[0001] La présente invention est relative aux tables vibrantes équipant les presses utilisées
pour la fabrication de produits en béton, tels, par exemple, que pavés, blocs, bordures,
et autres.
[0002] Les presses conventionelles sont généralement équipées d'un dispositif de vibration
du béton lui-même conventionnel et constitué d'une table unique animée dans le sens
vertical par des vibrateurs à balourd, synchronisés entre eux et entrainés en rotation
par des moteurs,notamment électriques.
[0003] Dans ces dispositifs, la force de vibration unidirectionnelle verticale n'est pas
réglable indépendamment de la vitesse de rotation des balourds au cours des différentes
phases du cycle vibratoire de la fabrication d'un produit. Ainsi, l'intensité de
la force, l'amplitude du déplacement de la table et les accélérations transmises
au moule et au béton qu'il contient sont-elles déterminées seulement par la seule
vitesse de rotation, éventuellement variable, toujours déterminée une fois pour toutes
et non susceptible d'autre adaptation.
[0004] Les machines utilisées étant presque toujours polyvalentes, c'est-à-dire destinées
à la fabrication d'une très large diversité de produits pour lesquels il est bien
souvent impossible d'obtenir des conditions de fabrication favorables pour divers
produits, aussi bien au niveau de la qualité qu'à celui de la durée optimale du cycle
de fabrication.
[0005] Les réglages effectués dans l'état actuel des choses sur certaines phases de la fabrication
(durée de prévibration, nombre de coups d'agitateur du tiroir de remplissage ou encore
durée de la vibration finale) sont insuffisants et inadéquats.
[0006] On vient à conclure que c'est sur les dispositifs de vibration eux-mêmes, présentant
trop de limites ou d'insuffisances, qu'il y a lieu d'intervenir et de les modifier
et perfectionner pour répondre aux exigences d'une fabrication de qualité certaine
et selon des conditions optimales réduisant le coût final.
[0007] C'est ce but que vise à atteindre la présente invention, en cherchant à optimaliser
aussi simplement que possible les conditions physiques de la pré-vibration, destinée
essentiellement au bon remplissage des moules, et de la vibration proprement dite
destinée à assurer un bon compactage du matériau avant solidification définitive.
Il y a donc intérêt à pouvoir, autrement que par l'intervention sur la seule vitesse
de rotation des balourds, agir pour chaque phase sur les paramètres déterminants que
sont la force liée directement à l'accélération, et l'amplitude du déplacement transmis
aux moules.
[0008] Ainsi, souvent, avec les installations conventionelles, pour un cycle moyen complet
de 10 à 15 s, la durée de prévibration et de vibration est de l'ordre du tiers de
la durée du cycle complet. On procède au démarrage des moteurs et éventuellement à
un freinage et un arrêt avant de redémarrer et refreiner pour la vibration proprement
dite.
[0009] Entre ces deux phases, seule la vitesse de rotation des arbres à balourds a subi
une modification, tout le reste restant en l'état.
[0010] Sur une durée de fonctionnement d'une mn on arrive à avoir besoin d'une dizaine,
sinon plus, de phases de démarrage et de freinage aussi la puissance installée est-elle
extrêmement importante. La solution qui consisterait à utiliser des fréquences de
vibration variables, indépendamment du régime des moteurs impliquerait des variateurs
de fréquence énormes. Les variateurs existants ne sont d'ailleurs pas conçus pour
une telle fonction.
[0011] Devant ces insuffisances, il a été proposé d'utiliser des masselottes réglables en
position sur l'arbre en rotation. Mais du fait du régime vibratoire, la liaison réglable
des masselottes sur l'arbre prend rapidement du jeu et, dans un souci de longévité,
cette solution est à proscrire.
[0012] On a également proposé un décalage relatif des masselottes ou des balourds au moyen
de trains de pignons et planétaires lubrifiés par bain d'huile dans ces carters. Cette
technique limite considérablement la vitesse de rotation des arbres porteurs des masselottes
ou balourds et la fréquence maximale de vibration ainsi obtenue n'est pas compatible
avec la réalisation de produits très compacts tels que bordures et pavés, pour lesquels
une fréquence de 75 Hz (soit 4500 tours/mn) est au moins nceessaire.
[0013] L'invention avec ses caractéristiques qui font l'objet des revendications et autres
avantages non encore évoqués est exposée dans la description qui suit et pour l'intelligence
de laquelle on se référera aux dessins, dont :
- les figures 1, 2 et 3 montrent respectivement en vue de bout selon le plan AA de
la figure 2, en vue longitudinale de côté, et en vue de bout selon la flèche F de
la figure 2, une installation à table vibrante conforme à l'invention,
-la figure 4A illustre schématiquement le fonctionnement du dispositif d'entrainement
de la même installation.
- et les figures 4B, 4C et 4D, ce fonctionnement dans les positions respectives B,
C et D portées à la figure 4A.
[0014] Comme on le voit notamment aux figures 1 et 2, la table vibrante 1 porteuse d'une
planche de moulage 2, est de façon usuelle portée par un bâti 3 avec interposition
de tampons amortisseurs 4.
[0015] Selon l'invention, la table 1 est animée en vibration par quatre lignes d'arbres
5 à 8 superposés par paire et équipés de masselottes ou balourds 51, 61, 71, 81 fixés
sur ces arbres. Les paliers de support de ces arbres sont portés par deux carters
9, 10 décalés axialement, comportant des roulements lubrifiés par barbotage dans un
bain d' huile. Les carters 9, 10 sont fixés rigidement sous la face d'appui de la
table 1. Entre les deux carters 9, 10, la liaison entre chaque partie de chaque arbre
5 à 8 est assurée par une transmission élastique à arbre flottant 11 et conçue pour
résister aux très sévères conditions de sollicitation en accéleration et aux chocs.
Les arbres 5 à 8 sont par ailleurs reliés on bout chacun à un dispositif d'entrainement
décrit ci-après par une transmission également élastique 12.
[0016] Selon l'invention, on agit sur la fréquence de vibration en jouant sur la vitesse
d'entrainement des arbres 5 à 8 sans nécessité d'arrêts et redémarrages répétitifs,
et on agit sur la force (accélération) vibratoire en jouant sur les positions relatives
des balourds 51, 61, 71, 81 sans nécessité non plus d'interrompre la rotation dans
chaque cycle prévibration-vibration.
[0017] Comme on le voit mieux aux figures 2 et 3, chaque arbre 5 à 8, supporté dans un carter
13 recevant les roulements nécessaires, est équipé d'une poulie crantée d'entrainement
52, 62, 72, 82. A chacune de ces poulies d'entrainement, et supportée par le carter
13, est associée dans le même plan horizontal du côté extérieur aux lignes d'arbres
5 à 8, une poulie crantée folle 53, 63, 73, 83 (figure 3). Une courroie à double crantage
14 passe successivement sur et sous chaque poulie contiguë, comme à la figure 3. Cette
courroie 14 est destinée à l'entrainement en rotation des poulies 52, 62, 72, 82 portée
par les lignes d'arbres 5, 6, 7, 8, les poulies folles 53, 63, 73, 83 assurant à la
courroie 14 un arc d'enroulement optimal sur les poulies d'entrainement 52, 62, 72,
82.
[0018] Au moins un moteur rotatif 15 coopérant avec une poulie de renvoi 15′, ou deux moteurs
15, 15′, disposés axialement de part et d'autre du carter 13 et d'axes horizontaux
de préférence décalés verticalement l'un par rapport à l'autre assure l'entrainement
et le défilement continu de la courroie crantée 14.
[0019] Comme on le voit, le cheminement de la courroie 14 par rapport aux poulies 52, 62,
72, 82 et 53, 63, 73, 83 leur imprime un sens de rotation opposé à chaque niveau des
deux étages d'arbres 5, 6, 7, 8. La vibration résultante conférée à la table 1 est
donc unidirectionnelle et dans le sens vertical.
[0020] Le ou les moteurs 15, 15′ sont supportés par un châssis fixe 16, de mem̂e que le
carter 13, indépendant totalement du bâti 3 de la presse. Les moteurs (ou le moteur
et le renvoi) 15, 15′ sont portés par un coulisseau 17 mobile axialement par rapport
au carter 13 et au châssis fixe 16 et commandable en déplacement par un vérin 18.
[0021] Par le truchement du vérin 18, un déplacement relatif des axes de rotation des moteurs
15, 15′ par rapport au carter 13 tout en maintenant l'entraxe constant, va provoquer
sur la courroie crantée 14, en prise avec les poulies,notamment d'entrainement 52,
62, 72, 82, une traction qui induit sur ces poulies un décalage angulaire, donc un
décalage angulaire relatif entre les balourds portés par les arbres situés au même
niveau. Ce déphasage entre les balourds agit directement et indépendamment de la vitesse
de rotation des moteurs 15, 15′ sur la force verticale de la vibration résultante,
qui peut ainsi être réglée de façon continue entre une valeur maximale pour une position
extrême du coulisseau 17 et une valeur nulle pour l'autre position extrême.
[0022] Les figures 4A à 4D illustrent schématiquement ce résultat où l'on obtient une vibration
maximale en intensité en position A du coulisseau et minimale en position D, les positions
C et B correspondant à des valeurs intermédiaires. A la figure 4A, les moteurs 15,
15′ sont supposés en rotation au moment où les balourds produisent vers le bas leur
effet maximal. A partir de cette position A, les figures 4B à 4D montrent en partie
supérieure ce qui se passe lors du déplacement vers les positions B, C et D respectivement
par l'effet de la tension induite sur la courroie crantée (en supposant que le moteur
est à l'arrêt, ce qui n'est jamais nécessaire). En partie inférieure de ces figures,
on illustre la situation à un instant donné pendant la marche, mais lorsque le passage
dans la position correspondante A, B, C ou D a été effectué .
[0023] De ce qui précède, on voit que la solution proposée par l'invention répond aux impératifs
actuels d'une exploitation industrielle en production : fiabilité, précision et performance.
La synchronisation de rotation des arbres à balourds, assurée par la courroie crantée,
permet d'éviter les trains de pignons habituels dont la lubrification n'est pas compatible
avec de grandes vitesses de rotation et une longévité satisfaisante. Dans le cas
présent, les carters supports de paliers ne renferment que les roulements spéciaux
nécessaires, les balourds étant fixés à l'extérieur de ces carters, sur les extrémités
d'arbres intermédiaires.
[0024] La courroie à double crantage ne nécessite aucun entretien et sa durée de vie est
élevée. Les charges qu'elle induit sur les paliers sont faibles et la vitesse linéaire
maximale peut être très élevée pour produire une fréquence de vibration pouvant atteindre
100 Hz. Elle permet en outre une manoeuvre automatique du déplacement des moteurs
sans organes mécaniques autres que le coulisseau à vérin, déplacement rapide et précis
permettant en marche un réglage continu de la force de vibration entre une valeur
maximale et une valeur nulle.
1.- Installation à table vibrante pour la fabrication de produits en béton, comprenant
une table vibrante (1) montée élastiquement (4) sur un bâti (3) et animée en vibration
par des arbres (5, 6, 7, 8) supportés dans de carters (9, 10) liés à la table (1)
et porteurs de balourds (51, 61, 71, 81), caractérisée par le fait que les arbres
(5, 6, 7, 8) sont disposés selon quatre lignes parallèles superposées deux à deux
par paires (5, 7 et 6, 8) et sont porteurs en bout chacun d'une poulie crantée (52,
62, 72, 82) coopérant avec une courroie à double crantage (14) entrainée par au moins
un moteur rotatif (15) disposé latéralement par rapport aux lignes d'arbres et d'axe
parallèle à celles-ci, la courroie (14) passant alternativement respectivement sous
et sur ou sur et sous les poulies (52, 62) de la première paire d'arbres, puis autour
d'un renvoi (15′) d'axe parallèle à celui du moteur (15) et disposé par rapport aux
lignes d'arbres du côté opposé à celui de ce moteur (15) avant de repasser alternativement
respectivement sur et sous ou sous et sur les poulies (72, 82) de la seconde paire
d'arbres, et revenir s'enrouler sur le moteur (15), le moteur (15) et le renvoi (15′)
étant supportés par un coulisseau (17) déplaçable transversalement par rapport aux
lignes d'arbres (5, 6, 7, 8) pour varier la position angulaire relative des balourds
(51, 61, 71, 81) de chaque paire d'arbres.
2.- Installation à table vibrante selon la revendication 1, caractérisée par le fait
que le renvoi (15′) se présente sous la forme d'un second moteur.
3.- Installation à table vibrante selon la revendication 1 ou la revendication 2,
caractérisée par le fait que de part et d'autre de chaque paire d'arbres, est disposée
une poulie crantée (53, 63, 73, 83) montée folle et d'axe parallèle à ces arbres pour
assurer un arc d'enroulement suffisant de la courroie (14) sur chaque poulie d'arbre
(52, 62,72, 82) porteur de balourd.
4.- Installation à table vibrante selon l'une quelconque des revendications 1 à 3,
caractérisée par le fait que les axes du moteur (15) et du renvoi (15′) sont décalés
dans le sens vertical pour assurer un enroulement optimal de la courroie (14) sur
les poulies d'entrainement des arbres (52, 62, 72, 82).
5.- Installation à table vibrante selon l'une quelconque des revendications 1 à 4,
caractérisée par le fait que le déplacement du coulisseau (17) est commadé par un
vérin (18).
6.- Installation à table vibrante selon l'une quelconque des revendications 1 à 5,
caractérisée par le fait que les balourds (51, 61, 71, 81) sont montés sur les arbres
(5, 6, 7, 8) à l'extérieur des carters (9, 10).
7.- Installation à table vibrante selon l'une quelconque des revendications 1 à 6,
caractérisée par le fait qu'entre les carters (9, 10) la liaison sur chaque ligne
d'arbre (5, 6, 7, 8) est assurée par une transmission élastique à arbre flottant
(11).
8.- Installation à table vibrante selon l'une quelconque des revendications 1 à 7,
caractérisée par le fait que les arbres (5, 6, 7, 8) sont reliés en bout au dispositif
moteur (15) par une transmission élastique (12), solidaire des poulies crantées (52,
62, 72, 82).
9.- Installation à table vibrante selon l'une quelconque des revendications 1 à 8,
caractérisée par le fait que les arbres (5, 6, 7, 8) en bout sont supportés dans un
carter fixe (13).