[0001] L'invention est relative à un procédé de conditionnement de pièces réalisées en alliage
métallique susceptible de subir une transformation réversible de l'état de phase cristallographique
de type austénitique à un état de phase cristallographique de type martensitique,
et concerne notamment le conditionnement de pièces présentant des configurations complexes
en vue de la mémorisation réversible par celles-ci de deux états de mémoire de forme.
[0002] On connaît déjà de la demande de brevet EP-A-161 952 un procédé de conditionnement
d'une pièce en un alliage du type mentionné plus haut permettant de conférer à cette
dernière un double effet de mémoire de forme réversible.
[0003] Le procédé peut être décomposé en deux séries d'opérations, à savoir la préparation
de la pièce à éduquer et l'éducation de la pièce proprement dite.
[0004] En effet, avant de mettre en oeuvre le procédé d'éducation il est nécessaire de préparer
la pièce, celle-ci étant au départ dans un état de phase cristallographique non défini
qui ne permet pas son éducation. Cette préparation comprend essentiellement trois
opérations successives au cours desquelles la pièce est d'abord conformée selon une
configuration constituant un premier état de mémoire de forme, puis chauffée afin
d'être amenée dans un état de phase austénitique et enfin refroidie et stabilisée
à une température voisine de la température ambiante.
[0005] La préparation telle que décrite précédemment présente cependant quelques difficultés
lors de sa mise en oeuvre.
[0006] Il est notamment difficile, selon ce procédé de préparation, de conformer précisément
des pièces dans leur premier état de mémoire de forme, la difficulté d'obtention d'une
configuration précise étant d'autant plus grande que la géométrie de la pièce est
complexe. Cela s'explique par le fait que lorsque la pièce est chauffée afin d'atteindre
son état de phase austénitique, elle est portée, pour des raisons de sécurité, à une
température légèrement supérieure à la température théorique de début d'apparition
de la phase austénitique monophasée. Or à cette température on est proche de la température
de fusion de l'alliage, il en résulte que la pièce se trouve dans un état de ramollissement
dans lequel elle s'affaisse sous son propre poids et par suite perd sa forme initiale.
Ceci constitue un inconvénient important dans de nombreuses applications telles que
la préparation de pièces complexes de faibles sections.
[0007] Par ailleurs, le procédé d'éducation comprend les opérations consistant successivement
à déformer la pièce afin de l'amener dans la configuration constituant son second
état de mémoire de forme en la soumettant, à température ambiante, à une contrainte
mécanique, à soumettre cette pièce sous la contrainte mécanique à un abaissement de
la température telle qu'elle est amenée dans un état de phase martensitique, à supprimer
la contrainte mécanique, et à chauffer la pièce à une température telle qu'elle est
à nouveau amenée dans un état de phase austénitique si bien qu'elle reprend la configuration
constituant son premier état de mémoire de forme. Ce cycle peut être répété en une
pluralité de fois pour parfaire l'éducation.
[0008] Le procédé d'éducation décrit n'apporte pas non plus entière satisfaction. En effet,
la mise en oeuvre de ce procédé nécessite un grand nombre de manipulations délicates
, puisqu'au cours de chaque cycle il faut successivement imposer une contrainte mécanique
à la pièce et supprimer cette contrainte mécanique. Ainsi l'éducation d'une série
de pièces est consommatrice de temps et par conséquent coûteuse.
[0009] L'invention a donc pour but principal de remédier aux inconvénients de l'art antérieur
susmentionné.
[0010] A cet effet, la présente invention a pour objet un procédé de conditionnement d'une
pièce en alliage métallique susceptible de subir une transformation réversible de
l'état de phase cristallographique de type austénitique à l'état de phase cristallographique
de type martensitique pour la mémorisation réversible de deux états de mémoire de
forme comprenant les opérations consistant
- à conformer, à la température ambiante, la pièce à la forme constituant le premier
état de mémoire de forme,
- à maintenir mécaniquement la pièce sous son premier état de mémoire de forme et
à chauffer la pièce ainsi maintenue pour l'amener dans un état de phase cristallographique
austénitique, et
- à soumettre la pièce maintenue mécaniquement à un brusque abaissement de la température,
puis à un traitement thermique de stabilisation tout en conservant son état de phase
austénitique, et
- à soumettre la pièce à un procédé d'éducation, afin de la conformer dans le second
état de mémoire de forme.
[0011] Ainsi, selon ce procédé la pièce est préparée tout en étant maintenue dans une configuration
correspondant précisément à son premier état de mémoire de forme si bien qu'elle garde
la conformation initiale désirée, quelle que soit la complexité de sa géométrie.
[0012] Selon une caractéristique avantageuse de l'invention, le procédé d'éducation consiste
à soumettre la pièce stabilisée dans son état austénitique à un brusque abaissement
de température pour amener la pièce dans un état martensitique, tout en lui imposant
simultanément une contrainte mécanique destinée à la conformer dans le second état
de mémoire de forme.
[0013] De préférence, ce procédé d'éducation comprend en outre une opération consistant
à soumettre la pièce dans son second état de mémoire de forme et maintenue sous ladite
contrainte mécanique, à une série de contraintes thermiques pour amener alternativement
la pièce d'un état martensitique à un état austénitique.
[0014] On évite ainsi les différentes manipulations de mise sous contraintes mécaniques
de la pièce à chaque cycle d'éducation du procédé connu décrit plus haut, si bien
que l 'éducation est simplifiée et facilitée.
[0015] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront au cours de la
description détaillée qui suit d'une manière possible, mais non limitative, de mise
en oeuvre du procédé selon l'invention.
[0016] Cette description sera faite en référence aux dessins annexés parmi lesquels :
- la figure 1 montre un graphique représentant les traitements thermiques que subit
une pièce en fonction du temps, au cours de la mise en oeuvre du procédé selon l'invention,
- les figures 2 et 3 montrent respectivement les configurations à haute température
et à basse température d'un ressort réalisé selon le procédé de l'invention, et
- les figures 4 à 10 montrent les différentes configurations du ressort aux différentes
étapes du procédé de conditionnement selon l'invention.
[0017] Le procédé de conditionnement selon l'invention permet la préparation et l'éducation
de pièces en alliage métallique à mémoire de forme en vue de ta mémorisation par ces
dernières, de façon réversible, de deux états de mémoire de forme.
[0018] Ces pièces sont réalisées de façon connue en alliage métallique du type ayant la
propriété de pouvoir subir une transformation réversible de leur état de phase cristallographique
austénitique (haute température) à l'état de phase cristallographique martensitique
(basse température).
[0019] Avec de tels alliages, la transition d'un état de phase à l'autre s'effectue dans
un sens comme dans l'autre dans un intervalle de température. La température à laquelle
la phase austénitique commence à apparaître lors du chauffage de l'alliage est appelée
As et la température à laquelle la formation de la phase est achevée est appelée Af
(Af > As). De façon similaire, lors du refroidissement de l'alliage les températures
de début et de fin de transformation de phase martensitique sont appelés Ms et Mf
respectivement (Mf < Ms).
[0020] D'une manière générale, il est à noter que Ms et Mf sont sensiblement inférieures
à Af et As respectivement, les intervalles de températures [As, Af] et [Ms, Mf] étant
dépendants de la composition de l'alliage.
[0021] On va maintenant décrire en liaison avec la figure 1 le procédé de conditionnement
d'une pièce P selon l'invention.
[0022] La figure 1 est un graphe dont l'axe des abscisses représente le temps et l'axe des
ordonnées de la température. Ce graphe représente schématiquement les cycles thermiques
et les configurations d'une pièce P à conditionner, pendant les opérations successives
0₁, 0₂ ... O₇ du procédé.
[0023] Les deux premières opérations 0₁ et 0₂ sont réalisées à température ambiante T₁,
c'est-à-dire de 0° à 50° C environ. Il est à noter que les températures de références
As, Af, Ms, Mf peuvent être supérieures ou inférieures à la température ambiante,
selon l'alliage métallique utilisé. Ces températures peuvent être inférieures à 0°
C, ou supérieure à 0° C comme on l'a représenté sur le graphe.
[0024] Au cours de l'opération 0₁, la pièce P est conformée à l'aide de moyens de configuration
appropriés selon une configuration déterminée. Cette configuration qui constitue
un premier état de mémoire de forme correspond à la configuration de la pièce à haute
température.
[0025] Notamment dans le cas où la configuration initiale de la pièce et le premier état
de mémoire de forme sont très éloignés, il peut être avantageux de procéder à la configuration
de la pièce en plusieurs étapes successives, chacune utilisant un moyen de configuration
particulier pour passer progressivement de la configuration initiale au premier état
de forme.
[0026] La pièce ainsi conformée est ensuite mise en place dans un dispositif dans lequel
elle peut être maintenue sous une contrainte mécanique σ (tension, compression ou
autre) et/ou simplement soutenue, par exemple par un gabarit, selon la complexité
de sa géométrie (opération 0₂). Grâce à ce maintien et/ou soutien, on s'affranchit
des problèmes d'élasticité propre de la pièce déformée et des problèmes de tenue mécanique
de la pièce lors des traitements thermiques. Il en résulte que la pièce conserve précisément
son premier état de mémoire de forme.
[0027] La pièce est alors soumise à une élévation de température pour être amenée dans un
état de phase cristallographique austénitique (opération 0₃). Lors de cette opération,
on réalise un chauffage à coeur de la pièce à une température T₃ comprise dans une
gamme s'étendant d'environ de 600° à 850° C selon l'alliage considéré. Ce chauffage
est réalisé, par exemple, dans un four à chambre classique, ce dernier ayant été
préalablement chauffé.
[0028] Il est à noter, à ce propos, que le temps de passage de la pièce dans le four doit
être le plus court possible, compte tenu de la forme et de la dimension de la pièce,
afin d'éviter une évaporation des métaux légers de l'alliage. En effet, une telle
évaporation entraîne une modification de la composition de l'alliage et par conséquent
une modification sensible des caractéristiques thermiques (points de transition, etc)
et mécaniques (limite d'élasticité, etc) qui risque de modifier l'aptitude à l'éducation
de l'alliage d'une part, et la plage de températures d'utilisation de la pièce d'autre
part.
[0029] Consécutivement à ce chauffage, la pièce toujours maintenue et/ou soutenue est soumise
à un brusque refroidissement jusqu'à une température T₄ (opération 0₄). L'abaissement
de la température réalisé, par exemple, au moyen d'une trempe, permet la fixation
de la phase austénitique. Dans tous les cas, la température T₄ atteinte après le refroidissement
doit être supérieure à la température Af sans quoi la potentialité d'éducation de
la pièce est perdue, cette dernière ayant, dans ce cas, traversé sa zone de transformation
de phase austénitique-martensitique sans changement de configuration. Par ailleurs,
la température T₄ à laquelle la pièce est refroidie doit être choisie de sorte que
toute apparition d'une phase parasite, c'est-à-dire une phase autre que l'austénite
ou associée à l'austénite, soit évitée.
[0030] Une fois la phase austénitique fixée, on procéde à un traitement thermique de stabilisation
de la pièce (opération 0₅). Ce traitement consiste à maintenir la pièce pendant quelques
dizaines d'heures à une température T₅ supérieure à Af et, par exemple, égale à la
température T₄ à laquelle la pièce a été précédemment refroidie. Ce traitement permet
une réorganisation structurelle de l'alliage et permet notamment de libérer les contraintes
internes et d'éliminer les lacunes et autres défauts ponctuels qui auraient pu apparaître
lors du refroidissement brusque.
[0031] On notera également que pendant cette stabilisation le maintien et/ou soutien peut
être supprimé, puisque la pièce est déjà fixée dans son premier état de mémoire de
forme.
[0032] Il est à noter de manière impérative que pour conserver la possibilité d'éduquer
la pièce, la température de la pièce entre les deux opérations 0₄ et 0₅ doit rester
quelques dizaines de degré au dessus de la température Af.
[0033] La pièce obtenue étant stabilisée dans son premier état de mémoire de forme, peut
être alors soumise à un procédé d'éducation.
[0034] La pièce préparée selon l'invention (opérations 0₁ à 0₅) peut être éduquée selon
le procédé d'éducation décrit dans la demande de brevet EP-A1-161 952. Cependant,
ce procédé d'éducation nécessite, commme on l'a mentionné plus haut, de nombreuses
manipulations des pièces ce qui le rend peu avantageux dans le cadre d'une production
en série.
[0035] Pour éviter ces inconvénients, on utilise avantageusement selon l'invention un procédé
d'éducation dans lequel la pièce est d'abord soumise à un brusque abaissement de température
pour l'amener dans un état martensitique, tout en lui imposant simultanément une contrainte
mécanique destinée à la conformer dans le second état de mémoire de forme (opération
0₆). A ce moment, la pièce est déjà éduquée. Là encore, on entend par abaissement
de température pour amener la pièce dans un état martensitique un abaissement à une
température T₆ inférieure à Mf.
[0036] Pour parfaire l'éducation de la pièce selon l'invention, on peut imposer à cette
dernière une opération supplémentaire 0₇. Cette opération consiste à soumettre la
pièce maintenue mécaniquement dans son second état de mémoire de forme à une série
de contraintes thermiques pour l'amener alternativement de l'état martensitique à
l'état austénitique. L'éducation obtenue est d'autant plus efficace que le nombre
de contraintes thermiques est grand et/ou que l'alliage métallique utilisé est de
bonne qualité.
[0037] On va maintenant décrire successivement les différentes opérations du procédé de
conditionnement selon l'invention en l'appliquant au conditionnement d'un ressort
hélicoïdal en vue de la mémorisation par ce dernier de deux positions de mémoire de
forme en liaison avec les figures 2 à 10.
[0038] Sur les figures 2 et 3, on a représenté un ressort hélicoïdal 2 respectivement dans
ses premier et second états de mémoire de forme.
[0039] Le premier état de mémoire de forme correspond à la forme du ressort à haute température
(T > Af) tandis que le second état correspond à la forme du ressort à basse température
(T < Mf).
[0040] Dans l'exemple décrit, le ressort 2 a dans sa forme à haute température des spires
4 écartées les unes des autres d'un pas X et a dans sa forme à basse température,
ses spires 4 écartées d'un pas Y où X > Y. Bien entendu, le choix des formes des pièces
à haute et à basse températures est arbitraire et dépend essentiellement de l'application
de celles-ci.
[0041] L'alliage utilisé pour réaliser le ressort est, de manière non limitative, un alliage
métallique à mémoire de forme comprenant approximativement 75 % de cuivre, 18 % de
zinc et 7 % d'aluminium et dont les températures de transition de phase sont sensiblement
les suivantes : As = 43° C, Af = 68° C, Ms = 56° C et Mf = 41° C.
[0042] Bien entendu, les nuances de l'alliage peuvent varier selon que l'on désire obtenir
un ressort ayant des températures de transition de phases plus au moins élevées. On
notera également que le procédé qui va être décrit maintenant plus précisément est
valable pour d'autres alliages à mémoire de formes tels que les alliages Ti + Ni,
Ti + Ni + X, Cu + Al + X, Fe + X ; etc... X appartenant à l'ensemble des dopants métalliques.
[0043] En se référant plus particulièrement aux figures 4 à 8, on voit le ressort 2 aux
différentes opérations successives constituant la préparation avant son éducation
proprement dite.
[0044] A la figure 4, on voit le ressort à température ambiante avant sa préparation. Ce
ressort à été mis en forme par roulage, ou tout autre moyen équivalent, à partir d'un
fil en alliage à mémoire de forme du type défini précédemment.
[0045] L'opération suivante, représentée à la figure 5, consiste à une mise sous tension
F du ressort 2 à la température ambiante de sorte qu'il prend la configuration correspondant
à son premier état de mémoire de forme. Pour ce faire, on fixe, par exemple, le ressort
par chacune de ses extrémités à un dispositif de support 6. Ce support peut être constitué
par une gouttière, les bords 8 des parois de cette dernière étant chacun engagés entre
deux spires d'une extrémité du ressort. On choisit de préférence un dispositif de
support présentant une inertie thermique plus faible ou égale à celle du ressort pour
ne pas perturber les effets des traitements thermiques ultérieurs. Dans le présent
exemple, le support a été réalisé à partir d'un grillage en acier inoxydable afin
d'éviter une diffusion des matériaux constitutifs du support sur la pièce à conditionner.
[0046] On notera que de manière avantageuse, l'utilisation d'un support tel qu'une gouttière
permet la mise sous tension d'un grand nombre de pièces simultanément.
[0047] A l'opération illustrée à la figure 6 le ressort 2 mis en place sur le support (c'est-à-dire
sous tension) est soumis à une température d'environ 750° C afin d'amener le ressort
de façon certaine dans l'état de phase austénitique.
[0048] Pour ce faire, le ressort est introduit, par exemple, dans un four à chambre classique,
ce dernier ayant été préchauffé pendant deux heures à 750° C. Le ressort est alors
maintenu dans le four quelques minutes, ce temps correspondant en fait au temps nécessaire
pour effectuer une transformation austénitique à coeur du ressort. Par conséquent,
le temps de chauffage dépend des formes et dimensions du ressort, et pour des raisons
déjà explicitées plus haut, le temps de chauffage doit être le plus court possible.
[0049] Selon le procédé de l'invention, on remarque de façon avantageuse que le ressort
conserve sa configuration au cours du chauffage, et cela même à température élevée,
la tension sous laquelle il est maintenu l'empêchant de s'affaisser malgré l'état
de ramollissement de la matière à cette température.
[0050] Suite à cette opération, on procède à une fixation de la phase austénitique (figure
7). Cette fixation est réalisée en refroidissant brusquement la pièce à une température
supérieure à Af tout en évitant la formation de phases parasites. Dans le cas du ressort,
on refroidit à une température supérieure de 20 à 30° C à la température Af de l'alliage,
soit à environ 90 à 100° C.
[0051] Ce brusque abaissement de la température consiste en une trempe du ressort dans un
bain thermostaté à environ 100° C. Ce bain contient un un fluide caloporteur ayant
des caractéristiques de refroidissement rapide et homogène. De préférence, on utilise
dans cette gamme de température des huiles de types cryothermales, par exemple, une
huile de silicone de type vendue sous la dénomination Rhodorsil manufacturée par Rhone
Poulenc.
[0052] Dans le cas où l'on utilise des alliages métalliques à mémoire de forme présentant
des températures de transition inférieures à 0° C, la trempe pourra aisément être
réalisée dans de l'eau à température ambiante.
[0053] L'opération sus-décrite terminée, il convient alors de supprimer les défauts ponctuels
et les contraintes internes inhérentes au brusque refroidissement.
[0054] Pour ce faire, on soumet le ressort 2 à un traitement thermique de stabilisation
(figure 8) afin de réorganiser la structure cristalline de l'alliage et de libérer
les contraintes internes. Ce traitement consiste à maintenir pendant 10 à 20 heures
le ressort dans le bain dans lequel il a été refroidi, ce dernier n'en ayant pas été
retiré après l 'étape précédente. Puisque la configuration du ressort dans son premier
état de mémoire de forme à été fixé en même temps que la trempe, il n'est alors plus
nécessaire de maintenir ce dernier sous tension.
[0055] La préparation de la pièce étant terminée, on procède comme cela est illustré aux
figures 9 et 10 à l'éducation du ressort.
[0056] A la figure 9, est illustrée l'opération essentielle de l'éducation, cette opération
consistant à soumettre simultanément le ressort 2, d'une part, à une contrainte mécanique
de compression C, pour le conformer dans son second état de mémoire de forme et, d'autre
part, à un brusque abaissement de la température, à savoir, à une température inférieure
à Mf. Dans le cas de l'alliage choisi, le ressort subit une trempe dite martensitique
à une température comprise entre 0° et 20° C, le ressort étant pincé, par exemple,
entre les bords 10 d'une gouttière 12 afin de diminuer son pas. De préférence, la
conformation du ressort dans sa forme basse température est réalisée dans l'intervalle
de température compris entre Af et Mf.
[0057] Enfin, le ressort tout en restant soumis à la contrainte mécanique susdite, est
alternativement chauffé à une température supérieure à Af soit 90°à 110° C puis à
un brusque refroidissement à une température inférieure à Mf soit de 0° à 20° C pour
l 'alliage en question ceci étant répété quelques dizaines de fois.
[0058] De manière avantageuse, le support, permettant le maintien sous contrainte du ressort
dans son second état de mémoire de forme, est conçu pour permettre l'éducation d'un
grand nombre de ressorts simultanément. Ainsi on supprime les manipulations des ressorts
inhérentes au procédé de l'art antérieur décrit plus haut.
1. Procédé de conditionnement d'une pièce en alliage métallique susceptible de subir
une transformation réversible de l'état de phase cristallographique de type austénitique
à l'état de phase cristallographique de type martensitique pour la mémorisation réversible
de deux états de mémoire de forme, caractérisé en ce qu'il comprend les opérations
consistant
- à conformer, à la température ambiante, la pièce à la forme constituant le premier
état de mémoire de forme,
- à maintenir mécaniquement la pièce dans son premier état de mémoire de forme et
à chauffer la pièce mécaniquement maintenue pour l'amener dans un état de phase cristallographique
austénitique,
- à soumettre la pièce mécaniquement maintenue à un brusque abaissement de la température
et à un traitement thermique de stabilisation, tout en conservant son état austénitique,
et
- à soumettre la pièce à un procédé d'éducation afin de la conformer dans le second
état de mémoire de forme.
2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que le procédé d'éducation
comprend les opérations consistant à soumettre la pièce stabilisée dans son état austénitique
à un brusque abaissement de température pour amener la pièce dans un état martensitique
en lui imposant simultanément une contrainte mécanique destinée à conformer la pièce
dans le second état de mémoire de forme.
3. Procédé selon la revendication 2, caractérisé en ce que le procédé d'éducation
comprend en outre une opération consistant à imposer à la pièce mécaniquement maintenue
dans son second état de mémoire de forme une série de contraintes thermiques pour
amener alternativement la pièce d'un état martensitique à un état austénitique.
4. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en
ce que l'opération de conformation de la pièce à la température ambiante comprend
plusieurs étapes successives pour passer progressivement d'une configuration initiale
de la pièce au premier état de mémoire de forme.
5. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en
ce que lors de l'opération pendant laquelle la pièce mécaniquement maintenue est soumise
à un brusque abaissement de la température et à un traitement thermique de stabilisation,
la pièce est soumise brusquement à une température sensiblement supérieure à la température
(Ms) de début de formation de la phase martensitique pour fixer la phase austénitique
et est maintenue à cette température pendant 10 à 20 heures.
6. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en
ce que, dans le procédé d'éducation la contrainte mécanique destinée à conformer la
pièce dans le second état de mémoire de forme est imposée à la pièce entre les températures
de début et de fin de la phase martensitique.
7. Procédé selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en
ce que lors de l'opération pendant laquelle la pièce est soumise à un traitement thermique
pour l'amener dans un état de phase cristallographique austénitique, la pièce est
amenée à une température voisine de 800° C et est maintenue à cette température entre
1 et 60 mn.