(19)
(11) EP 0 354 874 A1

(12) DEMANDE DE BREVET EUROPEEN

(43) Date de publication:
14.02.1990  Bulletin  1990/07

(21) Numéro de dépôt: 89810580.4

(22) Date de dépôt:  28.07.1989
(51) Int. Cl.5A24C 5/18
(84) Etats contractants désignés:
BE CH DE FR GB IT LI NL

(30) Priorité: 10.08.1988 CH 3013/88

(71) Demandeur: FABRIQUES DE TABAC REUNIES S.A.
CH-2003 Neuchâtel-Serrières (CH)

(72) Inventeurs:
  • Tallier, Bernard
    CH-2023 Gorgier (CH)
  • Hagmann, Otto
    CH-2003 Neuchâtel (CH)

(74) Mandataire: Fischer, Franz Josef et al
BOVARD SA Ingénieurs-Conseils ACP Optingenstrasse 16
3000 Bern 25
3000 Bern 25 (CH)


(56) Documents cités: : 
   
       


    (54) Dispositif d'écrêtage et de compression du tabac


    (57) L'invention consiste en la realisation d'un dispositif réunissant dans une unité très compacte (1) les moyens d'écrêtage et de compression du tabac lors du cycle de formation du boudin. Les disques écrêteurs (3, 4) sont constitués de couteaux circulaires biseau­tés en contact par leur périphérie (en 21). Le tabac écrêté tombe par gravité dans un bac d'évacuation, sans être soumis au fouettage de brosses d'extraction. La compression cyclique du boudin aux endroits correspon­dant aux bouts de cigarettes est assurée par une came rotative (7) placée légèrement en amont de ceux-ci et en dessous des disques écrêteurs.




    Description


    [0001] La présente invention a pour objet un dispo­sitif d'écrêtage et de compression du tabac pour la formation du boudin, comprenant une paire de disques écrêteurs rotatifs dont les vitesses de rotation res­pectives sont identiques, mais de sens contraire l'une par rapport à l'autre, et des moyens de compression en amont des disques par rapport au sens d'avancement du boudin et capables de comprimer le tabac sur une lon­gueur déterminée et de façon cyclique sur le boudin, les zones de compression correspondant chaque fois aux bouts des cigarettes.

    [0002] On sait que pour la fabrication de cigaret­tes, l'une des premières phases consiste en la forma­tion d'un boudin continu, lequel est, par la suite, en­veloppé de papier avant d'être découpé en cigarettes.

    [0003] Ce boudin est écrêté et doit présenter des "renforcements" de tabac à intervalles réguliers sur une portion de longueur déterminée qui correspond, cha­que fois, au bout des cigarettes, afin d'écarter le risque d'écoulement de tabac par l'un ou par les deux bouts de la cigarette (selon qu'elle soit avec ou sans filtre). En d'autres termes, cela revient à prévoir, aux extrémités, une densité de tabac supérieure à celle qui règne dans le corps même de la cigarette.

    [0004] Dans un dispositif connu, pour une meilleure compréhension duquel on se reportera à la fig. 1, l'é­crêtage et le renforcement sont obtenus au moyen d'une paire de disques présentant des gorges. Le surplus de tabac qui, en règle générale, est compris dans une fourchette approximative de 25-30%, est enlevé tandis que le boudin présentera, à intervalles réguliers cor­respondant au passage du boudin par les gorges, une quantité de tabac plus importante qui sera comprimée dans un second temps, c'est-à-dire lors de l'opération d'enveloppage du boudin. Les deux disques ne sont pas situés dans un même plan, mais dans deux plans parallè­les, légèrement décalés l'un par rapport à l'autre; ils ne sont pas en contact. En dessous de la paire de dis­ques écrêteurs, est agencée une roue d'extraction ou brosse qui tourne à très grande vitesse (env. 5'000 - ­10'000 t/m). L'excès de tabac est renvoyé dans un bac d'évacuation.

    [0005] Ce genre de dispositif fait apparaître un certain nombre d'inconvénients. Parmi ceux-ci, on note­ra que le tabac extrait, c'est-à-dire séparé du boudin, est particulièrement mal traité puisqu'il est soumis aux forces importantes engendrées par la rotation de la roue d'extraction. Le battage qui en résulte entraîne une détérioration par éclatement d'un grand nombre de particules de tabac expansé. De plus, on observe que des particules de tabac restent accrochées dans les coins des gorges; de telles dispersions sont néfastes pour une bonne régularité du boudin.

    [0006] Dans un autre dispositif connu (US-3,318,314), un couteau ou disque (3, resp. 3′), placé au-dessus de la bande transporteuse écrête tandis que le compactage est obtenu à l'aide d'un rouleau au­quel est imprimé un mouvement alternatif dans une di­rection transversale à la direction du boudin. L'effet de ne prévoir qu'un seul couteau ou disque, de travail­ler au-dessus de la bande d'avance du boudin, ont pour conséquence que ce dispositif présente l'inconvénient de ne pas assurer une bonne régularité du boudin, ni une distribution des brins satisfaisante. De plus, les moyens d'écrêtage et de compactage sont répartis de ma­nière étalée et encombrante.

    [0007] Un autre dispositif connu (GB-A-2,072,483) comporte comme moyen d'écrêtage deux disques coplanai­ res et munis de logements à leur périphérie, coopérant avec une brosse située en dessous d'eux, selon une dis­position analogue à la fig. 1. Une came placée en amont de ces disques assure une légère compression du tabac aux emplacements dans lesquels les disques ménagent un surcroît d'épaisseur. Selon le document DE-34 07 893, on connaît déjà l'utilisation de disques coplanaires entièrement plats, mais ces disques sont montés et ac­tionnés de manière à se rapprocher et s'éloigner cycli­quement de la bande perforée qui guide et entraîne le flux de tabac. La fonction des moyens de compression cycliques est donc assurée dans ce cas par les disques eux-mêmes, ce qui conduit à un agencement complexe du dispositif.

    [0008] La présente invention propose des moyens permettant de remédier efficacement aux inconvénients observés qui viennent d'être exposés.

    [0009] A cet effet, le dispositif d'écrêtage et de compression du tabac selon l'invention est caractérisé en ce que les disques écrêteurs sont constitués de cou­teaux circulaires en contact par leur périphérie, et en ce que les moyens assurant des cycles de compression du tabac sont disposés sous les dits disques.

    [0010] L'ensemble des moyens est réuni dans une unité très compacte.

    [0011] Les avantages de la présente invention res­sortiront de la description de l'invention, à titre d'exemple, en se référant au dessin dans lequel:

    la fig. 2 est une vue schématique permettant de situer le dispositif dans l'ensemble à partir duquel est formé le boudin,

    la fig. 3 représente le bloc compact des moyens d'écrêtage et de compression,

    la fig. 4A représente, à grande échelle, le contact des disques-couteaux,

    la fig. 4B représente une vue de face sché­matique de l'ensemble disque / came / boudin,

    les fig. 5A et 5B montrent deux formes d'exécution de la came de compression,

    les fig. 6A et 6B montrent les renforts du boudin après écrêtage et compression.



    [0012] Dans la fig. 2, on voit le dispositif 1, se­lon l'invention, représenté schématiquement et placé sous une bande de défilement 10. Cette dernière présen­te des perforations non représentées, ce qui permet de faire plaquer les particules de tabac 9 contre elle par aspiration, à partir du bac d'alimentation 15. Le bou­din 11 se forme ainsi en dessous de la bande 10 qui dé­file dans le sens des flèches 16; il est guidé par des éléments latéraux non représentés, puis passe entre la bande 10 et le dispositif 1. Le boudin 12 "sortant", c'est-à-dire écrêté et préalablement comprimé à inter­valles réguliers correspondant aux bouts de cigarettes et présentant, par conséquent, en ces endroits, davan­tage de particules de tabac, est prêt à être enveloppé par le papier-cigarette. Par la suite, le boudin est découpé chaque fois au milieu des zones comprimées pour former les cigarettes individuelles. Le surplus de ta­bac 13, lors de l'écrêtage, tombe par gravitation et est acheminé vers un bac d'évacuation, non représenté, par l'intermédiaire de la vis d'Archimède 14.

    [0013] La fig. 3 montre plus en détail le disposi­tif d'écrêtage et de compression 1. On voit que tous les moyens selon l'invention sont rassemblés dans une unité très compacte essentiellement constituée d'une paire de disques-couteaux 3, 4, le disque avant 3 étant complété par une tôle de protection 5, d'une came rota­tive 7 et d'un carter 2 abritant les organes de trans­mission des mouvements aux éléments mobiles 3, 4, 7.

    [0014] Les disques 3 et 4 sont disposés dans un mê­ me plan et présentent, sur leur périphérie, un biseau­tage ou chanfreinage 3′, 4′ complémentaire l'un de l'autre ainsi qu'on peut mieux l'apercevoir sur la fig. 4A. Leur contact 21 s'étend sur une génératrice du tronc de cône formé par le chanfreinage des disques; cette génératrice est comprise dans le plan formé par les axes de rotation 20, 20′. Les disques écrêteurs remplissent la fonction de véritables ciseaux: Le bou­din "d'entrée" 11 est ainsi soumis à un cisaillement net, ce qui rend superflu tout moyen supplémentaire d'extraction. Comme il a déjà été dit plus haut, le surplus de tabac 13 tombe par gravitation et est véhi­culé aussitot dans un carter d'évacuation non représen­té; toute réaspiration du tabac écrêté est ainsi écartée. De même est évité le fouettage des particules de tabac.

    [0015] Juste avant l'écrêtage, tel que décrit, le boudin 11 est comprimé sur une certaine longueur de fa­çon cyclique, grâce à une came rotative 7 (fig. 4B). Cette came est solidaire d'un arbre 22 dont l'axe est perpendiculaire à la direction d'avance du boudin. Elle est placée légèrement en amont des disques écrêteurs 3, 4 et en dessous de ceux-ci. La came 7 comporte un pro­fil actif 17 ou 18 dont la forme est étudiée en fonction du résultat désiré. Le sommet du profil actif 17, resp. 18 (fig. 5A, 5B) lors de la phase de compression, correspondra approximativement au plan des disques.

    [0016] Dans l'exemple représenté dans les fig. 5A et 5B, la compression du tabac aura lieu une seule fois au cours d'une rotation et s'étendra sur une longueur déterminée qui est fonction de la géométrie de la came et de la vitesse d'avancement du boudin. Selon le pro­fil de la came, cette compression sera uniforme sur la dite longueur (profil 17 de la came 7 de la fig. 5A) ou croissante, puis décroissante sur cette même longueur (profil 18 de la came 8 de la fig. 5B). Par ailleurs, il est bien évident que l'on peut prévoir des cames permettant plusieurs compressions au cours d'une rota­tion, par exemple, deux ou trois compressions. Le bou­din de "sortie" 12 présentera donc, à intervalles régu­liers, des zones 19 (fig. 6A) comportant davantage de tabac et qui, lorsque le papier sera mis en place, se­ront à nouveau comprimées (19′ fig. 6B). La représenta­tion des zones 19 résulte du fait que le tabac du bou­din 12, préalablement comprimé par la came 7, resp. 8, se décomprime aussitot après le passage par les disques écrêteurs.

    [0017] Le dispositif selon l'invention regroupe dans une unité très compacte l'ensemble des moyens d'é­crêtage et de compression. Grâce au mode de travail des disques, qui jouent le rôle de cisailles pratiquant une coupe franche du boudin, et grâce à l'agencement de l'ensemble en une unité placée en dessous de la bande d'aspiration dans une position fixe, le dispositif as­sure une amélioration sensible de la régularité du bou­din et des zones comprimées. Les particules de tabac sont ménagées au maximum, tout brossage, resp. extrac­tion devenant superflu. De même est écarté tout risque de réaspiration en tabac écrêté qui est soumis à la simple gravitation et sera récupéré dans un carter d'évacuation.


    Revendications

    1. Dispositif d'écrêtage et de compression du tabac pour la formation du boudin, comprenant une paire de disques écrêteurs rotatifs dont les vitesses de rotation respectives sont identiques, mais de sens contraire l'une par rapport à l'autre, et des moyens de compression placés en amont des disques par rapport au sens d'avancement du boudin et capables de comprimer le tabac sur une longueur déterminée et de façon cyclique sur le boudin, les zones de compression correspondant chaque fois aux bouts des cigarettes, caractérisé en ce que les disques écrêteurs (3, 4) sont constitués de couteaux circulaires en contact par leur périphérie, et en ce que les moyens (7) assurant des cycles de com­pression du tabac sont disposés sous les dits disques.
     
    2. Dispositif selon la revendication 1, ca­ractérisé en ce que les disques écrêteurs et les moyens de compression sont réunis dans un bloc compact, agencé en dessous d'une bande d'aspiration perforée (10) du tabac.
     
    3. Dispositif selon la revendication 2, ca­ractérisé en ce que les disques (3, 4) sont disposés dans un même plan, en ce qu'ils présentent chacun sur leur périphérie un biseautage complémentaire l'un par rapport à l'autre de telle sorte que leur contact, ré­parti sur une génératrice de tronc de cone située dans le plan formé par les axes de rotation des disques, provoque lors de la rotation de ces derniers un effet de cisaillage.
     
    4. Dispositif selon la revendication 1, ca­ractérisé en ce que les dits moyens de compression sont constitués exclusivement par une came rotative (7; 8) agissant sur le tabac cycliquement, immédiatement à l'amont de la zone de contact des disques (3, 4).
     
    5. Dispositif selon la revendication 4, ca­ractérisé en ce que la dite came est montée sur un ar­bre dont l'axe est perpendiculaire à la direction de déplacement du flux de tabac.
     
    6. Dispositif selon la revendication 5, ca­ractérisé en ce que la came comporte une zone de profil actif (17; 18) qui entre en contact à chaque tour le flux de tabac immédiatement à l'amont de la zone de cisaillement des disques.
     
    7. Dispositif selon la revendication 6, ca­ractérisé en ce que la dite zone de profil actif (17; 18) est conformée de telle sorte à assurer au moins une phase de compression au cours d'une rotation complète, cette compression étant uniforme sur la longueur déter­minée ou croissante, puis décroissante.
     




    Dessins
















    Rapport de recherche