[0001] La présente invention concerne les canons à électrons qui peuvent être utilisés pour
fournir un faisceau à électrons modulé dans des tubes électroniques oscillateurs ou
amplificateurs, ou dans les injecteurs des accélérateurs de particules ou similaire.
[0002] On connaît dans l'art antérieur par des articles et par le brevet américain 4 313
072, des tubes électroniques appelés "lasertrons", qui utilisent un canon à électrons
à faisceau électronique modulé par impulsions d'un laser éclairant la photocathode.
La présente invention apporte des améliorations à cette technique en s'affranchissant
du laser.
[0003] Dans les lasertrons de l'art antérieur, une photocathode est éclairée par un faisceau
laser dont la longueur d'onde est choisie en fonction du travail de sortie du matériau
dont est réalisée la photocathode. Ainsi un faisceau laser pulsé à la fréquence F
arrache à la photocathode, à cette même fréquence F, des paquets d'électrons. Ces
paquets d'électrons sont ensuite accélérés dans un champ électrique électrostatique
et ainsi gagnent en énergie cinétique. Ils traversent ensuite une cavité résonnant
à la fréquence F et leur énergie cinétique se transforme en énergie électromagnétique
à la fréquence F. On prélève l'énergie de la cavité en la couplant à un circuit d'utilisation
externe.
[0004] Sur les figures 1 et 2, on a représenté, de façon schématique et vus en coupe longitudinale,
deux modes de réalisation de lasertrons selon l'art antérieur.
[0005] Sur ces figures, on désigne par la référence 1, la photocathode, par la référence
2, le faisceau laser et par la référence 3, le faisceau d'électrons.
[0006] Dans le mode de réalisation de la figure 1, la photocathode 1 est éclairée obliquement
par le faisceau laser 2 et le faisceau d'électrons 3 se propage selon l'axe longitudinal
XX′ du tube.
[0007] Dans le mode de réalisation de la figure 2, le faisceau laser 2 et le faisceau d'électrons
3 se propagent selon l'axe longitudinal XX′ du tube, mais en sens inverse.
[0008] Le faisceau laser 2 est donc normal à la surface émissive de la photocathode.
[0009] Le faisceau d'électrons 3 est accéléré par le champ électrique électrostatique créé
par une anode 4, puis pénètre dans une cavité 5 résonnant à la fréquence F. Un collecteur
6 reçoit ensuite le faisceau d'électrons. On prélève l'énergie électromagnétique à
la fréquence F sur la cavité 5 en la couplant à un circuit d'utilisation externe,
par un guide d'onde 7, associé à une fenêtre 8, comme sur la figure 1 ou par une boucle
9, comme sur la figure 2.
[0010] L'intérêt d'un canon à électrons ainsi modulé est qu'il permet de faire des tubes
très compacts.
[0011] Dans les lasertrons, on arrache à la photocathode des paquets d'électrons à la fréquence
F des électrons sont donc naturellement groupés dès le départ, alors que dans des
tubes tels que les klystrons, il faut utiliser plusieurs cavités pour former les électrons
d'un faisceau initialement continu en paquets. Les paquets d'électrons peuvent aussi
être injectés dans un accélérateur de particules qui fonctionne à la fréquence F.
[0012] Le problème qui se pose avec les canons à électrons pulsés de cette manière est qu'ils
sont limités en fréquence, et en puissance.
[0013] Ainsi par exemple, pour produire de grandes puissances, il faut extraire un courant
important, ce qui nécessite une cathode de grande surface et entraîne le passage d'un
faisceau important dans la cavité du lasertron. Il faut alors que les dimensions de
la cavité soient suffisantes pour permettre le passage de ce faisceau, ce qui limite
la fréquence de fonctionnement. De plus, l'utilisation d'une cavité de grandes dimensions
produit un mauvais couplage entre le faisceau et la cavité, ce qui entraîne un mauvais
rendement.
[0014] D'autre part, la fréquence maximum de modulation d'un canon à électrons, modulé par
les impulsions d'illumination laser, est limitée par la technologie des lasers pulsés.
[0015] Les modes de réalisation de canons à électrons qui sont représentés sur les figures
1 et 2 présentent les inconvénients suivants, relatifs à l'utilisation d'éclairage
par faisceau laser :
- le rendement photoélectrique de la cathode n'est pas optimal aux longueurs d'onde
couramment fournies par des lasers.
- la fréquence F de modulation est limitée par l'état de l'art de la modulation des
impulsions lasers.
- pour pallier les inconvénients ci-dessus, dans l'art antérieur, des équipements
annexes sont ajoutés au système pour fournir une longueur d'onde mieux adaptée, et
pour contrôler au mieux la modulation de laser. - l'encombrement, le poids, la complexité
et le coût du système d'éclairage par faisceau laser pulsé sont contraignants pour
des applications pratiques.
[0016] En théorie, le lasertron pourrait développer de très hautes puissances d'énergie
HF avec un excellent rendement (quelques centaines de megawatts de puissance crête
avec un rendement de l'ordre de 70 %, soit deux fois ou une fois et demi celui obtenu
avec un klystron pulsé). Néanmoins, à l'état actuel de l'art, il subsiste des problèmes
techniques dans les réalisations qui existent.
[0017] La technologie du canon excité par laser repose essentiellement sur la cathode et
le laser. Les progrès des photocathodes (AsGa... cathodes à émission de champ) sont
encourageants, bien qu'encore insuffisants. Plusieurs dizaines d'Ampères sont obtenus
facilement en laboratoire ; mais l'objectif est de l'ordre du kA pendant 50 à 100
picosecondes. Quant au laser, extérieur au tube lui-même, il faut résoudre plusieurs
difficultés de base avant de se prononcer. L'invention qui est l'objet du présent
brevet propose de remplacer le laser par une autre source beaucoup plus simple.
[0018] Les lasers, qui sont des lasers YAG par exemple, ont des rendements faibles et leur
mise en oeuvre est critique. L'excitation de la photocathode nécessite des longueurs
d'onde très courtes, dans l'ultraviolet (UV) par exemple pour avoir un bon rendement
de conversion de photons en électrons. Comme généralement la longueur d'onde des lasers
est plus grande qu'il ne le faudrait, on adjoint au système un multiplicateur de fréquence
de lumière. Ce multiplicateur fonctionne correctement mais il complique encore l'ensemble
du système, qui devient encore plus critique. En outre le rendement diminue encore.
[0019] Mais, fait encore plus gênant, la modulation des lasers au rythme de l'hyperfréquence
est extrêmement difficile. Le problème rencontré à ce jour est l'impossibilité dans
laquelle se trouvent les fabricants de laser de fournir les signaux nécessaires au
fonctionnement correct du lasertron et représentés en figure 3. Dans chaque macroimpulsion
de largeur ε la fréquence de la microimpulsion correspond à celle du laser, ou du
multiplicateur de fréquence ; la fréquence 1/T de ces microimpulsions est l'hyperfréquence,
quelques GHz, que le tube "lasertron" va devoir amplifier. Les meilleurs prototypes
sont limités à quelques dizaines de microimpulsions à 250 MHz environ et d'intensité
variable (figure 4).
[0020] L'invention a précisément pour but de remédier aux inconvénients et surpasser les
limites en performances imposées par l'utilisation d'un laser pulsé pour stimuler
la photocathode d'un canon à électrons. Ces buts sont atteints, comme on le verra
plus loin en détail, en remplaçant le laser par une autre source de lumière et un
dispositif de modulation de cette lumière interposé entre cette source lumineuse et
la photocathode.
[0021] Ainsi la source lumineuse, selon l'invention, qui pourrait être une lampe à gaz,
par exemple, peut être choisie en fonction de la longueur d'onde émise de telle façon
à optimiser le rendement photoélectrique de la cathode sans recourir à un dispositif
multiplicateur de fréquence de lumière, nécessaire selon l'art antérieur.
[0022] En outre, la fréquence F de modulation du canon à électrons selon l'invention n'est
pas limitée par les caractéristiques de la source lumineuse comme dans l'art antérieur.
Au contraire, la fréquence maximum de modulation dépend du temps nécessaire pour effectuer
une commutation du dispositif de modulation interposé entre la source lumineuse et
la photocathode selon l'invention, ce qui permet de moduler à des fréquences beaucoup
plus élevées qu'auparavant (un ordre de grandeur de plus en fréquence est facilement
obtenue en laboratoire).
[0023] Par ailleurs, l'encombrement, le poids, la complexité, et le coût du système de canon
à électrons selon l'invention sont considérablement réduits par la suppression du
laser, du multiplicateur de fréquence, et de l'électronique de contrôle afférente,
en faveur d'une source lumineuse plus courante et moins critique, modulée par un dispositif
très simple de mise en oeuvre.
[0024] Pour atteindre ces buts, la présente invention propose un canon à électrons destiné
à émettre un faisceau modulé en hyperfréquence à une fréquence F, comportant comme
source d'électrons une photocathode et une source d'éclairage de la photocathode caractérisé
en ce qu'un modulateur optique est interposé entre la source d'éclairage et la photocathode,
ce modulateur optique étant commandé à la fréquence F pour moduler l'éclairage arrivant
de la source à la cathode à cette haute fréquence F.
[0025] Ainsi, au lieu d'utiliser un laser pulsé avec les inconvénients évoqués ci-dessus,
on utilise une source lumineuse beaucoup plus simple, qui n'a pas besoin d'être une
source de lumière cohérente, monochromatique, parallèle, ni pulsée, car modulée par
la suite par un modulateur optique établissant la fréquence désirée par les impulsions
lumineuses ; en faisant varier le taux de modulation optique, l'amplitude de la variation
de l'éclairage de la photocathode est contrôlable - contrairement à l'éclairage par
laser - donnant la possibilité d'utiliser le canon à électrons ainsi modulé dans un
tube amplificateur dont les signaux peuvent être codés indifféremment en modulation
d'amplitude (AM) ou en modulation de fréquence (FM).
[0026] Pour obtenir les courants de cathode de 10A ou plus, mentionnés précédemment, les
puissances d'excitation lumineuses sont relativement modestes. Le rendement photoélectrique
théorique d'une cathode AsGaCs est de l'ordre de 60 mA/Watt lumineux, dans une bande
spectrale appropriée (UV, par exemple), ce qui correspond à des résultats déjà obtenus
en laboratoire (4A pour 187 W).
[0027] Or, il existe des sources lumineuses, autres que les lasers, résistantes, d'encombrement
réduit et donnant un spectre étroit nécessaire pour un bon rendement photoélectrique
: il s'agit notamment des lampes à gaz classiques émettant dans le spectre visible,
dans l'infrarouge ou même dans l'UV, dont certaines montent à plusieurs centaines
de Watts.
[0028] Cette lampe est suivie d'un modulateur optique, par exemple électrooptique.
[0029] Le modulateur peut être composé de plusieurs éléments de modulation optique, par
exemple des cristaux à polarisation variable commandés par un champ électromagnétique
associés à des polarisateurs et à des filtres, sensibles à un signal HF et à temps
de réponse extrêmement bref.
[0030] Selon une caractéristique particulièrement importante de l'invention, le modulateur
optique permet la modulation de faisceaux lumineux à partir d'un signal HF. Ce signal
HF sous la forme de champ électromagnétique environnant le modulateur commande ce
dernier directement.
[0031] Ces modulateurs sont par exemple les cellules de Pockels dont l'élément principal
est un cristal à polarisation variable, sensible au champ électrique et dont le temps
de réponse est extrêmement court. Avec de telles cellules associées à une plaque dite
polariseur et une deuxième jouant le rôle de filtre, on sait couramment faire une
modulation 100 % (noir opaque à la totale transparence) à quelques centaines de MHz.
Et de nouveaux procédés vérifiés expérimentalement permettent d'obtenir de très bonnes
modulations jusque 5 à 10 GHz. En effet, la modulation de la cellule de Pockels peut
s'obtenir en plaçant le cristal à polarisation variable dans un résonateur ou un circuit
électromagnétique hyperfréquence, en un endroit où le champ électrique est important.
Si la bande passante de ce circuit modulateur est grande, rien n'empêche le tube à
vide de présenter cette même bande passante. L'encombrement du système est faible,
5cm au cube à 5 GHz, par exemple.
[0032] Selon une autre caractéristique le modulateur optique est par exemple une cellule
de Kerr contenant un liquide isolant qui présente une birefringence variable en présence
d'un champ électrique variable.
[0033] L'utilisation d'une cellule de Cotton-Mouton risque de poser des problèmes de temps
de réponse.
[0034] De cette manière, la modulation du canon à électrons selon l'invention est commandée
très simplement et permet d'utiliser le canon dans un tube oscillateur en effectuant
la commande de la modulation avec une partie du signal prélevé à la sortie HF du tube,
ou dans un tube amplificateur en effectuant la commande de la modulation avec le signal
HF à amplifier.
[0035] Le canon à électrons selon l'invention est utilisable pour des tubes hyperfréquences
oscillateurs ou amplificateurs, ainsi comme injecteur pour des accélérateurs de particules.
Les tubes hyperfréquences peuvent être de type klystrode, klystron, tube à ondes progressives
ou lasertron, par exemple.
[0036] Le tube à vice "lasertron" proprement dit reste toujours le même, dans toutes ses
versions, notamment celles décrites dans les brevets US 4 313 072 et français 86 07826
(faisceaux multiples).
[0037] Seulement, l'utilisation de la présente invention permet de s'affranchir du laser
et les inconvénients correspondants. Le canon à électrons excité selon l'invention
par une lampe non cohérente, modulée par un système électrooptique tel une cellule
de Pockels à haute fréquence (Ghz) peut être utilisé pour fournir un faisceau électronique
modulé pour des tubes électroniques, les accélérateurs de particules ou toute application
qui requiert un faisceau électronique de courant important, pulsé à haute fréquence.
[0038] En outre, la fréquence et l'amplitude de la modulation sont simultanément contrôlables,
ainsi que la forme de l'impulsion des microimpulsions. En conséquence, le lasertron
utilisant le système proposé est un véritable amplificateur dont la linéarité peut
être excellente pour peu que les microimpulsions soient semblables à celles d'un tube
à grille fonctionnant en classe C.
[0039] Bien entendu, ce dispositif peut être utilisé non seulement à la place du lasertron
pour les fréquences hautes, mais aussi et encore plus facilement à la place de la
klystrode pour les fréquences basses. Et ainsi disparaîtraient certains éléments critiquables
de la klystrode : à savoir sa grille mécaniquement fragile et dont la durée de vie
dépend de l'évolution de son émission secondaire, et sa cavité d'entrée coaxiale très
volumineuse, à faible bande passante. Mais comme la klystrode, ce sera un amplificateur
linéaire en bande C et ce point reste inchangé.
[0040] En effet, comme dans le cas des tubes micropulsés, le tube électronique muni du dispositif
selon l'invention ne fonctionne pas en classe A : le faisceau non modulé ne peut exister,
la cathode restant froide. Ceci explique que les rendements peuvent être importants.
[0041] Enfin, cette invention peut être utilisée, soit pour un amplificateur, le signal
d'entrée étant le signal qui module les cristaux et qui est alors le signal à amplifier
; soit pour un oscillateur où le signal d'entrée est prélevé sur le signal hyperfréquence
de sortie. Cette possibilité est totalement absente du lasertron classique où -même
en supposant que le laser fonctionne correctement- il n'y a aucun signal hyperfréquence
dans le système d'entrée.
[0042] D'autres objets, caractéristiques et résultats de l'invention ressortiront de la
description suivante, donnée à titre d'exemple non limitatif et illustrée par les
figures annexées qui représente :
- les figures 1 et 2, des vues en coupe longitudinale de deux modes de réalisation
de lasertrons selon l'art antérieur ;
- les figures 3 et 4, des formes d'excitations lumineuses idéales (figure 3) et actuellement
réalisable (figure 4) avec laser pulsé ;
- la figure 5, une vue en coupe longitudinale d'un exemple d'un mode de réalisation
de lasertron utilisant le canon à électrons modulé par un système optique et la lumière
non cohérente selon l'invention.
[0043] Les figures 1 et 2 ont été décrites dans l'introduction à la description.
[0044] La figure 3 montre la forme idéale des impulsions lumineuses pour obtenir le meilleur
fonctionnement d'un canon à électrons pulsés à fort courant et à haute fréquence.
Une série d'impulsions de forme régulière et uniforme, de durée t à mi hauteur (mesuré
à la moitié de l'intensité maximum), espacées dans le temps par un délai régulier
T = 1/F, où F est la haute fréquence de modulation, est fournie pendant une période
ε.
[0045] Pour les applications pratiques, on demande ε supérieure ou égale à 10⁻⁶ sec, avec
une fréquence de répétition ou une cadence allant de 1 KHz jusqu'à continu.
[0046] T représente la période du signal HF recherché : T = 333 X 10⁻¹² sec pour F = 3 GHz,
par exemple.
[0047] Evidemment, il faut t inférieur à T/2 pour pouvoir distinguer les impulsions. Le
rendement du lasertron ou autre amplificateur ou oscillateur HF augmente lorsque t
diminue, donc on cherche à minimiser t.
[0048] Finalement, le nombre d'électrons libérés de la cathode lors de chaque impulsion
lumineuse varie comme l'intégrale de l'intensité de l'impulsion, donc le rendement
photoélectrique est maximum pour des impulsions de forme carrée ou presque.
[0049] La figure 4 montre la forme des impulsions obtenues à l'état de l'art, utilisant
le signal en sortie d'un laser pulsé, fonctionnant à 250 MHz maximum.
[0050] La comparaison de la figure 4 avec la figure 3 montre combien l'état de l'art est
encore loin des performances théoriques espérées pour le lasertron.
[0051] La figure 5 montre une vue de coupe longitudinale d'un système lasertron dans lequel
le laser a été remplacé par une lampe non cohérente modulée par un modulateur optique,
selon l'invention.
[0052] Sur cette figure, le canon à électrons modulé selon l'invention comprend une photocathode
1, une source de lumière non cohérente 11 qui émet des rayons lumineux 2 qui sont
modulés par un modulateur optique qui peut être composé de plusieurs éléments de modulation
optique, par exemple un élément actif de modulation de polarisation 15 placé entre
un polariseur 13 et un filtre 14, les rayons lumineux étant ensuite focalisés sur
la photocathode par des moyens optiques 19 qui peuvent être constitués par une lentille,
par exemple.
[0053] Dans un exemple de réalisation de lasertron HF utilisant un canon à électrons modulé
selon l'invention tel que montré sur la figure 5, l'élément actif de modulation optique
15 peut être une cellule de Pockels, par exemple. Pour obtenir la modulation de lumière
à haute fréquence HF de l'ordre de plusieurs GHz, une cellule de Pockels peut être
positionnée dans un guide d'onde 16 alimentée en énergie électromagnétique 17 à la
fréquence désirée ; c'est le champ électromagnétique environnant qui commande la modulation,
et non pas un signal électrique amené par des conducteurs sur des électrodes de la
cellule ; éventuellement une charge adaptée 18 dans le guide 16 peut aider à stabiliser
la pureté spectrale du signal HF.
[0054] La lumière 2 est focalisée par une lentille 19 à travers une fenêtre transparente
21 étanche au vide qui règne à l'intérieur du lasertron, sur la photocathode 16 qui
émet des paquets 3 d'électrons à la fréquence de stimulation lumineuse déterminée
par le modulateur optique 13 + 14 + 15.
[0055] Les paquets d'électrons sont accélérés dans la direction de l'axe du lasertron par
une haute tension appliquée entre la cathode et l'anode 4 et d'autres parties métalliques
environnantes 26,31 qui sont en général à la masse. L'isolation haute tension entre
ces pièces est assurée par une céramique 25 et des moyens classiques d'anti-corona
23.
[0056] Le faisceau d'électrons pulsé en paquets 3 est focalisé au départ de la cathode par
une électrode de focalisation 24 et à travers les cavités 5 et zones de glissements
26 par un système de bobines 30 qui génèrent un champ magnétique sensiblement axial
confiné entre les pièces polaires 31.
[0057] Après avoir traversé les cavités et glissements, les électrons ne sont plus sujets
aux champs de focalisation et se repoussent mutuellement, donc ils empruntent des
trajectoires divergentes 12 pour arriver sur le collecteur 6 qui dissipe leur énergie
cinétique dans un système de refroidissement qui n'est pas montré. Un petit champ
magnétique transversal est appliqué par des aimants ou électroaimants 20 pour dévier
les trajectoires des électrons pour éviter qu'ils ne tombent sur la fenêtre optique
21.
[0058] L'énergie HF générée dans les cavités 5 par le faisceau des paquets 3 d'électrons
passe à travers un iris 27 et peut être extraite vers une charge 10 (non montrée)
moyennant une fenêtre hyperfréquence 8 étanche au vide mais transparente à la radiation
HF.
[0059] Le lasertron utilisant une source de lumière non cohérente modulé par un dispositif
de modulation optique selon l'invention et tel que montré schématiquement sur la figure
5 présente de nombreux avantages.
[0060] La modulation optique présente la possibilité d'obtenir des fréquences beaucoup plus
élevées.
[0061] Le rendement photoélectrique est meilleur selon le choix du type d'éclairage. Aussi
le rendement de puissance lumineuse d'une lampe à gaz est meilleur que celui d'un
laser. Le rendement du système est le produit de ces deux effets.
[0062] La modulation optique s'effectuant à partir d'un signal HF, le système peut être
utilisé en amplificateur HF. En utilisant un élément actif de modulation de la polarisation,
telle une cellule de Pockels, par exemple, commandée par un champ électromagnétique
hyperfréquence environnant cet élément actif, le degré de polarisation et donc l'intensité
de lumière transmise est contrôlable par l'amplitude du champ électromagnétique hyperfréquence
de commande, tandis que la modulation est à la fréquence du même champ électromagnétique
hyperfréquence. En prélevant un signal de sortie et réinjectant à l'entrée, de la
commande de la modulation optique, on obtient un tube oscillateur HF dont la fréquence
dépend des dimensions des cavités résonantes du tube utilisant le canon selon l'invention.
[0063] L'invention concerne un canon à électrons hyperfréquence à faisceau électronique
modulé par un dispositif optique à lumière non cohérente. L'invention concerne également
des tubes électroniques utilisant un canon électrons modulé selon l'invention, notamment
des lasertrons, klystrodes, klystrons et tubes à ondes progressives.
1. Canon à électrons destiné à émettre un faisceau modulé en hyperfréquence à une
fréquence F, comportant comme source d'électrons une photocathode (1), et une source
d'éclairage (11) de la photocathode, caractérisé en ce que ladite source d'éclairage
(11) est une source de lumière non-cohérente, et en ce qu'un modulateur optique (15)
est interposé entre la source d'éclairage (11) et la photocathode, ce modulateur optique
étant commandé à la fréquence F pour moduler l'éclairage arrivant de la source (11)
à la cathode (1) à la fréquence F.
2. Canon à électrons destiné à émettre un faisceau modulé en hyperfréquence à une
fréquence F, comportant comme source d'électrons une photocathode (1), et une source
d'éclairage (11) de la photocathode, caractérisé en ce qu'un modulateur optique (15)
est interposé entre la source d'éclairage (11) et la photocathode, ce modulateur optique
étant commandé à la fréquence F par un champ électro-magnétique ambiant dans lequel
baigne le modulateur, pour moduler l'éclairage arrivant de la source (11) à la photocathode
(1) à la fréquence F.
3. Canon à électrons selon la revendication 1, caractérisé en ce que le modulateur
optique est commandé par un champ électromagnétique ambiant à haute fréquence dans
lequel baigne le modulateur.
4. Canon à électrons selon l'une des revendications 1 ou 2 caractérisé en ce que le
modulateur optique est une cellule de Pockels.
5. Canon à électrons selon l'une quelconque des revendications 1 ou 2, caractérisé
en ce que le modulateur optique est une cellule de Kerr.
6. Canon à électrons selon une des revendications 1 à 5 caractérisé en ce que la source
d'éclairage est une lampe à gaz.
7. Tube amplificateur hyperfréquence comportant un circuit d'extraction de l'énergie
cinétique des électrons transformant cette énergie en énergie électromagnétique hyperfréquence,
caractérisé en ce qu'il comporte un canon à électrons selon une des revendications
1 à 6.
8. Tube oscillateur hyperfréquence caractérisé en ce qu'il comporte un canon à électrons
selon les revendications 1 à 6 et en ce que le champ électromagnétique de sortie est
prélevé et utilisé pour commander le modulateur optique.
9. Injecteur pour accélérateur de particules caractérisé en ce qu'il comporte un canon
à électrons selon l'une des revendications 1 à 6.