(19)
(11) EP 0 399 864 A1

(12) DEMANDE DE BREVET EUROPEEN

(43) Date de publication:
28.11.1990  Bulletin  1990/48

(21) Numéro de dépôt: 90401208.5

(22) Date de dépôt:  04.05.1990
(51) Int. Cl.5E01C 19/10
(84) Etats contractants désignés:
AT CH DE DK ES GB IT LI NL SE

(30) Priorité: 23.05.1989 FR 8906725

(71) Demandeur: ERMONT. C.M.
F-42420 Lorette (FR)

(72) Inventeur:
  • Marconnet, Guy
    F-42800 Saint Martin La Plaine (FR)

(74) Mandataire: Bouget, Lucien et al
Cabinet Lavoix 2, Place d'Estienne d'Orves
75441 Paris Cédex 09
75441 Paris Cédex 09 (FR)


(56) Documents cités: : 
   
       


    (54) Procédé de réglage de l'injection d'un liant bitumineux pendant la fabrication en continu d'enrobés pour revêtement routier


    (57) Les agrégats (7) sont amenés en continu dans une installation (1) de séchage et de malaxage en un point de laquelle on effectue l'injection de liant. Le procédé de réglage consiste à mesurer le débit pondé­ral d'agrégats (T) en un point de pesée (11) extérieur à l'installation de séchage et de malaxage (1). Qn dé­termine le débit de liant nécessaire pour enrober le débit d'agrégats mesuré et le temps de transfert des agrégats entre le point de pesée (11) et le point d'injection. Enfin, on réalise l'injection en fonction du débit et du temps de transfert déterminés. Pendant les phases de démarrage et d'arrêt de l'installation, on réalise l'injection du débit de liant bitumineux déterminé avec un décalage dans le temps supérieur au temps de transfert des agrégats (7) et de manière pro­gressive.




    Description


    [0001] L'invention concerne un procédé de réglage de l'injection d'un liant bitumineux pendant la fabri­cation en continu d'enrobés pour revêtement routier par mélange d'agrégats et de liant bitumineux.

    [0002] Il est connu de fabriquer des enrobés bitu­mineux pour revêtement routier par mélange d'agrégat s et de liant tel que du bitume liquide.

    [0003] Préalablement à leur malaxage avec le bitume liquide, les agrégats sont séchés et chauffés pour as­surer un bon enrobage par le bitume.

    [0004] Il est bien connu de réaliser le séchage, le chauffage et le malaxage des agrégats dans une même installation telle qu'un tambour-sécheur-enrobeur constitué par une enveloppe cylindrique de grandes di­mensions tournant auour de son axe qui est légèrement incliné par rapport au plan horizontal.

    [0005] Les agrégats froids et humides sont amenés à une extrémité du tambour puis déversés dans celui-ci par un dispositif de manutention continu, tel qu'un convoyeur.

    [0006] Un brûleur pénètre par l'une des extrémités du tambour, de manière que des gaz chauds circulent dans le tambour, dans sa direction axiale. Le brûleur peut être introduit par l'extrémité d'entrée du tam­bour dans laquelle pénètrent les agrégats froids et humides ou encore par l'extrémité de sortie du tambour opposée à l'extrémité d'entrée.

    [0007] Dans le premier cas, les gaz chauds et les agrégats circulent dans le même sens à l'intérieur du tambour, cette circulation étant désignée comme circu­lation à courants parallèles.

    [0008] Dans le second cas, les gaz chauds et les agrégats circulent dans des sens différents, cette circulation étant désignée comme circulation à contre-­courant.

    [0009] Le liant généralement constitué par du bitu­me liquide est introduit par une canne d'injection, à l'intérieur du tambour en un point d'injection inter­médiaire entre l'extrémité d'entrée et l'extrémité de sortie du tambour.

    [0010] Il est nécessaire de régler l'injection de bitume, de manière que la proportion de bitume dans le mélange constituant les enrobés bitumineux reste cons­tante et égale à une valeur déterminée.

    [0011] Pour cela, on mesure le débit pondéral des agrégats introduits dans le tambour et on détermine le débit correspondant de bitume qui doit être introduit par la lance d'injection.

    [0012] Le débit pondéral des agrégats introduits dans le tambour est déterminé par pesée en continu, sur un convoyeur peseur, des agrégats froids et humi­des, en un point qui peut être relativement éloigné de l'entrée du tambour.

    [0013] Pour déterminer le débit de bitume qu'il est nécessaire d'ajouter aux agrégats à un instant donné, on doit calculer le débit pondéral d'agrégats secs correspondant au débit d'agrégats humides mesuré sur le convoyeur peseur. Pour cela, on détermine la pro­portion moyenne d'eau contenue dans les agrégats humi­des et on effectue une correction sur la mesure du dé­bit pondéral.

    [0014] En outre, le point de pesée étant éloigné du point d'injection de bitume, il est nécessaire de tenir compte du temps de transfert des agrégats entre le point de pesée et le point d'injection, pour que le débit de bitume déterminé en fonction du débit d'agré­gats soit effectivement incorporé aux agrègats dont le débit pondéral a été mesuré au point de pesée.

    [0015] Dans la technique actuelle, pour un fonc­tionnement de l'installation d'enrobage en régime per­manent, on prend en comte un temps de parcours moyen des agrégats entre la table de pesage du convoyeur peseur et le point d'injection. L'injection du bitume avec un débit correspondant au débit déterminé à par­tir du débit pondéral des agrégats est différée dans le temps d'une durée correspondant au temps de par­cours moyen des agrégats.

    [0016] Cette technique est tout-à-fait satisfaisan­te dans le cas où l'installation d'enrobage fonctionne en régime permanent, de même que lors des changements d'allure de l'installation, dans le sens d'une augmen­tation ou d'une diminution du débit des agrégats ou encore dans le cas de changements de la formule de composition des enrobés, si ces changements ont lieu sans interrompre la circulation du flux d'agrégats à travers l'installation.

    [0017] En revanche, cette technique de réglage de l'injection de bitume n'est plus satisfaisante, au cours des régimes transitoires et en particulier pen­dant les phases de démarrage et d'arrêt de l'instal­lation au début ou à l'issue desquelles le tambour est totalement vide d'agrégats.

    [0018] Pendant la phase de démarrage de l'installa­tion, si le temps de parcours moyen T0 des agrégats entre la table de pesage et le point d'injection de bitume est réglé à une valeur trop forte, on récupère, en sortie du tambour, au début du fonctionnement de l'installation, une quantité importante d'agrégats non revêtus de bitume, généralement désignés sous le nom de "matériaux blancs".

    [0019] Si le temps T0 est réglé à une valeur trop faible, on ne recueille pas de matériaux blancs à la sortie du tambour, en début de fonctionnement de l'installation mais des matériaux surdosés en bitume dont la fluidité est-normalement élevée (phénomène désigné par les spécialistes sous le nom de "soupe").

    [0020] Lorsque le temps 70 correspond effectivement au temps de parcours moyen des agrégats, on peut se trouver, suivant les phases du démarrage, en présence de l'un ou l'autre des défauts de fabrication décrits ci-dessus.

    [0021] Dans tous les cas, l'utilisation de la technique antérieure se traduit par la production d'enrobés de qualité non satisfaisante pendant les phases de démarrage de l'installation. Il en résulte des pertes de matériaux et d'énergie et donc des per- tes financières.

    [0022] De même, pendant la phase d'arrêt de l'ins­tallation, si le temps T0 est évalué à une valeur trop forte, les enrobés produits présentent le phénomène de "soupe" et si le temps T0 est évalué à une valeur trop faible, on produit une quantité qui peut être impor­tante de matériaux blancs.

    [0023] En outre, si le temps de parcours moyen T0 est réglé à une valeur inexacte, l'installation est susceptible de produire des enrobés de mauvaise quali­té au cours des changements d'allure ou des change­ments de formule "à la volée" c'est-à-dire sans inter­rompre le débit des agrégats dans le tambour.

    [0024] Le but de l'invention est donc de proposer un procédé de réglage de l'injection d'un liant bitu­mineux pendant la fabrication en continu d'enrobés pour revêtement routier par mélange d'agrégats et de liant bitumineux, les agrégats étant amenés en continu dans une installation de séchage et de malaxage en un point de laquelle on effectue l'injection de liant et le procédé de réglage consistant à mesurer le débit pondéral d'agrégats en un point de pesée extérieur à l'installation de séchage et de malaxage, à déterminer le débit de liant nécessaire pour enrober le débit d'agrégats mesuré et le temps de transfert des agré­gats entre le point de pesée et le point d'injection et à réaliser l'injection en fonction du débit et du temps de transfert, ce procédé permettant d'obtenir un dosage correct du liant dans les enrobés, en régime permanent, lors des changements d'allure ou de formule ainsi que pendant les phases de démarrage et d'arrêt de l'installation.

    [0025] Dans ce but, pendant les phases de démarrage et d'arrêt de l'installation au moins, on réalise l'injection du débit déterminé de liant bitumineux avec un décalage dans le temps supérieur au temps de transfert des agrégats et de manière progressive.

    [0026] Afin de bien faire comprendre l'invention, on va maintenant décrire, à titre d'exemple non limi­tatif, en se référant aux figures jointes en annexe, la mise en oeuvre du procédé suivant l'invention, dans le cas d'un poste d'enrobage comportant un tambour­sécheur-enrobeur à circulation à courants parallèles.

    La figure 1 est une représentation schémati­que et fonctionnelle du dispositif de réglage de l'in­jection de bitume dans un tambour-sécheur-enrobeur.

    La figure 2 est un diagramme représentatif des variations du débit d'agrégats et du débit de bi­tume introduits dans un tambour-sécheur-enrobeur, pen­dant le fonctionnement de ce tambour en régime perma­nent.

    La figure 3 est un diagramme représentatif des variations du débit d'agrégats et du débit de bi­tume introduits dans un tambour-sécheur-enrobeur, pen­dant le démarrage de ce tambour.

    La figure 4 est un diagramme représentatif des variations du débit d'agrégats et du débit de bi­tume introduits dans un tambour-sécheur-enrobeur, pen­dant une phase d'arrêt de ce tambour.



    [0027] Sur la figure 1, on voit un tambour-sécheur-­enrobeur 1 représenté de manière schématique et com­portant une première zone 2 dans laquelle est effectué le séchage et le chauffage des agrégats et une seconde zone 3 dans laquelle est effectué le malaxage des agrégats séchés et chauffés avec du bitume introduit par une lance 4.

    [0028] La flamme 5 d'un brûleur pénètre dans la première zone de séchage et de chauffage par l'extré­mité d'entrée du tambour par laquelle sont introduits les agrégats 7.

    [0029] Le tambour, de forme générale cylindrique, est mis en rotation autour de son axe pendant le fonc­tionnement de l'installation. Les agrégats 7 sont sou­levés à l'intérieur du tambour, par des aubages soli­daires de la surface intérieure de l'enveloppe cylin­drique de ce tambour, jusqu'à constituer un rideau oc­cupant toute la section du tambour et séparant la zone de séchage 2 de la zone d'enrobage 3. Les agrégats 7 sont ainsi exposés aux gaz chauds provenant du brûleur et circulant à l'intérieur du tambour suivant sa di­rection axiale, entre son extrémité d'entrée et son extrémité de sortie qui pénètre à l'intérieur d'une trémie 8 de récupération des enrobés élaborés dans le tambour à laquelle est raccordée une cheminée d'éva­cuation des gaz ayant traversé le tambour.

    [0030] Les agrégats froids et humides sont amenés à l'extrémité d'entrée du tambour par des convoyeurs 9 et 10 assurant un approvisionnement continu du tambour en agrégats.

    [0031] Une table de pesage 11 est associée au convoyeur 9 afin de déterminer le poids d'agrégats portés par le convoyeur au niveau de la table de pesa­ge. Le convoyeur 9 comporte également un dispositif 12 de mesure de vitesse dont les indications combinées à celles de la table de pesage permettent de déterminer le débit pondéral d'agrégats froids et humides trans­portés par le convoyeur 9.

    [0032] La lance d'injection de bitume 4 est reliée, par l'intermédiaire d'une vanne 13, à un circuit d'alimentation en bitume 14.

    [0033] Le circuit 14 comporte une branche principa­le sur laquelle sont disposés une pompe à bitume 15 et un compteur 18 ainsi qu'une branche en dérivation 19. Les deux branches du circuit de bitume 14 sont reliées à un réservoir non représenté dans lequel le bitume est maintenu en température. La vanne 13 permet de mettre en communication la branche principale du cir­cuit 14, soit avec la lance d'injection 4, soit avec la branche 19 en dérivation assurant le retour de bi­tume vers le réservoir.

    [0034] La pompe à bitume 15 est entraînée par un moteur 16 à vitesse variable commandé par un variateur 17.

    [0035] L'installation comporte de plus un ensemble calculateur régulateur 20 constitué de plusieurs modu­les de calcul et de comparaison.

    [0036] Un premier module de calcul 21 reçoit sous forme de signaux les informations provenant de la table de pesage 11 et du dispositif de mesure de vi­tesse 12 et permet de déterminer, à partir de ces in­formations le débit pondéral d'agrégats humides trans­portés par le convoyeur 9.

    [0037] Un second module de calcul 22 reçoit le si­gnal de sortie du premier module 21 ainsi qu'un signal provenant d'une sonde de mesure d'humidité 23 repré­sentatif de la teneur en eau des agrégats humides transportés par le convoyeur 9,

    [0038] Le module de calcul 22 détermine le débit d'agrégats secs correspondant au débit pondéral d'agrégats humides mesuré sur le convoyeur 9.

    [0039] Un troisième module de calcul 24 détermine à partir du débit d'agrégats secs provenant du module de calcul 22 et d'un signal provenant d'un module d'en­trée 25 représentatif de la proportion de bitume à in­troduire dans les agrégats, le débit pondéral de bitu­me qui doit être injecté par la lance 4.

    [0040] Il est à remarquer que le point de pesée correspondant à la table de pesage 11 se trouve à une distance relativement importante du point d'injection correspondant à l'extrémité de la lance 4 débouchant à l'intérieur du tambour 1.

    [0041] Les agrégats 7 parcourent cette distance en un temps T0 qui peut être évalué à partir de la vites­se moyenne des agrégats entre la table de pesage 11 et le point d'injection à l'intérieur du tambour.

    [0042] Un registre à décalage 28 reçoit un signal représentatif du temps de transfert T0, à partir d'un module d'entrée 26. Le registre 28 recoit également un signal représentatif du débit de bitume calculé par le module 24.

    [0043] Le registre 28 fournit en sortie, à un com­parateur 30, une valeur du débit pondéral de bitume correspondant au débit pondéral des agrégats, en te­nant compte d'un décalage dans le temps égal à T0. Ce débit pondéral de bitume correspond théoriquement au débit pondéral d'agrégats parvenu au point d'injection dans le tambour.

    [0044] Le compteur de bitume 18 permet de faire parvenir au module 31 de l'ensemble calculateur régu­lateur 20, un signal élaboré dans un module 32 et re­présentatif de la valeur instantanée du débit de bitu­me injecté par la lance 4.

    [0045] Cette valeur du débit instantané de bitume est envoyée au comparateur 30 qui élabore un signal de sortie en fonction des deux signaux d'entrée représen­tatifs du débit pondéral de bitume qui doit être in­jecté par la lance 4 et du débit réel mesuré respecti­vement.

    [0046] Le signal de sortie du comparateur 30 assure la commande du variateur 17 et du moteur 16 de manière à ajuster la valeur du débit injecté par la lance 4 à la valeur élaborèe par le module de calcul 28.

    [0047] Sur la figure 2, ont été représentées les variations au cours du temps du débit pondéral de bi­tume injecté dans le tambour, pendant le fonctionne­ment de l'installation et la variation pendant le même temps du débit pondéral d'agrégats introduit dans le tambour.

    [0048] A un instant t1, le débit pondéral d'agré­gats introduit dans le tambour et mesuré par la table de pesage 11 est accru d'une quantité ΔQ.

    [0049] Le débit correspondant de bitume reste cons­tant jusqu'à un instant t2 = t1 + T0, pour tenir comp­te du temps de transfert des agrégats entre la table de pesage 11 et le point d'injection de bitume.

    [0050] A l'instant t2, le débit pondéral de bitume est accru d'une quantité Δ′Q correspondant à l'ac­croissement ΔQ du débit d'agrégats à l'instant t1.

    [0051] Dans le cas d'un fonctionnement du tambour en régime permanent, si le temps de transfert T0 des agrégats entre le point de pesée et le point d'injec­ tion est correctement déterminé, les variations du débit de bitume correspondant aux variations du débit d'agrégats sont mises en oeuvre au moment voulu pour que la proportion de bitume dans les enrobés reste constante.

    [0052] Dans le cas d'un fonctionnement du tambour de manière qu'il ne se produise que des changements d'allure se traduisant par une variation du débit d'agrégats pénétrant dans le tambour, la technique de l'art antérieur consistant à différer d'un temps T0 les variations du débit de bitume liquide corresp­ondant aux variations du débit d'agrégats conduit à des résultats tout-à-fait satisfaisants en ce qui concerne le maintien d'une proportion constante de bitume dans les enrobés produits.

    [0053] Sur les figures 3 et 4, on a représenté les variations du débit pondéral des agrégats pénétrant dans le tambour et du débit pondéral correspondant du bitume injecté, pendant une phase de démarrage et pen­dant une phase d'arrêt du tambour-sécheur-enrobeur, en utilisant le procédé suivant l'invention.

    [0054] Sur la figure 3, on voit que le débit des agrégats mesuré au niveau de la table de pesage 11 passe à l'instant t1, d'une valeur 0 à une valeur Qn correspondant au débit d'alimentation du tambour dans les conditions normales de fonctionnement. L'instant t1 correspond à l'arrivée du flux d'agrégats humides, sur le convoyeur 9, au niveau de la table de pesage 11.

    [0055] Après l'instant t1, le débit d'agrégats est maintenu à sa valeur Qn pendant toute la période de fonctionnement de l'installation.

    [0056] Selon l'invention, le débit Q′ de bitume est maintenu à une valeur nulle jusqu'à un temps t3 = t2 + Tg, le temps t2 étant lui-même égal à t1 + T0.

    [0057] Le temps t2 correspond théoriquement à l'ar­rivée des premiers agrégats dans la zone d'injection, ces agrégats étant parvenus sur la table de pesage à l'instant t1

    [0058] En réalité, comme il est visible sur la fi­gure 1, la partie antérieure du tambour 1 à circula­tion à courants parallèles dans laquelle se trouve la zone de sèchage 2 présente un diamètre accru par rap­port à la partie restante du tambour et son remplissa­ge par les agrégats retarde l'arrivée des agrégats au point d'injection d'une durée Tg. Le temps Tg corres­pond au temps de remplissage de la partie de tête à grand diamètre du tambour-sécheur-enrobeur.

    [0059] Il est bien évident que le temps Tg dépend de la morphologie et des caractéristiques dimension­nelles du tambour utilisé.

    [0060] A partir de l'instant t3 (t3 = t2 + Tg), le débit Q′ de bitume passe de la valeur 0 à la valeur Q′n qui représente le débit pondéral de bitume dans l'installation en fonctionnement normal. Ce débit Q′n de bitume est calculé en fonction du débit Qn d'agré­gats, de manière que la proportion de bitume dans les enrobés produits par le tambour-sécheur-enrobeur soit fixée à une valeur prédéterminée.

    [0061] Comme il est visible sur la figure 3, de l'instant t3 à l'instant t4, le débit Q′n de bitume est établi par étapes successives au cours de chacune desquelles le débit de bitume varie de façon linéaire en fonction du temps. Ce mode de variation linéaire par étapes successives permet de réaliser le réglage de bitume de manière relativement simple, tout en per­mettant une augmentation progressive et modulée du dé­bit de bitume.

    [0062] Cette phase de fonctionnement du tambour d'une durée Tm = t4 - t3 correspond à une phase de montée en régime de l'injection de bitume.

    [0063] Cette montée en régime est effectuée en trois étapes successives se traduisant chacune par une variation linéaire du débit de bitume en fonction du temps, avec un facteur de proportionnalité différent.

    [0064] Cette augmentation progressive du débit de bitume injecté est nécessaire pour tenir compte de la constitution progressive de la veine de matériaux en circulation dans la zone d'injection, après remplissa­ge complet de la partie de tête du tambour.

    [0065] Cet établissement progressif du débit normal d'injection de bitume peut se traduire par un nombre quelconque de phases successives pendant lesquelles le débit de bitume varie de manière linéaire en fonction du temps.

    [0066] En réalité, l'établissement progressif du débit de bitume dépend des caractéristiques du tam­bour-sécheur-enrobeur et la variation du débit de bi­tume injecté en fonction du temps peut être représen­tée par une courbe différente d'une succession de seg­ments de droite, comme représenté sur la figure 3.

    [0067] Le procédé suivant l'invention permet d'ajouter aux agrégats, au moment voulu, la quantité de bitume nécessaire pour obtenir des enrobés bitumi­neux présentant une proportion de bitume parfaitement constante et correspondant à la valeur souhaitée.

    [0068] Le temps de retard Tg dû au remplissage de la partie de tête du tambour peut être déterminé à partir de la masse d'agrégats nécessaire pour assurer le remplissage de cette partie de tête et du débit de circulation des agrégats dans l'installation. Le temps Tg est égal au rapport de ces deux paramètres.

    [0069] Le temps Tm de montée en régime de l'instal­lation et l'allure des variations du débit d'agrégats au niveau de la zone d'injection, après remplissage de la partie de tête du tambour peuvent être déterminés expérimentalement au moment de la mise en service du tambour-sécheur-enrobeur.

    [0070] Sur la figure 4, on a représenté les varia­tions du débit d'agrégats mesuré au niveau de la table de pesage 11 de l'installation et les variations cor­respondantes du débit de bitume, au niveau du point d'injection, pendant une phase d'arrêt du tambour sui­vie d'une vidange complète de celui-ci.

    [0071] A l'instant t1, le débit d'agrégats mesuré au niveau de la table de pesage 11 passe de la valeur Qn correspondant au débit lors du fonctionnement nor­mal du tambour à la valeur 0, le convoyeur 9 n'étant plus alimenté en agrégats.

    [0072] Un arrêt de l'injection de bitume à l'ins­tant t1 se traduirait par la production d'une quantité importante de matériaux blancs à la sortie du tambour, c'est-à-dire d'agrégats non enrobés.

    [0073] Le débit pondéral Q′n de bitume correspon­dant au débit Qn d'agrégats est donc maintenu jusqu'à l'instant t2 tel que tz = t1 + T0, T0 représentant le temps moyen de transfert des agrégats entre la table de pesage et le point d'injection.

    [0074] Cependant, comme il est visible sur la figu­re 4, le débit Q′n de bitume n'est amené à la valeur 0 que progressivement de l'instant t2 à l'instant t3. Cette phase d'une durée Td égale t3 - t2 correspond à une descente en régime au cours de laquelle le débit d'agrégats au niveau du point d'injection décroit pro­gressivement.

    [0075] Cette phase de descente en régime de durée Td correspond à la vidange de la partie de tête à grand diamètre du tambour, cette vidange se produisant de manière progressive au cours du temps, ce qui né­cessite une diminution progressive du débit Q′n de bi­tume.

    [0076] Sur la figure 4, on voit que cette diminu­tion progressive peut être représentée par une courbe constituée par une succession de segments de droite de pentes différentes. Cette courbe peut être déterminée expérimentalement et comporter par exemple trois pha­ses successives à variation linéaire.

    [0077] Il est à remarquer que le temps Td de vidan­ge de la partie de tête à grand diamètre du tambour est sensiblement supérieur au temps Tg de remplissage de cette partie de tête. Ceci résulte du fait que la vidange de la partie de tête à grand diamètre n'est pas influencée par la poussée d'autres matériaux, contrairement au remplissage.

    [0078] Après l'arrêt de l'installation par inter­ruption de l'alimentation en agrégats, les agrégats restant dans le tambour présentent après un certain temps une granulométrie disparate et sont peu utili­sables pour fabriquer des enrobés ; d'autre part, leur temps de transit dans le tambour est extrêmement long.

    [0079] Cette partie des matériaux dont l'enrobage ne présente pas un grand intérêt peut servir à réali­ser un nettoyage du tambour.

    [0080] Il n'est cependant pas souhaitable d'arrêter trop brutalement l'injection de bitume après l'arrêt de l'approvisionnement du tambour en agrégats, pour éviter de produire une quantité trop importante de ma­tériaux blancs.

    [0081] L'arrêt programmé et progressif tel que re­présenté sur la figure 4 permet d'éviter cet inconvé­nient.

    [0082] De manière générale, le procédé suivant l'invention permet d'obtenir un dosage de liant bitu­mineux satisfaisant, aussi bien en régime permanent que lors de changements d'allure ou de changements de formule à "la volée" pendant le fonctionnement de l'installation d'enrobage. Ce dosage est obtenu en utilisant le temps de parcours moyen des agrégats T0 entre là table de pesage et le point d'injection de liant, comme base pour la détermination du temps de retard d'injection du bitume.

    [0083] De plus, le procédé suivant l'invention permet d'effectuer les phases de démarrage et d'arrêt de l'installation d'enrobage sans perte de matériaux et en conservant un dosage correct en bitume dans les enrobés produits, à tout instant.

    [0084] Enfin, le procédé suivant l'invention permet de prendre en compte la morphologie du tambour­sécheur-enrobeur. Par exemple, dans le cas d'un tam­bour-sécheur-enrobeur à courants parallèles ayant une partie de tête à grand diamètre dans laquelle sont réalisés le séchage et le chauffage des agrégats, on tient compte de cette forme en établissant le débit de bitume requis, au démarrage de l'installation avec un temps de retard supplémentaire dû au remplissage de la tête à grand diamètre.

    [0085] L'invention ne se limite pas au mode de réa­lisation qui a été décrit.

    [0086] C'est ainsi qu'on peut envisager des varia­tions du débit de bitume au cours du temps lors des phases de démarrage et d'arrêt de l'installation d'une forme différente de celles qui ont été décrites et re­ présentées. Ces variations dépendent en particulier de la morphologie du tambour-sécheur-enrobeur, de ses conditions d'exploitation et de la nature des agré­gats.

    [0087] Il est possible d'appliquer le procédé de réglage suivant l'invention au cas d'un tambour sé­cheur et enrobeur à circulation à contre-courant. Dans ce cas, le brûleur pénètre par la sortie du tambour et comporte éventuellement un corps de forme allongée dont l'extrémité à partir de laquelle se développe la flamme est éloignée des extrémités du tambour. Un tel tambour ne comporte généralement pas une zone d'entrée des agrégats à grand diamètre et la zone terminale du tambour dans laquelle a lieu le malaxage des agrégats et du bitume peut présenter au contraire un diamètre élargi.

    [0088] Dans ce cas, au démarrage de l'installation, le débit de bitume est établi de manière progressive sans que l'injection soit différée d'une durée corres­pondant à un temps de remplissage de la partie d'en­trée du tambour. L établissement progressif du débit de bitume tient compte de la constitution progressive d'un flux de matériaux à débit constant, dans la zone de malaxage.

    [0089] L'établissement du débit de bitume peut être réalisé suivant une loi de variation quelconque en fonction du temps.

    [0090] L'invention s'applique à toute installation de production en continu d'enrobés bitumineux par mé­lange d'agrégats et de liant.


    Revendications

    1.- Procédé de réglage de l'injection d'un liant bitumineux pendant la fabrication en continu d'enrobés pour revêtement routier par mélange d'agré­gats (7) et de liant bitumineux, les agrégats (7) étant amenés en continu dans une installation (1) de séchage et de malaxage en un point de laquelle on ef­fectue une injection de liant et le procédé de réglage consistant à mesurer le débit pondéral d'agrégats (7) en un point de pesée (11) extérieur à l'installation de sèchage et de malaxage (1), à déterminer le débit de liant nécessaire pour enrober le débit d'agrégats (7) mesuré et le temps de transfert des agrégats entre le point de pesée (11) et le point d'injection et à réaliser l'injection en fonction du débit et du temps de transfert, caractérisé par le fait que, pendant les phases de démarrage et d'arrêt de l'installation au moins, on réalise l'injection du débit déterminé de liant bitumineux avec un décalage dans le temps supé­rieur au temps de transfert T0 des agrégats et de ma­nière progressive.
     
    2.- Procédé de réglage suivant la revendica­tion 1, dans le cas d'une installation de séchage et de malaxage constituée par un tambour-sécheur-enrobeur (1) ayant une partie de tête (2) à grand diamètre, ca­ractérisé par le fait que pendant la phase de démarra­ge du tambour-sécheur-enrobeur (1), l'injection de bi­tume dans le tambour (1) est différée pendant un temps supérieur au temps de transfert T0 des agrégats entre le point de pesée (11) et le point d'injection, d'une durée Tg correspondant à la durée nécessaire au rem­plissage de la partie de tête (2) à grand diamètre du tambour (1) par les agrégats.
     
    3.- Procédé de réglage suivant la revendica­tion 2, caractérisé par le fait que le débit de bitume Q′n correspondant au fonctionnement normal du tambour alimenté en agrégats avec un débit Qn est établi pro­gressivement, par phases successives au cours desquel­les le débit de bitume varie de manière linéaire par rapport au temps.
     
    4.- Procédé de réglage suivant l'une quel­conque des revendications 1 à 3, dans le cas où l'ins­tallation de séchage et de malaxage est constituée par un tambour-sécheur-enrobeur (1) comportant une partie de tête (2) à grand diamètre, caractérisé par le fait que lors des phases d'arrêt du tambour-sécheur-enro­beur, le débit de bitume Q′n correspondant au fonc- tionnement normal de l'installation dans laquelle cir­cule un débit d'agrégats Qn est amené de manière pro­gressive de la valeur Q′ n à la valeur 0, après un temps au moins égal au temps de transfert des agrègats entre le point de pesée (11) et le point d'injection, à partir du temps t1 où le débit pondéral des agrégats au niveau du point de pesée (11) prend une valeur nul­le.
     
    5.- Procédé de réglage suivant la revendica­tion 4, caractérisé par le fait que le débit pondéral de bitume passe de la valeur Qn à la valeur 0, de manière progressive, par phases successives au cours desquelles le débit de bitume varie de manière linéai­re par rapport au temps.
     




    Dessins










    Rapport de recherche