[0001] L'invention concerne un outil composite comportant un support en carbure métallique
cémenté et une partie active en diamant polycristallin.
[0002] Il est connu d'utiliser des outils composites comportant une partie active en diamant
polycristallin pour effectuer des opérations d'usinage se traduisant par une attaque
mécanique d'un matériau dur.
[0003] De tels outils sont utilisés pour le forage des roches dans le domaine de l'exploitation
minière ou pétrolière, pour l'abattage du charbon ou d'autres matériaux naturels dont
on effectue l'extraction ou encore pour l'usinage des métaux.
[0004] On connaît des outils composites comportant un support en carbure métallique cémenté,
par exemple en carbure de tungstène et une partie active en diamant polycristallin
présentant une surface interne assurant la liaison avec le support et une surface
de travail dirigée vers l'extérieur destinée à venir en contact avec le matériau dont
on réalise l'usinage.
[0005] La liaison entre la partie active en diamant polycristallin et le support de l'outil
est une liaison de type métallurgique mettant généralement en oeuvre un métal tel
que le cobalt qui peut être utilisé également pour favoriser la liaison entre les
particules de diamant de la partie active.
[0006] Ces outils composites sont obtenus par des procédés de compactage et de frittage
mettant en oeuvre des températures élevées et de très hautes pressions.
[0007] Les outils composites ayant une surface de travail diamantée sont utilisés de manière
avantageuse, dans le cadre d'opérations d'usinage de roches telles que le forage,
le havage ou l'abattage.
[0008] Pour assurer un déroulement satisfaisant de ces opérations, de même que dans le cas
de toute autre opération d'usinage par enlèvement de matière, il est nécessaire d'assurer
un refroidissement efficace de la zone de contact entre l'outil et le matériau en
cours d'usinage.
[0009] On a par exemple proposé dans le FR-A-2.089.415 un outil dont la partie active est
constituée par des cristaux de diamant liés directement entre eux avec du cobalt,
du nickel ou du fer et présentant un volume très faible par rapport au volume du
support en carbure.
[0010] Dans le cas du forage des roches avec des outils constitués par des picots en diamant
polycristallin fritté lié par du cobalt, le refroidissement est assuré par circulation
d'un fluide venant balayer la zone de contact entre l'outil et la roche, c'est-à-dire
la zone de contact de la surface de travail de l'outil en diamant polycristallin.
[0011] Malgré ce refroidissement, les contraintes appliquées à l'outil, suivant le type
de roche rencontré lors du forage, peuvent être telles que l'échauffement de la
partie active de l'outil devienne excessif et engendre une dégradation thermique
de cette partie de l'outil, par fissuration intergranulaire ou par décohésion de la
zone de jonction entre la partie active et le support de l'outil. Il en résulte une
réduction de la durée de vie des outils ou éléments d'outil à structure composite.
[0012] On a proposé, dans le FR-A- 2.380.845, de prévoir un réseau de pores communiquant
entre eux, à travers tout le volume de l'élément d'outil réalisé de manière composite,
le volume total des pores pouvant représenter de 5 à 30 % du volume de l'élément d'outil.
[0013] Un tel outil dont la résistance à la dégradation thermique est améliorée présente
cependant des caractéristiques mécaniques très nettement inférieures à celles des
outils composites réalisés sous forme dense et comportant une partie active constituée
par des particules de diamant polycristallin liées entre elles par un métal tel que
le cobalt.
[0014] La surface de travail des outils composites de type connu présente le plus souvent
une forme arrondie, la partie active en diamant polycristallin étant généralement
hémisphérique. On obtient ainsi une bonne ténacité de l'outil mais, lorsque l'outil
a subi une certaine usure, les efforts de coupe ont tendance à augmenter, ce qui se
traduit par un échauffement accru et donc par une augmentation de la dégradation
thermique de la partie active de l'outil.
[0015] En outre, les outils de la technique connue réalisés sous forme composite ne permettent
généralement pas de fractionner et d'éliminer très facilement et très rapidement
les copeaux formés par enlèvement de matière, en cours d'usinage ; il en résulte une
augmentation de l'effort de coupe et un échauffement des outils.
[0016] Le but de l'invention est donc de proposer un outil composite comportant un support
en carbure métallique et une partie active en diamant polycristallin présentant une
surface interne de liaison métallurgique avec le support et une surface de travail
dirigée vers l'extérieur, dont le refroidissement en cours d'utilisation soit efficace,
qui puisse fonctionner avec un effort de coupe réduit et qui permette un fractionnement
et une élimination améliorés des copeaux de matière usinée.
[0017] Dans ce but, la surface de travail de l'outil comporte des ondulations sensiblement
parallèles entre elles constituant des zones successives en saillie et en creux sur
une partie au moins de la surface de travail.
[0018] Afin de bien faire comprendre l'invention, on va maintenant décrire, à titre d'exemples
non limitatifs, en se référant aux figures jointes en annexe, plusieurs modes de
réalisation d'un outil composite suivant l'invention utilisé comme picot pour le forage
ou l'abattage de roches.
La figure 1 est une vue en perspective d'un outil composite suivant l'invention et
suivant un premier mode de réalisation.
La figure 2 est une vue en coupe suivant 2-2 de la figure 1.
La figure 3 est une vue en perspective d'un outil suivant l'invention et suivant un
second mode de réalisation.
La figure 4 est une vue en coupe suivant 4-4 de la figure 3.
La figure 5 est une vue en perspective d'un outil suivant l'invention et suivant un
troisième mode de réalisation.
La figure 6 est une vue de côté suivant 6 de la figure 5.
[0019] Sur la figure 1, on voit un outil composite suivant l'invention désigné par le repère
1 présentant une forme générale cylindrique. L'outil 1 comporte un support 2 en carbure
de tungstène cémenté et une partie active 3 en diamant polycristallin constituée
par des particules de diamant compactées et frittées renfermant une certaine proportion
de cobalt constituant un liant.
[0020] La partie active 3 est reliée au support 2 par l'intermédiaire d'une couche de jonction
métallurgique 4 de très faible épaisseur qui peut être constituée à partir de cobalt
provenant, par diffusion, du support en carbure de tungstène à base de cobalt ou d'une
source de cobalt préalablement déposée sur ce support. Elle peut être aussi constituée
par un mélange de grains de diamant, de poudre de cobalt et de poudre de carbure
de tungstène. Dans ce cas, la couche 4 constitue une barrière de diffusion entre la
partie active en diamant polycristallin (ou PCD) et le support en carbure de tungstène.
[0021] Le support en carbure de tungstène cémenté (généralement constitué par des particules
de carbure de tungstène (frittées et liées par du cobalt), la partie active 3 de
l'outil en diamant polycristallin ainsi que la couche 4 de liaison métallurgique sont
visibles en particulier sur la figure 2 qui est une coupe de l'outil par un plan diamétral.
[0022] Les parties d'extrémité de la surface de travail de la partie active dirigée vers
l'extérieur et opposée à la surface de jonction sont situées dans un plan dont la
trace 5 a été représentée sur la figure 2.
[0023] Selon l'invention, la partie active 3 de l'outil en diamant polycristallin comporte
des ondulations successives 7 sensiblement parallèles et présentant des sections
transversales identiques. Ces sections transversales ont la forme de triangles équilatéraux
dont le sommet est légèrement arrondi.
[0024] La surface de travail de l'outil est donc une surface plane présentant des dentures
rectilignes, parallèles et régulièrement espacées.
[0025] Les ondulations 7 constituent des parties en saillie de la surface de travail qui
sont séparées par des parties en creux 8.
[0026] De préférence, dans le cas d'un picot d'un diamètre de 19 mm destiné au forage pétrolier,
les ondulations ont une profondeur de 0,6 mm, leurs sommets sont séparés par une
distance de 2 mm et l'épaisseur totale de la partie active est de 1,5 mm.Lorsque l'outil
suivant la présente invention est utilisé avec un liquide de coupe qui est mis en
circulation de manière à venir balayer la surface de travail de l'outil en contact
avec le matériau dont on réalise l'usinage, la discontinuité de cette surface de travail
engendrée par les ondulations 7 entraîne la formation d'une zone de turbulence dans
la circulation du liquide de coupe. Ce régime turbulent créé par les ondulations 7
accroît de manière notable l'efficacité du liquide de refroidissement en facilitant
les échanges thermiques avec la surface de travail et avec la surface du matériau
en cours d'usinage. De plus, ce régime turbulent favorise l'évacuation des calories
des particules de matériaux qui sont enlevées par l'outil en cours d'usinage et échauffées
sous l'effet des efforts mis en jeu.
[0027] La présence d'ondulations sur la surface de travail de l'outil entraîne donc une
augmentation sensible des performances de l outil, grâce à un meilleur refroidissement
de la zone en cours d'usinage et de la partie active de l'outil.
[0028] De plus, grâce à la présence des ondulations 7, les pressions ponctuelles entre les
zones de contact de la surface de travail de l'outil et le matériau en cours d'usinage
sont considérablement accrues pendant toute la durée de vie de l'outil. Il est donc
possible de réduire la puissance nécessaire à appliquer à l'outil ou encore d'accroître
les performances et en particulier le pouvoir de coupe de l'outil, à puissance constante.
[0029] L'échauffement global de la partie active de l'outil est donc plus faible que dans
le cas d'un outil de forme arrondie ayant une surface de travail hémisphérique.
On réduit et on retarde ainsi la dégradation thermique de la partie active de l'outil.
[0030] En outre, la présence d'ondulations ou dentures sur la surface de travail de l'outil
favorise le fractionnement des copeaux de matériau en cours d'usinage qui sont arrachés
par l'outil de coupe. Ces copeaux subissent en effet, en cours d'usinage, un effort
supérieur à leur limite de cisaillement, dans une direction appropriée.
[0031] La réduction de la taille des copeaux limite l'échauffement résultant de leur élimination
qui est dû en particulier au frottement du copeau sur la surface de travail de l'outil.
[0032] Cet avantage est particulièrement sensible dans le cas où les copeaux ou débris de
matériau sont difficiles à évacuer et en particulier dans le cas du forage de roches
à grandes profondeurs, par exemple dans le cas du forage pétrolier.
[0033] Sur les figures 3 et 4, on a représenté un second mode de réalisation d'un outil
ou élément d'outil suivant l'invention.
[0034] L'outil 11 comporte un support 12 en carbure de tungstène cémenté constitué par des
particules de carbure de tungstène frittées liées par du cobalt ainsi qu'une partie
active 13 en diamant polycristallin obtenue par frittage à très haute température
et à très haute pression de particules de diamant en pré sence de cobalt, utilisé
comme liant et comme catalyseur.
[0035] La partie active 13 en diamant polycristallin est reliée au support 12 par l'intermédiaire
d'une couche de jonction métallurgique 14 réalisée pendant le traitement simultané
à haute température et à haute pression du support et de la partie active constituant
l'outil.
[0036] La structure générale de l'outil représenté sur les figures 3 et 4 est donc semblable
à la structure de l'outil représenté sur les figures 1 et 2.
[0037] Cependant, l'enveloppe 15 de la surface de travail de l'outil, c'est-à-dire la surface
joignant les parties d'extrémité de cette surface de travail dirigées vers l'extérieur,
présente la forme d'une calotte sphérique et non plus une forme plane.
[0038] La surface de travail de la partie active 13 de l'outil, c'est-à-dire la surface
de cette partie active dirigée vers l'extérieur et opposée à la couche de jonction
interne 14 avec le support, présente des ondulations successives 17 sensiblement parallèles
et équidistantes, de manière que l'ensemble de la surface de travail soit constitué
par des parties en saillie correspondant aux ondulations 17 et des parties en creux
18 séparant les ondulations.
[0039] Les ondulations 17 et les parties en creux 18 présentent des sections longitudinales
en forme d'arcs-de-cercle correspondant à la forme de la calotte sphérique 15.
[0040] Comme dans le cas du mode de réalisation représenté sur les figures 1 et 2, les ondulations
17 présentent, en section transversale, la forme d'un triangle dont le sommet est
légèrement arrondi.
[0041] Dans le cas d'un outil ou élément d'outil d'un diamètre de 13 mm destiné au forage
pétrolier, la hauteur des ondulations dans la direction radiale de la calotte sphérique
15 est de 0,6 mm, la distance entre les parties de crête de deux ondulations successives
est de 2 mm et l'épaisseur totale de la partie active est de 1,5 mm.
[0042] Sur les figures 5 et 6, on a représenté un troisième mode de réalisation d'un outil
ou élément d'outil suivant l'invention.
[0043] Cet outil 21 comporte, comme précédemment, un support 22 en carbure de tungstène
cémenté, une partie active 23 en diamant polycristallin frittée avec un métal tel
que le cobalt et une couche de liaison métallurgique 24 entre la partie active 23
et le support 22.
[0044] La surface de travail 25 de la partie active 23, c'est-à-dire la surface de cette
partie active dirigée vers l'extérieur et opposée à la couche de jonction 24, présente
la forme d'une calotte sphérique.
[0045] Selon l'invention, la surface de travail 25 présente deux ensembles d'ondulations
27, 27′, dans deux zones externes opposées diamétralement et séparées par une zone
centrale lisse constituant le sommet de la calotte sphérique 25.
[0046] Comme précédemment, les ondulations 27 (ou 27′) définissent des parties en saillie
de la surface de travail 25 séparées par des parties en creux 28 (ou 28′).
[0047] Les ondulations 27 et 27′ sont disposées dans le prolongement les unes des autres
et séparées par une partie lisse de la calotte sphérique 25 dont la largeur est environ
de 3 mm pour un outil de 13,5 mm de diamètre.
[0048] Les ondulations 27 et 27′ ont une section longitudinale en forme d'arc-de-cercle
et une section transversale en forme de triangle à sommet arrondi.
[0049] La hauteur des ondulations et la distance entre les sommets de ces ondulations sont
respectivement de 0,6 mm et 2 mm, dans le cas d'un outil composite d'un diamètre
de 19 mm destiné au forage pétrolier.
[0050] Les outils ou éléments d'outil selon le second et le troisième modes de réalisation
présentent des avantages comparables à ceux de l'outil selon le premier mode de réalisation
représenté sur les figures 1 et 2, en ce qui concerne l'efficacité du refroidissement
par le fluide de coupe, l'augmentation des pressions ponctuelles de coupe et le fractionnement
des copeaux ou débris de matière arrachés pendant l'usinage. Ces avantages peuvent
même être accrus, dans certains cas d'utilisation, grâce à la forme en calotte sphérique
de la surface de travail ou de son enveloppe.
[0051] Dans tous les cas, l'outil ou l élément d'outil suivant l'invention peut être réalisé
par l'un des deux procédés qui vont être décrits ci-dessous.
[0052] L'outil ou l'élément d'outil suivant l'invention peut être réalisé à partir d'un
outil composite comportant un support en carbure cémenté et une partie active en
diamant polycristallin ayant une surface de travail lisse.
[0053] De tels outils connus de la technique antérieure sont réalisés par frittage à haute
température et à très haute pression de particules de diamant en présence d'un métal
de liaison et de catalyse tel que le cobalt et en contact avec un matériau support
en carbure métallique renfermant un métal de liaison.
[0054] Un tel outil peut être mis en forme lors du frittage, pour obtenir une surface ou
table de travail d'une forme quelconque, par exemple une surface de travail de forme
plane ou en forme de calotte sphérique.
[0055] A partir d'un tel outil ou élément d'outil obtenu de manière classique, l'outil suivant
l'invention est réalisé par usinage de la surface de travail ou table diamantée de
forme plane (cas du premier mode de réalisation de l'invention) ou de forme bombée
(cas des second et troisième modes de réalisation de l'invention).
[0056] L'usinage et la mise en forme de la surface de travail diamantée de l'outil, pour
réaliser des ondulations successives et sensiblement parallèles sur cette surface
de travail, sont réalisés par électro-érosion en utilisant un fil électrode assurant
l'usinage des parties en creux entre les ondulations ou encore une électrode d'enfonçage
qui est déplacée suivant la direction des parties en creux séparant les ondulations.
[0057] L'outil ou élément d'outil suivant l'invention peut également être réalisé directement
par frittage dans un dispositif à haute pression et à haute température du même type
que les dispositifs utilisés pour la réalisation par frittage d'outils de forme classique
à surface de travail lisse.
[0058] On utilise une coupelle en métal réfractaire tel que le molybdène ou un alliage de
molybdène et de zirconium dont le volume interne présente la forme de l'outil à réaliser.
La coupelle présente une face interne constituant son fond sur laquelle sont réalisées
des ondulations sensiblement parallèles délimitant sur ce fond des parties en saillie
et des parties en creux.
[0059] Les parties en creux usinées dans le fond de la coupelle correspondent, en forme
et dimensions, aux ondulations à réaliser sur la surface de travail diamantée de
l'outil. Les parties en saillie correspondent aux parties en creux séparant les ondulations.
[0060] On place dans le fond de la coupelle, en contact avec sa surface usinée, une quantité
d'un mélange abrasif constitué par des particules de diamant mélangées à un métal
de liaison et à action catalytique, tel que le cobalt. Le mélange abrasif est réparti
uniformément sur toute la surface de la coupelle de manière à combler les parties
en creux entre les ondulations et à constituer, compte tenu du retrait prévisible
lors du compactage et du frittage ultérieurs, une partie active de l'outil d'une dimension
voulue.
[0061] On place ensuite, au-dessus du mélange abrasif soigneusement réparti dans le fond
de la coupelle, un support en carbure de tungstène cémenté, par exemple constitué
par des particules de carbure de tungstène cémentées avec du cobalt.
[0062] Avant de placer le support en carbure de tungstène sur la couche de mélange abrasif,
on dispose éventuellement sur celle-ci une barrière de diffusion constituée d'un mélange
de poudre de carbure de tungstène et du mélange abrasif destinée à constituer la
partie active de l'outil.
[0063] On réalise alors par pressage à froid sous très haute pression, la densification
du mélange abrasif et éventuellement de la barrière de diffusion.
[0064] On réalise alors le frittage de l'ensemble du support, de la partie active et éventuellement
de la barrière de diffusion sous une pression supérieure à 35 kbars et une température
supérieure à 1000°C dans la zone de stabilité de la phase cubique du carbone.
[0065] Cette opération de frittage est poursuivie pendant une durée de 3 à 30 minutes. On
prendra soin de maintenir la pression sur la pièce dont on réalise le frittage pendant
la montée et la descente en température.
[0066] La pièce constituant l'outil ou l'élément d'outil est alors démoulée et mise en forme
définitive par rectification plane ou cylindrique.
[0067] Afin d'améliorer la liaison entre la partie active en diamant polycristallin et le
support en carbure métallique, il est possible d'intercaler, entre ces deux composants,
une couche de matériau destinée à constituer la couche de jonction métallurgique après
frittage.
[0068] Dans le cas d'une partie active en diamant polycristallin lié par du cobalt, cette
couche destinée à constituer la couche de liaison métallurgique pourra être constituée
par du cobalt déposé sur le support en carbure métallique ou placée au-dessus de la
couche de mélange abrasif.
[0069] Cette couche de liaison peut également être réalisée à partir de la barrière de diffusion
constituée d'un mélange de poudre de carbure de tungstène et du mélange abrasif destiné
à former la partie active de l'outil.
[0070] L'élément métallique tel que le cobalt constituant à la fois un liant et un catalyseur
pour le produit abrasif diamanté peut être mélangé au préalable à la poudre abrasive
constituée par du diamant ou encore déposé sur la face du support en carbure de tungstène
venant en contact avec le mélange abrasif avant frittage.
[0071] Dans le cas où la partie active est constituée par du diamant polycristallin lié
par du cobalt et où le support est en carbure de tungstène renfermant également une
certaine quantité de cobalt comme élément de liaison, le cobalt servant de liant et
de catalyseur peut être introduit dans le mélange abrasif mis en contact avec le support
de carbure de tungstène, à partir de ce support et par infiltration. Dans ce cas,
il n'est pas nécessaire de prévoir une addition supplémentaire de cobalt dans le
mélange ou sur la surface de contact de support, le support renfermant un excès de
cobalt qui est susceptible de diffuser dans le mélange abrasif lors du frittage.
[0072] Dans tous les cas, l'outil suivant l'invention peut être obtenu de manière simple,
par des opérations connues dans le cadre de la fabrication des outils en carbure
à surface de travail diamantée.
[0073] L'outil ou l'élément d'outil suivant l'invention présente cependant des avantages
importants par rapport aux outils de la technique connue, dans la mesure où les efforts
de coupe et l'échauffement de l'outil sont beaucoup plus faibles et où, simultanément,
l'efficacité du fluide de refroidissement est considérablement accrue. Il en résulte
une diminution extrêmement importante des dégradations thermiques de l'outil en cours
d'utilisation, un rendement nettement amélioré, une durée de vie accrue et des conditions
d'utilisation permettant de réduire les temps d'usinage et les arrêts pour entretien
ou réparation.
[0074] L'invention ne se limite pas aux modes de réalisation qui ont été décrits.
[0075] C'est ainsi qu'on peut imaginer des outils dont la surface de travail présente une
forme générale différente d'une forme plane ou bombée, comme il a été décrit et représenté
sur les figures.
[0076] Les ondulations peuvent présenter, en section longitudinale ou en section transversale,
des formes différentes de celles qui ont été décrites. Ces ondulations peuvent présenter
une hauteur et un espacement quelconques, en fonction de l'utilisation recherchée,
de la taille de l'outil, de son mode de fonctionnement et de la nature du matériau
à usiner.
[0077] Bien que l'invention connaisse des applications très avantageuses dans le cas du
travail des roches et en particulier dans le cas du forage à grande profondeur tel
que le forage pétrolier, on peut envisager d'autres applications d'outils suivant
l'invention sur des machines d'abattage ou de havage, dans le cadre de l'exploitation
minière ou encore sur des machines-outils pour l'usinage de métaux, de matériaux
durs ou de tout autre type de matériaux dont l'usinage requiert un bon refroidissement
de l'outil et met en jeu des efforts de coupe qui peuvent être importants.
1.- Outil composite comportant un support (2, 12, 22) en carbure métallique et une
partie active (3, 13, 23) en diamant polycristallin présentant une surface interne
(4, 14, 24) de liaison métallurgique au support (2, 12, 22) et une surface de travail
(5, 15, 25) dirigée vers l'extérieur, caractérisé par le fait que la surface de travail
(5, 15, 25) comporte des ondulations (7, 17, 27) sensiblement parallèles entre elles
constituant des zones successives (7, 17, 27 ; 8, 18, 28) en saillie et en creux sur
une partie au moins de la surface de travail (5, 15, 25).
2.- Outil composite suivant la revendication 1, caractérisé par le fait que les parties
d'extrémité externes de la partie active (3) de l'outil constituées par le sommet
des ondulations (7) sont situées sur une surface (5) sensiblement plane.
3.- Outil composite suivant la revendication 1, caractérisé par le fait que les parties
d'extrémité externes de la partie active (13, 23) de l'outil constituées par le sommet
des ondulations (17, 27) sont situées sur une surface (15, 25) en forme de calotte
sphérique.
4.- Outil composite suivant la revendication 1, caractérisé par le fait que la surface
de travail (25) en forme de calotte sphérique comporte des ondulations (27) dans
deux zones périphériques et une surface lisse dans une zone centrale.
5.- Outil composite suivant l'une quelconque des revendications 1 à 4, caractérisé
par le fait que les ondulations (7, 17, 27) présentent, en section transversale, la
forme d'un triangle dont le sommet est arrondi.
6.- Outil composite suivant l'une quelconque des revendications 1 à 5, caractérisé
par le fait que la partie active est constituée par des particules de diamant liées
par du cobalt et que le support est constitué par un mélange de particules de carbure
de tungstène frittées et liées par du cobalt.
7.- Outil composite suivant l'une quelconque des revendications 1 à 6, caractérisé
par le fait qu'il comporte une couche interne de liaison métallurgique (4, 14, 24)
composée de diamant polycristallin et de carbure métallique constituant une barrière
de diffusion.
8.- Procédé de fabrication d'un outil composite comportant un support en carbure
métallique (2, 12, 22) et une partie active (3, 13, 23) en diamant polycristallin
présentant une surface interne (4, 14, 24) de liaison métallurgique au support (2,
12, 22) et une surface de travail (5, 15, 25) dirigée vers l'extérieur, caractérisé
par le fait qu'on réalise par frittage un outil composite comportant un support en
carbure métallique et une partie active ayant une surface de travail lisse et qu'on
réalise par usinage par électro-érosion des ondulations sensiblement parallèles entre
elles sur une partie au moins de la surface de travail lisse (5, 15, 25).
9.- Procédé de fabrication d'un outil composite comportant un support en carbure
métallique (2, 12, 22) et une partie active (3, 13, 23) en diamant polycristallin
présentant une surface interne (4, 14, 24) de liaison métallurgique au support (2,
12, 22) et une surface de travail (5, 15, 25) dirigée vers l'extérieur, caractérisé
par le fait :
- qu'on réalise une coupelle en métal réfractaire comportant un fond présentant des
ondulations,
- qu'on dispose dans le fond de la coupelle un mélange abrasif constitué de diamant,
de manière à combler les parties en creux du fond de la coupelle et à répartir uniformément
le mélange abrasif,
- qu'on dispose un support (2, 12, 22) en carbure métallique fritté au-dessus du
mélange abrasif,
- qu'on réalise par compactage à froid la densification du mélange abrasif,
- qu'on réalise un frittage du mélange abrasif et du support en carbure métallique
à haute pression et à haute température pendant une durée de 3 à 30 minutes,
- et qu'on réalise la mise en forme définitive de l'outil par rectification.
10.- Procédé suivant la revendication 9, caractérisé par le fait qu'on dispose une
couche d'un métal de liaison et de catalyse tel que le cobalt, entre le mélange abrasif
et le support (2, 12, 22), avant frittage.
11 .- Procédé suivant la revendication 10, caractérisé par le fait que la couche de
cobalt est déposée sur la surface du support (2, 12, 22) venant en contact avec le
mélange abrasif.
12.- Procédé suivant la revendication 9, caractérisé par le fait qu'on dispose entre
le support (2, 12, 22) et la couche abrasive, avant frittage, une couche constituée
par de la poudre de carbure métallique et d'un mélange abrasif identique à celui
destiné à constituer la partie active (3, 13, 23) de l'outil, cette couche (4, 14,
24) constituant une barrière de diffusion.
13.- Procédé suivant la revendication 9, caractérisé par le fait que le métal de
liaison et de catalyse tel que le cobalt est incorporé au mélange abrasif préalablement
au frittage.
14.- Procédé suivant la revendication 9, caractérisé par le fait que le métal de
liaison et de catalyse tel que le cobalt contenu dans le support (2, 12 22) s'infiltre
par diffusion lors du frittage dans le mélange abrasif destiné à constituer la partie
active (3, 13, 23) de l'outil.