[0001] La présente invention concerne des formulations d'additifs qui, ajoutées par exemple
aux carburants moteurs, réduisent sensiblement la tendance de ces derniers à former
des dépôts et à corroder diverses parties du moteur.
L'utilisation de carburants conventionnels conduit très souvent à l'encrassement des
différentes parties du moteur par suite de la vaporisation et de la combustion incomplètes
du carburant dans le système d'admission et/ou dans la chambre de combustion et par
suite de la présence de traces de lubrifiants.
[0002] Dans le système d'admission, l'accumulation de ces dépôts peut ainsi se faire au
niveau des injecteurs, du carburateur et des soupapes d'admission.
Une telle accumulation a des conséquences néfastes tant au niveau de l'agrément de
conduite, avec l'apparition de ralenti instable et de ratés dans les moteurs à allumage
commandé, qu'au niveau du fonctionnement optimal du moteur par modification de la
richesse comme suite aux phénomènes d'adsorption-désorption du carburant sur les dépôts
formés.
[0003] Afin de remédier à l'encrassement il est possible de procéder à un nettoyage périodique,
particulièrement onéreux, des organes concernés, en particulier des soupapes.
[0004] L'accumulation de dépôts dans les moteurs et en particulier sur les soupapes d'admission
peut également être réduite par l'utilisation de carburants contenant certains additifs,
par exemple des additifs du type détergent éventuellement combinés par exemple avec
des additifs anticorrosion ou antidépôts pour chambre de combustion.
[0005] Les additifs, bien connus dans le commerce, par exemple ceux du type polyisobutène-amine,
sont habituellement associés a une huile minérale ou synthétique et sont susceptibles
de provoquer un encrassement accru des chambres de combustion et donc une augmentation
de l'exigence en octane du moteur avec une plus grande sensibilité au phénomène de
cliquetis.
[0006] Parmi les nombreux additifs décrits dans l'art antérieur on peut citer les produits
de condensation des anhydrides polyalcénylsucciniques sur des polyamines, telles que,
par exemple, la tétraéthylènepentamine, qui sont en particulier décrits dans le brevet
US-A-3172892. Ces additifs donnent de bons résultats au niveau des propriétés anticorrosion,
mais ne sont pas efficaces comme détergents de soupapes.
[0007] On peut également citer les produits de condensation des anhydrides polyalcénylsucciniques
sur des hydroxyimidazolines, et en particulier sur des 1-(2-hydroxyéthyl) imidazolines
substituées en position 2 par un groupe alkyle ou alcényle, tels que ceux qui sont
décrits dans la demande de brevet EP-A-74724. Les produits décrits dans cette demande
sont de bons additifs (pour carburants moteurs et ont une action d'anticorrosion importante
mais ne sont pas très efficaces au niveau de la détergence du carburateur.
[0008] La plupart des additifs commerciaux sont le plus souvent employés en association
avec une huile minérale dont le rôle principal est d' augmenter ou d' obtenir la détergence
"soupape" nécessaire.
L'utilisation d'une huile minérale provoque habituellement un encrassement relativement
important de la chambre de combustion ce qui est préjudiciable au bon fonctionnement
du moteur. La viscosité du concentré d'additif obtenu par addition de l'huile minérale
est habituellement assez élevée ce qui peut entrainer des difficultés au niveau de
la manutention et de l'additivation ( addition de l'additif au carburant ). Par ailleurs
les concentrés d'additifs comprenant une huile minérale ont une mauvaise tenue au
froid.
[0009] L'invention propose des formulations d'additifs, notamment pour carburants moteurs,
qui permettent de réduire sensiblement les inconvénients précités. Les formulations
d'additifs de la présente invention sont utilisables notamment comme additifs multifonctionnels
pour carburants; en particulier pour les carburants utilisés dans les moteurs à allumage
commandé.
[0010] Les formulations d'additifs de l'invention présentent d'excellentes propriétés détergentes
au niveau des soupapes d'admission et du carburateur et ont de très bonnes propriétés
d'anti-corrosion. Les formulations d'additifs de l'invention utilisées en particulier
dans les carburants pour moteurs à allumage commandé permettent de réduire largement
la formation de dépôts sur les soupapes d'admission, et l'encrassement des carburateurs
ou des injecteurs.
De plus ces formulations d'additifs diminuent la corrosion des diverses pièces mécaniques
avec lesquelles le carburant entre en contact.
Ces formulations d'additifs peuvent être utilisées sans addition d'huile minérale
ce qui permet de s'affranchir des inconvénients mentionnés ci-avant et liés à l'emploi
d'une huile minérale.
D'une manière générale, ces formulations d'additifs, notamment pour carburants moteurs,
comprennent :
un constituant (A) et un constituant (B) ledit constituant (A) consistant en au moins
un composé azoté résultant de la réaction d'au moins un dérivé succinique choisi dans
le groupe formé par les acides et les anhydrides alcénylsucciniques et les acides
et les anhydrides polyalcénylsucciniques sur au moins une polyamine répondant à la
formule générale

dans lesquelles R¹ représente un atome d'hydrogène ou un groupe hydrocarboné ayant
de 1 à 60 atomes de carbone, Z est choisi parmi les groupes -O- et -NR³- dans lesquels
R³ représente un atome d'hydrogène ou un groupe hydrocarboné ayant de 1 à 60 atomes
de carbone, R¹ et R³ pouvant former ensemble avec l'atome d'azote auquel ils sont
liés un hétérocycle, chacun des R² indépendamment représente un atome d'hydrogène
ou un groupe hydrocarboné ayant de 1 à 4 atomes de carbone, n est un nombre entier
de 2 à 6, m est un nombre entier de 1 à 10 lorsque Z est -NR³- et un nombre entier
de 2 à 10 lorsque Z est -O-, A, B, C et D, identiques ou différents, rerésentent chacun
un groupe hydrocarboné divalent ayant de 2 à 6 atomes de carbone, a est un nombre
entier de 1 à 120 et le plus souvent de 1 à 60, b et c, identiques ou différents,
sont chacun zéro ou un nombre entier de 1 à 50 et la somme a+b+c est un nombre entier
de 1 à 120 et le plus souvent de 1 à 60 et ledit constituant (B) consistant en au
moins un composé azoté résultant de la réaction d'au moins un dérivé succinique choisi
dans le groupe formé par les acides et les anhydrides alcénylsucciniques et les acides
et les anhydrides polyalcénylsucciniques sur au moins une 1-(2 -hydroxyéthyl)-imidazoline
substituée en position 2 par un radical alkyle ou alcényle, linéaire ou ramifié, ayant
de 1 à 25 atomes de carbone.
Dans une forme préférée de réalisation les formulations d'additifs selon la présente
invention comprennent en outre au moins un constituant (C) consistant en au moins
un polyglycol, soluble dans ledit carburant, de masse moléculaire en nombre de 480
à 2100 et de formule générale (III) :
(III) HO--R--(-O--R--)
x-O--R--OH
dans laquelle chacun des groupes R indépendamment représente un groupe hydrocarboné
ayant de 2 à 6 atomes de carbone et x représente le degré moyen de polymérisation.
[0011] Dans les formulations, selon la présente invention, le constituant (C) est de préférence
un polyglycol de formule générale (III) ci-avant dans laquelle chacun des groupes
R indépendamment représente un groupe alkylène, linéaire ou ramifié, ayant de 2 à
4 atomes de carbone et le plus souvent un groupe éthylène ou propylène. Parmi les
polyglycols, de formule générale (III), particulièrement préférés on peut citer ceux
dans lesquels chacun des groupes R représente un groupe propylène de formule :
CH₃-CH-CH₂-
[0012] Le constituant (C) est de préférence un polyglycol de masse moléculaire moyenne en
nombre de 600 à 1800 et le plus souvent de 650 à 1250. L'indice de polydispersité
du polyglycol, employé comme constituant (C), dans les formulations selon la présente
invention, est habituellement d'environ 1 à 1,25 et le plus souvent d'environ 1 à
1,15.
[0013] L'une des caractéristiques de l'invention concerne l'effet de synergie observé lorsque
l'on associe dans un carburant le constituant (A) au constituant (B). Cet effet de
synergie se manifeste notamment par une diminution notable de la tendance du carburant
à former des dépôts sur les soupapes d'admission ; on ne pouvait pas prévoir une diminution
aussi importante en considérant les effets séparés des constituants (A) et (B). Cette
synergie se manifeste également par une amélioration notable de la propreté du carburateur
après une durée de fonctionnement déterminée, amélioration qui ne pouvait pas être
prévue en considérant les effets séparés des constituants (A) et (B).
[0014] Cet effet de synergie est également observé lors de l'association du constituant
(C) aux constituants (A) et (B) précités.
[0015] Dans les formulations de l'invention contenant les deux constituants (A) et (B) pour
qu'un effet particulièrement accru de réduction de la formation de dépôts soit observé
, il est avantageux que le rapport molaire du constituant (A) au constituant (B) soit
de 0,2 : 1 à 5 : 1,de préférence de 0,2 : 1 a 1 : 1, de manière la plus préférée de
0,3 : 1 à 0,9 : 1 et mieux encore de 0,4 : 1 à 0,8 : 1.
[0016] Dans le cas de formulations selon la présente invention contenant les trois constituants
(A), (B) et (C), il est avantageux, pour qu'un effet particulièrement accru de réduction
de la formation de dépôts soit observé, que le rapport molaire de la somme des moles
du constituant (A) et du constituant (B) au nombre de moles du constituant (C), ((A)
+ (B))/(C) soit d'environ 0,05 : 1 à 20 : 1 et de préférence d'environ 0,1 : 1 à 10
: 1 ; le rapport molaire du constituant (A) au constituant (B) restant dans les gammes
précisées ci-avant.
[0017] L'acide et/ou l'anhydride succinique employés pour former le constituant (A) et le
constituant (B) peuvent être identiques ou différents. Il est possible d'employer
un seul dérivé succinique ou un mélange de plusieurs dérivés succiniques.
L'acide et/ou l'anhydride succinique utilisé dans le cadre de la présente invention
a, habituellement, une masse moléculaire moyenne en nombre d'environ 200 à 3000, de
préférence 500 à 2000 et le plus souvent 700 à 1500. Ces dérivés succiniques sont
largement décrits dans l'art antérieur ; ils sont par exemple obtenus par l'action
d'au moins une oléfine alpha ou d'un hydrocarbure chloré sur l'acide ou l'anhydride
maléique. L'oléfine alpha ou l'hydrocarbure chloré utilisé dans cette synthèse peuvent
être linéaires ou ramifiés, et comportent habituellement de 10 à 150 atomes de carbone,
de préférence de 15 à 80 atomes de carbone et le plus souvent de 20 à 75 atomes de
carbone dans leur molécule. Cette oléfine peut également être un oligomère, par exemple
un dimère, un trimère ou un tétramère, ou un polymère d'une oléfine inférieure, ayant
par exemple de 2 à 10 atomes de carbone, telle que l'éthylène, le propylène, le n-butène-1,
l'isobutène, le n-hexène-1, le n-octène-1, le méthyl-2-heptène-1 ou le méthyl-2-propyl-5-
hexène-1. Il est possible d'utiliser des mélanges d'oléfines ou des mélanges d'hydrocarbures
chlorés.
A titre d'exemples d'anhydrides succiniques, on peut citer l'anhydride n-octadécénylsuccinique,
l'anhydride dodécénylsuccinique et les anhydrides polyisobuténylsucciniques, souvent
dénommés PIBSA, ayant une masse moléculaire moyenne en nombre telle que définie ci-avant.
Les polyamines de formule (I) sont de préférence celles dans lesquelles R¹ est un
atome d'hydrogène ou un groupe hydrocarboné ayant de 1 à 30 atomes de carbone, Z est
de préférence un groupe -NR³- dans lequel R³ représente de préférence un atome d'hydrogène
ou un groupe hydrocarboné ayant de 1 à 30 atomes de carbone, chacun des R² indépendamment
représente de préférence un atome d'hydrogène ou un groupe méthyle, n est un nombre
entier de 2 à 4 et lorsque Z est un groupe -NR³- m est de préférence un nombre entier
de 1 à 5.
Parmi les composés de formules (I) ci-avant on emploie avantageusement ceux dans lesquels
Z est -NR³-, R¹, R² et R³ représentent chacun un atome d'hydrogène, n est égal à 2
et m est un nombre entier de 1 à 5 ou ceux dans lesquels R¹ représente un groupe hydrocarboné
ayant de préférence de 5 à 24 atomes de carbone, Z représente un groupe -NR³-dans
lequel R³ est un atome d'hydrogène, R² représente un atome d'hydrogène, n est un nombre
entier de 2 à 4, de préférence 3, et m est un nombre entier de 1 à 5, de préférence
1.
[0018] Les groupes hydrocarbonés R¹ et R³ sont habituellement des groupes alkyles, alcényles,
linéaires ou ramifiés, aryles, aryl-alkyles (aralkyles), alkyl-aryles (alkaryles)
ou cycloaliphatiques. Les groupes R¹ et R³ sont de préférence des groupes alkyles
ou alcényles, linéaires ou ramifiés. Le groupe hydrocarboné R² est habituellement
un groupe alkyle, de préférence linéaire, et par exemple méthyle, éthyle, n-propyle
ou n-butyle.
[0019] Comme composés spécifiques on peut citer : l'éthylènediamine, la propylènediamine,
la triéthylènetétramine, la tripropylènetétramine, la tétraéthylènepentamine, la triméthylènediamine,
l'hexaméthylène diamine, la di(triméthylène)triamine, les N-alkyl diamino-1,3 propane
par exemple le N-dodécyldiamino-1,3 propane, le N-tétradécyldiamino-1,3 propane,
le N-hexadécyldiamino-1,3 propane, le N-octadécyldiamino-1,3 propane, le N-eicosyldiamino-1,3
propane et le N-docosyldiamino-1,3 propane ; on peut également citer les N-alkyldipropylène
triamines par exemple la N-hexadécyldipropylène triamine, la N-octadécyldipropylène
triamine, la N-eicosyldipropylène triamine et la N-docosyldipropylène triamine ; on
peut également citer les N-alcényldiamino-1,3 propane et les N-alcényldipropylène
triamines par exemple le N-octadécényldiamino-1,3 propane, le N-hexadécényldiamino-1,3
propane, le N-dodécylényldiamino-1,3 propane, le N-octadécadiényldiamino-1,3 propane
et le N-docosényldiamino-1,3 propane. On peut citer à titre d'exemples de diamines
N,N disubstituées le N,N-diéthyl diamino-1,2 éthane, le N,N-diisopropyl diamino-1,2
éthane, le N,N-dibutyl diamino-1,2 éthane, le N,N-diéthyl diamino-1,4 butane, le N,N-diméthyl
diamino-1,3 propane, le N,N-diéthyl diamino-1,3 propane, le N,N-dioctyl diamino-1,3
propane, le N,N-didécyl diamino-1,3 propane, le N,N-didodécyl diamino-1,3 propane,
le N,N-ditétradécyl diamino-1,3 propane, le N,N-dihexadécyl diamino-1,3 propane, le
N,N-dioctadécyl diamino-1,3 propane, la N,N-didodécyldipropylène triamine, la N,N-ditétradécyldipropylène
triamine, la N,N-dihexadécyldipropylène triamine, la N,N-dioctadécyldipropylène triamine,
le N-méthyl, N-butyl diamino-1,2 éthane, le N-méthyl, N-octyl diamino-1,2 éthane,
le N-éthyl,N-octyl diamino-1,2 éthane, le N-méthyl, N-décyl diamino-1,2 éthane, le
N-méthyl, N-dodécyl diamino 1,3 propane, le N-méthyl, N-hexadécyl diamino-1,3 propane
et le N-éthyl, N-octadécyl diamino-1,3 propane.
[0020] A titre d'exemples d'étheramines on peut citer le N-(octyloxy-3-propyl)diamino-1,3
propane, le N-(décyloxy-3 propyl)diamino-1,3 propane, le N-(triméthyl-2,4,6 décyl)oxy-3
propyl diamino-1,3 propane.
[0021] Il doit être entendu qu'il est possible de mettre en jeu comme composé polyaminé
un ou plusieurs composés répondant à la formule (I) et/ou (II). Comme exemples spécifiques
de mélanges de composés répondant à la formule (I) on peut citer ;
les coupes de diamines grasses répondant à la formule R¹-NH-(CH₂-)₃NH₂ dont les groupes
R¹ sont des radicaux hydrocarbonés aliphatiques en C₈, C₁₀, C₁₂, C₁₄, C₁₆, C₁₈, C₂₀
et C₂₂, en proportions molaires approximatives données dans le tableau I ci-après.

[0022] Les polyamines de formules (II) sont de préférence celles dans lesquelles R¹ et R³
représentent chacun un atome d' hydrogène A, B, C et D identiques ou différents représentent
chacun un groupe alkylidène ayant de 2 à 4 atomes de carbone, par exemple éthylidène,
propylidène, isopropylidène, butylidène et isobutylidène, a est un nombre entier de
1 à 60 et b et c sont égaux à zéro ; ou a est un nombre entier de 1 à 59, c est zéro
ou un nombre entier tel que la somme a+c soit de 1 à 59 et b est un nombre entier
de 1 à 50 ; avec dans chaque cas la somme a+b+c égale à un nombre entier de 1 à 60.
Comme composés spécifiques de fromule (II) on peut citer ceux répondant aux formules
:

dans lesquelles a est 2, 3, 5, 6 ou environ 33

dans laquelle b est environ égal à 8, 9, 15, 16 ou 40 et a+c est environ 2 ou 3.
Ces produits sont en particulier commercialisés par la société TEXACO Chemical sous
le nom Jeffamine EDR 148 pour le produit de formule (II₁) dans laquelle a = 2, Jeffamine
D-230 pour un produit de formule (II₂) de masse moléculaire moyenne en nombre de 230,
Jeffamine D-400 pour un produit de formule (II₂) de masse moléculaire moyenne en nombre
de 400, Jeffamine D-2000 pour un produit de formule (II₂) de masse moléculaire moyenne
en nombre de 2000, Jeffamine ED-600 pour un produit de formule (II₃) de masse moléculaire
moyenne en nombre de 600, Jeffamine ED-900 pour un produit de formule (II₃) de masse
moléculaire moyenne en nombre de 900 et Jeffamine ED-2001 pour un produit de formule
(II₃) de masse moléculaire moyenne en nombre de 2000.
[0023] La réaction de formation du constituant (A) est habituellement effectuée par addition
progressive de la polyamine à une solution ou à une dispersion du dérivé succinique
dans un solvant organique, à température ordinaire, puis chauffage à une température
habituellement comprise entre 65 et 250 °C et de préférence entre 80 et 200 °C.
Le solvant organique utilisé dans cette préparation a un point d'ébullition compris
entre 65 et 250 °C et est habituellement choisi de manière à pouvoir permettre l'élimination
de l'eau formée au cours de la condensation de la polyamine sur le dérivé succinique,
de préférence sous forme d'un azéotrope eau-solvant organique. On utilisera habituellement
un solvant organique tel que par exemple le benzène, le toluène, les xylènes, l'éthylbenzène
ou une coupe d'hydrocarbures telle que par exemple la coupe commerciale SOLVESSO 150
(190-209 °C) contenant 99 % en poids de composés aromatiques.
[0024] Il est possible d'utiliser des mélanges de solvants, par exemple un mélange de xylènes.
La durée du chauffage après la fin de l'addition de la polyamine est habituellement
de 0,5 à 7 heures, de préférence de 1 à 5 heures.
Le chauffage est habituellement poursuivi, à la température choisie, le plus souvent
au reflux , jusqu'à la fin du dégagement de l'eau formée au cours de la réaction.
Le produit obtenu est ensuite éventuellement isolé en éliminant, par exemple par distillation
sous vide, le solvant utilisé dans la préparation. La quantité d'eau éliminée au cours
de la réaction est habituellement d'environ 0,8 à 1,2 mole et le plus souvent d'environ
1 mole d'eau par mole de dérivé succinique.
La polyamine est de préférence diluée dans un solvant organique par exemple l'un de
ceux cités ci-avant et de préférence le même que celui employé pour former la solution
ou la dispersion du dérivé succinique; cette dilution facilite l'addition progressive
de la polyamine. La quantité de polyamine employée est habituellement d'au moins 0,5
mole par mole de dérivé succinique, par exemple de 0,5 : 1 à 2 : 1 et de préférence
de 0,8 : 1 à 1,2 : 1. On utilise le plus souvent une quantité d'environ 1 mole de
polyamine par mole de dérivé succinique. Le constituant (A) utilisé peut être un composé
commercial, par exemple le composé vendu par la société OCTEL sous la référence 0MA
41OG, qui est à base d'un produit de condensation de la tétraéthylène pentamine sur
un PIBSA.
[0025] Les 1-(2-hydroxyéthyl-)-imidazolines substituées en position 2 par un radical alkyle
ou alcényle ayant de 1 à 25 atomes de carbone employées pour la préparation du constituant
(B) peuvent être des composés commerciaux ou peuvent être synthétisées par exemple
par réaction d'au moins un acide organique avec la N-(2-hydroxyéthyl)-éthylènediamine.
La réaction procède par une première étape d'amidification suivie d'une cyclisation.
Les acides organiques utilisés ont habituellement de 2 à 26 atomes de carbone ; ce
sont de préférence des acides aliphatiques monocarboxyliques. A titre d'exemples on
peut citer l'acide acétique, l'acide propanoïque, l'acide butanoïque, l'acide caproïque,
l'acide caprique, l'acide laurique, l'acide myristique, l'acide palmitique, l'acide
stéarique, l'acide béhénique, l'acide cérotique et les acides gras insaturés suivants
:
CH₃-CH₂-CH=CH-(CH₂)₇COOH |
acide dodécylénique |
CH₃-(CH₂-)₅CH=CH-(CH₂-)₇COOH |
acide palmitoléique |
CH₃-(CH₂-)₇CH=CH-(CH₂-)₇COOH |
acide oléique |
CH₃-(CH₂-)₅CHOH=CH₂-CH=CH-(CH₂-)₇COOH |
acide ricinoléique |
CH₃-(CH₂-)₁₀CH=CH-(CH₂-)₄COOH |
acide pétrosélénique |
CH₃-(CH₂-)₅CH=CH-(CH₂-)₉COOH |
acide vaccénique |
CH₃-(CH₂-)₄CH=CH-CH₂-CH=CH-(CH₂-)₇COOH |
acide linoléique |
CH₃-(CH₂-)₉CH=CH-(CH₂-)₇COOH |
acide gadoléique |
CH₃-(CH₂-)₉CH=CH-(CH₂-)₉COOH |
acide cétoléique |
CH₃-(CH₂-)₇CH=CH-(CH₂-)₁₁COOH |
acide érucique |
CH₃-(CH₂-)₇CH=CH-(CH₂-)₁₃COOH |
acide sélacholéique |
[0026] On utilisera par exemple la 1-(2-hydroxyéthyl)-2-heptadécényl imidazoline, préparée
par exemple à partir de l'acide oléique et de la N-(2-hydroxyéthyl)-éthylènediamine.
Cette préparation est par exemple décrite dans le brevet US-A-2987515.
On peut également citer à titre d'exemple la 1-(2-hydroxyéthyl)-2-méthyl imidazoline
préparée par exemple à partir de l'acide acétique et de la N-(2-hydroxyéthyl-)éthylènediamine.
La 1-(2-hydroxyéthyl)-2 heptadécénylimidazoline est commercialisée par la société
CIBA-GEIGY sous le nom "Amine-O" et par la société PROTEX sous le nom "Imidazoline-O".
La préparation du constituant (B) est habituellement effectuée par addition progressive
de l'imidazoline par exemple diluée dans un solvant organique à une solution ou à
une dispersion du dérivé succinique dans un solvant organique. Les solvants utilisés
sont de préférence identiques et ils sont par exemple choisis parmi ceux cités ci-avant
dans la description de la préparation du constituant (A).
L'addition de l'imidazoline au dérivé succinique est habituellement effectuée à température
ambiante ; après la fin de l'addition on chauffe à une température habituellement
d'environ 65 à 250 °C, de préférence d'environ 80 à 200°C. La durée du chauffage,après
la fin de l'addition de l'imidazoline, est habituellement de 0,5 à 7 heures, de préférence
de 1 a 5 heures. Le chauffage est habituellement poursuivi, à la température choisie,
le plus souvent au reflux, jusqu'a la fin du dégagement de l'eau formée au cours de
la réaction.
Le produit obtenu est ensuite éventuellement isolé en éliminant, par exemple par distillation
sous vide, le solvant utilisé dans la préparation. La quantité d'eau éliminée au cours
de la réaction est habiuellement d'environ 0,2 à 0,8 mole et le plus souvent d'environ
0,3 à 0,6 mole d'eau par mole de dérivé succinique. La quantité d'imidazoline mise
en oeuvre dans la réaction est habituellement d'au moins 0,5 mole par mole de dérivé
succinique, par exemple de 0,5 : 1 à 1,5 : 1 et de préférence de 0,9 : 1 a 1,1 : 1.
On utilise le plus souvent une quantité d'environ 1 mole d'imidazoline par mole de
dérivé succinique. Les formulations de la présente invention peuvent être utilisées
sous forme de solution dans le milieu réactionnel ayant servi à la préparation de
chacun des constituants.
Les formulations peuvent également être ajoutées directement dans le carburant ou
être préalablement diluées dans un solvant choisi par exemple parmi ceux mentionnés
ci-avant pour la préparation de chacun des constituants.
[0027] Les formulations de la présente invention sont principalement utilisées comme additifs
multifonctionnels pour un carburant pour moteurs, par exemple un carburant à base
d'hydrocarbures ou à base d'un mélange d'hydrocarbures et d'au moins un composé oxygéné
choisi dans le groupe formé par les alcools et les éthers, ou d'un carburant non hydrocarboné
tel que par exemple un alcool ou un mélange d'alcools.
Les formulations de la présente invention sont particulièrement bien adaptées pour
être utilisées comme additifs pour les carburants employés dans les moteurs à allumage
commandé.
A titre d'exemples de carburants on peut citer les essences telles que par exemple
celles définies par la norme ASTM D-439, les gas-oils ou carburants Diesel tels que,
par exemple, ceux définis par la norme ASTM D-975. Ces carburants peuvent également
contenir d'autres additifs que les formulations de la présente invention par exemple
des additifs antidétonants tels que des composés de plomb (par exemple le plomb tétraéthyle),
du méthyltertiobutyléther, du méthyl-tertioamyléther ou un mélange de méthanol et
d'alcool tertiobutylique, des additifs antigels et des réducteurs d'exigence en octane.
[0028] Les formulations de la présente invention sont utilisées en quantité suffisante pour
obtenir une diminution importante des dépôts sur les divers organes du moteur en particulier
au niveau des soupapes d'admission et du carburateur. Habituellement on emploie des
quantités représentant de 10 à 3000 ppm en poids de matière active par rapport au
poids du carburant, de préférence de 10 à 1000 ppm et le plus souvent de 50 à 700
ppm. Dans les formulations selon la présente invention contenant l'ensemble des trois
constituants (A), (B) et (C) la quantité du constituant (C) est habituellement de
10 à 2000 ppm, le plus souvent de 10 à 900 ppm de façon préférée de 30 à 800 ppm.
Les exemples suivants illustrent l'invention sans en limiter la portée.
Les exemples 1 à 5 décrivent la préparation des constituants (A) et (B) utilisés pour
la préparation des formulations selon l'invention.
Exemple 1
[0029] Dans un réacteur de 2 litres muni d'une agitation mécanique, d'un Dean-Stark et d'un
système de régulation de température on charge 408 g(0,40 mole) d'anhydride polyisobuténylsuccinique
(PIBSA), résultant de la condensation de polyisobutène (polyisobutène de masse moléculaire
moyenne en nombre de 920) sur l'anhydride maléique (le dosage des fonctions anhydride
de ce produit montre que l'on a 0,7 fonction anhydride par mole théorique de PIBSA)
et 408 g de xylène. On procède ensuite, à température ambiante et sous agitation,
à l'addition goutte à goutte de 145 g (0,41 mole) de 1-(2-hydroxyéthyl)-2-heptadécényl
imidazoline diluée dans 143 g de xylène. L'addition est effectuée en 30 minutes et
accompagnée d'une augmentation rapide de température du mélange réactionnel d'environ
5 °C. Le mélange est ensuite porté à reflux pendant 3 heures avec élimination d'eau
réactionnelle par distillation azéotropique. La quantité d'eau recueillie est de 2,3
ml. L'état d'avancement de la réaction peut également être suivi par spectrométrie
infrarouge au niveau de la bande d'absorption de la fonction imine à 1660 cm⁻¹ qui
disparait progressivement au cours de la réaction, tandis qu'apparaîssent deux bandes
(1710 cm⁻¹ et 1770 cm⁻¹ )caractéristiques de la fonction succinimide.
On obtient ainsi une solution, à 50 % en poids de matière active, dans le xylène,
du constituant 81.
Exemple 2
[0030] Dans un réacteur de 2 litres muni d'une agitation mécanique, d'un Dean-Stark et d'un
système de régulation de température on introduit 15,6 g (0,15 mole) de N-hydroxyéthyléthylènediamine
diluée dans 15,6 g de toluène. On ajoute ensuite progressivement (goutte à goutte)
9 g (0,15 mole) d'acide acétique glacial dilué dans 9 g de toluène. Le mélange est
ensuite porté au reflux pendant 16 heures au cours desquelles on élimine 4,8 ml d'eau
par distillation azéotropique. Le produit de la réaction est isolé après évaporation
sous vide du toluène. On obtient ainsi un produit huileux jaune pale qui a été caractérisé
par les moyens classiques d'analyses comme étant la 1-(2-hydroxyéthyl)-2-méthyl imidazoline.
[0031] Le spectre infrarouge fait apparaître une bande imine à 1660 cm⁻¹ et en spectrométrie
de résonance magnétique nucléaire on détecte la présence des deux groupes méthylène
du cycle imidazoline et la présence du groupe méthyle en position 2 sur le cycle imidazoline.
L'analyse élémentaire fournit un pourcentage d'azote de 22,1 % en poids pour un pourcentage
calculé de 21,8 %.
La procédure décrite dans l'exemple 1 est répétée en remplaçant la 1-(2-hydroxyéthyl)-2-heptadécénylimidazoline
par la 1-(2-hydroxyéthyl)-2-méthylimidazoline préparée ci-avant. On a utilisé 122,4
g (0,12 mole) de PIBSA dilué dans 122,4 g de xylène et 6,1 g (0,048 mole) d'imidazoline
préparée comme ci-avant diluée dans 5 g de xylène. Le reflux est maintenu pendant
3 heures et on élimine 0,9 ml d'eau. On obtient ainsi une solution, à 50% en poids
de matière active, dans le xylène, du constituant B2.
Exemple 3
[0032] La procédure décrite dans l'exemple 1 est répétée en remplaçant l'imidazoline par
une diamine de suif telle que celle commercialisée sous la marque Dinoram S par la
société CECA et correspondant à la coupe E dont les caractéristiques ont été mentionnées
dans le tableau I ci-avant.
On a utilisé 306 g (0,3 mole) de PIBSA dilué dans 306 g de xylène et 108 g (0,3 mole)
de Dinoram S diluée dans 108 g de xylène. Le reflux est maintenu pendant 5 heures.
L'eau de réaction est éliminée au fur et à mesure de sa formation ; cette élimination
se produit essentiellement pendant les 4 premières heures de réaction. On obtient
ainsi une solution, ajustée à 50% en poids de matière active, dans le xylène, du constituant
A2.
Exemple 4
[0033] La procédure de l'exemple 3 est répétée en remplaçant la Dinoram S par 0,3 mole de
tétraétriylènepentamine (56 g) diluée dans 56 g de xylène. Le reflux est maintenu
pendant 5 heures. L'eau de réaction est éliminée au fur et à mesure de sa formation;
cette élimination se produit essentiellement pendant les 4 premières heures de réaction.
On obtient ainsi une solution, à 50 % en poids de matière active, dans le xylène,
du constituant A3.
Exemple 5
[0034] La procédure décrite dans l'exemple 1 est répétée en remplaçant l'imidazoline par
la polyoxyalkylèneamine commercialisée par la société TEXACO sous le nom Jeffamine
D-400 de masse moléculaire moyenne en nombre de 400. La Jeffamine D-400 est ajoutée
sous forme d'une solution dans le xylène contenant 164 g (0,41 mole) de Jeffamine
D-400. Le reflux est maintenu pendant toute la durée de l'élimination de l'eau de
réaction par distillation azéotropique, puis pendant une heure supplémentaire. On
obtient ainsi une solution, ajustée à 50% en poids de matière active, dans le xylène
du constituant A4.
Exemple 6
[0035] Pour montrer l'effet de formulations selon l'invention sur la tendance des carburants
à former des dépôts sur les soupapes d'admission on utilise un véhicule Renault 11
GTL. Les essais sont réalisés par traitements de type préventif sur un parcours de
5000 km. Le carburant utilisé est un supercarburant classique additivé en alkyles
de plomb à 0,4 g de plomb par litre (carburant de base).
Ce supercarburant comprend en volume : 48,1 % de paraffines
15,4 % d'oléfines
29,2 % d'aromatiques
et 4,3 % de naphténiques
Au départ de chaque test le moteur est conditionné avec des soupapes neuves que l'on
pèse. En fin d'essai, les soupapes sont démontées, lavées à l'hexane, séchées, puis
pesées après élimination physique (par grattage) des dépôts formés sur la soupape
côté chambre de combustion.
Les résultats présentés ci-après donnent le poids de dépôts mesuré, sur la tulipe
de chaque soupape d'admission, par différence entre le poids de la soupape neuve et
le poids de la soupape à la fin de chaque essai après élimination des dépôts côté
chambre de combustion.
Onze essais sont effectués à partir des carburants suivants.
C1 : Carburant de base seul
C2 : Carburant de base contenant 306 ppm en masse de matière active du constituant
B1
C3 : Carburant de base contenant 306 ppm en masse de matière active du constituant
A2
C4 : Carburant de base contenant 306 ppm en masse de matière active du constituant
B2
C5 : Carburant de base contenant 306 ppm en masse de matière active du constituant
A3
C6 : Carburant de base contenant 306 ppm en masse de matière active d'un mélange du
constituant A3 et du constituant B1 dans un rapport de molaire 0,7 : 1
C7 : Carburant de base contenant 306 ppm en masse de matière active d'un mélange du
constituant A3 et du constituant B1 dans un rapport molaire de 0,4 : 1
C8 : Carburant de base contenant 306 ppm en masse de matière active d'un mélange du
constituant A3 et du constituant B2 dans un rapport molaire de 2 : 1
C9 : Carburant de base contenant 306 ppm en masse de matière active du mélange du
constituant A2 et du Constituant B1 dans un rapport molaire de 0,7 : 1
C10 : Carburant de base contenant 306 ppm en masse de matière active d'un mélange
du constituant A2 et du constituant B2 dans rapport molaire de 0,7 : 1.
C11 : Carburant de base contenant 306 ppm en masse de matière active d'un mélange
du constituant A4 et du constituant B1 dans un rapport molaire de 0,7 : 1.
[0036] Les résultats obtenus sont présentés dans le tableau II ci-après
TABLEAU II
Carburant |
Poids des dépôts (moyenne par soupape) |
C1 |
544 mg |
C2 |
320 mg |
C3 |
410 mg |
C4 |
270 mg |
C5 |
490 mg |
C6 |
75 mg |
C7 |
60 mg |
C8 |
150 mg |
C9 |
55 mg |
C10 |
60 mg |
C11 |
80 mg |
[0037] On constate que l'utilisation des carburants C6 à C11 comprenant des formulations
selon l'invention entraine un dépôt sur les soupapes nettement inférieur à celui obtenu
lors de l'utilisation du carburant de base C1 et inférieur à celui obtenu avec les
carburants C2 à C5 contenant les additifs séparés (comparer, par exemple, le cas du
carburant C6 au cas des carburants C2 et C5)
Exemple 7
[0038] On procède à l'évaluation des propriétés de détergence "carburateur" des formulations
selon l'invention et des additifs séparés à titre de comparaison.
[0039] La procédure d'essai sur moteur est effectuée en suivant la norme européenne R5-CEC-FO3-T-81.
Les résultats sont exprimés en terme de mérite de zéro à dix. Un mérite 10 correspond
à un carburateur propre et un mérite 0 à un carburateur très encrassé. Les essais
sont effectués à partir des carburants C1 à C10 décrits dans l'exemple 6. Les résultats
obtenus sont présentés dans le tableau III ci-après.
Tableau III
Carburant |
Mérite |
C1 |
1,9 - 2,3 |
C2 |
5,0 - 5,3 |
C3 |
7,2 - 7,4 |
C4 |
4,9 - 5,1 |
C5 |
7,6 - 7,8 |
C6 |
8,5 - 8,8 |
C7 |
8,4 - 8,6 |
C8 |
8,7 - 8,9 |
C9 |
8,4 - 8,6 |
C10 |
8,3 - 8,5 |
Exemple 8
[0040] On procède à l'évaluation des propriétés d'anti-corrosion des formulations selon
l'invention.
[0041] Les essais consistent à déterminer l'étendue de la corrosion produite sur des échantillons
d'acier ordinaire poli, en présence d'eau de mer synthétique, en suivant la norme
ASTM D 665 modifiée (température 32,2 °C, durée 20 heures). Les essais sont effectués
à partir de certains des carburants décrits dans l'exemple 6. Les résultats obtenus
sont présentés dans le tableau IV ci-après ; ils sont exprimés en pourcentages (%)
de la surface de l'éprouvette corrodée au bout de heures.
Tableau IV
Carburant |
% de surface corrodée |
C1 |
100 % |
C2 |
0 % |
C8 |
0 % |
C10 |
0 % |
Exemple 9
[0042] On prépare des solutions, à 40% en poids de matière active, dans le xylène, de formulations
F1 à F4 comprenant diverses quantités pondérales du polypropylèneglycol (constituant
(C)) de formule :

dont la masse moléculaire moyenne en nombre est de 922 (x = 13,6) et dont la polydispersité
est de 1,1. La formulation F1 contient le constituant (A3) décrit dans l'exemple 4,
le constituant (B1) décrit dans l'exemple 1 et le polypropylèneglycol (constituant
(C)) décrit ci-avant; le rapport molaire du nombre de mole du constituant (A3) au
nombre de mole du constituant (B1) est de 0,7 : 1 ; la quantité de polypropylèneglycol
contenu dans cette formulation est telle que le rapport molaire de la somme du nombre
de mole du constituant (A3) et du constituant (B1) qu'elle contient au nombre de mole
de polypropylèneglycol qu'elle contient ((A3)+(B1))/(C) est de 0,7 : 1. La formulation
F2 contient le constituant (A3) décrit dans l'exemple 4, le constituant (B1) décrit
dans l'exemple 1 et le poylpropylèneglycol (constituant (C)) décrit ci-avant; le rapport
molaire du nombre de mole du constituant (A3) au nombre de mole du constituant (B1)
est de 2 : 1 ; la quantité de polypropylèneglycol contenu dans cette formulation est
telle que le rapport molaire de la somme du nombre de mole du constituant (A3) et
du constituant (B1) qu'elle contient au nombre de mole de polypropylèneglycol qu'elle
contient ((A3)+(B1))/(C) est de 0,73 : 1. La formulation F3 comprend le polypropylèneglycol
et ne contient ni le constituant (A3) ni le constituant (B1). La formulation F4 comprend
chacun des constituants (A3) et (B1) dans un rapport molaire de 2 : 1 et ne contient
pas de polypropylèneglycol.
Exemples 10 à 14
[0043] Une série d'essais est effectuée de manière à évaluer les propriétés de détergence
soupapes de diverses formulations. Les essais ont été réalisés sur banc moteur Mercédes
M102E, sans additif dans le cas des exemples 11 à 14 inclus. La procédure d'essai
est une procédure clasique comprenant l'utilisation d'un moteur ayant 4 cylindres,
de type Mercédes M102E, ayant une cylindrée de 2299 cm³ et un taux de compression
de 9/1. La procédure de test est une procédure cyclique, chaque cycle comprenant quatre
périodes succesives de fonctionnement :
- 30 s (secondes) à 800 t/min (tours par minute) sous une charge nulle,
- 60 s à 1300 t/min sous une charge de 31 newtons (mxkgxs-2),
- 120 s à 1850 t/min sous une charge de 34 newtons et
- 60 s à 3000 t/min sous une charge de 37 newtons.
[0044] La durée de chaque test est habituellement de 40 à 150 heures; dans les exemples
10 à 14 la durée de l'essai a été fixée à 40 heures. Au départ de chaque test le moteur
est conditionné avec des soupapes neuves que l'on pèse. En fin d'essai, les soupapes
sont démontées, lavées à l'hexane, séchées, puis pesées après élimination physique
(par grattage) des dépôts formés sur la soupape côté chambre de combustion. Les résultats
présentés ci-après donnent la moyenne de dépôts en poids rapportée à une soupape,
calculée à partir du poids de dépôts mesuré, sur la tulipe de chaque soupape d'admission,
par différence entre le poids de ladite soupape neuve et le poids de ladite soupape
à la fin de chaque essai après élimination des dépôts côté chambre de combustion.
On évalue également par cotation visuelle l'état de chaque soupape (côté admission
: tulipe) en terme de mérite de 1 à 10 selon la procédure habituellement dénommée
CRC (initiales anglaises de Coordinating Research Council) par les hommes du métier;
les résultats sont exprimés ci-après sous forme de moyenne par soupape, un mérite
de 10 correspond à une soupape propre et un mérite de 1 à une soupape très encrassée.
On évalue également, au cours du démontage des soupapes, l'aspect collant ou non collant
des dépôts formés sur les soupapes d'admission côté admission. La tendance à former
des dépôts d'aspect collant pourrait indiquer, à terme, une tendance à l'apparition
future du phénomène dit de collage des soupapes, phénomène qu'il est souhaitable d'éviter.
Le carburant utilisé dans ces évaluations est un supercarburant, sans plomb, comprenant
2% en volume d'un mélange de méthanol et de tertiobutanol dans un rapport volumique
de 1,5 : 1. Ce supercarburant, d'indice d'octane moteur de 85 et d'indice d'octane
recherche de distillation de 227°C; il comprend en volume :
- 49% d'aromatiques
- 11% d'oléfines
- 40% de composés saturés (paraffines + naphténiques)
[0045] Les formulations sont ajoutées au carburant de manière à obtenir une concentration,
en poids de matière active dans le carburant additivé, précisé pour chaque exemple
dans le tableau V ci-après donnant les résultats obtenus.
TABLEAU V
Exemple |
Additif quantité(ppm) |
Moyenne des dépôts en mg |
Moyenne CRC |
Aspect des dépôts |
10* |
0ppm |
239 |
7,7 |
|
11 |
F1 600ppm |
9 |
9,8 |
non collants |
12 |
F2 300ppm |
20 |
9,6 |
légèrement collants |
13* |
F3 600ppm |
203 |
7,8 |
|
14* |
F4 300ppm |
98 |
9,0 |
collants |
[0046] L'analyse des résultats obtenus dans les exemples 10 à 14 montre que les formulations
selon la présente invention comprenant les trois constituants (A), (B) et (C) permettent
de réduire très largement les quantités de dépôts formés sur les soupapes d'admission
et également de changer l'aspect de ces dépôts par rapport à celui qu'ils ont en présence
d'une formulation ne contenant pas le constituant (C).
1. Formulation d'additifs, notamment pour carburants moteurs, caractérisée en ce qu'elle
comprend un constituant (A) et un constituant (B) ledit constituant (A) consistant
en au moins un composé azoté résultant de la réaction d'au moins un dérivé succinique
choisi dans le groupe formé par les acides et les anhydrides alcénylsucciniques et
les acides et les anhydrides polyalcénylsucciniques sur au moins une polyamine répondant
à la formule générale

dans lesquelles R¹ représente un atome d'hydrogène ou un groupe hydrocarboné ayant
de 1 à 60 atomes de carbone, Z est choisi parmi les groupes -O- et -NR³ - dans lesquels
R³ représente un atome d'hydrogène ou un groupe hydrocarboné ayant de 1 à 60 atomes
de carbone, R¹ et R³ pouvant former ensemble avec l'atome d'azote auquel ils sont
liés un hétérocycle, chacun des R² indépendamment représente un atome d'hydrogène
ou un groupe hydrocarboné ayant de 1 à 4 atomes de carbone, n est un nombre entier
de 2 à 6, m est un nombre entier de 1 à 10 lorsque Z est -NR³- et un nombre entier
de 2 à 10 lorsque Z est -O-, A, B, C et D, identiques ou différents, représentent
chacun un groupe hydrocarboné divalent ayant de 2 à 6 atomes de carbone, a est un
nombre entier de 1 à 120, b et c, identiques ou différents, sont chacun zéro ou un
nombre entier de 1 à 100 et la somme a+b+c est un nombre entier de 1 à 120 et ledit
constituant (B) consistant en au moins un composé azoté résultant de la réaction d'au
moins un dérivé succinique choisi dans le groupe formé par les acides et les anhydrides
alcénylsucciniques et les acides et les anhydrides polyalcénylsucciniques sur au moins
une 1-(2 -hydroxyéthyl)imidazoline substituée en position 2 par un radical alkyle
ou alcényle, linéaire ou ramifié, ayant de 1 à 25 atomes de carbone.
2. Formulation selon la revendication 1 caractérisée en ce que le rapport molaire
du constituant (A) au constituant (B) est de 0,2 : 1 à 5 : 1.
3. Formulation selon la revendication 1 ou 2 dans laquelle le constituant (A) consiste
en au moins un composé azoté résultant de la réaction d'un anhydride alcénylsuccinique
ou polyalcénylsuccinique de masse moléculaire moyenne en nombre de 200 à 3000 sur
au moins une polyamine de formule générale (I) dans laquelle Z est - NR³ - et R¹ et
R³ ,identiques ou différents, représentent chacun un atome d'hydrogène ou un groupe
hydrocarboné ayant de 1 à 30 atomes de carbone, chacun des R² indépendamment représente
un atome d'hydrogène ou un groupe méthyle, n est un nombre entier de 2 à 4 et m est
un nombre entier de 1 à 5.
4. Formulation selon l'une des revendications 1 à 3 dans laquelle la polyamine est
une polyamine de formule générale (1) dans laquelle Z est -NR³ et R¹ R² et R³ représentent
chacun un atome d'hydrogène, n est égal à 2 et m est un nombre entier de 1 à 5.
5. Formulation selon l'une des revendications 1 à 4 dans laquelle la polyamine de
formule générale (I) est la tétraéthylènepentamine.
6. Formulation selon l'une des revendications 1 à 3 dans laquelle la polyamine est
une polyamine de formule générale (I) dans laquelle Z est -NR³- et R² et R³ représentent
chacun un atome d'hydrogène, R¹ représente un groupe hydrocarboné ayant de 5 à 24
atomes de carbone, n est égal à 3 et m est égal à 1.
7. Formulation selon l'une des revendications 1 à 6 dans laquelle la polyamine est
une polyamine de formule générale (II) dans laquelle R¹ et R³ représentent chacun
un atome d'hydrogène, A, B, C, et D, identiques ou différents, représentent chacun
un groupe hydrocarboné divalent ayant de 2 à 4 atomes de carbone, a est un nombre
entier de 1 à 60 et b et c sont égaux à zéro ou a est un nombre entier de 1 à 59,
c est zéro ou un nombre entier de 1 à 50, la somme a+b+c étant dans tous les cas un
nombre entier de 1 à 60.
8. Formulation selon l'une des revendications 1 à 7 dans laquelle le constituant (B)
consiste en au moins un composé azoté résultant de la réaction d'un anhydride alcénylsuccinique
ou polyalcénylsuccinique de masse moléculaire moyenne en nombre de 200 à 3000 sur
au moins une 1-(2-hydroxyéthyl)- imidazoline substituée en position 2 par un radical
alkyle ou alcényle, linéaire ou ramifié, ayant de 1 à 25 atomes de carbone.
9. Formulation selon l'une des revendications 1 à 8 dans laquelle l'imidazoline substituée
est choisie dans le groupe formé par la 1-(2-hydroxyéthyl)-2 héptadécénylimidazoline
et la 1-(2-hydroxyéthyl)2 méthylimidazoline.
10. Formulation selon l'une des revendications 1 à 9 caractérisée en ce qu'elle comprend
en outre au moins un constituant (C) consistant en au moins un polyglycol, soluble
dans ledit carburant, de masse moléculaire moyenne en nombre de 480 à 2100 et de formule
générale (III) :
(III) HO--R--(-O--R--)x-O--R--OH
dans laquelle chacun des groupes R indépendamment représente un groupe hydrocarboné
ayant de 2 à 6 atomes de carbone et x représente le degré moyen de polymérisation.
11. Formulation selon la revendication 10 dans laquelle le constituant (C) est un
polyglycol de formule générale (II) dans laquelle chacun des groupes R indépendamment
représente un groupe alkylène, linéaire ou ramifié, ayant de 2 à 4 atomes de carbone.
12. Formulation selon la revendication 10 ou 11 dans laquelle le constituant (C) est
un polyglycol de formule générale (II) ayant un indice de polydispersité d'environ
1 à environ 1,25.
13. Utilisation d'une formulation d'additifs selon l'une des revendications 1 à 12
comme additif multifonctionnel pour un carburant à base d'hydrocarbures ou d'un mélange
d'hydrocarbures et d'au moins un composé oxygéné choisi dans le groupe formé par les
alcools et les éthers.
14. Utilisation selon la revendication 13 dans laquelle on ajoute de 10 à 1000 ppm
en masse de la formulation d'additifs dans le carburant.
15. Utilisation d'une formulation d'additifs selon la revendication 1 ou 12 pour un
carburant employé dans les moteurs à allumage commandé.