[0001] La présente invention se rapporte à un dispositif de correction de temps de propogation
de groupe en hyperfréquence.
[0002] Les dispositifs de télécommunication en hyperfréquence utilisant des éléments filtres,
amplificateurs, mélangeurs,... , introduisent une distorsion du temps de propogation
de groupe. On appelle "temps de propogation de groupe", ou T.P.G., la valeur du retard
dû à un élément ayant une fonction de transfert, ce retard étant proportionnel à
la dérivée de la phase par rapport à la fréquence. Pour un filtre passe-bas par exemple,
ce retard a en fonction de la fréquence, une forme de courbe en cloche, et son maximum
est situé à la fréquence de coupure du filtre.
[0003] Dans le cas des transmissions par faisceaux hertziens numériques en particulier,
il est important, pour éviter les erreurs-bits, de pouvoir corriger ce temps de propagation
de groupe. La correction s'effectue généralement en fréquence intermédiaire, ou quelquefois
en bande de base lorsque la distorsion est symétrique. Dans le cas où la démodulation
est effectuée directement en hyperfréquence, en l'absence de fréquence intermédiaire,
il s'avère nécessaire de corriger le temps de propagation de groupe directement en
hyperfréquence.
[0004] Une telle correction doit être capable, en fonction de la fréquence, de corriger
la phase de l'onde hyperfréquence sans modification de son amplitude, ce qui serait
source d'erreurs-bit dans le cas d'une transmission numérique. La solution couramment
adoptée consiste d'une manière générale à faire se réfléchir l'onde hyperfréquence
sur une impédance complexe non adaptée, la courbe de phase de cette impédance complexe
en fonction de la fréquence étant la courbe complémentaire de la courbe du temps de
propagation de groupe à corriger. La courbe de retard, additionnée à cette courbe
de variation du T.P.G., donne une courbe de retard uniforme en fonction de la fréquence.
[0005] Une première forme de correcteur de T.P.G. de type connu est celle qui utilise un
coupleur 3 dB 90° et deux impédances complexes rigoureusement identiques. Ce correcteur
connu est représenté schématiquement sur la figure 1 annexée. Il utilise un coupleur
3 dB 90°, référencé 5. Le signal hyperfréquence d'entrée E est appliqué sur la porte
d'entrée 1 du coupleur 5. Il en sort sur les portes 3 et 4 de ce coupleur, respectivement
déphasé de 0 degrés et de 90 degrés. Ces deux ondes se réfléchissent respectivement
sur les impédances complexes 6 et 7 de valeur jX, à courbe de phase complémentaire
de celle à corriger, pour finalement se recombiner en phase sur la porte de sortie
2 du coupleur 5 (sortie hyperfréquence S), et en opposition de phase sur la porte
d'entrée 1 de ce coupleur.
[0006] Cette première forme de correcteur connu présente les inconvénients suivants :
. les deux impédances complexes 6 et 7 doivent être de valeurs complexes jX rigoureusement
identiques, sinon les ondes ne se recombinent plus en opposition de phase sur la porte
d'entrée 1, de sorte que le correcteur n'agit pas comme une cellule passe-tout en
transmission ;
. le coupleur doit être parfait en ce qui concerne la symétrie du couplage et la
précision de son déphasage de 90 degrés, sinon le correcteur n'agit pas comme une
cellule passe-tout ;
. le réglage de ce correcteur est difficile : les deux impédances complexes 6 et
7 doivent avoir le même réglage en amplitude et en fréquence, sinon le correcteur
n'agit là encore pas comme une cellule passe-tout.
[0007] Une autre forme de correcteur de T.P.G. de type connu utilise un circulateur hyperfréquence
à ferrite et une seule impédance complexe de correction. Le schéma de ce correcteur
est lui-aussi rappelé sur la figure 2 annexée.
[0008] L'onde hyperfréquence d'entrée E est appliquée sur la porte 10 du circulateur 8.
Elle en sort sur la deuxième porte 11, se réfléchit sur l'impédance complexe 9, de
valeur jX, pénètre à nouveau dans le circulateur 8 par cette porte 11, et en sort
en S sur troisième porte 12 de ce circulateur.
[0009] Cet autre correcteur connu présente les inconvénients suivants :
. son réglage est difficile pour de faibles amplitudes de T.P.G., car un circulateur
à ferrite possède un T.P.G. propre assez important ;
. un tel circulateur est difficilement intégrable avec des circuits en technologie
microruban, surtout si la fréquence de l'onde hyperfréquence est de l'ordre du Gigahertz
;
. le coût d'un circulateur à ferrite est assez important, ce qui grève le prix d'un
correcteur de T.P.G. de ce type.
[0010] L'invention vise à remédier à ces inconvénients. Elle se rapporte à cet effet à
un correcteur de temps de propagation de groupe en hyperfréquence qui utilise une
impédance complexe pour, par réflexion de l'onde hyperfréquence sur cette impédance
complexe, effectuer une correction de T.P.G. sans affecter la courbe de transmission
de l'amplitude. Ce correcteur utilise un diviseur de puissance, par exemple de type
Wilkinson, qui possède une entrée de puissance, et deux sorties isolées l'une de l'autre.
L'impédance complexe précitée est branchée sur la porte "d'entrée" de ce diviseur,
tandis que l'onde hyperfréquence d'entrée est appliquée sur une des deux portes "de
sortie" de ce même diviseur et que l'onde de sortie est prise sur son autre porte
"de sortie".
[0011] L'invention sera bien comprise, et ses avantages et autres caractéristiques ressortiront,
au cours de la description suivante d'un exemple non limitatif de réalisation de ce
correcteur de temps de propagation de groupe en hyperfréquence, en référence au dessin
schématique annexé dans lequel :
- Figure 3 est un schéma électrique de ce correcteur de T.P.G. ; et
- Figure 4 montre un exemple d'impédance complexe utilisable.
[0012] En se référant à la figure 3, la référence 13 désigne un diviseur de puissance du
type Wilkinson. Ce diviseur 13 possède, de manière en soi bien connue, une porte
"d'entrée" 14 et deux portes "de sortie" 15 et 16. La porte d'entrée 14 est reliée
aux deux portes de sortie 15 et 16 respectivement par deux lignes quart d'onde 17
et 18, et les deux portes de sortie 15 et 16 sont reliées entre elles par une résistance
d'équilibrage 19. Une onde hyperfréquence qui serait appliquée sur l'entrée 14 du
diviseur de Wilkinson 13 en sort symétriquement divisée, et atténuée de 3 dB, en
15 et 16. En revanche, ces sorties 15 et 16 sont isolées l'une de l'autre, c'est
à dire qu'une onde appliquée en 15 ne peut théoriquement sortir qu'en 14 et non pas
en 16, et vice-versa.
[0013] Ici, le diviseur de puissance 13 est utilisé de façon très particulière. Sa porte
14, qui est normalement la porte d'entrée, n'est pas ici utilisée ainsi, mais elle
est reliée à une impédance complexe 20, dont la valeur jX est ajustée pour permettre
de réaliser la correction de temps de groupe souhaitée. L'onde hyperfréquence E à
corriger est appliquée sur la porte 15, donc sur une des deux portes "de sortie" du
diviseur. Elle sort, comme dans le cas précité d'utilisation d'un circulateur à ferrite,
par la porte 14, se réfléchit sur l'impédance complexe 20 qui la corrige en phase,
est réintroduite dans le diviseur par cette porte 14, et en ressort, symétriquement
atténuée de 3 dB, par les portes 15 et 16, l'onde utile corrigée S étant prise sur
la porte 16 comme indiqué sur le dessin.
[0014] La figure 4 montre un exemple pratique de réalisation de l'impédance complexe 20,
appliquée à un correcteur de T.P.G. fonctionnant dans la bande des 2 Gigahertz. Cette
impédance complexe est composée d'une ligne de transmission 23 et de deux capacités
ajustables 21 et 22 placées à ses deux extrémités, dont une capacité amont 21 servant
au réglage de l'amplitude du retard, et une capacité aval 22 qui sert au réglage de
la fréquence du retard introduit par ce correcteur.
[0015] Le correcteur de T.P.G. qui vient d'être décrit présente les avantages suivants :
. il possède une grande facilité de réglage, d'une part par le fait qu'il utilise
une seule impédance complexe, et d'autre part par le fait que, le diviseur de puissance
étant passif, il apporte très peu de T.P.G. résiduel, ce qui facilite le réglage pour
les retards faibles ;
. il possède une courbe de transmission plate en amplitude : il n'y a pas sur l'entrée
de recombinaison de signaux dont les phases dépendent du réglage ;
. son intégration est aisée, car un diviseur de puissance est facilement réalisable
en technologie microruban par exemple, et cette intégration est facilitée par le faible
encombrement du diviseur de puissance ;
. son prix de revient est faible, car il utilise une seule impédance complexe et,
en outre, un seul composant constitué par une résistance.
[0016] L'inconvénient dû au fait qu'une partie de l'énergie est réfléchie vers la porte
15 est aisément surmontable grâce aux techniques d'intégration actuelles. En amont
de cette entrée 15, on peut par exemple placer un petit atténuateur 5 dB, précédé
d'un petit amplificateur.
[0017] Comme il va de soi, l'invention n'est pas limitée à l'exemple de réalisation qui
vient d'être décrit et, par exemple, un diviseur de puissance autre que le diviseur
de Wilkinson pourrait aussi bien être utilisé.
1 - Dispositif de correction de temps de propagation de groupe en hyperfréquence,
ce dispositif utilisant une impédance complexe (jX) pour, par réfléxion de l'onde
hyperfréquence sur cette impédance complexe, effectuer une correction de temps de
propagation de groupe sans affecter la courbe de transmission en amplitude, caractérisé
en ce qu'il utilise un diviseur de puissance (13) ayant une porte "d'entrée" (14)
et deux portes "de sortie" (15, 16) isolées l'une de l'autre, et en ce que cette impédance
complexe (20) est branchée sur ladite porte "d'entrée" (14), tandis que l'onde hyperfréquence
d'entrée (E) est appliquée sur une de ces portes "de sortie" (15) et que l'onde hyperfréquence
de sortie (S) est prélevée sur l'autre porte "de sortie" (16) de ce diviseur (13).
2 - Dispositif de correction selon la revendication 1, caractérisé en ce que le diviseur
de puissance (13) est un diviseur du type Wilkinson.
3 - Dispositif de correction selon la revendication 1 ou la revendication 2, caractérisé
en ce que l'impédance complexe 20 est composée d'une ligne de transmission (23) et
de deux capacités ajustables (21, 22) placées respectivement à chacune des extrémités
de cette ligne.