[0001] La présente invention est relative à un dispositif d'élaboration en continu d'un
métal multivalent par électrolyse d'un halogénure dudit métal dissous dans un bain
d'au moins un sel fondu.
[0002] On entend ici par multivalent tout métal dont l'halogénure est susceptible de présenter
en solution dans un bain de sels fondus plusieurs états de valence stables. Ce peut
être, par exemple, le titane, le zirconium, le niobium, l'uranium, l'hafnium, le vanadium,
le tantale ou encore les métaux des terres rares.
[0003] L'homme de l'art sait qu'on peut obtenir le dépôt d'un métal en introduisant un de
ses dérivés tels qu'un halogénure, par exemple, dans un bain de sels fondus et en
le soumettant dans son principe le plus simple à l'action de deux électrodes reliées
aux pôles d'une source de courant continu : à l'anode se dégage l'halogène et à la
cathode se dépose le métal. Cette technique dite d'électrolyse ignée a fait l'objet
de nombreuses études qui ont abouti à la conception de divers procédés se distinguant
entre eux par la composition du bain, sa concentration en halogénure, l'état physique
et chimique de l'halogénure mis en oeuvre, les valeurs de densité de courant appliqué
aux électrodes et à la réalisation de nombreux modèles de dispositifs qui diffèrent
entre eux par leur structure et leur forme, notamment au niveau des électrodes, des
systèmes d'injection d'halogénures et de récupération du métal déposé.
[0004] La plupart des dispositifs connus actuellement comportent une seule cellule et fonctionnent
avec dégagement de chlore à l'anode, ce qui nécessite de placer un diaphragme métallique
poreux entre l'anode et la cathode afin d'éviter que l'halogène dégagé réoxyde les
produits issus de la réduction de l'halogénure par le courant et en particulier le
métal qui peut être attaqué et forme alors un dépôt hétérogène susceptible de contenir
des inclusions de bain.
[0005] Dans un certain nombre de dispositifs l'introduction de l'halogénure dans la cellule
se fait par l'intermédiaire de moyens de dissolution compliqués et/ou difficiles à
exploiter industriellement.
[0006] Dans d'autres dispositifs, les conditions de fonctionnement sont telles que le bain
est à saturation complète d'un halogénure de valence intermédiaire. Il faut alors
recourir à des systèmes d'agitation complexes et à un contrôle strict de la température
pour éviter toute précipitation ou dismutation spontanée dudit halogénure. Il arrive
également que certains halogénures réduits se décomposent avec formation de boues
de sorte qu'il faut arrêter périodiquement la cellule pour la nettoyer.
[0007] C'est ainsi, par exemple, que lors de l'élaboration du titane par électrolyse, si
le métal a une valence supérieure ou égale à 2,3 dans l'halogénure, le dépôt de métal
devient spongieux et très fin. Par contre, si cette valence est inférieure ou égale
à 2 et que le métal a une concentration en poids dans le bain supérieure ou égale
à 5 %, on a alors formation de boues.
[0008] Il ressort de cet exemple qu'il est nécessaire pour obtenir un métal de bonne qualité
dans des conditions de fonctionnement correct de la cellule de régler de façon étroite
la valence du métal dissous dans le bain ainsi que sa concentration. Or, ce réglage
ne pourra être obtenu entre autres conditions que par l'introduction dans la cellule
d'un débit régulier d'halogénure, lié à la vitesse de dépôt, afin de maintenir la
concentration voulue, l'application aux électrodes de conditions électriques telles
qu'elles permettent un équilibre des degrés de valence, la polarisation convenable
du diaphragme de manière à éviter tout dépôt de métal entraînant un bouchage ou au
contraire toute attaque qui entraînerait des perçages et des perturbations sur l'état
de valence dues à l'halogène s'échappant dans le compartiment cathodique.
[0009] Industriellement, la réalisation de ces conditions conduit à de grosses difficultés.
[0010] Certes, des chercheurs ont essayé de les surmonter.
C'est ainsi, par exemple, que, dans le brevet britannique 1 579 955, on revendique
un procédé de dépôt électrolytique notamment de titane en bain de chlorure alcalin
et alcalino-terreux dans lequel on met en oeuvre une seule cellule où on :
a) utilise une première et une deuxième cathode et une anode;
b) introduit un sel du métal à la valence supérieure;
c) réduit électrolytiquement le sel à une valence inférieure sur la première cathode;
d) déplace mécaniquement le sel de valence inférieure de la première cathode et le
disperse dans le bain;
e) dépose électrolytiquement le métal sur la deuxième cathode; l'étape c) pouvant
être réalisée dans une cellule de dépôt distincte de la cellule de réduction ou dans
la même cellule.
[0011] Ce procédé met en oeuvre un bain dans lequel, après réduction, le sel formé est à
une concentration supérieure à sa solubilité. Bien que cette sursaturation soit théoriquement
conseillée, on constate pratiquement qu'elle conduit finalement à une décomposition
du sel ou dismutation au cours de laquelle du titane précipite de sorte qu'il y a
formation de boues.
Cette dismutation modifie à la fois la concentration du bain en sel et la valeur de
sa valence moyenne de sorte qu'on peut se retrouver dans les conditions d'un dépôt
de mauvaise qualité comme cela a été signalé plus haut.
De plus, le déplacement mécanique du sel de la cathode nécessite des moyens mécaniques
d'exploitation difficile.
En outre, la dispersion dudit sel dans le bain impose des moyens d'agitation énergiques
pour avoir une homogénéité convenable.
[0012] Enfin, on retrouve dans la cellule de dépôt une anode où se dégage l'halogène à proximité
de la cathode de dépôt et entre ces deux électrodes est interposé un diaphragme, source
d'inconvénients tels que ceux évoqués plus haut.
[0013] Face à tous les problèmes posés par les techniques de l'art antérieur, la demanderesse
a cherché à s'affranchir notamment des variations de composition et de valence du
bain dans la zone de dépôt du métal en limitant la réduction électrochimique anodique
de façon à éviter la formation de l'halogène et par suite la nécessité de mettre en
oeuvre un diaphragme. Dans ces conditions, il se produit ce qu'on appelle une électro-dismutation,
c'est-à-dire que les produits de la réduction sont tous deux constitués par le métal
de base sous deux états de valence différents : d'une part, le métal de valence 0,
d'autre part un sel de valence supérieure à celle du sel initialement mis en oeuvre.
Toutefois, se pose alors le problème du traitement du sel de valence supérieure qui
s'est formé et qui doit pouvoir être recyclé.
Cela a amené la demanderesse à concevoir un dispositif qui permette de réaliser cette
électro-dismutation tout en assurant en continu la réduction du sel de valence supérieure
et son alimentation.
[0014] D'où la présente invention qui consiste en un dispositif d'élaboration en continu
d'un métal multivalent par électrolyse d'un halogénure dudit métal dissous dans un
bain d'au moins un sel fondu caractérisé en ce qu'il se compose de :
- une cellule d'électro-dismutation dans le bain de laquelle plongent au moins une
cathode de dépôt et au moins deux anodes reliées à une source de courant électrique
au moins en partie continu qui développe d'une part, sur les anodes une densité de
courant de valeur inférieure à celle qui donnerait lieu au dégagement de l'halogène
correspondant à celui de l'halogénure, mais suffisante pour faire passer au moins
en partie le métal de l'halogénure à un état de valence supérieur, d'autre part, sur
la cathode, une densité de courant de valeur qui donne lieu au dépôt sur ladite cathode
du métal de l'halogénure;
- une cellule de préréduction équipée d'un système d'alimentation en halogénure dans
le bain de laquelle plongent au moins une anode et une cathode séparées l'une de l'autre
par un diaphragme et reliées à une source de courant électrique au moins en partie
continu et où on règle d'une part, la densité de courant cathodique à une valeur inférieure
à celle pour laquelle on déposerait le métal sur la cathode, mais suffisante pour
faire passer au moins en partie ledit métal à un état de valence moins élevé, d'autre
part, la densité de courant anodique à une valeur qui donne lieu au dégagement de
l'halogène;
- lesdites cellules étant contigües et leur paroi commune étant formée par une grille
isolée électriquement des parois de la cellule et polarisée négativement et qui constitue
la cathode à travers laquelle circule le bain par convection forcée de manière à produire
un mouvement de haut en bas dans la cellule d'électro-dismutation et de bas en haut
dans la cellule de préréduction.
[0015] Ainsi, l'invention consiste à élaborer le métal M par électrodismutation dans une
cellule contenant un solvant constitué par un bain de sels fondus d'un halogénure
métallique M A
x où A représente l'halogène et x la valence du métal dans l'halogénure considéré qui
est inférieure à la valeur X de sa valence maximum.
[0016] Au cours de l'électrodismutation, se produisent les réactions suivantes :
- à l'anode M
x+--->M
(x+n)+ + ne⁻
- à la cathode M
x+ + xe⁻ ---> M
O
[0017] D'où globalement (x+n) MA
x ---> nM + x MA (x+n)
[0018] Par exemple, dans le cas où l'halogénure est le dichlorure de titane TiCl₂, on obtient
:
- à l'anode Ti²⁺ ---> Ti³⁺ + e⁻
- à la cathode Ti²⁺ + 2 e⁻ ---> Ti
[0019] D'où globalement 3 TiCl₂ -

Ti + 2 Ti Cl₃.
[0020] La teneur en halogène MA
x du solvant est choisie de façon que la dissolution soit complète et qu'il n'y ait
donc pas de variation locale qui provoquerait la formation de boues.
[0021] Les conditions de l'électrodismutation sont obtenues par un réglage de la densité
de courant anodique notamment dans une fourchette de valeurs telle qu'à l'anode il
n'y a pas dégagement d'halogène, mais une augmentation de la valence du métal.
[0022] Dans ces conditions, on obtient un dépôt de métal bien cristallisé, homogène, n'emprisonnant
ni solvant, ni halogénure.
De plus, il n'y a ainsi aucun risque de dismutation spontanée des halogénures et de
formation de boues dans la cellule de dismutation, car en raison du principe même
de l'électrodismutation, le bain est toujours maintenu dans un état de concentration
et de valence en équilibre thermodynamique ou légèrement oxydé par rapport à cet équilibre.
[0023] De préférence, pour obtenir de meilleurs résultats, on utilise des densités de courant
anodique inférieures à 0,2 A/cm². De préférence également, on limite généralement
la quantité de métal dégagé en fonction de la concentration qu'il y a dans le bain.
Cette quantité ne dépasse pas 25 % et plus particulièrement est comprise entre 1 et
10 %. Cela permet de mieux conduire l'électrolyse dans les conditions industrielles
d'exploitation. Il est également préférable de soumettre le bain à une agitation,
par exemple à l'aide d'un gaz inerte afin d'homogénéiser le bain et d'assurer une
circulation du bain par rapport aux électrodes.
[0024] Il est évident que lorsque l'on a déposé la quantité convenable de métal sur la cathode,
si l'on veut poursuivre l'opération d'électrolyse, il faut réduire l'halogénure oxydé
qui s'est formé et apporter sous forme d'halogénure un complément de métal destiné
à compenser la quantité qui s'est déposée et ainsi retrouver les conditions de concentration
initiales. Ce complément est introduit dans la cellule de préréduction soit sous forme
d'halogénure où le métal est à la valence voulue ou encore sous forme d'halogénure
de valence supérieure ou même maximum puisque ce dernier sera réduit par la suite.
Mais on peut aussi introduire de la poudre métallique qui par réaction chimique avec
les halogènes oxydés peut conduire à l'halogénure de valence souhaitée.
[0025] La pré-réduction permet donc de ramener le métal de l'halogénure oxydé au cours de
l'élaboration du métal ainsi qu'éventuellement celui de l'appoint d'halogénure à l'état
de valence existant dans la cellule avant électrolyse et de maintenir ainsi en équilibre
ledit état.
Cette réduction est pratiquée électrolytiquement.
[0026] Elle est réalisée dans une cellule où plongent au moins une anode et une cathode
séparées l'une de l'autre par un diaphragme et reliées à une source de courant électrique
au moins en partie continu et où on règle d'une part la densité de courant cathodique
à une valeur inférieure à celle pour laquelle on déposerait le métal sur la cathode,
mais suffisante pour faire passer au moins en partie ledit métal à un état de valence
moins élevé, d'autre part la densité de courant anodique à une valeur qui donne lieu
au dégagement de l'halogène.
[0027] Ainsi, la pré-réduction consiste à soumettre l'halogénure oxydé MA (x+n) à une nouvelle
électrolyse dans des conditions telles qu'on retrouve l'halogénure initial MA
x. Au cours de cette opération se produisent les réactions suivantes :
- à l'anode - A⁻ ---> ½ A₂ + e⁻
- à la cathode : M
(x+n) + n
e ---> M
x+
D'où globalement MA
(x+n) ---> MA
x + n/2 A₂.
[0028] Si l'on reprend l'exemple du titane, on aura :
- à l'anode : Cl⁻ ---> ½ Cl₂ + e⁻
Ti³⁺ + e⁻ ---> Ti²⁺
D'où globalement : TiCl₃ --->TiCl₂ + ½ Cl₂.
[0029] Il est évident que l'appoint peut également être fait avec TiCl₄ auquel cas on appliquera
les conditions électriques telles que :
TiCl₄ ---> TiCl₂ + Cl₂.
[0030] Il doit être également compris qu'il n'est pas nécessaire de tout transformer l'halogénure
en TiCl₂ et que des états de valence intermédiaires entre 2 et 3 ou même inférieurs
à 2 peuvent être atteints sans nuire à l'obtention du résultat recherché.
[0031] Ces états de valence sont obtenus par réglage notamment de la densité de courant
cathodique dans une fourchette de valeurs telle qu'il n'y a pas de formation de métal
mais néanmoins suffisante pour atteindre l'état de valence souhaité.
On peut alors ajouter à ce moment l'appoint d'halogénure pour réajuster la concentration
en métal du bain, car ce dernier étant convenablement réduit et non saturé dissout
spontanément l'halogénure introduit.
D'où un dispositif d'alimentation très réduit limité à des moyens de simple mise en
contact dudit halogénure avec le bain sans besoin d'agitation très énergique.
[0032] Certes, la pré-réduction ne peut être réalisée que dans une cellule où les électrodes
sont séparées par un diaphragme afin d'éviter la recombinaison de l'halogène avec
l'halogénure réduit à la cathode mais la conduite de l'électrolyse est alors moins
critique que lorsque le dégagement d'halogène a lieu à proximité d'une cathode de
dépôt, des variations plus ou moins importantes de valence dans le bain n'ayant pas
les mêmes conséquences qu'une réoxydation du métal déposé.
[0033] De plus, en cas de teneur en halogénures hors d'équilibre et de formation de boues
en cours de réduction, on peut facilement les redissoudre par simple remise à l'équilibre
avec un bain à valence augmentée par dissolution de l'halogénure issu de l'opération
de dépôt.
[0034] La pré-réduction électrolytique est menée de préférence dans une cellule où la densité
cathodique est inférieure à 0,5 A/cm² par molarité de métal dissous afin d'éviter
toute formation de métal. Cette cellule est équipée d'un dispositif d'alimentation
en appoint d'halogénure et d'un diaphragme autour de l'anode et les électrodes soumises
aux densités de courant convenables.
[0035] Dans le dispositif selon l'invention, la cellule de de pré-réduction et la cellule
de dismutation sont disposées de façon contigüe et ont une paroi commune en forme
de grille à travers laquelle circule le bain. Cette grille isolée électriquement des
parois de la cellule est polarisée négativement de façon à constituer la cathode de
pré-réduction.
[0036] Cette circulation est produite par convection forcée qui est réalisée au moyen d'un
bullage de gaz neutre vis-à-vis du bain de l'halogénure comme l'argon par exemple;
ce gaz est introduit avec l'appoint d'halogénure de manière que le bain se déplace
de haut en bas dans la cellule de dismutation et de bas en haut dans la cellule de
pré-réduction avec une vitesse parallèlement au plan des électrodes comprise entre
1 et 10 cm/sec, intervalle dans lequel la concentration du bain en halogénure se maintient
dans des limites favorables à un dépôt de bonne qualité.
[0037] Le procédé d'élaboration devient ainsi continu et permet de maintenir les valeurs
de concentration et de valence dans des fourchettes relativement étroites.
[0038] Le métal déposé sur la cathode de la cellule de dismutation peut être récupéré à
tout moment après avoir interrompu le passage du courant et sorti la cathode du bain.
[0039] L'invention peut être illustrée à l'aide des dessins ci-joints qui représentent Figure
1 une vue en coupe suivant un plan vertical BB d'un dispositif d'élaboration du métal
avec préréduction électrolytique formé de deux cellules contigües et Figure 2 une
vue en coupe suivant un plan horizontal AA de la même cellule.
[0040] On y distingue une cuve 1 remplie de sel fondu 2 et partagée en 2 cellules a et b
par une grille 3 polarisée négativement et isolée électriquement de la cuve :
1. une cellule de dismutation dans laquelle sont plongées une cathode de dépôt 4 chargée
négativement qui dépasse au-dessus du bain ét s'allonge jusqu'à une certaine distance
du fond et deux anodes 5 chargées positivement qui sont complètement immergées, fixées
par l'intermédiaire d'un isolant électrique au fond de la cuve et placées de part
et d'autre de la cathode. La présence de deux anodes s'explique du fait qu'il faut
une faible densité de courant pour éviter le dégagement de l'halogène.
2. une cellule de pré-réduction dans laquelle plongent partiellement une anode 6 chargée
positivement, entourée par un diaphragme 7 équipée d'une sortie d'halogène 8 et des
tubes 9 d'alimentation en appoint d'halogénure et en argon. Dans cette cuve, le bain
circule dans le fond de la cellule de dismutation vers la cellule de réduction t inversement
dans le haut.
[0041] La cuve est généralement en acier inoxydable nue, polarisée ou non, éventuellement
refroidie pour former un autogarnissage ou encore munie intérieurement d'un revêtement
réfractaire.
[0042] La grille est en matériau conducteur de l'électricité et notamment en métal; elle
est munie de fentes et laisse un espace avec le fond et le niveau du bain permettant
de faciliter l'écoulement du bain. Les cathodes sont en acier, les anodes et les tubes
d'alimentation en graphite, le diaphragme métallique est polarisable.
[0043] En fonctionnement, le métal se dépose sur la cathode 4 tandis qu'au voisinage des
anodes 5, l'halogénure oxydé à un état de valence supérieur est entraîné avec le bain
par convection forcée par l'argon vers le bas à travers la grille dans la cellule
de réduction où un appoint d'halogénure et de l'argon sont introduits par les tubes
9; l'halogénure oxydé et l'appoint sont réduits au niveau de la grille 3 et recyclés
vers la cellule de dépôt en passant par le dessus de la grille tandis que l'halogène
se dégage sur l'anode 8 entourée par le diaphragme 7 qui limite les réactions d'oxydation
du bain.
[0044] L'invention sera mieux comprise à l'aide des exemples d'application suivants :
EXEMPLE 1
[0045] On a utilisé un dispositif comportant deux cellules contigües :
1. une cellule de dismutation de dimensions suivantes : hauteur 740 mm, longueur 450
mm, largeur 300 mm, dans laquelle sont placées verticalement et parallèlement aux
grandes faces de la cellule : une cathode centrale de largeur 200 mm, d'épaisseur
10 mm, de hauteur 500 mm, plongeant jusqu'à 250 mm de fond et deux anodes disposées
de part et d'autre de la cathode de largeur 250 mm, d'épaisseur 10 mm et de hauteur
550 mm; ces électrodes étant distantes de l'anode de 50 mm.
2. une cellule de préréduction de mêmes dimensions et contigüe de la précédente par
sa petite face latérale par l'intermédiaire d'une grille de largeur 300 mm, de hauteur
740 mm isolée électriquement des parois des cellules et laissant des passages dans
le bain en haut et en bas d'une hauteur de 25 mm; dans cette cellule plongent d'une
part une anode placée parallèlement à la petite face de la cellule et en son centre,
de hauteur 660 mm, de largeur 150 mm, d'épaisseur 20 mm entourée à une distance de
25 mm par un diaphragme classique, d'autre part deux tubes d'alimentation en appoint
d'halogénure et d'argon de diamètre interne 5 mm et plongeant dans le bain sur une
hauteur de 640 mm.
[0046] Cette cuve contenait environ 150 kg d'un bain de sel fondu constitué par du chlorure
de sodium à 800-850°C dans lequel était dissous 5 % en poids de chlorure de titane
de valence moyenne 2,1 soit environ 7,8 kg. On a fait passer entre les électrodes
de la cellule de dismutation un courant électrique continu de 1000 Ampères de manière
à créer des densités de courant sur l'anode de 0,18 A/cm² et sur la cathode de 0,5
A/cm² et assurer une circulation du bain à l'aide d'un débit d'argon de 100 l/h de
façon à avoir 5 rotations par heure vers la cellule de préréduction dans laquelle
passait également un courant de 1000 A et où les densités de courant étaient de 1
A/cm² sur l'anode et de 0,2 A/cm² sur la cathode.
[0047] Sous l'effet des réactions électrochimiques précédemment décrites et avec un appoint
d'halogénure frais sous forme de TiCl₄ à raison de 3,245 kg/h de manière à compenser
la quantité de métal déposé, soit avec un rendement d'introduction de 95 %, on a déposé
0,780 kg/h de titane bien cristallisé, homogène et dépourvu d'halogénure et de sel
fondu.
EXEMPLE 2
[0048] On a utilisé deux cellules contigües de dimensions analogues aux précédentes contenant
un même bain de NaCl mais dans lequel était dissous 2 % en poids de NbCl
3,2.
On a fait passer dans la cellule de dismutation un courant de 165A et utilisé une
cathode de hauteur 400 mm et de largeur 100 mm de façon à avoir une densité cathodique
de 0,2 A/cm² tandis que la densité anodique était de 0,06 A/cm².
Dans la cellule de préréduction circulait un courant de 95A; l'anode avait pour dimensions
: hauteur 200 mm, largeur 100 mm, épaisseur 20 mm de manière à admettre une densité
de courant anodique de 0,25 A/cm²; la densité cathodique était de 0,02 A/cm².
[0049] On a assuré 2,5 rotations du bain par heure et alimenté la cellule de préréduction
avec du NbCl₅ à raison de 0,440 kg/heure (rendement d'introduction 95 %).
Les réactions électrochimiques qui se sont produites sont les suivantes :
- cellule de dismutation :
à la cathode Nb³⁺ +3 e⁻ ---> Nb
à l'anode Nb³⁺ ---> Nb⁴⁺ + e⁻
soit globalement 4 NbCl₃ ---> Nb + 3 NbCl₄
- cellule de préréduction :
à l'anode Cl⁻ ---> ½ Cl₂ + e⁻
à la cathode Nb⁵⁺ + 2 e⁻ ---> Nb³⁺
d'où globalement NbCl₅ --->NbCl₃ + Cl₂.
[0050] On a ainsi récupéré 137 g/h de niobium sous forme de cristaux homogènes, non imprégnés
de sel ou de chlorure, ce qui correspond à un rendement Faraday de 90 %.
EXEMPLE 3
[0051] On a utilisé deux cellules contigües identiques à celles de l'Exemple 1. Le bain
était constitué par du NaCl contenant 2 % en poids de NaF et 5 % en poids de ZrCl
3,3 (soit 1/3 de ZrCl₄ et 2/3 ZrCl₃).
Dans la cellule de dismutation circulait un courant continu de 275A de manière à avoir
une densité cathodique de 0,33 A/cm² et anodique de 0,10 A/cm².
On a assuré 1,75 rotation de bain par heure et alimenté la cellule de préréduction
à raison de 0,75 kg/h de ZrCl₄.
[0052] Les réactions électrochimiques qui se sont déroulées dans les cellules sont les suivantes
:
- cellule de dismutation :
à la cathode : Zr³⁺ + 3 e⁻ ---> Zr
à l'anode : Zr³⁺ ---> Zr⁴⁺ + e⁻
soit globalement 4 ZrCl₃ ---> Zr + 3 ZrCl₄
- cellule de préréduction :
à l'anode Cl⁻ ---> ½ Cl₂ + e⁻
à la cathode : Zr⁴⁺ + e⁻ ---> Zr³⁺
soit globalement : ZrCl₄ ---> ZrCl₃ + ½ Cl₂.
[0053] On a ainsi récupéré 0,290 kg/h de zirconium bien cristallisé, homogène et ne contenant
ni halogénure, ni bain.
EXEMPLE 4
[0054] On a utilisé deux cellules contigües identiques à celles de l'Exemple 1. Le bain
était constitué par du NaCl pur dans lequel était dissous de l'UCl
3,3.
[0055] Les conditions électriques et de rotation étaient les mêmes que dans l'Exemple 3
et la cellule de préréduction alimentée en UCl₄ à raison de 1,270 kg/h.
Les réactions électrochimiques suivantes se sont produites dans les cellules :
- cellule de dismutation :
à la cathode : U³⁺ + 3 e⁻ --->U
à l'anode : U³⁺ ---> U⁴⁺ + e⁻
soit globalement 4 UCl₃ ---> U + 3 UCl₄
- cellule de préréduction :
à l'anode : Cl⁻ ---> ½ Cl₂ + e⁻
à la cathode : U⁴⁺ + e⁻ ---> U³⁺
soit globalement U Cl₄ ---> U Cl₃ + ½ Cl₂.
[0056] On a ainsi récupéré 0,760 kg/h d'uranium cristallisé, homogène et ne contenant ni
bain, ni chlorure.