[0001] La présente invention concerne un système de collecte et de diffusion d'informations
sur la circulation et le stationnement de véhicules de transport, destiné notamment
aux automobilistes.
[0002] Il est courant de diffuser lors des émissions de radiodiffusion des bulletins d'information
avertissant les automobilistes de difficultés de circulation (embouteillages, accidents,
etc.) sur certaines artères ou à certains noeuds de circulation d'une agglomération.
[0003] Ces informations ne peuvent être que des informations ponctuelles, en nombre limité,
et elles ne sont en outre pas personnalisées en fonction du conducteur, qui recevra
indistinctement la totalité des messages ainsi diffusés.
[0004] C'est pour cette raison que l'on a récemment développé des systèmes de guidage spécifique
qui fournissent à chaque conducteur des informations personnalisées sur l'itinéraire
qu'il doit suivre, lui indiquent des itinéraires de dégagement le cas échéant, lui
permettent de situer sa position dans la ville, etc.
[0005] On peut notamment citer le système développé par Siemens AG avec le concours de l'Université
de Berlin et de Robert Bosch GmbH sous la dénomination
Aliscout, qui est basé sur un système à échange de données bidirectionnel par infrarouges
entre les véhicules à guider et des balises placées à différents carrefours.
[0006] Dans ce système, chaque automobile est équipée de divers capteurs (distance parcourue,
vitesse, compas d'orientation, etc.) et d'un émetteur-récepteur fonctionnant en répondeur.
[0007] A l'approche d'un carrefour, et à réception d'un signal d'interrogation émis par
la balise de ce carrefour, le répondeur du véhicule va transmettre à la balise les
informations recueillies par les capteurs de ce véhicule. Ces informations seront
ensuite transmises par la balise à un calculateur central qui comparera ces informations
aux informations homologues données par le même véhicule à la balise précédente et
déterminera la fluidité du trafic et la dérive éventuelle de la trajectoire réelle
du véhicule par rapport à la trajectoire initialement prévue.
[0008] En retour, le centre serveur va renvoyer à la balise des informations de guidage
qui vont être transmises au véhicule par la balise. Ces informations de guidage apparaîtront
par exemple sur un écran sous la forme d'une flèche indiquant au conducteur la direction
à prendre pour atteindre la balise suivante de son itinéraire (ou, si le centre serveur
a déterminé que cela était préférable, la balise suivante d'un itinéraire de dégagement),
ainsi que la distance à vol d'oiseau jusqu'à celle-ci.
[0009] Un tel système est par exemple décrit dans un document intitulé
LISB Leit- und Informationssystem Berlin -ALISCOUT im Großfeldversuch, publié par Siemens AG sous la référence A 1900-N9-11, ainsi que dans les EP-A-0
029 201 et EP-A-0 292 897.
[0010] Bien évidemment, un tel système, bien qu'efficace, est extrêmement lourd et coûteux
à mettre en place. En effet:
-Du point de vue de l'infrastructure au sol, notamment du fait de la densité élevée
de balises de carrefour nécessaire à un fonctionnement satisfaisant du système en
milieu urbain, il est nécessaire d'installer un système qui soit entièrement nouveau
(sans possibilité de réutiliser les équipements souvent existants tels que les systèmes
déjà en place destinés à la régulation de la circulation par synchronisation des feux
tricolores) et sans possibilité de mise en place progressive - d'où des investissements
très lourds pour la collectivité.
En outre, ce système nécessite un nombre important de liaisons bidirectionnelles
à la fois entre balises et véhicules et entre balises et centre serveur. L'augmentation
du nombre de balises de carrefour nécessite donc une augmentation corrélative de
la taille du réseau, ce qui limite les possibilités de généralisation rapide du système,
compte tenu du coût et de la complexité qu'entraîne une telle infrastructure.
-Du point de vue des équipements embarqués par chacun des véhicules souhaitant participer
au système, ceux-ci devront tous être pourvus non seulement d'un équipement émet
teur/récepteur infrarouge et d'un certain nombre de capteurs permettant au système
de connaître leurs déplacements, mais aussi d'une interface sophistiquée permettant
au conducteur d'être guidé par l'intermédiaire d'un écran et d'un synthétiseur vocal.
Cet ensemble très complet représente pour l'équipement individuel un coût important.
[0011] Enfin, il apparaît qu'il existe une clientèle potentielle d'automobilistes qui souhaiterait
simplement bénéficier d'informations précises et personnalisées sur l'état du trafic
de l'itinéraire qu'ils envisagent de prendre ; ceci afin d'adapter ou modifier cet
itinéraire en conséquence compte tenu de la connaissance qu'ils ont déjà des lieux,
sans pour autant avoir à se soumettre à un guidage automatique dont ils ne sont pas
maîtres.
[0012] L'invention vise à remédier aux inconvénients du système précité, en proposant un
système de collecte et de diffusion d'informations qui:
- pour la collecte des informations, utilise, en complément ou en variante du système
précité, d'autres techniques et d'autres systèmes existants d'acquisition de données
- notamment les systèmes déjà en place destinés à la régulation de la circulation
par synchronisation des feux tricolores, et
- pour la diffusion des informations, permette de proposer à un large public d'utilisateurs
la diffusion d'informations par un canal adapté, en complément du système de guidage
des abonnés ayant choisi ce système.
[0013] On verra en effet que, quoique simplifié par rapport au système précité connu, le
système de l'invention pourra être mise en place pour un coût modique dans chaque
véhicule désirant profiter des informations élaborées et diffusées par le système
de l'invention.
[0014] Au surplus, et comme on l'expliquera également, l'augmentation du nombre de ces véhicules
n'entraîne aucun besoin d'augmentation des capacités de transmission du réseau aboutissant
au centre serveur.
[0015] Malgré cela, comme on le verra, le conducteur équipé d'un récepteur des informations
diffusées par le système selon l'invention pourra connaître l'état du trafic sur tout
l'itinéraire qu'il envisage de prendre - et seulement sur cet itinéraire - ainsi que,
le cas échéant, sur des zones voisines de cet itinéraire.
[0016] Le fait de présenter sélectivement des informations au conducteur en fonction de
l'itinéraire qu'il a choisi permet de fournir des informations très fines (l'agglomération
étant par exemple divisée en un millier de tronçons ou lieux caractéristiques dont
on pourra connaître l'état du trafic de chacun), tout en ne délivrant que celles des
informations qui intéressent le conducteur compte tenu de son itinéraire, par exemple
les informations relatives à une dizaine ou une quinzaine de tronçons ou lieux caractéristiques.
[0017] Plus précisément, le système de l'invention comprend, à cet effet:
- des moyens de collecte d'informations, pour recueillir et centraliser un ensemble
d'informations relatives à l'état du trafic dans une zone donnée, notamment une zone
urbaine, chacune des informations de cet ensemble d'informations correspondant à
un tronçon compris entre deux lieux caractéristiques prédéterminés,
- des moyens pour transformer cet ensemble d'informations en une série d'informations
numériques élémentaires constituées chacune d'un identifiant de tronçon, comprenant
un paramètre d'indication de sens de circulation sur ce tronçon et d'une variable
d'état représentative de l'état de trafic de ce tronçon dans ledit sens de circulation;
- des moyens pour élaborer, à partir de cette série d'informations numériques, une
séquence défilante d'informations, continue et cyclique, constituée des informations
numériques élémentaires de tous les tronçons considérés, cette séquence étant régulièrement
mise à jour en fonction de l'évolution des informations recueillies;
- des moyens pour diffuser par voie hertzienne cette séquence défilante d'informations
; et
- à bord desdits véhicules : des moyens de réception de la séquence défilante d'informations
ainsi diffusée ; des moyens discriminateurs pour sélectionner, parmi l'ensemble des
informations élémentaires, celles susceptibles d'intéresser le conducteur en fonction
d'un critère prédéterminé introduit par celui-ci ; et des moyens pour présenter au
conducteur les informations élémentaires ainsi discriminées.
[0018] Très avantageusement, les moyens de collecte d'informations comportent des balises
émettrices et/ou réceptrices coopérant avec des répondeurs installés à bord d'un sous-ensemble
de véhicules-témoins constituant un échantillon de l'ensemble des véhicules participant
au trafic, ces véhicules-témoins étant pourvus de moyens pour retourner aux balises,
par les répondeurs, des informations sur leur progression dans ladite zone.
[0019] Ces moyens de collecte d'informations peuvent par exemple être constitués par le
système
Aliscout précité, à savoir un système dans lequel les moyens pour retourner aux balises les
informations sur la progression des véhicules-témoins dans ladite zone comprennent
des capteurs de distance parcourue et/ou d'orientation dont les informations sont
retournées par les répondeurs aux balises lorsque celles-ci émettent un signal d'interrogation.
[0020] Mais, dans ce dernier cas, on n'équipera qu'un nombre limité de véhicules (que l'on
appellera dans la suite de la description «véhicules flottants») qui serviront de
véhicules témoins et qui seront choisis parmi les véhicules circulant de façon intensive
(taxis, autobus, coursiers, véhicules des services publics, etc.).
[0021] Si l'on utilise un tel système de collecte des informations, on pourra alors:
- soit utiliser le système complet décrit plus haut, ce qui permettra d'assurer le
guidage des véhicules flottants, qui sont par nature des véhicules auquel ce guidage
est le plus utile,
- soit n'utiliser qu'un système simplifié, avec une liaison unidirectionnelle de
la balise vers le centre serveur et sans système de décodage et d'affichage des informations
de guidage à bord des véhicules. Un tel système simplifié n'assurerait que la seule
fonction d'analyse du trafic par suivi des véhicules flottants, nécessaire mais suffisante
à la mise en oeuvre du sys tème de l'invention.
[0022] Avantageusement, la séquence défilante d'informations est diffusée par voie hertzienne
par un procédé de diffusion de données numériques à sous-porteuse ajoutée à un signal
d'émission de radiodiffusion, les récepteurs à bord des véhicules étant des récepteurs
de radiodiffusion équipés d'un décodeur assurant la séparation des informations de
signal numérique d'avec le signal de programme audio.
[0023] On peut notamment utiliser à cet effet le système RDS (
Radio Data System) pour la diffusion de données numériques par radio en modulation de fréquence, et
dont les spécifications ont été définies par l'Union Européenne des Radiocommunications,
ces spécifications étant notamment détaillées dans le document référencé
Tech. 3244 publié en mars 1984 par cet organisme.
[0024] En effet, les spécifications du système RDS prévoient la possibilité, outre la diffusion
d'un certain nombre d'informations standard (type et nom de l'émetteur, autres fréquences
d'émission du même programme, heure et date, information de radiotexte) de disposer
de «voies de données à utilisation externe» permettant de transmettre des messages
de longueur et de format quelconque et pouvant véhiculer des caractères alphanumériques
ou toute autre donnée numérique.
[0025] La réception par RDS de messages d'information routière est par exemple décrite dans
les EP-A-0 290 679, EP-A-0 263 332 ou EP-A-0 300 205.
[0026] L'intérêt du système RDS est de pouvoir être utilisé par de simples autoradios équipés
d'un décodeur approprié, et dont divers modèles sont actuellement disponibles ou en
cours de développement. Pour utiliser les informations de guidage de l'invention,
il suffira alors de relier à la sortie de données numériques de l'autoradio un boîtier
comportant les circuits et moyens de commande appropriés.
[0027] Par rapport à un système de guidage tel que le système
Aliscout précité, on fait ainsi l'économie à la fois du système spécifique de diffusion des
données (qui est, dans le cas de l'invention, un émetteur radio FM déjà existant,
dont il suffit seulement de coder de façon appropriée le signal à l'émission) et du
récepteur spécifique à bord du véhicule, qui pourra être un simple autoradio pourvu
d'un décodeur RDS.
[0028] En variante, au lieu d'utiliser la fréquence porteuse d'une ou plusieurs stations
radio, on pourrait éventuellement utiliser d'autres fréquences radio.
[0029] Selon d'autres caractéristiques avantageuses:
- les moyens de collecte d'informations comportent des moyens pour transmettre des
indications relatives à l'état d'occupation d'aires de stationnement attachées à des
lieux caractéristiques;
- le critère prédéterminé en fonction duquel agissent les moyens discriminateurs comprend
un itinéraire formé d'une séquence de tronçons déterminée à partir de données de sélection
préalablement introduites par l'utilisateur, les moyens discriminateurs ne sélectionnant
alors que les informations numériques élémentaires correspondant aux tronçons et/ou
lieux caractéristiques de cet itinéraire et, éventuellement, à des tronçons et/ou
lieux caractéristiques voisins de cet itinéraire.
[0030] On va maintenant donner un exemple détaillé de mise en oeuvre de l'invention, en
référence aux figures annexées.
La figure 1 est un schéma synoptique du système de l'invention, montrant les différentes
fonctions mises en oeuvre.
La figure 2 est une représentation d'un itinéraire choisi par le conducteur ainsi
que des lieux caractéristiques environnants de celui-ci.
[0031] Sur la figure 1, la référence 100 désigne le système de collecte des informations
qui peut être, comme on l'a indiqué plus haut, un couplage d'un système du type
Aliscout complet ou simplifié à des systèmes à base de boucles mises en place pour la régulation
de la circulation par synchronisation des feux tricolores.
[0032] Ce système comprend essentiellement un ensemble 110 d'éléments installés à bord
de véhicules flottants (tels que définis plus haut, c'est-à-dire des véhicules-témoins
en nombre limité choisis parmi les véhicules circulant de façon intensive), des balises
120 installées en un certain nombre d'endroits, et un centre serveur 130 centralisant
et traitant les informations recueillies par les balises.
[0033] Les éléments 110 embarqués à bord des véhicules flottants comprennent essentiellement
un calculateur de bord 111 recevant les signaux en provenance d'un compas électronique
112 donnant l'orientation absolue du véhicule par rapport au Nord magnétique et d'un
odomètre 113 comptant le nombre de tours de roue (donc la distance parcourue) depuis
la dernière balise. Un clavier 114 permet d'introduire un certain nombre d'informations
telles qu'un identifiant de véhicule, nécessaire pour pouvoir repérer et suivre un
véhicule d'une balise à l'autre.
[0034] Le calculateur 111 communique avec un répondeur infrarouge 115 recevant de la balise
120 un signal d'interrogation et renvoyant à celle-ci, à réception de ce signal d'interrogation,
les valeurs mesurées par les capteurs.
[0035] Chaque balise 120 comporte, par exemple monté sur un feu tricolore 121, un émetteur
récepteur infrarouge 122 échangeant des informations avec les véhicules du système,
ainsi qu'un calculateur 123 gérant ces échanges d'informations et assurant l'interfaçage
avec le centre serveur 130.
[0036] Le centre serveur 130 permet à la fois le calcul d'itinéraire (bloc 131), lorsque
l'on utilise les possibilités (non nécessaires pour la mise en oeuvre de l'invention)
de guidage spécifique des véhicules flottants par renvoi d'information via la balise,
et l'analyse du trafic d'après les informations recueillies, avec visualisation éventuelle
(bloc 132).
[0037] De façon caractéristique de l'invention, les informations produites par le bloc
132 sont utilisées pour élaborer des informations numériques élémentaires représentatives
de l'état du trafic en chaque lieu caractéristique de l'agglomération.
[0038] Par «lieux caractéristiques», on entendra différents lieux de l'agglomération qui:
- soit, définissent un tronçon orienté (vecteur défini par ses deux lieux caractéristiques
d'origine et d'extrémité) pour lequel l'état du trafic des véhicules est une information
déterminante pour la régulation de ce trafic, typiquement des artères de circulation
(avenues, boulevards, voies rapides) ou des sections d'artères,
- soit, éventuellement, correspondent à des aires de stationnement dont l'état d'occupation
(taux d'occupation) par des véhicules est une information déterminante pour la régulation
du trafic.
[0039] Le choix des lieux caractéristiques et des tronçons est effectué de manière à réaliser
un maillage complet de l'agglomération, tout en permettant de décrire la quasi-totalité
des itinéraires possibles de façon simple et univoque.
[0040] On estime ainsi, que pour une agglomération telle que Paris
intra muros, un millier de tronçons et aires de stationnement doit permettre de rendre compte
de l'état du trafic de façon suffisamment complète et détaillée.
[0041] Il est important de prévoir un paramètre d'indication du sens de circulation, soit
en utilisant par exemple un bit de codage spécifique, soit en désignant le tronçon
par ses deux extrémités, le sens étant alors déterminé par l'ordre dans lequel sont
énoncées ces deux extrémités (AB correspondant à l'un des sens, et BA à l'autre).
[0042] En effet, le trafic peut être fluide dans un sens et encombré dans l'autre, de sorte
que, si l'on ne distinguait pas le sens de circulation, on délivrerait au conducteur
une information qui ne serait pas représentative de la situation réelle.
[0043] A chaque tronçon orienté (ou à chaque lieu caractéristique, dans le cas d'une aire
de stationnement) sera associée une «variable d'état», qui sera une information représentative
de l'état de trafic de ce tronçon (ou du taux d'occupation par des véhicules, dans
le cas d'une aire de stationnement).
[0044] Pour déterminer cet «état du trafic», on définit un certain nombre de classes de
niveaux relatifs de ralentissement, exprimés en valeurs relatives d'un temps de parcours
sur le tronçon concerné. La variable d'état est alors l'information numérique identifiant
la classe à laquelle appartient le niveau de ralentissement effectif, c'est-à-dire
celui que l'on a calculé, à l'instant considéré, à partir des diverses informations
collectées en amont.
[0045] Au minimum, on pourrait ne coder la variable d'état que sur un seul bit (ce qui donnerait
deux états : fluide/encombré), mais on la code de préférence sur un nombre plus important
de bits, par exemple deux ou trois bits, ce qui permet de fournir une information
plus nuancée (quatre états possibles sur deux bits, huit états possibles sur trois
bits, etc.).
[0046] Ainsi, si le temps de parcours en cas de fluidité totale (temps minimal de parcours
compte tenu des limitations de vitesse, des séquences de feux de signalisation, etc.)
est de t
m minutes sur le tronçon orienté considéré, on pourra définir par exemple les cinq
classes de ralentissement suivantes :
- «fluide», pour un niveau relatif de ralentissement compris entre 0 % et 10 % (c'est-à-dire
pour un temps de parcours effectif compris entre t
m et 1,10.t
m) ;
- «dense», pour un niveau relatif de ralentissement compris entre 10 % et 50 % (c'est-à-dire
pour un temps de parcours réel compris entre 1,10.t
m et 2.t
m) ;
- «ralenti», pour un niveau relatif de ralentissement compris entre 50 % et 75 % (c'est-à-dire
pour un temps de parcours réel compris entre 2.t
m et 3.t
m) ;
- «bouché», pour un niveau relatif de ralentissement supérieur à 75 % (c'est-à-dire
pour un temps de parcours réel supérieur à 3.t
m); et
- «indéterminé», lorsqu'il n'est pas possible de déterminer le niveau de ralentissement,
ou lorsque la valeur déterminée pour celui-ci est entachée d'une telle incertitude
que cette valeur n'est plus significative.
[0047] Bien entendu, les valeurs numériques données ci-dessus ne le sont qu'à titre purement
illustratif ; on notera en outre qu'elles ne sont pas nécessairement les mêmes pour
tout le réseau mais que, bien au contraire, il peut être avantageux de donner aux
niveaux respectifs de ralentissement des valeurs dépendant du tronçon concerné, typiquement
en fonction de la topographie de ce tronçon et du type de voirie correspondant (voie
express ou à carrefours).
[0048] Par ailleurs, au plan pratique, et pour éviter une instabilité des indications, les
valeurs effectives des seuils ainsi déterminés pourront être abaissés de 10 % en
cas de congestion croissante, et augmentées d'autant lors d'une phase de retour à
une situation normale.
[0049] La variable d'état sera alors l'information numérique désignant la classe de ralentissement
à laquelle appartient le niveau de ralentissement effectif à l'instant considéré,
par exemple :
- '001' pour la classe «fluide» ;
- '010' pour la classe «dense» ;
- '011' pour la classe «ralenti»
- '100' pour la classe «bouché» ; et
- '101' pour la classe «indéterminé».
[0050] On notera que, dans tous les cas, la variable d'état est déterminée de manière exclusivement
relative, c'est-à-dire que, bien qu'étant une variable quantitative, elle n'est jamais
délivrée à l'automobiliste sous forme d'un temps de parcours, mais sous forme d'une
valeur relative de fluidité du trafic («fluide», «dense», «ralenti», «bouché»), la
seule qui soit aisément et directement perceptible par le conducteur.
[0051] On notera également que, très avantageusement, on donne toujours une valeur non
ambiguë à la variable d'état, même si l'information à laquelle elle correspond n'a
pu être déterminée. Ceci permet, à bord du véhicule, de déterminer et de signaler
immédiatement au conducteur l'existence d'une anomalie de réception si l'on obtient
par exemple en sortie une valeur telle que '000'.
[0052] Si la variable d'état doit représenter l'état d'occupation d'une aire de stationnement
dont la capacité est de C véhicules, on pourra alors, par exemple, choisir parmi les
cinq valeurs numériques suivantes :
- '001' pour une occupation effective comprise entre 0 et 0,2.C ;
- '010' pour une occupation effective comprise entre 0,2.C et 0,7.C ;
- '011' pour une occupation effective comprise entre 0,7.C et 0,9.C ;
- '100' pour une occupation effective comprise entre 0,9.C et C ; et
- '101' lorsque l'occupation effective n'est pas connue.
[0053] Comme pour les classes de ralentissement, au plan pratique, et pour éviter une instabilité
des indications, les valeurs effectives des seuils ainsi déterminés pourront être
abaissés de 10 % en cas de congestion croissante, et augmentées d'autant lors d'une
phase de retour à une situation normale.
[0054] Les variables d'état que l'on vient de définir peuvent être obtenues à partir de
différentes sources :
- analyse de la circulation de véhicules flottants par l'ensemble 100 décrit plus
haut et illustré à la figure 1, l'emplacement des balises 120 pouvant éventuellement
correspondre à celui d'un certain nombre de lieux caractéristiques,
- capteurs magnétiques utilisés pour la régulation des feux de circulation,
- comptage des entrées/sorties dans les parkings,
- caméras, informations transmises par les voitures de police, etc.
[0055] Il est souhaitable, pour simplifier l'élaboration des informations dans le bloc 210,
de recueillir ces informations à partir d'un système qui soit le plus automatisé et
le plus homogène possible.
[0056] C'est pour cette raison que l'on choisit de préférence de recueillir la majeure partie
de ces informations à partir de balises interrogeant des véhicules flottants. Néanmoins,
le système de l'invention n'exclut pas, en variante ou en complément, l'utilisation
d'autres modes de collecte des données.
[0057] Le bloc 210 élabore ainsi une série d'informations numériques élémentaires constituées
chacune d'un identifiant de tronçon orienté et d'une variable d'état, tels que définis
plus haut.
[0058] De préférence, on permettra de forcer manuellement la valeur de certaines variables
d'état, par exemple au moyen d'une console de saisie 230, afin d'influer délibérément
sur le cours de la circulation, indépendamment de l'état du trafic. Un cas typique
est celui où l'on souhaite dégager un carrefour en détournant les véhicules qui envisageaient
d'y passer.
[0059] On prévoit alors des valeurs supplémentaires pour la variable d'état, par exemple
:
- '110' pour «à éviter» ; ou
- '111' pour «interdit».
[0060] On notera que, dans ces derniers cas, la variable d'état ne représente plus un valeur
calculée qui est l'image d'une situation effective (degré de ralentissement), mais
une information forcée depuis un poste de commandement.
[0061] Ce bloc 210 peut également pondérer les informations qu'il élabore en fonction d'un
certain nombre de paramètres, de façon à adapter les messages diffusés aux circonstances
ou à anticiper une évolution probable.
[0062] Les facteurs de pondération peuvent, entre autres, être :
- le degré d'évolution de la variable d'état entre sa valeur instantanée et sa valeur
précédente,
- la valeur de la variable d'état la veille à la même heure (compte tenu des jours
fériés, chômés, etc.)
- la valeur de la variable d'état le même jour l'année précédente,
- les valeurs des variables d'état de certains tronçons et/ou lieux caractéristiques
voisins (afin d'anticiper les réactions en chaîne, par exemple en cas d'accident en
un point d'une artère).
[0063] Les informations numériques élémentaires élaborées par le bloc 210 sont ensuite (bloc
220) regroupées pour élaborer un « segment d'informations» constitué de l'ensemble
des informations numériques élémentaires, mises bout à bout, de tous les tronçons
de l'agglo mération (ainsi que des lieux caractéristiques de celle-ci correspondant
aux aires de stationnement dont on souhaite diffuser l'état d'occupation).
[0064] Le segment ainsi élaboré va constituer une séquence défilante d'informations, continue
et cyclique, qui va faire l'objet d'un codage, avantageusement le codage RDS mentionné
plus haut.
[0065] Le type de modulation employé en RDS est une modulation d'amplitude à deux bandes
latérales avec suppression de porteuse et des signaux biphases à codage différentiel.
Un tel codage autorise, pour un débit total transmis de 1187,5 bits par seconde, un
débit utile d'informations de 730 bits par seconde pour l'ensemble des informations
transmises, environ 80 bits par seconde étant réservés à la voie de données à utilisation
externe, qui est la voie employée par la présente invention pour transmettre les signaux
de guidage.
[0066] Au fur et à mesure de son défilement, le segment sera remis à jour, la périodicité
du défilement correspondant alors à la périodicité de la mise à jour.
[0067] Dans l'exemple cité plus haut de 1000 tronçons et aires de stationnement, si l'on
choisit une variable d'état à 10 positions, on pourra coder les informations numériques
élémentaires sur 16 bits qui, une fois regroupées, formeront un segment de 16 000
bits. Si l'on considère que le codage RDS autorise un débit utile d'informations
de 80 bits par seconde, on pourra avoir une périodicité de défilement du système
(et donc de mise à jour des informations de 200 secondes, soit 3′ 20˝, valeur tout
à fait compatible avec un guidage efficace en agglomération, même en présence de conditions
de circulation évoluant très rapidement.
[0068] Bien entendu, ces valeurs ne sont données qu'à titre d'exemple. Compte tenu des cas
particuliers, et avec comme contrainte le débit maximal permis par le système de diffusion
des données, un compromis devra être recherché entre :
- le nombre de tronçons et aires de stationnement,
- le nombre de positions de la variable d'état, et
- la périodicité de défilement du segment.
[0069] Le segment d'informations numériques élémentaires ainsi codé est diffusé au véhicule
par une chaîne de radiodiffusion comportant des moyens émetteurs 310 à 350 et un récepteur
360 dans chaque véhicule.
[0070] A l'émission, le signal audio en provenance d'une régie d'enregistrement (bloc 310)
est transformé (bloc 320) en signal de modulation de manière classique, par exemple
avec codage stéréo à fréquence pilote. Le signal audio est ensuite multiplexé (bloc
340) avec le signal en provenance du codeur RDS (bloc 350), par exemple sur une sous-porteuse
à 57 kHz (harmonique 3 de la sous-porteuse du signal pilote stéréo à 19 kHz).
[0071] Le signal ainsi multiplexé est dirigé vers un émetteur de radiodiffusion à modulation
de fréquence 330 de type classique.
[0072] Par ailleurs, les différents véhicules sont équipées de récepteurs 360, qui sont
des récepteurs autoradio équipés de décodeurs RDS classiques.
[0073] La sortie numérique de la voie de données à utilisation externe du récepteur RDS
360 est reliée à un boîtier 240, spécifique de l'invention, qui va donc recevoir de
cette sortie, en continu, la séquence défilante d'informations diffusée par le système.
[0074] Les informations numériques élémentaires seront décodées et présentées au conducteur
en clair visuellement sur un écran et/ou par des moyens à synthèse vocale 260.
[0075] On ne présente cependant pas au conducteur la totalité des informations diffusées.
[0076] En effet, compte tenu du nombre important de tronçons et aires de stationnement (un
millier, dans l'exemple considéré) et de la périodicité relativement élevée (3,2 minutes)
du défilement, l'automobiliste entendrait une suite ininterrompue de messages, et
aurait beaucoup de mal à entendre et ne retenir que les messages qui l'intéresse,
et ceci au prix d'une attention préjudiciable à sa sécurité.
[0077] On prévoit donc, dans le boîtier 240, des moyens discriminateurs pour ne sélectionner,
parmi l'ensemble des informations numériques élémentaires, que celles susceptibles
d'intéresser le conducteur, en fonction d'un ou plusieurs critère(s) prédéterminé(s)
introduit(s) par celui-ci au moyen d'un clavier 250.
[0078] On sélectionne ainsi les messages pertinents et on ne restitue que ces messages pertinents.
[0079] Le critère prédéterminé peut notamment comprendre un itinéraire, composé directement
sur le clavier 250 par le conducteur (ou sélectionné indirectement, comme on l'explicitera
plus bas, à partir d'informations introduites par celui-ci) à partir d'une sur laquelle
seront clairement reportés les différents lieux caractéristiques de l'agglomération
et leur code d'identification (le code à taper au clavier).
[0080] Le conducteur peut ainsi composer par exemple (figure 2) l'itinéraire ABCDE.
[0081] Dans ce cas, pour chaque information numérique élémentaire reçue, le boîtier 240
testera l'identifiant de tronçon de cette information et ne restituera au conducteur
la variable d'état correspondante que si cet identifiant de tronçon correspond à l'itinéraire
préalablement choisi (c'est à dire, dans l'exemple illustré, les seules variables
d'état des tronçons successifs AB, BC, CD et DE) ; le conducteur ne recevra donc que
les messages pertinents - dans l'exemple illustré, quatre messages sur un total de
mille messages reçus.
[0082] Il est possible de prévoir un certain nombre de variantes ou de perfectionnements
:
- la mise en mémoire de plusieurs itinéraires préconstitués, qui seront rappelés par
une simple pression de touche ;
- le codage, pour un même couple origine/destination, de plusieurs itinéraires alternatifs
que le conducteur pourra tester l'un après l'autre ;
- l'incorporation à un itinéraire donné de variantes qui seront restituées en même
temps que l'itinéraire lui-même ;
- l'interrogation isolée d'un tronçon donné ou d'une aire de stationnement donnée.
[0083] Par ailleurs, on peut prévoir une diffusion non seulement des informations relatives
aux tronçons de l'itinéraire choisi (ABCDE, dans l'exemple illustré), mais également
de tronçons voisins (jalonnés par des points noirs sur la figure 2, les points blancs
correspondant au lieux caractéristiques jalonnant des tronçons pour lesquels on ne
restitue pas l'information à l'utilisateur).
[0084] On définit ainsi un «couloir» plus ou moins large autour de l'itinéraire, la largeur
de ce couloir dépendant du nombre de points intermédiaires entre l'origine et la destination
que l'utilisateur a fourni à l'appareil.
[0085] En diffusant ainsi au conducteur l'information relative à l'itinéraire choisi et
à son environnement immédiat, on peut prendre en compte les déviations éventuelles,
en cours de route, par rapport au trajet envisagé.