[0001] La présente invention concerne un procédé de régulation d'une cellule d'électrolyse.
On l'applique par exemple à l'électrolyse des solutions aqueuses de chlorure de sodium
qui est le seul procédé industriel, pour produire du chlore et de la soude.
[0002] Très brièvement, au lieu d'utiliser par exemple une mesure de débit pour actionner
une régulation de débit et simultanément une mesure de concentration pour agir sur
un régulateur de température, on centralise toutes les mesures, on cohère ces mesures
avec le bilan complet de la cellule et on délivre des signaux aux différents régulateurs.
[0003] L'électrolyse est un procédé utilisé industriellement pour produire par exemple
des chlorates de métaux alcalins ou des hydroxydes de métaux alcalins. L'électrolyse
des solutions de chlorure de sodium pour produire le chlore et la soude est la plus
importante par les tonnages produits et parce que c'est le seul procédé industriel
utilisé aujourd'hui, voir par exemple KIRK-OTHMER, Encyclopedia of Chemical Technology,
3ème édition, pages 799 à 865.
[0004] On sait que la régulation du fonctionnement d'une cellule ou d'un ensemble de cellules
d'électrolyse est généralement obtenue par un asservissement utilisant les valeurs
de paramètres fournis par des capteurs caractéristiques du ou des éléments ou composés
à l'entrée ou à la sortie de l'installation. Ces valeurs permettent de réguler le
fonctionnement de l'installation, grâce à des moyens de régulation auxquels est appliqué
un signal de consigne, ainsi que des signaux correspondants à certains des paramètres
(par exemple les teneurs des composés résiduels en sortie de l'installation). Ces
moyens de régulation fournissent un signal de commande permettant notamment de commander
des moyens de réglage de débits des composés introduits dans l'installation.
[0005] Ce type de régulation bien connu dans l'état de la technique, utilise au moins une
boucle de régulation et présente des inconvénients qui résultent du fait que les valeurs
des paramètres fournies par les capteurs sont des valeurs approchées de ces paramètres
caractéristiques et non pas des valeurs très exactes. Il en résulte qu'un dispositif
de régulation fonctionnant directement à partir des valeurs de paramètres caractéristiques
fournies par des capteurs, ne permet pas d'obtenir une consigne optimum de régulation
pour qu'une cellule d'électrolyse fonctionne avec un rendement optimum.
[0006] L'art antérieur propose des systèmes de régulation spécifiques aux cellules d'électrolyse.
Le brevet US 4.035.268 propose un dispositif pour régler l'écartement des électrodes
dans une cellule d'un procédé dit "à mercure". Le brevet européen EP 99795 décrit
un système de régulation de l'intensité d'un ensemble de cellules d'électrolyse. Comme
précédemment ces dispositifs ne sont que des régulations conventionnelles améliorées,
c'est-à-dire qu'on a analysé et mesuré plus finement un paramètre et qu'on l'a envoyé
sur un régulateur conventionnel.
[0007] L'invention a pour but de remédier aux inconvénients des dispositifs connus de régulation
du fonctionnement d'une cellule d'électrolyse, notamment par la prise en compte des
valeurs d'un grand nombre de paramètres, et par un calcul correctif des valeurs des
ces paramètres, de manière à permettre la régulation du fonctionnement de l'installation
à un rendement maximal. Ce calcul correctif est en fait un calcul de cohérence des
valeurs des paramètres mesurés.
[0008] La présente invention concerne un procédé de régulation d'une cellule d'électrolyse
comprenant :
a) des moyens de mesure fournissant des signaux de mesure des débits d'au moins un
des produits d'entrée ou d'au moins un des produits de sortie,
b) éventuellement des moyens de régulation de débit d'au moins un des produits d'entrée
ou de sortie,
c) au moins un moyen de mesure de la température de l'électrolyte et éventuellement
au moins un moyen de régulation de cette température,
d) des moyens de calcul reliés aux moyens de mesure (a) des débits, et aux moyens
de mesure (c) de la température de l'électrolyte caractérisé en ce que :
(i) les moyens de calcul (d) sont reliés à au moins un moyen de mesure de l'intensité
et,
(ii) que les moyens de calcul (d) effectuent des traitements de cohérence des mesures
de débit fournies par les moyens (a) et de la mesure de l'intensité, et,
(iii) que les moyens de calcul fournissent au moins un signal amélioré par le traitement
de cohérence et applicable à au moins un des éléments du groupe constitué par les
moyens (b) de régulation des débits, un moyen de régulation de l'intensité et le moyen
de régulation de la température.
[0009] Par cellule d'électrolyse, on entend tout dispositif dans lequel s'effectue au moins
une réaction chimique sous l'action d'une différence de potentiel et d'une intensité
fournie par un générateur électrique ; c'est par exemple l'électrolyse du chlorure
de sodium pour produire le chlorate de sodium, de l'acide fluorhydrique pour produire
le fluor élémentaire ou du chlorure de sodium en solution aqueuse pour produire le
chlore et la soude, qu'on appelle "électrolyse chlore/soude". Cette électrolyse chlore/soude
est généralement effectuée selon 3 procédés, tous les trois utilisés industriellement,
à savoir :
- le procédé à mercure,
- le procédé à diaphragme
- et le procédé à membrane.
[0010] Le terme "cellule d'électrolyse" désigne aussi un ensemble de cellules d'électrolyse.
Par produit d'entrée, on entend tout flux de matière qui entre dans la cellule, par
exemple la solution de chlorure de sodium. Par analogie un produit de sortie désigne
un flux de matière sortant de la cellule, c'est par exemple la solution de soude et
de chlorure de sodium d'un procédé à diaphragme, ou les solutions de soude et les
solutions de chlorure de sodium appauvries des procédés à membrane et mercure. Par
exemple, le courant gazeux essentiellement formé d'hydrogène est aussi un produit
de sortie d'une cellule d'électrolyse chlore/soude. Les moyens de mesure (a) représentent
tout système habituel de mesure d'un débit gazeux ou liquide tel qu'un diaphragme,
un venturi, un compteur par exemple. Tous ces systèmes délivrent un signal représentant
le débit, le signal peut être sous forme électrique tel qu'un voltage ou une intensité
et être soit analogique soit numérique, ou aussi sous forme radioélectrique. Ce peut
être aussi un signal pneumatique qu'on peut convertir en signal électrique.
[0011] Les moyens de régulation (b) sont par exemple des moyens qui agissent par variation
de la perte de charge d'un produit d'entrée ou de sortie. Généralement on utilise
des vannes pneumatiques ou des électrovannes. On peut aussi utiliser des pompes à
variation de vitesse.
[0012] Les moyens (c) de mesure de la température de l'électrolyte sont des moyens connus
en eux-mêmes, ils peuvent être situés dans la cellule près des électrodes ou sur une
tubulure dans laquelle passe l'électrolyte en entrée ou en sortie de la cellule.
Comme les moyens (a), ils délivrent des signaux, le plus souvent électriques, représentant
la température. Le moyen de régulation de la température de l'électrolyte peut être
choisi parmi les moyens connus en eux-mêmes d'échange thermique, on peut aussi agir
sur la température de l'électrolyte en entrée de la cellule à l'aide de ces moyens.
[0013] Les moyens de calcul (d) sont aussi des moyens connus en soi et comprenant par exemple
des circuits électroniques de calcul analogiques ou numériques ou analogiques et numériques
et qui sont reliés aux moyens de mesure (a) et (c) par des liaisons conventionnelles.
Les moyens de calcul (d) sont de préférence des dispositifs de type ordinateur pouvant
effectuer des opérations numériques et logiques selon des instructions préenregistrées
et selon des valeurs préenregistrées et des valeurs ou des informations transmises
par les moyens de mesure (a) et (c). Ces moyens de calcul (d) sont de préférence complétés
par des moyens de visualisation tels que des écrans ou des imprimantes et des moyens
de conserver les informations tels que des moyens magnétiques.
[0014] L'intensité de la cellule désigne l'intensité électrique qu'on mesure entre les électrodes
ou par exemple entre les anodes et le lit de mercure dans le cas d'une cellule à mercure.
"L'intensité" désigne aussi l'intensité d'un ensemble de cellules. Les moyens de mesure
de l'intensité sont les moyens habituels utilisés par les électriciens de même pour
les moyens de régulation de cette intensité. Pour réguler l'intensité, on peut utiliser
par exemple une action sur la tension des diodes, du ou des redresseurs ou aussi sur
l'angle d'amorçage des thyristors des redresseurs. Les moyens de mesure peuvent aussi
être confondus avec les moyens de régulation.
[0015] Les moyens de mesure de l'intensité comme les moyens (a) et (c) délivrent des signaux
représentant cette intensité. Ces signaux analogiques ou numériques sont de préférence
de nature électriques. Les moyens de mesure de l'intensité sont reliés aux moyens
de calcul (d). Ces liaisons sont le plus souvent matérialisées par des cables conducteurs
de l'électricité, mais on ne sortirait pas du cadre de l'invention en utilisant des
liaisons par ondes radio ou infra rouge.
[0016] La mesure de l'intensité, la (ou les) mesure fournie par les moyens (a) et la (ou
les) mesure de température fournie par le moyen (c) sont reliées aux moyens de calcul
(d) qui effectuent des traitements de cohérence de ces mesures ; c'est-à-dire que
les moyens de calcul (d) à l'aide de méthodes mathématiques et des lois de la physique
et de la chimie qui s'appliquent à l'électrolyse, comparent ces mesures entre elles,
les corellent par le bilan même partiel de la cellule d'électrolyse, et déterminent
des valeurs les plus probables des valeurs mesurées et des autres valeurs qu'on ne
mesure pas et qu'on déduit par calcul, et peuvent ainsi fournir un signal amélioré
(par ces moyens de calcul (d)) et applicable aux moyens de régulation, soit de l'un
des débits, soit de l'intensité, soit de la température de l'électrolyte. On dit
que les moyens de calcul (d) font des traitements de cohérence. Le principe du traitement
de cohérence sera expliqué en détail plus loin.
[0017] Selon l'invention il est essentiel de mesurer le débit de l'un des produits d'entrée
ou de sortie, on peut choisir par exemple dans l'électrolyse chlore/soude, le débit
de saumure ou le débit d'eau, ou le débit de soude. Il est aussi essentiel de mesurer
la température de l'électrolyte ainsi que l'intensité électrique, puis on cohère toutes
ces mesures éventuellement en les reliant par des relations physico chimiques qu'elles
doivent respecter par exemple la quantité d'hydrogène produite peut être reliée à
l'intensité. Les moyens de calcul (d) fournissent au moins un signal de régulation
applicable aux moyens de régulation de l'intensité ou de l'un des produits d'entrée
ou de sortie, ou de la température. On peut choisir de réguler un produit d'entrée
ou de sortie différent de celui dont on a utilisé la mesure pour le calcul de cohérence.
Par exemple le débit d'hydrogène en sortie de la cellule, la température de l'électrolyte
et l'intensité sont utilisés dans les moyens de calcul pour délivrer un signal applicable
à la régulation du débit de la solution à électrolyser.
[0018] Les moyens de calcul (d) fournissent en parallèle du signal applicable à la régulation
les valeurs cohérées des débits et de l'intensité. On peut ainsi connaître parfaitement
les conditions de fonctionnement de la cellule d'électrolyse. Le ou les signaux applicables
aux moyens de régulation représentent en fait les points de consigne des différents
régulateurs. Ces signaux représentant des valeurs de débit, de température ou d'intensité
résultent du calcul de cohérence et d'un ou plusieurs critères qu'on se fixe, tels
que par exemple production maximum, ou telle valeur de l'intensité à ne pas dépasser,
etc.... On peut ainsi au vu du bilan cohérent issu du calcul de cohérence et selon
différents critères agir sur le ou les régulateurs, c'est-à-dire qu'on modifie manuellement
le point de consigne du ou des régulateurs.
[0019] On pourrait, selon une forme préférée de l'invention, faire un traitement de cohérence
de plusieurs débits et faire en sorte que les moyens de calcul (d) fournissent plusieurs
signaux de régulation applicables à un ou plusieurs des élément du groupe constitué
par les moyens (b) de régulation des débits, un moyen de régulation de l'intensité
et un moyen de régulation de la température.
[0020] Le traitement de cohérence va maintenant être expliqué en détail, à partir d'un exemple
de calcul.
[0021] On considère une conduite qui transporte un fluide incompressible et que sur cette
conduite sont installés deux débitmètres massiques A et B.
[0022] Le débitmètre A possède un capteur à turbine et le débitmètre B possède un capteur
à orifice déprimogène par exemple. Un relevé simultané des deux appareils donne :
Pour le débitmètre A la valeur m
A = 100
Pour le débitmètre B la valeur m
B = 105
[0023] Dans ces conditions, il y a mesure d'une grandeur unique par des moyens indépendants
qui donnent deux valeurs différentes de la valeur vraie de la mesure notée M dans
ce qui suit.
[0024] Il s'agit de calculer deux valeurs m̂
A et m̂
B plus voisines de M que ne le sont les valeurs m
A et m
B.
[0025] Le constructeur de l'appareil A indique qu'il a effectué, sur le débit M, une série
de n expériences qui lui ont donné un ensemble W
A de mesures de M.
[0026] L'écart-type de l'ensemble W
A est s
A = 2 par exemple, et sa moyenne est M.
[0027] L'ensemble W
A a une loi de distribution normale, c'est-à-dire que la densité de probabilité de
la loi est, de manière connue :

[0028] Le constructeur de l'appareil B indique qu'il a lui aussi réalisé un série de n expériences
sur le débit M et qu'il a obtenu l'ensemble W
B des mesures de M.
[0029] L'écart-type de l'ensemble W
B est s
B = 4 par exemple, et sa moyenne est M.
[0030] Cet ensemble a également une densité de probabilité :

[0031] Dans l'ensemble W
A, la probabilité d'obtention d'une valeur m′
A aussi voisine que possible de la valeur m
A a pour expression :

où dm est l'élément différentiel de la variable m.
[0032] Dans l'ensemble W
B, la probabilité de réalisation d'une valeur m′
B aussi voisine que possible de la valeur m
B a pour expression :

[0033] Lorsque deux évènements A et B sont indépendants, la probabilité composée de voir
se réaliser à la fois A et B a pour expression :
Prob (A ∩ B) = prob (A) x prob (B)
[0034] En effectuant le changement de variables suivant :

[0035] La probabilité de réalisation simultanée dans les ensembles W
A et W
B, des valeurs m′
A et m′
B respectivement aussi voisines que possible des valeurs observées m
A et m
B, a pour expression :

[0036] L'examen de l'expression analytique qui quantifie la probabilité cherchée montre,
à l'évidence, que la probabilité croît d'une façon monotone lorsque le terme :

décroît.
[0037] En d'autres termes : la probabilité d'obtenir simultanément dans les ensembles W
A et W
B, les valeurs m
A et m
B, est maximum quand le terme :

est minimum.
[0038] Ainsi, lorsque :

est minimum, les valeurs les plus probables de m̂
A et de m̂
B recherchées sont :
m̂
A = m
A + S
AX
A = M + m
A - m′
A
m̂
B = m
B + S
BX
B = M + m
B - m′
B
[0039] Puisque les appareils A et B mesurent une grandeur unique M, il faut rechercher l'égalité
des valeurs m̂
A et m̂
B.
[0040] On note y = m̂
A-m̂
B la contrainte logique sur les estimations m. Le problème numérique est alors de calculer
simultanément :

minimum sous la contrainte y = 0.
[0041] Puisque y = 0 , il est équivalent de minimaliser la fonction auxiliaire

où k est une nouvelle inconnue du problème et qu'on appelle multiplicateur de Lagrange.
[0042] La fonction z possède un extremum lorsque les dérivées par rapport à X
A et à X
B s'annulent, c'est-à-dire :

tous calculs effectués, ces deux équations ont pour expression le système :

[0043] Les variables X
A et X
B, remplacées dans l'expression de la contrainte (m
A + S
A X
A = m
B + S
BX
B), donne alors :
kS

+ kS

= m
A - m
B
c'est-à-dire :

[0044] La valeur de k reportée dans le système (1) donne :

[0045] Finalement :

[0046] L'application numérique des résultats précédents est :

[0047] La valeur la plus probable (et non pas la valeur certainement la plus voisine) de
M est égale à 101.
[0048] Les valeurs cohérentes des mesures m̂
A et m̂
B sont :
m̂
A = m̂
B = 101
[0049] La certitude d'obtenir des valeurs m plus voisines de la valeur vraie que ne le sont
les valeurs brutes m, est obtenue en multipliant les relevés de mesures brutes et
leur traitement.
[0050] La réduction de l'erreur est de 50 % pour la mesure A et de 66 % pour la mesure B
dans le cas où la valeur vraie est égale à 102, et l'erreur résiduelle de B change
alors de sens.
[0051] L'efficacité du traitement augmente avec le nombre de redondances des mesures brutes
et avec le nombre de traitements répétés et aussi avec les précisions et/ou les erreurs
absolues des mesures. Le calcul de cohérence peut être étendu à un nombre quelconque
de mesures brutes soumises à un certain nombre de contraintes, pourvu bien sûr que
le nombre de contraintes soit inférieur au nombre de mesures. On peut utiliser par
exemple la méthode décrite par G.V. REKLAITIS, A. RAVINDRAN et K.M. RAGSDELL dans
"Engineering optimization, Methods and applications", éditions John Wiley and sons
1983, pages 184-189. Le calcul de cohérence tient compte par exemple de la conservation
des atomes dans une réaction chimique, de la conservation du bilan enthalpique, de
la conservation des électrons, des charges ou du bilan électrochimique.
[0052] Selon une autre forme de l'invention, le signal amélioré par le traitement de cohérence
est appliqué directement à au moins un des éléments du groupe constitué par les moyens
(b) de régulation des débits, un moyen de régulation de l'intensité et le moyen de
régulation de la température. Cette liaison se fait par les mêmes moyens que par exemple
la liaison des moyens de mesure (a) et des moyens de calcul (d), ce sont des liaisons
analogiques, numériques, électriques ou pneumatiques, ou un mélange de ces techniques
par exemple fonction des distances et des puissances des signaux nécessaires pour
attaquer les régulateurs. Selon une autre forme de l'invention les moyens de calcul
(d) ne sont pas tous appliqués directement au moyen de régulation. Par exemple, on
peut avoir une régulation directe d'un débit d'entrée et un signal applicable à la
température d'entrée de l'électrolyte on modifie donc manuellement le point de consigne
de cette température d'entrée de l'électrolyte.
[0053] Selon une autre forme préférée de l'invention, la cellule d'électrolyse peut comprendre
des moyens de mesure (e) fournissant des signaux de mesure des teneurs d'au moins
un des produits choisis parmi les produits d'entrée et les produits de sortie et ces
signaux sont reliés aux moyens de calcul (d).
[0054] Par "teneurs" on entend les concentrations dans le cas d'une phase liquide ou le
pH ou la concentration ou pression partielle dans le cas d'une phase gazeuse. Il n'est
pas nécessaire de mesurer toutes les concentrations d'un produit d'entrée ou de sortie,
il suffit par exemple dans l'électrolyse chlore/soude, de connaître la teneur en oxygène
dans le chlore en sortie. Cette mesure en s'ajoutant aux mesures précédentes, c'est-à-dire
le débit d'un des produits d'entrée ou de sortie, la température de l'électrolyte
et l'intensité permet d'améliorer la cohérence. Selon une autre forme préférée de
l'invention on peut mesurer des teneurs d'autres produits d'entrée et de sortie ou
plusieurs teneurs de l'un des produits et seulement une teneur d'un autre produit.
Par exemple dans le cas de l'électrolyse chlore-soude, on préfère mesurer l'oxygène
dans le chlore, et à la fois la soude et le chlorure dans le produit de sortie de
la cellule.
[0055] Selon une autre forme préférée de l'invention, les moyens de calcul (d) peuvent aussi
fournir un ou des signaux améliorés par le traitement de cohérence et applicables
à des moyens de contrôle d'un élément de la teneur d'un produit d'entrée ou de sortie.
Par exemple on peut modifier la teneur du produit d'entrée en composé devant être
électrolysé en ajoutant un diluant ou du produit pur à électrolyser pour en augmenter
la teneur. Ainsi par exemple, dans l'électrolyse du chlorure de sodium on peut ajouter
du chlorure de sodium dans le produit d'entrée pour augmenter la concentration en
chlorure ou ajouter de l'eau pour abaisser cette concentration, on peut aussi modifier
son ph.
[0056] On peut, comme pour les produits d'entrée ou de sortie, mesurer une teneur et en
réguler une autre, soit d'un même, soit d'un autre produit d'entrée ou de sortie.
Les moyens (d) peuvent aussi fournir des signaux applicables et des signaux appliqués
directement.
[0057] Selon une autre forme préférée de l'invention, la cellule peut comprendre des moyens
de mesure (f) d'au moins un paramètre choisi parmi la pression et la température,
ledit paramètre appartenant à au moins un des éléments du groupe constitué par les
produits d'entrée, les produits de sortie et les compartiments de la cellule, et en
ce que ces moyens de mesure (f) sont reliés aux moyens de calcul (d).
[0058] Bien évidemment ces températures ne concernent pas la température de l'électrolyte
dans la cellule d'électrolyse dont on tient toujours compte.
[0059] Selon une autre forme préférée de l'invention, la cellule peut comprendre des moyens
de régulation (g) d'au moins un paramètre choisi parmi la pression et la température,
ledit paramètre appartenant à au moins un des éléments du groupe constitué par les
produits d'entrée, les produits de sortie. Ces moyens de calcul (d) fournissent des
signaux de régulation, certains applicables aux moyens de régulation (g), d'autres
appliqués directement aux moyens (g).
[0060] La pression ou la température qu'on régule par un signal issu des moyens de calcul
(d), peut être celle qu'on a mesuré ou une autre. C'est ainsi qu'on peut, par exemple,
mesurer la température du produit d'entrée à électrolyser, tenir compte de cette mesure
dans le calcul de cohérence et réguler avec un signal amélioré par le calcul de cohérence
et issu des moyens de calcul la pression d'un gaz issu d'une des électrodes.
[0061] La présente invention est particulièrement utile dans l'électrolyse chlore-soude.
[0062] Dans l'application considérée du dispositif de régulation de l'invention, l'expérience
montre que le traitement de cohérence effectué sur les valeurs des teneurs des débits
mesurées et de l'intensité permet un fonctionnement de cette installation à un rendement
optimum. Dans les installations de l'état de la technique, qui n'utilisent pas ce
traitement de cohérence dans ce type d'application, et qui notamment ne traitent pas
par cohérence des valeurs de débit des composés réactifs en entrée ainsi que l'intensité,
et éventuellement les valeurs des teneurs de ces composés en sortie, le rendement
est bien inférieur.
[0063] La présente invention est plus particulièrement utile dans le cas du procédé d'électrolyse
à membrane, le flux d'hydrogène pouvant être relié directement au flux d'électrons.
[0064] Les moyens de calculs fournissent aussi les étapes intermédiaires des calculs et
surtout les valeurs les plus probables qu'on peut donc comparer avec les valeurs mesurées.
Leur différence est exprimée sous forme d'un coefficient de correction. L'affichage
en permanence de ces coefficients de corrections permet de gérer le fonctionnement
de la cellule ( ou d'un ensemble de cellules) en conservant la maîtrise du procédé.
[0065] L'exemple suivant illustre une cellule d'électrolyse chlore/soude d'un procédé à
membrane.
VALEURS MESUREES |
|
Débit de la saumure entrée (1/h) |
950 |
Température saumure entrée (°C) |
44 |
Concentration NaCl entrée (g/l) |
303,8 |
Concentration sulfate entrée (en SO₄) (g/l) |
2,9 |
Concentration NaOH entrée (g/l) |
0,22 |
Concentration Na₂CO₃ entrée (g/1) |
0,87 |
pH entrée |
8 |
Débit soude/eau entrée (1/h) |
74 |
Température soude/eau entrée (°C) |
40 |
Concentration soude/eau entrée (% massique) |
0,0001 |
Débit soude sortie (1/h) |
229 |
Température soude sortie (°C) |
84 |
Concentration soude sortie (% massique) |
33,1 |
Débit saumure sortie (1/h) |
765 |
Température saumure sortie (°C) |
82 |
Concentration sel sortie (g/l) |
209,1 |
Concentration sulfate (en SO₄) sortie (g/l) |
3,6 |
Concentration CLO (en CLO) sortie (g/l) |
1,99 |
Concentration CLO₃ (en CLO₃) sortie (g/l) |
0,16 |
pH sortie |
3,9 |
Oxygène dans chlore (% volumique) |
2,4 |
Intensité de la cellule (k-amp) |
70,5 |
Voltage de la cellule (Volt) |
3,43 |
Pression sortie H₂ (mmCE) |
40 |
Pression sortie Cl₂ (mmCE) |
20 |
Température ambiante (°C) |
25 |
|
Rapport entre l'erreur relative de la mesure de l'intensité et des erreurs relatives
sur les autres flux |
0,1 |
FLUX MESURES "DBMA" ET CORRIGES "DBMAC" |
VALEURS MESUREES |
ERREURS DE MESURE EN % |
VALEURS COHEREES |
ECART EN % |
NO1: |
Intensité en ampères |
70500,0 |
0,5 |
70453,6 |
0,065 |
NO2: |
Eau dans saumure entrée g/h |
831375,4 |
5,0 |
869903,7 |
-4,634 |
NO3: |
Sel dans saumure entrée g/h |
288610,0 |
5,0 |
302221,7 |
-4,716 |
NO4: |
Sulfate dans saumure entrée g/h |
4075,1 |
5,0 |
4074,8 |
0,006 |
NO5: |
HCl dans saumure entrée g/h |
0,0 |
5,0 |
0,0 |
0,000 |
NO6: |
Soude dans saumure entrée g/h |
209,0 |
5,0 |
209,0 |
0,007 |
NO7: |
Carbonate dans saumure entrée g/h |
826,5 |
5,0 |
826,7 |
0,035 |
NO8: |
eau dans saumure sortie g/h |
680939,8 |
5,0 |
669913,4 |
1,619 |
NO9: |
sel dans saumure sortie g/h |
159961,5 |
5,0 |
157264,5 |
1,685 |
NO10: |
Chlore dissous dans saumure sortie g/h |
156,1 |
5,0 |
156,1 |
-0,025 |
NO11: |
Sulfate dans saumure sortie g/h |
4073,6 |
5,0 |
4074,8 |
-0,029 |
NO12: |
Chlorate dans saumure sortie g/h |
489,7 |
5,0 |
490,0 |
-0,057 |
NO13: |
Hypochlorite dans saumure sortie g/h |
1551,9 |
5,0 |
1555,4 |
-0,227 |
NO14: |
HCl dans saumure sortie g/h |
3,5 |
5,0 |
3,5 |
0,000 |
NO15: |
Alimentation eau/soude debit eau g/h |
73790,5 |
5,0 |
73535,9 |
0,345 |
NO16: |
Alimentation eau/soude débit soude g/h |
0,0 |
5,0 |
0,0 |
0,345 |
NO17: |
Production soude débit eau g/h |
208252,1 |
5,0 |
201893,2 |
3,053 |
NO18: |
Production soude débit soude g/h |
103036,5 |
5,0 |
99890,3 |
3,053 |
NO19: |
Production H₂ débit eau entrainée g/h |
8087,1 |
5,0 |
8081,8 |
0,065 |
NO20: |
Production H₂ débit hydrogène g/h |
2630,2 |
5,0 |
2628,5 |
0,065 |
NO21: |
Production Cl₂ débit eau entrainée g/h² |
16704,4 |
5,0 |
17198,3 |
-2,956 |
NO22: |
Production Cl₂ débit chlore g/h |
84037,1 |
5,0 |
86368,2 |
-2,773 |
NO23: |
Production Cl₂ débit oxygène g/h |
909,0 |
5,0 |
913,1 |
0,454 |
NO24: |
Production Cl₂ débit CO₂ g/h |
343,0 |
5,0 |
343,1 |
0,036 |
RECONSTITUTION DES FLUX COHERES |
|
Intensité de la cellule |
70454 ampères |
Rendement faraday cathodique |
95,01 % |
Rendement faraday anodique |
92,56 % |
Rendement faraday anodique |
95,34% après déchloration |
Saumure entrée corrigée débit |
994,0 1/h |
Concentration NaCl |
304,0 g/l |
Concentration sulfate (en SO₄) |
2,77 g/l |
Saumure sortie corrigée débit |
752,6 1/h |
Concentration NaCl |
209,0 g/l |
Concentration sulfate (en SO₄) |
3,66 g/l |
Concentration chlorate (en ClO₃) |
0,163 g/l |
Concentraction CLO (en CLO) |
2,03 g/l |
Entrée soude/eau corrigée |
|
Débit soude/eau entrée |
73,7 1/h |
Concentration soude entrée |
0,0 % |
Sortie soude corrigée |
|
Débit soude sortie |
222,0 1/h |
Concentration soude sortie |
33,10 % |
Pureté du chlore |
|
Pourcentage oxygène/chlore |
2,33 % |
Production de la cellule |
|
Débit de chlore borne cellule |
86,368 kg/h |
Débit de chlore total |
88,962 kg/h |
Production de soude 100 % |
99,890 kg/h |
Production hydrogène |
2,629 kg/h |
HCl pour déchloration |
1,08 kg/h en 100% |
Consommation électrique |
|
Production soude A |
2419,0 kwh/tonne de 100 % |
Production chlore A |
2716,0 kwh/tonne de chlore total |
[0066] Dans cet exemple on n'a représenté que les résultats du calcul de cohérence. Il n'est
pas possible pour des raisons de clarté de représenter les variations de ces paramètres
au cours du temps. A l'aide des valeurs cohérées on peut agir sur certains points
de consigne de régulateurs. Dans ce cas de figure on choisit de réguler les débits
et température de la saumure entrée ainsi que les débits et température de l'alimentation
en eau.
[0067] Un autre avantage de l'invention apparaît ici, à savoir qu'on peut, en consultant
les écarts relatifs, trouver quelle mesure est défaillante et doit être réparée.