[0001] La présente invention est relative à une boîte de montre-bracelet comportant une
glace, une carrure servant de logement à un mouvement équipé d'aiguilles d'affichage
de l'heure, ladite carrure étant réalisée au moyen de poudres agglomérées par frittage
à plus de 500°C, un fond, des moyens de fixation pour assujettir amoviblement le
fond à la carrure et une garniture d'étanchéité disposée entre ladite carrure et ledit
fond.
[0002] Une boîte de montre répondant à la définition générique donnée ci-dessus a été décrite
dans le document EP-A-0 264 875. La boîte est réalisée de préférence en céramique
pour sa partie carrure et en acier pour sa partie fond. Le fond est fixé à la carrure
au moyen de quatre points de fixation à vis. A cet effet, la carrure porte des trous
dans lesquels sont chassés des bouchons. Chaque bouchon est ensuite percé-taraudé
en prenant pour référence l'alésage intérieur de la carrure. Cette technique est utilisée
ici car il est impensable de visser directement des vis dans de la céramique. On
conçoit cependant que cette manière de faire est onéreuse car elle exige des pièces
supplémentaires, des bouchons qui, de plus, lors du chassage, risquent de faire sauter
la céramique. L'opération de perçage des bouchons demande également un soin qui doit
se payer en temps de fabrication et donc en argent.
[0003] Pour remédier aux inconvénients cités ci-dessus, la montre commercialisée sous la
marque déposée "OMEGA ART" propose comme carrure la combinaison d'un anneau en céramique
et d'un cercle en acier collé à l'intérieur de l'anneau. Le fond est alors assujetti
à la carrure au moyen de vis vissées directement dans le cercle en acier. Cette solution
évite les bouchons utilisés dans le document cité plus haut, mais nécessite la fabrication
d'un cercle et le collage de ce cercle à l'intérieur de l'anneau en céramique, ce
qui également est onéreux.
[0004] Le document CH-A-458 217 décrit une boîte de montre dans laquelle le fond est accroché
à la carrure d'une part au moyen d'ergots s'engageant dans des logements pratiqués
dans une première paire de cornes que porte la carrure et d'autre part au moyen de
deux goupilles traversant à la fois le fond et une seconde paire de cornes. Ici les
goupilles ne servent nullement à assujettir en même temps les brins du bracelet à
la boîte.
[0005] Pour obvier aux désavantages cités, la présente invention permet d'utiliser une carrure
massive obtenue au moyen de poudres agglomérées par frittage à plus de 500°C, c'est-à-dire
une carrure faite, par exemple en céramique ou en carbure métallique, sans qu'il en
résulte les inconvénients cités inhérents au système de fixation du couvercle à la
carrure. Pour ce faire, la présente invention est caractérisée en ce que les moyens
de fixation du fond à la carrure comportent au moins deux goupilles disposées de part
et d'autre de la boîte et parallèlement au fond, chacune desdites goupilles étant
logée dans des trous disposés en alignement et pratiqués à la fois dans ladite carrure
et ledit fond, chacune desdites goupilles servant conjointement à attacher à la boîte
un brin du bracelet que comporte la montre.
[0006] L'invention sera mieux comprise maintenant à la lumière de la description qui suit
et pour l'intelligence de laquelle on se référera, à titre d'exemple, au dessin dans
lequel :
- la figure 1 est une vue en coupe partielle à 6 heures de la boîte de montre selon
l'invention et selon un premier mode d'exécution,
- la figure 2 est une coupe à 3 heures de la même boîte de montre,
- la figure 3 est une coupe selon la ligne III-III de la figure 1,
- la figure 4 est une vue en coupe partielle à 6 heures de la boîte de montre selon
l'invention et selon une variante du premier mode d'exécution,
- la figure 5 est une coupe selon la ligne V-V de la figure 4,
- la figure 6 est une vue en coupe complète de la boîte selon la variante de la figure
4 illustrant la façon de faire pour échanger la pile de la montre,
- la figure 7 est une vue partielle en plan de la boîte de montre selon l'invention
et selon un second mode d'exécution,
- la figure 8 est un diagramme montrant la pression exercée sur la garniture d'étanchéité
en fonction de la déformation de garniture et pour différentes formes de garnitures.
[0007] La figure 1 présente une première forme d'exécution de l'invention. La coupe présentée
montre que la boîte comporte une glace 1, une carrure 2 servant de logement à un mouvement
8 équipé d'aiguilles 3, 4 d'affichage de l'heure. De manière connue le mouvement
est centré dans son logement au moyen d'un cercle d'agrandissement 5 et son cadran
6 est maintenu à distance de la glace au moyen d'un réhaut 7. La glace 1 est collée
ou soudée sur la carrure. Une métallisation 30 peut cacher au regard le réhaut et
le dessus de carrure.
[0008] Dans tous les modes d'exécutions ou variantes présentés ici, la carrure 2 est réalisée
au moyen de poudres agglomérées par frittage à plus de 500°C. Il s'agit par exemple
de céramique ou encore de carbure métallique obtenus par frittage. La température
minimum de 500°C indique que l'invention ne concerne pas l'utilisation de matières
plastiques par exemple, pour lesquelles d'autres solutions peuvent être mises en oeuvre.
[0009] La boîte comporte encore un fond 10 et une garniture d'étanchéité 11 disposée entre
la carrure et le fond. Le fond est assujetti amoviblement à la carrure par un dispositif
à goupilles qui fait l'objet principal de la présente invention et qui sera décrit
en détail par la suite.
[0010] La coupe de la figure 2 est pratiquée à 3 heures de la boîte de montre. On y reconnaît
les mêmes composants que ceux exposés à propos de la figure 1, ces composants portant
les mêmes références. La figure 2 montre plus particulièrement que la carrure 2 porte
un passage 9 destiné à recevoir, de manière connue par ailleurs, la tige de mise à
l'heure (non représentée).
[0011] la figure 3 est une coupe selon la ligne III-III montrée en figure 1. Avec la figure
1, la figure 3 montre plus précisément comment est fixé le fond 10 sur la carrure
2. Tout à fait généralement et selon la caractéristique principale de l'invention
les moyens de fixation du fond à la carrure comportent au moins deux goupilles disposées
de part et d'autre de la boîte et parallèlement au fond, une seule de ces goupilles
portant la référence 12 étant représentée au dessin, attendu que la boîte présente
une symétrie diamétrale. Toujours selon l'acception la plus générale de l'invention,
chaque goupille est logée dans des trous 13, 14, 15 disposés en alignement et pratiqués
à la fois dans la carrure 2 et dans le fond 10.
[0012] Plus particulièrement et selon un premier mode d'exécution de l'invention présenté
aux figures 1 et 3, les goupilles 10 sont situées l'une à 6 heures et l'autre à 12
heures de la boîte de montre. Comme cela est bien apparent à la figure 3, la goupille
10 traverse un premier trou 14 pratiqué dans une première saillie 16 aménagée dans
la carrure 2 et deux seconds trous 13, 15 pratiqués respectivement dans deux secondes
saillies 17 et 18 aménagées dans le fond 10, lesdites deux secondes saillies étant
disposées respectivement de part et d'autre de ladite première saillie.
[0013] Dans le mode d'exécution qui vient d'être présenté, les figures 1 et 3 montrent en
particulier que les trous 13, 14 et 15 sont circulaires et que la goupille 12 est
cylindrique. On s'arrange en particulier de telle façon que la goupille pénètre librement
dans les trous ce qui laisse supposer un certain jeu entre trous et goupille (voir
figure 1). On comprendra que la goupille est retenue axialement dans son logement
par l'effet élastique que procure la garniture 11 disposée entre la carrure 2 et le
fond 10.
[0014] Comme on le voit encore au dessin, on profite de la présence de la goupille 10 pour
attacher à la montre un brin 19 d'un bracelet. A cet effet, le brin comporte une découpure
20 qui embrasse les trois saillies 16, 17 et 18.
[0015] Une variante du mode d'exécution présente aux figures 1 et 3 est montrée aux figures
4 et 5. Dans ce cas la goupille 12 comporte une gorge 21 en son milieu. Dans le premier
trou 14 aménagé dans la saillie 16 est logé un tube 22 muni d'un étranglement 23.
On s'arrange pour que le diamètre intérieur 24 du tube et le diamètre des seconds
trous 13 et 15 soient légèrement supérieurs au diamètre de la goupille 12 de façon
à ce que la goupille pénètre librement dans ces logements. Dans ces conditions, la
goupille est retenue axialement quand l'étranglement 23 du tube 22 pénètre dans la
gorge 21 de la goupille 22, puisque les orifices du tube viennent buter contre les
saillies 17 et 18, selon une technique connue et exposée dans le document CH-A-235
604.
[0016] La solution présentée ci-dessus permet un accès facile à la pile de la montre, si
celle-ci en est équipée. Pour cela, il suffit de chasser hors de son logement une
seule goupille. Le fond peut alors basculer autour de la goupille restante à la manière
d'un couvercle de boîte. La pile, référencée 25, peut alors aisément être remplacée.
Cette opération est montrée en figure 6.
[0017] Dans le premier mode d'exécution et sa variante qui viennent d'être présentés ci-dessus,
deux saillies aménagées dans le fond embrassent de part et d'autre une saillie aménagée
dans la carrure. On comprendra qu'il peut exister d'autres façons de faire sans s'écarter
de l'objet principal de la présente invention. Celle notamment qui consisterait à
n'avoir qu'une saillie dans le fond, cette dernière pénétrant dans un logement correspondant
dans la carrure. Dans ce cas la carrure ne comporterait pas de saillie proprement
dite mais, en plus du logement cité, un simple perçage s'étendant selon une corde
de l'anneau présenté par la carrure.
[0018] Un second mode d'exécution de l'invention est esquissé en figure 7. Ici la carrure
2 présente à 6 heures deux saillies 26 et 27 et le fond deux saillies 28 et 29 cachées
par une découpure d'un brin 19 du bracelet. La goupille 12 sert de moyen de fixation
du fond à la carrure de la même façon que celle exposée ci-dessus.
[0019] La carrure de boîte de montre selon l'invention est réalisée en matériau dur, comme
de la céramique ou du métal dur obtenu par frittage de poudres. Ce matériau est choisi
surtout pour sa résistance aux rayures et aussi pour le bel aspect esthétique qu'il
présente. On sait cependant qu'un tel matériau est difficile à usiner de telle sorte
qu'il faut réduire au minimum les opérations de reprise. Grâce à la présente invention,
ces opérations ne sont plus nécessaires tout au moins en ce qui concerne la façon
de fixer le fond sous la carrure. Il suffit en effet de dimensionner le trou 14, qui
recevra la goupille 12, de telle manière que son diamètre interne reste toujours plus
grand que le diamètre de la goupille, quelles que soient les modifications dimensionnelles
subies par le matériau lors de l'opération de frittage (retrait, etc..). Il va résulter
de cela un jeu plus ou moins important de la goupille dans son logement et donc un
plaquage plus ou moins parfait du fond sous la carrure, un jeu variable amenant inévitablement
un espace variable entre fond et carrure. Or une montre utilisant un tel matériau
est relativement chère. On peut donc s'attendre, en en faisant l'acquisition, qu'elle
soit également étanche. Cette étanchéité est acquise, comme on l'a dit plus haut,
au moyen de la garniture 11 disposée entre fond et carrure. Dans le cas particulier
de l'invention cependant et vu l'espace plus ou moins important qui peut exister
entre fond et carrure, il faudra prendre soin de choisir une garniture assurant l'étanchéité
quel que soit cet espace.
[0020] La figure 8 qui est un diagramme montrant la pression p (en N/m2) exercée sur la
garniture en fonction de sa déformation Δl (en mètres) pour trois formes de garniture
: carrée (c), ronde de petit diamètre (r) et ronde de grand diamètre (R). Le diagramme
montre à l'évidence qu'une garniture de section carrée (c) présente une déformation
Δl très limitée pour atteindre rapidement des pressions considérables. Au contraire,
une garniture de section ronde de grand diamètre (R) présente une déformation Δl très
étendue et pourra assurer une pression suffisante même si l'espace entre le fond et
la carrure varie dans de larges limites. Typiquement, on choisira une garniture dont
le diamètre soit plus grand ou égal à 0,8 mm. La garniture de section ronde de petit
diamètre (r) présente une situation intermédiaire. Le diagramme de la figure 8 montre
donc que, dans la boîte selon l'invention, on a avantage à choisir une garniture présentant
une section ronde de grand diamètre, tout en mentionnant qu'un résultat à peu près
identique peut être atteint en utilisant deux garnitures de section ronde de petit
diamètre qu'on superposera.
1. Boîte de montre-bracelet comportant une glace (1), une carrure (2) servant de logement
à un mouvement (8) équipé d'aiguilles d'affichage de l'heure (3, 4), ladite carrure
étant réalisée au moyen de poudres agglomérées par frittage à plus de 500°C, un fond
(10), des moyens de fixation pour assujettir amoviblement le fond à la carrure et
une garniture (11) d'étanchéité disposée entre ladite carrure et ledit fond, caractérisée
par le fait que lesdits moyens de fixation comportent au moins deux goupilles (12)
disposées de part et d'autre de la boîte et parallèlement au fond, chacune desdites
goupilles étant logée dans des trous (13, 14, 15) disposés en alignement et pratiqués
à la fois dans ladite carrure et dans ledit fond, chacune desdites goupilles servant
conjointement à attacher à la boîte un brin (19) du bracelet que comporte la montre.
2. Boîte de montre selon la revendication 1, caractérisée par le fait que les moyens
de fixation comportent deux goupilles (12) situées l'une à 6 heures et l'autre à 12
heures de la boîte de montre et que chaque goupille traverse un premier trou (14)
pratiqué dans une première saillie (16) aménagée dans la carrure et deux seconds trous
(13, 15) pratiqués respectivement dans deux secondes saillies (17, 18) aménagées dans
le fond, lesdites deux secondes saillies étant disposées respectivement de part et
d'autre de ladite première saillie.
3. Boîte de montre selon la revendication 2, caractérisée par le fait que les premier
et seconds trous sont circulaires, que la goupille est cylindrique et que les diamètres
desdits premier et seconds trous sont arrangés pour que la goupille y pénètre librement,
ladite goupille étant retenue axialement dans son logement par l'effet élastique que
procure la garniture disposée entre la carrure et le fond.
4. Boîte de montre selon la revendication 2, caractérisée par le fait que les premier
et seconds trous sont circulaires, que la goupille est cylindrique et comporte une
gorge (21) en son milieu, que dans le premier trou est logé un tube (22) muni d'un
étranglement (23) et que le diamètre intérieur du tube et le diamètre des seconds
trous sont arrangés pour que la goupille y pénètre librement, la goupille étant retenue
axialement dans son logement lorsque l'étranglement dudit tube pénètre dans la gorge
de ladite goupille.
5. Boîte de montre selon la revendication 1, caractérisée par le fait que ladite garniture
d'étanchéité (11) présente à l'état non compressé une section ronde dont le diamètre
est suffisant pour absorber le jeu qui peut se présenter entre ladite carrure (2)
et ledit fond (10) quand lesdites goupilles sont logées dans lesdits trous.
6. Boîte de montre selon la revendication 1, caractérisée par le fait que la section
de ladite garniture présente un diamètre plus grand ou égal à 0,8 mm.
7. Boîte de montre selon la revendication 1, caractérisée par le fait que ladite garniture
d'étanchéité (11) comporte deux joints superposés, chaque joint présentant une section
ronde à l'état non compressé, pour absorber le jeu qui peut se présenter entre ladite
carrure (2) et ledit fond (10) quand lesdites goupilles sont logées dans lesdits trous.