[0001] La plupart des pompes miniaturisées employées sur des appareils tels que pulvérisateurs
de parfums, d'insecticides, de médicaments sont des pompes à précompression : l'ouverture
de l'orifice d'échappement y est retardée par un décalage ou par une résistance mécanique
; il en résulte que l'action de l'opérateur a d'abord pour effet d'accumuler une énergie
qui permet ensuite de rendre la projection du contenu plus franche et plus régulière.
Cette énergie s'accumule lors de la première partie de la course d'enfoncement du
piston, par compression d'air ou d'un organe auxiliaire à rappel élastique ; en se
libérant, elle provoque la projection du produit dans la seconde partie de la course
ou même une fois que le piston est parvenu en butée.
[0002] L'exemple le plus simple d'une telle pompe peut être pris du brevet US-A-3 194 447.
Il n'y existe que très peu d'organes mobiles : le piston, faisant office de tiroir
à l'intérieur du corps, masque ou démasque à mi-course l'orifice d'échappement et
réaspire ainsi, au début d'une remontée sous l'effet de son ressort de renvoi, une
certaine quantité d'air ; lorsque l'effort d'un opérateur fera descendre à nouveau
le piston, cet air sera d'abord comprimé puis, dans la mesure toutefois où il entraînera
du liquide, en provoquera la pulvérisation.
[0003] L'invention a pour objet une pompe de ce type, très efficace malgré sa grande simplicité
de structure : la précompression y résulte essentiellement de la déformation radiale
d'une partie du corps, sans interdire que celle-ci s'accompagne d'une compression
d'air à l'intérieur de ce dernier. A cette fin, la partie du corps en question présente
au moins une paroi latérale de section principale non circulaire, ce qui conduit la
matière à travailler non seulement en extension mais surtout en flexion.
[0004] L'orifice d'admission est aussi fermé de préférence par un joint à tiroir, ce qui
améliore la précision de fonctionnement.
[0005] Pour que la pièce reste démoulable et son moule facile à usiner et bien que de légères
contre-dépouilles soient acceptables, les corps de pompes sont usuellement dessinés
par segments circulaires cylindriques ou peu divergents, dont le plus étroit correspond
à l'emplacement du joint d'admission et qui se raccordent en s'élargissant de proche
en proche pour former en particulier le puits du ressort de renvoi puis la chambre
où se déplace la tête du piston.
[0006] Selon l'invention, la zone déformable conservera avantageusement une forme essentiellement
cylindrique ou peu différente, à segments de génératrices rectilignes, par exemple
légèrement conique ; mais sa section sera aplatie, par exemple elliptique, ou mieux
généralement polygonale, en particulier proche d'un triangle équilatéral ou d'un carré,
voire étoilée ou polylobée. Cette zone sensiblement prismatique en relie deux autres
de sections nécessairement circulaires : celle du seuil et du joint d'admission ;
celle du seuil d'échappement, de l'évent et des joints correspondants, sur lesquels
coulisse le piston. Elle pourrait même être hélicoïdale mais il n'est pas souhaitable
que la déformation radiale puisse ainsi s'accompagner d'un allongement notable.
[0007] On dispose aujourd'hui de matières synthétiques, en particulier des élastomères de
polyesters ou même des polyéthylènes, alliant à la rigidité voulue un degré d'élasticité
limité mais suffisant pour éviter toute crainte de déformations permanentes.
[0008] Trois exemples avantageux seront décrits en référence aux dessins qui montrent :
- Figure 1 : une coupe longitudinale d'une première pompe,
- Figure 2 : deux coupes partielles, respectivement par les plans A (Fig 2A) et B
(Fig 2B) de la figure 1,
- Figure 3 : une coupe longitudinale d'une deuxième pompe,
- Figure 4 : une coupe du corps par le plan C de la figure 3,
- Figure 5 : une double coupe longitudinale d'une variante, selon D-D de la figure
6,
- Figure 6 : une coupe de sa chambre selon E-E de la figure 5.
[0009] Destinée à venir se fixer sur un récipient adéquat R par une coupelle 1, la pompe
représentée sur les figures 1 et 2 possède ainsi :
- un corps 2 dont la chambre est cylindrique et de section circulaire dans la partie
supérieure 2
a mais se réduit ensuite en un puits 2
b, prismatique, de section carrée donc radialement déformable, tandis que l'extrémité
2
c, porteuse du seuil d'admission 3 et destinée aussi à recevoir le tube de prise, est
à nouveau circulaire.
- un piston 4, renvoyé par un ressort 5 logé principalement dans le puits 2
b. La tête 4
a de ce piston se déplace le long des parois du corps dans la zone correspondant à
la partie supérieure 2
a, en coulissant sur un joint d'étanchéité 6 contre lequel elle se trouve arrêtée,
au repos, par son rebord 7, dont la face inférieure est d'autre part entaillée par
plusieurs saignées 7
a. Cette tête porte une broche 4
b apte à servir de tiroir d'étanchéité et de guide sur le seuil 3 comme à maintenir
le ressort 5, qui conserve en principe sa forme classique en hélice circulaire. La
tige 4
c du piston, qui porte un canal d'évacuation 8, sert de gicleur et recevra un poussoir
de commande. Une poche d'air 4
d se trouve enfermée sous la tête.
[0010] Le joint 6 est traversé par un certain nombre de canaux 9 qui débouchent entre ses
deux lèvres principales 6
a et 6
b pour communiquer avec l'intérieur du récipient et lui servir d'évent. Il est commode
de le construire en deux pièces.
[0011] Lorsque l'opérateur, appuyant sur son poussoir, enfonce la tige du piston, il ferme
aussitôt l'admission et le fluide à l'intérieur de la pompe se comprime en déformant
les parois latérales du puits 2
b comme le montrent les flèches de la coupe 2B de la figure 2.
[0012] Franchissant la lèvre supérieure 6
a du double joint, les perçages formant l'orifice 8
a du canal mettent d'abord l'extérieur en communication avec le récipient par l'intermédiaire
de l'évent 9 ; puis atteignant la lèvre inférieure 6
b, l'orifice met la pompe à l'échappement ; enfin la tête du piston vient en butée
sur le corps mais ses saignées 7
a maintiennent la communication entre la partie supérieure de la chambre et celle qui
correspond au puits 2
b.
[0013] Successivement donc le récipient se trouve mis à la pression atmosphérique, puis
le contenu de la pompe est chassé à l'extérieur par le retour des parois du puits
2
b à leur forme initiale. Au cours de l'opération, la compression puis la détente de
l'air enfermé le long des spires supérieures du ressort complètent l'effet de précompression
fourni par les parois déformables du corps de pompe.
[0014] Lorsque l'opérateur relâche son action, laissant alors remonter le piston sous la
force du ressort, l'effet du vide ainsi créé dans la pompe aspire, en fin de course,
une nouvelle quantité de liquide.
[0015] On peut aussi voir qu'après la mise à l'échappement, la course de descente du piston
se prolonge quelque peu avant qu'il ne vienne en butée. Il en résulte qu'au retour
la pompe est susceptible d'aspirer d'abord un peu d'air, qui renouvelle au besoin
la poche 4
d.
[0016] La pompe montrée par les figures 3 et 4 est représentée montée et piston enfoncé
c'est-à-dire en position de pulvérisation. Sa structure est assez semblable à celle
de la précédente, et ses différents éléments ont été repérés de 11 à 18 par des références
homologues sans qu'il soit besoin de les énumérer à nouveau en détail. Mais son dessin
s'en écarte sur plusieurs points.
[0017] En premier lieu la pompe est une pompe à plateau, c'est-à-dire que la partie supérieure
12
a du corps 12 forme un large bord 12
d, simplement retenu au départ par des crans dans une coupelle 11 plate.
[0018] L'élasticité de la matière rend ce bord apte à servir de joint étanche au récipient.
Le joint 16 sur lequel coulisse la tête du piston et qui forme le seuil d'échappement
est monobloc et dépourvu d'évents ; ses différentes lèvres assurent donc seulement
l'étanchéité de la pompe.
[0019] D'autre part, sur le corps 12, la paroi de la chambre principale est cylindrique
sur la presque totalité de sa hauteur, se raccordant à la zone circulaire de l'extrémité
12
c, porteuse du seuil d'admission 13, et à celle également circulaire 12
a du siège du joint d'échappement par deux parties coniques, encore circulaires dans
la version représentée.
[0020] Mais au lieu que sa partie supérieure entoure le piston d'assez près, cette portion
cylindrique 12
b est de section élargie et radialement déformable, car non plus circulaire mais trilobée
comme le montre la figure 4 ; ses parois, amincies dans la région étroite de la chambre,
y créent avantageusement un léger serrage sur le rebord 17 du piston.
[0021] La face inférieure du rebord 17 n'a plus besoin d'être entaillée par des saignées.
En position basse, le piston 14 ne vient d'ailleurs plus en butée sur le corps mais
s'arrête sur le ressort venu à spires jointives.
[0022] L'action de l'opérateur commence encore par comprimer le fluide à l'intérieur de
la pompe en déformant les parois latérales du corps 12 puis met la pompe à l'échappement
pour expulser ce fluide par retour des parois vers leur forme initiale ; la venue
de ces dernières au contact du rebord 17 stoppe la pulvérisation.
[0023] Mais par suite de l'absence d'évents, chaque utilisation fait baisser la pression
dans le récipient ; pour que la remontée du piston sous la force du ressort parvienne
à aspirer dans la pompe une nouvelle quantité de liquide jusqu'à épuisement complet
du produit, il faut donc qu'elle puisse y créer un vide important. Ceci exige que
le piston vienne en butée basse dès que se démasque l'orifice d'échappement du canal
d'évacuation 18, pour que la quantité d'air réaspiré soit négligeable, contrairement
à ce qui se passait dans l'exemple précédent. Le corps 12 possède en outre une légère
élasticité longitudinale ; en effet, si toutes ses génératrices sont formées de segments
de droites, aucune n'est entièrement rectiligne. Il en résulte que l'effort de l'utilisateur
provoque un très faible allongement et que son relâchement s'accompagne du raccourcissement
inverse, ce qui réduit encore la réaspiration.
[0024] La variante des figures 5 et 6 est très comparable à celle des figures 3 et 4 et
les références de ses divers organes à nouveau homologues. La figure 6 montre que
la section transversale de la partie inférieure 22
b du corps de pompe est cette fois étoilée, et plus exactement hexalobée ; de plus
une faible obliquité de ses nervures donne à sa section longitudinale, visible sur
la figure 5, un profil légèrement hyperbolique avec une faible contre-dépouille. Ceci
augmente la nervosité de la paroi de ce corps, qui est ici constitué de polyéthylène.
[0025] La figure 5 comporte deux demi-coupes, représentées en positions intermédiaires,
l'une, à gauche, en fin de compression, au moment où l'orifice d'échappement 28
a se démasque, l'autre, à droite, en fin de remontée du piston 24 c'est-à-dire en début
d'aspiration d'une nouvelle dose de liquide. On pourra y remarquer que le tube de
prise fait ici partie intégrante de la partie basse 22
c du corps.
[0026] Une autre caractéristique notable réside dans la structure du joint externe 26. Celui-ci
revêt non plus une forme plate mais celle d'une douille mince, de hauteur supérieure
à la course du piston, ce qui permet de garder l'orifice d'échappement 28
a extérieurement masqué au repos pour éviter tout suintement ; elle est prisonnière,
avec un léger jeu entre corps 22 et coupelle 21, dans un dégagement 22
e pratiqué à la partie supérieure 22
a de la chambre, située au-dessus du plateau 22
d, à travers lequel débouchent les saignées 29 qui servent ici d'évents.
[0027] Le joint 26 possède quatre portées actives. Les deux premières sont intérieures et
coulissantes. L'une, 26
a, en forme de jonc de guidage sur le gicleur au dessus de l'orifice 28
a pourrait à la rigueur être omise ; l'autre, 26
b, en forme de lèvre inférieure, sert aussi de butée haute au piston sur le rebord
supérieur 27
b de sa collerette 27 ; avantageusement, l'arête inférieure 27
a de cette dernière sert au contraire de butée basse au piston sur le corps. Les deux
autres portées sont extérieures, 26
c coulissante en forme de lèvre dans le dégagement 22
a, avec une étanchéité complémentaire en butée basse, enfin 26
d en butée haute sur la coupelle 21. Les trois butées sont obliques, principalement
sur la portée 26
d avec le collet de la coupelle et de façon antagoniste au revers de la portée 26
b avec la collerette du piston pour augmenter le serrage donc l'étanchéité au repos
sous l'effet du ressort de renvoi 25.
[0028] Dès que l'opérateur appuie sur le poussoir du gicleur 24
c, le joint 26 se trouve libéré et la portée 26
d perd son étanchéité ce qui permet à l'air extérieur d'établir la pression atmosphérique
dans le récipient. La suite du fonctionnement, fermeture du seuil à lèvres 23, compression,
échappement, détente et expulsion puis réaspiration, enfin prise d'une nouvelle dose,
se déroule de façon habituelle. On se rendra facilement compte que le dessin des lèvres
des deux joints assure en toutes circonstances l'étanchéité voulue.
1. Pompe dont le piston, faisant office de tiroir à l'intérieur du corps, masque ou
démasque l'orifice d'échappement en engendrant une précompression, caractérisée en
ce que cette précompression y résulte essentiellement de la déformation radiale d'une
partie (2b ...) du corps, de section non circulaire.
2. Pompe selon la revendication 1, caractérisée en ce que la zone déformable présente
au moins une paroi latérale sensiblement plane ou du moins de faible courbure totale.
3. Pompe selon la revendication 1, caractérisée en ce que la zone déformable possède
une section généralement polygonale ou étoilée.
4. Pompe selon la revendication 1, caractérisée en ce que la zone déformable possède
une forme à segments de génératrices rectilignes, essentiellement cylindrique ou peu
différente, par exemple légèrement conique ou hyperbolique.
5. Pompe selon la revendication 4, caractérisée en ce que les parois de la zone déformable
(12b) viennent en serrage sur le piston lorsqu'elles sont au repos.
6. Pompe selon l'une des revendications 3 à 5, caractérisée en ce que la chambre est
de section circulaire dans sa partie supérieure (2a, 22a) mais se réduit ensuite en un puits (2b, 22b) essentiellement prismatique.
7. Pompe selon l'une des revendications 3 à 5, caractérisée en ce que la chambre (12b), de section élargie, est radialement déformable sur la presque totalité de sa hauteur.
8. Pompe selon l'une des revendications 3 à 5, caractérisée en ce que le corps (12,
22) possède en outre une légère élasticité longitudinale.
9. Pompe selon l'une des revendications 3 à 8, caractérisée en ce que le piston (4
...) porte une broche (4b ...) apte à servir de tiroir d'étanchéité et de guide sur le seuil d'admission (3
...).
10. Pompe selon la revendication 1, caractérisée en ce qu'elle est pourvue d'évents
externes (29) et que le joint d'échappement (26) revêt la forme d'une douille mince,
prisonnière, avec un léger jeu entre corps (22) et coupelle (21), dans un dégagement
(22e) pratiqué à la partie supérieure de la chambre, et possédant au moins trois portées
actives, l'une (26b) coulissante en forme de lèvre inférieure servant aussi de butée haute au piston
(24), une autre (26c) coulissante en forme de lèvre servant aussi de butée basse dans le dégagement, une
enfin (26d) en butée haute sur la coupelle et au repos antagoniste de la première.
11. Pompe selon la revendication 10, caractérisée en ce que les deux butées antagonistes
(26b, 26d) sont obliques.
12. Pompe selon la revendication 10, caractérisée par un joint d'échappement de hauteur
supérieure à la course du piston, et masquant extérieurement au repos l'orifice d'échappement
(28a).