situé en amont d'un conduit
qui dirige les gaz chauds sous la sole précitée (7, 7′, 7˝).
4. Foyer selon l'une quelconque des revendications 1 - 3, caractérisé en ce que la
sole précitée (7, 7′, 7˝) est plane.
5. Foyer selon l'une quelconque des revendications 1 - 3, caractérisé en ce que la
sole précitée (7, 7′, 7˝) épouse, en partie, la forme d'un tronc de cône.
6. Foyer selon l'une quelconque des revendications 4 et 5, caractérisé en ce que
la sole précitée (7, 7′, 7˝) est faite d'une matière réfractaire diffusante.
7. Foyer selon l'une quelconque des revendi cations 1 - 6, caractérisé en ce que
la sole précitée (7, 7′, 7˝) présente à sa partie inférieure un rebord (9) destiné
à retenir les combustibles (8).
8. Foyer selon l'une quelconque des revendications 1 - 7, caractérisé en ce que le
jeu de conduits précité est constitué par l'espace périmétrique qui subsiste entre
l'enceinte précitée (1) et le corps de chauffe précité (3).
9. Foyer selon la revendication 8, caractérisé en ce que l'espace périmétrique précité
comporte, sous la sole précitée (7, 7′, 7˝) un jeu de chicanes (15) disposées de manière
à repartir les gaz chauds le long de la sole précitée (7, 7′, 7˝).
10. Foyer selon l'une quelconque des revendications 3 - 9, caractérisé en ce qu'une
entrée d'air secondaire est prévue à proximité de l'endroit où les fumées pénètrent
dans le conduit (10) faisant office de condensateur thermique.
11. Foyer selon l'une quelconque des revendications 1 à 10, caractérisé en ce que
le jeu de conduit dans lequel circulent les fumées et les gaz précités sont equipés
de moyens tendant à retarder le passage des fumées et des gaz chauds.
12. Foyer selon la revendication 11, caractérisé en ce que les moyens précités sont
conçus et réalisés pour provoquer la postcombustion des gaz chauds circulant dans
les conduits précités.