[0001] L'invention concerne un procédé de réglage de l'injection d'un liant bitumineux pendant
la fabrication en continu d'enrobés pour revêtement routier par mélange d'agrégats
et de liant bitumineux.
[0002] Il est connu de fabriquer des enrobés bitumineux pour revêtement routier par mélange
d'agrégat s et de liant tel que du bitume liquide.
[0003] Préalablement à leur malaxage avec le bitume liquide, les agrégats sont séchés et
chauffés pour assurer un bon enrobage par le bitume.
[0004] Il est bien connu de réaliser le séchage, le chauffage et le malaxage des agrégats
dans une même installation telle qu'un tambour-sécheur-enrobeur constitué par une
enveloppe cylindrique de grandes dimensions tournant auour de son axe qui est légèrement
incliné par rapport au plan horizontal.
[0005] Les agrégats froids et humides sont amenés à une extrémité du tambour puis déversés
dans celui-ci par un dispositif de manutention continu, tel qu'un convoyeur.
[0006] Un brûleur pénètre par l'une des extrémités du tambour, de manière que des gaz chauds
circulent dans le tambour, dans sa direction axiale. Le brûleur peut être introduit
par l'extrémité d'entrée du tambour dans laquelle pénètrent les agrégats froids et
humides ou encore par l'extrémité de sortie du tambour opposée à l'extrémité d'entrée.
[0007] Dans le premier cas, les gaz chauds et les agrégats circulent dans le même sens à
l'intérieur du tambour, cette circulation étant désignée comme circulation à courants
parallèles.
[0008] Dans le second cas, les gaz chauds et les agrégats circulent dans des sens différents,
cette circulation étant désignée comme circulation à contre-courant.
[0009] Le liant généralement constitué par du bitume liquide est introduit par une canne
d'injection, à l'intérieur du tambour en un point d'injection intermédiaire entre
l'extrémité d'entrée et l'extrémité de sortie du tambour.
[0010] Il est nécessaire de régler l'injection de bitume, de manière que la proportion de
bitume dans le mélange constituant les enrobés bitumineux reste constante et égale
à une valeur déterminée.
[0011] Pour cela, on mesure le débit pondéral des agrégats introduits dans le tambour et
on détermine le débit correspondant de bitume qui doit être introduit par la lance
d'injection.
[0012] Le débit pondéral des agrégats introduits dans le tambour est déterminé par pesée
en continu, sur un convoyeur peseur, des agrégats froids et humides, en un point
qui peut être relativement éloigné de l'entrée du tambour.
[0013] Pour déterminer le débit de bitume qu'il est nécessaire d'ajouter aux agrégats à
un instant donné, on doit calculer le débit pondéral d'agrégats secs correspondant
au débit d'agrégats humides mesuré sur le convoyeur peseur. Pour cela, on détermine
la proportion moyenne d'eau contenue dans les agrégats humides et on effectue une
correction sur la mesure du débit pondéral.
[0014] En outre, le point de pesée étant éloigné du point d'injection de bitume, il est
nécessaire de tenir compte du temps de transfert des agrégats entre le point de pesée
et le point d'injection, pour que le débit de bitume déterminé en fonction du débit
d'agrégats soit effectivement incorporé aux agrègats dont le débit pondéral a été
mesuré au point de pesée.
[0015] Dans la technique actuelle, pour un fonctionnement de l'installation d'enrobage
en régime permanent, on prend en comte un temps de parcours moyen des agrégats entre
la table de pesage du convoyeur peseur et le point d'injection. L'injection du bitume
avec un débit correspondant au débit déterminé à partir du débit pondéral des agrégats
est différée dans le temps d'une durée correspondant au temps de parcours moyen des
agrégats.
[0016] Cette technique est tout-à-fait satisfaisante dans le cas où l'installation d'enrobage
fonctionne en régime permanent, de même que lors des changements d'allure de l'installation,
dans le sens d'une augmentation ou d'une diminution du débit des agrégats ou encore
dans le cas de changements de la formule de composition des enrobés, si ces changements
ont lieu sans interrompre la circulation du flux d'agrégats à travers l'installation.
[0017] En revanche, cette technique de réglage de l'injection de bitume n'est plus satisfaisante,
au cours des régimes transitoires et en particulier pendant les phases de démarrage
et d'arrêt de l'installation au début ou à l'issue desquelles le tambour est totalement
vide d'agrégats.
[0018] Pendant la phase de démarrage de l'installation, si le temps de parcours moyen T0
des agrégats entre la table de pesage et le point d'injection de bitume est réglé
à une valeur trop forte, on récupère, en sortie du tambour, au début du fonctionnement
de l'installation, une quantité importante d'agrégats non revêtus de bitume, généralement
désignés sous le nom de "matériaux blancs".
[0019] Si le temps T0 est réglé à une valeur trop faible, on ne recueille pas de matériaux
blancs à la sortie du tambour, en début de fonctionnement de l'installation mais des
matériaux surdosés en bitume dont la fluidité est-normalement élevée (phénomène désigné
par les spécialistes sous le nom de "soupe").
[0020] Lorsque le temps 70 correspond effectivement au temps de parcours moyen des agrégats,
on peut se trouver, suivant les phases du démarrage, en présence de l'un ou l'autre
des défauts de fabrication décrits ci-dessus.
[0021] Dans tous les cas, l'utilisation de la technique antérieure se traduit par la production
d'enrobés de qualité non satisfaisante pendant les phases de démarrage de l'installation.
Il en résulte des pertes de matériaux et d'énergie et donc des per- tes financières.
[0022] De même, pendant la phase d'arrêt de l'installation, si le temps T0 est évalué à
une valeur trop forte, les enrobés produits présentent le phénomène de "soupe" et
si le temps T0 est évalué à une valeur trop faible, on produit une quantité qui peut
être importante de matériaux blancs.
[0023] En outre, si le temps de parcours moyen T0 est réglé à une valeur inexacte, l'installation
est susceptible de produire des enrobés de mauvaise qualité au cours des changements
d'allure ou des changements de formule "à la volée" c'est-à-dire sans interrompre
le débit des agrégats dans le tambour.
[0024] Le but de l'invention est donc de proposer un procédé de réglage de l'injection d'un
liant bitumineux pendant la fabrication en continu d'enrobés pour revêtement routier
par mélange d'agrégats et de liant bitumineux, les agrégats étant amenés en continu
dans une installation de séchage et de malaxage en un point de laquelle on effectue
l'injection de liant et le procédé de réglage consistant à mesurer le débit pondéral
d'agrégats en un point de pesée extérieur à l'installation de séchage et de malaxage,
à déterminer le débit de liant nécessaire pour enrober le débit d'agrégats mesuré
et le temps de transfert des agrégats entre le point de pesée et le point d'injection
et à réaliser l'injection en fonction du débit et du temps de transfert, ce procédé
permettant d'obtenir un dosage correct du liant dans les enrobés, en régime permanent,
lors des changements d'allure ou de formule ainsi que pendant les phases de démarrage
et d'arrêt de l'installation.
[0025] Dans ce but, pendant les phases de démarrage et d'arrêt de l'installation au moins,
on réalise l'injection du débit déterminé de liant bitumineux avec un décalage dans
le temps supérieur au temps de transfert des agrégats et de manière progressive.
[0026] Afin de bien faire comprendre l'invention, on va maintenant décrire, à titre d'exemple
non limitatif, en se référant aux figures jointes en annexe, la mise en oeuvre du
procédé suivant l'invention, dans le cas d'un poste d'enrobage comportant un tamboursécheur-enrobeur
à circulation à courants parallèles.
La figure 1 est une représentation schématique et fonctionnelle du dispositif de
réglage de l'injection de bitume dans un tambour-sécheur-enrobeur.
La figure 2 est un diagramme représentatif des variations du débit d'agrégats et du
débit de bitume introduits dans un tambour-sécheur-enrobeur, pendant le fonctionnement
de ce tambour en régime permanent.
La figure 3 est un diagramme représentatif des variations du débit d'agrégats et du
débit de bitume introduits dans un tambour-sécheur-enrobeur, pendant le démarrage
de ce tambour.
La figure 4 est un diagramme représentatif des variations du débit d'agrégats et du
débit de bitume introduits dans un tambour-sécheur-enrobeur, pendant une phase d'arrêt
de ce tambour.
[0027] Sur la figure 1, on voit un tambour-sécheur-enrobeur 1 représenté de manière schématique
et comportant une première zone 2 dans laquelle est effectué le séchage et le chauffage
des agrégats et une seconde zone 3 dans laquelle est effectué le malaxage des agrégats
séchés et chauffés avec du bitume introduit par une lance 4.
[0028] La flamme 5 d'un brûleur pénètre dans la première zone de séchage et de chauffage
par l'extrémité d'entrée du tambour par laquelle sont introduits les agrégats 7.
[0029] Le tambour, de forme générale cylindrique, est mis en rotation autour de son axe
pendant le fonctionnement de l'installation. Les agrégats 7 sont soulevés à l'intérieur
du tambour, par des aubages solidaires de la surface intérieure de l'enveloppe cylindrique
de ce tambour, jusqu'à constituer un rideau occupant toute la section du tambour
et séparant la zone de séchage 2 de la zone d'enrobage 3. Les agrégats 7 sont ainsi
exposés aux gaz chauds provenant du brûleur et circulant à l'intérieur du tambour
suivant sa direction axiale, entre son extrémité d'entrée et son extrémité de sortie
qui pénètre à l'intérieur d'une trémie 8 de récupération des enrobés élaborés dans
le tambour à laquelle est raccordée une cheminée d'évacuation des gaz ayant traversé
le tambour.
[0030] Les agrégats froids et humides sont amenés à l'extrémité d'entrée du tambour par
des convoyeurs 9 et 10 assurant un approvisionnement continu du tambour en agrégats.
[0031] Une table de pesage 11 est associée au convoyeur 9 afin de déterminer le poids d'agrégats
portés par le convoyeur au niveau de la table de pesage. Le convoyeur 9 comporte
également un dispositif 12 de mesure de vitesse dont les indications combinées à celles
de la table de pesage permettent de déterminer le débit pondéral d'agrégats froids
et humides transportés par le convoyeur 9.
[0032] La lance d'injection de bitume 4 est reliée, par l'intermédiaire d'une vanne 13,
à un circuit d'alimentation en bitume 14.
[0033] Le circuit 14 comporte une branche principale sur laquelle sont disposés une pompe
à bitume 15 et un compteur 18 ainsi qu'une branche en dérivation 19. Les deux branches
du circuit de bitume 14 sont reliées à un réservoir non représenté dans lequel le
bitume est maintenu en température. La vanne 13 permet de mettre en communication
la branche principale du circuit 14, soit avec la lance d'injection 4, soit avec
la branche 19 en dérivation assurant le retour de bitume vers le réservoir.
[0034] La pompe à bitume 15 est entraînée par un moteur 16 à vitesse variable commandé par
un variateur 17.
[0035] L'installation comporte de plus un ensemble calculateur régulateur 20 constitué de
plusieurs modules de calcul et de comparaison.
[0036] Un premier module de calcul 21 reçoit sous forme de signaux les informations provenant
de la table de pesage 11 et du dispositif de mesure de vitesse 12 et permet de déterminer,
à partir de ces informations le débit pondéral d'agrégats humides transportés par
le convoyeur 9.
[0037] Un second module de calcul 22 reçoit le signal de sortie du premier module 21 ainsi
qu'un signal provenant d'une sonde de mesure d'humidité 23 représentatif de la teneur
en eau des agrégats humides transportés par le convoyeur 9,
[0038] Le module de calcul 22 détermine le débit d'agrégats secs correspondant au débit
pondéral d'agrégats humides mesuré sur le convoyeur 9.
[0039] Un troisième module de calcul 24 détermine à partir du débit d'agrégats secs provenant
du module de calcul 22 et d'un signal provenant d'un module d'entrée 25 représentatif
de la proportion de bitume à introduire dans les agrégats, le débit pondéral de bitume
qui doit être injecté par la lance 4.
[0040] Il est à remarquer que le point de pesée correspondant à la table de pesage 11 se
trouve à une distance relativement importante du point d'injection correspondant à
l'extrémité de la lance 4 débouchant à l'intérieur du tambour 1.
[0041] Les agrégats 7 parcourent cette distance en un temps T0 qui peut être évalué à partir
de la vitesse moyenne des agrégats entre la table de pesage 11 et le point d'injection
à l'intérieur du tambour.
[0042] Un registre à décalage 28 reçoit un signal représentatif du temps de transfert T0,
à partir d'un module d'entrée 26. Le registre 28 recoit également un signal représentatif
du débit de bitume calculé par le module 24.
[0043] Le registre 28 fournit en sortie, à un comparateur 30, une valeur du débit pondéral
de bitume correspondant au débit pondéral des agrégats, en tenant compte d'un décalage
dans le temps égal à T0. Ce débit pondéral de bitume correspond théoriquement au débit
pondéral d'agrégats parvenu au point d'injection dans le tambour.
[0044] Le compteur de bitume 18 permet de faire parvenir au module 31 de l'ensemble calculateur
régulateur 20, un signal élaboré dans un module 32 et représentatif de la valeur
instantanée du débit de bitume injecté par la lance 4.
[0045] Cette valeur du débit instantané de bitume est envoyée au comparateur 30 qui élabore
un signal de sortie en fonction des deux signaux d'entrée représentatifs du débit
pondéral de bitume qui doit être injecté par la lance 4 et du débit réel mesuré respectivement.
[0046] Le signal de sortie du comparateur 30 assure la commande du variateur 17 et du moteur
16 de manière à ajuster la valeur du débit injecté par la lance 4 à la valeur élaborèe
par le module de calcul 28.
[0047] Sur la figure 2, ont été représentées les variations au cours du temps du débit pondéral
de bitume injecté dans le tambour, pendant le fonctionnement de l'installation et
la variation pendant le même temps du débit pondéral d'agrégats introduit dans le
tambour.
[0048] A un instant t1, le débit pondéral d'agrégats introduit dans le tambour et mesuré
par la table de pesage 11 est accru d'une quantité ΔQ.
[0049] Le débit correspondant de bitume reste constant jusqu'à un instant t2 = t1 + T0,
pour tenir compte du temps de transfert des agrégats entre la table de pesage 11
et le point d'injection de bitume.
[0050] A l'instant t2, le débit pondéral de bitume est accru d'une quantité Δ′Q correspondant
à l'accroissement ΔQ du débit d'agrégats à l'instant t1.
[0051] Dans le cas d'un fonctionnement du tambour en régime permanent, si le temps de transfert
T0 des agrégats entre le point de pesée et le point d'injec tion est correctement
déterminé, les variations du débit de bitume correspondant aux variations du débit
d'agrégats sont mises en oeuvre au moment voulu pour que la proportion de bitume dans
les enrobés reste constante.
[0052] Dans le cas d'un fonctionnement du tambour de manière qu'il ne se produise que des
changements d'allure se traduisant par une variation du débit d'agrégats pénétrant
dans le tambour, la technique de l'art antérieur consistant à différer d'un temps
T0 les variations du débit de bitume liquide correspondant aux variations du débit
d'agrégats conduit à des résultats tout-à-fait satisfaisants en ce qui concerne le
maintien d'une proportion constante de bitume dans les enrobés produits.
[0053] Sur les figures 3 et 4, on a représenté les variations du débit pondéral des agrégats
pénétrant dans le tambour et du débit pondéral correspondant du bitume injecté, pendant
une phase de démarrage et pendant une phase d'arrêt du tambour-sécheur-enrobeur,
en utilisant le procédé suivant l'invention.
[0054] Sur la figure 3, on voit que le débit des agrégats mesuré au niveau de la table de
pesage 11 passe à l'instant t1, d'une valeur 0 à une valeur Qn correspondant au débit
d'alimentation du tambour dans les conditions normales de fonctionnement. L'instant
t1 correspond à l'arrivée du flux d'agrégats humides, sur le convoyeur 9, au niveau
de la table de pesage 11.
[0055] Après l'instant t1, le débit d'agrégats est maintenu à sa valeur Qn pendant toute
la période de fonctionnement de l'installation.
[0056] Selon l'invention, le débit Q′ de bitume est maintenu à une valeur nulle jusqu'à
un temps t3 = t2 + Tg, le temps t2 étant lui-même égal à t1 + T0.
[0057] Le temps t2 correspond théoriquement à l'arrivée des premiers agrégats dans la zone
d'injection, ces agrégats étant parvenus sur la table de pesage à l'instant t1
[0058] En réalité, comme il est visible sur la figure 1, la partie antérieure du tambour
1 à circulation à courants parallèles dans laquelle se trouve la zone de sèchage
2 présente un diamètre accru par rapport à la partie restante du tambour et son remplissage
par les agrégats retarde l'arrivée des agrégats au point d'injection d'une durée Tg.
Le temps Tg correspond au temps de remplissage de la partie de tête à grand diamètre
du tambour-sécheur-enrobeur.
[0059] Il est bien évident que le temps Tg dépend de la morphologie et des caractéristiques
dimensionnelles du tambour utilisé.
[0060] A partir de l'instant t3 (t3 = t2 + Tg), le débit Q′ de bitume passe de la valeur
0 à la valeur Q′n qui représente le débit pondéral de bitume dans l'installation en
fonctionnement normal. Ce débit Q′n de bitume est calculé en fonction du débit Qn
d'agrégats, de manière que la proportion de bitume dans les enrobés produits par
le tambour-sécheur-enrobeur soit fixée à une valeur prédéterminée.
[0061] Comme il est visible sur la figure 3, de l'instant t3 à l'instant t4, le débit Q′n
de bitume est établi par étapes successives au cours de chacune desquelles le débit
de bitume varie de façon linéaire en fonction du temps. Ce mode de variation linéaire
par étapes successives permet de réaliser le réglage de bitume de manière relativement
simple, tout en permettant une augmentation progressive et modulée du débit de bitume.
[0062] Cette phase de fonctionnement du tambour d'une durée Tm = t4 - t3 correspond à une
phase de montée en régime de l'injection de bitume.
[0063] Cette montée en régime est effectuée en trois étapes successives se traduisant chacune
par une variation linéaire du débit de bitume en fonction du temps, avec un facteur
de proportionnalité différent.
[0064] Cette augmentation progressive du débit de bitume injecté est nécessaire pour tenir
compte de la constitution progressive de la veine de matériaux en circulation dans
la zone d'injection, après remplissage complet de la partie de tête du tambour.
[0065] Cet établissement progressif du débit normal d'injection de bitume peut se traduire
par un nombre quelconque de phases successives pendant lesquelles le débit de bitume
varie de manière linéaire en fonction du temps.
[0066] En réalité, l'établissement progressif du débit de bitume dépend des caractéristiques
du tambour-sécheur-enrobeur et la variation du débit de bitume injecté en fonction
du temps peut être représentée par une courbe différente d'une succession de segments
de droite, comme représenté sur la figure 3.
[0067] Le procédé suivant l'invention permet d'ajouter aux agrégats, au moment voulu, la
quantité de bitume nécessaire pour obtenir des enrobés bitumineux présentant une
proportion de bitume parfaitement constante et correspondant à la valeur souhaitée.
[0068] Le temps de retard Tg dû au remplissage de la partie de tête du tambour peut être
déterminé à partir de la masse d'agrégats nécessaire pour assurer le remplissage de
cette partie de tête et du débit de circulation des agrégats dans l'installation.
Le temps Tg est égal au rapport de ces deux paramètres.
[0069] Le temps Tm de montée en régime de l'installation et l'allure des variations du
débit d'agrégats au niveau de la zone d'injection, après remplissage de la partie
de tête du tambour peuvent être déterminés expérimentalement au moment de la mise
en service du tambour-sécheur-enrobeur.
[0070] Sur la figure 4, on a représenté les variations du débit d'agrégats mesuré au niveau
de la table de pesage 11 de l'installation et les variations correspondantes du débit
de bitume, au niveau du point d'injection, pendant une phase d'arrêt du tambour suivie
d'une vidange complète de celui-ci.
[0071] A l'instant t1, le débit d'agrégats mesuré au niveau de la table de pesage 11 passe
de la valeur Qn correspondant au débit lors du fonctionnement normal du tambour à
la valeur 0, le convoyeur 9 n'étant plus alimenté en agrégats.
[0072] Un arrêt de l'injection de bitume à l'instant t1 se traduirait par la production
d'une quantité importante de matériaux blancs à la sortie du tambour, c'est-à-dire
d'agrégats non enrobés.
[0073] Le débit pondéral Q′n de bitume correspondant au débit Qn d'agrégats est donc maintenu
jusqu'à l'instant t2 tel que tz = t1 + T0, T0 représentant le temps moyen de transfert
des agrégats entre la table de pesage et le point d'injection.
[0074] Cependant, comme il est visible sur la figure 4, le débit Q′n de bitume n'est amené
à la valeur 0 que progressivement de l'instant t2 à l'instant t3. Cette phase d'une
durée Td égale t3 - t2 correspond à une descente en régime au cours de laquelle le
débit d'agrégats au niveau du point d'injection décroit progressivement.
[0075] Cette phase de descente en régime de durée Td correspond à la vidange de la partie
de tête à grand diamètre du tambour, cette vidange se produisant de manière progressive
au cours du temps, ce qui nécessite une diminution progressive du débit Q′n de bitume.
[0076] Sur la figure 4, on voit que cette diminution progressive peut être représentée
par une courbe constituée par une succession de segments de droite de pentes différentes.
Cette courbe peut être déterminée expérimentalement et comporter par exemple trois
phases successives à variation linéaire.
[0077] Il est à remarquer que le temps Td de vidange de la partie de tête à grand diamètre
du tambour est sensiblement supérieur au temps Tg de remplissage de cette partie de
tête. Ceci résulte du fait que la vidange de la partie de tête à grand diamètre n'est
pas influencée par la poussée d'autres matériaux, contrairement au remplissage.
[0078] Après l'arrêt de l'installation par interruption de l'alimentation en agrégats,
les agrégats restant dans le tambour présentent après un certain temps une granulométrie
disparate et sont peu utilisables pour fabriquer des enrobés ; d'autre part, leur
temps de transit dans le tambour est extrêmement long.
[0079] Cette partie des matériaux dont l'enrobage ne présente pas un grand intérêt peut
servir à réaliser un nettoyage du tambour.
[0080] Il n'est cependant pas souhaitable d'arrêter trop brutalement l'injection de bitume
après l'arrêt de l'approvisionnement du tambour en agrégats, pour éviter de produire
une quantité trop importante de matériaux blancs.
[0081] L'arrêt programmé et progressif tel que représenté sur la figure 4 permet d'éviter
cet inconvénient.
[0082] De manière générale, le procédé suivant l'invention permet d'obtenir un dosage de
liant bitumineux satisfaisant, aussi bien en régime permanent que lors de changements
d'allure ou de changements de formule à "la volée" pendant le fonctionnement de l'installation
d'enrobage. Ce dosage est obtenu en utilisant le temps de parcours moyen des agrégats
T0 entre là table de pesage et le point d'injection de liant, comme base pour la détermination
du temps de retard d'injection du bitume.
[0083] De plus, le procédé suivant l'invention permet d'effectuer les phases de démarrage
et d'arrêt de l'installation d'enrobage sans perte de matériaux et en conservant un
dosage correct en bitume dans les enrobés produits, à tout instant.
[0084] Enfin, le procédé suivant l'invention permet de prendre en compte la morphologie
du tamboursécheur-enrobeur. Par exemple, dans le cas d'un tambour-sécheur-enrobeur
à courants parallèles ayant une partie de tête à grand diamètre dans laquelle sont
réalisés le séchage et le chauffage des agrégats, on tient compte de cette forme en
établissant le débit de bitume requis, au démarrage de l'installation avec un temps
de retard supplémentaire dû au remplissage de la tête à grand diamètre.
[0085] L'invention ne se limite pas au mode de réalisation qui a été décrit.
[0086] C'est ainsi qu'on peut envisager des variations du débit de bitume au cours du temps
lors des phases de démarrage et d'arrêt de l'installation d'une forme différente de
celles qui ont été décrites et re présentées. Ces variations dépendent en particulier
de la morphologie du tambour-sécheur-enrobeur, de ses conditions d'exploitation et
de la nature des agrégats.
[0087] Il est possible d'appliquer le procédé de réglage suivant l'invention au cas d'un
tambour sécheur et enrobeur à circulation à contre-courant. Dans ce cas, le brûleur
pénètre par la sortie du tambour et comporte éventuellement un corps de forme allongée
dont l'extrémité à partir de laquelle se développe la flamme est éloignée des extrémités
du tambour. Un tel tambour ne comporte généralement pas une zone d'entrée des agrégats
à grand diamètre et la zone terminale du tambour dans laquelle a lieu le malaxage
des agrégats et du bitume peut présenter au contraire un diamètre élargi.
[0088] Dans ce cas, au démarrage de l'installation, le débit de bitume est établi de manière
progressive sans que l'injection soit différée d'une durée correspondant à un temps
de remplissage de la partie d'entrée du tambour. L établissement progressif du débit
de bitume tient compte de la constitution progressive d'un flux de matériaux à débit
constant, dans la zone de malaxage.
[0089] L'établissement du débit de bitume peut être réalisé suivant une loi de variation
quelconque en fonction du temps.
[0090] L'invention s'applique à toute installation de production en continu d'enrobés bitumineux
par mélange d'agrégats et de liant.