[0001] La présente invention concerne une installation de coulée continue de produits métalliques
minces et notamment de l'acier, entre parois mobiles, notamment entre cylindres, et
plus particulièrement les parois latérales communément désignées par le terme "petites
faces", délimitant l'espace de coulée à proximité des bords latéraux desdites parois
mobiles.
[0002] Un problème commun aux différents types d'installation de coulée continue entre parois
mobiles est d'obturer de manière étanche les extrémités latérales de l'espace de coulée
situé entre les parois mobiles.
[0003] Un autre problème est d'éviter l'accrochage du métal coulé sur les parois latérales,
cet accrochage risquant de provoquer des percées sur les bords du produit coulé.
[0004] Un autre problème encore est d'éviter la formation d'un coin solidifié au contact
de ces parois au-dessus du col, c'est à dire du niveau de passage le plus étroit entre
les parois mobiles.
[0005] Pour résoudre ces problèmes, il a déjà été proposé d'utiliser des parois latérales
thermiquement isolantes, afin de limiter la solidification s'initiant à leur contact,
et ainsi d'éviter la formation dudit coin. Un dispositif de ce type est notamment
décrit dans la demande de brevet français n° 87 05234 au nom du titulaire de la présente
demande.
[0006] Il est également connu, notamment par les documents US 303 8219 et EP 212 423, de
disposer les parois latérales en dépouille, c'est à dire dont les surfaces s'écartent
symétriquement l'une de l'autre vers le col. Cette disposition permet en particulier
l'expansion latérale du produit au fur et à mesure qu'il se rapproche du col, cette
expansion étant provoquée par l'effet de laminage au coin trop précocement solidifié
ou en cours de solidification.
[0007] Ces dispositions ne permettent pas, toutefois, d'éviter des infiltrations de métal
liquide entre parois latérales et parois mobiles, la solidification étant mal contrôlée
à ce niveau. En effet, si la paroi latérale est suffisamment isolante pour éviter
la solidification du métal coulé à son contact, du métal liquide peut s'infiltrer
au niveau de la jonction paroi latérale - paroi mobile. De plus, les matériaux utilisés
pour réaliser ces parois latérales très isolantes ont généralement peu de résistance
mécanique. Ils sont, de ce fait, rapidement usés par le frottement du métal et des
extrémités de cylindres, ce qui favorise encore les infiltrations.
[0008] Si, inversement, les parois latérales sont moins isolantes, le métal coulé se solidifie
à leur contact, mais cette solidification étant difficilement contrôlable, des problèmes
de coincement, d'accrochage ou d'irrégularité des bords du produit peuvent subsister,
même dans le cas de parois latérales en dépouille.
[0009] La présente invention a pour but de remédier aux inconvenients précités et de favoriser
le refroidissement sur toute la largeur du produit coulé et notamment sur les bords
de ses grands côtés, sans créer toutefois une solidification prématurée au contact
de parois latérales.
[0010] Avec ces objectifs en vue, l'objet de la présente invention est une paroi latérale
pour un dispositif de coulée continue de produits métalliques minces entre parois
mobiles, comportant deux parois mobiles refroidies se faisant face et entraînées
simultanément dans le même sens et délimitant avec deux desdites parois latérales
fixes un espace de coulée.
[0011] Conformément à l'invention, la paroi latérale est caractérisée en ce qu'elle comporte
une plaque d'obturation maintenue contre les chants des parois mobiles, et deux inserts
en matériau de bonne conductibilité thermique qui pénètrent dans l'espace de coulée
entre les parois mobiles, jouxtent le bord desdites parois mobiles, présentent une
face dirigée vers l'espace de coulée, s'étendent jusqu'à proximité du col entre lesdites
parois mobiles, et délimitant entre eux une zone constituée d'un d'un revêtement en
matériau thermiquement isolant dont la surface est plane ou concave.
[0012] Grâce au dispositif selon l'invention, la peau de métal solidifiée au contact des
parois mobiles refroidies se prolonge sur la face des inserts dirigée vers l'espace
de coulée. La peau continue obtenue couvre le joint entre paroi mobile et inserts,
y empêchant ainsi des infiltrations de métal liquide. De plus, il ne se forme pas
de peau au contact de la zone inter-inserts des parois latérales, puisque celle-ci
est très isolante.
[0013] Selon une disposition particulière de l'invention, la surface de la paroi latérale
en regard de l'espace de coulée, formée par les faces des inserts dirigées vers l'espace
de coulée et la surface du revêtement isolant,est globalement en dépouille. Dans cette
disposition, la dépouille des parois latérales autorise l'expansion latérale des bords
du produit coulé. Simultanément, les bords de la peau qui se forment au contact des
inserts se trouvent progressivement plaqués par la pression ferrostatique contre les
parois mobiles.
[0014] Selon une autre disposition complémentaire lesdites faces des inserts en regard de
l'espace de coulée sont également inclinées par rapport à un plan vertical perpendiculaire
aux parois mobiles, cette inclinaison se réduisant progressivement depuis l'extrémité
supérieure jusqu'à l'extrémité inférieure des inserts, ou leursdites faces en regard
de l'espace de coulée sont sensiblement perpendiculaires aux parois mobiles.
[0015] Dans ce cas l'effet de placage progressif des bords des peaux solidifiées est encore
accentué, ces peaux solidifées s'élargissant et s'épaississant progressivement de
façon à former à proximité du niveau du col, deux peaux d'épaisseur sensiblement constante
sur toute la largeur du produit.
[0016] Cette disposition particulière permet notamment de minimiser les efforts qui s'exercent
sur les parois des cylindres, perpendiculairement à celles-ci.
[0017] En effet, si dès le niveau du métal liquide, la solidification des bords de la peau
forme des languettes perpendiculaires à la paroi des cylindres, ces languettes tendent
à s'épaissir en s'approchant du col et la pression ferrostatique peut être insuffisante
pour les plaquer uniformément contre les parois refroidies des cylindres, ce qui entraîne
des irrégularités de solidification, et également un effort plus important à proximité
du col où les languettes se rejoignent et tendent à être "laminées".
[0018] De plus, si ces languettes ne se plaquent pas bien sur les parois refroidies, l'étanchéité
n'est plus assurée entre cylindre et paroi latérale, et du métal liquide risque de
s'infiltrer entre la languette et la paroi latérale adjacente. Le risque est pratiquement
supprimé grâce à la disposition particulière indiquée ci-dessus.
[0019] L'invention a aussi pour objet une installation de coulée continue de produits métalliques
minces entre parois mobiles, notamment entre cylindres, cette installation étant caractérisée
en ce qu'elle comporte des parois latérales selon l'une des dispositions ci-dessus.
[0020] L'invention a encore pour objet un procédé de coulée continue de produits métalliques
minces notamment de bandes en acier de faible épaisseur, selon lequel on utilise l'installation
ci-dessus, on alimente l'espace de coulée en métal liquide en maintenant son niveau
en dessous de l'extrémité supérieure des inserts et du revêtement isolant, on entraîne
les parois mobiles simultanément et dans le même sens, moyennant quoi le métal liquide
se solidifie au contact desdites parois mobiles refroidies en formant des peaux solidifiées
dont les bords se prolongent sur les surfaces des inserts dirigées vers l'espace de
coulée, ces peaux s'élargissant et s'épaississant au fur et à mesure du déplacement
des parois mobiles jusqu'à se rejoindre à proximité du niveau du col entre lesdites
parois mobiles, et on extrait en continu vers le bas le produit métallique mince solidifié.
[0021] L'invention sera mieux comprise et d'autres caractéristiques et avantages apparaîtront
à la lecture de la description qui va être faite d'un mode préférentiel de réalisation
de l'invention, dans le cas de la coulée entre cylindres.
[0022] On se rapportera aux dessins annexés dans lesquels :
- la figure 1 est une représentation schématique partielle d'une installation de coulée
continue entre cylindres, montrant la disposition d'une paroi latérale conforme à
l'invention ;
- la figure 2 est une vue en coupe selon le plan II-II de la figure 1 ;
- les figures 3 à 6 sont des schémas montrant l'évolution de la solidification du
produit aux différents niveaux indiqués sur la figure 2 ;
- la figure 7 est une vue en plan d'une paroi latérale particulièrement adaptée à
un dispositif de coulée selon l'invention ;
- la figure 8 est une vue en coupe verticale de cette paroi, selon la ligne VIII-VIII
de la figure 7 ;
- la figure 9 est une vue en coupe de cette paroi au niveau de la ligne IX-IX ;
- la figure 10 est une autre vue en coupe horizontale, selon X - X de la figure 7.
[0023] Les dessins schématiques des figures 1 à 6 sont donnés à titre purement didacticiel
et il sera compris que les dimensions relatives des différents éléments n'ont, volontairement,
pas eté respectées, ceci afin de faciliter la compréhension de l'objet de l'invention
et des buts visés.
[0024] A la figure 1 est représentée une extrémité d'une installation de coulée continue
entre cylindres, comprenant deux cylindres 1 et 2 dont le deuxième n'a été symbolisé
que par la trace 21 de l'extrémité de sa paroi.
[0025] Les deux cylindres, d'axes parallèles et situés dans un même plan horizontal P, sont
entraînés en rotation en sens contraire selon les flèches 3 et 4, et espacés au niveau
du col 5, correspondant au niveau du plan P passant par les axes des cylindres, d'une
distance correspondant à l'épaisseur du produit coulé.
[0026] L'alimentation en métal liquide se fait, selon l'une des méthodes bien connues, dans
l'espace de coulée délimité, d'une part, par la partie des parois des cylindres située
au-dessus du col et, d'autre part, par les parois latérales situées aux bords des
cylindres et en contact étanche avec lesdits bords. Il est clair que les parois latérales
étant fixes et les parois des cylindres mobiles, un jeu fonctionnel minimum doit être
respecté entre celles-ci pour éviter un frottement intense et l'usure qui en résulterait.
De ce fait, l'étanchéité ne peut être absolue et des infiltrations de métal liquide
risquent de se produire. La réduction du risque d'infiltrations est notamment un
des buts de la présente invention.
[0027] En effet, si la paroi latérale est constituée comme indiqué au début de ce mémoire,
d'un matériau suff isamment isolant pour que le métal liquide ne se solidifie pas
à son contact, la peau de métal solidifiée au contact des parois refroidies des cylindres
s'arrête juste au niveau du joint entre paroi latérale et cylindre, et le risque
d'infiltration à ce niveau est grand.
[0028] L'idée qui a présidé à la présente invention est précisément de réaliser l'étanchéité
au métal liquide en favorisant le prolongement de la peau solidifiée sur la partie
de la paroi latérale directement adjacente aux cylindres, tout en facilitant la mise
en forme des bords de ces peaux, et en évitant la solidification du métal au contact
des parois latérales. C'est de ce fait la peau solidifiée qui recouvre le joint entre
cylindre et paroi latérale, qui constitue une paroi étanche empêchant les infiltrations.
[0029] Sur la figure 1 est représentée une paroi latérale, ou "petite face" 6, constituée
d'une plaque plane 61 verticale maintenue avec un jeu fonctionnel contre les extrémités
des cylindres 1 et 2, c'est-à-dire contre les chants des surfaces cylindriques de
ceux-ci. Cette plaque 61 porte deux inserts 7, 8 en matériau de bonne oonductibilité
thermique. Chaque insert est une lamelle de faible épaisseur, de préférence voisine
de la moitié de l'épaisseur du produit coulé, cintrée selon la courbure des cylindres,
et dépasse de la plaque 61 vers l'intérieur de l'espace de coulée de manière à épouser
le bord 11 de la paroi cylindrique. Les extrémités inférieures 71, 81 des inserts
d'une même paroi latérale se rejoignent à un niveau situé de préférence légèrement
au-dessus du col 5. La largeur des inserts dépassant de la plaque 6, diminue régulièrement
depuis leurs extrémités supérieures 72, 82, jusqu'à leurs extrémités inférieures 71,
81. La face 73, 83 des inserts, en regard de l'espace de coulée, est, à tout niveau,
inclinée par rapport à la génératrice du cylindre située à ce niveau, cette inclinaison
augmentant progressivement des extrémités supérieures des inserts vers leurs extrémités
inférieures où elle avoisine 90°. Autrement dit, la face 73, 83 de chaque insert est
une surface gauche dont une génératrice horizontale forme avec la génératrice correspondante
du cylindre adjacent, un angle obtus, par exemple d'environ 135°, à l'extrémité supérieure
72, 82, cet angle diminuant progressivement vers le bas jusqu'à être sensiblement
égal à 90° à l'extrémité inférieure.
[0030] La zone située entre les inserts d'une même petite face est constituée d'une plaque
ou d'un revêtement de matériau réfractaire isolant 9, dont la surface 91 en regard
de l'espace de coulée, est préférentiellement plane et inclinée par rapport à la verticale
pour former la dépouille relatée précédemment et bien visible sur la figure 2, de
manière à former une surface continue avec les faces 73, 83 des inserts, sans aspérités
au niveau de leurs lignes de jonction. Avantageusement, le matériau réfractaire 9
est durci en surface pour éviter une usure trop rapide par le métal coulé.
[0031] Il sera bien sûr compris que lors de la coulée, le niveau de métal liquide doit être
maintenu en dessous de la limite supérieure des inserts et du matériau réfractaire.
[0032] Les extrémités inférieures des inserts peuvent former, comme indiqué sur la figure
2, un décrochement brusque 62 par rapport à la plaque 61, similaire à celui montré
dans le document EP 212 423 déjà cité, ce qui autorise, au niveau du col, la libre
expansion latérale des bords du produit coulé. 0n préfèrera cependant, ainsi que
ce sera décrit plus en détail par la suite de ce mémoire, assurer une continuité entre
les surfaces des inserts 73, 83 et du matériau réfractaire 91, et la portion de paroi
63 immédiatement sous-jacente.
[0033] Les faces 73, 83 des inserts peuvent aussi être planes dans le même plan que la surface
91 du matériau réfractaire isolant 9, ce qui simplifie la réalisation desdits inserts.
La continuité de la peau solidifiée au niveau du joint entre cylindres et inserts
est également assurée. Toutefois, cette disposition est moins favorable à la formation
et à l'évolution souhaitée de ladite peau, conformément à la description qui va être
faite en relation avec les figures 3 à 6.
[0034] Ces figures sont des sections horizontales de l'installation de coulée, en cours
de coulée, aux différents niveaux repérés sur la figure 2.
[0035] La figure 3 représente schématiquement une section au niveau III à proximité du niveau
N du métal liquide. Au contact des parois refroidies des cylindres 1 et 2, le métal
en fusion 10 se solidifie et forme, sur chaque cylindre, une peau solidifiée de faible
épaisseur 101, 102. Cette peau se prolonge par une languette 103, 104, solidifiée
au contact des inserts 7, 8 qui sont thermiquement conducteurs et refroidis du fait
de leur proximité avec les parois refroidies des cylindres et du contact avec la masse
métallique de la plaque 61. Par contre, le métal coulé n'a pas tendance à se solidifier
au contact du matériau réfractaire 9 isolant. On remarque que la peau solidifiée assure
l'étanchéité dès le niveau supérieur au niveau du point 105, 106 entre cylindres et
inserts.
[0036] La figure 4 est une section au niveau intermédiaire IV lorsque la peau 101, 102 arrive
à ce niveau du fait de son entraînement par les parois des cylindres en rotation.
Simultanément, les languettes 103, 104 accompagnent ce mouvement en glissant sur les
faces 73, 83 des inserts.
[0037] Le refroidissement du métal coulé se poursuit et l'épaisseur de la peau 101′, 102′
et de la languette 103′, 104′ croît. La largeur de la face 73, 83 de chaque insert
est réduite du fait de l'augmentation de son inclinaison par rapport à la paroi du
cylindre. Simultanément, la largeur de contact de la peau solidifiée avec le cylindre
croît du fait de la dépouille de la paroi latérale, et la languette s'applique au
fur et à mesure contre la paroi du cylindre sous l'effet de la pression ferrostatique.
Du fait de la dépouille de la surface 91 du réfractaire 9, l'espace de coulée s'élargit.
[0038] Au niveau V de l'extrémité inférieure des inserts (figure 5), l'épaisseur de la
peau 101˝, 102˝ a encore augmenté. Les deux languettes formées sur chaque insert sont
appliquées sur les parois des cylindres et simultanément se rejoignent en 108.
[0039] Au niveau du col (niveau VI, figure 6), les deux peaux sont en contact total et forment
le produit 109 de section souhaitée, l'expansion latérale des bords provoquée par
l'effet de laminage est autorisée par l'augmentation finale de largeur de l'espace
de coulée, jusqu'à venir au contact des portions de parois 63.
[0040] Comme cela aura déjà été compris, le dispositif selon l'invention :
- permet d'assurer l'étanchéité de l'espace de coulée,
- autorise l'expansion latérale du produit,
- contrôle la formation et l'évolution de la peau solidifiée et surtout de ses bords
(languettes), tout en évitant la formation d'une peau solide sur les parois latérales.
[0041] Les figures 7 à 10 représentent un mode de réalisation préférentiel d'une petite
face conforme à l'invention.
[0042] Dans ce mode de réalisation, la plaque 61 est constituée de plusieurs éléments assemblés
par vissage, de manière à permettre le maintien des inserts 7, 8. Elle comporte une
plaque support plane 64 sur laquelle sont fixées, par des vis 111 et maintenues en
position par des pions de centrage 112, deux plaques d'appui 65, 66 dont la surface
plane est prévue pour être placée en regard des extrémités des cylindres, et conformées
de manière à présenter un bord incurvé 67, 68, de même rayon que les cylindres et
s'inscrivant précisément dans le prolongement de ceux-ci.
[0043] Les inserts métalliques 7, 8 sont appliqués contre les bords incurvés 67, 68, et
au contact de la plaque support 64. Ils sont maintenus en position par des pions 74
fixés dans les plaques d'appui 65, 66 qui pénètrent dans des trous oblongs 75 réalisés
dans les inserts, de manière à empêcher le déplacement de ceux-ci dans le sens parallèle
à l'axe des cylindres, tout en autorisant un léger déplacement parallèlement aux bords
des plaques d'appui pour permettre la dilatation longitudinale desdits inserts.
[0044] L'épaisseur des inserts est constante (par exemple 2 mm). Leur largeur varie de leurs
extrémités supérieures, où ils débordent du plan de la surface des plaques d'appui
de quelques millimètres (5 à 10 mm, par exemple), à leurs extrémités inférieures
où le débord est nettement plus faible (1 à 2 mm par exemple). Ces valeurs ne sont
données qu'à titre indicatif et dépendent notamment des dimensions générales de l'installation.
Ces valeurs correspondent à une dépouille des inserts, et aussi du revêtement réfractaire
de l'ordre de 1 à 3°. Les faces 73, 83 des inserts 7, 8 sont conformées comme indiqué
précédemment, de manière à présenter une variation régulière de leur inclinaison
par rapport à la paroi des cylindres. Les inserts présentent de ce fait à leurs extrémités
supérieures, une section en biseau d'angle voisin de 45°, cet angle augmentant vers
le bas jusqu'à former, à l'extrémité inférieure, une section quadrangulaire.
[0045] Une plaque intermédiaire 69 métallique dont deux côtés sont conformés selon la courbure
des inserts, est insérée entre ceux-ci pour les maintenir plaqués contre les bords
incurvés 67, 68 des plaques d'appui 65, 66. La plaque intermédiaire 69 est fixée par
des vis 113 sur la plaque support 64.
[0046] La plaque intermédiaire 69 a une épaisseur moindre que celle des plaques d'appui
65, 66, de manière à permettre la mise en place contre cette plaque 69, et entre les
inserts, d'un matériau réfractaire isolant 9 dont la face 91 en regard de l'espace
de coulée affleure les faces 73 et 83 des inserts. Ce matériau isolant peut être une
plaque préfabriquée et collée sur la plaque intermédiaire 69, ou il peut être un matériau
déposé en place, par exemple par projection.
[0047] Les extrémités inférieures des inserts de la plaque intermédiaire 69, et du revêtement
en réfractaire isolant 9, sont situées au même niveau, légèrement au-dessus du col.
A ce niveau, les extrémités inférieures des inserts sont légèrement espacées afin
de conserver une certaine largeur à la "pointe" du matériau réfractaire isolant, pour
éviter une fragilisation de cette pointe.
[0048] Au-dessous de ce niveau (correspondant au niveau V de la figure 2), la paroi latérale
se prolonge par un patin de guidage 120, fixé par des vis 114 sur la plaque support
64. La partie arrière 121 du patin de guidage est insérée dans des embrèvements correspondants
122, 123, réalisés dans des plaques d'épaisseur d'appui 65, 66. La partie avant 124
du patin de guidage est usinée de manière à présenter des chants 125, 126 de courbure
correspondant à celle des bords 67, 68 des plaques d'appui 65, 66. La face de ce patin
de guide, en regard du produit coulé, présente au-dessus du col, une zone en dépouille
127 dans le prolongement de la face 91 du revêtement refractaire 9, et en dessous
du col (niveau du plan P), une zone plane verticale 128 située dans le même plan
que la surface des plaques d'appui 65, 66.
[0049] Le patin de guidage 120 est réalisé dans un matériau présentant de bonnes caractéristiques
de résistance à l'usure, par exemple en fonte.
[0050] La configuration particulière du patin de guidage 120 qui vient d'être décrite, notamment
en ce qui concerne la zone en dépouille 127, présente l'avantage, par rapport au décrochement
62 représenté figure 2, d'assurer la continuité de la paroi latérale au contact du
produit coulé, et d'éviter ainsi une usure trop rapide ou un arrachement des extrémités
inférieures des inserts et du revêtement réfractaire.
[0051] Bien entendu, l'invention n'est pas limitée au mode de réalisation décrit ci-dessus
à titre d'exemple. Des modifications technologiques pourront être apportées aux différents
éléments constitutifs de la paroi latérale et à leur mode d'assemblage.
[0052] Par exemple, les inserts pourront être réalisés en un matériau non exclusivement
métallique, tel que des composés du type nitrure de bore, BN avec SiALON ou Si₃N₄,
ou AlN; ou encore SiC.
[0053] On pourra également prévoir que la face 91 du revêtement réfractaire, au lieu d'être
plane, soit concave.
[0054] On pourra aussi prévoir que les inserts pénètrent plus en avant entre les cylindres,
de manière que le patin de guidage pénètre également entre ceux-ci et soit donc proéminent
par rapport aux plaques d'appui.
[0055] On pourra également favoriser la formation des languettes de la peau solidifiée par
un dispositif de refroidissement localisé, à proximité des inserts, des plaques d'appui
et/ou de la plaque support, et aussi du patin ou encore par un refroidissement direct
des inserts.
1) Paroi latérale pour un dispositif de coulée continue entre parois mobiles de produits
métalliques, notamment de produits minces, dispositif comportant deux parois mobiles
refroidies se faisant face, entraînées simultanément dans le même sens (3,4) et délimitant
avec deux desdîtes parois latérales fixes (6) un espace de coulée, caractérisée en
ce qu'elle comporte une plaque d'obturation maintenue contre les chants des parois
mobiles (1,2), et deux inserts (7,8) en matériau de bonne conductibilité thermique,
qui pénètrent dans l'espace de coulée entre les parois mobiles, jouxtent le bord (11)
desdites parois mobiles, présentent une face (73,83) dirigée vers l'espace de coulée,
s'étendent jusqu'à proximité du col (5) entre les parois mobiles, et délimitent entre
eux une zone constituée d'un revêtement en matériau thermiquement isolant (9) dont
la surface (91) est plane ou concave.
2) Paroi latérale selon la revendication 1, caractérisée en ce que la surface (91,73,83)
de la paroi latérale en regard de l'espace de coulée, formée par les faces (73,83)
des inserts dirigées vers l'espace de coulée et la surface (91) du revêtement isolant,
est globalement en dépouille.
3) Paroi latérale selon l'une des revendications 1 et 2, caractérisée en ce que lesdites
faces (73,83) des inserts en regard de l'espace de coulée, sont également inclinées
par rapport à un plan vertical perpendiculaire aux parois mobiles, cette inclinaison
se réduisant progressivement depuis les extrémités supérieures (72,82) jusqu'aux extrémités
inférieures (71,81) des inserts, où lesdites faces (73,83) sont sensiblement perpendiculaires
aux parois mobiles.
4) Paroi latérale selon la revendication 2 caractérisée en ce que la dépouille est
d'environ 1 à 3°.
5) Paroi latérale selon la revendication 3, caractérisée en ce que l'inclinaison des
faces (73,83) des inserts en regard de l'espace de coulée, à leur extrémité supérieure,
est d'environ 135° par rapport à la génératrîce de la paroi mobile adjacente.
6) Paroi latérale selon l'une des revendications 1 à 5, caractérisée en ce qu'elle
comporte en dessous des inserts et du revêtement réfractaire, et adjacent à leur extrémités
inférieures, un patin (120) dont la surface en regard de l'espace de coulée présente
au-dessus du col 5, une zone (127) en dépouille dans le prolongement des surfaces
(91,73,83) des inserts et du revêtement réfractaire, et, en dessous du col 5, une
zone 128 plane verticale.
7) Installation de coulée continue de produits métalliques minces entre parois mobiles,
notamment entre cylindres, caractérisée en ce qu'elle comporte des parois latérales
selon l'une des revendications 1 à 6.
8) Procédé de coulée continue de produits métalliques minces, caractérisé en ce que
on utilise l'installation selon la revendication 7, on alimente l'espace de coulée
en métal liquide en maintenant son niveau en dessous de l'extrémité supérieure des
inserts et du revêtement isolant, on entraîne les parois mobiles simultanément et
dans le même sens, moyennant quoi le métal liquide se solidifie au contact desdites
parois mobiles refroidies en formant des peaux solidifiées dont les bords se prolongent
sur les surfaces des inserts dirigées vers l'espace de coulée, ces peaux s'élargissant
et s'épaississant au fur et à mesure du déplacement des parois mobiles jusqu'à se
rejoindre à proximité du niveau du col entre lesdites parois mobiles, et on extrait
en continu vers le bas le produit métallique mince solidifié.