(19)
(11) EP 0 339 010 A1

(12) DEMANDE DE BREVET EUROPEEN

(43) Date de publication:
25.10.1989  Bulletin  1989/43

(21) Numéro de dépôt: 89870052.1

(22) Date de dépôt:  14.04.1989
(51) Int. Cl.4E02B 3/04
(84) Etats contractants désignés:
BE ES FR IT

(30) Priorité: 19.04.1988 BE 8800445

(71) Demandeur: "Dredging International"
B-2730 Zwijndrecht (BE)

(72) Inventeur:
  • Paynjon, Roger
    B-2210 Borsbeek (BE)

(74) Mandataire: Pieraerts, Jacques et al
GEVERS Patents, Brussels Airport Business Park, Holidaystraat 5
1831 Diegem
1831 Diegem (BE)


(56) Documents cités: : 
   
       


    (54) Procédé de réalisation d'une plage artificielle ou de surélévation d'une plage existance


    (57) L'invention se rapporte à un procédé de réalisation d'une plage artifi­cielle par remblayage de sable ou de surélévation d'une plage existante dans une rivière ou à la mer, caractérisé en ce qu on réalise, sur le fond de la rivière, dans ce cas un fond dragué artificiellement, une digue immergée (2) à base de matériaux qui sont à l'épreuve du glissement le long de l'inclinaison du fond d'origine de la rivière ou de la mer et en ce qu'on amène par remblayage le sable nécessaire pour la formation de ladite plage, entre cette digue immergée et la terre jusqu'à la hauteur et suivant l'inclinaison souhaitées.




    Description


    [0001] Cette invention se rapporte à un procédé de réali­sation d'une plage artificielle par remblayage de sable ou de surélé­vation d'une plage existante dans une rivière, une embouchure d'un fleuve ou à la mer, dont l'inclinaison d'origine du sol est trop grande pour retenir le sable remblayé.

    [0002] Lorsqu'une plage artificielle doit être réalisée le long d'une rivière ou d'une embouchure de fleuve, il se pose, surtout lorsque la rivière ou l'embouchure du fleuve est soumise à des marées, des problèmes qui sont directement liés à l'écoulement de l'embase de la plage nouvelle ou artificielle dans le chenal de la rivière ou dans la mer.

    [0003] La surélévation de plages existantes a, jusqu'à présent, été réalisée pratiquement exclusivement par le remblayage de sable frais. Les résultats sont toujours décevants à relativement brève échéance du fait qu'une grande quantité de sable fraîchement remblayé disparaît à nouveau inévitablement dans la mer ou dans le chenal. Le remblayage de sable doit donc être répété plusieurs fois ce qui peut poser financièrement un problème insurmontable.

    [0004] Lorsqu'on envisage l'édification d'une plage arti­ficielle dans une rivière, le sable frais remblayé ne peut en aucun cas de nouveau s'écouler vers le chenal. Cela arrivera d'autant plus vite que l'inclinaison du fond le long du bord de la rivière forme un angle où le sable remblayé s'écoulera de cette pente.

    [0005] L'invention a pour but à présent de fournir un procédé qui procure une solution nouvelle et originale aux problèmes posés et grâce auquel des plages artificielles ayant une faible inclinaison peuvent être édifiées, et cela aussi bien à la mer que le long d'un bord d'une rivière.

    [0006] Afin de permettre cela suivant l'invention, on réalise sur le fond de la rivière ou de la mer une digue immergée, on construit cette digue immergée à partir de matériaux qui sont à l'épreuve du glissement le long de l'inclinaison du sol d'origine de la rivière ou de la mer et, pour la formation de ladite plage, on applique par remblayage le sable nécessaire entre cette digue immergée et la terre jusqu'à la hauteur souhaitée et jusqu'à ce que l'inclinaison souhai­tée soit atteinte.

    [0007] Toujours suivant l'invention et lorsque la rivière ou la mer est soumise à des marées on établit le sommet de ladite digue immergée pratiquement à hauteur de la marée basse moyenne.

    [0008] Le fait est remarquable pour l'invention que l'on réalise la digue immergée précitée en utilisant des géotextiles dont on étale au moins une couche sur le fond d'origine, que l'on charge la partie de ces géotextiles arrivant à hauteur de la digue immergée avec des moulons et qu'on replie ledit géotextile sur cette masse de moulons, afin d'ancrer celui-ci ensuite dans le sable à remblayer.

    [0009] L'invention concerne également une plage artificielle ou une plage surélevée réalisée conformément au procédé suivant l'invention.

    [0010] D'autres détails et avantages de l'invention appa­raîtront de la description ci-après d'un procédé pour la réalisation d'une plage artificielle par remblayage de sable ou la surélévation d'une plage existante et de la plage ainsi obtenue, suivant l'invention.

    [0011] Cette description est uniquement donnée à titre d'exemple et ne limite pas l'invention. Les références se rapportent à la figure annexée.

    [0012] La figure ci-annexée est une section transversale d'une plage obtenue suivant l'invention.

    [0013] Dans le texte ci-après, le mot rivière sera toujours utilisé, bien qu'il soit clair qu'il peut également s'agir ici d'une em­bouchure de fleuve ou d'une mer.

    [0014] Le chenal de la rivière est représenté par un fond fortement incliné 1. L'angle d'inclinaison représenté ici est évidemment totalement arbitraire.

    [0015] Le fond de la plage d'origine peut coïncider avec la droite A-B. La plupart du temps, ceci est purement théorique. En réalité, le fond de la plage d'origine peut coïncider ou coïncider sensiblement avec le trait mixte C-D. Dans un tel cas, le sable néces­saire est d'abord dragué jusqu'à ce qu'un fond soit obtenu qui coïncide avec la droite A-B. Aussi la représentation de la ligne courbe C-D est totalement arbitraire.

    [0016] En tous cas, là où la digue immergée 2 doit être établie, un fond plat B-D est d'abord créé par dragage.

    [0017] Lorsque à cause des circonstances naturelles ou locales, le fond d'origine approche déjà l'horizontalité de la droite B-D, il ne faut pas nécessairement draguer.

    [0018] La construction de la digue immergée 2 se fait en utilisant des géotextiles. Par la référence 3 cette partie des géo­textiles est mise en évidence qui est étalée d'abord sur soit le fond d'origine, soit le fond nouvellement créé. Les géotextiles s'étendant donc pour la plus grande part sur ce sol, s'étendent encore au-delà sous la digue immergée 2. La digue immergée est construite par la disposition de moulons 4, tandis que les géotextiles 3 sont repliés autour de cette première masse de moulons pour former alors de nouveau une deuxième couche de géotextile jusqu'à une hauteur qui est en réalité arbitraire.

    [0019] La digue immergée 2 peut encore être élevée par une ou plusieurs couches de moulons 5, enveloppés dans des géotextiles 6 dont les deux bandes dirigées vers la terre sont posées au-dessus de la première couche 3. Ce n'est qu'alors que le sable frais 7 peut être remblayé par dragage jusqu'à ce que l'inclinaison souhaitée soit obtenue.

    [0020] La finition de la digue immergée par des moulons ou par d'autres matériaux courants à cette fin n'appartient pas à l'essence de l'invention. La couche de matériaux de finition est mise en évidence par la référence 8.

    [0021] On remarque sur la figure que le renforcement interne de la digue immergée 2 est formé en couches par le déploiement de deux ou plusieurs couches de géotextiles.

    [0022] La longueur d'ancrage requise de ces géotextiles est calculée en fonction de la stabilité interne necessaire de la digue immergée. Les géotextiles servent donc d'ancrage le long du fond d'origine ou du fond nouvellement dragué. La friction entre le sable et le géotextile constitue également un facteur d'ancrage important.

    [0023] Dans la structure suivant l'invention la friction qui est suscitée par la charge verticale P du sable fraîchement remblayé sur la longueur d'ancrage des géotextiles est donc W. La longueur d'ancrage nécessaire est déterminée en fonction de la résistance à la traction nominale des géotextiles eux-mêmes. Cela a pour conséquence qu'au plus l'inclinaison du fond d'origine ou du nouveau fond après dragage d'une quantité de sable est forte, au plus importante sera la longueur d'ancrage des géotextiles sous le sable fraîchement remblayé.

    [0024] Les géotextiles utilisés à cette fin sont des textiles résistant à la traction exclusivement de haute qualité du type qui est commercialisé par la société UCO sous les références:
    H5200/45 (44667) - UCO 20
    52/60 (44615) - UCO 4.

    [0025] Le procédé suivant l'invention permet l'utilisation de digues établies en vue du remblayage hydraulique courantes sans devoir ancrer celles-ci à l'aide de tirants d'ancrage forés ou de pal­planches. C'est pourquoi le procédé est surtout, sinon exclusivement, indiqué pour la réfection ou la réhabilitation de plages à l'aide de sable frais à remblayer, en toutes circonstances lorsque l'inclinaison du fond d'origine est si raide que le remblayage de sable conduit à de grandes pertes.

    [0026] Il va de soi que l'invention n'est pas limitée à la forme de réalisation décrite ci-dessus et de nombreuses modifications pourraient y être apportées sans sortir du cadre de la demande de brevet.


    Revendications

    1. Procédé de réalisation d'une plage artificielle par remblayage de sable ou de surélévation d'une plage existante dans une rivière, une embouchure d'un fleuve ou à la mer, dont l'incli­naison d'origine du sol est trop grande pour retenir le sable remblayé, caractérisé en ce qu'on réalise une digue immergée (2) sur le fond de la rivière, le cas échéant sur un fond dragué artificiellement, en ce qu'on édifie cette digue immergée à base de matériaux qui sont à l'épreuve du glissement le long de l'inclinaison du fond d'origine de la rivière ou de la mer et en ce qu'on amène par remblayage le sable nécessaire, pour la formation de ladite plage, entre cette digue immergée et la terre jusqu'à la hauteur souhaitée et l'inclinaison souhaitée.
     
    2. Procédé suivant la revendication 1, caractérisé en ce qu'on établit le sommet de la digue immergée précitée (2) sensiblement à hauteur de la marée basse moyenne, lorsque la rivière ou la mer est soumise à des marées.
     
    3. Procédé suivant l'une des revendications 1, 2, caractérisé en ce qu'on établit la digue immergée précitée (2) à une distance de la terre permettant la réalisation d'une pente douce de la plage.
     
    4. Procédé suivant l'une des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que l'on réalise la digue immergée précitée (2) en utilisant des géotextiles (3, 6) dont on étale au moins une couche sur le fond d'origine, le cas échéant sur un fond dragué à cette fin, en ce qu'on charge la partie de ces géotextiles arrivant à hauteur de la digue immergée avec des moulons et en ce qu'on replie lesdits géotextiles sur la masse de moulons, ces géotextiles étant alors ancrés dans le sable à remblayer.
     
    5. Procédé suivant la revendication 4, caractérisé en ce que l'ancrage des géotextiles précités a lieu en étalant ces géotextiles (3, 6) sur une longueur suffisante sur le fond d'origine, le cas échéant le fond dragué à cette fin.
     
    6. Plage artificielle ou surélevée réalisée en appli­quant l'une des revendications 1 à 4, caractérisée en ce qu'elle est constituée, suivant une section transversale, d'une digue immergée (2) qui est parallèle ou sensiblement parallèle à la terre et en ce qu'elle est principalement constituée de moulons (4, 5) ou d'un matériau techniquement équivalent, enveloppées dans des géotextiles (3, 6) servant, sur une longueur sous le sable fraîchement remblayé (7), à la formation ou à l'élévation de la plage.
     




    Dessins







    Rapport de recherche