[0001] La présente invention est relative à une pompe à faible débit, notamment pour le
graissage d'un moteur à deux temps, du type comprenant : un corps cylindrique creux
ayant deux orifices latéraux espacés axialement, respectivement d'aspiration et de
refoulement ; à l'intérieur de ce corps, un tiroir de distributeur et un piston cylindrique
monté dans ce tiroir, le tiroir et le piston ménageant entre eux une chambre de pompage
et étant mobiles en va-et-vient par rapport au corps et l'un par rapport à l'autre,
le corps comportant des butées d'arrêt du piston dans deux positions extrêmes qui
sont séparées par une distance inférieure à la course du tiroir ; et des moyens d'actionnement
du tiroir.
[0002] Dans une pompe connue de ce type (FR-A-1 014 529), le tiroir est solidaire en permanence
de son organe d'actionnement, qui en définit les fins de course.
[0003] Avec une telle conception, la cylindrée de la pompe manque de précision, car elle
dépend de nombreuses tolérances de fabrication difficiles à contrôler.
[0004] La présente invention a pour but de remédier à cet inconvénient en fournissant une
pompe dont la cylindrée puisse être définie de façon précise à faible coût.
[0005] A cet effet, l'invention a pour objet une pompe du type précité, caractérisée en
ce que les fins de course du tiroir sont définies par la butée de ce tiroir d'une
part contre une surface solidaire du corps, et d'autre part contre un élément solidaire
du piston.
[0006] Une telle pompe peut fonctionner aussi bien à l'air libre que dans un milieu visqueux.
Elle est peu encombrante et peut être facilement disposée en tout point approprié,
notamment pour assurer le graissage d'un moteur à deux temps.
[0007] Selon un mode de réalisation, le tiroir est en simple appui, à son extrémité opposée
au piston, contre un organe d'actionnement vers lequel il est sollicité par un ressort.
[0008] Le tiroir peut notamment être en contact, à son extrémité opposée au piston, avec
le noyau d'un électro-aimant agissant à l'encontre d'un ressort de rappel.
[0009] La description ci-dessous d'un mode de réalisation, donné à titre d'exemple non
limitatif et représenté aux dessins annexés, fera d'ailleurs ressortir les avantages
et caractéristiques de l'invention.
[0010] Sur ces dessins :
La Fig. 1 est une vue en coupe longitudinale d'une pompe selon l'invention en position
d'aspiration.
La Fig. 2 est une vue analogue à la Fig. 1 montrant la pompe en position de refoulement.
La Fig. 3 est une vue de côté d'une variante de réalisation de la pompe.
La Fig. 4 est une vue en coupe suivant la ligne 4-4 de la Fig. 3.
[0011] Comme le montrent les dessins, une pompe selon l'invention comporte un corps creux
cylindrique 1 qui est percé de deux orifices latéraux, espacés axialement, 2 et 4,
respectivement d'aspiration et de refoulement, qui sont munis chacun d'un clapet anti-retour
6, 8. Le clapet anti-retour 6 est monté à l'intérieur d'un embout 10 qui relie l'orifice
d'aspiration 2 à une source de fluide (non représentée) et ce clapet tend à interdire
le retour du fluide de l'orifice d'aspiration 2 à cette source. Le clapet anti-
retour 8 est monté dans un embout 12 de liaison à une conduite d'utilisation et tend
par suite à interdire le retour du fluide de cette canalisation vers l'orifice de
refoulement 4. Le corps 1 se termine vers la droite (en considérant la Fig. 1) par
une face plane et radiale 1A.
[0012] A l'intérieur du corps 1 est monté coulissant un tiroir cylindrique 14 ayant une
gorge périphérique 16 et deux faces d'extrémité planes et radiales 14A et 14B. Le
tiroir 14 comporte également un évidement ou alésage interne borgne 18 ouvert à son
extrémite gauche et recevant un piston cylindrique 20 qui ferme l'alésage et délimite
ainsi avec lui une chambre de pompage 18 en communication avec la gorge périphérique
16.
[0013] A l'extérieur du tiroir cylindrique 14, le piston 20 fait saillie et porte une collerette
22 qui en est solidaire. Cette collerette est logée dans une partie élargie 24 de
la cavité interne du corps 1 et peut ainsi venir en butée contre un épaulement 26
formé à la jonction de cette partie élargie 24 et de la partie plus étroite 28 contenant
le tiroir 14. Une bague 30 fixée dans la paroi de la cavité 24 forme une seconde butée
radiale à l'intérieur de cette cavité 24 et limite le déplacement de la collerette
22 vers l'extérieur.
[0014] A l'extrémité opposée à la cavité 24, le corps 1 comporte une autre cavité de grand
diamètre 32 à l'intérieur de laquelle le tiroir cylindrique 14 se prolonge et porte
une bride 34 sur laquelle appuie l'extrémité d'un ressort hélicoidal de rappel 36,
également en appui sur l'épaulement 38 formé par le fond de la cavité 32. Le ressort
36 tend ainsi à éloigner la bride 34 des orifices 2 et 4.
[0015] Au delà de la bride 34, l'extrémité 15 du tiroir cylindrique 14, et plus particulièrement
sa face 14A, est en contact par simple appui avec le noyau 40 d'un électro-aimant
42 monté dans un boitier 44 qui est fixé à l'extrémité du corps 1 de la pompe. Le
boîtier 44 comporte une pièce de butée 45 qui s'appuie par une face plane et radiale
45A contre la face 1A du corps 1.
[0016] Dans la position représentée sur la Fig. 1, c'est-à-dire lorsque l'électro-aimant
42 n'est pas excité, le noyau 40 est en retrait à l'intérieur du boitier 44 et le
ressort 36 est libre de repousser la bride 34 et par suite le tiroir 14 en direction
de ce boitier, c'est-à-dire vers la droite en regardant les figures, jusqu'à appui
du tiroir contre la face 45A du boîtier 44. Dans cette position, le noyau ne bute
pas contre la paroi d'extrémité droite ajourée 44A du boîtier 44, et la gorge périphérique
16 se trouve pratiquement en face de l'orifice d'aspiration 2, de sorte que le fluide
provenant de la source, par exemple d'un réservoir, peut pénétrer dans la gorge 16
et par suite dans la chambre 18. Par contre, aucune communication n'est établie entre
la gorge 16 et l'orifice d'échappement 4 et le clapet 8 est fermé.
[0017] Lorsque l'électro-aimant 42 est excité, le noyau 40 repousse le tiroir 14, vers la
gauche en considérant les dessins, contre l'action du ressort 36. Le cylindre 14
se déplace dans le corps 1 tandis que le clapet 6 se ferme et interdit ainsi tout
retour du fluide contenu dans la chambre 18 vers le réservoir. Comme ce fluide est
incompressible, en se déplaçant, le tiroir 14 entraîne le piston 20 jusqu'au moment
où la collerette 22 rencontre la butée 30, ce qui arrête le piston 20 (Fig.2) alors
que la gorge 16 arrive au niveau de l'orifice d'échappement 4. Le noyau 40 continuant
à agir, le piston 14 effectue une course supplémentaire qui le déplace à la fois par
rapport au corps 1 et par rapport au piston 20 et place progressivement la gorge
16 en regard de l'orifice 4. Au cours de ce déplacement, le volume de la chambre de
pompage 18 a diminué peu à peu et le fluide qu'elle contenait a été refoulé à travers
la gorge 16, l'orifice d'échappement 4, le clapet 8 et l'embout 12.
[0018] Lorsque le tiroir 14 arrive en fin de course (Fig. 2), en butée contre la collerette
22, la chambre 18 a atteint son volume minimal et la quantité de fluide désirée a
été refoulée par l'orifice 4. L'électro-aimant 42 cesse alors d'être excité et le
noyau 40 d'exercer un effort sur le tiroir 14. Ce dernier est aussitôt repoussé vers
la droite, en considérant la figure, par le ressort 36, ce qui écarte la gorge 16
de l'orifice d'échappement 4, provoque la fermeture du clapet 8 et contraint le piston
20 à reculer également en direction de l'épaulement 26 du fait de l'inextensibilité
du fluide contenu dans la chambre 18.
[0019] La collerette 22 du piston 20 vient en butée contre cet épaulement 26 au moment où
la gorge périphérique 16 entre en communication avec l'orifice d'aspiration 2. Le
ressort 36 oblige toutefois le tiroir 14 à effectuer une faible course supplémentaire
d (Fig. 1) jusqu'à venue du tiroir en butée contre la face 45A du boîtier 44. Ceci
amène la gorge 16 et l'orifice 2 en face l'un de l'autre et permet l'aspiration du
fluide contenu dans le réservoir à l'intérieur de la chambre de pompage par accroîssement
du volume de cette dernière. Lorsque le volume maximal de cette chambre est atteint,
l'électro-aimant 42 et le noyau 40 entrent à nouveau en action pour un dépla cement
en sens inverse du tiroir 14 et du piston 20, c'est-à- dire une nouvelle phase de
refoulement.
[0020] On obtient ainsi un pompage régulier et constant avec une pompe qui est simple à
réaliser et peut être placée en tout point approprié du dispositif. Une telle pompe
peut notamment être montée à l'intérieur même du réservoir de fluide et notamment
du réservoir contenant l'huile de graissage d'un moteur à deux temps.
[0021] Il est à noter que la distance
d précitée représente le déplacement relatif du piston par rapport au tiroir, déplacement
qui, multiplié par la section droite de l'alésage 18, définit la cylindrée de la pompe,
c'est-à-dire le volume de fluide transféré à chaque cycle.
[0022] Sur la figure 1, on voit que cette distance
d est égale à la différence entre deux cotes A et B, où la cote A est la cote mesurée
sur le corps de pompe 1 entre l'épaulement d'appui 26 et la face d'extrémité droite
1A du corps 1, tandis que la cote B est la cote de longueur du tiroir 14.
[0023] On sait d'autre part que la tolérance sur une cote est égale à la somme des tolérances
des cotes dont elle découle. La tolérance sur la cote
d, c'est-à-dire sur la course relative du piston, est donc la somme des tolérances
des cotes A et B, lesquelles sont très faciles à obtenir avec une grande précision.
[0024] Il résulte de ces considérations que l'on obtient facilement une grande précision
sur la cylindrée de la pompe.
[0025] Par ailleurs, comme indiqué plus haut, le caractère incompressible et inextensible
du fluide garantit un blocage, dans les deux sens, du piston par rapport au tiroir
malgré les effets de l'inertie (la fréquence est de l'ordre de 1 coup pour 100 tours
de moteur) ; compte tenu de la fréquence de fonctionnement, aucun dispositif d'étanchéité
n'est nécessaire entre le piston et l'alésage 18.
[0026] Selon une variante de réalisation, la cylindrée de la pompe, c'est-à-dire la variation
de volume de la chambre de pompage 18, peut être réglée en remplaçant l'une au moins
des butées 26 et 30 de limitation du déplacement du piston 20 par une butée réglable.
Par exemple, comme représenté sur les Fig.3 et 4, une tige 50 est montée radialement
dans le corps 1 de la pompe. Cette tige est libre de tourner autour de son axe propre
dans le corps de la pompe 1, et son extrémité située à l'intérieur de la cavité 24
est découpée de façon à former un plat 52 de contact avec la collerette 22 du piston
20. Ainsi, selon la position angulaire de la tige 50 dans le corps 1, le point de
contact entre la collerette 22 et la butée formée par le plat 52 a une position variable
par rapport à la butée 30, ce qui entraîne une modification de la variation du volume
de la chambre de pompage et par suite du débit de la pompe.
[0027] De préférence, la tige 50 est solidaire d'un levier de commande 54 qui est, par exemple,
relié à une tige de manoeuvre 55 par une articulation à rouleau 56. Un ressort de
rappel 58 est monté entre un doigt 60 solidaire du corps 1 et le levier 54. Ce ressort
est de préférence formé par un fil enroulé autour de la tige 50 et ayant une extrémité
62 fixée sur le doigt 60 tandis que son extrémité opposée 64 est emboitée sur le bord
du levier 54 opposé à ce doigt. Ce ressort rappelle à tout moment le levier 54 vers
sa position neutre, c'est-à-dire la position dans laquelle le plat 52 arrête la collerette
22 au niveau de l'épaulement 26 de la cavité 24. Il apparaîtra toutefois clairement
que le levier 54 peut être bloqué dans toutes autres positions pour assurer un débit
différent.
[0028] De même, si nécessaire, la pompe peut être enfermée dans une sorte de sac ou tamis
à mailles fines lorsqu'elle est immergée dans le fluide à pomper. Le tube de refoulement
et les fils d'alimentation traversent ce sac ou tamis mais la pompe est efficacement
protégée contre la pénétration éventuelle d'impuretés contenues dans le liquide.
[0029] Bien entendu, la commande électrique formée par l'électro-aimant 42 peut être remplacée
par toute autre commande appropriée, électrique ou mécanique, la pompe pouvant être
utilisée pour des fluides divers.
[0030] La commande par électro-aimant est toutefois particulièrement appropriée pour les
pompes de graissage de moteur à deux temps, montées dans le réservoir lui-même.
1. Pompe à faible débit, notamment pour le graissage d'un moteur à deux temps, du
type comprenant : un corps cylindrique creux (1) ayant deux orifices latéraux espacés
axialement (2, 4), respectivement d'aspiration et de refoulement ; à l'intérieur
de ce corps (1), un tiroir de distributeur (14) et un piston cylindrique (20) monté
dans ce tiroir, le tiroir et le piston ménageant entre eux une chambre de pompage
(18) et étant mobiles en va-et-vient par rapport au corps (1) et l'un par rapport
à l'autre, le corps comportant des butées (26, 30, 52) d'arrêt du piston (20) dans
deux positions extrêmes qui sont séparées par une distance inférieure à la course
du tiroir (14) ; et des moyens (36, 40) d'actionnement du tiroir, caractérisée en
ce que les fins de course du tiroir (14) sont définies par la butée de ce tiroir d'une
part contre une surface (45A) solidaire du corps (1), et d'autre part contre un élément
(22) solidaire du piston.
2. Pompe suivant la revendication 1, caractérisée en ce que le tiroir (14) est en
simple appui, à son extrémité opposée au piston (20), contre un organe d'actionnement
(40) vers lequel il est sollicité par un ressort (30).
3. Pompe suivant l'une des revendications 1 et 2, caractérisée en ce que le tiroir
(14) est en contact, à son extrémité opposée au piston, avec le noyau (40) d'un électro-aimant
(42) agissant à l'encontre d'un ressort de rappel (36).
4. Pompe suivant l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisée en ce que
le tiroir de distributeur (14) a une forme cylindrique, est en contact avec la face
interne du corps (1) et comporte un évidement borgne (18) de réception du piston (20).
5. Pompe suivant l'une quelconque des revendications 1 à 4, caractérisée en ce que
le piston (20) comporte une collerette (22) de coopération avec les butées (26, 30,
52) du corps (1), cette collerette constituant ledit élément.
6. Pompe suivant l'une quelconque des revendications 1 à 5, caractérisée en ce que
l'une au moins des butées (52) est réglable.
7. Pompe suivant la revendication 6, caractérisée en ce que la butée réglable est
formée par une tige radiale (50) terminée par un plat (52) et susceptible de pivoter
autour de son axe dans le corps (1).
8. Pompe suivant l'une des revendications 6 et 7, caractérisée en ce que la butée
réglable est commandée par un levier pivotant extérieur (54).