[0001] La présente invention concerne un dispositif pour améliorer la résistance des ouvrages
notamment en béton, tels que abris, hangars, bâtiments, murs, dalles, etc. à l'impact
des projectiles conventionnels tels que bombes et obus.
[0002] Ces ouvrages en béton présentent le plus souvent des faces planes ou présentant un
grand rayon de courbure.
[0003] On sait que l'efficacité des projectiles atteignant un ouvrage en béton, est optimale
lorsque leur angle d'incidence, c'est-à-dire l'angle formé par rapport à un plan vertical
à la face plane de l'ouvrage est proche de 0°. En effet, à cet angle de 0°, l'épaisseur
de béton à traverser est la plus faible.
[0004] Pour les angles d'incidence supérieurs, l'efficacité des projectiles diminue, car
l'épaisseur de béton augmente. Au-dessus d'une certaine valeur de l'angle d'incidence,
les projectiles peuvent ricocher et leur efficacité devient alors nulle.
[0005] Le but de la présente invention est de créer un dispositif qui permet de réduire
l'efficacité des projectiles et d'améliorer ainsi la résistance des ouvrages à l'impact
de ces projectiles.
[0006] Suivant l'invention, ce dispositif est caractérisé en ce qu'il comprend und surface
formée par une succession de nervures et de sillons de profil sensiblement en V, à
faces latérales inclinées lisses, la hauteur desdites nervures étant suffisante et
ladite surface étant suffisamment dure pour que le projectile soit dévié après impact
sur une face latérale inclinée d'une nervure.
[0007] Du fait que les faces latérales des nervures sensiblement en V soient inclinées par
rapport à un plan perpendiculaire à la surface de l'ouvrage, le comportement du projectile
arrivant perpendiculairement à cette surface est l'un ou l'autre des suivants :
- la tête du projectile glisse (ricoche) le long de la face latérale inclinée et amorce
ainsi un mouvement de rotation qui déséquilibre le projectile et peut amener sa destruction
;
- le projectile glisse d'abord puis pénètre dans le béton, mais à une incidence supérieure
à celle qu'il avait à son arrivée ;
- le projectile est systématiquement orienté vers un point bas de l'ouvrage qui a
été renforcé, ce qui réduit considérablement sa pénétration.
[0008] Selon une version avantageuse de l'invention, ladite surface est constituée par un
revêtement en métal plus dur que le béton, les faces intérieures de ce revêtement
étant en contact avec du béton.
[0009] Ce revêtement favorise le glissement du projectile le long de la face inclinée de
la nervure.
[0010] Selon une version préférée de l'invention, le revêtement est constitué par une série
d'éléments de section transversale sensiblement en V inversé et reliés les uns aux
autres par leurs bords longitudinaux opposés.
[0011] Ces éléments sont de préférence en acier, ce qui permet de réduire le coût du dispositif
selon l'invention.
[0012] D'autres particularités et avantages de l'invention apparaîtront encore dans la description
ci-après.
[0013] Aux dessins annexés donnés à titre d'exemples non limitatifs :
- la figure 1 est une vue schématique d'un projectile arrivant avec un certain angle
d'incidence sur une structure,
- la figure 2 est une vue schématique en coupe d'un dispositif de protection conforme
à l'invention, montrant un projectile arrivant normalement sur la surface de l'ouvrage
recouvert par ledit dispositif,
- la figure 3 est une vue analogue à la figure 2 montrant le projectile à son impact
sur le dispositif,
- la figure 4 est une vue analogue à la figure 2 montrant un autre comportement du
projectile,
- la figure 5 est une vue en perspective des éléments de section sensiblement en V
du dispositif selon l'invention,
- la figure 6 est une vue schématique en coupe d'une version préférée du dispositif
conforme à l'invention,
- les figures 7 et 8 sont des vues analogues à la figure 3, montrant le comportement
d'un projectile arrivant sur un ouvrage avec un angle d'incidence relativement important.
[0014] La figure 1 montre un projectile 1 par exemple une bombe arrivant avec un angle d'incidence
i sur la surface plane d'un ouvrage en béton 2 tel qu'un abri.
[0015] L'efficacité de ce projectile 1 est optimale lorsque l'angle
i est égal à 0 (c'est-à-dire lorsque le projectile arrive normalement sur la surface
de l'ouvrage).
[0016] L'invention vise à réduire l'efficacité du projectile 1, en améliorant la résistance
de l'ouvrage à l'égard de l'impact du projectile.
[0017] Conformément à l'invention, le dispositif pour améliorer la résistance de l'ouvrage
2 en béton comprend (voir figures 2 et 3) une surface 3 formée par une succession
de nervures et de sillons de profil sensiblement en V à faces latérales 4 inclinées
lisses, la hauteur H desdites nervures étant suffisante et ladite surface 3 étant
suffisamment dure pour que le projectile 1 soit dévié après impact sur une face latérale
inclinée 4 d'une nervure.
[0018] La surface 3 est constituée par un revêtement en métal plus dur que le béton de l'ouvrage
2, les faces intérieures 5 de ce revêtement étant en contact avec le béton de l'ouvrage.
[0019] Dans la réalisation des figures annexées, le revêtement est constitué par une série
d'éléments de section transversale sensiblement en V inversé et reliés les uns aux
autres par leurs bords longitudinaux opposés 4a, 4b. Ces éléments en V sont de préférence
en acier de qualité ordinaire et d'épaisseur de l'ordre de 1 cm. Ces éléments sont
ainsi simples à réaliser et peu coûteux.
[0020] Comme déjà indiqué plus haut, les faces latérales 4 des éléments en V doivent engendrer
un glissement du projectile 1. A cet effet, la demanderesse pense que la hauteur H
des nervures devrait être sensiblement comprise entre le tiers de la longueur et la
longueur totale du projectile 1.
[0021] Si cette hauteur H est insuffisante, le glissement du projectile 1 est insuffisant
pour réduire son efficacité. Si cette hauteur H est trop importante, les coûts de
fabrication du dispositif selon l'invention deviennent excessifs.
[0022] L'angle au sommet
a des éléments sensiblement en V est de préférence de l'ordre de 90°.
[0023] Dans la réalisation représentée, le fond des sillons formés par les éléments sensiblement
en V est renforcé.
[0024] A cet effet, les bords longitudinaux des éléments sensiblement en V sont prolongés
par des bordures 4c, 4d qui se recouvrent mutuellement. Ainsi, le fond des sillons
formés par les éléments sensiblement en V est renforcé par une double épaisseur de
métal.
[0025] Dans la réalisation selon la figure 6, les bordures 4c, 4d qui se recouvrent mutuellement
sont fixées l'une à l'autre par des tiges 6 ancrées dans le béton de l'ouvrage sous-jacent.
[0026] Par ailleurs, on voit sur cette figure 6, qu'entre la structure en béton à protéger
et les éléments sensiblement en V est interposée une plaque 7 en acier fixée à ces
éléments au moyen des tiges 6, l'espace compris entre cette plaque 7 et les éléments
étant remplis de béton 8. Ainsi, le fond des sillons formés par les éléments sensiblement
en V est renforcé par trois épaisseurs d'acier.
[0027] Le dispositif selon l'invention peut être monté en renforcement sur la surface en
béton existante d'un ouvrage ou peut être utilisé en coffrage perdu extérieur dans
la construction d'un abri.
[0028] On va maintenant expliquer les effets techniques du dispositif de protection ou de
renforcement que l'on vient de décrire.
[0029] La surface dure 3 formée par la juxtaposition de nervures et de sillons en V induit
l'un des trois effets suivants :
1) la tête du projectile 1 arrivant normalement à la surface de l 'ouvrage 2, glisse
ou ricoche le long d'une face latérale inclinée 4 et amorce ainsi un mouvement de
rotation (voir figure 3) qui déséquilibre le projectile 1 et peut engendrer sa destruction,
de sorte que l'ouvrage n'est pratiquement pas affecté ;
2) le projectile 1 glisse d'abord sur une face inclinée 4 puis pénètre dans le béton
2 (voir flèche F sur la figure 4), mais à une incidence nettement supérieure à celle
qu'il avait à son arrivée, de sorte que son efficacité destructrice est nettement
réduite ;
3) le projectile 1 est systématiquement orienté par la face inclinée 4 vers le fond
des sillons qui a été particulièrement renforcé par plusieurs épaisseurs d'acier (voir
notamment le cas de la figure 6), de sorte que la pénétration du projectile 1 est
considérablement réduite.
[0030] Ce qui précède s'applique aux projectiles les plus dangereux, c'est-à-dire ceux ayant
un angle d'incidence
i proche de 0°.
[0031] Le dispositif conforme à l'invention apporte également une amélioration dans la résistance
de l'ouvrage lorsque l'incidence du projectile est nettement supérieure à 0°.
[0032] En effet, un projectile 1 atteignant la surface 3 avec une incidence
i par exemple de 30° (voir figure 7) ne sera pas affecté par le glissement ou le ricochet
provoqué plus haut.
[0033] En revanche, il aura tendance à pivoter vers la zone de plus faible résistance lors
de sa pénétration dans le béton 2 (voir figure 8) c'est-à-dire vers l'extérieur de
l'ouvrage. Dans ce cas, l'incidence du projectile sera augmentée et son efficacité
réduite.
[0034] Bien entendu, l'invention n'est pas limitée aux exemples que l'on vient de décrire
et on peut apporter à ceux-ci de nombreuses modifications sans sortir du cadre de
l'invention.
[0035] Ainsi, la surface des éléments sensiblement en V peut être traitée pour favoriser
le glissement du projectile.
1. Dispositif pour améliorer la résistance des ouvrages en béton (2) à l'impact des
bombes ou missiles (1), caractérisé en ce qu'il comprend une surface (3) formée par
une succession de nervures et de sillons de profil sensiblement en V à faces latérales
(4) inclinées et lisses, ladite surface (3) étant constituée par un revêtement en
métal plus dur que le béton, les faces intérieures (5) de ce revêtement étant en contact
avec du béton, la hauteur (H) desdites nervures étant suffisante et ledit revêtement
étant suffisamment dur pour que le projectile (1) soit dévié après impact sur une
face latérale inclinée (4) d'une nervure.
2. Dispositif conforme à la revendication 1, caractérisé en ce que le revêtement est
constitué par une série d'éléments de section transversale sensiblement en V inversé
et reliés les uns aux autres par leurs bords longitudinaux opposés (4a, 4b).
3. Dispositif conforme à l'une des revendications 1 ou 2, caractérisé en ce que le
revêtement est en acier.
4. Dispositif conforme à l'une des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que la
hauteur (H) des nervures est sensiblement comprise entre le tiers de la longueur et
la longueur totale du projectile (1).
5. Dispositif conforme à l'une des revendications 1 à 4, caractérisé en ce que le
fond des sillons présente un renforcement.
6. Dispositif conforme à l'une des revendications 2 à 5, caractérisé en ce que les
bords longitudinaux (4a, 4b) des éléments sensiblement en V sont prolongés par des
bordures (4c, 4d) qui se recouvrent mutuellement pour constituer un renforcement.
7. Dispositif conforme à la revendication 6, caractérisé en ce que les bordures (4c,
4d) qui se recouvrent mutuellement sont fixées l'une à l'autre par des tiges (6) ancrées
dans le béton (2) sous-jacent.
8. Dispositif conforme à la revendication 7, caractérisé en ce qu'entre le structure
en béton (2) à protéger et les éléments en V est interposée une plaque (7) en métal
fixée à ces éléments au moyen desdites tiges (6), l'espace compris entre cette plaque
(7) et les éléments étant rempli de béton (8).