[0001] La présente invention se rapporte aux fusées pour engins volants notamment aux munitions
sol-sol ou air-sol ; elle concerne, plus précisément une fusée électrique comprenant
des éléments d'alimentation, d'armement, de sécurité, de mise à feu et d'amorçage
dont la constitution, le positionnement ainsi que le fonctionnement permettent d'améliorer
la fabrication, le contrôle, la sûreté de fonctionnement et la sécurité.
[0002] Une fusée électrique pour engins volants, telle qu'une bombe d'aviation ou un projectile
de mortier, a pour fonction d'armer le projectile dans un délai prédéterminé suivant
l'instant de largage, puis de générer un ordre de mise à feu à proximité ou au contact
de l'objet visé. Les fusées conventionnelles comportent différentes parties, généralement
au nombre de six, à savoir : le support de la fusée, l'alimentation, le dispositif
de sécurité et d'armement, le générateur d'ordre de mise à feu, le dispositif de mise
à feu et la chaîne d'amorçage. Ces fusées exigent des précautions de sécurité. En
effet, l'utilisation conventionnelle d'une charge pyrotechnique primaire sensible
dans la chaîne d'amorçage, notamment au niveau du détonateur, implique une sensibilité
de la fusée aux effets des chocs, vibrations, variations thermiques, rayonnements
radioélectriques et ionisants. Cette sensibilité est présente dans toutes les phases
d'emploi de la fusée ; par exemple, au cours de la fabrication de la fusée, on est
obligé de prendre certaines précautions, notamment en ce qui concerne l'assemblage
et les contrôles des éléments de la chaîne d'amorçage, qui contraignent la production
en grandes séries de cette fusée. De plus, l'utilisation d'une charge pyrotechnique
primaire sensible dans une chaîne d'amorçage, oblige le constructeur à déterminer
et à réaliser une architecture de la fusée comportant des éléments de protections
renforcées contre les environnements accidentels tels que, par exemple, l'incendie
en soute où le choc résultant de "la double alimentation". Ces protections renforcées
semblent difficiles à élaborer, et augmentent le coût de la fusée.
[0003] Le but principal de l'invention est d'utiliser une chaîne d'amorçage sans composition
pyrotechnique primaire sensible éliminant les difficultés énoncées précédemment.
[0004] L'objet de l'invention est une fusée électrique caractérisée en ce qu'elle comporte
un support à l'intérieur duquel est disposé un générateur d'ordre de mise à feu relié
à des moyens de mise à feu déclenchant une chaîne d'amorçage ne comportant que des
compositions pyrotechniques secondaire et dont le détonateur est à couche projetée
; le générateur et les moyens de mise à feu étant alimentés et rendus actifs par des
moyens d'alimentation commandés par des moyens de sécurité et d'armement.
[0005] L'invention sera mieux comprise et d'autres détails apparaîtront à l'aide de la description
ci-dessus et de la figure l'accompagnant, celle-ci représentant un exemple de réalisation
d'une fusée électrique selon l'invention.
[0006] La fusée électrique 1 est constituée de différents modules :
[0007] . Tout d'abord, pour disposer les différents éléments contenus à l'intérieur de la
fusée, il est nécessaire d'utiliser un support 1 représenté par des lignes hachurées
; ce support 1 est composé de plusieurs parties parmi lesquelles on trouve des moyens
d'étanchéité 2 protégeant la chaîne d'amorçage, constituée des éléments 3,4 et 5,
contre les effets d'une possible double alimentation et un couvercle 6 du relais renforçateur
5 qui protège la chaîne d'amorçage pour les mêmes raisons que celles évoquées précédemment.
L'amorçage du relais renforçateur 5 à travers le couvercle 6 est possible grâce, par
exemple, à l'architecture particulière, par exemple, en forme de charge creuse, du
fond du détonateur 4.
[0008] . Ensuite, il existe les moyens d'alimentation électrique 7,8 et 9 permettant le
fonctionnement des générateurs d'ordre de mise à feu 10 et des moyens de mise à feu
représentés par des ronds sur la figure et constitués d'un normalisateur 11, d'un
commutateur de décharge 12, d'une capacité réservoir 13, d'un sélecteur de commutation
14 et d'un axe 15. Le moyen d'alimentation 8 est une alimentation régulée du générateur
d'ordre de mise à feu proximétrique 10. Le moyen d'alimentation 9 est un dispositif
de conversion basse tension/haute tension pour les moyens de mise à feu. Le moyen
d'alimentation 7 est un turbo-alternateur permettant de tester par son fonctionnement,
une des conditions d'armement ; ce turbo-alternateur 7 est muni d'une turbine 16 qui
est entraînée par le courant d'air admis, après le décoiffement de la fusée, dans
un canal axial 17 de celle-ci. L'agencement des moyens d'alimentation a été réalisé,
de manière que, avant armement complet, il n'y ait pas d'énergie potentielle à bord
de la fusée capable d'alimenter les moyens de mise à feu composés des éléments 11,
12, 13 et 15 qui seront décrit ultérieurement et que l'alimentation des moyens de
mise à feu ne soit possible que par les moyens de sécurité et d'armement 18,19, 20,21
et 22 et ce, du fait d'une mise en oeuvre complète et normale de la munition.
[0009] . D'autre part la fusée comporte un générateur d'ordre de mise à feu 10 ; ce générateur
peut être, par exemple, un détecteur d'impact rasant, un proximètre, un chronomètre,
un magnétomètre. La liste des différents générateurs que l'on peut utiliser pour servir
de générateur d'ordre de mise à feu n'est pas limitative. En effet, il se peut, pour
les besoins de la cause, que l'on soit amené à effectuer des combinaisons de différents
générateurs pour obtenir un générateur d'ordre de mise à feu avec des caractéristiques
recherchées.
[0010] . En ce qui concerne les moyens de mise à feu constituant un module important de
la fusée, ils se composent d'une normalisateur 11 qui réceptionne l'ordre émis par
le générateur de mise à feu 10, d'un commutateur de décharge 12 de l'énergie de mise
à feu chargée dans la capacité réservoir 13 ; ce commutateur 12 peut être, par exemple,
à moteur pyrotechnique en agissant par percement du diélectrique solide séparant des
électrodes principales du circuit de décharge, le choix du commutateur 12 étant fonction
du délai de fonctionnement par rapport au générateur de mise à feu 10 utilisé. La
capacité réservoir 13 installée, par exemple, à plat à l'intérieur de la fusée est
un élément composant la charge de la mise à feu ; il en est de même pour le sélecteur
de commutateur 14 qui définit le mode de fonctionnement de la fusée ; ce sélecteur
de commutation 14 permet de prendre, par exemple, deux options différentes :
- soit l'option "proximité"
- soit l'option "impact".
[0011] Dans un cas comme dans l'autre les modules 12 et 15 ne sont pas tous les deux utilisés.
Pour une option choisie, par exemple, l'option "impact", l'effet du commutateur de
décharge 12 est remplacé par l'axe 15, du turbo-alternateur 7, cet axe étant en liaison
avec la turbine 16 du turbo- alternateur 7. Les moyens de mise à feu doivent être
également adaptés au détonateur représenté par les éléments 3 et 4 et décrit ultérieurement,
notamment, en ce qui concerne la puissance qu'exige l'excitation du détonateur.
[0012] . L'élément principal de l'invention étant les constituants pyrotechniques de la
chaîne d'amorçage représentés par les éléments 3,4 et 5, nous nous proposons de décrire
la structure de celle-ci. La chaîne d'amorçage comporte un détonateur représenté par
les éléments 3 et 4 ; ce détonateur (3 et 4), comportant des charges pyrotechniques
primaires sensibles, dans le cas conventionnel, est, dans notre cas, composé de charges
pyrotechniques exclusivement secondaires pour améliorer et simplifier, en évitant
tout désalignement de la chaîne d'amorçage, les systèmes de sécurité élaborés pour
la cause ; ces charges pyrotechniques secondaires sont typiquement les charges explosives
permis par la liste citée dans le Military Standard 1316 C du 3/1/1984, paragraphes
431 et suivants. Le détonateur 3 et 4 est, par exemple, un détonateur à couche projetée.
La disposition de ce détonateur 3 et 4 à l'intérieur de la fusée, a été définie pour
permettre de renforcer l'immunité à l'effet de la double alimentation, c'est pourquoi,
des moyens d'étanchéité 2 et un couvercle 6 ont été disposés de la sorte dans cette
fusée. La forme du détonateur 3 et 4 a été réalisée de manière à ce que le fond du
détonateur 4 ait une architecture particulière, par exemple, en forme de charge creuse,
permettant l'amorçage de l'élément suivant de la chaîne d'amorçage, à savoir le relais
renforçateur 5, à travers le couvercle 6. Le relais renforçateur 5 transmet la détonation,
par exemple, à la charge d'un projectile la structure interne de cette charge est
indépendante des choix préalablement établis, elle peut être, par exemple, explosive
ou incendiaire.
[0013] . Comme déjà mentionné dans un paragraphe précédent, nous allons évoquer les moyens
de sécurité et d'armement 18,19,20,21 et 22 figurant à l'intérieur de la fusée. Le
rôle de ce module est, d'une part d'assurer que l'armement de la fusée n'est pas possible
tant que le module ne constate pas lui-même que la mise en oeuvre de la munition est
effectuée complètement et normalement. Pour cela on utilise, par exemple, un accéléromètre
19 qui teste l'accélération axiale dans l'espace 23. Le rôle de ce module est, d'autre
part, d'armer la fusée en supprimant la sécurité c'est-à-dire en mettant les moyens
de mise à feu en fonctionnement grâce à son alimentation ; pour réaliser cela, on
utilise, par exemple, un contrôleur de fonctionnement 20, qui, par l'intermédiaire
d'un engrenage 21, est en relation avec l'axe 15 du turbo-alternateur 7 permettant,
lorsque les relais 22 établissent la liaison électrique 24 entre le convertisseur
basse tension-haute tension 9 et le turbo-alternateur 7, l'alimentation des moyens
de mise à feu. L'accéléromètre 19 est mis en oeuvre, par exemple, par un verrou transversal
18 qui teste la suppression de la sécurité de stockage c'est-à-dire le décoiffement
de la fusée.
[0014] Afin de mieux comprendre l'articulation des différents modules à l'intérieur de la
fusée, une explication du fonctionnement global de la fusée va être donnée. Pendant
toutes les opérations de manipulation, par exemple, le stockage ou le transport, la
fusée est équipée d'une coiffe évitant aux différents modules de se mettre en fonctionnement.
Avant la phase d'utilisation, on retire la coiffe de la fusée qui autorise, dans un
premier temps, la libre circulation de l'air à l'intérieur de la fusée provoquant,
lorsque la fusée est animée d'un mouvement, la mise en marche du turbo-alternateur
7 par l'intermédiaire de la turbine 16 et qui, dans un deuxième temps, permet le fonctionnement
de l'accéléromètre 19 grâce au verrou transversal 18 qui la libère. La turbine 16
du turbo-alternateur permet, d'une part, d'emmagasiner de l'énergie à l'intérieur
de la capacité réservoir 13 et, d'autre part, par l'intermédiaire de l'axe 15, elle
entraîne un engrenage 21 qui transmet à l'élément 20 un mouvement de translation vers
le bas, obligeant le relais 22 à venir au contact de l'élément 25 et ceci, à condition
que toutes les phases du lancement et du vol se soient bien déroulées. Pendant ce
temps, l'accéléromètre 19 teste l'accélération axiale dans l'espace 23 jusqu'à ce
que l'on obtienne une valeur désirée. A cet instant, l'autre relais 22 vient en appui
sur l'élément 26 et la liaison électrique 24, entre le turbo-alternateur 7 et le convertisseur
9 Basse-tension-Haute-tension, est réalisée. Une manipulation, à ne pas oublier avant
la phase d'utilisation, est le positionnement du sélecteur de commutation 14 qui détermine
le mode de fonctionnement de la fusée. Grâce à ce sélecteur 14, on utilise, soit l'élément
12 ou soit l'élément 15, pour activer l'énergie de mise à feu située dans la capacité
réservoir 13 ; cette énergie déclenche le détonateur 3 et 4 qui, grâce à une architecture
particulière, amorce un relais renforçateur 5 lequel transmet la détonation à la charge
en présence. Une telle fusée, selon l'invention, convient pour des projectiles de
mortiers lancés par des tubes lisses ou rayés et il est aussi envisageable d'utiliser
ce type de fusée en continuant à ne pas se servir de composition pyrotechnique primaire,
par exemple, dans l'allumage de projectiles éclairants.
1. Fusée électrique, caractérisée en ce qu'elle comporte un support (1) à l'intérieur
duquel est disposé un générateur d'ordre de mise à feu (10) relié à des moyens de
mise à feu (11, 12, 13 et 15) déclenchant une chaîne d'amorçage (3, 4, 5) ne comportant
que des compositions pyrotechniques secondaire et dont le détonateur (3, 4) est à
couche projetée ; le générateur (10) et les moyens de mise à feu (11, 12, 13 et 15)
étant alimentés et rendus actifs par des moyens d'alimentation (7, 8, 9) commandés
par des moyens de sécurité et d'armement.
2. Fusée électrique selon la revendication 1, caractérisée en ce que les éléments
(3, 4, 5) de la chaîne d'amorçage sont alignés.
3. Fusée électrique selon la revendication 1, caractérisée en ce qu'une commutation
d'une énergie de mise à feu dans le détonateur est réalisée par poinçonnement du diélectrique
solide séparant des électrodes principales du circuit de décharge.
4. Fusée électrique selon la revendication 1, caracté risée en ce que le détonateur
(4) de la chaîne d'amorçage a une forme de charge creuse.
5. Fusée électrique selon les revendications précédentes, caractérisée en ce que
des moyens d'étanchéité (2, 6) constituent des séparations matérielles et solides
entre chacun des éléments (3, 4, 5) de la chaîne d'amorçage ; ces séparations ainsi
réalisées assurant que :
- en fonctionnement normal, la détonation engendrée par le détonateur (4) soit correctement
transmise jusqu 'au relais renforçateur (5) (celui-ci compris) ;
- en environnement anormal, telle que la double alimentation, les gaz chauds, sous
haute pression régnant dans le tube lanceur, ne puissent pas provoquer un amorçage
complet et correctement transmis ni, par conséquent, le fonctionnement normal correspondant.
6.Projectile, caractérisé en ce qu'il comprend une fusée électrique selon l'une quelconque
des revendications précédentes.