[0001] La présente invention concerne une corde d'assurance pour escalade et son procédé
de fabrication.
[0002] Dans l'escalade moderne, en travaillant des passages difficiles, les grimpeurs font
des chutes fréquentes mais généralement sans conséquences graves car ils sont généralement
retenus par une corde d'assurance engagée dans un mousqueton situé en dessous d'eux,
l'autre extrémité de la corde étant évidemment tenue par un équipier.
[0003] Naturellement, pour qu'une telle chute soit sans gravité, c'est-à-dire pour que son
arrêt ne soit pas trop brutal, il est nécessaire que le dernier mousqueton dans lequel
la corde d'assurance est engagée ne soit pas trop loin en dessous du grimpeur. Pour
cette raison, les grimpeurs n'effectuent généralement pas plus de 3 à 4 mètres d'ascension
verticale sans placer un nouveau mousqueton.
[0004] Il en résulte que les trois ou quatre mètres de corde qui suivent une longueur de
quelques centimètres nécessaire à son accrochage au grimpeur constituent le tronçon
de cette corde qui subit le plus de contraintes puisque c'est toujours une fraction
de ce tronçon qui se trouve au contact du mousqueton, en cas de chute.
[0005] Ce tronçon de corde, le plus sollicité, s'use donc plus rapidement que le reste de
la corde, ce qui amène les grimpeurs à le couper lorsqu'ils le considère trop abîmé
et, par conséquent, trop fragile, jusqu'à ce que la corde devienne inutilisable parce
que trop courte.
[0006] Ces cordes sont généralement constituées par un nouyau ou une âme de filins entourés
par une gaine tubulaire tressée, le serrage de la gaine déterminant le degré de rigidité
ou de souplesse de la corde.
[0007] Bien que l'on ait constaté que les cordes plus rigides, c'est-à-dire dont la gaine
est à fort serrage, résistent beaucoup mieux que les cordes souples à l'action abrasive
du mousqueton, en général, les grimpeurs préfèrent les cordes souples, plus faciles
à manipuler, c'est-à-dire les cordes dont la gaine est à faible serrage.
[0008] Partant de ces considérations, la présente invention concerne une corde d'assurance
du type précité, dont la plus grande partie est souple par faible serrage de sa gaine
mais dont un tronçon de 3 à 5 mètres, situé près d'une extrémité, est rendu plus rigide
par un serrage supérieur de sa gaine.
[0009] De préférence, entre l'extrémité de la corde près de laquelle est situé le tronçon
plus rigide et l'origine de ce tronçon, il est prévu un tronçon terminal souple correspondant
à la longueur de corde nécessaire à la confection du noeud d'encordement, c'est-à-dire
du noeud par lequel le grimpeur s'accroche à sa corde.
[0010] La longueur de ce tronçon terminal de corde souple est de quelques dizaines de centimètres.
[0011] Ces cordes sont généralement fabriquées sur des machines spéciales réalisant le
tressage de la gaine autour du noyau de filins entraîné à vitesse constante, des moyens
étant prévus pour régler le serrage de la gaine à la valeur désirée.
[0012] Le procédé de fabrication de la corde d'assurance selon l'invention consiste à programmer
les moyens de serrage de la gaine en fonction de la vitesse de défilement du noyau
de filins pour créer des longueurs successives prédéterminées de cordes présentant
les tronçons souples et rigides désirés.
[0013] De toute façon, l'invention sera bien comprise à l'aide de la description qui suit,
en référence au dessin schématique annexé représentant, à titre d'exemple non limitatif,
une forme d'exécution de cette corde d'assurance :
Figure 1 est une vue partielle échancrée d'une corde d'assurance d'un type classique
;
Figure 2 montre, à plus petite échelle, la corde selon l'invention.
[0014] Comme le montre la figure 1, la corde selon l'invention est du type classique constitué
par un noyau ou une âme en filins longitudinaux 2 reliés en un faisceau habillé d'une
gaine tubulaire 3 tressée.
[0015] Comme indiqué précédemment, il est reconnu que le tronçon de corde 4 d'une longueur
L de 3 à 4 mètres situé à proximité de l'extrémité 5 par laquelle le grimpeur s'accroche
à cette corde au moyen d'un noeud d'encordement, constitue la partie la plus sollicitée
de la corde par suite des frictions engendrées sur elle par le dernier mousqueton
dans lequel elle est engagée.
[0016] Considérant, d'une part, que les cordes souples, c'est-à-dire dont la gaine 3 exerce
un serrage faible sur l'âme en filins 2, sont préférées des grimpeurs et, d'autre
part, que les cordes rigides dont la gaine 3 exerce un serrage plus fort sur l'âme
en filins 2 résistent mieux à l'abrasion qu'exerce sur elle le dernier mousqueton
mais que ces cordes rigides sont moins appréciées des grimpeurs parce que plus difficiles
à manipuler, selon l'invention, le tronçon 4 de cette corde est du type rigide, dont
la gaine 3 est à serrage plus fort, tandis que le reste de la corde est maintenu souple
par un serrage plus faible de sa gaine 3.
[0017] Cette disposition présente donc l'avantage de procurer une corde souple, donc appréciée
des grimpeurs, dont seule la partie soumise aux efforts de friction est rigide et,
par conséquent, rendue plus résistante aux efforts d'abrasion.
[0018] De préférence, le tronçon de corde rigide 4 est placé à une distance 1 de l'extrémité
5 de cette corde, de manière à ménager un tronçon terminal 6 de plusieurs dizaines
de centimètres, c'est-à-dire d'une longueur correspondant à celle qui est nécessaire
au grimpeur pour confectionner son noeud d'encordement.
[0019] Toute la partie restante 7 de cette corde est naturellement réalisée avec la même
souplesse que le tronçon terminal 6.
[0020] Cette corde étant généralement confectionnée sur des machines automatiques réalisant
le tressage de la gaine au fur et à mesure de l'avancement des filins 2 qui sont tirés
à vitesse constante et dont les organes de tressage de la gaine sont pourvus de moyens
de réglage du serrage de cette gaine, il est donc facile de programmer ces moyens
de réglage de la gaine 3 de manière à réaliser, sur une très grande longueur de corde
ultérieurement sectionnée en plusieurs cordes unitaires, des séries successives de
tronçons 6, 4 et 7.
1.- Corde d'assurance pour escalade, du type constitué par un noyau ou une âme de
filins (2) entourés par une gaine tubulaire tressée (3), le serrage de la gaine déterminant
le degré de rigidité ou de souplesse de la corde, caractérisée en ce que sa plus grande
partie étant souple par faible serrage de sa gaine (3), elle présente, à proximité
de son extrémité (5) destinée à la confection du noeud d'encordement, un tronçon rigide
(4), c'est-à-dire un tronçon dont la gaine (4) est à plus fort serrage que le long
du reste de la corde.
2.- Corde d'assurance pour escalade selon la revendication 1, caractérisée en ce que
son tronçon (4) le plus rigide a une longueur de 3 à 4 mètres.
3.- Corde d'assurance pour escalade selon la revendication 1 ou la revendication 2,
caractérisé en ce qu'entre son extrémité (5) destinée à la confection du noeud d'encordement
près de laquelle est situé son tronçon rigide (4) et l'origine de ce tronçon (4),
est prévu un tronçon terminal (6) souple dont la longueur correspond à celle nécessaire
à la confection d'un noeud d'encordement.
4.- Corde d'assurance pour escalade selon la revendication 3, caractérisée en ce que
son tronçon terminal (6) a une longueur de quelques dizaines de centimètres.
5.- Procédé de fabrication de la corde selon l'une quelconque des revendications 1
à 4, du type consistant à tresser la gaine (3) autour des filins (2), avec un serrage
déterminé et réglable, au fur et à mesure de leur avancement, caractérisé en ce que
les moyens de réglage du serrage de la gaine (3) sont programmés en fonction de la
vitesse de défilement des filins (2) pour réaliser successivement et en continu, des
longueurs successives de cordes rigides et souples correspondant aux tronçon rigide
(4) et souple (7) et éventuellement (6).