[0001] La présente invention concerne d'une façon générale le détourage des verres ophtalmiques,
et elle est plus particulièrement relative à un outil nouveau spécialement adapté
pour le travail des verres de lunettes en polycarbonate.
[0002] En raison de ses propriété particulièrement remarquables de transparence et de résistance
aux chocs, le polycarbonate est de plus en plus utilisé pour la fabrication de verres
de lunettes de sécurité et même de verres correcteurs.
[0003] Cependant l'usinage du polycarbonate présente des difficultés car cette matière fond
à une température relativement basse, telle qu'il est impossible d'utiliser les meuleuses
classiques pour effectuer le détourage et tailler le biseau sur des verres en polycarbonate
en raison de l'encrassement excessivement rapide des meules utilisées habituellement
sur ces machines.
[0004] On a donc été conduit jusqu'à présent à effectuer ces opérations sur des machines
étudiées spécialement pour le travail sur des ébauches en polycarbonate, et comportant
des petites fraises, ayant un diamètre inférieur à celui des verres à tailler et tournant
à grande vitesse.
[0005] Malgré que ces fraises soient le plus souvent réalisées en carbure de tungstène,
leur durée de vie est très courte.
[0006] Le but de l'invention est de remédier à ces inconvénients en réalisant un outil
spécialement adapté pour le travail du polycarbonate et utilisable sur une machine
à meuler classique, en remplacement de la meule habituelle utilisée pour le travail
du verre et tournant à la même vitesse que celle-ci.
[0007] L'invention a pour objet à cet effet un outil pour le travail du polycarbonate, adaptable
sur une machine classique à meuler les verres ophtalmiques, caractérisé en ce qu'
il comprend un corps en métal comportant dans sa périphérie une rainure de section
en V, et au moins deux dents constituées chacune par une plaquette rapportée comportant
une échancrure identique en V, mais faisant saillie par rapport à ladite rainure,
chaque dent étant précédée, dans le sens de rotation de l'outil, par une cavité contiguë,
et en ce que le diamètre de l'outil est supérieur au diamètre d'un verre ophtalmique,
et sensiblement égal à celui d'une meule classique pour verres ophtalmiques.
[0008] De préférence, l'outil comporte de deux à cinq desdites dents.
[0009] La description qui va suivre, en regard des dessins annexés à titre d'exemples non
limitatifs, permettra de bien comprendre comment l'invention peut être mise en pratique.
La figure 1 est une vue en élévation latérale d'un outil suivant l'invention.
La figure 2 est une vue à plus grande échelle d'une dent.
La figure 3 est une vue suivant la flèche F de la figure 2.
La figure 4 est une vue de l'outil de la figure 1, perpendiculairement à son axe.
[0010] En se référant au dessin, l'outil suivant l'invention comprend un corps 1 en métal,
par exemple en acier, en forme de disque, comportant sur sa périphérie une rainure
2 de section en V, analogue à celle d'une meule classique pour verres ophtalmiques.
[0011] Dans cette rainure 2 font saillie plusieurs dents 3, représentées de façon plus détaillée
aux figures 2 et 3.
[0012] Chaque dent 3 est constituée par une plaquette rapportée 4 en diamant polycristallin
ou en carbure de tungstène, encastrée dans un logement 5 dans lequel elle est fixée
par brasage.
[0013] L'arête supérieure, ou d'attaque 6 de chaque plaquette 4 fait saillie d'environ
0,3 mm dans la rainure 2 et présente une échancrure 7 en forme de V de forme identique
à celle de ladite rainure 2.
[0014] En d'autres termes le profil en V de l'échancrure 7 de la plaquette 4 est surélevé
par rapport au profil en V de la rainure 2 de l'outil après affûtage.
[0015] En arrière de ladite arête supérieure 6, la plaquette présente une surface formant
un congé d'environ 6° et la face avant de la plaquette 4 forme un angle d'environ
4° par rapport au rayon correspondant du corps de l'outil.
[0016] Chaque dent 3 est précédée, en considérant le sens de rotation de l'outil (flèche
R), par une cavité ou dégagement 8 incurvé dans ledit sens de rotation, dont la courbure
est celle d'un cercle ayant un rayon d'environ 7 mm, ayant une profondeur d'environ
0,9 mm, une longueur d'environ 5 mm et une largeur égale à celle de la plaquette 4.
[0017] L'angle du V de la rainure 2 et des plaquettes 4 est compris entre 110 et 130°, sa
profondeur est comprise entre 0,7 et 1,2mm et sa largeur est d'au moins 18 mm.
[0018] L'outil suivant l'invention est adapté pour être fixé à la place de la meule classique
d'une machine à meuler les verres ophtalmiques, et est utilisé pour travailler les
ébauches en polycarbonate avec la même vitesse de rotation que la meule classique.
[0019] L'outil suivant l'invention permet ainsi d'utiliser une meuleuse classique par simple
échange de la meule au lieu d'utiliser une machine spéciale tournant à grande vitesse
avec une fraise de petit diamètre.
[0020] La machine à meuler ne nécessite aucune modification importante. Il suffit, pour
utiliser l'outil suivant l'invention, de commander la vitesse de descente du verre
sur une meule classique, en utilisant des moyens connus existants, qui ne font pas
partie de l'invention.
[0021] Suivant l'exemple de réalisation représenté, l'outil suivant l'invention comporte
trois dents 3. Dans la pratique ce nombre ne peut être inférieur à deux et peut être
porté à cinq, un nombre supérieur à cinq peut, bien entendu, être prévu sans sortir
du cadre de l'invention.
[0022] Cependant l'expérience montre qu'un nombre de dents supérieur à cinq n'apporte qu'une
augmentation de prix sans aucune amélioration de rendement.
1. Outil pour le détourage de verres de lunettes en polycarbonate, adaptable sur une
machine classique à meuler les verres ophtalmiques, caractérisé en ce qu'il comprend
un corps (1) en métal comportant dans sa périphérie une rainure (2) de section en
V, et au moins deux dents (3) constituées chacune par une plaquette rapportée (4)
comportant une échancrure identique (7) en V, mais faisant saillie par rapport à ladite
rainure (2), chaque dent (3) étant précédée, dans le sens de rotation de l'outil,
par une cavité contiguë (8) , et en ce que le diamètre de l'outil est supérieur au
diamètre d'un verre ophtalmique, et sensiblement égal à celui d'une meule classique
pour verres ophtalmiques.
2. Outil suivant la revendication 1, caractérisé en ce que la meule (1) comporte deux,
ou plus de deux dents (3) et de préférence cinq dents.
3. Outil suivant la revendication 2, caractérisé en ce que le profil de l'échancrure
(7) de chaque dent (3) est surélevée, en saillie radiale, par rapport au profil de
la rainure (2) de la meule.
4. Outil suivant la revendication 3, caractérisé en ce que la hauteur de ladite saillie
est d'environ 0,3 mm après affûtage.
5. Outil suivant l'une quelconque des revendications 1 à 4, caractérisé en ce que
l'angle du V de la rainure (2) et celui de la plaquette (4) est compris entre 110
et 130°, sa profondeur est comprise entre 0,7 et 1,2 mm et sa largeur est d'au moins
18 mm.
6. Outil suivant la revendication 5, caractérisé en ce que la courbure de ladite cavité
(8), dans le sens de la rotation est celle d'un arc de cercle d'un rayon d'environ
7 mm, sa longueur, dans le même sens est d'environ 5 mm, sa profondeur, d'environ
0,9 mm et sa largeur à peu près égale à celle de la dent (3).
7. Outil suivant la revendication 6, caractérisé en ce que la face d'attaque de chaque
dent (3) est inclinée d'environ 4° par rapport au rayon correspondant.