[0001] La présente invention a pour objet une fixation de ski de sécurité comprenant une
plaque en deux parties montée pivotante sur le ski, autour d'un pivot vertical, et
portant, à l'avant, des moyens de maintien antérieurs destinés au maintien de l'extrémité
antérieure d'une chaussure et, à l'arrière, des moyens de maintien postérieurs destinés
au maintien du talon de la chaussure.
[0002] On connaît de nombreuses exécutions de fixations de skis de sécurité à plaque pivotante.
De telles fixations sont décrites, par exemple, dans les documents suivants : AT-B-377
703, US-A-4 165 883, US-A-4 266 806, US-A-4 758 017, US-A-4 294 461, US-A-3 937 480.
Toutes ces fixations ont en commun un étrier en avant de la plaque pour le maintien
de la partie antérieure de la chaussure et une talonnière se déclenchant, en libérant
la chaussure, en cas de chute en avant, le pivotement de la plaque assurant la libération
de la chaussure en cas de chute entraînant une forte torsion du pied. Dans certaines
de ces fixations la plaque est en deux parties, l'une portant la talonnière et l'autre
la butée avant, de manière à permettre d'ajuster la distance entre la talonnière et
la butée avant à la longueur de la semelle de la chaussure. Ces fixations à plaque
pivotante sont connues pour offrir une grande sécurité. Cependant, en cas de chute
en arrière, il ne se produit pas de déclenchement. Or, si les chutes en arrière sont
relativement rares, lorsqu'elles se produisent elles sont généralement graves. Si
le skieur qui saute sur une bosse retombe lourdement sur la surface de glissement
de ses skis en étant en arrière, les muscles des jambes et l'articulation du genou
sont généralement capables d'absorber l'effort de flexion et dans ce cas il n'est
pas nécessaire que la fixation déclenche. De même, dans le cas d'une pratique du ski
en force, avec une position très en arrière, la fixation peut également être soumise
à un moment de force important dans le plan vertical et dans ce cas également la fixation
ne doit pas déclencher. Par contre, si le skieur tombe sur le dos, la tête en aval
et glisse en arrière et que le ski est retenu par son talon, le pied et le genou subissent
des efforts dangereux, et la fixation devrait déclencher pour libérer le skieur. Or,
dans ce cas, la fixation est soumise à un effort de poussée vers l'arrière et à un
moment de torsion dans le plan vertical.
[0003] Partant de ces considérations, la présente invention a pour but de réaliser une fixation
de ski de sécurité à plaque pivotante déclenchant dans le cas d'une chute arrière,
mais seulement lorsque la plaque subit un effort de poussée vers l'arrière.
[0004] La fixation selon l'invention est caractérisée en ce que l'une des parties de la
plaque, est une partie fixée au pivot et porte les moyens de maintien antérieurs
et l'autre partie, qui porte les moyens de maintien du talon, est déplaçable en arrière
relativement à la partie fixée au pivot, et contre l'action de moyens de rappel élastiques.
[0005] En cas de chute en arrière, accompagnée d'une poussée vers l'arrière, la chaussure
peut reculer en entraînant la partie mobile de la plaque et en comprimant les moyens
de rappel élastiques de celle-ci, de sorte que l'extrémité antérieure de la chaussure
se dégage de ses moyens de maintien.
[0006] La fixation selon l'invention présente en outre l'avantage important de permettre
une adaptation automatique à la longueur de la semelle de la chaussure, qui varie
d'un modèle à l'autre pour une même pointure, grâce au déplacement élastique de la
partie mobile de la plaque.
[0007] Le dessin annexé représente, à titre d'exemple, une forme d'exécution de l'invention.
La figure 1 est une vue en coupe axiale selon I-I de la figure 2 d'une fixation à
plaque munie d'une talonnière.
La figure 2 en est une vue en plan de dessus.
La figure 3 est une vue en plan du ski sans la plaque.
La figure 4 est une vue en coupe selon IV-IV de la figure 1.
La figure 5 est une vue en coupe selon V-V de la figure 1.
La figure 6 est une vue partielle, agrandie, d'une coupe selon VI-VI de la figure
1 illustrant le fonctionnement de la fixation en chute arrière.
[0008] La fixation représentée comprend une plaque 1 montée pivotante sur un ski 2 autour
d'un pivot 3. La plaque 1 comprend une partie fixe 4 venue d'une pièce avec une mâchoire
fixe 5 à son extrémité pour le maintien de la partie antérieure d'une chaussure 6,
et une partie mobile 7 portant, à l'arrière, une talonnière 8 pour le maintien du
talon de la chaussure 6.
[0009] La partie fixe 4 de la plaque est réalisée ici en alliage léger et elle est munie
d'une plaque 9 en acier présentant une découpe rectangulaire longitudinale 10 dont
les longs côtés sont munis d'une denture 11 et 12. Cette denture est en prise avec
les dents d'un cavalier 13 monté pivotant sur la partie cylindrique d'un support cylindrique
14 fixé au ski 2. Le cavalier 13 est maintenu sur le support 14 par une vis 15. Le
cavalier denté 13 et la découpe dentée 10 permettent de régler la longueur entre le
pivot 3 et la mâchoire avant 5, c'est-à-dire de régler la longueur de la fixation
en fonction de la longueur de la chaussure.
[0010] La partie mobile 7 de la plaque s'étend sur et sous la plaque fixe 4. Sa partie supérieure
va en s'amincissant jusqu'à proximité de la mâchoire 5, de telle sorte que la chaussure
6 repose seulement sur cette partie 7 de la plaque. La partie 7 de la plaque s'étendant
sous la partie 4 sert à la retenue verticale de cette partie 7 qui présente une fente
horizontale 16 dans laquelle pénètre la plaque dentée 9. La partie 7 présente en outre
une découpe 17 permettant, d'une part, le déplacement longitudinal de la plaque relativement
au pivot 3 et, d'autre part, l'accès à la vis 15 pour le réglage de la longueur de
la fixation. A la figure 3, on peut voir que le support 14 est fixé au ski au moyen
de deux vis 18 et 19.
[0011] A l'avant, la partie fixe 4 de la plaque est retenue verticalement par une plaque
métallique 20 de forme générale rectangulaire dont les bords 20a et 20b transversaux
au ski sont légèrement relevés obliquement et en forme d'arcs de cercle centrés sur
l'axe du pivot 3. Ces bords relevés 20a et 20b sont engagés dans des gorges de la
partie 4 de la plaque et peuvent coulisser dans ces gorges. La plaque 20 est elle-même
retenue par un arceau 21 fixé au ski par deux vis 22 et 23 (figures 3 et 4).
[0012] A l'arrière, la partie mobile 7 de la plaque est également retenue verticalement
et guidée par une plaque métallique 24 présentant deux bords verticaux parallèles
à l'axe du ski 25 et 26 et deux côtés transversaux au ski 27 et 28 dont les bords
sont relevés, en arcs de cercle centrés sur l'axe du pivot 3 et engagés dans des gorges
de la partie 7 dans lesquelles elles peuvent coulisser lors du pivotement de la plaque.
La plaque 24 est retenue verticalement par une plaque 29 présentant deux niveaux dont
l'un s'étend sur la plaque 24. Cette plaque 29 est fixée au ski au moyen de quatre
vis 30, 31, 32 et 33. Les vis 32 et 33 traversent la plaque 24 à travers deux découpes
oblongues 35 et 36 de manière à permettre à la plaque 24 de se déplacer axialement.
Entre la plaque 24 et le ski 2, est disposée une plaque métallique à faible coefficient
de frottement 34 pour faciliter le déplacement de la plaque 24. La plaque 29 présente
une découpe 37 à travers laquelle passe le bord relevé arrière 27 de la plaque 24.
A l'arrière, la plaque 29, porte deux butées 38 et 39 disposées de chaque côté de
l'axe longitudinal de la fixation et symétriquement à cet axe. Le bord antérieur 40
de la découpe 37 sert de butée à la plaque 24.
[0013] La talonnière 8 comprend un corps 41 monté pivotant sur la partie mobile 7 de la
plaque au moyen d'un pivot vertical 42. Cette talonnière comprend une mâchoire 43
articulée sur le corps 41 autour d'un axe 44 pour maintenir le talon de la chaussure.
Cette mâchoire 43 est maintenue élastiquement au moyen d'un ressort 45 agissant sur
la mâchoire 43 par l'intermédiaire d'un système à double leviers 46/47 et d'un piston
48. Le levier 47 est articulé autour d'un axe horizontal transversal 49 situé juste
au-dessus du pivot 42. Le levier 46 est lui-même articulé sur le levier 47 à sa partie
supérieure autour d'un axe transversal 50. L'extrémité inférieure fendue du levier
46 s'appuie contre la tête 51 d'une tige 52 dirigée dans l'axe de la fixation et munie
d'une portée 53 sur laquelle s'appuient les extrémités 54a et 55a de deux leviers
coudés 54 et 55 montés respectivement sur un axe vertical 56 et 57 sur la partie mobile
7 de la plaque (figure 6). La tige 52 se termine par un verrou 58 destiné à verrouiller
la talonnière en rotation sur la plaque. Par conséquent, le ressort 45 pousse, par
l'intermédiaire du levier 46, la tête 51 dans le sens de la flèche F1, les leviers
54 et 55 ont donc tendance à tourner dans le sens indiqué par les flèches en s'arc-boutant
sur les butées fixes 38 et 39. La réaction des butées 38 et 39 a donc tendance à pousser
la partie 7 de la plaque vers l'avant, de telle sorte que la partie 27 de la plaque
24 est en butée contre le bord 40.
[0014] En cas de chute en arrière avec poussée vers l'arrière, une force F2 est exercée
sur la talonnière 8. Cette force F2 s'oppose à la force F1 exercée par le ressort
45. La partie mobile 7 de la plaque recule en comprimant ce ressort 45. La chaussure
6 recule avec la partie mobile 7 de la plaque et se dégage de la mâchoire antérieure
5 pour se libérer entièrement de la fixation.
[0015] La butée pourrait se faire au centre, par l'extrémité postérieure de la découpe 17
contre le pivot 3.
[0016] Ce système est bien entendu utilisable avec tous types de fixation arrière, que ce
soit une talonnière ou un autre mode de fixation, par exemple un dispositif de fixation
intégré à la semelle de la chaussure. Dans tous les cas, le dispositif de rappel élastique
longitudinal de la plaque pourrait être constitué d'une simple butée fixe et d'un
ressort disposé entre cette butée et la plaque sur le ski ou sur la partie mobile
de la plaque.
[0017] Contrairement aux fixations antérieures à plaque en une pièce, la fixation selon
l'invention présente en outre l'avantage de ne pas nécessiter un réglage précis de
la distance entre la talonnière et la butée avant, puisqu'une distance trop courte
est automatiquement compensée par le recul de la partie mobile 7 de la plaque et la
compression du ressort 45, comme c'est le cas dans les fixations à talonnière et butée
avant indépendantes, sans plaque. On a donc une adaptation automatique de la fixation
à la longueur de la semelle de la chaussure.
[0018] Il convient de relever qu'il n'est pas absolument nécessaire que la partie mobile
de la plaque soit maintenue en butée en l'absence de chaussure. Un jeu pourrait
subsister alors que le ressort de rappel est détendu. D'autre part les moyens de
butée pourraient être prévus dans les moyens élastiques de rappel.
1. Fixation de ski de sécurité comprenant une plaque (1) en deux parties montée pivotante
sur le ski autour d'un pivot vertical (3) et portant, à l'avant, des moyens de maintien
antérieurs (5) destinés au maintien de l'extrémité antérieure d'une chaussure et,
à l'arrière, des moyens de maintien postérieurs (8) destinés au maintien du talon
de la chaussure, caractérisée en ce que l'une des parties (4) de la plaque est fixée
au pivot (3) et porte les moyens de maintien antérieurs (5) et l'autre partie (7)
de la plaque, qui porte les moyens de maintien du talon, est déplaçable en arrière
relativement à la partie fixée au pivot, contre l'action de moyens de rappel élastiques
(45).
2. Fixation selon la revendication 1, caractérisée en ce que les moyens de rappel
élastiques sont constitués par un ressort monté sur le ski ou sur la partie mobile
de la plaque et poussant la plaque vers l'avant.
3. Fixation selon la revendication 1, comportant une talonnière (8) munie d'une mâchoire
articulée (43) maintenue contre le talon par des moyens de rappel élastiques comprenant
un ressort (45), caractérisée en ce que ledit ressort constitue simultanément le ressort
de rappel longitudinal de la plaque.
4. Fixation selon la revendication 3, caractérisée en ce que la talonnière (8) est
montée pivotante sur la plaque dans un plan horizontal et comprend un mécanisme de
transmission de force (46, 47) entre ledit ressort et la mâchoire et que la plaque
ou le corps (41) de la talonnière est muni de deux leviers (54, 55) pivotés en un
point intermédiaire autour de deux axes verticaux, symétriquement de part et d'autre
de l'axe longitudinal médian de la plaque, ces leviers s'appuyant d'une part, respectivement
sur deux butées fixes (38, 39) et, d'autre part, sur ledit mécanisme de transmission
de force.
5. Fixation selon l'une des revendications 1 à 4, caractérisée en ce qu'elle comprend
des moyens de réglage (9, 13, 15) du point de fixation au pivot de la partie de la
plaque fixée au pivot.
6. Fixation selon l'uune des revendications 1 à 5, caractérisée en ce que la partie
mobile de la plaque (7) est guidée en rotation, à l'arrière, par une pièce de guidage
(24) montée coulissante sur le ski.
7. Fixation selon la revendication 6, caractérisée en ce que ladite pièce de guidage
(24) est constituée d'une plaque présentant, à l'avant, et à l'arrière, un bord relevé,
en arc de cercle, engagée dans une gorge de forme correspondante de la partie mobile
de la plaque.
8. Fixation selon l'une quelconque des revendications 1 à 7, caractérisée en ce qu'elle
comprend des moyens de butée (40) contre lesquels la partie mobile (7) de la plaque
est maintenue par les moyens de rappel élastiques, en l'absence de chaussure.