[0001] L'invention concerne les connexions en haute fréquence, et plus particulièrement
en hyperfréquence ou micro-ondes.
[0002] Il s'agit de connexions amovibles destinées à établir des liaisons non permanentes.
De telles liaisons servent dans la transmission des signaux électriques hyperfréquence,
ou bien dans la recherche d'un effet de "blindage" électromagnétique.
[0003] Les connecteurs en question sont coaxiaux ou bien multiaxiaux, par exemple triaxiaux.
Bien que l'invention s'applique d'une manière générale à tous ces types de connecteurs,
la présente description considère essentiellement des connecteurs coaxiaux.
[0004] Il est également rappelé que de tels connecteurs peuvent être interposés soit entre
deux câbles coaxiaux, soit entre un câble coaxial et une carte de circuit imprimé,
ou encore entre un câble coaxial et un organe hyperfréquence.
[0005] Pour limiter l'altération du signal transmis, les connecteurs doivent, tout comme
les câbles, respecter certaines caractéristiques électriques, à l'intérieur de leur
bande de fréquence de fonctionnement. Ces caractéristiques électriques sont, pour
l'essentiel, le rapport ou taux d'ondes stationnaires, l'impédance caractéristique
et les pertes d'insertion.
[0006] Le respect de ces caractéristiques dépend principalement de la géométrie interne
des connecteurs, et de la nature du diélectrique employé et de sa forme, d'une manière
inter-dépendante.
[0007] L'interface constituée d'un couple de connecteurs hyperfréquence doit donc assurer
une fonction électrique possédant, dans la bande hyperfréquence concernée, d'une part
des liaisons électriques continues concernant les contacts intérieurs entre eux et
les contacts extérieurs entre eux, d'autre part la présence continue d'un ou plusieurs
diélectriques entre les contacts intérieurs et les contacts extérieurs, ces derniers
pouvant être mis à la masse.
[0008] De manière générale, on connaît déjà des interfaces de connexion pour haute fréquence
comprenant deux éléments connecteurs conjugués (ou plus simplement connecteurs) ayant
une forme générale cylindrique, avec chacun au moins un conducteur central et un conducteur
périphérique séparés par un diélectrique.
[0009] Dans la plupart des cas, les éléments des connecteurs sont en forme de cylindre épaulé
de divers diamètres, emmanchés concentriquement les uns dans les autres, bien que
la structure coaxiale ne soit pas strictement impérative.
[0010] Si l'on s'intéresse à l'opération d'accouplement de deux connecteurs, il apparaît
que ces produits doivent présenter une excellente symétrie et une excellente précision
de réalisation ; il s'effectue en effet une double imbrication des pièces, entre les
contacts intérieurs d'une part et les contacts extérieurs d'autre part.
[0011] Différents facteurs pèsent actuellement en faveur d'une miniaturisation maximale
des produits hyperfréquence, et naturellement des connecteurs. Ces facteurs sont le
développement de l'utilisation des hyperfréquences, l'utilisation de plus en plus
poussée de signaux numériques rapides, ainsi que des nécessités particulières de
miniaturisation liées à des applications telles que l'aéronautique ou le spatial,
par exemple.
[0012] Ainsi, le besoin se fait sentir de disposer de connecteurs que l'on appellera ici
"ultra-miniatures", c'est-à-dire que l'ordre de grandeur de leur taille hors tout
est celui d'un grain de blé.
[0013] A ce niveau de miniaturisation, de nouveaux problèmes se posent, car la difficulté
de création et de réalisation de tels produits sont des fonctions inverses de leur
taille.
[0014] En effet, les connecteurs dont il s'agit doivent présenter des qualités électriques
du même ordre que celles requises pour les connecteurs coaxiaux professionnels actuels
qui sont d'une taille aisément manipulable.
[0015] Mais, pour prendre un exemple, si l'on considère que la qualité des contacts est
essentielle en hyperfréquence, il vient que, lorsqu'on diminue la taille, on diminue
le rayon de courbure et, par conséquent, on augmente les difficultés nées de toute
irrégularité de surface.
[0016] En diminuant la taille, on diminue également la masse des pièces et, par conséquent,
leur possibilité de résistance mécanique. Cependant, les forces mises en jeu lors
de la vie des connecteurs ou lors de leur accouplement demeurent du même ordre. Ceci
est une autre source de problème.
[0017] Enfin, et dans le même esprit, il est clair qu'un objet aussi petit qu'un grain de
blé est particulièrement difficile à manipuler, ce qui n'arrange rien au problème
relevé ci-dessus.
[0018] La présente invention a essentiellement pour but d'apporter une solution au problème
consistant à réaliser des connecteurs hyperfréquence de très petite taille, typiquement
d'un diamètre externe hors tout d'environ 3 à 4 mm, ou moins.
[0019] Selon une caractéristique très générale de l'invention, pour un premier connecteur,
la surface externe de son manchon diélectrique définit une portée avec butée du côté
opposé à l'autre connecteur, et le conducteur périphérique est construit à partir
d'une zone rigide engagée sur ladite portée, avec d'un côté appui sur ladite butée,
de l'autre décrochement radial en retrait sous forme d'un nez élastique qui déborde
ladite portée, tandis que sa partie d'extrémité, fendue est munie en bout d'un rebord
chanfreiné latéral externe; la paroi interne du conducteur périphérique du second
connecteur comporte, à l'opposé du premier connecteur, un premier alésage propre à
recevoir par l'arrière le manchon, en butée sur sa partie arrière, tout en définissant
à l'avant, avec la face radiale du manchon, un évidement annulaire propre à loger
ledit rebord, puis un second alésage, homologue dudit nez fendu, et enfin une butée
d'extrémité propre à coopérer avec le décrochement radial du premier connecteur, et
assortie d'un chafrein latéral interne.
[0020] La portée d'interface entre les deux connecteurs est localisée entre la butée d'extrémité
du conducteur périphérique du second connecteur et le décrochement radial du conducteur
périphérique du premier connecteur. Le centrage mécanique est réalisé par coopération
entre l'alésage interne du conducteur périphérique du second connecteur et le contour
externe du nez du premier connecteur, en particulier dans sa zone non fendue. Le maintien
en position des deux connecteurs est effectué par la coopération, dans le sens longitudinal,
du rebord chanfreiné du premier connecteur et de l'évidement annulaire du second connecteur.
Enfin, le contact électrique extérieur, dont la qualité est essentielle, est assurée
par la coopération dans le sens radial des mêmes pièces.
[0021] De préférence, ledit rebord du conducteur périphérique du premier connecteur comporte
un chanfrein aval (tourné vers l'autre connecteur) d'un angle d'environ 30° ainsi
qu'un chanfrein amont d'un angle d'environ 45°, tandis que l'entrée du conducteur
périphérique du second connecteur possède une zone cylindrique de précentrage, suivie
d'un chanfrein aval interne d'un angle d'environ 30°. Ceci facilite considérablement
l'introduction des deux connecteurs l'un dans l'autre.
[0022] En pratique, le second connecteur possède un conducteur central mâle muni d'une collerette
radiale propre à s'appuyer sur son manchon diélectrique, en même temps qu'à réaliser
une adaptation d'impédance en haute fréquence; le premier connecteur possède un conducteur
central femelle fendu dont la partie qui déborde du manchon est munie d'une surépaisseur
formant un appendice d'adaptation en haute fréquence, en même temps qu'un renfort
augmentant la sécurité d'enfichage du contact mâle, et propre néanmoins à être engagée
à travers l'orifice central du manchon diélectrique du premier connecteur.
[0023] La structure proposée s'adapte bien à ce cas où le premier connecteur porte le conducteur
central femelle. Celui-ci est alors logé dans un fourreau prolongeant le manchon
diélectrique du premier connecteur avec réduction de diamètre. Le fond du trou borgne
de ce conducteur central peut être situé sensiblement au droit dudit décrochement
radial du conducteur périphérique de ce premier connecteur. De son côté, le conducteur
central mâle est logé en appui sur une face radiale droite du manchon du second connecteur.
[0024] De préférence, ces conducteurs centraux comportent des chanfreins homologues d'un
angle d'environ 45°.
[0025] Il est également avantageux que les conducteurs périphériques débordent en longueur
les conducteurs centraux.
[0026] Selon un autre aspect de l'invention, le contour externe du conducteur périphérique
peut être prismatique, au moins pour le second connecteur. Cette caractéristique,
qui s'applique également au premier connecteur, facilite d'une manière considérable
la préhension et l'accouplement manuel des deux connecteurs. Il n'est pas inutile
de rappeler ici que, lors de la mise en place de deux pièces à la main, toute difficulté
de manipulation se traduit par des efforts inutilement élevés qui, à leur tour, font
inutilement souffrir les pièces mécaniques concernées. Il a été observé que les caractéristiques
énoncées ci-dessus permettent, pour les connecteurs de la présente invention, d'éviter
de nombreuses causes de rupture de matière qui sont évidemment désastreuses en pareille
circonstance.
[0027] La structure qui vient d'être définie s'applique particulièrement bien au cas où
les surfaces coopérantes des conducteurs homologues des deux connecteurs ont une
forme cylindrique de révolution coaxiale. Mais, elle peut s'appliquer aussi au cas
de connecteurs de type triaxial ou multiaxial, par exemple.
[0028] Selon un autre aspect très important de l'invention, le conducteur périphérique du
second connecteur est prolongé à son extrémité libre par une expansion de contour
interne prismatique. Dans ce cas, la zone rigide du conducteur périphérique du premier
connecteur doit posséder extérieurement un contour prismatique conjugué du précédent.
Ceci prévient toute rotation relative des deux connecteurs, améliorant par là d'une
manière importante leur résistance aux vibrations. Mais, cette caractéristique peut
servir aussi plus généralement pour compenser tout effort de torsion entre les deux
connecteurs, que ceux-ci soient de type coaxial ou bien de type multiaxial.
[0029] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront à l'examen de
la description détaillée ci-après et des dessins annexés, sur lesquels :
- les figures 1A et 1B illustrent, sous forme de vue en coupe, un premier exemple
d'une paire de connecteurs selon la présente invention ;
- les figures 2A, 2B, 8A et 8B, illustrent une variante complétée du couple de connecteurs
de la figure 1;
- les figures 3A et 3B illustrent un mode de réalisation avantageux du second connecteur
selon la présente invention, pour montage sur châssis;
- les figures 4A et 4B illustrent une variante pour montage sur circuit imprimé;
- la figure 5 illustre une autre variante de second connecteur, hermétique;
- les figures 6A et 6B illustrent une variante préférentielle du premier connecteur;
et
- la figure 7 illustre une autre variante du premier connecteur.
[0030] L'homme de l'art sait que, dans les connecteurs en général et tout particulièrement
dans ceux dont il s'agit ici, la géométrie est importante. A cet égard, les dessins
présentent pour l'essentiel des informations de caractère certain. Ils sont donc à
considérer comme partie intégrante de la description et pourront donc, non seulement
servir à mieux faire comprendre celle-ci, mais aussi contribuer à la définition de
l'invention, le cas échéant.
[0031] Bien que l'invention n'y soit pas limitée, on considérera maintenant des connecteurs
coaxiaux ultra-miniatures capables des performances hyperfréquences exigées dans
l'électronique professionnelle. On sait que l'élaboration de connecteurs hyperfréquence
en général est délicate. Elle le devient bien davantage lorsqu'on désire qu'ils soient
ultra-miniature.
[0032] L'une des composantes du problème à résoudre consiste à obtenir des connecteurs de
dimensions réduites capables d'être accouplés pour former un interface de dimensions
optimisées pour en permettre la manipulation.
[0033] Par ailleurs, dans la suite, on décrira des connecteurs particulièrement avantageux
dont les conducteurs central et périphérique sont de sexe différent, mais l'invention
pourrait s'appliquer aussi lorsque ces conducteurs sont de même sexe.
[0034] Quant à la terminologie, dans la présente description détaillée, on utilise le mot
conducteur pour définir les pièces conductrices incorporées au connecteur, bien que
celles-ci soient également désignées parfois sous le vocable "contact".
[0035] Les figures 1A et 1B, d'une part, 2A et 2B d'autre part décrivent des paires de connecteurs
quasi-identiques, sauf le fait que ceux des figures 2 sont munis d'un dispositif
anti-rotation.
[0036] On décrira donc conjointement ces quatre dessins.
[0037] La référence 1 désigne le connecteur de gauche, c'est-à-dire dont la partie de connexion
est tournée vers la droite, tandis que la référence 2 désigne le connecteur de droite,
dont la partie de connexion est tournée vers la gauche.
[0038] Pour préserver la clarté du dessin, les deux connecteurs ne sont pas représentés
enfichés. Cependant, comme le rappelle en trait fin sur les dessins, leur position
par rapport à leur axe de symétrie est la même que s'ils étaient enfichés. En d'autres
termes, pour les trouver en position enfichés, il suffirait de translater l'un des
connecteurs jusqu'à perpendiculairement à son axe, jusqu'à faire coincider cet axe
avec celui de l'autre connecteur.
[0039] Le connecteur 1 comprend un connecteur central désigné généralement par 10, dont
le matériau peut être choisi suivant les besoins. Vers la droite, ce connecteur comporte
une zone femelle 101, ou trou, munie de quatre fentes régulièrement réparties sur
sa périphérie telles que 102, parallèlement à l'axe de la génératrice cylindrique.
Le trou du conducteur central se termine par un chanfrein évasé 103 d'un angle d'environ
45°. L'ensemble de ce conducteur central est emmanché dans l'alésage central d'un
manchon diélectrique 12. Extérieurement, celui-ci comporte une portée 121, terminée
vers la gauche par une butée 122, ou épaulement saillant. A droite de la portée 121,
se trouve un épaulement rentrant 125 qui aboutit ici à un fourreau 127 prolongeant
le manchon 12 pour loger la plus grande partie de la zone femelle du conducteur central
10. La référence 129 désigne l'extrémité du manchon du côté aval, c'est-à-dire du
côté de l'autre connecteur.
[0040] A l'extérieur de ce manchon, est engagé un conducteur périphérique 16. Il comprend
une zone renforcée 160, de forte épaisseur, donc relativement rigide. Ici, le conducteur
périphérique peut être en cuivre au béryllium traité thermiquement et doré sur sous-couche
de nickel. Ce matériau, élastique en épaisseur fine peut devenir relativement rigide
en grande épaisseur. Cette zone rigide 160 est munie d'un épaulement 161 qui vient
en appui sur la butée 122 du manchon diélectrique 12. Vers la gauche, le conducteur
16 peut être tenu sur le manchon 12 par emmanchement à force, ou par la présence de
cannelure, ou par toute autre technique conférant à l'assemblage une grande rigidité.
[0041] Par pinçage des quatre fentes 102, le diamètre de la collerette 110 du conducteur
central 10 peut être suffisamment réduit pour autoriser le montage de ce conducteur
par l'arrière, car la collerette franchit alors le trou 131 du diélectrique 12. Cette
possibilité est très importante en pratique.
[0042] Extérieurement, la zone rigide 160 comporte une surface 162 qui est cylindrique,
ou mieux prismatique, ne fusse que pour des raisons de préhension. A droite, la zone
rigide se termine par un épaulement rentrant 165 qui permet au matériau de la pièce
160 de définir maintenant une structure fine de forme générale cylindrique avançant
vers la droite, que l'on appellera "nez". Dans sa première partie, le nez 170 est
plein et s'appuie sur la portée 121. Dès qu'il déborde celle-ci, il est muni d'une
pluralité de fentes régulièrement réparties sur le pourtour du cylindre, telles que
172. Ces fentes sont au moins au nombre de 4, mais on préfère ici en utiliser 6 ou
8 pour améliorer la souplesse. Hormis dans les zones fendues, le nez 170 se termine
à droite par un rebord 180 qui respecte la forme de révolution de l'ensemble. Ce nez
180 comporte, à gauche, c'est-à-dire vers l'amont, un chanfrein montant 182 d'un angle
d'environ 45°. Ce premier chanfrein est suivi d'un nez plat 183, suivi à son tour
d'un chanfrein descendant 181 d'un angle d'environ 30°.
[0043] L'autre connecteur est illustré sur les figures lB et 2B. Son manchon diélectrique
est plus simple (du moins lorsqu'on loge le conducteur central mâle), puisqu'il peut
se réduire comme visible en 22 à un simple anneau cylindrique épais. Dans un alésage
central 231, l'anneau loge la partie formant broche de maintien du conducteur central
20. Celui-ci comporte à gauche une partie de contact 201 terminée par un chanfrein
203 d'un angle homologue de celui du chanfrein 103, c'est-à-dire d'environ 45°.
[0044] A l'extérieur, le conducteur périphérique 26 est solidaire de la face cylindrique
d'appui 221 du manchon 22. Sa surface extérieure 269 est cylindrique ou, de préférence,
prismatique pour améliorer la préhension. Intérieurement, ce conducteur périphérique
26 comporte tout d'abord un évidement 280 proche du manchon diélectrique 22 et propre
à loger le rebord 180 précité. Vers la gauche on trouve ensuite un alésage 270 qui
correspond précisément au diamè tre de la partie 170 du nez de l'autre connecteur.
Cet alésage se termine par un évasement 281 et une zone cylindrique de précentrage
262, qui précède la butée propre à venir en contact sur la zone de butée homologue
165 de l'autre connecteur.
[0045] C'est essentiellement ici que vont différer les dessins des figures 1B et 2B.
[0046] Sur la figure 1B, la butée du connecteur 2 est simplement définie par une face radiale
d'appui 265.
[0047] Sur le figure 2B, cette butée est définie par un léger décrochement 265 suivi d'un
prolongement 290 dont la face cylindrique interne 262 est de forme prismatique (le
mot cylindre est utilisé ici en son sens de géométrie mathématique, où il couvre
toute surface appuyée sur un contour, que celui-ci soit courbe ou en forme de ligne
brisée).
[0048] Cette forme de réalisation de la figure 2B impose que la partie 162 de la figure
2A soit de forme prismatique, et que les formes prismatiques de cette partie 162 et
de la face 262 soient homologues, de façon qu'après être complètement venus en prise,
les deux conducteurs soient immobilisés en rotation relative par ces deux formes prismatiques
homologues.
[0049] Le matériau du conducteur périphérique 26 n'a pas besoin d'élasticité. On peut donc
choisir par exemple du laiton de décolletage, qui est bon conducteur et aisément usinable.
[0050] On remarquera que, dans les deux cas, le conducteur périphérique déborde l'extrémité
libre du conducteur central, ce qui est utile notamment pour protéger mécaniquement
ledit conducteur central.
[0051] On notera également que la coopération de la partie gauche de l'alésage 270 avec
la partie non fendue du nez 170, c'est-à-dire la partie de celui-ci qui repose sur
la portée 121, assure un recouvrement de blindage diminuant le rayonnement haute
fréquence vers l'extérieur. On sait, en effet, qu'à l'endroit où les connecteurs se
ferment vis-à-vis de l'extérieur peuvent intervenir des pertes néfastes à leur bon
fonctionnement.
[0052] Dans le même esprit, l'extrémité libre du conducteur femelle 10 est munie d'une partie
110 en surépaisseur, là où elle sort du fourreau 127. Cette partie en surépaisseur
permet non seulement d'obtenir une meilleure rigidité dans la zone où va commencer
l'enfoncement, ce qui est important pour éviter des ruptures mais aussi d'assurer
une fonction d'appendice d'adaptation hyperfréquence, ce qui améliore d'une manière
substantielle la qualité de connexion.
[0053] A cet égard, il se combine avantageusement avec la collerette 210 ménagée sur le
contact central mâle 20, cette collerette pouvant, elle aussi, d'une part servir d'appui
sur la face radiale de gauche du manchon diélectrique 22, d'autre part l'adaptation
électrique de la liaison hyperfréquence.
[0054] On a déjà insisté sur l'importance de l'interaction entre la butée 265 et le décrochement
165 pour réaliser l'appui des deux connecteurs l'un sur l'autre, en même temps qu'une
bonne isolation hyperfréquence.
[0055] Sur le plan mécanique, la coopération de l'alésage 270 et de la surface externe du
nez 170 assure d'une manière très simple, douce et progressive un excellent centrage
des deux connecteurs lors de leur accouplement. Cette opération d'accouplement étant
terminée, les deux connec teurs sont maintenus en position par coopération du chanfrein
182 avec l'épaulement de gauche du décrochement 280. La rétention ainsi obtenue est
excellente. L'autre chanfrein 181 aura servi en coopération avec les surfaces 282
et 281 à assurer l'entrée du nez dans l'alésage 270, avec déformation élastique de
celui-ci, préparant le centrage, avec à la fois une grande souplesse et un effort
suffisant pour éviter toute déformation ou rupture des constituants des deux connecteurs.
Ces caractéristiques sont très importantes, compte tenu du fait que la manipulation
à la main, toujours difficile, d'objets de très petites tailles, conduit souvent à
développer des efforts sans commune mesure avec ceux qu'ils peuvent en fait supporter.
[0056] Enfin et surtout, malgré ces difficultés, il demeure possible d'assurer un excellent
contact électrique au niveau des conducteurs externes, par interaction entre la face
cylindrique plate de l'évidement 280, et le méplat 183 du rebord 141, celui-ci étant
sollicité élastiquement sous l'effet des lames réalisées dans le nez 170, de façon
à pouvoir s'adapter sur une surface maximum au conducteur périphérique 26. L'examen
des dessins montre que les lamelles constituant le nez 170 resteront légèrement sollicitées
élastiquement lors du fonctionnement du connecteur.
[0057] Dans un mode de réalisation (figures 3A et 3B), applicable éventuellement au seul
second connecteur, le manchon isolant 22 est avantageusement moulé, ce qui permet
le sertissage du conducteur périphérique sur lui, sans changement de diamètre intérieur.
Sa surface externe comporte en 226 des arêtes ou cannelures longitudinales permettant
son montage dur dans l'alésage 221.
[0058] A l'arrière, le manchon 22 comporte des pattes 225 (par exemple 4) venant en butée
sur la face radiale arrière 266 du conducteur périphérique 26.
[0059] Enfin, cette face arrière 266 est munie de pattes usinées 267 serties sur le diélectrique
pour l'immobiliser.
[0060] Cette disposition conduit à un encombrement minimum, compte tenu du fait que la faible
épaisseur du conducteur 26 ne permet pas de tenir le diélectrique par un épaulement
d'arrêt. De plus, l'usinage interne de ce conducteur 26 peut être conduit avec un
seul outil, donc avec une grande précision, même pour un très petit diamètre. Et l'immobilisation
ferme du diélectrique assure le bon dimensionnement de l'évidement 280. Le conducteur
central, cannelé en 208, est monté dur dans le manchon diélectrique 22.
[0061] Ici, la connexion centrale arrière s'effectue sur un picot évidé 29, alors que le
conducteur externe est relié à un châssis par son filetage 268 et l'épaulement externe
d'arrêt 269.
[0062] Comme visible sur les figures 4A et 4B, la partie arrière du conducteur externe 26
peut s'élargir en section droite polygonale, par exemple carrée, avec 3 picots 271
ou plus, qui, comme le picot 291 du conducteur central, sont propres au montage sur
circuit imprimé. On peut alors se dispenser des pattes 267, car le maintien du diélectrique
est assuré après la fixation sur le circuit imprimé. Le reste est semblable aux figures
3A et 3B.
[0063] Sur la figure 5 est illustré un second connecteur formant ensemble hermétique.
[0064] Il utilise comme manchon diélectrique une perle de verre 22 prééquipée du conducteur
central 20, et, en périphérie, d'une frette métallique brasable 229. Celle-ci est
insérée dans l'alésage 280 avec fixation sous la forme d'une bra sure par préforme
sur gabarit intéressant la frette elle-même, et renfort par une zone brasée arrière
230.
[0065] Une autre variante de réalisation consiste à réaliser l'un au moins des conducteurs
en alliage ferro-nickel ou en acier inoxydable, ce qui est compatible avec le recours
à un diélectrique en verre.
[0066] D'un autre côté, comme visible sur les figures 6A et 6B, le conducteur périphérique
du premier connecteur peut être soit monobloc, soit réalisé en deux parties 162A et
162B, raccordées par exemple par montage dur et sertissage au niveau de la partie
qui définit la zone rigide. Les pattes 169 de sertissage sont prévues dans les coins
d'un élargissement carré du conducteur 16.
[0067] Ces figures 6A et 6B montrent également comment le connecteur peut être réalisé
de manière coudé avec un renvoi vers un câble coaxial, lequel peut être serti, ou
en variante, soudé.
[0068] Ici, l'isolant 12 comporte un prolongement axial 129 délimitant une cavité où le
conducteur central offre une fente de brasage 109 pour l'âme 30 du câble coaxial 3.
On ferme la cavité, avec une plaque diélectrique radiale 130, maintenue par brasage
d'un couvercle métallique 135 sur l'arrière du corps de conducteur externe 16.
[0069] Ce corps peut se prolonger latéralement d'un manchon comportant des reliefs 140
sur lequel on étend la tresse 36 du câble 3. Un cylindre métallique externe 49 permet
le sertissage de cette tresse 36 sur le manchon quadrillé 140.
[0070] La variante de la figure 7 illustre un premier connecteur en version droite (non
coudée).
[0071] L'arrière du conducteur central 20 définit un logement avec accès latéral pour souder
l'âme d'un câble coaxial. Cette partie arrière est maintenue par une bague diélectrique
25 prenant appui extérieurement à la fois sur le diélectrique 22 et l'alésage interne
199 d'un cylindre 19 de soudage (ou sertissage) de tresse. Un prémontage en usine
des éléments 19, 199, et 20 facilite considérablement l'installation du câble coaxial
par l'utilisateur. On remarquera que la prise femelle (ou mâle) ainsi constituée prolonge
pratiquement sans surépaisseur un câble coaxial ayant les dimensions de la figure
6B.
[0072] De manière plus générale, le raccordement arrière des connecteurs selon l'invention
peut faire l'objet de plusieurs variantes, applicables à chaque élément de connecteur
:
- raccordement par picots brasés dans les trous de cartes de circuit imprimé,
- raccordement par pattes brasées en surface sur cartes de circuit imprimé (dit CMS
ou SMT),
- raccordement sur cartes imprimées ou organes hyperfréquence par circuit souple
de technologie dite "strip line",
- raccordement sur câbles coaxiaux du type souple,
- raccordement sur câbles coaxiaux du type semi-rigide,
- raccordement faisant corps avec un organe hyperfréquence actif ou passif, tel qu'une
antenne, une cavité rayonnante ou une transition entre un guide d'onde hyperfréquence
et un câble coaxial.
[0073] Comme déjà indiqué plus haut, la réalisation de connecteurs ultra-miniature fonctionnant
de manière satisfaisante, avec les contraintes existant dans le domaine des hyperfréquences,
tout en étant réalisable à un coût raisonnable est une chose particulièrement délicate.
[0074] Les solutions préconisées selon la présente invention ont permis à la Demanderesse
de réaliser, pour les applications ci-dessus, une gamme de connecteurs possédant
des dimensions nominales leur permettant l'interchangeabilité absolue.
[0075] Les figures 8A et 8B illustrent respectivement la partie active d'un connecteur du
premier type et d'un connecteur du second type selon la présente invention, avec indication
des cotes et des tolérances applicables à un tel connecteur.
[0076] Sur ces figures PF désigne le plan de référence de l'interface une fois connectée,
c,est-à-dire le plan de contact des deux éléments de connecteur. Un certain nombre
de cotes essentielles sont rapportées à ce plan de référence. Toutes les cotes sont
exprimées en millimètres, alors que les tolérances sont exprimées en centièmes de
millimètres.
[0077] Les cotes marquées d'une astérisque se rapportent à la variante des figures 2A et
2B. Elles expriment que le pourtour extérieur du premier connecteur (figure 8A) présente
des plats, au nombre de deux, et de hauteur 0,6 minimum, plats qui sont susceptibles
de coopérer avec l'ouverture de cote 3,20 apparaissant sur la figure 8B.
[0078] Par ailleurs, en ce qui concerne la figure 8A, l'invention permet d'obtenir directement
toutes les cotes voulues au niveau de la phase usinage. Il existe cependant une exception,
qui concerne la réalisation du nez. En effet, comme il apparaît sur la figure 8A,
le nez est usiné avec une cote externe de 2,55 mm. Il est ensuite enfilé sur un cône
pour être réouvert à la cote nominale de 2,70 mm
[0079] Une opération semblable peut éventuellement être effectuée pour le contact central
femelle, mais en sens inverse, c'est-à-dire en réalisant un pincement de ce contact
en son entrée, plutôt qu'une réouverture.
[0080] Les éléments constitutifs des figures 8A et 8B sont, dans les conditions précédemment
indiquées, à considérer comme partie intégrante de l'invention.
1. Interface de connexion ultra-miniature pour hautes fréquences, comprenant deux
éléments connecteurs conjugués (1,2) ayant une forme générale cylindrique, avec chacun
un manchon diélectrique (12,22) portant au moins un conducteur central (10,20) et
un conducteur périphérique (16,26),
caractérisée en ce que, pour un premier connecteur (1), la surface externe du manchon
diélectrique (12) définit une portée (121) avec butée (122) du côté opposé à l'autre
connecteur, et le conducteur périphérique (16) est construit à partir d'une zone rigide
(160) engagée sur ladite portée avec d'un côté appui (161) sur ladite butée, de l'autre
décrochement radial en retrait (165) sous forme d'un nez élastique (170) qui déborde
ladite portée (121), tandis que sa partie d'extrémité, fendue (172), est munie en
bout d'un rebord chanfreiné latéral externe (180),
et en ce que la paroi interne du conducteur périphérique (26) du second connecteur
(2) comporte, à l'opposé du premier connecteur, un premier alésage (221) propre à
recevoir par l'arrière le manchon, en butée sur sa partie arrière, tout en définissant
à l'avant, avec la face radiale du manchon, un évidement annulaire (180) propre à
loger ledit rebord (180), puis un second alésage (270), homologue dudit nez fendu,
et enfin une butée d'extrémité, propre à coopérer avec le décrochement radial (165)
du premier connecteur, et assortie d'un chanfrein latéral interne (281).
2. Interface selon la revendication 1, caractérisée en ce que ledit rebord (180) du
conducteur périphérique (16) du premier connecteur comporte un chanfrein aval (181)
d'un angle d'environ 30°, ainsi qu'un chanfrein amont (182) d'un angle d'environ 45°,
tandis que l'entrée du conducteur périphérique (26) du second connecteur possède une
zone cylindrique de précentrage (262), suivie d'un chanfrein interne d'un angle d'environ
30°.
3. Interface selon l'une des revendications 1 et 2, caractérisée en ce que le second
connecteur (2) possède un conducteur central mâle (20) muni d'une collerette radiale
(210) propre à s'appuyer sur son manchon diélectrique (22), en même temps qu'à réaliser
une adaptation d'impédance en haute fréquence, tandis que le premier connecteur (1)
possède un conducteur central femelle (10) fendu dont la partie qui déborde du manchon
est munie d'une surépaisseur (110) formant un appendice d'adaptation en haute fréquence,
en même temps qu'un renfort augmentant la sécurité d'enfichage du contact mâle, et
propre néanmoins à être engagée à travers l'orifice central (131) du manchon diélectrique
(12) du premier connecteur.
4. Interface selon l'une des revendications 1 à 3, caractérisée en ce que le premier
connecteur (1) porte le conducteur central femelle, logé dans un fourreau (129) prolongeant
son manchon à moindre diamètre, le fond de ce conducteur étant sensiblement au droit
dudit décrochement radial (165), tandis que le conducteur central mâle (20) est logé
en appui sur ladite face radiale droite du manchon (22) du second connecteur.
5. Interface selon l'une des revendications 1 à 4, caractérisée en ce que les conducteurs
centraux (10,20) comportent des chanfreins homologues d'un angle d'environ 45°.
6. Interface selon l'une des revendications précédentes, caractérisée en ce que les
conducteurs périphériques (16,26) débordent en longueur les conducteurs centraux (10,20).
7. Interface selon l'une des revendications précédentes, caractérisée en ce que le
contour externe du conducteur périphérique (26) du second connecteur est prismatique.
8. Interface selon l'une des revendications précédentes, caractérisée en ce que le
conducteur périphétique (16) du premier connecteur est muni d'au moins quatre, de
préférence six fentes (172) régulièrement réparties.
9. Interface selon l'une des revendications précédentes, caractérisée en ce que les
surfaces coopérantes des conducteurs des deux connecteurs ont une forme cylindrique
de révolution coaxiale.
10. Interface selon la revendication 9, caractérisée en ce que le conducteur périphérique
(26) du second connecteur est prolongé à son extrémité libre par une expansion (290)
de contour interne prismatique (262), et en ce que la zone rigide (162) du conducteur
périphérique (16) du premier connecteur possède extérieurement un contour prismatique
conjugué du précédent, ce qui prévient toute rotation relative des deux connecteurs.
11. Interface selon l'une des revendications précédentes, caractérisée en ce que la
zone d'extrémité du second alésage (270) du second connecteur atteint, après montage,
la partie non fendue (170) du nez du premier connecteur, ce qui évite des fuites haute
fréquence au niveau de la jonction externe entre les deux connecteurs.
12. Interface selon l'une des revendications précédentes, caractérisée en ce que le
conducteur périphérique (16) du premier connecteur est en un matériau élastique tel
que du cuivre au béryllium, doré sur sous couche de nickel.
13. Interface selon l'une des revendications précédentes, caractérisée en ce que le
conducteur périphérique (26) du second connecteur est en un matériau peu déformable
et aisément usinable, tel que du laiton de décolletage.
14. Interface selon l'une des revendications précédentes, caractérisée en ce que le
manchon diélectrique (22) du second connecteur est réalisé par moulage, de préférence
avec des canneleures externes, permettant son montage dur à l'intérieur du conducteur
périphérique (26).
15. Interface selon l'une des revendications précédentes, caractérisée en ce que le
manchon diélectrique (22) du second connecteur est réalisé sous la forme d'une perle
de verre, préalablement munie du conducteur central mâle (20), prémoulé avec elle,
et équipée extérieurement d'une frette métallique (229) apte au montage dur avec le
conducteur périphérique (26), et immobilisable dans celui-ci par brasage à l'arrière.
16. Interface selon l'une des revendications précédentes, caractérisée en ce que ses
dimensions externes hors tout sont de l'ordre de 3 à 4 mm.
17. Interface selon l'une des revendications précédentes, caractérisée, par le fait
qu'elle présente sensiblement les cotes des figures 8A et 8B.