[0001] La présente invention a pour objet un écran plat d'affichage polychrome électroluminescent
à effet mémoire utilisable dans le domaine de l'optoélectronique pour l'affichage
en couleur d'images complexes ou pour l'affichage en couleur de caractères alphanumériques.
[0002] On dit qu'un dispositif d'affichage est à effet mémoire si sa caractéristique électro-optique
(courbe luminance-tension) présente une hystérésis. Pour une même tension située à
l'intérieur de la boucle d'hystérésis, le dispositif peut ainsi avoir deux états stables
: éteint ou allumé.
[0003] Les avantages d'un affichage à effet mémoire sont appréciables : pour afficher une
image fixe, il suffit d'appliquer simultanément et continûment à tout l'écran une
tension dite d'entretien. Cette dernière peut être un signal sinusoïdal ou en forme
de créneaux par exemple, mais surtout, la forme et la fréquence de ce signal d'entretien
peuvent être choisies indépendamment de la complexité de l'écran, notamment du nombre
de lignes de points d'affichage. Il n'y a donc en principe pas de limite à la complexité
d'un écran d'affichage à effet mémoire. Ainsi, on trouve sur le marché des écrans
à plasma bistable et à excitation alternative de 1200x1200 points image (pixels).
[0004] Par ailleurs, la technologie de l'affichage par électroluminescence en couches minces
et à couplage capacitif (en abrégé ACTFEL) est maintenant parvenue à maturité dans
l'industrie. On peut doter ces dispositifs d'un effet mémoire dit inhérent mais au
prix d'une dégradation sensible des performances électro-optiques. Une méthode plus
attrayante consiste à connecter une structure photoconductrice (PC) en série avec
une structure électroluminescente (EL) et à coupler optiquement ces deux structures.
[0005] On peut ainsi produire un effet mémoire de type extrinsèque que l'on appelle effet
mémoire PC-EL dont le principe est le suivant. Quand le dispositif est dans l'état
éteint, le matériau photoconducteur est peu conducteur et retient une partie importante
de la tension V appliquée à l'ensemble. Si l'on augmente V jusqu'à une valeur Von
telle que la tension présente aux bornes de la structure électroluminescente excède
le seuil d'électroluminescence, le dispositif PC-EL bascule dans l'état allumé. Le
matériau photoconducteur est alors éclairé par la structure électroluminescente et
passe à l'état conducteur. La tension à ses bornes chute et il en résulte une augmentation
de la tension disponible pour la structure électroluminescente. Pour éteindre un dispositif
PC-EL, il suffit de diminuer la tension totale V jusqu'à une valeur Voff inférieure
à Von : on obtient ainsi une caractéristique luminance-tension comportant une hystérésis.
[0006] Une structure PC-EL monochrome a été décrite récemment dans le document FR-A-2 574
972 et dans l'article de l'inventeur intitulé "Monolithic Thin-Film Photoconductor-ACEL
Structure with Extrinsic Memory by Optical Coupling" et publié dans IEEE Transactions
on Electron Devices, vol. ED-33, n
o 8, d'août 1986, pages 1149-1153.
[0007] Cette structure est représentée schématiquement sur la figure 1. Elle comprend un
substrat de verre 10 sur lequel sont déposées une électrode 12, une première couche
diélectrique 14, une couche électroluminescente 16, une seconde couche diélectrique
18, une couche photoconductrice 20, une troisième couche diélectrique 21 et enfin
une électrode 22. Les électrodes 12 et 22 sont reliées à une source de tension alternative
24. Dans cette réalisation, les couches PC et EL sont des couches minces, dont l'épaisseur
est de l'ordre du micromètre.
[0008] Une telle structure est simple à réaliser car elle ne nécessite pas d'étapes de gravure
supplémentaires. Par ailleurs, le comportement courant-tension du photoconducteur
en couche mince dans l'obscurité est fortement non-linéaire et reproductible. Les
conséquences bénéfiques en sont que l'allumage électrique du dispositif est toujours
aisé, que l'hystérésis ne dépend que faiblement de la fréquence d'excitation et que
la reproductibilité de la marge d'hystérésis d'une fabrication à l'autre est garantie.
[0009] Malheureusement cette structure électroluminescente ne permet qu'un affichage monochrome
et il n'existe pas actuellement de dispositifs d'affichage polychrome utilisant l'effet
PC-EL.
[0010] En effet, les dispositifs électroluminescents à affichage polychrome connus sont
de deux types.
[0011] La première solution explorée intensivement pour l'obtention d'écrans polychromes
consiste à développer un phosphore électroluminescent à spectre d'émission couvrant
au moins les rouge, vert et bleu et appelé phosphore "blanc', et à le combiner à une
mosaïque de filtres colorés pour réaliser les pixels d'émission rouge, verte ou bleue,
d'une manière analogue aux écrans polychromes à cristaux liquides. Cette solution
est décrite en particulier dans l'article de C. Brunel et N. Duruy, Opto, n
o 43, mars-avril 1988, p. 30-35, "La couleur dans les écrans plats électroluminescents".
Cependant, la luminance obtenue pour de tels écrans polychromes est inférieure d'un
ordre de grandeur aux niveaux requis pour les applications, du fait des performances
insuffisantes des phosphores blancs.
[0012] Des exemples de phosphores blancs ainsi que leurs performances insuffisantes sont
donnés dans l'article SID 88 Digest, p. 293-296 de Shosaku Tanaka et al., "Bright
white-light electroluminescent devices with new phosphor thin films based on SrS".
[0013] La seconde solution consiste à utiliser un premier substrat comportant des couches
EL qui est rendu transparent ou semi-transparent par un choix approprié d'électrodes
arrières. A cette structure, on associe un second substrat dit "retourné" équipé de
couches El et d'électrodes arrières transparentes. La première structure est monochrome
ou bichrome, et la seconde structure est monochrome et est complémentaire de la première.
On obtient ainsi un dispositif d'affichage bichrome ou trichrome. Cette solution est
décrite dans l'article de Brunel et Duruy ci-dessus et dans l'article de Christopher
N. King et al., "Full-color 320x240 TFEL display panel", p. 14-17, Eurodisplay, Londres
15-17 septembre 1987.
[0014] Cette structure est relativement complexe. En outre, la luminance est faible pour
les applications envisagées et les tensions et courants électriques utilisés sont
relativement élevés.
[0015] Par ailleurs, l'utilisation d'un dispositif d'affichage monochrome du type PC-EL
sous un éclairement ambiant intense peut entraîner une dégradation sensible de l'hystérésis
PC-EL. En effet, l'éclairement par une source externe intense de la couche photoconductrice
peut provoquer une diminution de la tension aux bornes de cette dernière et donc un
abaissement de la tension d'allumage. En pratique, cela conduit à un allumage accidentel
de certains pixels normalement éteints.
[0016] L'invention a donc pour objet un écran plat d'affichage polychrome électroluminescent
à effet mémoire permettant notamment de remédier à ces inconvénients.
[0017] L'écran plat d'affichage polychrome selon l'invention comprend sur un substrat isolant
définissant l'une des faces de l'écran, une seule couche électroluminescente et au
moins une couche photoconductrice, ces couches étant empilées l'une sur l'autre, l'ensemble
de ces deux couches étant intercalé entre un premier système d'électrodes transparentes
et un second système d'électrodes, connectés à des moyens électriques pour exciter
certaines zones de la couche électroluminescente, et se caractérise en ce que la couche
électroluminescente est constituée d'un phosphore blanc et en ce qu'au moins deux
séries de filtres colorés sont interposées entre la couche électroluminescente et
l'observateur.
[0018] Par phosphore blanc, il faut comprendre un matériau électroluminescent émettant au
moins dans le bleu, le rouge et le vert.
[0019] L'écran polychrome de l'invention, grâce à l'association du phosphore blanc et d'une
ou plusieurs couches photoconductrices, présente une haute luminance. L'effet mémoire
PC-EL permet en effet d'augmenter la fréquence d'excitation du phosphore blanc, indépendamment
de la complexité de l'écran, par exemple de 60 Hz à 1 kHz. Avec les phosphores blancs
de l'état de l'art (voir article ci-dessus de Shosaku Tanaka), on peut alors atteindre
120 Cd/m² pour la luminance du blanc après filtrage (1 kHz), au lieu de 9 Cd/m² à
60 Hz pour une structure sans couche PC et comportant un phosphore blanc et des filtres
colorés (voir article de Brunel et Duruy). L'écran de l'invention est alors compatible
avec toutes les applications envisagées.
[0020] Par ailleurs, pour chaque pixel, seule une faible partie de l'énergie rayonnée par
la couche électroluminescente est utilisée pour l'affichage du fait du filtrage (<30%)
mais tout le spectre d'émission EL et toute l'énergie émise est exploitable pour l'effet
PC-EL. Aussi, est-il préférable de choisir une couche PC à spectre de sensibilité
large pour renforcer au maximum l'effet PC-EL.
[0021] Les filtres de l'invention ont non seulement le rôle connu de "colorer" l'émission
de chaque pixel mais aussi l'avantage de réduire sensiblement l'intensité lumineuse
de l'éclairage ambiant incident sur la couche PC et donc d'éviter l'allumage accidentel
de certains pixels normalement éteints ; l'hystérésis est alors pratiquement insensible
à tout éclairement ambiant.
[0022] Les matériaux photoconducteurs les plus utilisés pour les structures PC-EL sont
CdS
xSe
1-x, a-Si
1-xC
x:H avec x compris entre 0 et 1, CdS, CdSe et a-Si:H.
[0023] Ces matériaux présentent des spectres de sensibilité étroits. Aussi, l'association
ou l'empilement de deux (ou plus) matériaux photoconducteurs de composition différente
permet d'obtenir une structure photoconductrice à large spectre de sensibilité.
[0024] Bien que l'utilisation d'une structure photoconductrice à spectre de sensibilité
large soit préférée afin d'assurer un recouvrement maximal de ce spectre de sensibilité
avec le spectre d'émission du phosphore blanc, il est possible d'utiliser un unique
matériau photoconducteur à spectre de sensibilité étroit. Dans ce cas, le matériau
photoconducteur doit être choisi de façon à ce que son spectre de sensibilité soit
situé dans la gamme de longueurs d'onde où l'émission électroluminescente est la
plus intense, comparée à l'éclairage ambiant.
[0025] Les matériaux photoconducteurs à spectre ajustable tels que CdS
xSe
1-x et a-Si
1-xC
x:H sont tout à fait appropriés dans ce cas.
[0026] Pour de plus amples renseignements sur la fabrication et sur les propriétés du silicium
amorphe hydrogéné et carboné, on peut se référer au document FR-A-2 105 777 déposé
au nom de l'inventeur.
[0027] Ce matériau est déposé de préférence par la technique de dépôt chimique en phase
vapeur assisté par plasma (PECVD), basse puissance (de l'ordre de 0,1 W/cm²). Pour
de plus amples détails sur la méthode de dépôt du a-Si
1-xC
x:H, on peut se référer à l'article de M.P. Schmidt et al., Philosophical Magazine
B, 1985, vol. 51, n
o 6, p. 581-589, "Influence of carbon incorporation in amorphous hydrogenated silicon".
[0028] Pour de plus amples détails sur les spectres de sensibilité des matériaux CdS
xSe
1-x, on peut se référer au document de Robert et al., Journal of Applied Physics, vol.
48, n
o 7, Juillet 1977, p. 3162-3164, "II-VI solid-solution films by spray pyrolysis".
[0029] De préférence, on utilise du a-Si
1-xC
x:H avec 0≦x≦1 et par exemple 0≦x≦0,5. En effet, ce matériau photoconducteur présente
un certain nombre d'avantages. En particulier, il présente une chute de sensibilité
du côté des grandes longueurs d'onde (c'est-à-dire du côté des faibles énergies) correspondant
à une baisse d'absorption optique (bande interdite optique). (On rappelle que (nm)=1240/E(eV)).
[0030] Une caractéristique du spectre de photoconductivité de ce matériau est l'énergie
E₀₄ (en eV) pour laquelle le coefficient d'absorption vaut 10⁴cm⁻¹. Cette énergie
E₀₄ peut être ajustée en jouant sur la teneur x en carbone, c'est-à-dire, sur la teneur
C en méthane dans le mélange gazeux méthane-silane utilisé pour la fabrication de
ce matériau photoconducteur, autrement dit C= [CH₄]/[CH₄+SiH₄].
[0031] Du côté des courtes longueurs d'onde (énergies élevées), la sensibilité du matériau
photoconducteur chute aussi car le rayonnement est absorbé dans toutes les premières
couches de la couche photoconductrice et la photoconduction, recherchée dans la direction
normale au plan des couches (excitation électrique transversale), est empêchée car
le coeur du matériau photoconducteur n'est pas exposé au rayonnement d'excitation.
[0032] Le spectre de photosensibilité résultant du a-Si
1-xC
x:H, pour une couche d'épaisseur d'1 micromètre, est un pic large dont la largeur à
mi-hauteur est de 50 nanomètres environ et dont le maximum est à E₀₄. La largeur à
mi-hauteur correspond à la distance séparant les seuils de coupure bas et haut du
matériau PC.
[0033] Les phosphores blancs utilisables dans l'invention sont ceux donnés dans l'article
de Shosaku Tanaka cité précédemment et dans l'article de Yoshio Abe "Multi-color
electroluminescent devices utilizing SrS:Pr,Ce phosphor layers and color filters"
à paraître dans les "Proceedings of the 4th International Workshop on Electroluminescence,
Tottori 1988".
[0034] De préférence, on utilise les deux phosphores blancs suivant du fait de leurs performances
accrues :
SrS:Ce,K,Eu et SrS:Pr,Ce.
[0035] Les filtres colorés utilisables dans l'invention doivent avoir leur spectre de transmission
et leur spectre de coloration adaptés au spectre d'émission du phosphore blanc choisi
pour obtenir les composantes rouge, verte et bleue les plus pures possibles.
[0036] Les filtres colorés peuvent être des filtres interférentiels. Ces filtres permettent
d'obtenir des spectres passe bas, passe haut et passe bande avec des longueurs d'onde
de coupure quelconques. En outre, ils présentent une transition spectrale brutale
de l'état passant à l'état bloquant ainsi qu'une grande stabilité chimique et thermique.
En revanche, ces filtres sont souvent coûteux. Aussi, lorsque cela est possible, on
utilise plutôt des verres colorés ou des filtres organiques.
[0037] Les filtres organiques sont en particulier ceux utilisés pour les écrans polychromes
à cristaux liquides tels que les couches de polymère (ou gélatine) chargé avec des
colorants ou des pigments organiques ; les couches de polyimide avec colorants ; les
pigments ou colorants organiques évaporés sous vide : pérylène (rouge), phtalocyanine
de plomb (bleu), phtalocyanine de cuivre (vert), quinacridone (magenta), isoindolinone
(jaune) ; les pigments électrodéposés.
[0038] Conformément à l'invention, tous les systèmes d'électrodes connus pour l'affichage
peuvent être utilisés. En particulier, l'un des systèmes d'électrodes peut être constitué
d'électrodes point et l'autre système constitué d'une électrode commune. De façon
avantageuse, les systèmes d'électrodes sont constitués chacun de bandes conductrices
parallèles entre elles, les bandes conductrices du premier système étant croisées
par rapport aux bandes conductrices du second système.
[0039] En outre, le dispositif de l'invention peut fonctionner en réflexion ou en transmission.
Suivant le type de fonctionnement utilisé, un ou deux des systèmes d'électrodes peuvent
être transparents.
[0040] D'autres caractéristiques et avantages de l'invention ressortiront mieux de la description
qui va suivre, donnée à titre illustratif et non limitatif, en référence aux figures
2 à 5 annexées, la figure 1 ayant déjà été décrite.
La figure 2 représente schématiquement un mode de réalisation du dispositif d'affichage
conforme à l'invention.
La figure 3 donne l'allure des spectres de sensibilité et d'émission que doivent posséder
respectivement les couches photoconductrice et électroluminescente ainsi que le spectre
de transmission des filtres du dispositif de la figure 2.
Les figures 4 et 5 représentent des variantes de réalisation du dispositif conforme
à l'invention.
[0041] Sur la figure 2, le dispositif conforme à l'invention comporte un premier système
d'électrodes constitué de bandes conductrices 30, parallèles entre elles. Ces bandes
conductrices 30 sont en général réfléchissantes et réalisées en aluminium. Ces électrodes
30 sont disposées sur une couche photoconductrice 32 en a-Si
1-xC
x:H, avec 0≦x≦1, de 1 micromètre d'épaisseur recouvrant une structure électroluminescente
constituée d'une seule couche émettrice 34, comme représenté sur la figure 2, ou associée
à une ou plusieurs couches diélectriques, comme représenté sur la figure 1 ou dans
le document FR-A-2 574 972.
[0042] Le matériau électroluminescent est en particulier l'un de ceux cités précédemment
; son épaisseur est comprise entre 0,5 et 2 micromètres (typiquement 0,7 m). Les couches
diélectriques 14, 18, 21 éventuellement associés au matériau El peuvent être réalisées
en l'un des matériaux choisis parmi Si₃N₄, SiO₂, SiO
xN
y, Ta₂O₅ et avoir une épaisseur de 200 nm.
[0043] En vue d'une simplification des dessins et de la description correspondante, la suite
du texte ne portera que sur une couche électroluminescente 34 seule.
[0044] Sur la couche électroluminescente 34, on trouve le second système d'électrodes 36
constitué de bandes conductrices parallèles entre elles et constituées en un matériau
transparent ITO par exemple, les électrodes 36 étant disposées pependiculairement
aux électrodes 30.
[0045] Le second système d'électrodes 36 est supporté par un substrat isolant 38 généralement
en verre, pourvu sur sa face interne de trois séries 40, 41, 42 de filtres colorés
respectivement rouges, verts et bleus. L'observation de l'affichage se fait par la
face arrière du dispositif, c'est-à-dire du côté du substrat 38. De même, l'éclairage
ambiant frappe le dispositif du côté du substrat (lampe blanche 43 par exemple).
[0046] Les filtres 40, 41, 42 du dispositif de l'invention permettent un filtrage de l'intensité
lumineuse de l'éclairage ambiant (lampe 43 par exemple) tout en colorant l'émission
électroluminescente de la couche 34.
[0047] Ces filtres se présentent par exemple sous la forme de bandes parallèles entre elles
et à l'un des systèmes d'électrodes 30 ou 36, les filtres rouges 40, verts 41 et bleus
42 étant alternés.
[0048] Le dispositif conforme à l'invention fonctionne essentiellement comme les dispositifs
polychromes de l'art antérieur et en particulier en utilisant des circuits périphériques
de commande 45 du genre de ceux utilisés dans les écrans plats à cristaux liquides
; ces circuits délivrent des signaux alternatifs appropriés et sont connectés aux
électrodes 36 et 30 ; la fréquence d'oscillation des signaux de commande est de 1
kHz par exemple, l'amplitude 0-crête est de 150 à 300 volts (typiquement de 130 volts).
[0049] Sur la partie a de la figure 3, on a représenté le spectre 44 d'émission de la lumière
ambiante et le spectre d'émission 46 d'un phosphore blanc. Sur la partie b de la figure
3, on a représenté le spectre de transmission des filtres (F) colorés rouges R, verts
V et bleus B. Sur la partie c de la figure 3, on a représenté le spectre de sensibilité
d'un matériau photoconducteur (PC) à large bande et sur la partie d, le spectre de
sensibilité d'un matériau photoconducteur à spectre étroit.
[0050] Ces spectres donnent les variations de l'intensité lumineuse I en fonction de la
longueur d'onde, l'intensité lumineuse étant donnée en unité arbitraire et la longueur
d'onde en nanomètre.
[0051] Conformément à l'invention, les spectres de transmission rouges R, verts V et bleus
B des filtres colorés sont contenus dans le spectre d'émission du phosphore blanc.
[0052] Sur la figure 3b, on a symbolisé les fréquences de coupure haute λ
B du filtre bleu au-dessus de laquelle la lumière (ambiante + celle émise par le phosphore
blanc) est filtrée et au-dessous de laquelle la lumière est transmise ; la fréquence
de coupure basse λ
V1 du filtre vert au-dessous de laquelle la lumière est bloquée ; la fréquence de coupure
haute λ
V2 du filtre vert au-dessus de laquelle la lumière est bloquée et la fréquence de coupure
basse λ
R du filtre rouge au-dessous de laquelle la lumière est bloquée. Ces longueurs d'onde
de coupure correspondent à 50% de l'intensité lumineuse transmise.
[0053] L'utilisation de filtres colorés à spectres de transmission distincts avec une faible
zone de recouvrement, c'est-à-dire correspondant à λ
B<λ
V1<λ
V2<λ
R, permet de filtrer une partie de la lumière ambiante rendant ainsi l'hystérésis de
la courbe luminance-tension de la structure PC-El pratiquement insensible à l'éclairement
ambiant.
[0054] Le matériau photoconducteur peut être un matériau photoconducteur à spectre de sensibilité
large (figure 3c) ce qui permet un recouvrement maximal avec le spectre d'émission
du phosphore blanc. Ceci correspond à une longueur d'onde de coupure basse du photoconducteur
λ₁ proche de celle λ₂ du phosphore blanc et à une longueur d'onde de coupure haute
λ₃ du photoconducteur proche de celle λ₄ du phosphore blanc. λ₀₄ correspond à la longueur
d'onde de sensibilité maximale du matériau photoconducteur.
[0055] Le matériau photoconducteur peut aussi être un matériau à spectre de sensibilité
étroit (figure 3d), ce spectre étant alors situé dans une région où l'intensité lumineuse
de l'émission électroluminescente est plus élevée que celle de la lumière ambiante
; le spectre PC peut être situé dans le bleu comme symbolisé par la courbe 48 ou bien
dans le rouge profond, comme symbolisé par la courbe 50. Les longueurs d'onde de coupure
basses et hautes et de sensibilité maximale sont respectivement λ′₁, λ′₀₄, λ′₂ et
λ˝₁, λ˝₀₄, λ˝₂ pour les courbes 48 et 50. En particulier, λ′₂ est choisi inférieur
à λ
B et inversement λ˝₁ est choisi supérieur à λ
R.
[0056] Les différentes couches constituant l'écran d'affichage de l'invention peuvent être
agencées de différentes façons comme cela apparaît sur les figures 4 et 5. La seule
exigence est que les filtres 40, 41, 42 soient disposés entre l'observateur et la
couche électroluminescente 34.
[0057] Aussi, comme représenté sur la figure 4, il est possible d'inverser la position des
filtres et des électrodes 36 par rapport à la figure 2 ; les filtres colorés se trouvent
placés entre la seconde série d'électrodes 36 et la structure électroluminescente
34. Dans ce mode de réalisation, les filtres peuvent être déposés par électrodéposition
; ils se présentent alors sous forme de bandes parallèles aux électrodes 36. Afin
de mieux voir cette disposition, les directions des électrodes 30 et 36 de la figure
4 ont été interverties par rapport à la figure 2.
[0058] Par rapport au mode de réalisation de la figure 2, il est aussi possible d'inverser
la position du substrat en verre 38 avec les filtres. Toutefois, l'écran correspondant
est sujet à des effets de parallaxe sauf si le substrat est mince, c'est-à-dire de
l'ordre de 0,1 mm.
[0059] Il est aussi possible, comme représenté sur la figure 5 d'inverser l'emplacement
des deux systèmes d'électrodes. Dans ce cas, l'observation se fait par la face avant
de l'écran d'affichage. Dans ce mode de réalisation, on trouve, de haut en bas, les
filtres colorés 40, 41, 42, les électrodes transparentes 36, la structure électroluminescente
34, une première couche photoconductrice 32a et une seconde couche photoconductrice
32b, les électrodes réfléchissantes 30 et enfin le substrat en verre 38. Là encore,
les filtres peuvent être déposés par électrodéposition.
[0060] L'utilisation des deux couches photoconductrices 32a, 32b permet l'obtention d'une
structure photoconductrice à large bande de sensibilité. Bien entendu cet empilement
de couches PC peut être utilisé dans les autres modes de réalisation des figures 2
et 4.
[0061] Pour une observation par la face avant, il est aussi possible, d'inverser les dispositions
des filtres colorés 40, 41, 42 et des électrodes 36.
[0062] Il est aussi possible de n'utiliser que deux séries de filtres colorés, verts et
rouges par exemple. On obtient ainsi un écran bichrome et non un écran trichrome.
[0063] On donne ci-après différents exemples de réalisation de l'écran conforme à l'invention.
Dans ces exemples, le matériau électroluminescent est du a-Si
1-xC
x:H, avec 0≦x≦1.
Exemple 1
[0064] Dans cet exemple, on utilise une seule couche de matériau photoconducteur ayant un
spectre de sensibilité étroite (figure 3d, courbe 48), situé dans le bleu.
[0065] Les filtres colorés sont des filtres interférentiels ; le filtre bleu a une longueur
d'onde de coupure haute λ
B=500 nm, le filtre rouge a une longueur d'onde de coupure basse λ
R=600 nm et le filtre vert des longueurs d'onde de coupure basse λ
V1 et haute λ
V2 respectivement de 500 et 600 nm.
[0066] Le matériau photoconducteur a-Si
1-xC
x:H de 1 µm d'épaisseur a une longueur d'onde de sensibilité maximale λ′₀₄<480 nm (c'est-à-dire
<λ
B) ce qui correspond à E′₀₄≧2,58 eV et par conséquent à une concentration C en méthane≧0,85
et donc à x≧0,22.
[0067] Le matériau électroluminescent est du SrS:Ce,K,Eu ou du SrS:Pr,Ce avec une épaisseur
de 1 µm.
Exemple 2
[0068] Il se différencie de l'exemple 1 par l'utilisation d'un matériau photoconducteur
ayant un spectre de sensibilité étroit situé dans le rouge profond.
[0069] Ce matériau a-Si
1-xC
x:H a une longueur d'onde de sensibilité maximale λ˝₀₄>625 nm, c'est-à-dire >λ
R, ce qui correspond à E˝₀₄≦2,0 eV et par conséquent à une concentration C≦0,30 et
à x≦0,03.
Exemple 3
[0070] Dans cet exemple, on utilise une structure photoconductrice composée de deux couches
PC superposées et de composition différentes (figure 5), entraînant ainsi une structure
PC à large spectre de sensibilité (figure 3c).
[0071] Le premier matériau photoconducteur (32a) a une longueur d'onde λ₀₄₁ de 600 nm, ce
qui correspond à E₀₄₁=2,07 eV et donc à C=0,40 et x=0,04.
[0072] Le second matériau photoconducteur (32b) a une longueur d'onde λ₀₄₂ de 500 nm, ce
qui correspond à E₀₄₂=2,48 eV et donc à C=0,80 et x=0,20.
[0073] Dans les modes de réalisation représentés sur les figures 2 et 4, les filtres colorés
à base de gélatine ou de polymère classiquement utilisés sont à écarter étant donné
que ces filtres sont déposés avant les matériaux électroluminescent et photoconducteur,
lors de la fabrication de l'écran, et donc qu'ils subissent des cycles thermiques
contraignants, typiquement de 150 à 200°C ; ces filtres ne supportent que des températures
<100°C.
1. Ecran plat d'affichage polychrome électroluminescent comportant sur un substrat
isolant (38) définissant l'une des faces de l'écran, une seule couche électroluminescente
(16, 34) et au moins une couche photoconductrice (20, 32, 32a, 32b), ces couches étant
empilées l'une sur l'autre, l'ensemble de ces deux couches étant intercalé entre
un premier système d'électrodes transparentes et un second système d'électrodes,
connectés à des moyens électriques (45) pour exciter certaines zones de la couche
électroluminescente, caractérisé en ce que la couche électroluminescente (34) est
constituée d'un phosphore blanc et en ce qu'au moins deux séries de filtres colorés
(40-42) sont interposées entre la couche électroluminescente (34) et l'observateur.
2. Ecran plat selon la revendication 1, caractérisé en ce que les filtres colorés
(40-42) sont disposés entre le substrat isolant (38) et le premier système d'électrodes
(36) en regard dudit substrat, le substrat étant alors transparent.
3. Ecran plat selon la revendication 1, caractérisé en ce que les filtres (40-42)
sont disposés sur le premier système d'électrodes (36) (figure 5) et constituent l'autre
face de l'écran.
4. Ecran plat selon l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisé en ce
que la couche électroluminescente (16) est intercalée entre une première (14) et
une seconde (18) couches de diélectrique.
5. Ecran plat selon l'une quelconque des revendications 1 à 4, caractérisé en ce qu'une
couche de diélectrique (21) est prévue entre la couche PC (20) et le système d'électrodes
en regard (30).
6. Ecran plat selon l'une quelconque des revendications 1 à 5, caractérisé en ce
que les systèmes d'électrodes (30, 36) sont constitués chacun de bandes conductrices
parallèles entre elles, les bandes conductrices du premier système étant croisées
par rapport aux bandes conductrices du second système.
7. Ecran plat selon la revendication 6, caractérisé en ce qu'il comprend trois séries
de filtres, respectivement bleues, rouges et vertes, formées de bandes parallèles
aux bandes conductrices du premier (36) ou second (30) systèmes d'électrodes.
8. Ecran plat selon l'une quelconque des revendications 1 à 7, caractérisé en ce
que la couche photoconductrice (32a, 32b, 32) est en silicium amorphe hydrogéné carboné
de formule a-Si1-xCx:H avec 0≦x≦1.
9. Ecran plat selon l'une quelconque des revendications 1 à 8, caractérisé en ce
que le phosphore blanc est choisi parmi SrS:Ce,K,Eu et SrS:Pr,Ce.
10. Ecran plat selon l'une quelconque des revendications 1 à 9, caractérisé en ce
qu'il comprend plusieurs couches (32a, 32b) photoconductrices empilées.
11. Ecran plat selon la revendication 1, caractérisé en ce que les filtres (40-42)
sont électrodéposés sur le premier système d'électrodes (36).
12. Ecran plat selon l'une quelconque des revendications 1 à 11, caractérisé en ce
que le second système d'électrodes (30) est réfléchissant.