[0001] La présente invention concerne les dispositifs de fixation de la coquille d'un masque
respiratoire auro-nasal sur un casque, du type comprenant deux attaches placées chacune
d'un côté du plan vertical médian du masque et dont l'une au moins est munie d'un
organe de raccordement à accrochage et décrochage rapides.
[0002] Les dispositifs du genre ci-dessus défini sont très largement utilisés en aéronautique
militaire, pour raccorder le masque respiratoire nécessaire aux vols à haute altitude
au casque porté par les membres d'équipage. Dans les dispositifs connus, tels que
ceux décrits par exemple dans les documents US-A-3 035 573 et GB-A-894 747, les attaches
comportent une sangle continue passant sur la coquille du couvre face du masque à
un niveau relativement élevé. La coquille du masque est prévue de façon à emboîter
le menton et une seconde sangle de raccordement au casque passe sous le masque de
façon à retenir celui-ci, en particulier en cas d'éjection.
[0003] Vraisemblablement cette disposition a été adoptée, de façon quasi universelle sur
les avions de combat actuels, parce qu'elle était jugée indispensable pour permettre
au masque de s'adapter de façon suffisamment étanche contre le visage du porteur.
Mais elle a plusieurs inconvénients dont la gravité ne semble pas avoir été appréciée
jusqu'ici. Du fait du caractère déformable des sangles, des fuites entre le visage
et la coquille risquent d'apparaître lorsque le masque est alimenté sous une surpression
élevée par rapport à l'ambiance. Lorsque le pilote est soumis à des accélérations
élevées, le masque risque de glisser vers le bas. La sangle placée très haut limite
le champ visuel du porteur vers le bas. Par ailleurs, on sait qu'un des problèmes
auxquels se heurte l'emploi de viseur de casque est le risque de déplacement du casque
lors des mouvements de la tête, la présence du masque n'empêchant en rien ce glissement
du fait de la souplesse des sangles.
[0004] La présente invention vise à fournir un dispositif de fixation de masque répondant
mieux que ceux antérieurement connus aux exigences de la pratique, notamment en
ce qu'il garantit une meilleure tenue du masque sur le visage, notamment en cas de
surpression respiratoire élevée ou d'accélération brutale et une meilleure étanchéité.
[0005] Dans ce but l'invention propose notamment un dispositif du type ci-dessus défini
caractérisé en ce que chaque attache est constituée par une biellette rigide dans
le sens vertical et non extensible, autorisant un mouvement relatif de rotation du
masque par rapport au casque autour d'une direction perpendiculaire à la direction
de la biellette et sensiblement parallèle au plan de symétrie du visage.
[0006] Pour garantir une application étanche du couvre face sur le visage, un degré de réglage
ou de liberté supplémentaire sera prévu, au moins lorsque le casque et le masque ne
sont pas personnalisés, c'est-à-dire destinés à être portés par une seule personne.
Une solution simple, qui pourra également être adoptée même en cas de matériel personnalisé,
consiste à fixer la biellette sur la coquille par des moyens permettant au masque
de tourner autour d'un axe supplémentaire, sensiblement orthogonal à la coquille.
Dans le cas où le casque est susceptible d'être porté par différentes personnes, des
moyens de réglage vertical du point de fixation sur le casque seront généralement
prévus.
[0007] On peut permettre au masque de tourner autour d'un axe perpendiculaire à la direction
de la biellette de diverses façons. Dans un premier mode d'exécution, la biellette
est constituée par une lame flexible élastiquement, de façon à pouvoir fléchir transversalement.
Dans un second mode de réalisation, la biellette est rigide, mais articulée à ses
extrémités autour de deux axes qui sont sensiblement parallèles l'un à l'autre et
parallèles au plan de symétrie du visage.
[0008] Bien qu'il suffise qu'une des attaches soit munie d'un organe de raccordement à accrochage
et à enlèvement rapides, il sera généralement plus avantageux de prévoir un tel organe
pour chacune des biellettes et au surplus de constituer cet organe de façon qu'il
permette un réglage facile de la pression mécanique d'application du masque contre
le visage. Il sera généralement particulièrement avantageux d'utiliser un organe
de raccordement du genre décrit dans le document US-A-4 577 375. Dans ce cas le réglage
d'adaptation du dispositif à un porteur particulier peut se faire en montant le réceptacle
de l'organe sur le casque non pas de façon rigide, mais sur une glissière verticale.
[0009] Pour conserver à l'organe de raccordement toute sa capacité de réglage quel que soit
le casque sur lequel le masque est monté, il peut être avantageux de prévoir le dispositif
de façon que les biellettes soient remplaçables, diverses longueurs de biellettes
pouvant alors être prévues. Une autre solution consiste à prévoir des biellettes
de longueur ajustable.
[0010] La disposition suivant l'invention apporte de nombreux avantages : le risque de descente
du masque sous forte accélération est écarté, du fait de la rigidité des biellettes
qui travaillent alors en flexion dans leur direction de grande rigidité. L'étanchéité
du masque est conservée même en cas de surpression respiratoire élevée, du fait que
les biellettes sont inextensibles. La mise en place du masque est facilitée du fait
de la rigidité des attaches qui fait que le masque va toujours venir se placer de
la même façon lorsque l'organe ou les organes de raccordement sont mis en oeuvre.
Le champ visuel est accru : en effet les biellettes seront en règle générale raccordées
sur la coquille beaucoup plus bas que les sangles habituelles, ce qui gêne moins la
vision et permet également de faire descendre plus bas une visière éventuelle. Enfin,
du fait que le masque et le casque constituent un ensemble rigide une fois fixés l'un
à l'autre, le masque participe à la retenue du casque dans une position immuable
par rapport à la tête (l'appui du masque contre l'arête du nez retenant le casque
en cas de rotation de la tête) et augmente la précision d'un viseur de casque éventuel.
[0011] L'invention sera mieux comprise à la lecture de la description qui suit de modes
particuliers d'exécution, donnés à titre d'exemple non limitatifs. La description
se réfère aux dessins qui l'accompagnent dans lesquels :
- la figure 1 est une vue d'ensemble simplifiée montrant un casque et la coquille
d'un masque suivant l'invention raccordée au casque par un dispositif suivant un
premier mode de réalisation ;
- la figure 2 est une vue en élévation montrant un masque raccordé par un dispositif
suivant une variante de réalisation à un casque dont une fraction seulement est
montrée ;
- la figure 3, similaire à la figure 2, montre une autre variante encore ;
- la figure 4 est une vue de détail à grande échelle montrant la constitution de la
biellette de la figure 3 et de la partie de l'organe de raccordement qui en est solidaire
;
- la figure 5 montre schématiquement une autre constitution possible de biellette
du dispositif suivant l'invention ;
- la figure 6 montre schématiquement une constitution de dispositif constituant encore
un autre mode de réalisation.
[0012] Le dispositif montré schématiquement en figure 1 est destiné à fixer la coquille
10 d'un masque respiratoire sur la coque rigide 12 d'un casque d'aviateur. Le casque
représenté a une constitution classique : il comprend, à l'intérieur de la coque
12 munie d'un rembourrage 14, une coiffe 16 destinée à s'appliquer sur le crâne du
porteur. Une visière 18 est déplaçable, par basculement commandé à l'aide de manettes
20, entre une position haute où elle est montrée en 18 sur la figure 1 et une position
basse où elle vient s'appuyer contre la coquille 10.
[0013] Le dispositif de fixation suivant l'invention comporte deux attaches disposées symétriquement
par rapport au plan médian vertical de la coquille du masque. Dans le cas illustré
en figure 1, chaque attache comporte une biellette 22 rigide en flexion dans un plan
vertical, non extensible, articulée sur la coquille 10 du masque et sur le casque
autour de deux axes 24 et 26 sensiblement parallèles au plan médian et perpendiculaires
à la longueur de la biellette. Ces deux axes peuvent n'être pas exactement parallèles
lorsque la biellette est vrillée pour tenir compte de la forme évasée de la coquille
du couvre face. Une extrémité de la biellette est pour cela raccordée par un axe 24
à un raccord 28. Dans le mode de réalisation représenté, ce raccord 28 est monté sur
la coquille 10, par exemple par un rivet, de façon à pouvoir tourner autour d'un axe
30 perpendiculaire à l'axe 24 et dirigé vers le plan médian. L'autre extrémité de
la biellette est articulée autour de l'axe 26 sur un composant d'un organe 32 de raccordement
à insertion et enlèvement rapide.
[0014] L'organe 32 peut notamment être du type décrit dans le document US-A-4 575 375. Cet
organe comporte alors un réceptacle 34 fixé rigidement à la coque 12 du casque et
un ensemble insérable dans le réceptacle. La biellette est articulée autour de l'axe
26 sur une baïonnette 36 appartenant, avec une lame de commande 38, à l'ensemble.
La baïonnette 36 comporte une double crémaillère prévue pour pouvoir être enfoncée
dans le réceptacle 34 par simple poussée et permettre un réglage pas à pas. Elle ne
peut être retirée que par traction sur un rebord 40 de la lame de commande 38.
[0015] On voit que les biellettes se raccordent à la coquille 10 du masque à un niveau qui
est pratiquement celui des forces de pression qui tendent à soulever le masque en
cas de surpression à l'intérieur. En conséquence, il sera dans certains cas inutile
de prévoir une sangle reliant le bas de la coquille au casque. Il sera également possible
dans certains d'utiliser une coquille s'arrêtant au dessus du menton au lieu de l'emboîter.
[0016] La biellette 22 montrée en figure 1 se présente sous forme d'une plaquette, évidée
en forme de double fourche dans un but d'allègement. Cette constitution n'est pas
la seule possible et d'autres seront maintenant décrites à titre d'exemples supplémentaires.
[0017] Le mode de réalisation montré en figure 2 (où les organes correspondant à ceux de
la figure 1 sont désignés par le même numéro de référence) comporte encore une coquille
10 de masque, raccordée à la chenille 42 d'alimentation en mélange respiratoire et
munie d'une mentonnière 44. La biellette 22a est constituée par un anneau rectangulaire.
L'organe de raccordement à insertion et enlèvement rapide comprend encore un ensemble
insérable articulé sur la biellette 22a autour de l'axe 26 et un réceptacle 34 fixé
sur la coque du casque par deux vis 46.
[0018] Le mode de réalisation montré en figure 3 se différencie du précédent sur deux points.
[0019] Le réceptacle 34, au lieu d'être fixé directement sur la coque 12 est monté sur
une glissière verticale 48. Deux vis 46 portés par le receptacle traversent des trous
ovalisés de la glissière et s'engagent dans des trous taraudés d'une plaquette de
serrage, permettant ainsi d'ajuster la position verticale du réceptacle en fonction
de la morphologie de l'individu qui doit porter le casque et le masque. La baïonnette
36 est munie d'une boucle 50 de réception d'une sangle 52 destinée à retenir en
place une mentonnière 44, le masque s'arrêtant cette fois au dessus du menton.
[0020] Dans un autre mode encore de réalisation (non représenté) le masque recouvre seulement
la bouche et le nez et la sangle 52 est reliée à une mentonnière séparée solidaire
du casque et l'empêchant de se soulever en cas d'accélération verticale descendante.
[0021] Enfin la figure 5 montre une biellette 22b constituée par une lame souple, généralement
métallique, destinée à être fixée sur le masque par un rivet ou une vis la laissant
libre de tourner autour de l'axe 30 et à être fixée rigidement ou par l'intermédiaire
d'un axe à la baïonnette 36. Dans ce cas le rôle des deux axes 24 et 26 des modes
de réalisation précédents est rempli par la flexibilité latérale de la lame 22b, qui
doit encore rester rigide dans le sens vertical.
[0022] Dans la variante de réalisation montrée en figure 6 où le masque et le casque ne
sont pas représentés, la biellette 22c est de longeur réglable. Pour cela, elle comporte
une partie femelle 54 percée d'un trou taraudé dans lequel se visse une tige filetée
56, prévue sur l'autre partie. Cette disposition est particulièrement avantageuse
lorsque le masque doit s'adapter sur des casques de diverses tailles : en donnant
à la biellette la longueur convenable, la baïonnette de réglage peut se trouver enfoncée
à mi-longueur dans les conditions normales d'utilisation laissant ainsi une latitude
d'ajustage importante. Au lieu d'utiliser un système à tige filetée et trou taraudé,
le biellette peut être constituée de deux lames coulissantes l'une sur l'autre et
pouvant être fixées dans des positions différentes.
1. Dispositif de fixation de la coquille (10) d'un masque respiratoire auro-nasal
sur un casque (12) comprenant deux attaches placées chacune d'un côté du plan vertical
médian du masque et dont l'une au moins est munie d'un organe de raccordement à accrochage
et décrochage rapides, caractérisé en ce que chacune des attaches est constituée par
une biellette (22,22a,22b,22c) rigide dans le sens vertical et non extensible autorisant
un mouvement relatif de rotation du masque par rapport au casque autour d'une direction
perpendiculaire à la direction de la biellette et parallèle au plan de symétrie du
visage.
2. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que chaque biellette est
constituée par une lame (22b) déformable élastiquement en flexion transversale et
rigide dans le sens vertical.
3. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que chaque biellette est
rigide et articulée à ses extrémités autour de deux axes (24,26) parallèles l'un à
l'autre et sensiblement parallèles au plan médian.
4. Dispositif selon la revendication 3, caractérisé en ce que chaque biellette est
une plaquette, évidée en forme de double fourche.
5. Dispositif selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé
en ce que chaque biellette est fixée sur le masque par des moyens permettant au masque
de tourner autour d'un axe supplémentaire, sensiblement orthogonal à la coquille.
6. Dispositif selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en
ce que ledit organe comporte des moyens de réglage vertical du point de fixation sur
le casque.
7. Dispositif selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé
en ce que les biel lettes se raccordent à la coquille 10 du masque à un niveau qui
est pratiquement celui des forces de pression qui tendent à soulever le masque en
cas de surpression à l'intérieur.
8. Dispositif selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé
en ce que les biellettes comportent des boucles (50) de réception d'une sangle (52)
de mentonnière.
9. Dispositif selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé
en ce que les biellettes sont de longueur ajustable.
10. Dispositif selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé
en ce que les biellettes sont démontables de façon à pouvoir être remplacées.