(19)
(11) EP 0 353 116 A1

(12) DEMANDE DE BREVET EUROPEEN

(43) Date de publication:
31.01.1990  Bulletin  1990/05

(21) Numéro de dépôt: 89401846.4

(22) Date de dépôt:  28.06.1989
(51) Int. Cl.5C10L 1/22, C10L 1/14
(84) Etats contractants désignés:
AT BE CH DE ES FR GB IT LI NL SE

(30) Priorité: 29.06.1988 FR 8808900

(71) Demandeurs:
  • INSTITUT FRANCAIS DU PETROLE
    F-92502 Rueil-Malmaison (FR)
  • ELF FRANCE
    LA DEFENSE 6 - 92400 Courbevoie (FR)

(72) Inventeurs:
  • Denis, Jacques
    F-69260 Charbonnière Les Bains (FR)
  • Montagne, Xavier
    F-75015 Paris (FR)
  • Mulard, Philippe
    F-69780 Saint Pierre de Chandieu (FR)
  • Eber, Danièle
    F-69005 Lyon (FR)


(56) Documents cités: : 
   
       


    (54) Formulations d'additifs azotes pour carburants moteurs et les carburants moteurs les contenant


    (57) Formulations d'additifs pour carburants comprenant au moins un constituant (A) et un constituant (B) résultant de la réaction d'au moins un dérivé alcényl ou polyacényl-succinique sur au moins une polyamine pour former le constituant (A) et sur au moins une 1- (2-­hydroyéthyl) imidazoline substituée en position 2 par un radical alkyle ou alcényle ; linéaire ou ramifié, ayant de 1 à 25 atomes de carbone pour former le constituant (B). Les formulations préférées comprennent en outre un constituant (C) consistant en au moins un polyglycol, soluble dans ledit carburant, de masse moléculaire moyenne en nombre de 480 à 2100. Les rappports molaires (A)/(B) et ((A) + (B))/(C) sont de préférence respectivement de 0,05 : 1 à 20 : 1.
    Ces formulations sont utilisées comme additifs multifonctionnels pour les carburants à base d'hydrocarbures ou d'un mélange d'hydrocarbures et d'au moins un composé oxygéné. Elles sont particulièrement bien adaptées pour être utilisées comme additifs pour les carburants employés dans les moteurs à allumage commandé.


    Description


    [0001] La présente invention concerne des formulations d'additifs qui, ajoutées par exemple aux carburants moteurs, réduisent sensiblement la tendance de ces derniers à former des dépôts et à corroder diverses parties du moteur.
    L'utilisation de carburants conventionnels conduit très souvent à l'encrassement des différentes parties du moteur par suite de la vaporisation et de la combustion incomplètes du carburant dans le système d'admission et/ou dans la chambre de combustion et par suite de la présence de traces de lubrifiants.

    [0002] Dans le système d'admission, l'accumulation de ces dépôts peut ainsi se faire au niveau des injecteurs, du carburateur et des soupapes d'admission.
    Une telle accumulation a des conséquences néfastes tant au niveau de l'agrément de conduite, avec l'apparition de ralenti instable et de ratés dans les moteurs à allumage commandé, qu'au niveau du fonctionnement optimal du moteur par modification de la richesse comme suite aux phénomènes d'adsorption-désorption du carburant sur les dépôts formés.

    [0003] Afin de remédier à l'encrassement il est possible de procéder à un nettoyage périodique, particulièrement onéreux, des organes concernés, en particulier des soupapes.

    [0004] L'accumulation de dépôts dans les moteurs et en particulier sur les soupapes d'admission peut également être réduite par l'utilisation de carburants contenant certains additifs, par exemple des additifs du type détergent éventuellement combinés par exemple avec des additifs anticorrosion ou antidépôts pour chambre de combustion.

    [0005] Les additifs, bien connus dans le commerce, par exemple ceux du type polyisobutène-amine, sont habituellement associés a une huile minérale ou synthétique et sont susceptibles de provoquer un encrassement accru des chambres de combustion et donc une augmentation de l'exigence en octane du moteur avec une plus grande sensibilité au phénomène de cliquetis.

    [0006] Parmi les nombreux additifs décrits dans l'art antérieur on peut citer les produits de condensation des anhydrides polyalcénylsucciniques sur des polyamines, telles que, par exemple, la tétraéthylènepentamine, qui sont en particulier décrits dans le brevet US-A-3172892. Ces additifs donnent de bons résultats au niveau des propriétés anticorrosion, mais ne sont pas efficaces comme détergents de soupapes.

    [0007] On peut également citer les produits de condensation des anhydrides polyalcénylsucciniques sur des hydroxyimidazolines, et en particulier sur des 1-(2-hydroxyéthyl) imidazolines substituées en position 2 par un groupe alkyle ou alcényle, tels que ceux qui sont décrits dans la demande de brevet EP-A-74724. Les produits décrits dans cette demande sont de bons additifs (pour carburants moteurs et ont une action d'anticorrosion importante mais ne sont pas très efficaces au niveau de la détergence du carburateur.

    [0008] La plupart des additifs commerciaux sont le plus souvent employés en association avec une huile minérale dont le rôle principal est d' augmenter ou d' obtenir la détergence "soupape" nécessaire.
    L'utilisation d'une huile minérale provoque habituellement un encrassement relativement important de la chambre de combustion ce qui est préjudiciable au bon fonctionnement du moteur. La viscosité du concentré d'additif obtenu par addition de l'huile minérale est habituellement assez élevée ce qui peut entrainer des difficultés au niveau de la manutention et de l'additivation ( addition de l'additif au carburant ). Par ailleurs les concentrés d'additifs comprenant une huile minérale ont une mauvaise tenue au froid.

    [0009] L'invention propose des formulations d'additifs, notamment pour carburants moteurs, qui permettent de réduire sensiblement les inconvénients précités. Les formulations d'additifs de la présente invention sont utilisables notamment comme additifs multifonctionnels pour carburants; en particulier pour les carburants utilisés dans les moteurs à allumage commandé.

    [0010] Les formulations d'additifs de l'invention présentent d'excellentes propriétés détergentes au niveau des soupapes d'admission et du carburateur et ont de très bonnes propriétés d'anti-corrosion. Les formulations d'additifs de l'invention utilisées en particulier dans les carburants pour moteurs à allumage commandé permettent de réduire largement la formation de dépôts sur les soupapes d'admission, et l'encrassement des carburateurs ou des injecteurs.
    De plus ces formulations d'additifs diminuent la corrosion des diverses pièces mécaniques avec lesquelles le carburant entre en contact.
    Ces formulations d'additifs peuvent être utilisées sans addition d'huile minérale ce qui permet de s'affranchir des inconvénients mentionnés ci-avant et liés à l'emploi d'une huile minérale.
    D'une manière générale, ces formulations d'additifs, notamment pour carburants moteurs, comprennent :
    un constituant (A) et un constituant (B) ledit constituant (A) consistant en au moins un composé azoté résultant de la réaction d'au moins un dérivé succinique choisi dans le groupe formé par les acides et les anhydrides alcénylsucciniques et les acides et les anhydrides polyalcénylsucciniques sur au moins une polyamine répondant à la formule générale

    dans lesquelles R¹ représente un atome d'hydrogène ou un groupe hydrocarboné ayant de 1 à 60 atomes de carbone, Z est choisi parmi les groupes -O- et -NR³- dans lesquels R³ représente un atome d'hydrogène ou un groupe hydrocarboné ayant de 1 à 60 atomes de carbone, R¹ et R³ pouvant former ensemble avec l'atome d'azote auquel ils sont liés un hétérocycle, chacun des R² indépendamment représente un atome d'hydrogène ou un groupe hydrocarboné ayant de 1 à 4 atomes de carbone, n est un nombre entier de 2 à 6, m est un nombre entier de 1 à 10 lorsque Z est -NR³- et un nombre entier de 2 à 10 lorsque Z est -O-, A, B, C et D, identiques ou différents, rerésentent chacun un groupe hydrocarboné divalent ayant de 2 à 6 atomes de carbone, a est un nombre entier de 1 à 120 et le plus souvent de 1 à 60, b et c, identiques ou différents, sont chacun zéro ou un nombre entier de 1 à 50 et la somme a+b+c est un nombre entier de 1 à 120 et le plus souvent de 1 à 60 et ledit constituant (B) consistant en au moins un composé azoté résultant de la réaction d'au moins un dérivé succinique choisi dans le groupe formé par les acides et les anhydrides alcénylsucciniques et les acides et les anhydrides polyalcénylsucciniques sur au moins une 1-(2 -hydroxyéthyl)-­imidazoline substituée en position 2 par un radical alkyle ou alcényle, linéaire ou ramifié, ayant de 1 à 25 atomes de carbone.
    Dans une forme préférée de réalisation les formulations d'additifs selon la présente invention comprennent en outre au moins un constituant (C) consistant en au moins un polyglycol, soluble dans ledit carburant, de masse moléculaire en nombre de 480 à 2100 et de formule générale (III) :
    (III)      HO--R--(-O--R--)x-O--R--OH
    dans laquelle chacun des groupes R indépendamment représente un groupe hydrocarboné ayant de 2 à 6 atomes de carbone et x représente le degré moyen de polymérisation.

    [0011] Dans les formulations, selon la présente invention, le constituant (C) est de préférence un polyglycol de formule générale (III) ci-avant dans laquelle chacun des groupes R indépendamment représente un groupe alkylène, linéaire ou ramifié, ayant de 2 à 4 atomes de carbone et le plus souvent un groupe éthylène ou propylène. Parmi les polyglycols, de formule générale (III), particulièrement préférés on peut citer ceux dans lesquels chacun des groupes R représente un groupe propylène de formule :
    CH₃-CH-CH₂-


    [0012] Le constituant (C) est de préférence un polyglycol de masse moléculaire moyenne en nombre de 600 à 1800 et le plus souvent de 650 à 1250. L'indice de polydispersité du polyglycol, employé comme constituant (C), dans les formulations selon la présente invention, est habituellement d'environ 1 à 1,25 et le plus souvent d'environ 1 à 1,15.

    [0013] L'une des caractéristiques de l'invention concerne l'effet de synergie observé lorsque l'on associe dans un carburant le constituant (A) au constituant (B). Cet effet de synergie se manifeste notamment par une diminution notable de la tendance du carburant à former des dépôts sur les soupapes d'admission ; on ne pouvait pas prévoir une diminution aussi importante en considérant les effets séparés des constituants (A) et (B). Cette synergie se manifeste également par une amélioration notable de la propreté du carburateur après une durée de fonctionnement déterminée, amélioration qui ne pouvait pas être prévue en considérant les effets séparés des constituants (A) et (B).

    [0014] Cet effet de synergie est également observé lors de l'association du constituant (C) aux constituants (A) et (B) précités.

    [0015] Dans les formulations de l'invention contenant les deux constituants (A) et (B) pour qu'un effet particulièrement accru de réduction de la formation de dépôts soit observé , il est avantageux que le rapport molaire du constituant (A) au constituant (B) soit de 0,2 : 1 à 5 : 1,de préférence de 0,2 : 1 a 1 : 1, de manière la plus préférée de 0,3 : 1 à 0,9 : 1 et mieux encore de 0,4 : 1 à 0,8 : 1.

    [0016] Dans le cas de formulations selon la présente invention contenant les trois constituants (A), (B) et (C), il est avantageux, pour qu'un effet particulièrement accru de réduction de la formation de dépôts soit observé, que le rapport molaire de la somme des moles du constituant (A) et du constituant (B) au nombre de moles du constituant (C), ((A) + (B))/(C) soit d'environ 0,05 : 1 à 20 : 1 et de préférence d'environ 0,1 : 1 à 10 : 1 ; le rapport molaire du constituant (A) au constituant (B) restant dans les gammes précisées ci-avant.

    [0017] L'acide et/ou l'anhydride succinique employés pour former le constituant (A) et le constituant (B) peuvent être identiques ou différents. Il est possible d'employer un seul dérivé succinique ou un mélange de plusieurs dérivés succiniques.
    L'acide et/ou l'anhydride succinique utilisé dans le cadre de la présente invention a, habituellement, une masse moléculaire moyenne en nombre d'environ 200 à 3000, de préférence 500 à 2000 et le plus souvent 700 à 1500. Ces dérivés succiniques sont largement décrits dans l'art antérieur ; ils sont par exemple obtenus par l'action d'au moins une oléfine alpha ou d'un hydrocarbure chloré sur l'acide ou l'anhydride maléique. L'oléfine alpha ou l'hydrocarbure chloré utilisé dans cette synthèse peuvent être linéaires ou ramifiés, et comportent habituellement de 10 à 150 atomes de carbone, de préférence de 15 à 80 atomes de carbone et le plus souvent de 20 à 75 atomes de carbone dans leur molécule. Cette oléfine peut également être un oligomère, par exemple un dimère, un trimère ou un tétramère, ou un polymère d'une oléfine inférieure, ayant par exemple de 2 à 10 atomes de carbone, telle que l'éthylène, le propylène, le n-butène-1, l'isobutène, le n-hexène-1, le n-octène-1, le méthyl-2-heptène-1 ou le méthyl-2-propyl-5- hexène-1. Il est possible d'utiliser des mélanges d'oléfines ou des mélanges d'hydrocarbures chlorés.
    A titre d'exemples d'anhydrides succiniques, on peut citer l'anhydride n-octadécénylsuccinique, l'anhydride dodécénylsuccinique et les anhydrides polyisobuténylsucciniques, souvent dénommés PIBSA, ayant une masse moléculaire moyenne en nombre telle que définie ci-avant. Les polyamines de formule (I) sont de préférence celles dans lesquelles R¹ est un atome d'hydrogène ou un groupe hydrocarboné ayant de 1 à 30 atomes de carbone, Z est de préférence un groupe -NR³- dans lequel R³ représente de préférence un atome d'hydrogène ou un groupe hydrocarboné ayant de 1 à 30 atomes de carbone, chacun des R² indépendamment représente de préférence un atome d'hydrogène ou un groupe méthyle, n est un nombre entier de 2 à 4 et lorsque Z est un groupe -NR³- m est de préférence un nombre entier de 1 à 5.
    Parmi les composés de formules (I) ci-avant on emploie avantageusement ceux dans lesquels Z est -NR³-, R¹, R² et R³ représentent chacun un atome d'hydrogène, n est égal à 2 et m est un nombre entier de 1 à 5 ou ceux dans lesquels R¹ représente un groupe hydrocarboné ayant de préférence de 5 à 24 atomes de carbone, Z représente un groupe -NR³-­dans lequel R³ est un atome d'hydrogène, R² représente un atome d'hydrogène, n est un nombre entier de 2 à 4, de préférence 3, et m est un nombre entier de 1 à 5, de préférence 1.

    [0018] Les groupes hydrocarbonés R¹ et R³ sont habituellement des groupes alkyles, alcényles, linéaires ou ramifiés, aryles, aryl-alkyles (aralkyles), alkyl-aryles (alkaryles) ou cycloaliphatiques. Les groupes R¹ et R³ sont de préférence des groupes alkyles ou alcényles, linéaires ou ramifiés. Le groupe hydrocarboné R² est habituellement un groupe alkyle, de préférence linéaire, et par exemple méthyle, éthyle, n-propyle ou n-butyle.

    [0019] Comme composés spécifiques on peut citer : l'éthylènediamine, la propylènediamine, la triéthylènetétramine, la tripropylènetétramine, la tétraéthylènepentamine, la triméthylènediamine, l'hexaméthylène diamine, la di(triméthylène)triamine, les N-alkyl diamino-1,3 propane par exemple le N-dodécyldiamino-1,3 propane, le N-tétradécyldiamino­-1,3 propane, le N-hexadécyldiamino-1,3 propane, le N-octadé­cyldiamino-1,3 propane, le N-eicosyldiamino-1,3 propane et le N-docosyldiamino-1,3 propane ; on peut également citer les N-alkyldipropylène triamines par exemple la N-hexadécyldipropylène triamine, la N-octadécyldipropylène triamine, la N-eicosyldipropylène triamine et la N-docosyldipropylène triamine ; on peut également citer les N-alcényldiamino-1,3 propane et les N-alcényldipropylène triamines par exemple le N-octadécényldiamino-1,3 propane, le N-hexadécényl­diamino-1,3 propane, le N-dodécylényldiamino-1,3 propane, le N-octadécadiényldiamino-1,3 propane et le N-docosényldiamino-1,3 propane. On peut citer à titre d'exemples de diamines N,N disubstituées le N,N-diéthyl diamino-1,2 éthane, le N,N-diisopropyl diamino-1,2 éthane, le N,N-dibutyl diamino-1,2 éthane, le N,N-diéthyl diamino-1,4 butane, le N,N-diméthyl diamino-1,3 propane, le N,N-diéthyl diamino-1,3 propane, le N,N-dioctyl diamino-1,3 propane, le N,N-didécyl diamino-1,3 propane, le N,N-didodécyl diamino-1,3 propane, le N,N-ditétradécyl diamino-1,3 propane, le N,N-dihexadécyl diamino-1,3 propane, le N,N-dioctadécyl diamino-1,3 propane, la N,N-didodécyldipropylène triamine, la N,N-ditétradécyldipropylène triamine, la N,N-dihexadécyldipropylène triamine, la N,N-dioctadécyl­dipropylène triamine, le N-méthyl, N-butyl diamino-1,2 éthane, le N-méthyl, N-octyl diamino-1,2 éthane, le N-éthyl,N-octyl diamino-1,2 éthane, le N-méthyl, N-décyl diamino-1,2 éthane, le N-méthyl, N-dodécyl diamino 1,3 propane, le N-méthyl, N-hexadécyl diamino-1,3 propane et le N-éthyl, N-octadécyl diamino-1,3 propane.

    [0020] A titre d'exemples d'étheramines on peut citer le N-(octyloxy-3-­propyl)diamino-1,3 propane, le N-(décyloxy-3 propyl)diamino-1,3 propane, le N-(triméthyl-2,4,6 décyl)oxy-3 propyl diamino-1,3 propane.

    [0021] Il doit être entendu qu'il est possible de mettre en jeu comme composé polyaminé un ou plusieurs composés répondant à la formule (I) et/ou (II). Comme exemples spécifiques de mélanges de composés répondant à la formule (I) on peut citer ;
    les coupes de diamines grasses répondant à la formule R¹-NH-(CH₂-)₃NH₂ dont les groupes R¹ sont des radicaux hydrocarbonés aliphatiques en C₈, C₁₀, C₁₂, C₁₄, C₁₆, C₁₈, C₂₀ et C₂₂, en proportions molaires approximatives données dans le tableau I ci-après.



    [0022] Les polyamines de formules (II) sont de préférence celles dans lesquelles R¹ et R³ représentent chacun un atome d' hydrogène A, B, C et D identiques ou différents représentent chacun un groupe alkylidène ayant de 2 à 4 atomes de carbone, par exemple éthylidène, propylidène, isopropylidène, butylidène et isobutylidène, a est un nombre entier de 1 à 60 et b et c sont égaux à zéro ; ou a est un nombre entier de 1 à 59, c est zéro ou un nombre entier tel que la somme a+c soit de 1 à 59 et b est un nombre entier de 1 à 50 ; avec dans chaque cas la somme a+b+c égale à un nombre entier de 1 à 60.
    Comme composés spécifiques de fromule (II) on peut citer ceux répondant aux formules :

    dans lesquelles a est 2, 3, 5, 6 ou environ 33

    dans laquelle b est environ égal à 8, 9, 15, 16 ou 40 et a+c est environ 2 ou 3.
    Ces produits sont en particulier commercialisés par la société TEXACO Chemical sous le nom Jeffamine EDR 148 pour le produit de formule (II₁) dans laquelle a = 2, Jeffamine D-230 pour un produit de formule (II₂) de masse moléculaire moyenne en nombre de 230, Jeffamine D-400 pour un produit de formule (II₂) de masse moléculaire moyenne en nombre de 400, Jeffamine D-2000 pour un produit de formule (II₂) de masse moléculaire moyenne en nombre de 2000, Jeffamine ED-600 pour un produit de formule (II₃) de masse moléculaire moyenne en nombre de 600, Jeffamine ED-900 pour un produit de formule (II₃) de masse moléculaire moyenne en nombre de 900 et Jeffamine ED-2001 pour un produit de formule (II₃) de masse moléculaire moyenne en nombre de 2000.

    [0023] La réaction de formation du constituant (A) est habituellement effectuée par addition progressive de la polyamine à une solution ou à une dispersion du dérivé succinique dans un solvant organique, à température ordinaire, puis chauffage à une température habituellement comprise entre 65 et 250 °C et de préférence entre 80 et 200 °C.
    Le solvant organique utilisé dans cette préparation a un point d'ébullition compris entre 65 et 250 °C et est habituellement choisi de manière à pouvoir permettre l'élimination de l'eau formée au cours de la condensation de la polyamine sur le dérivé succinique, de préférence sous forme d'un azéotrope eau-solvant organique. On utilisera habituellement un solvant organique tel que par exemple le benzène, le toluène, les xylènes, l'éthylbenzène ou une coupe d'hydrocarbures telle que par exemple la coupe commerciale SOLVESSO 150 (190-209 °C) contenant 99 % en poids de composés aromatiques.

    [0024] Il est possible d'utiliser des mélanges de solvants, par exemple un mélange de xylènes. La durée du chauffage après la fin de l'addition de la polyamine est habituellement de 0,5 à 7 heures, de préférence de 1 à 5 heures.
    Le chauffage est habituellement poursuivi, à la température choisie, le plus souvent au reflux , jusqu'à la fin du dégagement de l'eau formée au cours de la réaction. Le produit obtenu est ensuite éventuellement isolé en éliminant, par exemple par distillation sous vide, le solvant utilisé dans la préparation. La quantité d'eau éliminée au cours de la réaction est habituellement d'environ 0,8 à 1,2 mole et le plus souvent d'environ 1 mole d'eau par mole de dérivé succinique.
    La polyamine est de préférence diluée dans un solvant organique par exemple l'un de ceux cités ci-avant et de préférence le même que celui employé pour former la solution ou la dispersion du dérivé succinique; cette dilution facilite l'addition progressive de la polyamine. La quantité de polyamine employée est habituellement d'au moins 0,5 mole par mole de dérivé succinique, par exemple de 0,5 : 1 à 2 : 1 et de préférence de 0,8 : 1 à 1,2 : 1. On utilise le plus souvent une quantité d'environ 1 mole de polyamine par mole de dérivé succinique. Le constituant (A) utilisé peut être un composé commercial, par exemple le composé vendu par la société OCTEL sous la référence 0MA 41OG, qui est à base d'un produit de condensation de la tétraéthylène pentamine sur un PIBSA.

    [0025] Les 1-(2-hydroxyéthyl-)-imidazolines substituées en position 2 par un radical alkyle ou alcényle ayant de 1 à 25 atomes de carbone employées pour la préparation du constituant (B) peuvent être des composés commerciaux ou peuvent être synthétisées par exemple par réaction d'au moins un acide organique avec la N-(2-hydroxyéthyl)-éthylènediamine. La réaction procède par une première étape d'amidification suivie d'une cyclisation. Les acides organiques utilisés ont habituellement de 2 à 26 atomes de carbone ; ce sont de préférence des acides aliphatiques monocarboxyliques. A titre d'exemples on peut citer l'acide acétique, l'acide propanoïque, l'acide butanoïque, l'acide caproïque, l'acide caprique, l'acide laurique, l'acide myristique, l'acide palmitique, l'acide stéarique, l'acide béhénique, l'acide cérotique et les acides gras insaturés suivants :
    CH₃-CH₂-CH=CH-(CH₂)₇COOH acide dodécylénique
    CH₃-(CH₂-)₅CH=CH-(CH₂-)₇COOH acide palmitoléique
    CH₃-(CH₂-)₇CH=CH-(CH₂-)₇COOH acide oléique
    CH₃-(CH₂-)₅CHOH=CH₂-CH=CH-(CH₂-)₇COOH acide ricinoléique
    CH₃-(CH₂-)₁₀CH=CH-(CH₂-)₄COOH acide pétrosélénique
    CH₃-(CH₂-)₅CH=CH-(CH₂-)₉COOH acide vaccénique
    CH₃-(CH₂-)₄CH=CH-CH₂-CH=CH-(CH₂-)₇COOH acide linoléique
    CH₃-(CH₂-)₉CH=CH-(CH₂-)₇COOH acide gadoléique
    CH₃-(CH₂-)₉CH=CH-(CH₂-)₉COOH acide cétoléique
    CH₃-(CH₂-)₇CH=CH-(CH₂-)₁₁COOH acide érucique
    CH₃-(CH₂-)₇CH=CH-(CH₂-)₁₃COOH acide sélacholéique


    [0026] On utilisera par exemple la 1-(2-hydroxyéthyl)-2-heptadécényl imidazoline, préparée par exemple à partir de l'acide oléique et de la N-(2-hydroxyéthyl)-éthylènediamine. Cette préparation est par exemple décrite dans le brevet US-A-2987515.
    On peut également citer à titre d'exemple la 1-(2-hydroxy­éthyl)-2-méthyl imidazoline préparée par exemple à partir de l'acide acétique et de la N-(2-hydroxyéthyl-)éthylènediamine.
    La 1-(2-hydroxyéthyl)-2 heptadécénylimidazoline est commercialisée par la société CIBA-GEIGY sous le nom "Amine-O" et par la société PROTEX sous le nom "Imidazoline-O".
    La préparation du constituant (B) est habituellement effectuée par addition progressive de l'imidazoline par exemple diluée dans un solvant organique à une solution ou à une dispersion du dérivé succinique dans un solvant organique. Les solvants utilisés sont de préférence identiques et ils sont par exemple choisis parmi ceux cités ci-avant dans la description de la préparation du constituant (A).
    L'addition de l'imidazoline au dérivé succinique est habituellement effectuée à température ambiante ; après la fin de l'addition on chauffe à une température habituellement d'environ 65 à 250 °C, de préférence d'environ 80 à 200°C. La durée du chauffage,après la fin de l'addition de l'imidazoline, est habituellement de 0,5 à 7 heures, de préférence de 1 a 5 heures. Le chauffage est habituellement poursuivi, à la température choisie, le plus souvent au reflux, jusqu'a la fin du dégagement de l'eau formée au cours de la réaction.
    Le produit obtenu est ensuite éventuellement isolé en éliminant, par exemple par distillation sous vide, le solvant utilisé dans la préparation. La quantité d'eau éliminée au cours de la réaction est habiuellement d'environ 0,2 à 0,8 mole et le plus souvent d'environ 0,3 à 0,6 mole d'eau par mole de dérivé succinique. La quantité d'imidazoline mise en oeuvre dans la réaction est habituellement d'au moins 0,5 mole par mole de dérivé succinique, par exemple de 0,5 : 1 à 1,5 : 1 et de préférence de 0,9 : 1 a 1,1 : 1. On utilise le plus souvent une quantité d'environ 1 mole d'imidazoline par mole de dérivé succinique. Les formulations de la présente invention peuvent être utilisées sous forme de solution dans le milieu réactionnel ayant servi à la préparation de chacun des constituants.
    Les formulations peuvent également être ajoutées directement dans le carburant ou être préalablement diluées dans un solvant choisi par exemple parmi ceux mentionnés ci-avant pour la préparation de chacun des constituants.

    [0027] Les formulations de la présente invention sont principalement utilisées comme additifs multifonctionnels pour un carburant pour moteurs, par exemple un carburant à base d'hydrocarbures ou à base d'un mélange d'hydrocarbures et d'au moins un composé oxygéné choisi dans le groupe formé par les alcools et les éthers, ou d'un carburant non hydrocarboné tel que par exemple un alcool ou un mélange d'alcools.
    Les formulations de la présente invention sont particulièrement bien adaptées pour être utilisées comme additifs pour les carburants employés dans les moteurs à allumage commandé.
    A titre d'exemples de carburants on peut citer les essences telles que par exemple celles définies par la norme ASTM D-439, les gas-oils ou carburants Diesel tels que, par exemple, ceux définis par la norme ASTM D-975. Ces carburants peuvent également contenir d'autres additifs que les formulations de la présente invention par exemple des additifs antidétonants tels que des composés de plomb (par exemple le plomb tétraéthyle), du méthyltertiobutyléther, du méthyl-tertioamyl­éther ou un mélange de méthanol et d'alcool tertiobutylique, des additifs antigels et des réducteurs d'exigence en octane.

    [0028] Les formulations de la présente invention sont utilisées en quantité suffisante pour obtenir une diminution importante des dépôts sur les divers organes du moteur en particulier au niveau des soupapes d'admission et du carburateur. Habituellement on emploie des quantités représentant de 10 à 3000 ppm en poids de matière active par rapport au poids du carburant, de préférence de 10 à 1000 ppm et le plus souvent de 50 à 700 ppm. Dans les formulations selon la présente invention contenant l'ensemble des trois constituants (A), (B) et (C) la quantité du constituant (C) est habituellement de 10 à 2000 ppm, le plus souvent de 10 à 900 ppm de façon préférée de 30 à 800 ppm.
    Les exemples suivants illustrent l'invention sans en limiter la portée.
    Les exemples 1 à 5 décrivent la préparation des constituants (A) et (B) utilisés pour la préparation des formulations selon l'invention.

    Exemple 1



    [0029] Dans un réacteur de 2 litres muni d'une agitation mécanique, d'un Dean-Stark et d'un système de régulation de température on charge 408 g(0,40 mole) d'anhydride polyisobuténylsuccinique (PIBSA), résultant de la condensation de polyisobutène (polyisobutène de masse moléculaire moyenne en nombre de 920) sur l'anhydride maléique (le dosage des fonctions anhydride de ce produit montre que l'on a 0,7 fonction anhydride par mole théorique de PIBSA) et 408 g de xylène. On procède ensuite, à température ambiante et sous agitation, à l'addition goutte à goutte de 145 g (0,41 mole) de 1-(2-hydroxy­éthyl)-2-heptadécényl imidazoline diluée dans 143 g de xylène. L'addition est effectuée en 30 minutes et accompagnée d'une augmen­tation rapide de température du mélange réactionnel d'environ 5 °C. Le mélange est ensuite porté à reflux pendant 3 heures avec élimination d'eau réactionnelle par distillation azéotropique. La quantité d'eau recueillie est de 2,3 ml. L'état d'avancement de la réaction peut également être suivi par spectrométrie infrarouge au niveau de la bande d'absorption de la fonction imine à 1660 cm⁻¹ qui disparait progressivement au cours de la réaction, tandis qu'apparaîssent deux bandes (1710 cm⁻¹ et 1770 cm⁻¹ )caractéristiques de la fonction succinimide.
    On obtient ainsi une solution, à 50 % en poids de matière active, dans le xylène, du constituant 81.

    Exemple 2



    [0030] Dans un réacteur de 2 litres muni d'une agitation mécanique, d'un Dean-Stark et d'un système de régulation de température on introduit 15,6 g (0,15 mole) de N-hydroxyéthyléthylènediamine diluée dans 15,6 g de toluène. On ajoute ensuite progressivement (goutte à goutte) 9 g (0,15 mole) d'acide acétique glacial dilué dans 9 g de toluène. Le mélange est ensuite porté au reflux pendant 16 heures au cours desquelles on élimine 4,8 ml d'eau par distillation azéotropique. Le produit de la réaction est isolé après évaporation sous vide du toluène. On obtient ainsi un produit huileux jaune pale qui a été caractérisé par les moyens classiques d'analyses comme étant la 1-(2-hydroxyéthyl)-2-méthyl imidazoline.

    [0031] Le spectre infrarouge fait apparaître une bande imine à 1660 cm⁻¹ et en spectrométrie de résonance magnétique nucléaire on détecte la présence des deux groupes méthylène du cycle imidazoline et la présence du groupe méthyle en position 2 sur le cycle imidazoline. L'analyse élémentaire fournit un pourcentage d'azote de 22,1 % en poids pour un pourcentage calculé de 21,8 %.
    La procédure décrite dans l'exemple 1 est répétée en remplaçant la 1-(2-hydroxyéthyl)-2-heptadécénylimidazoline par la 1-(2-hydroxy­éthyl)-2-méthylimidazoline préparée ci-avant. On a utilisé 122,4 g (0,12 mole) de PIBSA dilué dans 122,4 g de xylène et 6,1 g (0,048 mole) d'imidazoline préparée comme ci-avant diluée dans 5 g de xylène. Le reflux est maintenu pendant 3 heures et on élimine 0,9 ml d'eau. On obtient ainsi une solution, à 50% en poids de matière active, dans le xylène, du constituant B2.

    Exemple 3



    [0032] La procédure décrite dans l'exemple 1 est répétée en remplaçant l'imidazoline par une diamine de suif telle que celle commercialisée sous la marque Dinoram S par la société CECA et correspondant à la coupe E dont les caractéristiques ont été mentionnées dans le tableau I ci-avant.
    On a utilisé 306 g (0,3 mole) de PIBSA dilué dans 306 g de xylène et 108 g (0,3 mole) de Dinoram S diluée dans 108 g de xylène. Le reflux est maintenu pendant 5 heures. L'eau de réaction est éliminée au fur et à mesure de sa formation ; cette élimination se produit essentiellement pendant les 4 premières heures de réaction. On obtient ainsi une solution, ajustée à 50% en poids de matière active, dans le xylène, du constituant A2.

    Exemple 4



    [0033] La procédure de l'exemple 3 est répétée en remplaçant la Dinoram S par 0,3 mole de tétraétriylènepentamine (56 g) diluée dans 56 g de xylène. Le reflux est maintenu pendant 5 heures. L'eau de réaction est éliminée au fur et à mesure de sa formation; cette élimination se produit essentiellement pendant les 4 premières heures de réaction. On obtient ainsi une solution, à 50 % en poids de matière active, dans le xylène, du constituant A3.

    Exemple 5



    [0034] La procédure décrite dans l'exemple 1 est répétée en remplaçant l'imidazoline par la polyoxyalkylèneamine commercialisée par la société TEXACO sous le nom Jeffamine D-400 de masse moléculaire moyenne en nombre de 400. La Jeffamine D-400 est ajoutée sous forme d'une solution dans le xylène contenant 164 g (0,41 mole) de Jeffamine D-400. Le reflux est maintenu pendant toute la durée de l'élimination de l'eau de réaction par distillation azéotropique, puis pendant une heure supplémentaire. On obtient ainsi une solution, ajustée à 50% en poids de matière active, dans le xylène du constituant A4.

    Exemple 6



    [0035] Pour montrer l'effet de formulations selon l'invention sur la tendance des carburants à former des dépôts sur les soupapes d'admission on utilise un véhicule Renault 11 GTL. Les essais sont réalisés par traitements de type préventif sur un parcours de 5000 km. Le carburant utilisé est un supercarburant classique additivé en alkyles de plomb à 0,4 g de plomb par litre (carburant de base).
    Ce supercarburant comprend en volume : 48,1 % de paraffines
    15,4 % d'oléfines
    29,2 % d'aromatiques
    et 4,3 % de naphténiques
    Au départ de chaque test le moteur est conditionné avec des soupapes neuves que l'on pèse. En fin d'essai, les soupapes sont démontées, lavées à l'hexane, séchées, puis pesées après élimination physique (par grattage) des dépôts formés sur la soupape côté chambre de combustion.
    Les résultats présentés ci-après donnent le poids de dépôts mesuré, sur la tulipe de chaque soupape d'admission, par différence entre le poids de la soupape neuve et le poids de la soupape à la fin de chaque essai après élimination des dépôts côté chambre de combustion.
    Onze essais sont effectués à partir des carburants suivants.

    C1 : Carburant de base seul

    C2 : Carburant de base contenant 306 ppm en masse de matière active du constituant B1

    C3 : Carburant de base contenant 306 ppm en masse de matière active du constituant A2

    C4 : Carburant de base contenant 306 ppm en masse de matière active du constituant B2

    C5 : Carburant de base contenant 306 ppm en masse de matière active du constituant A3

    C6 : Carburant de base contenant 306 ppm en masse de matière active d'un mélange du constituant A3 et du constituant B1 dans un rapport de molaire 0,7 : 1

    C7 : Carburant de base contenant 306 ppm en masse de matière active d'un mélange du constituant A3 et du constituant B1 dans un rapport molaire de 0,4 : 1

    C8 : Carburant de base contenant 306 ppm en masse de matière active d'un mélange du constituant A3 et du constituant B2 dans un rapport molaire de 2 : 1

    C9 : Carburant de base contenant 306 ppm en masse de matière active du mélange du constituant A2 et du Constituant B1 dans un rapport molaire de 0,7 : 1

    C10 : Carburant de base contenant 306 ppm en masse de matière active d'un mélange du constituant A2 et du constituant B2 dans rapport molaire de 0,7 : 1.

    C11 : Carburant de base contenant 306 ppm en masse de matière active d'un mélange du constituant A4 et du constituant B1 dans un rapport molaire de 0,7 : 1.



    [0036] Les résultats obtenus sont présentés dans le tableau II ci-après
    TABLEAU II
    Carburant Poids des dépôts (moyenne par soupape)
    C1 544 mg
    C2 320 mg
    C3 410 mg
    C4 270 mg
    C5 490 mg
    C6 75 mg
    C7 60 mg
    C8 150 mg
    C9 55 mg
    C10 60 mg
    C11 80 mg


    [0037] On constate que l'utilisation des carburants C6 à C11 comprenant des formulations selon l'invention entraine un dépôt sur les soupapes nettement inférieur à celui obtenu lors de l'utilisation du carburant de base C1 et inférieur à celui obtenu avec les carburants C2 à C5 contenant les additifs séparés (comparer, par exemple, le cas du carburant C6 au cas des carburants C2 et C5)

    Exemple 7



    [0038] On procède à l'évaluation des propriétés de détergence "carburateur" des formulations selon l'invention et des additifs séparés à titre de comparaison.

    [0039] La procédure d'essai sur moteur est effectuée en suivant la norme européenne R5-CEC-FO3-T-81. Les résultats sont exprimés en terme de mérite de zéro à dix. Un mérite 10 correspond à un carburateur propre et un mérite 0 à un carburateur très encrassé. Les essais sont effectués à partir des carburants C1 à C10 décrits dans l'exemple 6. Les résultats obtenus sont présentés dans le tableau III ci-après.
    Tableau III
    Carburant Mérite
    C1 1,9 - 2,3
    C2 5,0 - 5,3
    C3 7,2 - 7,4
    C4 4,9 - 5,1
    C5 7,6 - 7,8
    C6 8,5 - 8,8
    C7 8,4 - 8,6
    C8 8,7 - 8,9
    C9 8,4 - 8,6
    C10 8,3 - 8,5

    Exemple 8



    [0040] On procède à l'évaluation des propriétés d'anti-corrosion des formulations selon l'invention.

    [0041] Les essais consistent à déterminer l'étendue de la corrosion produite sur des échantillons d'acier ordinaire poli, en présence d'eau de mer synthétique, en suivant la norme ASTM D 665 modifiée (température 32,2 °C, durée 20 heures). Les essais sont effectués à partir de certains des carburants décrits dans l'exemple 6. Les résultats obtenus sont présentés dans le tableau IV ci-après ; ils sont exprimés en pourcentages (%) de la surface de l'éprouvette corrodée au bout de heures.
    Tableau IV
    Carburant % de surface corrodée
    C1 100 %
    C2 0 %
    C8 0 %
    C10 0 %

    Exemple 9



    [0042] On prépare des solutions, à 40% en poids de matière active, dans le xylène, de formulations F1 à F4 comprenant diverses quantités pondérales du polypropylèneglycol (constituant (C)) de formule :

    dont la masse moléculaire moyenne en nombre est de 922 (x = 13,6) et dont la polydispersité est de 1,1. La formulation F1 contient le constituant (A3) décrit dans l'exemple 4, le constituant (B1) décrit dans l'exemple 1 et le polypropylèneglycol (constituant (C)) décrit ci-avant; le rapport molaire du nombre de mole du constituant (A3) au nombre de mole du constituant (B1) est de 0,7 : 1 ; la quantité de polypropylèneglycol contenu dans cette formulation est telle que le rapport molaire de la somme du nombre de mole du constituant (A3) et du constituant (B1) qu'elle contient au nombre de mole de polypropylèneglycol qu'elle contient ((A3)+(B1))/(C) est de 0,7 : 1. La formulation F2 contient le constituant (A3) décrit dans l'exemple 4, le constituant (B1) décrit dans l'exemple 1 et le poylpropylèneglycol (constituant (C)) décrit ci-avant; le rapport molaire du nombre de mole du constituant (A3) au nombre de mole du constituant (B1) est de 2 : 1 ; la quantité de polypropylèneglycol contenu dans cette formulation est telle que le rapport molaire de la somme du nombre de mole du constituant (A3) et du constituant (B1) qu'elle contient au nombre de mole de polypropylèneglycol qu'elle contient ((A3)+(B1))/(C) est de 0,73 : 1. La formulation F3 comprend le polypropylèneglycol et ne contient ni le constituant (A3) ni le constituant (B1). La formulation F4 comprend chacun des constituants (A3) et (B1) dans un rapport molaire de 2 : 1 et ne contient pas de polypropylèneglycol.

    Exemples 10 à 14



    [0043] Une série d'essais est effectuée de manière à évaluer les propriétés de détergence soupapes de diverses formulations. Les essais ont été réalisés sur banc moteur Mercédes M102E, sans additif dans le cas des exemples 11 à 14 inclus. La procédure d'essai est une procédure clasique comprenant l'utilisation d'un moteur ayant 4 cylindres, de type Mercédes M102E, ayant une cylindrée de 2299 cm³ et un taux de compression de 9/1. La procédure de test est une procédure cyclique, chaque cycle comprenant quatre périodes succesives de fonctionnement :
    - 30 s (secondes) à 800 t/min (tours par minute) sous une charge nulle,
    - 60 s à 1300 t/min sous une charge de 31 newtons (mxkgxs-2),
    - 120 s à 1850 t/min sous une charge de 34 newtons et
    - 60 s à 3000 t/min sous une charge de 37 newtons.


    [0044] La durée de chaque test est habituellement de 40 à 150 heures; dans les exemples 10 à 14 la durée de l'essai a été fixée à 40 heures. Au départ de chaque test le moteur est conditionné avec des soupapes neuves que l'on pèse. En fin d'essai, les soupapes sont démontées, lavées à l'hexane, séchées, puis pesées après élimination physique (par grattage) des dépôts formés sur la soupape côté chambre de combustion. Les résultats présentés ci-après donnent la moyenne de dépôts en poids rapportée à une soupape, calculée à partir du poids de dépôts mesuré, sur la tulipe de chaque soupape d'admission, par différence entre le poids de ladite soupape neuve et le poids de ladite soupape à la fin de chaque essai après élimination des dépôts côté chambre de combustion. On évalue également par cotation visuelle l'état de chaque soupape (côté admission : tulipe) en terme de mérite de 1 à 10 selon la procédure habituellement dénommée CRC (initiales anglaises de Coordinating Research Council) par les hommes du métier; les résultats sont exprimés ci-après sous forme de moyenne par soupape, un mérite de 10 correspond à une soupape propre et un mérite de 1 à une soupape très encrassée. On évalue également, au cours du démontage des soupapes, l'aspect collant ou non collant des dépôts formés sur les soupapes d'admission côté admission. La tendance à former des dépôts d'aspect collant pourrait indiquer, à terme, une tendance à l'apparition future du phénomène dit de collage des soupapes, phénomène qu'il est souhaitable d'éviter.
    Le carburant utilisé dans ces évaluations est un supercarburant, sans plomb, comprenant 2% en volume d'un mélange de méthanol et de tertiobutanol dans un rapport volumique de 1,5 : 1. Ce supercarburant, d'indice d'octane moteur de 85 et d'indice d'octane recherche de distillation de 227°C; il comprend en volume :
    - 49% d'aromatiques
    - 11% d'oléfines
    - 40% de composés saturés (paraffines + naphténiques)

    [0045] Les formulations sont ajoutées au carburant de manière à obtenir une concentration, en poids de matière active dans le carburant additivé, précisé pour chaque exemple dans le tableau V ci-après donnant les résultats obtenus.
    TABLEAU V
    Exemple Additif quantité(ppm) Moyenne des dépôts en mg Moyenne CRC Aspect des dépôts
    10* 0ppm 239 7,7  
    11 F1 600ppm 9 9,8 non collants
    12 F2 300ppm 20 9,6 légèrement collants
    13* F3 600ppm 203 7,8  
    14* F4 300ppm 98 9,0 collants
    * comparaison


    [0046] L'analyse des résultats obtenus dans les exemples 10 à 14 montre que les formulations selon la présente invention comprenant les trois constituants (A), (B) et (C) permettent de réduire très largement les quantités de dépôts formés sur les soupapes d'admission et également de changer l'aspect de ces dépôts par rapport à celui qu'ils ont en présence d'une formulation ne contenant pas le constituant (C).


    Revendications

    1. Formulation d'additifs, notamment pour carburants moteurs, caractérisée en ce qu'elle comprend un constituant (A) et un constituant (B) ledit constituant (A) consistant en au moins un composé azoté résultant de la réaction d'au moins un dérivé succinique choisi dans le groupe formé par les acides et les anhydrides alcénylsucciniques et les acides et les anhydrides polyalcénylsucciniques sur au moins une polyamine répondant à la formule générale

    dans lesquelles R¹ représente un atome d'hydrogène ou un groupe hydrocarboné ayant de 1 à 60 atomes de carbone, Z est choisi parmi les groupes -O- et -NR³ - dans lesquels R³ représente un atome d'hydrogène ou un groupe hydrocarboné ayant de 1 à 60 atomes de carbone, R¹ et R³ pouvant former ensemble avec l'atome d'azote auquel ils sont liés un hétérocycle, chacun des R² indépendamment représente un atome d'hydrogène ou un groupe hydrocarboné ayant de 1 à 4 atomes de carbone, n est un nombre entier de 2 à 6, m est un nombre entier de 1 à 10 lorsque Z est -NR³- et un nombre entier de 2 à 10 lorsque Z est -O-, A, B, C et D, identiques ou différents, représentent chacun un groupe hydrocarboné divalent ayant de 2 à 6 atomes de carbone, a est un nombre entier de 1 à 120, b et c, identiques ou différents, sont chacun zéro ou un nombre entier de 1 à 100 et la somme a+b+c est un nombre entier de 1 à 120 et ledit constituant (B) consistant en au moins un composé azoté résultant de la réaction d'au moins un dérivé succinique choisi dans le groupe formé par les acides et les anhydrides alcénylsucciniques et les acides et les anhydrides polyalcénylsucciniques sur au moins une 1-(2 -hydroxyéthyl)­imidazoline substituée en position 2 par un radical alkyle ou alcényle, linéaire ou ramifié, ayant de 1 à 25 atomes de carbone.
     
    2. Formulation selon la revendication 1 caractérisée en ce que le rapport molaire du constituant (A) au constituant (B) est de 0,2 : 1 à 5 : 1.
     
    3. Formulation selon la revendication 1 ou 2 dans laquelle le constituant (A) consiste en au moins un composé azoté résultant de la réaction d'un anhydride alcénylsuccinique ou polyalcénylsuccinique de masse moléculaire moyenne en nombre de 200 à 3000 sur au moins une polyamine de formule générale (I) dans laquelle Z est - NR³ - et R¹ et R³ ,identiques ou différents, représentent chacun un atome d'hydrogène ou un groupe hydrocarboné ayant de 1 à 30 atomes de carbone, chacun des R² indépendamment représente un atome d'hydrogène ou un groupe méthyle, n est un nombre entier de 2 à 4 et m est un nombre entier de 1 à 5.
     
    4. Formulation selon l'une des revendications 1 à 3 dans laquelle la polyamine est une polyamine de formule générale (1) dans laquelle Z est -NR³ et R¹ R² et R³ représentent chacun un atome d'hydrogène, n est égal à 2 et m est un nombre entier de 1 à 5.
     
    5. Formulation selon l'une des revendications 1 à 4 dans laquelle la polyamine de formule générale (I) est la tétraéthylènepentamine.
     
    6. Formulation selon l'une des revendications 1 à 3 dans laquelle la polyamine est une polyamine de formule générale (I) dans laquelle Z est -NR³- et R² et R³ représentent chacun un atome d'hydrogène, R¹ représente un groupe hydrocarboné ayant de 5 à 24 atomes de carbone, n est égal à 3 et m est égal à 1.
     
    7. Formulation selon l'une des revendications 1 à 6 dans laquelle la polyamine est une polyamine de formule générale (II) dans laquelle R¹ et R³ représentent chacun un atome d'hydrogène, A, B, C, et D, identiques ou différents, représentent chacun un groupe hydrocarboné divalent ayant de 2 à 4 atomes de carbone, a est un nombre entier de 1 à 60 et b et c sont égaux à zéro ou a est un nombre entier de 1 à 59, c est zéro ou un nombre entier de 1 à 50, la somme a+b+c étant dans tous les cas un nombre entier de 1 à 60.
     
    8. Formulation selon l'une des revendications 1 à 7 dans laquelle le constituant (B) consiste en au moins un composé azoté résultant de la réaction d'un anhydride alcénylsuccinique ou polyalcénylsuccinique de masse moléculaire moyenne en nombre de 200 à 3000 sur au moins une 1-(2-hydroxyéthyl)- imidazoline substituée en position 2 par un radical alkyle ou alcényle, linéaire ou ramifié, ayant de 1 à 25 atomes de carbone.
     
    9. Formulation selon l'une des revendications 1 à 8 dans laquelle l'imidazoline substituée est choisie dans le groupe formé par la 1-(2-hydroxyéthyl)-2 héptadécénylimidazoline et la 1-(2-hydroxyéthyl)­2 méthylimidazoline.
     
    10. Formulation selon l'une des revendications 1 à 9 caractérisée en ce qu'elle comprend en outre au moins un constituant (C) consistant en au moins un polyglycol, soluble dans ledit carburant, de masse moléculaire moyenne en nombre de 480 à 2100 et de formule générale (III) :
    (III)      HO--R--(-O--R--)x-O--R--OH
    dans laquelle chacun des groupes R indépendamment représente un groupe hydrocarboné ayant de 2 à 6 atomes de carbone et x représente le degré moyen de polymérisation.
     
    11. Formulation selon la revendication 10 dans laquelle le constituant (C) est un polyglycol de formule générale (II) dans laquelle chacun des groupes R indépendamment représente un groupe alkylène, linéaire ou ramifié, ayant de 2 à 4 atomes de carbone.
     
    12. Formulation selon la revendication 10 ou 11 dans laquelle le constituant (C) est un polyglycol de formule générale (II) ayant un indice de polydispersité d'environ 1 à environ 1,25.
     
    13. Utilisation d'une formulation d'additifs selon l'une des revendications 1 à 12 comme additif multifonctionnel pour un carburant à base d'hydrocarbures ou d'un mélange d'hydrocarbures et d'au moins un composé oxygéné choisi dans le groupe formé par les alcools et les éthers.
     
    14. Utilisation selon la revendication 13 dans laquelle on ajoute de 10 à 1000 ppm en masse de la formulation d'additifs dans le carburant.
     
    15. Utilisation d'une formulation d'additifs selon la revendication 1 ou 12 pour un carburant employé dans les moteurs à allumage commandé.
     





    Rapport de recherche