[0001] La présente invention concerne le procédé de thermogravure et plus spécialement les
poudres employées pour cette application. L'invention a pour but la réalisation d'une
gamme de produits en poudre, compatibles entre eux et susceptibles de couvrir l'ensemble
des besoins propres à assurer le développement de ce procédé. La présente invention
se caractérise principalement par le fait de doter ces produits de propriétés thermiques
et physiques spécifiques, bien ajustées, afin d'obtenir lors de leur traitement une
fusion et recristallisation extrêmement rapides, de manière à accélérer le processus
de formation du film et sa reprise en masse.
[0002] La thermogravure est un procédé connu, qui permet d obtenir une impression en relief
imitant la taille douce ou le timbrage à partir d'une quelconque impression typographique,
offset ou autre.
[0003] La transformation en relief consiste à saupoudrer par exemple une feuille de papier
fraîchement imprimée d'une poudre ayant la propriété de fondre sous l'action de la
chaleur et de former, après fusion, un film en relief. Dans les parties imprimées,
l'encre humide retient la poudre, l'excédent est continuellement aspiré et recyclé.
L'imprimé poudré passe ensuite à l'intérieur d'un four tunnel et à sa sortie, un jet
d'air frais le refroidit et fige instantanément le film en relief visqueux de façon
à éviter le collage des feuilles entre elles.
[0004] Les poudres employées, brillantes ou mates, sont transparentes et conservent leurs
teintes aux couleurs d'impression. Par contre, les poudres pigmentées donnent, quelle
que soit la couleur d'impression un relief correspondant à leur pigment.
[0005] La granulométrie de la poudre employée détermine l'épaisseur de la pellicule en
relief. Plus une poudre est grosse et plus le relief est important. Ce mode d'impression
en relief s'emploie principalement dans des applications très différentes telles que:
travaux commerciaux (cartes de visite, cartes commerciales, têtes de lettre, enveloppes,
cartes d'invitation, impressions publicitaires), étiquettes en continu, cartes de
voeux, cartonnages de luxe, papier d'emballage à plat et en continu, micro-informatique
(listings d'ordinateurs) etc...
[0006] Ce procédé au cours des quatre vingt dernières années a subi une évolution profonde.
A ses débuts, le poudrage des feuilles imprimées s'effectuait manuellement, puis progressivement
les premières machines de traitement de la transformation en relief se sont automatisées.
Ces machines étaient toutefois très encombrantes et le plus souvent réservées aux
imprimeurs spécialisés dans cette technique. Depuis une vingtaine d'années, l'apparition
d'une nouvelle génération de machines automatiques rapides et très compactes, offertes
à une vaste clientèle d' imprimeurs traditionnels, a permis un réel développement
industriel de ce procédé.
[0007] Malheureusement, ces machines compactes ont vu la longueur de leurs fours tunnels
diminuer. Le temps de passage de l'imprimé à l'intérieur des fours tunnels où s'effectue
la transformation en relief est, selon la longueur de ces fours et les cadences de
production, extrêmement court et de l'ordre de une demie à trois secondes.
[0008] Parallèlement à ce développement, les presses à imprimer offset auxquelles s'accouplent
automatiquement les machines de thermogravure, ont vu leurs cadences s'accélérer dans
le rapport de 1 à 5 et atteindre sur certaines d'entre elles, spécialisées dans l'impression
d'enveloppes, une production de 60.000 exemplaires à l'heure.
[0009] Les poudres de thermogravure actuellement employées dans le monde sont principalement
d'origine américaine et anglaise, à l'exception d'un produit allemand qui vient d'être
présenté sur le marché. Leurs caractéristiques générales sont sensiblement les mêmes
et un seul type de produit est proposé à l'utilisateur par fabricant pour répondre
aux besoins d' imprimés dont les destinations sont très différentes.
[0010] Contraints d'utiliser ces produits et pour tenter de combler l'écart qui s'est créé
entre les performances des machines et celles statiques des poudres, les constructeurs
de matériel, partagés entre les nécessités du marché qui sont d'augmenter sans cesse
les cadences de production, tout en réduisant au maximum l'encombrement de ces machines,
se sont trouvés dans l'obligation de les équiper de fours tunnels très courts mais
ayant par contre une puissance calorifique très importante. La température atteinte
au centre de ces fours tunnels est de l'ordre de 450 à 600° centigrades.
[0011] La conséquence de cette manière de procéder se traduit par un ensemble d'insuffisances
et d'inconvénients majeurs dont les principaux sont les suivants :
1 - Qualité du film en relief médiocre, présentant dans les parties en aplat des cratères
et un aspect de surface martelé du type "peau d'orange".
2 - Jaunissement et destruction partielle de la fibre du support brutalement déshydratée
et soumise à un choc thermique très important.
3 - Impossibilité de traiter, avec des machines équipées de fours compacts des cartes
de grand format ou fort grammage ainsi que des imprimés de plus faible grammage réalisés
sur des supports n'admettant pas un choc thermique trop brutal.
4 - Rétrécissement important de la dimension des imprimés consécutif à une brusque
déshydratation et altération partielle de la fibre. Ce rétrécissement irrégulier
interdit pratiquement la réalisation d' imprimés destinés à être assemblés pour former
une liasse. Ce même défaut se retrouve entre autre, dans les impressions sur feuille
de carton réalisées à plat et transformées en boites pliantes. Le pliage et repérage
de la découpe deviennent très difficile à obtenir.
5 - Bilan énergétique déplorable entrainant le coût de revient de la transformation
en relief trop important. En effet, les machines de transformation en relief étant
d'une part entièrement automatiques et d'autre part conduites par l'opérateur de la
presse à imprimer, la consommation énergétique nécessaire à cette transformation devient
le principal facteur déterminant le coût. Dans les locaux climatisés, la consommation
énergétique supplémentaire engendrée par l'élévation de température dûe au dégagement
d'air chaud des fours tunnels double la consommation globale nécessaire à la transformation
d'un imprimé en relief.
6 - Puissance énergétique nécessaire trop importante rendant, dans beaucoup de petites
imprimeries, l'installation de ces machines impossibles par le manque de puissance
énergétique disponible
7 - Résistance thermique instantanée du film en relief insuffisante pour supporter
un passage à l'intérieur d'un photocopieur de conception actuelle.
8 - Risque important d' inflammabilité de l'imprimé consécutif à une surchauffe du
four.
9 - Présentation des imprimés en relief déplorable et principalement pour ceux réalisés
à partir de supports de faibles grammages ou relativement fragiles à la chaleur.
10 - Impossibilité de réaliser des machines plus compactes dans le but d'équiper de
petites imprimeries disposant de peu de place.
[0012] L'ensemble de ces graves inconvénients freine le plein développement de ce procédé
qui offre par ailleurs de larges possibilités et entre autre dans des domaines où
ces insuffisances ne lui permettent pas d'accéder.
[0013] De l'étude de recherche d' antériorité de brevets exécutée à notre demande par l'office
européen de brevets à la Haye (Hollande) relative aux poudres de thermogravure, il
ressort qu'aucun des documents relevés ne traite le point essentiel actuel concernant
les moyens à apporter à ces poudres, afin d'accélérer le processus de formation d'un
film à partir d'une surface poudrée, tout en lui conservant des propriétés mécaniques
suffisantes en fonction de la destruction de l'imprimé ou en améliorant ses propriétés
mécaniques, thermiques et aspect de surface.
[0014] Pour mémoire, ces documents se définissent comme suit:
Brevet américain N° 10.089 AD 1915 est relatif à des produits flexibles et adhérant
bien sur l'encre.
Brevet américain N° 1966907 DU 17 Juillet 1934 traite une encre destinée à donner
une bonne flexibilité et adhérence au film thermogravure.
Brevet américain N° 2272706 du 26 Mars 1938 concerne des produits donnant une surface
brillante, une bonne apparence et qui ne pèlent pas et ayant également une bonne flexibilité.
Brevet américain N° 2226867 du 11 Août 1939 traite la fabrication de poudre mate.
Brevet américain N° 2288860 du 04 Juin 1940 est relatif aux poudres pour le flocage
dont l'épaisseur peut être augmentée et contrôlée.
Brevet américain N° 2317372 du 28 Décembre 1940 traite une encre haute température.
Brevet américain N° 2391705 du 10 Août 1942 concerne des poudres luminescentes.
Brevet américain N° 3083116 du 26 Mars 1963 concerne des poudres colorées.
Brevet américain N° 3440076 du 22 Avril 1969 relatif à des encres et poudres permettant
d'obtenir un film en relief dur et résistant à une impression recto-verso.
Brevet américain N° 3432328 du 11 Mars 1969 traite d'un procédé à base d'encre résineuse
permettant, à partir d'un stencil, d'obtenir une impression en relief.
Brevet américain N° 4044176 du 23 Août 1977 concerne des microcapsules expansibles.
Brevet anglais N° 713073 du 13 Février 1951 relatif à des produits fluorescents.
Brevet anglais N° 741051 du 16 Juillet 1953 concerne un procédé d'impression en relief
où la poudre est liée par l'action d'un produit liquide.
Brevet anglais N° 881243 du 15 Février 1960 concerne une présentation de la poudre
sous forme de grains microsphériques.
Brevet anglais N° 905416 du 27 Mai 1960 a pour objet des poudres de thermogravure
à pigmentation métallique.
Brevet allemand N° 144744 du 12 Septembre 1901 relatif à des poudres à base d'asphalte
pour impression spéciale.
Brevet allemand N° 576389 du 10 Mai 1933 concerne des poudres destinées à obtenir
un film en relief de bonne qualité.
Brevet allemand N° 804215 du 08 Juillet 1949 traite des poudres présentant des effets
décoratifs.
Brevet allemand N° 1100654 du 24 Juin 1959 concerne l'amélioration de l'état de surface
du film.
Brevet français N° 449451 du 15 Octobre 1912 traite un procédé pour obtenir une impression
en relief à partir de poudre et vapeur d'eau.
Brevet français N° 594642 du 06 Mars 1925 relatif au procédé d'impression en relief
par la thermogravure à partir d'une quelconque poudre.
Brevet français N° 813976 du 14 Février 1936 traite de poudre à partir de produits
disponibles à cette époque, sans spécification bien définie et de machine de thermogravure.
Brevet européen N° 0048478 du 23 Septembre 1980 a pour objet une poudre permettant
de modifier l'état de surface pour le rendre collant. Poudre employée sur des photographies
ou produits photochimiques.
Brevet japonais N° 5537341 du 08 Septembre 1978 relatif à des poudres microsphériques
transparentes, infusibles, pour décorer une surface encrée.
Brevet japonais N° 585285 A du 03 Juillet 1981 a pour objet une poudre mangeable.
Brevet japonais N° 59142680 A du 05 Février 1983 concerne une poudre sous forme de
toner pour remplacer l'encre d'impression.
[0015] La présente invention vise à remédier à ces insuffisances en permettant la réalisation
d'une gamme de produits en poudre formulée en fonction de la destination de l'imprimé
et du matériel dont dispose l'imprimeur.
[0016] Cette gamme de produits selon l'invention est caractérisée de la façon suivante:
- Un objet de l'invention consiste à diminuer de manière significative le temps de
traitement de l'imprimé dans le rapport de 1 à 3 selon le type de support, la destination
de l'imprimé, la finesse des motifs, la nature et la longueur des fours utilisés,
de manière à accélérer proportionnellement la production des machines.
- Un autre objet de l'invention est, à production égale, de diminuer largement la
température des fours tunnels.
- Un autre objet de l'invention est relatif à l'amélioration du bilan énergétique
réalisé à partir de ces poudres. A titre d'exemple, la transformation en relief d'un
imprimé effectué sur une carte de 320 grammes par mètre carré et d'une largeur de
1200 millimètres, nécessite un four tunnel dont la puissance sera de l'ordre de 150
kilowatts. Une réduction de 50 % de sa puissance entraine une économie d'énergie considérable.
Cette économie se double dans le cas de locaux climatisés.
- Un autre objet de l'invention est de diversifier les caractéristiques thermiques
du film et en particulier de réaliser des produits résistant à une brève élévation
de température, pour permettre à l'imprimé, par exemple, de pouvoir passer dans un
photocopieur réglé à 150°.
- Un autre objet de l'invention est d'améliorer tout à la fois les propriétés physiques
du film en relief et ses qualités thermiques.
- Un autre objet de l'invention est d'éviter la dégradation thermique du support fragile,
soit en abaissant la température maximale des fours ou en réduisant le temps de traitement.
- Un autre objet de l'invention est, dans la majorité des cas, de conserver à l'imprimé,
après traitement, une bonne présentation ainsi que sa couleur d'origine.
- Un autre objet de l'invention est de limiter la brusque déshydratation des fibres
du papier et leur dégradation thermique partielle, de manière à éviter ou réduire,
la perte dimensionnelle du support après traitement.
- Un autre objet de l'invention concerne améliora tion de la tension et qualité du
film en relief et principalement dans les surfaces en aplat réalisées sur des supports
de faible ou fort grammage, cette amélioration apportée à des produits permettant
par ailleurs, une augmentation importante de la production des machines.
- Un autre objet de l'invention est de diminuer les risques d'inflammabilité du support.
- Un autre objet de l'invention est de permettre, grâce à ces poudres, la construction
de machines plus compactes que celles existant actuellement.
- Un autre objet de l'invention est d'une part, de diminuer l'élévation de température
ambiante dûe à la surchauffe actuelle des fours et principalement dans le cas de relativement
petits ateliers où les conditions de travail sont parfois difficilement supportables
et consécutivement d'améliorer le fonctionnement des machines.
- Un autre objet de l'invention est d'abaisser substantiellement le prix des poudres
de thermogravure en fonction de leur destination.
- Un autre objet de l'invention est de réaliser, par l'ensemble des améliorations
obtenues, un abaissement significatif du prix de revient de l'impression en relief
tout en conservant ou améliorant sa qualité.
- Un autre objet de l'invention, complémentaire aux moyens mis en oeuvre pour réaliser
l'invention, est l'obtention de poudres dont les grains sont préférentiellement de
forme microsphérique. Ces grains sont par ailleurs, pour une même utilisation de diamètres
différents, en proportion déterminée, pour obtenir le meilleur taux de remplissage
possible de la surface poudrée. Cette présentation répond à un certain nombre de critères
se définissant globalement comme suit:
a) Formation du film accéléré par rapport à celle obtenue à partir d'un même produit
broyé. En effet, une étude approfondie de la transformation, par palier, d'une surface
poudreuse en une surface filmogène à fait apparaitre au microscope thermique, que
dans un premier temps, lorsque le support et la pellicule de poudre arrivent à température
de fusion de celle-ci, les grains s'écartent les uns des autres et se recroquevillent
sur eux-mêmes pour former une sorte de multitude de microsphères plus ou moins parfaites.
En fait, ces grains réagissent à un phénomène physique bien connu qui fait que tout
rassemblement moléculaire libre de toutes forces extérieures se regroupe naturellement
sous son volume le plus faible et donc sous une forme sphérique. Lorsque la viscosité
du produit et sa tension superficielle s'abaissent suffisamment, l'étalement et la
formation du film en relief s'opèrent. Ce phénomène physique n'est pas favorable
à l'obtention rapide d'un film en relief régulier et homogène. En fait les grains
obtenus par broyage ont des formes déchiquetées, irrégulières et anarchiques, que
donnent, avant formation du film en relief, lors du premier stade de transformation,
un aggloméra de microsphères imparfaites de différents diamètres qui, dans un stade
ultérieur de formation du film, ont du mal à se rejoindre et à former un film régulier,
sans cratères. Ce défaut oblige l'opérateur à une surchauffe exagérée du four tunnel
pour abaisser anormalement la viscosité et tenter d'égaliser le film ou de ralentir
la production.
b) Bien meilleure qualité du film en relief, surtout sur des surfaces en aplat.
c) définition des pourtours de l'image en relief améliorée.
- Un autre objet de l'invention concerne le mode de refroidissement instantané des
grains de poudre en sortie du pulvérisateur, de manière à profiter de la "mémoire"
du produit pour descendre artificiellement le point de fusion et de ce fait le temps
de formation du film en relief. Ce mode opératoire permet, selon les produits, d'économiser
de 10 à 20 % sur le temps de réchauffement du produit et du support. Cette économie
d'énergie s'ajoute à celle réalisée dans le cadre de l'invention. Par ailleurs, la
fabrication des microsphères se prête bien à l'obtention de grains se figeant instantanément.
A titre d'information concernant la "mémoire" de différents produits, il est connu
qu'un certain nombre de propriétés, dont les propriétés thermiques des polymères et
en particulier des résines polyamides, sont fonction du degré de cristallinité de
la résine. Or, ce degré de cristallinité est affecté par l'histoire thermique de la
résine et en particulier la manière dont celle-ci est refroidie pendant sa mise en
forme. Un refroidissement rapide abaisse la cristallinité et par là le point de fusion
ce qui permet, en appliquant ce principe physique à la thermogravure, d'améliorer
de façon notable le rendement des poudres employées.
- Un autre objet de l'invention consiste à changer les trémies de distribution des
poudres sur les machines de thermogravure et à les remplacer par des trémies permettant
de sélectionner l'ordre de poudrage des grains en fonction de leur diamètre décroissant,
de les trier et les regrouper automatiquement par compartiment.
- Un autre objet de l'invention est de réaliser des poudres compatibles entre elles
pour permettre à l'utilisateur d'obtenir le meilleur compromis en fonction de la
destination de l'imprimé.
- Un autre objet de l'invention concerne les propriétés thermiques données aux produits
pour leur permettre d'obtenir une recristallisation rapide du film pour éviter le
collage des feuilles entre elles, tout en diminuant la longueur des convoyeurs de
refroidissement.
[0017] Une étude réalisée à partir de produits testés comparativement et principalement
à l'aide de thermogrammes obtenus par la méthode d'analyse thermique différentielle
A.T.D. et d'essais pratiques effectués sur machine de thermogravure a mis progressivement
en évidence un certain nombre de paramètres définissant les moyens à partir desquels
l'on peut agir sur l'ensemble des caractéristiques thermiques et physiques des polymères
intéressant les poudres de thermogravure et s'énumérant comme suit:
1) Un polymère peut se présenter à l'état amorphe ou, à l'opposé, cristallin.
[0018] S'il est amorphe sa structure est désordonnée, les forces de liaison entre chaines
sont élevées, il sera dur, cassant, d'un point de fusion élevé.
[0019] Dans ces deux cas, il n'est pas adapté aux caractéristiques demandées pour une poudre
de thermogravure. En fait, les polymères se présentent souvent dans un état intermédiaire,
dit semi-cristallin, plus conforme à l'utilisation en thermogravure.
[0020] En ce qui concerne les polyamides, ils ont tendance à être cristallins, les forces
de liaison intermoléculaires, forces de VAN DER WAALS, et surtout liaison hydrogène
entre CO et NH de chaînes voisines, étant très actives. C'est le cas en particulier
du nylon 6-6, dont l'ordonnancement juxtapose toutes les liaisons CO et NH et dont
le point de fusion est supérieur à 250° (Figure 4). Il est cependant possible d'obtenir
des polyamides dans un état semi-cristallin plus conforme à l'usage attendu. Il faut
pour cela diminuer la fréquence des groupements fonctionnels (utilisation de diacides
à longues chaînes comme l'acide distéarique et de polyéthylène diamine). On peut également
distribuer les sites fonctionnels de façon plus irrégulière (diacides et diamines
de longueurs de chaînes différentes). On possède donc, par le choix des monomères,
diacides et diamines, la possibilité de modifier les propriétés physiques des polyamides
synthétisés.
[0021] La même possibilité, pour un polyamide de structure donnée et de faible masse moléculaire,
ce qui est le cas des poudres de thermogravure, est offerte en faisant varier la masse
moléculaire moyenne. Cette variation se traduit en particulier par un abaissement
des températures de transition vitreuse (TG), de fusion et également de viscosité,
lorsque la masse moléculaire diminue.
[0022] Par ailleurs, le mélange des polymères de même structure chimique mais de masse moléculaire
moyenne différente (distribution polymodale des masses moléculaires) conserve mieux
les qualités spécifiques de chacun des polymères, qu'un polymère ayant une masse moléculaire
globale voisine mais en répartition monomodale.
[0023] Ceci nous a amené à nous intéresser aux mélanges de polymères de masses moléculaires
moyennes différentes. On constate également que les faibles masses moléculaires tendent
à induire un ramollissement plus rapide et accélèrent de ce fait la formation du film.
Les fortes masses moléculaires confèrent souplesse et meilleure tenue thermique au
film de poudre fondue.
2) Indépendamment de la structure et de la longueur de chaîne d'un polymère, sa cristallinité
dépend également de son mode de refroidissement, à partir de son état fondu. Si le
refroidissement est lent, les chaînes ont le temps de se structurer, de se réarranger
en favorisant les interactions entre chaînes voisines, avant que le système atteigne
l'état de rigidité et la cristallisation est beaucoup plus importante qu'en cas de
refroidissement rapide par l'air liquide par exemple. Dans ce dernier cas, le polymère
est pratiquement figé dans le désordre de l'état fondu, ce qui amène des températures
de fusion et de transition vitreuse plus faibles que pour le composé refroidi lentement.
Nous avons pu constater que ce résultat reste valable pour les mélanges de polymères.
Il a permis, par une technologie appropriée d'améliorer les vitesses de traitement
des poudres élaborées.
[0024] Si l'on introduit un corps chimique simple, compatible avec les polyamides mais de
masse moléculaire plus faible, dans le réseau macromoléculaire, celui-ci va intervenir
comme agent de gonflement entre les chaînes voisines de polymères dont il écarte les
sites polaires (CO et NH dans le cas des polyamides) et diminue les forces de liaison
intermoléculaires, ce qui a pour effet d'abaisser le point de fluidification et la
viscosité.
[0025] Les éléments développés ci-dessous ont été confirmés lors de l'étude des poudres
élaborées par analyse thermique différentielle et dans une moindre mesure par des
diagrammes de diffraction aux rayons X. Les poudres actuellement employées sont des
polymères polyamides à bas poids moléculaire. Le choix de ce type de produit à été
naturellement déterminé par le fait que schématiquement il allie, par ses structures
chimiques, les caractéristiques d'une cire et d'une résine. Il possède le brillant
et la tenacité d'une résine et a comme une cire, selon sa composition et tout au
moins dans une certaine mesure, la possibilité de se reprendre en masse rapidement
quelques degrés en dessous de son point de ramollissement.
[0026] Ces caractéristiques sont précieuses dans le procédé de la thermogravure où il est
utile de raccourcir au maximum le temps de figeage, après formation du film, de manière
à éviter le collage des feuilles entre elles. La rapidité de figeage du film détermine
la longueur des convoyeurs de refroidissement et la puissance du dispositif refroidisseur
l'équipant.
[0027] Parmi les poudres actuellement utilisées dans le monde, les poudres américaines Versamid
1655 ou poudres similai res sont les plus employées et donnent globalement le meilleur
résultat.
[0028] Les caractéristiques des différentes poudres employées sont les suivantes:
Poudre américaine Versamid 1655:
[0029] - Point de fusion 110/125° centigrades (bille anneau)
- Viscosité à 160° C 3 à 4,5 poises
Poudre anglaise Wolff 201-202
[0030] - Point de fusion 112/118° centigrades (bille anneau)
- Viscosité à 160° C 4, 8 à 5, 8 poises
Poudre allemande Shering TP 1604 produit en cours de lancement
[0031] - Point de fusion 90° centigrade (bille anneau)
- Viscosité à 160° C 0, 53 poises
[0032] Ces types de polyamides sont obtenus par la réaction de diacides, monoacides avec
des amines telles que éthylène diamine, diéthylène diamine, héxaéthylène diamine etc...
En faisant varier les proportions et les types de diacides, monoacides et amines,
l'on sait obtenir des résines présentant des caractéristiques générales très différentes
les unes des autres, dont les viscosités, dureté, taux d'élongation, souplesse sont
variables dans une large mesure ainsi que leurs points de fusion dont le minimum est
de 70° centigrades et le maximum 185° centigrades.
[0033] Les moyens mis en oeuvre pour la réalisation de l'invention prennent en compte un
certain nombre de paramètres dont les principaux sont les suivants:
- La température de transition vitreuse TG "Transition Glass" au dessous de laquelle
tout risque de frittage ou de ramollissement est exclus, doit être suffisamment élevée
pour pemettre le stockage du produit et surtout assurer au film en relief une résistance
mécanique, thermique ou autre. Un ajustement précis de ce paramètre est très important
selon la fonction et destination de l'imprimé.
- La viscosité du produit durant la formation du film doit être contrôlée, pour ne
pas descendre en dessous du seuil où un support poreux risque de l'absorber. Cette
viscosité est variable d'un produit à un autre, en fonction principalement du temps
nécessaire à la formation du film. Le fait de descendre la viscosité au delà d'un
certain seuil, n'est pas un critère d accélération de formation du film. En pratique,
il est intéressant par produit, de définir globalement la limite "haute" à partir
de laquelle la formation du film s'opère et la limite "basse" où l'économie de temps
de formation devient négligeable et souvent n'amène, par ailleurs, aucun intérêt.
- La fonction interfaciale des produits vis-à-vis des supports encrés doit être conservée,
pour permettre une bonne mouillabilité de ces derniers.
[0034] Les poudres actuellement utilisées sont des polymères polyamides obtenus par simple
réaction.
[0035] La présente invention consiste schématiquement à réaliser des produits constitués
d'un polymère de base, de préférence polyamide, pour les raisons exposées ci-dessus,
dont les caractéristiques générales sont ajustées en fonction des propriétés à donner
au produit final. Le polymère reçoit en mélange un certain nombre de corps chimiques
simples, compatibles, mais de masses moléculaires plus faibles, ainsi que différents
adjuvants pour lui conférer des propriétés particulières bien définies.
[0036] Une des difficultés à vaincre pour réaliser l'invention telle que caractérisée dans
ces revendications réside dans le fait que très souvent l'ensemble des paramètres
retenus pour réaliser un type de produit sont obtenus par des combinaisons à effets
contraires. Aussi est-il très important, compte tenu que l'un des principaux objectifs
du brevet est d'économiser et d'accumuler des fractions de seconde durant le temps
de formation du film et son refroidissement, d'arriver à un ajustement précis de chacune
des caractéristiques thermiques et physiques de chaque constituant formant l'ensemble,
de manière à réaliser le meilleur compromis possible. Il est en effet relativement
facile pour un homme de métier d'abaisser le point de fusion ou la viscosité d'un
polymère. Il est par contre très difficile de lui conserver ou d'améliorer, en même
temps, certaines de ces caractéristiques physiques ou thermiques.
[0037] La résine doit avoir des propriétés qui ne peuvent être totalement cumulées par un
produit résultant d'une seule réaction de polymèrisation. Ces produits ne peuvent
être obtenus que par un mélange adéquat de résines qui chacune apporte leurs propriétés
spécifiques. Les propriétés de chacune des résines n'étant pas strictement additives,
il sera nécessaire d' ajuster les propriétés de l'alliage, puis du mélange résultant
en faisant varier les proportions de chacune des résines de base, des corps chimiques
simples et des adjuvants pour compenser au mieux cette non additivité.
[0038] Pour comprendre que ces propriétés ne peuvent pas être obtenues à partir d'un seul
produit, il faut savoir que les propriétés physiques d'une résine ou d'un mélange
de résine résultent directement de sa composition chimique. En réalité, les polymères
étant des mélanges très complexes, les propriétés physiques sont des propriétés moyennes,
résultant d'une composition moyenne. Chaque résine est obtenue par réaction de composants
de base. Or, l'on obtient pas la même composition chimique, les mêmes propriétés selon
que l'on fait réagir entre eux, tous les composants de base d'un mélange de résines
ou que l'on mélange les résines obtenues par réaction à partir de leurs composants
de base. C'est la raison pour laquelle nous utilisons préférentiellement et principalement
pour des produits devant réunir des propriétés contradictoires, l'alliage de plusieurs
polymères. Selon les caractéristiques retenues pour un produit, un seul polymère de
base peut suffire. Dans ce cas il est souvent utile d'ajouter des adjuvants pour ajuster,
par exemple, la souplesse et l'accrochage du produit sur l'encre humide.
[0039] Un ensemble de trois formules est donné à titre d'exemple pour juger d'un éventail
de possibilités de l'invention et est relatif:
a) Formule 1, très valable pour l'ensemble des travaux commerciaux traditionnels,
dont le rendement par rapport au Versamid 1655 est de 180 à 220 %.
b) Formule 2 "standard" ayant une bonne tenue mécanique, thermique et une bonne résistance
de surface au dépolissage, dont la tension et l'accrochage sont excellents. Le rendement
de ce produit par rapport au Versamid 1655 est de l'ordre de 150 à 170 %.
c) Formule 3 donnant une forte résistance thermique instantanée et mécanique, plus
spécialement conçue pour les imprimés destinés à passer à l'intérieur d'un photocopieur
dont les cylindres presseurs sont réglés à 150°. A partir de ce produit, dont le point
de fusion est très élevé, le rendement par rapport au Versamid 1655 n'offrant pas
ces mêmes possibilités, est de l'ordre, selon les supports et le type de four, de
50 à 70 %.
Les figures 1, 2 et 3 représentent trois thermogrammes obtenus à partir d'analyses
thermiques différentielles relatives aux poudres Versamid 1655, Shering TP 1604 et
à la formule 1 donnée à titre d'exemple, montrant comparativement les caractéristiques
thermiques des différents produits.
[0040] Ces courbes d'analyse thermique différentielle (A.T.D.) sont expliquées plus en détail
en référence aux dessins annexés.
[0041] Lorsque l'on élève la température de la poudre, on observe un ou plusieurs changements
d'état physique qui provoquent un abaissement progressif de la viscosité et permettent
l'enrobage par la poudre des motifs imprimés, avant même fusion totale de la poudre.
[0042] Enfin au refroidissement, on observe une zone de surfusion au-dessous de laquelle
le film polymère sera solidifié et manipulable sans risque.
[0043] Sur ces courbes, la première inflexion de la ligne de base correspond à "Transition
Glass" (TG). Le dernier pic correspond à la fusion totale de poudre. Entre ces deux
points, la courbe présente un certain nombre de pics, plus ou moins étalés, et qui
sont en relation avec la cristallinité du polymère, son mode de distribution, son
degré de pureté et l'existence de mélanges.
[0044] Par exemple, un polymère fortement cristallisé présente un pic unique dans la zone
de son point de fusion TG. Un composé moins organisé présente plusieurs pics entre
TG et TF. Les impuretés ou le mélange des constituants, multiplient le nombre de
pics en les écrasant. On peut également dans ce cas, observer un déplacement des valeurs
de températures observées notamment de TG et TF.
[0045] Il apparait en pratique que, pour des poudres présentant des points de fusion voisins,
les poudres présentant un thermogramme étalé possèdent des temps d'étalement plus
courts.
[0046] Ceci résulte en particulier du fait que le processus de formation du film en relief
se décompose en deux périodes. Dans un premier temps, la viscosité de la poudre est
abaissée. Alors commence le processus de revêtement des motifs imprimés qui exige
un temps minimum.
[0047] Pour un produit cristallin, l'abaissement de viscosité est brutal, mais n'intervient
que tardivement, près de la température de fusion, retardant de ce fait, le début
de la phase d'étalement. Alors que pour un produit de même nature, plus amorphe, l'abaissement
de viscosité commence à des températures beaucoup plus faibles, donc plus rapidement.
On constate, dans ce cas, que la formation du film intervient également plus rapidement.
[0048] Ces comportements sont illustrés par les trois exemples de thermogrammes décrits
ci-après:
[0049] Le thermogramme figure 1 est comparativement relatif aux trois produits se définissant
comme suit:
- Le produit 1 représente sur les courbes la poudre Versamid américaine 1655.
- Le produit 2 représente la poudre Formule 1 donnée à titre d'exemple pour définir
l'invention.
- Le produit 3 représente la poudre allemande Shering TP 1604.
[0050] Par comparaison aux deux autres produits, la courbe de la formule 1 montre un déplacement
des principaux pics d' absorption thermique vers les températures légèrement plus
basses 70, 1° centigrades au lieu de 74, 8° centigrades pour le Versamid 1655, la
fusion totale intervenant respectivement à 110° centigrades au lieu de 115° centigrades.
Ces différences de température sont faibles et permettent, tout en doublant globalement
la production, de conserver de bonnes caractéristiques générales au produit. On s'aperçoit
en analysant ces courbes, que dans un temps identique, l'absorption calorifique du
produit Formule 1, a été pratiquement double par rapport au Versamid 1655. Rappelons
que les calories absorbées par les poudres et dans le cas d'une montée continue en
température de l'environnement, servent d'une part à augmenter de façon régulière
la température du matériau, d'autre part et à certaines températures spécifiques,
à fournir l'énergie nécessaire à une réaction endothermique. Le transfert supplémentaire
d'énergie se traduit, sur le thermogramme, par un pic ou une déformation endothermique
de la ligne de base. Cette réaction correspond à un changement d'état physique qui
se traduit dans le cas présent par un abaissement de viscosité, puis finalement,
par la fusion complète des grains.
[0051] L'on note également, que les pics sont d'une manière générale plus larges, ce qui
indique, que les réactions endothermiques interviennent d'une manière beaucoup plus
brutale et commencent à une température sensiblement plus basse.
[0052] Les courbes de refroidissement des poudres, après fusion, Figure II, montrent également
que dans le cas du mélange (2), le pic de solidification intervient pour une température
un peu inférieure (80° au lieu de 88°) par rapport à celle observée pour la poudre
Versamid 1655 (1).
[0053] La solidification, lors du refroidissement, après filmification de cette poudre
(2), intervient dans un temps d'autant plus court que la température atteinte lors
de son étalement est plus basse que celle nécessaire à l'étalement de la poudre (1).
[0054] La figure III est relative au produit Shering TP 1604, de structure voisine de celle
des autres produits, il se différencie par un thermogramme caractérisé par un pic
important dans la zone de fusion, ce qui indique une structure cristalline plus élaborée
que les autres produits.
[0055] Ce produit nouveau illustre bien le but de l'invention, car il met en évidence que
contrairement au fait communé ment admis, il n'est pas suffisant d'abaisser le point
de fusion (-25°) d'un produit et de diminuer (des 5/6èmes) sa viscosité pour obtenir
un meilleur rendement en thermogravure.
[0056] Dans le cas présent, sa vitesse de filmification est nettement inférieure aux autres
produits et sa résistance mécanique est également moins bonne. Ceci confirme clairement
l'intérêt des techniques exposées dans ce brevet, qui tendent à diminuer la cristallinité
des poudres élaborées pour permettre une absorption calorifique beaucoup plus importante
du produit à une température donnée, entrainant par là même une filmification beaucoup
plus rapide. De même, lors du refroidissement de la poudre fondue Shering TP 1604,
la surfusion est beaucoup plus importante que pour les autres poudres et la solidification
n'apparait que vers 45° centigrades impliquant un temps de refroidissement plus long,
indispensable pour éviter aux feuilles imprimées en relief de coller entre elles.
[0057] Par ailleurs, les thermogrammes Figure III 3A et 3B montrent qu'il est possible de
diminuer artificiellement la cristallinité d'un polymère par abaissement rapide de
sa température après fusion.
[0058] En cas de refroidissement rapide 3A, on constate par rapport à un refroidissement
lent 3B, un élargissement du pic et son déplacement vers les basses températures.
Cette technique de refroidissement rapide est utilisable pour tous les mélanges à
base de polymères et conduit également à des matériaux moins cristallins, présentant
un profil de filmification plus rapide. Cette technique s'adapte bien à la fabrication
de poudre à grains microsphériques qui peuvent être refroidis brutalement. L'économie
de temps réalisée artificiellement par cette manière de procéder s'ajoute aux autres
économies obtenues par les propriétés thermiques conférées au produit.
[0059] Le brevet anglais A 881.243 (Leslie Charles Ward) est relatif à une poudre de thermogravure
présentée sous forme microsphérique.
[0060] La méthode, telle que décrite dans ce brevet, présente de graves lacunes comblées
par les moyens retenus dans la présente invention. Ces microsphères s'obtiennent par
pulvérisation et ont des diamètres très réguliers définis par la viscosité du produit,
à l'état fondu, et à la vitesse de rotation du disque atomiseur Figure VII 29, ou
par la pression et le diamètre de la buse de pulvérisation. Cette particularité présente
un grave inconvénient pour le procédé de thermogravure, où il est indispensable pour
obtenir un taux de remplissage maximum en grains de la surface poudrée, de faire varier
en proportions et diamètres bien définis, les grains de poudre la recouvrant.
[0061] Comme le montre schématiquement la Figure V 4, 5 et 6, la répartition des microsphères
est assez anarchique et risque de laisser des vides importants entrainant principalement,
pour les microsphères de 150 à 300 microns, employés sur des surfaces en aplat, des
manques impossibles à bien combler et se traduisant par un aspect de surface présentant
des cratères incompatibles avec le but du procédé qui est d'apporter un effet décoratif
à l'impression. Le résultat est dans cette configuration moins bon qu'avec des poudres
obtenues par broyage Figure V 7.
[0062] Dans le cas de mélange de grains microshèriques de diamètre variable Figure V 8,
le résultat est sensiblement comparable à celui obtenu à partir de grains broyés Figure
VII, mais présente néanmoins l'avantage d'offrir un meilleur écoulement durant l'étalement
et de tendre à accélérer la formation du film.
[0063] La solution préférentielle retenue dans le cadre de l'invention consiste à effectuer
deux poudrages successifs de grains microsphèriques de l'imprimé, le premier Figure
VI 13A de grains du diamètre de base, déterminé en fonction de l'épaisseur du film
en relief choisi, le second poudrage 13 B à partir de grains de diamètre défini pour
combler, au mieux, les vides laissés par une distribution de poudre anarchique Figure
V 4, 5 et 6. Cette manière de procéder donne le meilleur résultat, car une très bonne
couverture en poudre évite une surfusion préjudiciable au support et économise du
temps durant la phase d'étalement.
[0064] Le double poudrage de l'imprimé est assuré en modifiant les systèmes de distribution
et recyclage de la poudre sur les machines de thermogravure. La Figure VI représente
un bloc de poudrage traditionnel sur lequel on a remplacé la trémie dans laquelle
est contenue la poudre, par une trémie 13 à double compartiment 13A et 13B et adjoint
une buse d'aspiration complémentaire 14 pour dépoussiérer la première tombée de poudre,
avant de procéder à la deuxième. Ceci est plus simple et moins onéreux que d'équiper
les machines de deux blocs de poudrage successifs et le résultat est le même.
[0065] Le fonctionnement de ces blocs de poudrage est décrit ci-dessous schématiquement,
en référence aux dessins annexés.
[0066] Un convoyeur d'amenage 12 Figure VI reçoit l'imprimé de la presse à imprimer et le
véhicule successivement sous la trémie 13 où il reçoit le premier poudrage du premier
compartiment 13A puis sous la buse de dépoussiérage annexe 14 qui récupère l'excédent
des grains non retenus par l'encre et les recycle par l'intermédiaire du cyclone 16.
L'imprimé passe ensuite sous le deuxième compartiment 13B de la trémie 13 où il reçoit
la poudre plus fine et enfin sous la buse de dépoussiérage principal 15 final, à double
rangée de molettes, la plus efficace, d'où l'imprimé ressort correctement dépoussiéré
en dehors des zones d'impression. Le cyclone 16 aspire les poudres des deux buses
d'aspiration 14 et 15 et les recycle jusqu' au redistributeur 17 qui les lâche au-dessus
d'un tamis vibrant 18 muni de trous permettant seulement le passage des grains fins
qui retombent dans le compartiment 13B de la trémie 13. Les gros grains, en fin de
tamis vibrant 18, tombent dans le compartiment 13A. L'imprimé poudré passe ensuite
à l'intérieur du four tunnel 19.
[0067] Les microsphères formant la poudre peuvent être obtenues de différentes manières,
soit en pulvérisant directement le produit à l'état liquide en sortie du mélangeur
par le principe connu de la tour d'atomisation Figure VII employée fréquemment dans
l'obtention de produits chimiques en poudre, soit directement en cour de fabrication
du produit par agitation et précipitation chimique.
[0068] A titre indicatif, un mode de réalisation préférentielle de l'invention est décrit
en référence aux dessins annexés.
[0069] La Figure VII représente une tour d'atomisation d'un modèle classique, schématiquement
représentée pour la compréhension. Une cuve de fusion 20 qui peut être remplacée
par le mélangeur lui-même, contient le produit 21 à atomiser qui est chauffé à l'aide
d'éléments 22 (ou tout autre méthode) et dont la température interne est détectée
à l'aide d'une sonde 23 reliée à un régulateur thermique 24. La cuve comporte un couvercle
25 muni d'un joint d'étanchéité 26 et d'un agitateur mélangeur 27. Une source d'azote
28 sous légère pression (environ 2 bars) a la double fonction d'éviter l'oxydation
du produit et de le pousser jusqu'au disque atomiseur 29. Une canalisation gainée
de ruban chauffant 30 véhicule le produit dont le débit est réglé au travers d'une
vanne 31 jusqu'au disque atomiseur 29. Une cuve d'atomisation 32 d'environ deux mètres
de diamètre, supporte le disque atomiseur 29 dont le diamètre est de 210 millimètres.
Sa vitesse de rotation de 15.000 tours minute est obtenue à l'aide d'un moto-multiplicateur
33. Sa vitesse périphérique est d'environ 165 mètres seconde pour un débit de poudre
à grains microsphériques d'environ 135 kilogrammes heure. Le produit poussé au travers
du disque atomiseur 29 est éjecté par la force centrifuge et les microsphères se forment
instantanément par le même phénomène physique que celui relevé lors de la formation
du film en relief sur l'imprimé. Le diamètre des microsphères de 30 à 500 microns
est réglé en ajustant la viscosité du produit en faisant varier sa température. Une
source d'air refroidi 34 maintient la température intérieure de la tour d'atomisation
à une température de l'ordre de 0 à 5° centigrades. Les grains formés se figent instantanément,
descendent vers le bas de la cuve et sont aspirés à l'aide de l'aspirateur 35 au travers
d'un cyclone séparateur 36. Un bac de réception 37 complète cet ensemble.
[0070] Le principe de pulvérisation par disque atomiseur à été retenu pour sa simplicité
de mise en oeuvre et le peu de pression qu'il réclame pour atomiser le produit.
[0071] D'autres méthodes sensiblement identiques sont employées pour aboutir à un résultat
similaire, où le disque atomiseur est remplacé par une buse au travers de laquelle
le produit est injecté sous pression.
[0072] Pour bien comprendre la fonction propre de chacun des constituants relatifs aux trois
formules données à titre d'exemple non limitatif, le rôle de chaque constituant est
décrit après chaque formule.
FORMULE 1: Alliage de trois polymères polyamides
[0073]
1 |
Résine polyamide Versamid 1655 |
27 % |
2 |
Résine polyamide dure |
13 % |
3 |
Résine polyamide souple, tenace à haut taux d'élongation |
11 % |
4 |
Cire stéarilamide 80 |
15 % |
5 |
Cire stéarilamide 140 |
7 % |
6 |
Suif hydrogéné |
12 % |
7 |
Soja hydrogéné pur |
11 % |
8 |
Acétanilide |
0,5 % |
9 |
Triméthylol propane |
0,3 % |
10 |
Triphényl phosphate |
0,3 % |
11 |
Acide gras amide |
0,1 à 0,3 % |
12 |
Plastifiant |
0,5 à 2 % |
13 |
Antistatique Facultatif |
2 % |
14 |
Antioxydant |
0,05 % |
15 |
Bleu azurant |
0,05 % |
1 - Résine polyamide 1655:
[0074] point de fusion 110- 125° centigrades (bille anneau)
viscosité à 160° centigrades 3 à 4, 5 poises
apporte globalement des caractéristiques générales intéressantes par sa longueur de
chaine.
2 - Résine polyamide dure:
[0075] point de fusion 108° centigrades (bille anneau)
viscosité à 160° centigrades 18 poises
donne à l'alliage et au produit fini des caractéristiques mécaniques
3 - Résine polyamide souple:
[0076] point de fusion 114° centigrades (bille anneau)
viscosité à 160° centigrades 92 poises
élongation 450 %
apporte au produit fini de la souplesse, du corné, de la résistance mécanique et surtout
évite, même dans une formule hyperfusible, une chute de viscosité trop importante
entrainant l'absorption du film par le support poreux.
4 - Cire stéarilamide 80
[0077] point de fusion 80° centigrades (bille anneau)
améliore les propriétés thermiques et le dépolissage en surface.
5 - Cire stéarilamide 140
[0078] point de fusion 140° centigrades (bille anneau)
donne les mêmes propriétés que 4 et permet en plus de régler le point de fusion et
d'améliorer la dureté et le glissant du film.
6 - Suif hydrogéné
[0079] améliore les propriétés thermiques et donne une bonne compatibilité avec les encres
d'imprimerie et amène un meilleur accrochage du film.
7 - Soja hydrogéné pur
[0080] améliore les caractéristiques thermiques et concourt au réglage de la viscosité du
produit.
8 - Acétanilide
[0081] éclaircit sensiblement la couleur du produit et le fluidifie.
9 - Triméthilol propane
[0082] accélère la formation du film.
10 - Triphényl phosphate
[0083] accélère la formation du film et l'assouplit.
11 - Acide gras amide
[0084] remonte en surface lors de la formation du film et lui confère des propriétés glissantes
pour éviter le dépolissage.
12 - Plastifiant
[0085] à base de sulfonamide apporte de la souplesse et un bon accrochage du film sur l'encre.
13 - Antistatique type cationique
[0086] amène des propriétés conductrices pour éviter l'électricité statique.
14 - Antioxydant traditionnel
15 - Azurant classique
[0088] améliore la transparence du film.
[0089] Les produits 7, 8, 9, 10 ont une compatibilité relative avec la résine de base et
apportent, lors de la fusion du film, une bonne mobilité moléculaire tendant à accélérer
son processus de formation. L'ensemble des adjuvants ajouté à l'alliage des résines
de base est sensiblement trois fois moins cher que celles-ci et permet de réduire
d'une façon importante le prix de revient du produit fini. Par ailleurs, le choix
des adjuvants permet également, par la couleur très claire qu'il apporte à la masse,
de réduire le prix des résines de base en partant, pour leur fabrication, de diacides
gras plus colorés et dont le prix sera de ce fait, inférieur de plus de 40%.
[0090] Pour certains produits destinés par exemple aux cartonnages, l'incorporation dans
les résines de base de 30 à 40% de collophane de synthèse diminue également leur prix.
FORMULE 2 Alliage de deux polymères polyamides
[0091]
1 |
Résine polyamide dure |
28 % |
2 |
Résine polyamide souple |
18 % |
3 |
Cire stéarilamide 80 |
16 % |
4 |
Cire stéarilamide 140 |
12 % |
5 |
Suif hydrogéné |
8 % |
6 |
Soja hydrogéné pur |
7 % |
7 |
Stéarone (diheptadicylcétone) 88° |
8,5 % |
8 |
Acétanilide |
0,3 % |
9 |
Triméthylol propane |
0,3 % |
10 |
Triphényl phosphate |
0,3 % |
11 |
Acide gras amide |
0,1 % |
12 |
Plastifiant |
0,5 à 1 % |
[0092] A l'exception des proportions et du diheptadicylcétone dont le point de fusion à
88° centigrades intervient comme régulateur thermique et fluidifiant de l'ensemble,
les autres composants sont les mêmes.
FORMULE 3: Un seul polymère polyamide
[0093]
1 |
Résine polyamide 185° |
64 % |
|
Viscosité à 160° centigrades 22 poises |
|
2 |
Cire stéarilamide 140 |
18 % |
3 |
Triméthylol propane |
1 % |
4 |
Phénacétine 137° |
6 % |
5 |
Phénacétamide 158° |
10 % |
6 |
Antistatique |
1 % |
[0094] La résine polyamide employée dans cette formule à pratiquement le point de fusion
le plus élevé, 185°, qu'il est raisonnablement possible d'obtenir dans ce type de
produit.
[0095] Les autres produits ont pour but d'abaisser sa viscosité et de lui permettre, dans
un temps suffisamment court pour éviter de bruler l'imprimé, d'être filmogène, sans
être obligé de le surchauffer.
[0096] Il est bien évident que partant du procédé et des moyens décrits dans la présente
invention, toutes sortes de produits peuvent être formulés en fonction de leur destination
et des facilités d'approvisionnement selon les régions du globe où les produits sont
réalisés. Par ailleurs, des recherches et essais de laboratoire actuellement en cours
nous permettent d'affirmer que le temps de formation du film peut être encore réduit
en incorporant des produits sublimables dans la masse, disparaissant lors de la formation
du film et entrainant artificiellement, sans modifier les caractéristiques du produit,
une accélération de la filmidification.
[0097] Différents procédés utilisent la thermogravure pour obtenir une impression en relief
dont ils servent pour retenir par transfert à chaud par exemple un film de dorure.
Il est bien évident que le procédé décrit dans ce brevet s'applique également pour
ce type de poudre.