[0001] Après qu'elles aient été soumises à la teinture dans des tonneaux qui sont entraînés
en rotation suivant leur axe longitudinal orienté à l'horizontale, les peaux sont
extraites des tonneaux précités pour être ensuite soumises aux opérations d'étirage
et de séchage.
[0002] En premier lieu les peaux sont amenées à passer dans l'espace compris entre au moins
deux tambours, afin d'être pressées, ce qui permet d'obtenir l'expulsion d'une partie
des liquides dont lesdites peaux sont encore imbibées.
[0003] L'un des dispositifs de type connu pour assurer cette opération comprend une machine
qui fonctionne de manière discontinue et qui comporte, en amont des deux tambours
sus-indiqués, un autre tambour à lames formé par un élément cylindrique qui va lui
aussi s'appliquer contre les peaux au niveau de l'une de ses génératrices et qui présente,
sur sa paroi latérale, une série de lames disposées en hélice et enroulées en sens
inverses le long de deux zones opposées par rapport au plan transversal de symétrie
dudit tambour, lesquelles lames sont en mesure d'opérer une distension préalable efficace
de la peau avant que celle-ci soit soumise au pressage.
[0004] Sur le côté du tambour à lames est prévu un tambour d'application, les peaux étant
amenées à passer entre ces deux tambours.
[0005] En aval du tambour à lames est montée une première paire de tambours de pressage,
laquelle assure également l'avance des peaux. Il convient ici de noter que le tambour
à lames tourne en sens inverse de celui correspondant à l'avance des peaux.
[0006] La machine est divisée en deux structures dont l'une est mobile par rapport à l'autre
: sur la première de ces structures sont montés le tambour à lames et l'un des tambours
de pressage, tandis que l'autre porte le tambour d'application et le second tambour
de pressage.
[0007] Les peaux sont engagées manuellement dans la machine lorsque les deux structures
sont écartées l'une de l'autre ; après avoir correctement po sitionné la peau, l'opérateur
peut alors procéder à l'opération de pressage ou essorage. A la sortie de la machine,
les peaux sont prélevées manuellement pour être rangées convenablement sur un empileur
mécanique.
[0008] Ensuite, ces peaux sont soumises à la phase de séchage, obtenue en les disposant
sur des plaques qui sont chauffées à environ 70°C, préférablement sous vide afin
de faciliter le processus de séchage. Il arrive parfois que les peaux soient directement
séchées à l'air libre, mais cette solution implique l'immobilisation des articles
pendant un laps de temps prolongé.
[0009] Le procédé ci-dessus indiqué comporte des temps morts considérables, qui sont dûs
au fonctionnement intermittent du dispositif de pressage et qui se répercutent sur
la productivité de l'ensemble du processus.
[0010] En outre le fait que les deux tambours de pressage soient montés sur deux structures
qui peuvent être écartées ou rapprochées suivant les phases de travail est de nature
à déterminer une limitation bien nette de la pression que les deux tambours peuvent
exercer sur la peau à traiter, et, en dernière analyse, une limitation du pourcentage
de liquide qui peut être éliminé au cours de cette phase. Il s'ensuit que la plus
grande partie du liquide doit être éliminée au cours de la seconde phase du processus
; afin que cette dernière ne comporte pas des durées inacceptables, il est nécessaire
d'opérer aux températures relativement élevées sus-mentionnées, ce qui implique inévitablement
une certaine diminution de la qualité des peaux.
[0011] La présente invention se propose de mettre en oeuvre un procédé d'étirage et de
séchage des peaux à leur sortie de l'opération de teinture qui soit exempt des inconvénients
rappelés ci-dessus.
[0012] Le procédé suivant l'invention est défini à la revendication 1. En fait, suivant
l'invention la phase de pressage est réalisée à l'aide d'un dispositif fonctionnant
en continu et comprenant des moyens pour l'adduction continue des peaux entre les
deux tambours de pressage ; autour du ou des tambours prévus au niveau d'au moins
l'une des faces de la peau à presser est monté un tapis mobile qui constitue l'élément
qui va effectivement assurer la mise en contact des peaux, étant noté qu'un autre
tapis peut être monté autour des rouleaux prévus sur la face oppo sée de la peau
à presser.
[0013] Une telle structure est propre à donner des résultats surprenants en ce qui concerne
la quantité de liquide qui peut être essorée durant la phase dans laquelle ladite
structure est impliquée, ladite quantité pouvant atteindre jusqu'à 70%.
[0014] Un tel résultat ne peut être obtenu que par suite du plus grand effort que peut exercer
une structure dans laquelle les tambours de pressage restent toujours à un écartement
pré-établi.
[0015] De plus la présence des tapis, préférablement réalisés en feutre, est de nature à
augmenter la surface qui effectue le pressage, surface qui dans le cas du dispositif
mettant en oeuvre le procédé usuel est très réduite puisque s'étendant uniquement
au niveau de la zone de contact entre les peaux et les tambours de pressage.
[0016] Cet avantage se répercute dans le fait qu'étant moins humides, les peaux, à leur
sortie du dispositif suivant l'invention, peuvent être étirées de manière plus aisée
sur les bancs de séchage ; en outre cette dernière phase présente maintenant une durée
beaucoup plus réduite et peut être conduite avec des plaques dont la température est
moins élevée, par exemple de l'ordre de 50 à 60°C, ce qui améliore évidemment la
qualité du produit fini.
[0017] Il convient encore de rappeler que les vapeurs émises par les peaux lors de leur
chauffage contiennent toujours des substances nocives, de sorte que le fait de réduire
la température améliore évidemment les conditions de l'ambiance de travail des opérateurs.
[0018] Un autre avantage réside dans le fait que le dispositif suivant l'invention comportant
au moins un tambour à lames d'étirage préalable du type sus-décrit, et compte tenu
en outre de la plus grande pression que les tambours de pressage peuvent exercer sur
les peaux, ces dernières tendent à augmenter leur surface de manière considérable,
ce qui constitue un avantage notable pour les producteurs de peaux puisque que, comme
on le sait, les peaux sont habituellement vendues par unité de surface et non par
unité de poids.
[0019] Les caractéristiques qui précèdent, ainsi que d'autres prévues par l'invention,
vont maintenant être décrites en détail à l'aide d'une forme particulière de réalisation,
en se référant au dessin annexé dans lequel :
La figure unique est une vue schématique de côté du dispositif propre à assurer la
phase de pressage des peaux, suivant la forme de réalisation envisagée de l'invention.
[0020] Sur cette figure, on voit que la peau 1 est amenée aux moyens de pressage à l'aide
d'un tapis mobile 2 actionné par un cylindre 3 et enroulé autour d'un cylindre de
renvoi 4.
[0021] Dans cette forme particulière de réalisation de l'invention sont prévues deux paires
de tambours de pressage 5 et 6, disposées l'une à la suite de l'autre. Bien évidemment
les tambours qui sont prévus de part et d'autre des faces opposées de la peau tournent
en sens inverses de façon à assurer l'avancement correct de ladite peau.
[0022] On observera que l'invention peut prévoir aussi bien une seule paire de tambours
qu'un nombre de paires supérieur à deux.
[0023] Les tambours ne sont pas directement mis en contact avec les peaux, mais au contraire
entre lesdits tambours et les peaux est interposé un tapis 7 préférablement réalisé
en feutre et dont la mise en mouvement est assurée par les tambours précités, en
s'enroulant également autour de cylindres de renvoi 8.
[0024] En amont de la première paire de tambours 5 est prévu un tambour à lames 10 qui tourne
suivant un sens propre à tendre à s'opposer à l'avance des peaux à presser, le tout
à la façon en soi connue.
[0025] La présente invention pourra également, pour l'alimentation des peaux prévoir des
moyens qui diffèrent du tapis transporteur 2 ci-dessus illustré et décrit.
[0026] De manière avantageuse ce tapis transporteur 2 est animé d'une vitesse d'avance inférieure
à la vitesse linéaire des tambours de pressage, de sorte que lorsque la peau est saisie
par lesdits tambours au niveau de l'un de ses bords, elle est étirée par suite des
actions combinées et antagonistes des tambours de pressage et du tambour à lames.
1. Procédé pour l'étirage et le séchage des peaux à la sortie de l'opération de teinture,
comprenant une phase dans laquelle les peaux, extraites des tonneaux de teinture,
sont amenées à un dispositif comprenant au moins un tambour à lames qui agit sur
elles en vue de leur étirage, ainsi qu'au moins une paire de tambours entre lesquels
lesdites peaux doivent passer pour être comprimées dans le but d'être essorées, ledit
procédé comprenant également une phase dans laquelle les peaux sont séchées, caractérisé
en ce qu'il utilise un dispositif de pressage opérant de manière continue, avec des
moyens pour amener en continu les peaux entre les paires de tambours de presage (5,
6), un tapis mobile (7) étant prévu autour des tambours au niveau de l'une au moins
des faces des peaux en vue d'assurer la mise en contact des peaux à presser (1) avec
la face dudit tapis opposée à celle qui est tournée en direction des tambours.
2. Procédé de pressage suivant la revendication 1, caractérisé en ce qu'autour des
tambours (5 et 6) prévus au niveau des deux faces de la peau sont montés deux tapis
mobiles (7).
3. Procédé suivant les revendications 1 ou 2, caractérisé en ce qu'on utilise un tapis
transporteur (2) comme moyen pour l'alimentation en peaux du dispositif de pressage.
4. Procédé suivant la revendication 3, caractérisé en ce que la vitesse du tapis transporteur
(2) est inférieure à la vitesse linéaire des premiers tambours (5, 6) qui agissent
sur les peaux à presser.
5. Procédé suivant les revendications 1 ou 2, caractérisé en ce que les tapis mobiles
(7) sont réalisés en feutre.
6. Procédé suivant une ou plusieurs des revendications qui précèdent, caractérisé
en ce que le séchage est réalisé sous vide en disposant les peaux sur des plaques
chauffées à une température de l'ordre de 50 à 60°C.