[0001] La présente invention est relative à une panne métallique profilée destinée à supporter
une paroi extérieure de bâtiment telle une couverture, horizontale ou sensiblement
horizontale, ou un bardage, vertical ou sensiblement vertical, ladite panne étant
du type comprenant deux semelles parallèles, respectivement extérieure et intérieure,
qui sont d'égale épaisseur, et une âme qui réunit lesdites deux semelles, la semelle
extérieure contre laquelle est appliquée la paroi à supporter étant au surplus solidaire
de cette paroi, par exemple par vis autotaraudeuses, et la semelle intérieure, en
danger de flambement, reposant sur au moins deux appuis.
[0002] Pour supporter des charges entre deux appuis, on utilise généralement une poutre
qui travaille à la flexion, les forces auxquelles est soumise cette poutre s'exerçant
transversalement à sa longueur ; il en est ainsi d'une poutre de pont, d'une poutre
de pont roulant ou d'une solive par exemple.
[0003] On sait que, dans une telle poutre dont la section est habituellement symétrique
par rapport à un plan parallèle à la paroi à supporter, et dans laquelle en conséquence
les semelles sont d'égale largeur et d'égale épaisseur, la répartition des contraintes
s'effectue suivant un diagramme bi-triangulaire dont le sommet commun passe par la
fibre neutre de la poutre, c'est-à-dire par la fibre intermédiaire qui comprend les
centres de gravité de toutes les sections et qui par suite est située à mi-hauteur
de l'âme de la poutre.
[0004] Sous l'action des charges, la poutre fléchit et se déforme : à l'inverse de la fibre
neutre dont la longueur ne varie pas, les fibres situées du côté concave de la poutre
se sont alors raccourcies et sont donc soumises à une compression, tandis que celles
situées du côté convexe se sont allongées.
[0005] Compte tenu du diagramme de répartition des contraintes, il est convenu que, pour
un emploi optimal de la matière, il est souhaitable de concentrer celle-ci aussi loin
que possible de la fibre neutre, qui correspond à la zone de contrainte nulle.
[0006] Ce constat, combiné à d'autres considérations telles que l'économie de matière, la
diminution de poids et par suite la diminution de prix des ouvrages, a justifié la
conception de poutres à section profilée en forme de I, ou à section profilée voisine
ou dérivée d'une telle section en I.
[0007] Ces poutres, couramment employées en constructions métalliques, comprennent donc
deux semelles parallèles de même largeur et de même épaisseur réunies par une âme
qui, selon les cas, peut être plane ou elle-même profilée.
[0008] Toutefois, la semelle comprimée de la poutre, comme tous les éléments soumis à une
compression, a tendance à se dérober dans un plan perpendiculaire à la contrainte.
Ce changement de forme dans une direction différente de celle des forces de sollicitation,
et qui ne peut se faire dans le plan de grande inertie de la poutre, se traduit par
un flambement latéral de la poutre entraînant celle-ci en déversement.
[0009] C'est pour cette raison en particulier que les semelles supérieures des poutres,
par exemple celles supportant des ponts roulants, sont raidies latéralement, généralement
par une poutre à treillis.
[0010] Les poutres profilées plus fines et plus légères, dénommées pannes, qui sont plus
particulièrement destinées à supporter des parois extérieures de bâtiments, telles
des couvertures ou des bardages, sont elles aussi des pièces longues soumises à la
flexion.
[0011] Toutefois, compte tenu des faibles charges que ces pannes ont à supporter (légèreté
des couvertures, poussières et neige, vent, par exemple), la condition la plus contraignante
que ces pannes supports de parois ont à respecter est la limitation due à la flèche
maximale imposée par les règlements et qui, sous les charges de service, est généralement
de 1/200 de la portée.
[0012] Pour réduire la flèche d'une panne profilée légère, les constructeurs utilisent deux
moyens :
- en fabriquant des profils plus raides, c'est-à-dire des profils de plus grandes
hauteurs, et en ayant recours de préférence au profilage à froid de tôles minces,
- en créant une continuité sur appuis, soit par emboîtement des semelles formées
au niveau des ailes lorsque les profils sont à section en Z, soit par éclissage au
moyen d'éclisses intérieures ou extérieures aux pièces à abouter lorsque celles-ci
sont d'un profil autre que Z.
[0013] Dans toutes ces constructions, quelle que soit la section du profil de panne, quelle
que soit la paroi que cette panne doit supporter, et quelle que soit l'inclinaison
de cette paroi, la semelle dite "extérieure" contre laquelle est appliquée la paroi
est généralement attachée à ladite paroi, par exemple par des vis autotaraudeuses.
Cette semelle extérieure est donc correctement stabilisée lorsqu'elle est comprimée.
[0014] En revanche, la semelle dite "intérieure" de la panne repose librement sur ses appuis
et n'est pas stabilisée latéralement ; lorsque cette semelle est comprimée, elle peut
donc entraîner la ruine de la panne par flambement latéral.
[0015] Or, étant donné la légèreté des parois, couvertures ou bardages, actuellement utilisées,
les pannes profilées qui les supportent sont soumises à des flexions dans les deux
sens, selon que les charges sont orientées vers l'intérieur du bâtiment à protéger
(cas de la neige, des poussières, et du poids mort des couvertures par exemple), ou
vers l'extérieur du bâtiment (vent par exemple).
[0016] Dans le cas d'une charge orientée vers l'intérieur du bâtiment à protéger, la semelle
intérieure de chaque panne support, en raison de la continuité sur les appuis, est
comprimée dans chaque zone d'appui, c'est-à-dire sur chaque appui et de part et d'autre,
à proximité, dudit appui.
[0017] Dans le cas d'une charge orientée vers l'extérieur du bâtiment à protéger, c'est
dans la partie centrale entre deux appuis, c'est-à-dire en milieu de portée de chaque
panne support, que la semelle intérieure dudit profil est comprimee.
[0018] A partir de ces connaissances et observations, la société déposante de la présente
demande de brevet est donc arrivée à la conclusion que, pour optimiser l'emploi de
la matière sur toute panne support d'une paroi, il conviendrait :
a) de donner à la semelle extérieure, contre laquelle est appliquée la paroi à supporter,
une largeur minimale compatible, d'une part, avec une bonne raideur latérale permettant
de limiter les déformations latérales pendant le montage et la mise en place de la
paroi et, d'autre part, avec un appui jugé suffisant pour les matériaux de couverture
et/ou de bardage, et pour les attaches de ces matériaux (une largeur de 50 à 70 millimètres
paraît en général suffisante à cet égard),
b) d'élargir la semelle intérieure, de manière à réduire la contrainte qui lui est
appliquée, en réduisant sa distance au centre de gravité constituant la fibre neutre,
et simultanément de manière à accroître sa raideur latérale afin qu'elle résiste mieux
au flambement latéral.
[0019] Ces deux tendances -réduction de la largeur de la semelle extérieure et augmentation
de la largeur de la semelle intérieure- sont en totale contradiction avec les conceptions
actuelles qui veulent que :
- soit les pannes présentent des semelles parallèles, de même largeur et d'égale épaisseur
; ces pannes sont alors profilées selon une section droite classique en I ou selon
une section droite en C, telle qu'enseignée par exemple par les brevets GB-A-1.562.688
et EP-A-0.163.712 ;
- soit les pannes présentent des semelles parallèles, mais de largeurs différentes
et sont alors :
a) à profil à section en Z, tel que l'enseigne le brevet FR-A-2.088.237 lorsqu'il
convient au surplus de créer une continuité sur appuis par emboîtement de leurs semelles
; il faut malgré tout préciser à cet égard que la semelle la plus large est d'une
largeur supérieure seulement de 10 à 15 à la semelle la moins large et que, du fait
précisément de l'emboîtement, il y a sur chaque face de la poutre formée alternance
de semelles larges et de semelles étroites ;
b) à profils à section en I ou en C, tels que l'enseignent les brevets GB-A-2.102.465
et FR-A-2.358.524, la semelle extérieure ayant alors une largeur notablement supérieure
à celle de la semelle intérieure, et les semelles ayant au surplus des épaisseurs
alors différentes, l'une par rapport à l'autre, et inégales au niveau de chaque semelle.
[0020] La présente invention, en allant à l'encontre des préconisations actuelles et des
habitudes, propose donc une panne support de paroi à profil dissymétrique, et dont
plus précisément les semelles sont de largeurs différentes, tout en étant d'épaisseur
égale, c'est-à-dire à la fois constante au niveau de chaque semelle et égale pour
les deux semelles.
[0021] La présente invention a donc pour premier objet une panne métallique profilée destinée
à supporter une paroi extérieure de bâtiment, telle une couverture ou un bardage,
ladite panne étant du type comprenant deux semelles, respectivement extérieure et
intérieure, qui sont parallèles et d'égale épaisseur, et une âme qui réunit lesdites
deux semelles, la semelle extérieure contre laquelle est appliquée la paroi à supporter
étant au surplus solidaire de cette paroi, par exemple par vis autotaraudeuses, et
la semelle intérieure, en danger de flambement, reposant sur au moins deux appuis,
ladite panne étant caractérisée en ce que sa semelle intérieure est d'une largeur
continûment comprise entre 1,2 et 2 fois la largeur de la semelle extérieure.
[0022] Autrement dit, sur la totalité de la longueur de chaque panne profilée supportant
la paroi, la semelle intérieure non stabilisée par ladite paroi est continûment et
notablement plus large que la semelle extérieure stabilisée.
[0023] Selon un mode préféré de réalisation, la semelle intérieure du profil est de préférence
d'une largeur continûment comprise entre 1,4 et 1,8 fois la largeur de ladite semelle
extérieure.
[0024] Dans une première variante de réalisation, les axes de symétrie longitudinaux des
semelles, respectivement extérieure et intérieure, appartiennent à un plan perpendiculaire
auxdites semelles. Il en est ainsi des pannes profilées à section en I, des pannes
commercialisées sous les marques "Pannerval" et "Propanne", et des pannes profilées
à section en Z dans lesquelles l'âme, par construction, est également inclinée sur
les deux semelles qu'elle réunit.
[0025] Dans une seconde variante de réalisation, les axes de symétrie longitudinaux des
semelles, respectivement extérieure et intérieure, appartiennent à un plan qui forme
avec chacune desdites semelles un angle différent de 90°. Il en est ainsi des pannes
profilées à section en I, à section en C ou à section en Z dans lesquelles l'âme,
par construction, est perpendiculaire aux deux semelles.
[0026] On comprendra bien les avantages de l'invention, ainsi que certaines autres de ses
caractéristiques, à la lecture du complément de description qui va suivre et en référence
aux dessins annexés qui font partie intégrante de cette description, lesdits dessins
représentant notamment, à titre d'exemples purement illustratifs et non limitatifs,
divers modes de réalisation préférés de ladite invention.
[0027] La figure 1 représente schématiquement, en coupe transversale, une panne profilée
classique (1) à section droite en I destinée à supporter une paroi extérieure (2)
de bâtiment. Cette panne (1), par exemple et de préférence obtenue par profilage à
froid, comprend deux semelles parallèles, respectivement extérieure (3) et intérieure
(4), et une âme (5) qui réunit lesdites deux semelles, la semelle extérieure (3) contre
laquelle est appliquée la paroi à supporter étant au surplus solidaire de cette paroi,
par exemple par des vis autotaraudeuses schématisées par le trait d'axe (6), et la
semelle intérieure (4), en danger de flambement tel que schématisé par la flèche (10),
reposant sur au moins deux appuis (7).
[0028] Le profil de cette panne (1) est symétrique par rapport au plan (8), parallèle à
la paroi (2) à supporter, qui passe par la fibre neutre (9) située à mi-hauteur du
profil (1).
[0029] On sait que la répartition des contraintes, dans cette section symétrique (1) soumise
à une sollicitation de flexion, s'effectue suivant le diagramme bi-triangulaire représenté
à la figure 2.
[0030] Les figures 3a, 3b, 4a et 4b illustrent schématiquement les moyens employés pour
créer la continuité sur appuis des pannes profilées, à section droite en I et à section
droite en Z respectivement.
[0031] Sur les figures 3a et 3b qui sont, respectivement, une vue de profil et une vue en
coupe transversale de la zone d'aboutement de deux pannes (1) en I, la continuité
sur les appuis (7) est obtenue au moyen d'une, ou de deux éclisses extérieures (11)
dont la hauteur est légèrement inférieure à la hauteur de l'âme (5) de chaque panne
(1), l'éclisse ou lesdites éclisses (11) étant soudées sur les âmes des deux pannes
(1) aboutées. Dans un autre cas où les pannes à abouter seraient à section droite
en C, les éclisses créant la continuité pourraient être extérieures et/ou intérieures
à ces pannes, en etant une fois encore soudées sur leurs âmes aboutées.
[0032] Sur les figures 4a et 4b qui sont, respectivement, une vue de profil et une vue en
coupe transversale de la zone de recouvrement de deux pannes (12) et (13) identiques,
à section droite en Z, la continuité sur les appuis (7) est obtenue par emboîtement
des semelles formées au niveau des ailes desdites pannes en Z, les largeurs respectives
de ces ailes étant telles qu'il existe entre elles une différence à peu près égale
à deux fois l'épaisseur de la panne. Ainsi, la continuité de la poutre s'obtient sur
l'appui (7) par emboîtement de la semelle étroite de la panne (13) dans la semelle
large de la panne (12) et réciproquement par emboîtement de la semelle étroite de
la panne (12) dans la semelle large de la panne (13). La poutre obtenue présente donc
un doublement de sa section au niveau de chaque appui (7). Dans cette construction,
la semelle la plus large de chaque panne (12, 13) est d'une largeur supérieure d'environ
10 %, et tout au plus d'une largeur supérieure de 15 %, à la semelle la moins large.
[0033] Il est à noter que, du fait précisément de l'emboîtement, chaque face de la poutre
obtenue est formée d'une alternance de semelles larges et de semelles étroites. Dès
lors, dans le calcul des moments de flexion ultimes en travée sous les charges montantes
et respectivement descendantes, moments de flexion qui constituent les indices de
performance de la poutre, la valeur retenue pour la largeur de chaque semelle est
toujours celle de la semelle la plus étroite, et ce pour des raisons évidentes de
sécurité.
[0034] Enfin, il a été représenté sur les figures 5a et 5b les contraintes auxquelles peut
être soumise une panne, quels que soient à cet égard les moyens assurant sa continuité
sur les appuis (7).
[0035] Dans le cas d'une charge (A) allant de l'extérieur vers l'intérieur du bâtiment à
protéger (figure 5a), charge due éventuellement au poids mort de la paroi si celle-ci
est horizontale et éventuellement à la neige, la semelle intérieure (4), du fait de
la continuité sur appuis, est comprimée au droit de chaque appui et à proximité de
chaque appui, ainsi qu'il est schématisé par un trait fort, tandis que la semelle
extérieure (3) est comprimée en milieu de portée, cette dernière compression (également
schématisée par un trait fort) ne posant toutefois aucun problème de stabilité puisque
la semelle extérieure (3) est attachée par les vis (6) à la paroi (2) à soutenir.
[0036] Dans le cas d'une charge (B) allant de l'intérieur vers l'extérieur du bâtiment à
protéger (figure 5b), charge due par exemple au vent qui s'engouffre sous la toiture
du bâtiment, la semelle intérieure (4) est cette fois comprimée en milieu de portée,
dans la partie centrale entre deux appuis (7), ainsi qu'il est schématisé par un trait
fort, tandis que la semelle extérieure (3) est comprimée au droit de chaque appui
et à proximité de chaque appui, ainsi qu'il est également schématisé par un trait
fort.
[0037] Puisque la semelle extérieure (3) est dans tous les cas attachée à la paroi (2) à
soutenir, le problème de stabilité latérale ne se pose pas à son niveau ; il n'existe
aucun danger de flambement, et par suite cette semelle extérieure peut avoir une largeur
minimale, simplement compatible avec une bonne raideur latérale pour limiter les déformations
latérales pendant le montage et la mise en place de la paroi et aussi simplement suffisante
pour offrir un bon appui aux éléments de la paroi (2) à soutenir.
[0038] Au vu de ces conditions, une semelle extérieure (3) d'une largeur de l'ordre de 50
à 70 millimètres sera en général suffisante.
[0039] En revanche, la semelle intérieure (4) qui repose librement sur les appuis (7) est
en danger de flambement en chacun de ses points où elle peut être comprimée, c'est-à-dire
au droit et à proximité de chaque appui sous les charges descendantes et en milieu
de portée ainsi qu'aux deux extrémités de la poutre sous les charges montantes.
[0040] A l'inverse de la réduction possible et préconisée en largeur pour ce qui concerne
la semelle extérieure (3), il apparaît fondamental, au vu des constatations qui précèdent,
d'élargir la semelle intérieure (4), d'une part pour accroître sa raideur latérale
et lui permettre de mieux résister au flambement latéral (10), et d'autre part pour
réduire la contrainte qui lui est appliquée en réduisant la distance qui la sépare
du centre de gravité ou fibre neutre (9) du profil de panne.
[0041] Si la semelle intérieure (4) est plus large que la semelle extérieure (3), il est
en effet clair que l'on abaisse le centre de gravité (14) du profil correspondant
vers la semelle intérieure (4).
[0042] Les figures 6 à 12 illustrent diverses applications de ces principes aux pannes profilées
actuellement commercialisées, par exemple à une panne (15) profilée en I (figure 6),
à une panne (19) profilée en C (figure 10), à des pannes (17, 20, 21) profilées en
Z (figures 8, 11 et 12), à une panne (16) commercialisée sous la marque "Pannerval"
(figure 7) et à une panne (18) commercialisée sous la marque "Propanne" (figure 9).
[0043] Pour toutes les pannes (15 à 21) représentées aux figures 6 à 12, la semelle intérieure
(4) est d'épaisseur constante et égale à celle de la semelle extérieure (3) et est
d'une largeur continûment et notablement supérieure à celle de la semelle extérieure
(3), construction qui aboutit à rendre le profil de panne dissymétrique par rapport
à tout plan parallèle à la paroi (2) à supporter.
[0044] Avantageusement, la semelle intérieure (4) de chacun de ces types de profil est d'une
largeur continûment comprise entre 1,2 et 2 fois la largeur de la semelle extérieure
(3), et elle est de préférence d'une largeur continûment comprise entre 1,4 et 1,8
fois la largeur de ladite semelle extérieure.
[0045] A la différence de la construction schématisée aux figures 4a et 4b grâce à laquelle
la poutre formée présente sur chacune de ses deux faces une alternance de semelles
larges et de semelles étroites, l'invention permet de réaliser une poutre dont la
semelle intérieure (4) non stabilisée par la paroi (2) est continûment et notablement
plus large que la semelle extérieure (3) stabilisée. C'est alors la largeur de cette
semelle intérieure (4) de tout profil dissymétrique qui va pouvoir être prise en compte
dans le calcul des indices de performances de toutes les pannes conformes à l'invention.
[0046] Le tableau I illustre par les résultats qu'il communique les avantages à mettre en
oeuvre l'invention.
[0047] Sur ce tableau, la première colonne est réservée au numéro de l'essai, la deuxième
colonne donne en millimètres les dimensions de la panne concernée, à savoir successivement
sa hauteur, la largeur de sa semelle extérieure (3), la largeur de sa semelle intérieure
(4) et l'épaisseur de la tôle profilée pour réaliser la panne, la troisième colonne
donne en cm² la section de la panne concernée et enfin la quatrième colonne donne
en cm/Kg le moment résistant en travée théorique Mr.
[0048] Tous les essais, au nombre de 32, ont été réalisés sur une panne (18) de type "Propanne"
obtenue par profilage à froid d'une tôle d'acier dont la limite d'élasticité, commune
aux 32 profils testés, est de 400 MégaPascals.
[0049] Les essais N°1 à 16 ont été réalisés sur une panne Propanne conventionnelle, symétrique,
c'est-à-dire à semelles extérieure et intérieure de même largeur et de même épaisseur,
tandis que les essais N°17 à 32 ont été réalisés sur une panne de type Propanne conforme
à l'invention, dissymétrique, dont la semelle intérieure est d'une largeur notablement
supérieure à celle de la semelle extérieure.
[0050] Pour tous les essais N°1 à 32, le moment résistant Mr a été calculé sous les charges
ascendantes de type B, c'est-à-dire orientées de l'intérieur vers l'extérieur du bâtiment
à protéger, en appliquant la méthode de SOKOL parue dans la revue CM N°1-1979, les
éléments de couverture (2) étant des bacs de tôle d'acier ondulée vissés en creux
d'onde sur la panne support.
[0051] Les valeurs communiquées sur le tableau I font de manière évidente apparaître les
avantages de la panne profilée de l'invention par rapport à la panne traditionnelle,
le moment résistant à sections égales, soit encore à poids identiques, étant supérieur
pour la panne selon l'invention, et, réciproquement, à moments résistants égaux,
la panne de l'invention étant de moindre section, c'est-à-dire plus légère, et par
suite de prix moins élevé, que la panne traditionnelle qui lui correspond pour ladite
valeur du moment résistant.
[0052] Pour des sections sensiblement identiques, il est intéressant de comparer les essais
1/18-2/19-3/20-5/21-6/22-7/23-9/24-10/25-11/26-12/27-13/28-14/29-15/30-16/31.
[0053] Le moment résistant Mr de la panne conforme à l'inven tion, repérée par un chiffre
compris entre 17 et 32, est en effet supérieur au moment résistant Mr de la panne
traditionnelle qui lui correspond, repérée par un chiffre compris entre 1 et 16, d'une
valeur qui, respectivement, est de : 17,3 % ; 14,2 % ; 13,3 % ; 18,5 % ; 15,6 % ;
15,0 % ; 19,1 % ;16,7 % ; 16,5 % ; 15,8 % ; 31,7 % ; 26,6 % ; 26,2 % ; 24,4 %.
[0054] Des comparaisons qui précèdent, il est à observer complémentairement que :
- l'amélioration de l'effet stabilisateur du profil de panne dissymétrique conforme
à l'invention par rapport au profil de panne symétrique traditionnelle est d'autant
plus remarquable que la panne concernée est plus haute,
- pour une panne de même hauteur, l'amélioration de l'effet stabilisateur est d'autant
plus importante que l'épaisseur de la tôle est faible.
[0055] Il est également significatif de comparer les caractéristiques géométriques des
pannes dissymétriques de l'invention et des pannes symétriques traditionnelles qui,
formées à partir d'une tôle de même épaisseur, permettent d'obtenir des valeurs de
moment résistant sensiblement identiques. Il est en particulier intéressant de comparer
les essais 4/20-8/23-13/24-15/26 et 16/27.
[0056] De ces cinq comparaisons, il se déduit que, à moments résistants égaux, la section
de la panne conforme à l'invention, et par suite le poids de cette panne, est inférieure
à la section et respectivement au poids de la panne traditionnelle de : 6,1 % ; 6,4
% ; 7,1 % ; 6,3 % ; 6,5 %.
[0057] La comparaison entre les essais 1 et 17 est également particulièrement édifiante.
Pour des valeurs de moments résistants sensiblement égales, et les deux pannes étant
réalisées à partir d'une tôle de même épaisseur, il est remarquable de noter qu'il
suffit de concevoir une panne conforme à l'invention dont la semelle extérieure a
une largeur abaissée de 60 à 50 millimètres, toutes choses restant égales par ailleurs.
Cette observation est bien la preuve de la non évidence de la présente invention puisque
rien n'est a priori plus simple que de diminuer la largeur d'une des deux semelles
d'un profil si par ailleurs on sait que les caractéristiques mécaniques de ce profil
ne changent pas.
[0058] La comparaison entre les essais 15 et 32 est également particulièrement édifiante.
On voit en effet que la panne de l'invention correspondant à l'essai 32 présente
sensiblement la même valeur de moment résistant Mr que la panne traditionnelle correspondant
à l'essai 15 tout en étant plus fine (2 millimètres au lieu de 2,5 millimètres) et
d'une section et par suite d'un poids considérablement réduit (8,576 cm² au lieu de
10,540 cm²).
[0059] Naturellement, l'invention n'est pas limitée au mode
TABLEAU I
ESSAI N° |
DIMENSIONS DU PROFIL EN MILLIMETRES |
SECTION DU PROFIL S EN cm2 |
MOMENT RESISTANT EN TRAVEE THEORIQUE Mr EN cm/Kg |
01 |
130 x 60 x 60 x 1,5 |
4,972 |
36323,78 |
02 |
130 x 60 x 60 x 2 |
6,591 |
56771,62 |
03 |
130 x 60 x 60 x 2,5 |
8,191 |
78107,73 |
04 |
130 x 70 x 70 x 2,5 |
8,794 |
89267,20 |
05 |
160 x 60 x 60 x 1,5 |
5,422 |
40754,51 |
06 |
160 x 60 x 60 x 2 |
7,191 |
65754,51 |
07 |
160 x 60 x 60 x 2,5 |
8,941 |
92964,21 |
08 |
160 x 70 x 70 x 2,5 |
9,544 |
106857,70 |
09 |
200 x 60 x 60 x 1,5 |
6,022 |
44851,81 |
10 |
200 x 60 x 60 x 2 |
7,991 |
74238,47 |
11 |
200 x 60 x 60 x 2,5 |
9,941 |
107781,20 |
12 |
200 x 60 x 60 x 3 |
11,870 |
143920,10 |
13 |
200 x 70 x 70 x 1,5 |
6,384 |
52604,88 |
14 |
200 x 70 x 70 x 2 |
8,474 |
87501,09 |
15 |
200 x 70 x 70 x 2,5 |
10,540 |
124740,30 |
16 |
200 x 70 x 70 x 3 |
12,600 |
165437,50 |
17 |
130 x 50 x 60 x 1,5 |
4,780 |
36470,12 |
18 |
130 x 50 x 70 x 1,5 |
4,961 |
42538,37 |
19 |
130 x 50 x 70 x 2 |
6,451 |
63462,26 |
20 |
130 x 50 x 70 x 2,5 |
8,385 |
90621,06 |
21 |
160 x 50 x 70 x 1,5 |
5,411 |
48217,81 |
22 |
160 x 50 x 70 x 2 |
7,051 |
74534,16 |
23 |
160 x 50 x 70 x 2,5 |
9,135 |
109263,00 |
24 |
200 x 50 x 70 x 1,5 |
6,011 |
53298,28 |
25 |
200 x 50 x 70 x 2 |
7,851 |
85083,47 |
26 |
200 x 50 x 70 x 2,5 |
10,140 |
128128,90 |
27 |
200 x 50 x 70 x 3 |
11,920 |
167404,80 |
28 |
200 x 50 x 90 x 1,5 |
6,373 |
69186,77 |
29 |
200 x 50 x 90 x 2 |
8,334 |
108906,20 |
30 |
200 x 50 x 90 x 2,5 |
10,740 |
160444,80 |
31 |
200 x 50 x 90 x 3 |
12,640 |
206481,10 |
32 |
200 x 50 x 100 x 2 |
8,576 |
120370,10 |
d'application non plus qu'aux modes de réalisation qui ont été décrits ci-dessus
et l'on peut concevoir diverses variantes sans sortir pour autant du cadre de ladite
invention. Il en est ainsi notamment des dispositions relatives des deux semelles
(3, 4). Pour chacune des pannes (15, et 18 à 21) représentées aux figures 6, et 9
à 12, la semelle intérieure (4) est centrée sous la semelle extérieure (3), en sorte
que les axes de symétrie longitudinaux desdites semelles, respectivement (22) et (23),
appartiennent à un plan perpendiculaire aux deux semelles. Pour chacune des pannes
(16 et 17) représentées aux figures 7 et 8, l'âme (5) est prévue perpendiculaire aux
deux semelles (3, 4) en sorte que, cette fois, les axes de symétrie longitudinaux
desdites semelles, respectivement (24) et (25), appartiennent à un plan qui forme
avec chacune des deux semelles un angle différent de 90°.
[0060] Il est bien clair toutefois, et pour exemples non limitatifs, que :
- pour la panne (16) commercialisée sous la marque Pannerval, la semelle intérieure
(4) peut être centrée sous la semelle extérieure (3) par une simple modification du
profil de l'âme (5) et/ou du profil des nervures (26),
- à l'inverse, et par exemple pour la panne (18) ou pour la panne (19), la semelle
intérieure (4) peut être décalée par rapport à la semelle extérieure (3), vers la
droite en prenant pour références les sections représentées aux figures 9 et 10, en
sorte que le bord longitudinal gauche (27) de la semelle extérieure soit situé exactement
à l'aplomb du bord longitudinal gauche (28) de la semelle intérieure ; dans ce cas,
le plan passant par les axes de symétrie longitudinaux des semelles (3, 4) des pannes
(18, 19) formera avec chacune desdites semelles un angle différent de 90°.