[0001] La présente invention se rapporte à un dispositif ou pince portative pour la ligature
de barres, tiges ou analogues au moyen d'un fil métallique souple.
[0002] La fonction de ces dispositifs est la ligature instantanée des pièces longitudinales,
telles que les barres, tiges ou ronds pour armature de béton armé, des grillages métalliques
sur fils tendeurs, des câbles électriques en faisceaux groupés ou des branches de
végétaux sur fils tuteurs. De façon générale, de telles pinces trouvent l'application
dans les domaines de travaux publics, de transport et manutention, de clôtures et
d'agriculture ou de jardinage.
[0003] Selon les méthodes usuelles, on utilise des pinces universelles ou des tenailles
employées à la main pour ligaturer avec un fil métallique des barres que l'on entoure
de fil dont les extrémités sont torsadées par rotations répétées des pinces à la force
du poignet. Cette méthode est lente, incommode et peu rentable.
[0004] On connait aussi des pinces comportant une drille tournante sur poignée de traction
à la main, dont l'extrémité s'engage dans les deux boucles fermées d'un morceau de
fil métallique, façonnée mécaniquement au préalable, et que l'on a disposé en demi-cercle
autour des barres à lier. La traction effectuée sur la poignée provoque la rotation
de la drille et la formation de la torsade de fil métallique qui lie les barres. Cette
méthode est également très lente et fatigante.
[0005] D'autres pinces présentent l'inconvénient déjà signalé, à savoir le fil à lier doit
être préalablement conformé en boucle dans une tête de façonnage appropriée de dimensions
standard, qui ne peut s'appliquer que pour un volume donné de barres à ligaturer.
[0006] La présente invention a pour objet de pallier un tel inconvénient en éliminant la
nécessité de façonnage préalable du fil sur un gabarit stan dard.
[0007] Elle concerne plus particulièrement un dispositif pour la ligature de barres, tiges
ou analogues au moyen d'un fil métallique souple, muni d'une tête de torsion et de
moyens pour l'entrainer en rotation, de pinces ou cisailles et de moyens d'alimentation
en fil et qui est caractérisé en ce qu'il comprend un bec supérieur mobile en translation
et une gorge pour le calage des barres à lier formée par un bec inférieur fixe et
un guide du bec supérieur en forme de fourche, le bec supérieur étant sollicité au
moyen d'un ressort en direction du bec inférieur et son extrémité étant constituée
par un crochet de préhension, de sorte que, l'extrémité libre du fil de ligature passant
par l'ouverture du crochet du bec mobile, le fil soit conformé en boucle de cerclage
autour de barres à lier, lorsque le bec mobile contourne les barres à lier, son extrémité
conformée en crochet appliquant le fil contre les barres à lier, en suivant exactement
leur périmètre groupé.
[0008] Ainsi, la tête de ligature ne comportant aucun guide ou gabarit pour conformer le
fil en boucle, elle peut être plate, permettant ainsi d'effectuer les ligatures dans
les endroits peu accessibles, tels que les angles, et dans toutes les positions, en
croix ou en parallèle. Le cerclage de la ligature est fait selon l'invention par contournement
des barres à lier et non par le préformage d'une boucle dans une tête gabarit de dimensions
fixes.
[0009] Par ailleurs, le serrage du fil de la boucle autour des barres à lier est constant,
car le crochet du bec mobile tend le fil par coincement glissé. La distance entre
les barres et la tête rotative reste toujours la même, d'où une torsade quasi identique
pour toutes les ligatures, quel que soit le volume des barres à lier. De cette façon,
deux aciers de diamètre de 6 mm ou trois aciers de diamètre de 20 mm peuvent être
ligaturés de façon identique, du moment que la longueur du fil délivré pour la ligature
est suffisante pour la capacité maximum de la pince à ligaturer.
[0010] Selon une forme de réalisation de la pince selon l'invention particulièrement avantageuse,
le bec supérieur mobile est constitué de deux plaques en tôle, parallèles, espacées
entre elles d'un intervalle supérieur au diamètre du fil servant à lier, un galet
reliant vers l'extrémité avant du bec les deux plaques et servant de crochet de préhension
et de tirefil de ligature.
[0011] Ce galet assure le maintien de la tension du fil autour du paquet à lier par coincement
glissé, lorsque le bec décrit une trajectoire contournant ledit paquet.
[0012] De façon avantageuse, la tête de torsion peut présenter un perçage intérieur pour
recevoir le brin inférieur du fil, parallèle à l'axe longitudinal de la tête de torsion
et une fente le long de la génératrice située dans le plan diamétral du perçage pour
recevoir le brin supérieur du fil, avec cliquet de verrouillage empêchant la sortie
du brin au cours de la rotation.
[0013] Le guidage du fil vers le crochet du bec mobile peut être assuré par une rainure
médiane ménagée dans le bec inférieur fixe.
[0014] Selon une forme de réalisation avantageuse, la pince comprend deux vérins. Le premier
sert à assurer le mouvement de translation aller et retour du bec mobile et l'extrémité
de sa tige est articulée sur l'extrémité arrière du bec supérieur mobile.
[0015] Le deuxième vérin assure l'entrainement en rotation de la tête de torsion, la tige
du vérin exerçant une poussée sur un curseur monté sur une vis spiralée à plusieurs
tours solidaire de la tête de torsion.
[0016] Les vérins, à action pneumatique de préférence, peuvent être commandés par une centrale
séquentielle.
[0017] D'autres particularités de l'invention apparaitront à la lumière de la description
d'un mode de réalisation de la pince présenté à titre d'exemple et illustré à l'aide
de dessins, dont
la figure 1 présente une vue en coupe et en élévation de la pince,
la figure 2 une vue en perspective de la tête de ligature,
la figure 3 une vue en coupe de côté de la tête de ligature, et
la figure 4 une vue de dessus de la tête de ligature, le bec mobile étant démonté.
[0018] Le carter 1 de la pince pouvant être en matière plastique injectée loge les différentes
parties mécaniques dont il sera question puis loin, puis forme à l'avant, d'une part
le bec inférieur fixe 2 et, d'autre part, le guide du bec supérieur 4 en forme de
fourche.
[0019] Le bec 2 et le guide 4 forment une gorge, au fond de laquelle on place en les calant
les barres ou tiges à lier 12.
[0020] Le bec supérieur mobile en translation 3, guidé dans la fourche du bec 2, est constitué
de deux plaques de tôle découpée, parallèles et espacées entre elles d'un espace supérieur
au diamètre du fil de ligature. L'extrémité du bec présente un axe 16 reliant les
deux plaques et portant `un galet rotatif.
[0021] Le bec 3 est articulé en 5 à l'extrémité de la tige 6 d'un vérin 9 et un ressort
29 sollicite le bec 3 en direction du bec inférieur 2 et sa pression tend à appliquer
avec force le bec 3 sur les barres à lier. Le bec inférieur 2 est constitué de trois
plaques de tôle accolées dont la plaque centrale découpée en retrait crée une rainure
25 pour le passage du fil de ligature.
[0022] A l'intérieur du carter 1 sont logés deux vérins pneumatiques 7 et 9, ainsi qu'une
bobine 13 du fil de ligature en acier recuit.
[0023] Le vérin 7 assure au moyen de sa tige 6 le va-et-vient du bec mobile 3 articulé en
5 à cette tige, l'axe de l'articulation 5 étant guidé horizontalement par un rail
solidaire du carter 1.
[0024] Le vérin 9 assure à la fois l'alimentation du dispositif en fil de ligature et l'entrainement
en rotation de la tête de torsion 17.
[0025] Le système d'approvisionnement du fil de ligature comprend un train de trois galets
14 crantés mûs par des engrenages poussés par une crémaillère non représentée actionnée
par le vérin 9 et un tube de guidage 15.
[0026] Les galets exercent une pression sur le fil qui glisse sur un patin en matière plastique
autolubrifiante.
[0027] Lors du mouvent de retour du vérin, les galets sont débrayés au moyen d'un cliquet
sur les engrenages pour éviter le retour du fil en arrière. Au dessus du bec inférieur
2 est fixée au moyen de paliers appropriés non représentés une tête de torsion 17
solidaire d'une vis spiralée 21 à plusieurs tours. Sur ladite vis 21 est monté un
curseur 20 fixé sur l'extrémité de la tige 8 du vérin 9. Ainsi, lors du déplacement
de la tige, la tête de torsion 17 accomplit plusieurs tours de rotation autour de
son axe.
[0028] La tête de torsion 17 est constituée d'un cylindre comportant un perçage 27 longitudinal
parallèle à l'axe destiné à faire passer le brin inférieur du fil de ligature. Sur
le dessus du cylindre, le long de la génératrice diamétralement opposée au perçage
27, se trouve une fente 28 munie d'un cliquet de verrouillage 30 et destinée à recevoir
le brin supérieur du fil de ligature.
[0029] Une cisaille coupe-fil 19 est disposée au ras de face intérieure de la tête de torsion
17 pour couper les deux brins de fil. Elle est constituée de deux mâchoires 26 travaillant
en opposition et laissant entre elles un évidement pour le passage de la vis spiralée
21 entrainant en rotation la tête de torsion 17.
[0030] L'extrémité de la tige du vérin 9 comporte une came qui écarte les deux bras de la
cisaille 19 en glissant entre les deux bossages situés à l'intérieur des bras. Cet
écartement provoque la coupe des deux brins de fil. Les deux vérins sont actionnés
de préférence par une bouteille d'air comprimé à environ 2 bars et leur action est
coordonnée par une centrale séquentielle de temporisation 10 assurant la commande
de mouvements alternés et consécutifs.
[0031] Le fonctionnement de la pince est le suivant.
[0032] En position initiale à l'arrêt du cycle de travail, le bec supérieur 3 est en position
représentée à la figure 1, les barres 12 sont placées au fond de la gorge formée par
2 et 4, la pince est approvisionnée de fil de ligature en bobine 13 et le fil est
engagé dans les galets pousse-fil 14 et dans le tube de guidage du fil 15 jusqu'au
ras de la cisaille 19. On actionne le vérin 9 vers l'avant, ce qui provoque la poussée
du fil qui sort du tube 15 par suite d'action des galets crantés 14, pénètre dans
le perçage 27 de la tête de torsion 17 et suit la rainure 25 jusqu'à l'extrémité du
bec 2. L'action du vérin 9 s'arrête provisoirement là. On fait actionner le vérin
7 vers l'arrière de la pince qui tire le bec supérieur 3 vers l'arrière. En reculant,
l'extrémité du fil est happée par le bec supérieur 3 passant sur le galet 16, le fil
glisse entre les plaques espacées du bec et, le bec étant appliqué avec force vers
bas par le ressort 5, il applique le fil de ligature autour de barres à lier, formant
le cerclage épousant exactement le périmètre du paquet de barres à lier.
[0033] Lors de sa révolution autour de barres à lier, le brin supérieur de la boucle ainsi
formée pénètre dans la fente supérieure 28 de la tête de torsion 17 et y reste retenu
par le cliquet 30, tandis que l'extrémité du bec 3 maintient le fil engagé dans la
tête de torsion 17.
[0034] On arrête l'action du vérin 7 et on actionne le vérin 9 dans le sens opposé à son
premier mouvement.
[0035] En début de course, le vérin tire en arrière la came de fermeture de la cisaille
19 et les deux brins de la boucle sont coupés. Ensuite, cette came entraine le curseur
20 jusqu'au bout de course, ce qui assure la rotation de la vis 21. La vis spiralée
tournant, la tête de rotation 17 exécute plusieurs tours qui forment la torsade de
la ligature 18, les deux brins étant freinés. Les extrémités des deux brins glissent
hors de la tête 17 et la ligature est terminée, les barres liées sont dégagées. On
fait actionner le vérin 7 en sens opposé, par exemple au moyen d'un ressort de rappel,
la rotation en sens opposée de la tête 17 n'est pas gênante, car les brins ne sont
plus retenus par elle.
[0036] Le bec supérieur 3 est ainsi ramené à sa position initiale, ce qui permet de placer
dans la gorge du bec fixe 2 des barres à lier, pour la ligature suivante.
[0037] Le dispositif selon l'invention est léger et par conséquent portable. Il permet de
ligaturer partout où on le désire, seule la dimension des becs de la pince limite
son emploi. Il permet également le travail à poste fixe.
[0038] Les matéraux utilisés pour la fabrication de la pince sont des éléments de tôlerie
et des tubes, pliés ou soudés entre eux. Les éléments d'usure peuvent être en acier
traité. Les composants pneumatiques de l'asservissement moteur sont ceux disponibles
sur le marché, tels le vérin à double effet et la centrale de temporisation.
[0039] L'invention n'est pas limitée au mode particulier décrit, elle est susceptible de
nombreuses variantes à la portée de l'homme de l'art, sans sortir du cadre de l'invention,
notamment en ce qui concerne des formes variées que peut prendre le crochet de préhension
16.
1. Dispositif pour la ligature de barres, tiges ou analogues au moyen d'un fil métallique
souple, muni d'une tête de torsion et de moyens pour l'entrainer en rotation, de pinces
ou cisailles et de moyens d'alimentation du dispositif en fil, caractérisé en ce qu'il
comprend un bec supérieur (3) mobile en translation et une gorge pour le calage des
barres à lier formée par un bec inférieur fixe (2) et un guide (4) du bec supérieur
en forme de fourche, le bec supérieur mobile (3) étant sollicité au moyen d'un ressort
(29) en direction du bec inférieur (2) et son extrémité étant constituée par un crochet
de préhension (16), de sorte que, l'extrémité libre du fil de ligature passant dans
l'ouverture du crochet du bec mobile, le fil soit conformé en boucle de cerclage autour
de barres à lier (12), lorsque le bec mobile contourne les barres à lier, son extrémité
conformée en crochet appliquant le fil contre les barres à lier, en suivant exactement
leur périmètre groupé.
2. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que le bec supérieur mobile
(3) est constitué de deux plaques en tôle parallèles espacées entre elles d'un intervalle
supérieur au diamètre du fil à lier, un galet (16) reliant vers l'extrémité avant
du bec les deux plaques et servant de crochet de préhension et de tire-fil de la ligature.
3. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que la tête de torsion (17)
présente un perçage intérieur (27) de réception du brin inférieur du fil, parallèle
à son axe longitudinal et une fente (28) de réception du brin supérieur du fil le
long de la génératrice située dans le plan diamétral du perçage avec un cliquet de
verrouillage du fil (30).
4. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que le bec inférieur (2)
présente une rainure médiane (25) longitudinale pour le guidage du fil.
5. Dispositif selon l'une des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que les moyens
mécaniques sont actionnés par deux vérins pneumatiques (7,9) commandés par une centrale
séquentielle de temporisation (10).
6. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'extrémité de la tige
(6) d'un premier vérin (7) est articulée sur l'extrémité arrière du bec supérieur
mobile en translation (3) horizontale guidée.
7. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que les moyens d'entrainement
en rotation de la tête de torsion (17) sont constitués par un deuxième vérin (9) dont
la tige exerce une poussée sur un curseur (20) monté sur une vis spiralée (21) à
plusieurs tours, solidaire de la tête de torsion (17).
8. Dispositif selon la revendication 7, caractérisé en ce que la tige du deuxième
vérin (9) comporte une came qui d'abord écarte les deux bras de la cisaille (19) provoquant
la coupe des deux brins du fil torsadé, puis, le vérin continuant sa course, la came
entraine le curseur (20) qui assure la rotation de la tête de torsion (17).