[0001] La présente invention a pour objet un intensificateur d'images radiologiques, en
particulier du type de ceux utilisés dans le domaine médical, soit en radioscopie
directe, soit en radiologie avec traitement numérisé du signal représentatif de l'image.
Elle concerne plus particulièrement un dispositif de correction de la distorsion apportée
à l'image relevée avec de tels appareils.
[0002] Un intensificateur d'images radiologiques est destiné à recevoir un rayonnement X
de faible puissance et à transformer ce rayonnement X en un rayonnement lumineux plus
puissant, plus facilement détectable par un moyen de visualisation, en particulier
par une caméra. La raison de la faiblesse du rayonnement X reçu est à rechercher dans
le souci de protéger, dans le domaine médical, les patients soumis à des examens avec
de tels rayonnements X. En particulier ceci se présente lorsque ces examens sont longs,
comme c'est le cas des traitements avec numérisation des informations d'images, ou
comme cela pourra être le cas pour une future génération de tomodensitomètres où l'organe
de détection sera justement un tel intensificateur d'images radiologiques.
[0003] Un intensificateur d'images comporte essentiellement une dalle de conversion pour
convertir un rayonnement X reçu en un rayonnement lumineux susceptible d'attaquer
une photocathode placée en vis à vis de cette dalle. La transformation rayonnement
X-rayonnement lumineux est obtenue d'une manière connue en munissant la dalle de
cristaux d'iodure de césium. Sous l'effet de l'illumination, des photoélectrons sont
arrachés de la photocathode et se déplacent en direction d'un écran. Ce déplacement
vers l'écran est soumis aux effets d'une optique électronique. Cette optique tend
à ce que les impacts des photoélectrons sur l'écran correspondent au lieu de la photocathode
d'où ils ont été émis. L'écran est lui-même d'un type particulier : il réémet une
image lumineuse représentative de l'image électronique transportée par les électrons,
elle même représentative de l'image de rayonnement X. Cette image lumineuse peut alors
être détectée par un moyen de visualisation quelconque, en particulier par une cible
d'une caméra classique, de manière à être visualisée sur un dispositif de visualisation,
en particulier un dispositif de type moniteur de télévision. Cette image lumineuse
s'écrit sur une face en regard de la cible tandis qu'un pinceau de lecture de la cible
lit sur l'autre face l'image écrite.
[0004] Une telle chaîne de visualisation présente un inconvénient important : l'image révélée
est une image distordue géométriquement par rapport à l'image de rayons X qui en est
l'origine. Cette distorsion se produit essentiellement entre la photocathode excitée
par les photons émanant de la dalle de conversion et l'écran qui reçoit le rayonnement
électronique émis par la photocathode. En effet, pendant leur transit, les photoélectrons
sont soumis à des effets perturbateurs, notamment à des effets magnétiques dus au
champ magnétique terrestre. Si tous les photoélectrons pendant ce transit étaient
affectés par un même type de perturbation, il suffirait de corriger à un endroit quelconque
de la chaîne d'image l'action de ces perturbations pour ne pas en être gêné. Malheureusement
la sensibilité de ces photoélectrons est forte et l'inhomogénéité du champ magnétique
sur leur lieu de passage est alors telle qu'il en résulte une distorsion dans l'image
électronique projetée sur l'écran. Pour rendre plus concrets les effets d'une telle
distorsion, on peut dire que l'image d'une droite interposée entre un tube à rayons
X et un tel intensificateur d'images sera une droite dans l'image des rayons X qui
excitent la dalle, sera une droite dans l'image photonique qui attaque la photocathode,
sera une droite dans l'image électronique qui quitte cette photocathode, mais ne sera
plus une droite dans l'image électronique qui vient s'afficher sur l'écran. Par conséquent,
elle ne pourra plus être une droite dans l'image lumineuse produite par cet écran.
Le dispositif de visualisation que l'on place en aval révèle alors en quelque sorte
le résultat de la distorsion due à l'inhomogénéité du champ magnétique terrestre dans
l'espace traversé par l'image électronique.
[0005] Jusqu'à présent, ce type d'inconvénient avait pu être négligé du fait que les images
que l'on cherchait à produire étaient essentiellement qualitatives et qu'on se préoccupait
peu de leur contenu quantitatif : de la justesse des contours des objets révélés.
Cependant, actuellement, avec le développement des techniques, on cherche de plus
en plus à utiliser de telles images d'une manière quantitative. Par exemple, on peut
vouloir réaliser des prothèses à partir des images obtenues et il est alors intolérable
de disposer d'images faussées. Par ailleurs, dans le contrôle industriel, ce type
de défaut entraîne l'impossibilité d'utiliser facilement de tels intensificateurs
d'images en métrologie. De même, avec des futures tomodensitomêtres, cette altération
empêchera une reconstruction correcte des images de coupes acquises simultanément.
[0006] Il a été préconisé, pour remédier à ces inconvénients, diverses solutions tendant
essentiellement à modifier le champ magnétique perturbateur. Dans une première famille
de solutions on enveloppe le tube intensificateur d'images d'un blindage magnétique.
Ce blindage canalise les lignes de champ magnétique et réduit les effets de la distorsion.
Cependant, pour des questions d'absorption radiologique il n'est pas possible de placer
un tel blindage au-dessus et à proximité de la face externe de la dalle de conversion.
En conséquence à proximité de cette dalle les distorsions magnétiques continuent d'exister.
Malheureusement, justement à proximité de cette dalle, les électrons arrachés à la
photocathode sont encore à des vitesses très faibles. Ils sont par conséquent très
sensibles à cet endroit à toutes les perturbations magnétiques.
[0007] Il a par ailleurs été préconisé, dans un même esprit que celui qui avait conduit
a utiliser des blindages, de placer à proximité de la dalle de conversion une bobine
de correction du champ magnétique. Cette bobine est bobinée sur le pourtour de la
dalle. Dans une demande de brevet français n° 88 04071 déposée le 29 mars 1988, il
a même été proposé d'asservir le courant qui parcourerait cette bobine à une mesure
de la composante du champ magnétique co-linéaire à l'axe principal du tube intensificateur
d'images.
[0008] Il pourrait étre envisageable de généraliser cette dernière technique à la mesure
des composantes transverses du champ magnétique perturbateur de manière à en compenser
les effets. Cette solution n'est cependant pas envisageable car les bobines de correction
ne produisent pas des champs magnétiques de correction indépendents les uns des autres.
Ces bobines réagissent l'une sur l'autre de telle sorte que la correction globale
devient rapidement inextricable. Cependant, la nécessité de prendre en compte les
distorsions apportées par les composantes transverses du champ magnétique devient
cruciale dans la mesure où on veut utiliser les tubes intensificateurs d'images à
des fins de morphométrie. Il peut par ailleurs être envisageable d'acquérir une image
typique, distordue par les perturbations, et d'en déduire des corrections à appliquer
à des images normales, acquises dans des mêmes conditions que l'acquisition de l'image
typique. La correction de la distorsion dans ces images normales, basée sur des algorithmes
mathématiques mis en oeuvre par des programmes de traitement sur ordinateur montre
ses limites quand le volume des informations à traiter devient important. En effet,
ces informations de distorsion sont liées pour l'essentiel à la position du tube intensificateur
d'images dans l'espace au moment où il reçoit, à travers un objet à radiographier,
un rayonnement X à mesurer. D'une part la multitude des positions possibles d'un tel
tube intensificateur d'images rend très encombrante la mise en mémoire de ces informations
de correction. D'autre part l'application des corrections calculées aux images normales,
nécessitant la mise en oeuvre des algorithmes bilinéaires (avec des multiplications)
est longue à traiter si le nombre de bits de correction est important. Une des solutions
visant à réduire la lourdeur d'exécution de tels calculs consiste à limiter les grandeurs
correctrices à prendre en compte. En définitive on cherche à limiter le nombre de
bits de calcul. Si on considère que la correction logicielle a pour résultat la correction
fine de la distorsion de l'image, il est nécessaire d'obtenir une correction grossière
de cette distorsion par d'autres moyens.
[0009] La présente invention a pour objet de remédier à ces inconvénients en proposant une
solution simple, ne faisant pas intervenir d'arrangements complexes de bobines de
correction, mais contribuant à réduire d'une manière significative le nombre de bits
de traitement à gérer. L'invention part de la constatation suivante que les composantes
transversales perturbatrices du champ magnétique ont des effets transversaux dans
l'image créée. Plutôt que de chercher alors à contrarier les effets magnétiques perturbateurs
du champ, dans leur distorsion d'écriture sur la cible de la caméra, on se contente
de mesurer l'existence de ces composantes perturbatrices et d'en tenir compte pour
organiser la lecture de cette cible de la caméra. En particulier avec les commandes
de balayage horizontal et de balayage vertical du pinceau de lecture de la cible de
cette caméra, on peut tenir compte du décalage à l'origine ainsi qu'éventuellement
des modifications de dynamique d'exploration de la cible en fonction des mesures de
ces composantes perturbatrices.
[0010] L'invention a donc pour objet un tube intensificateur d'images radiologiques comportant
- une dalle de conversion pour convertir un rayonnement X en un rayonnement électronique,
- un écran pour convertir le rayonnement électronique en un rayonnement lumineux,
- une caméra munie d'une cible pour détecter ce rayonnement lumineux,
- et un circuit pour compenser les effets de distorsion dus aux perturbations magnétiques,
caractérisé en ce que ce circuit comporte :
- un circuit de réglage du mode de lecture de la cible de la caméra en fonction d'une
mesure de la distorsion magnétique.
[0011] L'invention sera mieux comprise à la lecture de la description qui suit et à l'examen
de la figure qui l'accompagne. Celles-ci ne sont données qu'à titre indicatif et nullement
limitatif de l'invention.
[0012] La figure 1 unique montre un tube intensificateur d'images radiologiques muni du
dispositif de l'invention. Dans cette figure un tube intensificateur d'images 1 comporte
une dalle de conversion 2 pour convertir un rayonnement X incident 3 en un rayonnement
électronique 4. Un écran 5 reçoit le rayonnement électronique 4 et le transforme en
un rayonnement lumineux 6 détectable par une cible 7 d'une caméra 8. Un objectif primaire
9 permet de renvoyer à l'infini l'image formée sur l'écran 5. L'objectif secondaire
12 forme, à partir de l'image à l'infini, une image réelle sur la cible 7 d'un tube
analyseur 10. Entre les deux objectifs 9 et 12, on interpose un diaphragme 36 permettant
de régler l'intensité lumineuse arrivant sur le tube analyseur 10.
[0013] La caméra comporte un bloc de déflexion comportant un enroulement de déflexion verticale
17 et un enroulement de déflexion horizontale 16. Ces déflecteurs servent à balayer
la cible du tube analyseur au moyen d'un pinceau électronique. Le circuit de déflexion
horizontale reçoit un signal BH de balayage horizontal, et le circuit de déflexion
verticale reçoit un signal BV de balayage vertical. Le tube 1 comporte par ailleurs
d'une manière classique un blindage magnétique 13 qui l'enveloppe, ainsi qu'une bobine
14 de correction de la composante orientée selon l'axe principal 15 du champ magnétique
à proximité de la face d'entrée du tube 1, là où se trouve la dalle de conversion
2.
[0014] L'invention comporte essentiellement des moyens pour mesurer les composantes transverses
du champ magnétique perturbateur à proximité du tube, ainsi qu'un circuit de correction
de la déviation du pinceau de lecture de la cible 7 en fonction de ces mesures. D'autres
signaux, notamment d'extinction du faisceau de balayage de la cible pendant les retours
de balayage sont aussi présents. Avec leur circuit d'application ils ne sont pas représentés
car ils n'interfèrent pas dans l'invention. Dans une application préférée, les corrections
appliquées en fonction des mesures des perturbations horizontales et verticales sont
prises en compte sous la forme de décalages à l'origine des balayages respectivement
horizontaux et verticaux incriminés. Dans ce but, des amplificateurs opérationnels
18 et 19 montés avec des résistances en circuits additionneurs sont respectivement
prévus pour additionner des signaux H de décalage horizontal aux signaux BH de balayage
horizontal, et des signaux V de décalage vertical aux signaux BV de balayage vertical.
[0015] L'obtention des signaux H et V représentatifs des décalages à appliquer correspondant
aux perturbations magnétiques, est avantageusement réalisée par des sondes de type
à effet HALL comme la sonde 20. Ces sondes se présentent sous une forme parallélépipédique
et sont parcourues, entre deux faces opposées 21 et 22, par un courant I de polarisation
fourni par un générateur non représenté. Soumises à une induction extérieure

(qui s'éloigne du plan de la figure comme le montre l'empennage de flèche) perpendiculaire
au sens de passage du courant I, ces sondes développent une différence de potentiel
entre les autres faces du parallélépipède perpendiculaires à ce champ. Cette différence
de potentiel, est proportionnelle à l'amplitude de la composante B mesurée. Cette
différence de potentiel est détectée et, éventuellement après passage dans un amplificateur
de correction 23, est appliquée comme signal représentatif de la perturbation mesurée
au circuit de décalage comportant les amplificateurs opérationnels respectivement
18 et 19. De manière à tenir compte des dispersions de fabrication des sondes telles
que 20, et aussi des différences de la valeur du champ mesurée de part et d'autre
de la dalle 2 de conversion, il est préférable d'apparier les sondes. Ainsi, la sonde
22 est appariées avec une sonde 24 , le signal délivré par ces deux sondes étant combiné
dans l'amplificateur 23.
[0016] Plutôt que d'appliquer directement les signaux mesurés H et V dans les circuits de
décalage, il peut être prévu un circuit 25 de changement d'axe où, tel que cela est
indiqué en tirets, le signal H est appliqué à titre de correction de décalage du balayage
vertical, tandis que le signal V serait appliqué à titre de correction du balayage
horizontal. Ce circuit 25 peut notamment se justifier lorsque pour des raisons de
fabrication, il peut être nécessaire de modifier au dernier moment la position de
l'écran intensificateur d'images 1 par rapport à la caméra 8. Le circuit 25 peut néanmoins
avoir un autre intérêt, celui de permettre de tenir compte de corrections gauches.
Dans une réalisation plus complexe, les signaux H et V sont transformés en des signaux
H′ et V′ tels que
H′ = aH + bV
V′ = a′H + b′V
avec a² + b² = 1
et a′² + b′² = 1
Ceci revient à faire un changement d'axe sur les corrections à attribuer et permet
en définitive de tenir compte de toutes les situations : notamment des diverses positions
que peut occuper la caméra par rapport au tube intensificateur d'images.
[0017] En outre, pour corriger la dynamique, il est possible d'introduire sur chacune des
voies H et V un circuit 26 permettant de corriger le décalage à l'origine en fonction
de la position en balayage du pinceau de lecture de la cible. Bien que dans une application
préférée le circuit 26 sera omis, ce circuit 26 montre qu'il est possible d'obtenir
une correction de dynamique (d'ordre un ou plus) de la dynamique de lecture. Le circuit
26 fournit un décalage à l'origine variable en fonction du temps. Ce circuit 26 peut
en mode numérique être constitué d'un ensemble de registres mémoires préprogrammés.
Bien entendu le circuit 26 comporte une entrée 27 de remise à zéro pour se synchroniser
avec le signal de balayage considéré.
[0018] Dans une application préférée et compte tenu des questions d'encombrement, les sondes
à effet HALL seront groupées en un montage de type cubique (cube à six faces : une
sonde sur chaque face) de manière à prendre en considération par un dispositif compact
les trois composantes perturbatrices du champ magnétique. De manière préférée le dispositif
cubique 28 sera même placé à l'arrière et sur l'axe 15 du tube 1.
[0019] Un moniteur de visualisation 29 permet une fois que les corrections sont effectuées
de représenter, correctement centrées et en respectant les dimensions réelles, des
images acquises pendant une expérience de radiologie. Cette image visualisée ou même
mise en mémoire peut être utilisée à des fins de morphométrie ou de reconstruction
d'images tomodensitométriques.
1 - Tube (1) intensificateur d'images radiologiques comportant
- une dalle (2) de conversion pour convertir un rayonnement X (3) en un rayonnement
électronique (4),
- un écran (5) pour convertir le rayonnement électronique en un rayonnement lumineux
(6),
- une caméra (8) munie d'une cible (7) pour détecter le rayonnement lumineux,
- et un circuit (18-19) pour compenser les effets de distorsion de l'image dus aux
perturbations magnétiques, caractérisé en ce que ce circuit comporte
- un circuit (18-19) de réglage du mode de lecture (10) de la cible de la caméra en
fonction d'une mesure (18-24) de la distorsion magnétique.
2 - Circuit selon la revendication 1 caractérisé en ce que le circuit de réglage comporte
des sondes (20) à effet HALL.
3 - Tube selon la revendication 2 caractérisé en ce que les sondes (28) sont placées
dans l'axe (15) du tube.
4 - Tube selon la revendication 2 ou la revendication 3 caractérisé en ce que les
sondes sont appariées (20-24).
5 - Tube selon l'une quelconque des revendications 2 à 3 caractérisé en ce que les
sondes sont montées en cube (28).
6 - Tube selon l'une quelconque des revendications 2 à 5 caractérisé en ce que les
sondes sont montées contre une bobine (14) de correction des effets de la composante
longitudinale du champ magnétique perturbateur.
7 - Tube selon l'une quelconque des revendications 1 à 6 caractérisé en ce que le
circuit de réglage comporte un circuit (25) pour combiner les mesures des effets des
différentes composantes magnétiques perturbatrices.
8 - Tube selon la revendication 7 caractérisé en ce que le circuit pour combiner comporte
un circuit pour effectuer un changement d'axe de directions de correction.
9 - Tube selon la revendication 7 caractérisé en ce que les moyens pour combiner comportent
un circuit (26) pour modifier le mode de balayage en fonction de la dynamique de la
distorsion.