(19)
(11) EP 0 370 356 A1

(12) DEMANDE DE BREVET EUROPEEN

(43) Date de publication:
30.05.1990  Bulletin  1990/22

(21) Numéro de dépôt: 89121006.4

(22) Date de dépôt:  13.11.1989
(51) Int. Cl.5G04B 37/16, G04B 37/22, G04B 37/11
(84) Etats contractants désignés:
DE FR GB IT

(30) Priorité: 23.11.1988 CH 4337/88

(71) Demandeur: Tissot S.A.
CH-2400 Le Locle (CH)

(72) Inventeurs:
  • Loth, Eric
    CH-2502 Bienne (CH)
  • Gagnebin, Gaston
    CH-2503 Bienne (CH)

(74) Mandataire: de Raemy, Jacques et al
ICB Ingénieurs Conseils en Brevets SA Rue des Sors 7
2074 Marin
2074 Marin (CH)


(56) Documents cités: : 
   
       


    (54) Boîte de montre comportant une carrure frittée


    (57) La boîte de montre comporte une carrure (2) faite en matériau fritté et un fond (10) fixé à la carrure au moyen d'au moins deux goupilles (12). Chaque goupille traverse un premier trou (14) pratiqué dans une première saillie (16) aménagée dans la carrure et deux seconds trous (13, 15) pratiqués respectivement dans deux secondes saillies (17, 18) aménagées dans le fond, lesdites secondes saillies étant disposées respectivement de part et d'autre de ladite première saillie.




    Description


    [0001] La présente invention est relative à une boîte de montre-brace­let comportant une glace, une carrure servant de logement à un mouvement équipé d'aiguilles d'affichage de l'heure, ladite carrure étant réalisée au moyen de poudres agglomérées par frittage à plus de 500°C, un fond, des moyens de fixation pour assujettir amovible­ment le fond à la carrure et une garniture d'étanchéité disposée entre ladite carrure et ledit fond.

    [0002] Une boîte de montre répondant à la définition générique donnée ci-dessus a été décrite dans le document EP-A-0 264 875. La boîte est réalisée de préférence en céramique pour sa partie carrure et en acier pour sa partie fond. Le fond est fixé à la carrure au moyen de quatre points de fixation à vis. A cet effet, la carrure porte des trous dans lesquels sont chassés des bouchons. Chaque bouchon est ensuite percé-taraudé en prenant pour référence l'alésage intérieur de la carrure. Cette technique est utilisée ici car il est impensa­ble de visser directement des vis dans de la céramique. On conçoit cependant que cette manière de faire est onéreuse car elle exige des pièces supplémentaires, des bouchons qui, de plus, lors du chassage, risquent de faire sauter la céramique. L'opération de perçage des bouchons demande également un soin qui doit se payer en temps de fabrication et donc en argent.

    [0003] Pour remédier aux inconvénients cités ci-dessus, la montre commercialisée sous la marque déposée "OMEGA ART" propose comme carrure la combinaison d'un anneau en céramique et d'un cercle en acier collé à l'intérieur de l'anneau. Le fond est alors assujetti à la carrure au moyen de vis vissées directement dans le cercle en acier. Cette solution évite les bouchons utilisés dans le document cité plus haut, mais nécessite la fabrication d'un cercle et le collage de ce cercle à l'intérieur de l'anneau en céramique, ce qui également est onéreux.

    [0004] Le document CH-A-458 217 décrit une boîte de montre dans laquel­le le fond est accroché à la carrure d'une part au moyen d'ergots s'engageant dans des logements pratiqués dans une première paire de cornes que porte la carrure et d'autre part au moyen de deux goupil­les traversant à la fois le fond et une seconde paire de cornes. Ici les goupilles ne servent nullement à assujettir en même temps les brins du bracelet à la boîte.

    [0005] Pour obvier aux désavantages cités, la présente invention permet d'utiliser une carrure massive obtenue au moyen de poudres agglomé­rées par frittage à plus de 500°C, c'est-à-dire une carrure faite, par exemple en céramique ou en carbure métallique, sans qu'il en résulte les inconvénients cités inhérents au système de fixation du couvercle à la carrure. Pour ce faire, la présente invention est caractérisée en ce que les moyens de fixation du fond à la carrure comportent au moins deux goupilles disposées de part et d'autre de la boîte et parallèlement au fond, chacune desdites goupilles étant logée dans des trous disposés en alignement et pratiqués à la fois dans ladite carrure et ledit fond, chacune desdites goupilles servant conjointement à attacher à la boîte un brin du bracelet que comporte la montre.

    [0006] L'invention sera mieux comprise maintenant à la lumière de la description qui suit et pour l'intelligence de laquelle on se référera, à titre d'exemple, au dessin dans lequel :

    - la figure 1 est une vue en coupe partielle à 6 heures de la boîte de montre selon l'invention et selon un premier mode d'exécu­tion,

    - la figure 2 est une coupe à 3 heures de la même boîte de montre,

    - la figure 3 est une coupe selon la ligne III-III de la figure 1,

    - la figure 4 est une vue en coupe partielle à 6 heures de la boîte de montre selon l'invention et selon une variante du premier mode d'exécution,

    - la figure 5 est une coupe selon la ligne V-V de la figure 4,

    - la figure 6 est une vue en coupe complète de la boîte selon la variante de la figure 4 illustrant la façon de faire pour échan­ger la pile de la montre,

    - la figure 7 est une vue partielle en plan de la boîte de montre selon l'invention et selon un second mode d'exécution,

    - la figure 8 est un diagramme montrant la pression exercée sur la garniture d'étanchéité en fonction de la déformation de garniture et pour différentes formes de garnitures.



    [0007] La figure 1 présente une première forme d'exécution de l'inven­tion. La coupe présentée montre que la boîte comporte une glace 1, une carrure 2 servant de logement à un mouvement 8 équipé d'aiguil­les 3, 4 d'affichage de l'heure. De manière connue le mouvement est centré dans son logement au moyen d'un cercle d'agrandissement 5 et son cadran 6 est maintenu à distance de la glace au moyen d'un réhaut 7. La glace 1 est collée ou soudée sur la carrure. Une métallisation 30 peut cacher au regard le réhaut et le dessus de carrure.

    [0008] Dans tous les modes d'exécutions ou variantes présentés ici, la carrure 2 est réalisée au moyen de poudres agglomérées par frittage à plus de 500°C. Il s'agit par exemple de céramique ou encore de carbure métallique obtenus par frittage. La température minimum de 500°C indique que l'invention ne concerne pas l'utilisation de matières plastiques par exemple, pour lesquelles d'autres solutions peuvent être mises en oeuvre.

    [0009] La boîte comporte encore un fond 10 et une garniture d'étanchéi­té 11 disposée entre la carrure et le fond. Le fond est assujetti amoviblement à la carrure par un dispositif à goupilles qui fait l'objet principal de la présente invention et qui sera décrit en détail par la suite.

    [0010] La coupe de la figure 2 est pratiquée à 3 heures de la boîte de montre. On y reconnaît les mêmes composants que ceux exposés à propos de la figure 1, ces composants portant les mêmes références. La figure 2 montre plus particulièrement que la carrure 2 porte un passage 9 destiné à recevoir, de manière connue par ailleurs, la tige de mise à l'heure (non représentée).

    [0011] la figure 3 est une coupe selon la ligne III-III montrée en figure 1. Avec la figure 1, la figure 3 montre plus précisément comment est fixé le fond 10 sur la carrure 2. Tout à fait générale­ment et selon la caractéristique principale de l'invention les moyens de fixation du fond à la carrure comportent au moins deux goupilles disposées de part et d'autre de la boîte et parallèlement au fond, une seule de ces goupilles portant la référence 12 étant représentée au dessin, attendu que la boîte présente une symétrie diamétrale. Toujours selon l'acception la plus générale de l'inven­tion, chaque goupille est logée dans des trous 13, 14, 15 disposés en alignement et pratiqués à la fois dans la carrure 2 et dans le fond 10.

    [0012] Plus particulièrement et selon un premier mode d'exécution de l'invention présenté aux figures 1 et 3, les goupilles 10 sont situées l'une à 6 heures et l'autre à 12 heures de la boîte de montre. Comme cela est bien apparent à la figure 3, la goupille 10 traverse un premier trou 14 pratiqué dans une première saillie 16 aménagée dans la carrure 2 et deux seconds trous 13, 15 pratiqués respectivement dans deux secondes saillies 17 et 18 aménagées dans le fond 10, lesdites deux secondes saillies étant disposées respec­tivement de part et d'autre de ladite première saillie.

    [0013] Dans le mode d'exécution qui vient d'être présenté, les figures 1 et 3 montrent en particulier que les trous 13, 14 et 15 sont circulaires et que la goupille 12 est cylindrique. On s'arrange en particulier de telle façon que la goupille pénètre librement dans les trous ce qui laisse supposer un certain jeu entre trous et goupille (voir figure 1). On comprendra que la goupille est retenue axialement dans son logement par l'effet élastique que procure la garniture 11 disposée entre la carrure 2 et le fond 10.

    [0014] Comme on le voit encore au dessin, on profite de la présence de la goupille 10 pour attacher à la montre un brin 19 d'un bracelet. A cet effet, le brin comporte une découpure 20 qui embrasse les trois saillies 16, 17 et 18.

    [0015] Une variante du mode d'exécution présente aux figures 1 et 3 est montrée aux figures 4 et 5. Dans ce cas la goupille 12 comporte une gorge 21 en son milieu. Dans le premier trou 14 aménagé dans la saillie 16 est logé un tube 22 muni d'un étranglement 23. On s'ar­range pour que le diamètre intérieur 24 du tube et le diamètre des seconds trous 13 et 15 soient légèrement supérieurs au diamètre de la goupille 12 de façon à ce que la goupille pénètre librement dans ces logements. Dans ces conditions, la goupille est retenue axiale­ment quand l'étranglement 23 du tube 22 pénètre dans la gorge 21 de la goupille 22, puisque les orifices du tube viennent buter contre les saillies 17 et 18, selon une technique connue et exposée dans le document CH-A-235 604.

    [0016] La solution présentée ci-dessus permet un accès facile à la pile de la montre, si celle-ci en est équipée. Pour cela, il suffit de chasser hors de son logement une seule goupille. Le fond peut alors basculer autour de la goupille restante à la manière d'un couvercle de boîte. La pile, référencée 25, peut alors aisément être rempla­cée. Cette opération est montrée en figure 6.

    [0017] Dans le premier mode d'exécution et sa variante qui viennent d'être présentés ci-dessus, deux saillies aménagées dans le fond embrassent de part et d'autre une saillie aménagée dans la carrure. On comprendra qu'il peut exister d'autres façons de faire sans s'écarter de l'objet principal de la présente invention. Celle notamment qui consisterait à n'avoir qu'une saillie dans le fond, cette dernière pénétrant dans un logement correspondant dans la carrure. Dans ce cas la carrure ne comporterait pas de saillie proprement dite mais, en plus du logement cité, un simple perçage s'étendant selon une corde de l'anneau présenté par la carrure.

    [0018] Un second mode d'exécution de l'invention est esquissé en figure 7. Ici la carrure 2 présente à 6 heures deux saillies 26 et 27 et le fond deux saillies 28 et 29 cachées par une découpure d'un brin 19 du bracelet. La goupille 12 sert de moyen de fixation du fond à la carrure de la même façon que celle exposée ci-dessus.

    [0019] La carrure de boîte de montre selon l'invention est réalisée en matériau dur, comme de la céramique ou du métal dur obtenu par frittage de poudres. Ce matériau est choisi surtout pour sa résis­tance aux rayures et aussi pour le bel aspect esthétique qu'il présente. On sait cependant qu'un tel matériau est difficile à usiner de telle sorte qu'il faut réduire au minimum les opérations de reprise. Grâce à la présente invention, ces opérations ne sont plus nécessaires tout au moins en ce qui concerne la façon de fixer le fond sous la carrure. Il suffit en effet de dimensionner le trou 14, qui recevra la goupille 12, de telle manière que son diamètre interne reste toujours plus grand que le diamètre de la goupille, quelles que soient les modifications dimensionnelles subies par le matériau lors de l'opération de frittage (retrait, etc..). Il va résulter de cela un jeu plus ou moins important de la goupille dans son logement et donc un plaquage plus ou moins parfait du fond sous la carrure, un jeu variable amenant inévitablement un espace varia­ble entre fond et carrure. Or une montre utilisant un tel matériau est relativement chère. On peut donc s'attendre, en en faisant l'acquisition, qu'elle soit également étanche. Cette étanchéité est acquise, comme on l'a dit plus haut, au moyen de la garniture 11 disposée entre fond et carrure. Dans le cas particulier de l'inven­tion cependant et vu l'espace plus ou moins important qui peut exister entre fond et carrure, il faudra prendre soin de choisir une garniture assurant l'étanchéité quel que soit cet espace.

    [0020] La figure 8 qui est un diagramme montrant la pression p (en N/m2) exercée sur la garniture en fonction de sa déformation Δl (en mètres) pour trois formes de garniture : carrée (c), ronde de petit diamètre (r) et ronde de grand diamètre (R). Le diagramme montre à l'évidence qu'une garniture de section carrée (c) présente une déformation Δl très limitée pour atteindre rapidement des pressions considérables. Au contraire, une garniture de section ronde de grand diamètre (R) présente une déformation Δl très étendue et pourra assurer une pression suffisante même si l'espace entre le fond et la carrure varie dans de larges limites. Typiquement, on choisira une garniture dont le diamètre soit plus grand ou égal à 0,8 mm. La garniture de section ronde de petit diamètre (r) présente une situation intermédiaire. Le diagramme de la figure 8 montre donc que, dans la boîte selon l'invention, on a avantage à choisir une garniture présentant une section ronde de grand diamètre, tout en mentionnant qu'un résultat à peu près identique peut être atteint en utilisant deux garnitures de section ronde de petit diamètre qu'on superposera.


    Revendications

    1. Boîte de montre-bracelet comportant une glace (1), une carrure (2) servant de logement à un mouvement (8) équipé d'ai­guilles d'affichage de l'heure (3, 4), ladite carrure étant réalisée au moyen de poudres agglomérées par frittage à plus de 500°C, un fond (10), des moyens de fixation pour assujettir amoviblement le fond à la carrure et une garniture (11) d'étanchéité disposée entre ladite carrure et ledit fond, caractérisée par le fait que lesdits moyens de fixation comportent au moins deux goupilles (12) disposées de part et d'autre de la boîte et parallèlement au fond, chacune desdites goupilles étant logée dans des trous (13, 14, 15) disposés en alignement et pratiqués à la fois dans ladite carrure et dans ledit fond, chacune desdites goupilles servant conjointement à attacher à la boîte un brin (19) du bracelet que comporte la montre.
     
    2. Boîte de montre selon la revendication 1, caractérisée par le fait que les moyens de fixation comportent deux goupilles (12) situées l'une à 6 heures et l'autre à 12 heures de la boîte de montre et que chaque goupille traverse un premier trou (14) pratiqué dans une première saillie (16) aménagée dans la carrure et deux seconds trous (13, 15) pratiqués respectivement dans deux secondes saillies (17, 18) aménagées dans le fond, lesdites deux secondes saillies étant disposées respectivement de part et d'autre de ladite première saillie.
     
    3. Boîte de montre selon la revendication 2, caractérisée par le fait que les premier et seconds trous sont circulaires, que la goupille est cylindrique et que les diamètres desdits premier et seconds trous sont arrangés pour que la goupille y pénètre libre­ment, ladite goupille étant retenue axialement dans son logement par l'effet élastique que procure la garniture disposée entre la carrure et le fond.
     
    4. Boîte de montre selon la revendication 2, caractérisée par le fait que les premier et seconds trous sont circulaires, que la goupille est cylindrique et comporte une gorge (21) en son milieu, que dans le premier trou est logé un tube (22) muni d'un étrangle­ment (23) et que le diamètre intérieur du tube et le diamètre des seconds trous sont arrangés pour que la goupille y pénètre librement, la goupille étant retenue axialement dans son logement lorsque l'étranglement dudit tube pénètre dans la gorge de ladite goupille.
     
    5. Boîte de montre selon la revendication 1, caractérisée par le fait que ladite garniture d'étanchéité (11) présente à l'état non compressé une section ronde dont le diamètre est suffisant pour absorber le jeu qui peut se présenter entre ladite carrure (2) et ledit fond (10) quand lesdites goupilles sont logées dans lesdits trous.
     
    6. Boîte de montre selon la revendication 1, caractérisée par le fait que la section de ladite garniture présente un diamètre plus grand ou égal à 0,8 mm.
     
    7. Boîte de montre selon la revendication 1, caractérisée par le fait que ladite garniture d'étanchéité (11) comporte deux joints superposés, chaque joint présentant une section ronde à l'état non compressé, pour absorber le jeu qui peut se présenter entre ladite carrure (2) et ledit fond (10) quand lesdites goupilles sont logées dans lesdits trous.
     




    Dessins













    Rapport de recherche