[0001] La présente invention concerne un dispositif de calage entre un chargement explosif,
obtenu par compression à pression constante, et un système d'amorçage contenus dans
le corps d'un projectile.
[0002] Un projectile explosif comprend un corps métallique rempli par un chargement explosif
et fermé par un système d'amorçage qui sera selon le cas une fusée d'ogive ou de culot.
[0003] Le montage du système d'amorçage impose la présence d'un certain jeu fonctionnel
à l'interface entre ce dernier et le chargement explosif, jeu dont la valeur va dépendre
du mode de réalisation du chargement.
[0004] Pour mémoire, on a cherché autrefois à réaliser des chargements par compression à
hauteur constante. Avec ce type de chargement la valeur du jeu à l'interface est maîtrisée,
mais malheureusement, lors de la production série, la masse d'explosif contenue dans
le corps du projectile peut être très variable et le chargement se trouver peu comprimé,
ce qui présente de graves inconvénients sur le plan de la sécurité. En effet, la résistance
mecanique du chargement explosif aux contraintes du tir n'est alors plus assurée et
il peut se produire des phénomènes dits "d'avalement" de l'explosif, c'est à dire
de déplacement de tout ou partie de celui-ci, pouvant entraîner une explosion prématurée.
[0005] Aujourd'hui les chargements explosifs sont toujours réalisées avec la technique de
la compression à pression constante.
[0006] La masse de l'explosif est alors sensiblement la même d'un projectile à l'autre,
mais les tolérances qu'il est possible d'obtenir sur la hauteur du chargement obtenu
sont très larges (de l'ordre de ±0,1 mm).
[0007] Si, dans le cas d'un projectile à fusée d'ogive, il n'y a aucun inconvénient à laisser
subsister un jeu entre le système d'amorçage et le chargement, il n'en est pas de
même lorsqu'on adopte une fusée de culot.
[0008] Lors du tir les forces d'inertie qui s'exercent sur le chargement explosif vont avoir
pour effet d'entraîner ce dernier vers le système d'amorçage. Le chargement comprimé
à pression constante présente généralement une bonne homogénéité et une bonne tenue
mécanique, cependant ce type de chargement est réalisé la plupart du temps par plusieurs
compressions successives qui laissent ainsi subsister en son sein des surfaces de
"clivage" donc de séparation privilégiée.
[0009] On a ainsi pu observer fréquemment la séparation d'une petite calotte d'explosif
(de quelques grammes) au niveau de la surface supérieure du chargement. Il est extrêmement
dangereux de laisser, même une petite quantité d'explosif, se déplacer librement,
elle risque alors de venir heurter le système d'amorçage et provoquer une initiation
indésirable.
[0010] Il est ainsi indispensable de prévoir un calage du chargement explosif. Jusqu'à présent
le calage adopté est un calage rigide, il donne entière satisfaction sur le plan de
la sécurité de tir, mais est relativement coûteux. En effet les tolérances obtenues
sur la hauteur de chargement avec le procédé de chargement à pression constante, obligent
soit à réaliser un usinage de celui-ci pour permettre un assemblage à tolérances réduites
du système d'amorçage et d'une cale, soit à réaliser les calages à l'unité après mesure
du jeu réel obtenu.
[0011] De plus on a constaté que, pour les projectiles explosifs comportant une fusée d'ogive
et destinés à exploser à l'intérieur de véhicules, et qui sont donc munis de dispositifs
à retard, l'explosion se produit parfois au moment de l'impact sur la cible à traverser.
Un tel défaut peut être dû au déplacement d'une partie du chargement explosif provoqué
par la brutale décélération à laquelle il est soumis. La mise en place d'un calage
approprié entre le système d'amorçage et le chargement permettra de pallier un tel
défaut, bien qu'un tel calage soit habituellement omis entre une fusée d'ogive et
le chargement explosif.
[0012] La réalisation de ce dernier calage pose évidemment les mêmes problèmes que celle
du calage de culot précédemment décrit.
[0013] C'est le but de l'invention que de fournir un dispositif de calage qui puisse s'interposer
directement entre un système d'amorçage et un chargement explosif brut de compression,
l'invention permettant ainsi d'éviter des usinages coûteux.
[0014] L'invention permet néanmoins d'assurer un niveau de sécurité équivalent à celui obtenu
avec un calage rigide.
[0015] Ainsi l'invention a pour objet un dispositif de calage destiné à être mis en place
dans l'interface entre un chargement explosif, obtenu par compression à pression constante,
et un système d'amorçage contenus dans le corps d'un projectile, la partie du chargement
en regard du système d'amorçage ayant un profil géométrique complémentaire de celui
de ce dernier, le système d'amorçage présentant en particulier une ou plusieurs surfaces
planes, perpendiculaires à l'axe du projectile, chacune de ces surfaces venant en
regard d'une surface plane correspondante du chargement, deux surfaces correspondantes
se trouvant séparées par un jeu fonctionnel de construction, dispositif caractérisé
en ce qu'il comprend, disposé entre chaque paire de surfaces planes correspondantes,
un matelas qui est réalisé en un matériau élastique dont l'épaisseur avant mise en
place et la compressibilité sont telles que:
après montage entre les deux surfaces, chaque matelas exerce sur le chargement un
effort qui est supérieur ou égal au produit d'une accélération de référence par la
masse d'explosif contenue dans une tranche superficielle de 0,5 mm d'épaisseur qui
est délimitée par la surface plane considérée du profil du chargement,
après montage entre les deux surfaces, chaque matelas exerce sur le chargement une
pression qui est inférieure à la pression de chargement,
et en ce que, le ou les matelas sont solidaires d'une enveloppe dont l'aire de la
surface externe est sensiblement égale à celle du profil du chargement explosif ou
de la partie du système d'amorçage en regard de ce dernier.
[0016] Dans le cas d'un système d'amorçage de culot, l'accélération de référence sera l'accélération
maximale devant être subie par le projectile lors du tir.
[0017] Dans le cas d'un système d'amorçage d'ogive et lorsque le chargement explosif du
projectile est destiné à exploser après avoir traversé une cible, l'accélération de
référence sera la décélération maximale devant être subie par le projectile à la traversée
de la cible.
[0018] Selon différentes caractéristiques:
le matelas est constitue par au moins deux unités de calage,
les unités de calage ont une forme de couronnes cylindriques ayant même axe que le
projectile, ou bien de tétons cylindriques, ou encore de lamelles parallélépipèdiques,
l'enveloppe est en contact avec le chargement explosif.
l'enveloppe porte une lèvre circulaire élastique venant s'appuyer sur la surface interne
du corps du projectile.
[0019] Le matériau constituant le matelas pourra être du type Polyéther block Amide, et
présenter une dureté shore comprise entre 15 et 40 shores D.
[0020] L'invention sera mieux comprise à la lecture de la description de modes particuliers
de réalisation, description faite en référence aux dessins annexés dans lesquels:
La Figure 1 représente schématiquement en coupe axiale le montage d'un système d'amorçage
sur un corps de projectile explosif.
La Figure 2 représente, en coupe longitudinale, un mode particulier de réalisation
d'un dispositif de calage selon l'invention.
La Figure 3 montre le dispositif de calage de la figure 2 une fois mis en place.
Les Figures 4A, 4B et 4C montrent des variantes de réalisation des unités de calage
qu'il est possible d'utiliser dans le dispositf selon l'invention.
[0021] En se reportant à la Figure 1, un projectile explosif 1 comprends un corps 2, creux
et sensiblement cylindrique, (le plus souvent en acier ayant subit un traitement lui
assurant une fragmentation calibrée), un chargement explosif 3 (tel de l'hexal), et
un système d'amorçage 4, qui est ici une fusée de culot, de type connu, rendue solidaire
du corps 2 par un moyen de liaison, ici un filetage.
[0022] Le profil du système d'amorçage 4 qui se trouve en regard du chargement 3 comprend
une surface cylindrique 11 et deux surfaces planes 7 et 9. Le chargement porte un
profil analogue constitué par une surface cylindrique 12 et deux surfaces planes 6
et 8.
[0023] Afin que l'assemblage soit possible, il y a un jeu fonctionnel entre chaque surface
du système d'amorçage 4 et sa surface corresponde du chargement explosif 3.
[0024] On notera:
J1 le jeu entre la première surface plane 7 du système d'amorçage et la première surface
6 du chargement,
J2 celui entre la deuxième surface plane 9 du système d'amorçage et la deuxième surface
8 du chargement,
J3 celui entres les surfaces cylindriques 11 et 12.
[0025] On appellera interface 10 l'espace total compris entre le système d'amorçage et le
chargement, cet espace est défini par les surfaces précédemment décrites et a un volume
qui est fonction des valeurs des jeux J1, J2 et J3.
[0026] Le chargement 3 est réalisé par compression à pression constante, la dernière opération
de compression étant exécutée avec un poinçon dont la forme particulière permet d'obtenir
directement les surfaces 6, 8 et 12 de son profil.
[0027] Aucun usinage n'est réalisé sur le chargement. La combinaison des tolérances habituelles
sur les dimensions du système d'amorçage (± 0,2 mm), avec celles qu'il est possible
d'obtenir avec ce type de compression (± 0,5 mm), entraîne des valeurs des jeux J1
et J2 comprises entre 0,3 mm et 1,5 mm, le jeu J3 est compris entre 0,2 mm et 1 mm.
[0028] Dans l'interface 10 ainsi défini est mis en place un dispositif de calage 5 représenté
en détail sur la Figure 2.
[0029] Celui-ci a une forme de révolution et comprend deux matelas 13 portés par une enveloppe
15.
[0030] Un premier matelas est destiné à venir entre les premières surfaces planes 6 et 7,
il est constitué par deux unités de calage 14 ayant la forme de couronnes cylindriques,
d'épaisseur
e et de hauteur
h, ayant sensiblement même axe que celui du projectile.
[0031] Un deuxième matelas viendra entre les deuxièmes surfaces planes 8 et 9, il est constitué
par une seule unité de calage 14 ayant la forme d'une couronne cylindrique.
[0032] L'enveloppe 15 épouse sensiblement la forme de l'interface 10, et en particulier
sa surface externe 17 est en contact avec le chargement explosif, et son aire a une
valeur sensiblement égale à celle du profil de ce dernier en regard du système d'amorçage.
[0033] L'enveloppe 15 porte une lèvre circulaire élastique 16 qui viendra s'appuyer sur
la surface interne du corps du projectile, cela dans le but de réaliser une étanchéité
au montage.
[0034] La figure 3 montre ce dispositif de calage mis en place dans l'interface 10. Après
compression, les unités de calages 14 ont une épaisseur augmentée.
[0035] Les unités de calage seront positionnées de telle sorte qu'elles ne viennent pas,
après montages dans l'interface à jeu minimal, interférer les unes avec les autres,
et avec la surface cylindrique 12 du chargement ou le système d'amorçage. En effet,
de telles interférences auraient pour conséquence d'augmenter la rigidité du matelas
ainsi réalisé, ce qui risque de provoquer une rupture du moyen de liaison ou une initiation
du chargement par excès de compression.
[0036] On choisit le matériau constituant le matelas et on détermine les dimensions des
unités de calage de telle sorte que après montage du dispositif de calage, le jeu
fonctionnel ayant sa valeur maximale, chaque matelas exerce sur le chargement un effort
qui est fonction de l'inertie maximale qu'il doit compenser.
[0037] On a pu vérifier que, dans le cas de la réalisation d'un chargement explosif par
compression à pression constante, les forces de frottement entre le chargement et
l'enveloppe sont telles qu'il ne peut y avoir mouvement de l'ensemble du chargement.
Les seuls phénomènes "d'avalement" possibles vont se produire pour des fractions du
chargement explosif correspondant aux séparations de ce dernier au niveau de plans
de clivages qui sont déterminés par les différentes passes de compression successives.
[0038] La passe de compression la plus importante correspond le plus souvent à 50% de la
masse totale du chargement (chargement réalisé en au moins deux passes de compression).
[0039] L'ordre de grandeur des taux de compression habituels (de 1200 à 3000 bars) est tel
que les forces de frottement entre une passe du chargement et le corps du projectile
sont très importantes (supérieures à 4000 daN), et arrivent à compenser les forces
d'inerties auxquelles elle est soumise au départ du coup. A titre d'exemple pour un
projectile explosif de calibre 30 mm portant 30 grammes de chargement, une passe de
50% du chargement est soumise à une force d'inertie de 900 daN au départ du projectile
(accélération de 60.000 g).
[0040] Néanmoins il est toujours possible de voir se séparer une légère calotte de quelques
grammes au niveau d'une des surfaces planes constituant le profil du chargement, cela
en raison de l'existence d'une discontinuité de taux de compression qui s'étend entre
0,5 mm et 1,5 mm dans l'épaisseur du chargement.
[0041] La valeur de cette épaisseur est fonction du profil de l'outil de compression et
du taux de compression adopté, paramètres qui dépendront du calibre du projectile
et des caractéristiques du chargement.
[0042] On voit ainsi que pour dimensionner chaque matelas du dispositif de calage il sera
possible de ne considérer que l'inertie relative à une tranche critique superficielle
du chargement, tranche pour laquelle la pression de chargement peut être inférieure
à la pression nominale, cette tranche étant définie par la surface plane considérée
du profil en regard de laquelle vient se positionner le matelas et ayant une épaisseur
comprise entre 0,5 mm et 1,5 mm.
[0043] La tranche superficielle considérée sera donc un volume cylindrique plein (surface
plane 6) ou cylindrique annulaire (surface plane 8).
[0044] De façon pratique on dimensionnera le dispositif de calage de telle façon qu'après
montage entre les deux surfaces correspondantes du chargement et du système d'amorçage,
le jeu fonctionnel ayant sa valeur maximale, chaque matelas exerce sur le chargement
un effort qui est supérieur ou égal au produit d'une accélération de référence par
la masse d'explosif contenue dans une tranche superficielle de 0,5 mm d'épaisseur
qui est délimitée par la surface plane considérée du profil du chargement.
[0045] Dans le cas d'un système à amorçage de culot, l'accélération de référence est l'accélération
maximale subie par le projectile lors du tir.
[0046] L'invention va ainsi à l'encontre d'un préjugé de construction qui imposait qu'un
calage rigide soit disposé entre chargement et système d'amorçage.
[0047] L'invention propose de remplacer ce calage largement surdimensionné par un calage
souple qui serait à lui seul incapable de contenir l'inertie d'une passe de chargement,
mais qui empêche tout mouvement d'une calotte superficielle de quelques grammes détachée
du chargement.
[0048] Le niveau de sécurité apporté par l'invention est cependant excellent, en effet pour
qu'une passe complète (de l'ordre de 50% maximum de la masse totale du chargement)
puisse être susceptible de se déplacer sous l'action des forces d'inertie, il faudrait
qu'au cours de la compression du chargement il y ait eu un défaut entraînant un très
faible taux de compression. Or un tel défaut serait détecté en cours de fabrication
car il entraînerait une hauteur pour le chargement obtenu qui se trouverait alors
hors tolérances.
[0049] De plus l'initiation consécutive à un phénomène d'avalement étant due au choc du
chargement sur le système d'amorçage, on a pu vérifier qu'un dispositif de calage
selon l'invention, bien que ne retenant pas une masse égale à 50% du chargement total,
est néanmoins capable d'empêcher l'initiation. En effet, il provoque un ralentissement
et un amortissement du mouvement de l'explosif qui, en absorbant une partie de l'énergie
cinétique du chargement, est suffisant pour que le niveau de l'énergie dissipée lors
du choc n'entraîne plus l'initiation.
[0050] On dimensionnera également le ou les matelas de telle sorte que chacun d'eux n'exerce
pas sur le chargement, après montage entre les deux surfaces le jeu fonctionnel ayant
sa valeur minimale, une pression qui soit supérieure à la pression maximale admissible
par ce dernier, on approximera la valeur de cette pression maximale admissible par
celle de la pression de chargement (de l'ordre de 2500 bars pour un projectile de
30 mm). Le mode de liaison entre le système d'amorçage et le corps de projectile (le
plus souvent un filetage) étant bien entendu dimensionné de façon à résister aus efforts
exercés par le dispositif de calage.
[0051] Cette dernière condition amènera à disposer les unités de calage constituant les
matelas de telle sorte qu'elles n'interfèrent pas entre elles et avec les surfaces
cylindriques du chargement, du système d'amorçage et du corps du projectile lors de
la mise en place au jeu minimum.
[0052] Il va aussi être indispensable que le dispositif de calage puisse interdire à une
petite masse de chargement pulvérulente de l'ordre de quelques grammes de venir en
contact avec le système d'amorçage.
[0053] La double fonction, d'une part, de maintien d'une calotte se séparant de la tranche
critique superficielle, et d'autre part, d'isolation du système d'amorçage d'une faible
quantité de charge explosive pulvérulente, est obtenue grâce à la combinaison proposée
par l'invention d'un matelas présentant la rigidité mécanique souhaitée et d'une enveloppe
dont la surface externe est sensiblement égale à celle du profil du chargement explosif
ou de la partie du système d'amorçage en regard de ce dernier.
[0054] En effet ainsi les dimensions des matelas pourront être bien inférieures à celles
des surfaces planes du profil du chargement, leur seule fonction étant de réaliser
le maintien d'une calotte se détachant éventuellement d'une tranche superficielle
du chargement, l'enveloppe isolant par ailleurs le système d'amorçage des contacts
éventuels avec des petites quantités du chargement, plus ou moins pulvérulentes.
[0055] En maintenant l'enveloppe en contact avec le chargement explosif ou le système d'amorçage,
l'ensemble des matelas garantit la bonne exécution de cette fonction d'isolation.
[0056] Il sera avantageux de réaliser le matelas sous la forme de plusieurs unités de calage
d'épaisseur réduites, on espacera ces différentes unités de façon à autoriser leur
élargissement libre après la compression obtenue pour le jeu minimal de construction.
[0057] On adopte de préférence la disposition dans laquelle l'enveloppe est en contact avec
le chargement explosif, en effet dans ce cas l'enveloppe permet de répartir la pression
exercée par chaque unité de calage sur toute la surface considérée du chargement,
et il devient possible de définir des unités de calage d'épaisseur réduites qui risqueraient
d'exercer de trop fortes pression de contact sur le chargement explosif si elles se
trouvaient directement en contact avec lui.
[0058] Tout matériau compatible vis à vis de l'explosif est susceptible de convenir, on
pourra par exemple choisir un matériau de la famille des Polyéther block Amides, (produits
constitués d'un enchaînement linéaire et régulier de segments polyamides rigides et
de segments polyéthers souples), ce type de matériau se prête particulièrement bien
au moulage.
[0059] La dureté du matériau sera choisie de préférence comprise entre 15 et 40 shores D.
[0060] Des unités de calage ayant une forme de couronnes cylindriques de même axe que le
projectile ne s'interposent pas entre la sortie du système d'amorçage et le chargement
explosif, on facilite ainsi la transmission pyrotechnique entre ces deux éléments.
[0061] D'autres formes géométriques sont envisageables pour les unités de calage.
La Figure 4A montre des unités de calage 14 ayant une forme de tétons cylindriques.
La Figure 4B montre des unités de calage ayant des formes de couronnes cylindriques
non coaxiales au projectile.
La Figure 4C montre des unités de calage ayant la forme de lamelles parallélépipèdiques.
[0062] Il sera possible également d'adopter des unités de calage ayant une épaisseur variable
en fonction de leur hauteur, telles des unités tronconiques, on peut ainsi jouer sur
la progressivité de l'effort exercé par les matelas sur le chargement ce qui peut
permettre d'obtenir un amortissement progressif du mouvement de l'explosif dans le
cas de l'eventuel détachement d'une passe complète.
[0063] A titre d'exemple on a réalisé un dispositif de calage semblable à celui représenté
sur la Figure 2 pour un projectile de calibre 30 mm équipé d'un système d'amorçage
de culot, La masse totale d'explosif étant inférieure ou égale à 30 grammes.
[0064] Le dispositif est réalisé en Polyéther block Amide de dureté 25 shores D, on donne
aux deux unités de calage en forme de couronnes du premier matelas une épaisseur de
1 mm, et une hauteur de 2 mm, les deux couronnes ayant des diamètres moyens respectivement
égaux à 15% du diamètre intérieur du corps du projectile pour la première couronne
et à 20% de ce même diamètre pour la deuxième couronne, et on donne à l'unité de calage
du deuxième matelas même épaisseur et même hauteur, et un diamètre moyen égal à 80%
du diamètre intérieur du corps du projectile, on obtient alors après mise en place
au jeu maximal (1,7 mm) un effort résultant de l'ordre de 1000 N, qui suffit à éviter
tout phénomène d'avalement du chargement.
[0065] L'enveloppe pourra avoir une épaisseur comprise entre 20% et 40% de celle du premier
matelas, ce qui lui assure une bonne souplesse tout en garantissant un appui de la
lèvre circulaire 16 sur la surface interne du corps du projectile.
[0066] Il est possible de jouer sur les épaisseurs et les diamètres des unités de calage
de façon à adapter l'invention à un projectile de diamètre différent ou présentant
une form différente pour l'interface 10.
[0067] Ainsi en diminuant légèrement l'épaisseur et en augmentant légèrement le diamètre
de l'unité de calage, on obtient une unité de calage à géométrie différente mais exerçant
le même effort après compression, il suffit pour cela que le volume de matelas comprimé
reste le même.
[0068] Il est enfin possible de définir un dispositif de calage entre un système d'amorçage
d'ogive et le chargement explosif d'un projectile destiné à exploser après avoir traversé
une cible.
[0069] De la même façon que précédemment décrite, on choisira le matériau et la géométrie
des matelas en fonction de l'inertie maximale que doit compenser le dispositif de
calage. Ici cette inertie dépendra du type de cible que doit traverser le projectile
sans exploser prématurément. On déterminera donc la décéleration maximale subie par
le projectile et donc le chargement à la traversée d'une telle cible et cette décélération
constituera l'accéleration de référence.
1-Dispositif de calage destiné à être mis en place dans l'interface (10) entre un
chargement explosif (3), obtenu par compression à pression constante, et un système
d'amorçage (4) contenus dans le corps (2) d'un projectile (1), la partie du chargement
en regard du système d'amorçage ayant un profil géométrique (6,8,12) complémentaire
de celui de ce dernier, le système d'amorçage présentant en particulier une ou plusieurs
surfaces planes (7,9), perpendiculaires à l'axe du projectile, chacune de ces surfaces
venant en regard d'une surface plane correspondante (6,8) du chargement, deux surfaces
correspondantes se trouvant séparées par un jeu fonctionnel de construction, dispositif
caractérisé en ce qu'il comprend, disposé entre chaque paire de surfaces planes correspondantes (6-7,8-9),
un matelas (13) qui est réalisé en un matériau élastique dont l'épaisseur avant mise
en place et la compressibilité sont telles que:
après montage entre les deux surfaces, chaque matelas (13) exerce sur le chargement
un effort qui est supérieur ou égal au produit d'une accélération de référence par
la masse d'explosif contenue dans une tranche superficielle de 0,5 mm d'épaisseur
qui est délimitée par la surface plane considérée (6,8) du profil du chargement,
après montage entre les deux surfaces, chaque matelas (13) exerce sur le chargement
une pression qui est inférieure à la pression de chargement,
et en ce que, le ou les matelas (13) sont solidaires d'une enveloppe (15) dont l'aire
de la surface externe (17) est sensiblement égale à celle du profil du chargement
explosif ou de la partie du système d'amorçage en regard de ce dernier.
2-Dispositif de calage selon la revendication 1 et disposé entre un système d'amorçage
de culot et le chargement explosif, caractérisé en ce que l'accélération de référence
est l'accélération maximale devant être subie par le projectile lors du tir.
3-Dispositif de calage selon la revendication 1 et disposé entre un système d'amorçage
d'ogive et le chargement explosif d'un projectile destiné à exploser après avoir traversé
une cible, caractérisé en ce que l'accélération de référence est la décélération maximale
devant être subie par le projectile à la traversée de la cible.
4-Dispositif de calage selon une des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que le
matelas (13) est constitué par au moins deux unites de calage (14).
5-Dispositif de calage selon la revendication 4, caractérisé en ce que les unités
de calage (14) ont une forme de couronnes cylindriques ayant même axe que le projectile.
6-Dispositif de calage selon la revendication 4, caractérisé en ce que les unités
de calage (14) ont une forme de tétons cylindriques.
7-Dispositif de calage selon la revendication 1, caractérisé en ce que les unités
de calage (14) ont une forme de lamelles parallélépipèdiques.
8-Dispositif de calage selon une des revendications 1 à 7, caractérisé en ce que l'enveloppe
(15) est en contact avec le chargement explosif (3).
9-Dispositif de calage selon une des revendications 1 à 8, caractérisé en ce que l'enveloppe
(15) porte une lèvre circulaire élastique (16) venant s'appuyer sur la surface interne
du corps du projectile.
10-Dispositif de calage selon une des revendications 1 à 9, caractérisé en ce que
le matériau constituant le matelas (13) est du type Polyéther block Amide, et présente
une dureté shore comprise entre 15 et 40 shores D.