[0001] La présente invention a pour objet une tôle contenant notamment du fer, du silicium
et de l'aluminium, et formant partie d'une famille de tôles à grains orientés ayant
une texture de type cubique, c'est à dire une tôle possédant deux directions de facile
aimantation, l'une confondue avec la direction de laminage, l'autre perpendiculaire
à la direction de laminage, dans le plan de la tôle, dite direction travers.
[0002] On sait que les tôles magnétiques dites non orientées sont plus particulièrement
destinées à la construction de circuits alimentés en courant alternatif, dont en particulier,
ceux des machines tournantes de forte puissance. Pour la construction de ces machines,
il importe de disposer de circuits magnétiques très perfomants.
[0003] Le stator est constitué de tôles assemblées et ces dernières ont un degré d'éfficacité
qui s'évalue en fonction de deux paramètres qui sont le niveau d'induction d'une part,
et les pertes volumiques d'autre part.
[0004] L'induction est limitée par l'aimantation à saturation du matériau, et les pertes
comprennent les pertes par hystérésis et par courants de Foucault. Aussi, il est nécessaire
de trouver un compromis entre les matériaux à forte aimantation à saturation et à
faibles pertes.
[0005] Les tôles d'acier au silicium non orientées donnent actuellement les meilleurs résultats,
car l'aimantation particulièrement forte du fer n'est que peu diminuée par l'adjonction
des éléments d'alliage, passant de 2,16 Tesla pour le Fer pur à 2,0 Tesla pour l'alliage
à 3,2 % de silicium.
[0006] L'augmentation de la résistivité électrique due au silicium permet de diminuer les
pertes.
[0007] En dehors de la nature et de la composition du matériau, au autre paramètre d'étude
important est le texture. En effet, toujours dans les machines tournantes, les assemblages
de tôles du stator sont répartis en secteurs dont le volume se décompose en trois
régions essentielles :
- les dents, dans lesquelles l'induction est orientée suivant une direction radiale,
- le dos du stator, dans lequel l'induction est orientée suivant une direction tangentielle,
et
- la région médiane. dans laquelle l'induction tourne dans le plan des tôles.
[0008] Les tôles connues de texture GOSS (110) [001] ou à grains orientés ou encore G.O.
conviennent mal à une telle utilisation, car elles ont une anisotropie marquée, et
même, si la texture GOSS entraîne une amélioration très sensible des propriétés magnétiques
dans la direction de laminage, son avantage disparaît très rapidement dès que l'induction
s'écarte de la direction de laminage. Par propriétés magnétiques mauvaises, il faut
entendre non seulement les pertes magnétiques spécifiques élevées, mais aussi le fait
qu'il est nécessaire d'appliquer un champ d'excitation de grande amplitude pour approcher
l'aimantation à saturation dans une direction différente de la direction de laminage,
ce qui peut entraîner un échauffement des bobinages par effet Joule, préjudiciable
à la durée de vie de la machine.
[0009] C'est pourquoi, sauf cas exceptionnel , les tôles de texture GOSS ne sont pas utilisées
par les constructeurs de machines tournantes qui leur préfèrent les tôles dites non
orientées, en principe sans texture, ou avec une texture de laminage peu marquée.
[0010] Les tôles à grains non orientés, dénommés N.O., présentent une faible anisotropie
dans le plan du laminage, car les grains sont répartis sensiblement de façon aléatoire,
ce qui entraîne un comportement statistiquement isotrope. Mais l'alliage ternaire
constitué par du Fer, du Silicium et de L'Aluminium par exemple, a une énergie d'anisotropie
magnétocristalline importante qui tend à maintenir, à l'intérieur de chaque grain,
les moments magnétiques atomiques parallèlement aux axes quaternaires du cristal.
Il en résulte une répartition en domaines orientés suivant les directions de facile
aimantation du type [100].
[0011] Or, les mécanismes d'aimantation les plus faciles font intervenir les déplacements
de parois, dites parois de BLOCH, entre domaines voisins. Il est donc avantageux dans
les tôles N.O. d'orienter préférentiellement ces domaines dans la direction de circulation
du flux.
[0012] Les tôles d'acier au silicium non orientées sont en général classées d'après leurs
pertes spécifiques W
15150 (pertes pour une induction crète B = 1,5 Tesla à 50 Hertz exprimées en watts par
kilogramme) et leur induction magnétique B
socc, en Tesla (induction magnétique induite dans un champ d'excitation de 5000 A/m).
La tôle d'acier de la qualité la plus haute figurant dans la JIS (norme industrielle
japonaise) C2552 (1986) est la qualité 35.A.230 (épaisseur 0,35 mm, W
15/50 ≦ 2,30 W
/Kg et Bs occ z 1,60 T).
[0013] On connait par le brevet français FR-A-2 316 338, un procédé de fabrication de tôles
d'acier au silicium, du type à grains non orientés, avec de faibles pertes et une
forte induction magnétique.
[0014] Ce procédé s'applique à des tôles d'acier au silicium laminées à chaud contenant
au plus 0,020% de carbone, 2,5 à 3,5% de silicium, 0,1 à 1,0% de manganèse et 0,3
à 1,5% d'Aluminium, le reste étant constitué par du fer et des impuretés accidentelles.
Après un laminage à froid en au moins deux étapes, avec un recuit intermédiaire et
un recuit final en continu pour obtenir l'épaisseur finale, !e procédé prévoit que
les teneurs en soufre et oxygène sont limitées respectivement à au plus 0,0025% et
0.005% et que le laminage à froid final a un taux de réduction compris entre 40 et
70%. Les pourcentages apportés sont exprimés en concentrations pondérales.
[0015] Avec une telle composition les résultats suivants sont obtenus :
- pertes dans le fer W15/50, c'est à dire en watts/kilogramme à 50Hz pour B = 1,5 Tesla, sensiblement égales
à 2,3 W/kg pour une épaisseur de 0,35mm.
- induction magnétique Bsooo, (c'est à dire l'induction magnétique dans un champ de
5000 A/m) de 1,70 Tesla pour une épaisseur de 0,35 mm.
- allongement relatif à la rupture mesurée en sens long : 26%.
- allongement relatif à la rupture mesurée en sens travers : 29%.
[0016] Ces caractéristiques favorables sont obtenues après un recuit intermédiaire ne dépassant
pas 950 C conduit en atmosphère d'hydrogène sec, suivi d'une décarburation à 825 °C
et d'un recuit final à 1050 °C en atmosphère d'hydrogène sec également.
[0017] Un essai comparatif a été effectué avec un échantillon ayant la même composition,
avec une décarburation et un recuit final identique, mais avec une température de
recuit intermédiaire de 1050° C.
[0018] Les pertes dans le fer W
15/50 et l'induction magnétique Bsooo obtenues sont sensiblement les mêmes, mais dans ce
cas, l'allongement relatif à la rupture mesurée dans le sens de laminage est de 3%
et l'allongement relatif à la rupture mesurée dans le sens travers est de 10%.
[0019] Ces résultats montrent qu'avec une tôle d'acier ayant la composition du FR-A-2.316.338
et avec un recuit intermédiaire supérieur à 950° C, la tôle devient trop fragile et
le laminage à l'épaisseur finale devient impossible.
[0020] Il est à noter que tous les exemples du FR-A-2.316.338 sont décrits avec une proportion
de silicium comprise entre 2,5% et 3,5% et une proportion d'aluminium ne dépassant
pas 1,5%, l'acier devenant trop fragile dans le cas où le pourcentage d'aluminium
dépasse cette valeur.
[0021] Il ressort donc de ce brevet que l'addition d'aluminium, en quantité croissante,
provoque une fragilisation de plus en plus marquée de l'alliage.
[0022] La présente invention a donc pour but d'éviter ces inconvénients tout en augmentant
le pourcentage d'aluminium et en diminuant le pourcentage de silicium contrairement
au FR-A-2.316.338, et de proposer une tôle magnétique contenant notamment du fer,
du silicium et de l'aluminium possédant une texture dite cubique, c'est à dire possédant
deux directions de facile aimantation dans le plan de la tôle, l'une confondue avec
la direction de laminage, l'autre avec la direction travers, et dont les propriétés
magnétiques sont améliorées par rapport aux tôles fer-silicium non orientées existantes,
en particulier, la perméabilité dans des champs d'excitation de grande amplitude et
les pertes spécifiques à fréquence industrielle pour une valeur crête de l'induction
de 1,5 Tesla ou plus, le tout avec des propriétés mécaniques comparables à celles
des tôles fer-silicium non orientées d'usage courant.
[0023] Selon l'invention, la tôle magnétique est obtenue à partir d'une bande d'acier laminée
à chaud contenant notamment du fer, du silicium et de l'aluminium, caractérisée en
ce que sa composition pondérale est la suivante :
- Silicium inférieur à 3,3%
- Aluminium compris entre 1,5 et 8%
- Manganèse inférieur à 0,2%
- Somme des résidus métalliques (Nickel, Chrome, Molybdène, Titane, Cuivre) inférieur
à 0,1%
- Carbone inférieur à 30.10-4%, soufre inférieur à 20.10-4%, azote inférieur à 20.10-4%, oxygène inférieur à 20.10-4%, phosphore inférieur à 50.10-4%.
- le reste étant du fer,
et en ce que la bande d'acier issue du laminage à chaud, soumise à deux laminages
à froid séparés par un recuit intermédiaire et suivis d'un recuit final, le taux de
réduction du laminage à froid final étant compris entre 50 et 80%, de préférence entre
60 et 75%, présente une texture de type cubique, 40% au moins des grains ne s'écartant
pas de plus de 15" de l'orientation cubique idéale (100) [001 en notation de MILLER.
[0024] Selon d'autres caractéristques,
- la somme des pourcentages de silicium et d'aluminium est inférieure à 9% en concentration
pondérale,
- la teneur en silicium est de préférence inférieure à 2,5% en concentration pondérale,
- la teneur en aluminium est de préférence comprise entre 1,5 et 5% en concentration
pondérale,
- le recuit intermédiaire est effectué en continu à une température supérieure à 950`
C pendant 1 à 5 minutes,
- le recuit final est effectué en continu à une température comprise entre 950 et
1100 ° C pendant 1 à 5 minutes.
- le recuit final est effectué en statique à une température comprise entre 1000"
et 1100° C pendant 1 à 5 heures.
[0025] La tôle magnétique selon l'invention contenant notamment du fer, du silicium et de
l'aluminium se caractérisé en ce que la texture cubique présente des caractéristiques
d'anisotropie magnétocristalline qui, mesurées suivant la méthode de la balance de
torsion, ont pour le grand maximum (Mi) et le petit maximum (m
2) des valeurs supérieures à 8000 to 5600 J/m3 et pour le coefficient d'anisotropie
p =

une valeur supérieure à 0,70.
[0026] La tôle magnétique selon l'invention se caractérisé en outre en ce que les directions
de facile aimantation sont la direction de laminage et la direction perpendiculaire
au laminage dans le plan de la tôle.
[0027] Les essais décrits ci-dessous en regard des dessins annexés déterminent les caractéristiques
de la tôle magnétique selon l'invention.
- la Fig. 1 représente l'évolution des maxima m2, M, du couple d'anisotropie mesurés à l'épaisseur intermédiaire après un premier
laminage à froid et un recuit, en fonction de l'épaisseur intermédiaire.
- la Fig. 2 représente l'évolution des pertes à 1T-50Hz en fonction de la température
du recuit final pour l'épaisseur de 0,35mm.
- la Fig. 3 représente l'évolution des pertes à 1,5 T-50Hz en fonction de la température
du recuit final pour l'épaisseur de 0,35 mm.
- la Fig. 4 représente l'évolution des inductions Bsoo et B2500 pour les champs d'excitation de 800Aim et 2500 Am en fonction de la température du
traitement final.
[0028] Les différentes étapes du cycle de fabrication ont des influences plus ou moins marquées
sur les caractéristiques de la tôle obtenue, notamment la texture, les pertes, l'induction,
ainsi que cela va être décrit à l'aide de plusieurs exemples.
[0029] Des essais ont été conduits pour vérifier l'influence de la texture de solidification
initiale du lingot de l'acier de base sur la texture finale de la tôle.
[0030] Deux formes de lingotières ont été utilisées, l'une de forme parallélépipédique.
l'autre de forme cylindrique.
[0031] Ces formes simulent les phénomènes susceptibles de se produire au cours d'une solidification,
l'une en coulée continue et l'autre par la voie lingot.
[0032] Une analyse des textures par la technique des figures de corrosion montre que les
deux lingots ne présentent pas de texture de solidification particulièrement marquée.
Les tôles obtenues à partir des deux lingots de formes différentes ont des propriétés
magnétiques très proches et des tailles de grains également semblables, forme initiale
du lingot n'a pas de conséquence significative sur la texture des tôles qui en résulte
après le traitement thermique.
[0033] Le lingot de l'acier de base est soumis à un laminage à chaud pour obtenir une tôle
d'acier d'une épaisseur d'environ 2,5 mm. Le cycle de traitement de la bande d'acier
laminée à chaud selon l'invention est le suivant
- Décapage,
- 1er laminage à froid à l'épaisseur de 1 mm,
- Recuit intermédiaire en continu à 1020° C durant 2mn,
- 2ème laminage à froid à l'épaisseur de 0,35 mm,
- Recuit final statique à 1050° C durant 3 heures.
[0034] Les caractéristiques des échantillons sont mesurées :
a - par analyse chimique,
b - par mesure optique pour la détermination de la dimension des grains,
c - par la mesure des pertes magnétiques,
d - par la mesure du couple d'anisotropie.
[0035] La mesure du couple d'anisotropie se fait au moyen d'une balance de torsion. Le principe
de la mesure est le suivant :
Après le repérage de la direction de laminage, on découpe par poinçonnage dans la
tôle, un disque d'un diamètre d'environ 15 mm. Ce disque est ensuite mis en place
sur un support horizontal, mobile autour d'un axe vertical, et un champ magnétique
extérieur sature l'échantillon dans une direction variable du plan horizontal repérée
par l'angle que fait l'aimantation avec la direction de laminage. En présence d'une
énergie d'anisotropie volumique, le disque échantillon est soumis à un couple, qui
tend à aligner l'aimantation du disque suivant l'une des directions privilégiées dites
de facile aimantation.
[0036] La mesure consiste à faire varier l'angle que fait l'aimantation avec la direction
de laminage et à relever le couple mécanique qu'il faut exercer sur le disque pour
le maintenir fixe.
[0037] Le module du couple en fonction de l'angle que fait l'aimantation avec la direction
de laminage a sensiblement une allure sinusoïdale ayant deux maxima successifs différents
M< et m
2 où M, est le grand maximum et m
2 le petit maximum, l'anisotropie étant carractérisée par le rapport ρ =

squi tend vers 1 dans le cas d'une anisotropie idéale, alors que la qualité de la
texture cubique est d'autant meilleure que M
1 et m
2 sont plus élevés.
[0038] Le cycle de traitement de la bande d'acier laminée à chaud comprend deux laminages
à froid et la détermination de l'influence des taux de réduction au cours de ces laminages
est importante pour caractériser l'évolution de la texture. La mesure du couple d'anisotropie
est un paramètre qui permet d'apprécier cette évolution.
[0039] La bande d'acier laminée à chaud est réduite après un premier laminage à froid à
une épaisseur intermédiaire variant de 0,7 mm à 2 mm.
[0040] L'étude du couple d'anisotropie magnétocristalline après le premier recuit intermédiaire
permet de connaître la ou les directions de facile aimantation, et les modifications
de la courbe de couple d'anisotropie permettent de repérer les modifications de texture.
[0041] Le tableau 1 présente les résultats des mesures de couples d'anisotropie obtenus
sur la bande réduite à l'épaisseur indiquée, d'un acier selon l'invention de composition
Si, 1,92%, AL 1,86%.

[0042] Ces résultats montrent que pour un premier taux de laminage à froid convenable, certains
échantillons possèdent une texture d'allure cubique avec deux directions de facile
aimantation bien marquées respectivement parallèles et perpendiculaires à la direction
de laminage.
[0043] Les variations de m
2 et M
i, et la valeur mesurée de p en fonction de l'épaisseur intermédiaire, représentées
sur la figure 1, montrent que la texture n'est par très sensible à la variation de
l'épaisseur inermédiaire entre 0,7 et 1,5 mm, mais se dégrade hors de ces limites.
[0044] La texture finale peut être influencée par le recuit intermédiaire du cycle de fabrication
selon l'invention notamment par l'atmosphère lors de ce traitement thermique.
[0045] Le recuit intermédiaire à une épaisseur-de 1 mm est effectué en atmosphère sèche
d'hydrogène purifié, puis en faisant varier le taux d'oxygène.
[0046] Le tableau Il récapitule les résultats obtenus au stade intermédiaire 1 mm et au
stade final 0,35 mm, pour les petits et grands maxima, ainsi que les coefficients
d'anisotropie correspondants, la composition de l'acier étant Si 1,92%, AL 1,86%.

[0047] Les valeurs de p étant plus élevées après des traitements thermiques en atmosphère
sèche, on en déduit que l'utilisation d'une atmosphère humide est moins favorable
qu'une atmosphère sèche pour l'obtention d'une texture cubique.
[0048] Le rôle du recuit final est important puisque le recuit doit réparer les défauts
introduits par le second laminage à froid et, de plus, la tôle issue de ce recuit
final est directement utilisée. Les caractéristiques après le recuit final sont donc
les caractéristiques définitives.
[0049] Deux séries d'essais ont permis d'étudier les caractéristiques des tôles obtenues
après recuit final statique, en fonction d'une part de la variation de la température
utilisée du recuit final en statique et d'autre part en fonction de temps de maintien
en température.
[0050] Les mesures de couple d'anisotropie sont indiquées dans le tableau III pour l'épaisseur
de 0,35 mm, en fonction de la température du recuit final.

[0051] La température de traitement thermique n'a pas d'influence significative sur les
courbes d'anisotropie, par contre l'étude des pertes magnétiques mesurées respectivement
à deux valeurs d'induction de 1 Tesla et de 1,5 Tesla comme représentées sur les figures
2 et 3 montre une augmentation néfaste desdites pertes magnétiques, au-dessus d'une
température de recuit final de 1050° C et au-dessous de 950° C.
[0052] De même, les valeurs d'aimantation en fonction des températures de recuit final (pour
une durée du recuit égale à 1 heure) représentées sur la figure 4 montrent une diminution
de l'aimantation lorsque la tempérautre du recuit final augmente.
[0053] L'étude des pertes magnétiques et de l'aimantation permet de déterminer un intervalle
de température favorable pour le recuit final, compris entre 1000 et 1100 C.
[0054] Les mesures d'anisotropie en fonction de la durée du recuit final à 1000°C sont regroupées
dans le tableau IV ci-dessous.

[0055] La durée du recuit final n'influe pas sur la valeur de l'anisotropie au-delà d'un
certain stade, car les grains atteignent une taille telle qu'ils traversent la tôle
et que leur croissance s'arrête. A partir de cet état, la texture n'évolue plus.
[0056] Le recuit intermédiaire peut être effectué en continu à une température supérieure
à 950 C pendant 1 à 5mn, et le recuit final à une température comprise entre 950 et
1100 C également pendant 1 à 5 mn.
[0057] Parmi les impuretés que l'on trouve inévitablement dans les alliages utilisés pour
la fabrication des tôles magnétiques fer - silicium -aluminium, les quatre éléments
soufre, carbone, oxygène et azote engendrent des détériorations au niveau des caractéristiques
magnétiques.
[0058] Les deux exemples suivants montrent l'influence de ces éléments sur l'anisotropie.
[0059] Le traitement de tôles d'acier contenant du silicium et de l'aluminium dans les proportions
suivantes:
- silicium inférieur à 3,3% de préférence inférieur à 2,5%
- aluminium compris entre 1,5 et 8% de préférence compris entre 1,5 et 5% en concentration
pondérale tel que la somme des pourcentages de silicium et d'aluminium ne dépasse
pas 9% en concentration pondérale.
[0060] Ce traitement comprenant les étapes suivantes :
- un laminage à chaud
- un décapage
- un premier laminage à froid
- un recuit intermédiaire
- un deuxième laminage à froid
- un recuit final
permet d'obtenir une tôle ayant une texture générale de type cubique, 40% au moins
des grains ne s'écartant pas de plus de 15° de l'orientation cubique idéale (100)
[001] en notation de MILLER.
[0061] Dans l'exemple 1, la composition de l'acier est donnée dans le tableau V.

[0062] Les échantillons sont élaborés à partir d'une tôle laminée à chaud réduite à une
épaisseur intermédiaire de 1 mm, puis recuite sous H
2 pendant 2 mn à la température de 1020° C.
[0063] Les valeurs caractéristiques de la mesure du couple d'anisotropie sont alors de :
Mi = 5000 J/m3 m2 = 4300J/m3 p = 0,85
[0064] L'anisotropie de la tôle est peu marquée, mais présente déjà une structure cubique,
le rapport des maxima étant p = 0,85.
[0065] Un laminage à froid est ensuite réalisé pour obtenir des échantillons de 0,35 mm
d'épaisseur qui sont soumis à un recuit sous H
2 pendant 3 heures à 1050° C.
[0066] On peut caractériser la tôle obtenue par les résultats suivants :
- pertes à 1 Tesla - 50 Hz = 0,80 w/kg
- pertes à 1,5 Tesla - 50 Hz = 2,00 w/kg
- induction pour un champ continu
de 800 A/m : 1,50 T
de 2500 A/m : 2,63 T
- M1 = 9000 J/m3
- m2 = 6800 J/m3
- p = 0,76
[0067] Le matériau obtenu au stade final est fortement anisotrope. Il présente une texture
marquée, également d'allure cubique ( p = 0,76). Il est à noter, dans ce cas, que
la texture obtenue équivaut à un mélange comprenant 46% d'une texture (100) [001]
pure, le reste du matériau étant parfaitement isotrope. Que ce soit au stade intermédiaire,
ou au stade final, la direction de laminage et la direction perpendiculaire à la direction
de laminage peuvent être considérées comme des directions de facile aimantation.
[0068] Dans l'exemple 2, la composition de l'acier est donnée par la tableau VI suivant
:
[0069] Le mode opératoire pour l'obtention des échantillons reste identique à celui décrit
dans l'exemple 1.
[0070] Les valeurs caractéristiques du couple d'anisotropie et les pertes magnétiques sont
dans ce cas :
Mi = 10200 J/m3 m2 = 8300 J/m3 p = 0,81
pertes à 1 Tesla-50Hz = 0,76 w/Kg
pertes à 1,5 Tesla-50Hz = 1,74 w/Kg
Baoo = 1,52 T B2500 =1,64T
[0071] Dans ce deuxième exemple, nous avons obtenu un pourcentage de texture cubique plus
important que dans l'exemple 1 et nous pouvons remarquer qu'aussi bien les caractéristiques
de pertes et que celles de l'aimantation sont améliorées.
[0072] La présente invention apporte une amélioration des propriétés magnétiques par rapport
aux tôles fer-silicium non orientées existantes, tout en ayant des propriétés mécaniques
comparables à celles des tôles fer-silicium non orientées d'usage courant.
1. Tôle magnétique obtenue à partir d'une bande d'acier laminée à chaud, contenant
notamment du fer, du silicium et de l'aluminium, caractérisée en ce que sa composition
pondérale est la suivante :
- Silicium inférieur à 3,3%
- Aluminium compris entre 1,5 et 8%
- Manganèse inférieur à 0,2%
- Somme des résidus métalliques (Nickel, Chrome, Molybdène, Titane, Cuivre) inférieure
à 0,1%
- Carbone inférieur à 30.10-4%, Soufre inférieur à 20.10-4%, Azote inférieur à 20.10-4%,
- Oxygène inférieur à 20.10-4%, phosphore inférieur à 50.10-4%,
- le reste étant du fer,
et en ce que le bande d'acier, issue du laminage à chaud, soumise à deux laminages
à froid, séparés par un recuit intermédiaire et suivis d'un recuit final, le taux
de réduction du laminage à froid final étant compris entre 50 et 80%, de préférence
entre 60 et 75%, présente une texture de type cubique, 40% au moins des grains ne
s'écartant pas de plus de 15° de l'orientation cubique idéale (100) 001 en notation
de MILLER.
2. Tôle magnétique selon la revendication 1, caractérisé en ce que la somme des pourcentages
de silicium et d'aluminium est inférieure à 9% en concentration pondérale.
3. Tôle magnétique selon les revneidcations 1 et 2, caractérisée en ce que la teneur
en silicium est de préférence inférieure à 2,5% en concentration pondérale.
4. Tôle magnétique selon les revendications 1 et 2, caractérisée en ce que la teneur
en aluminium est de préférence comprise entre 1,5 et 5% en concentration pondérale;
5. Tôle magnétique selon l'une des revendications précédentes, caractérisée en ce
que le recuit intermédiaire est effectué en continu à une température supérieure à
950° C pendant 1 à 5 minutes.
6. Tôle magnétique selon l'une des revendications 1 à 4, caractérisée en ce que le
recuit final est effectué en continu à une température comprise entre 950° et 1100
C pendant 1 à 5 minutes.
7. Tôle magnétique selon l'une des revendications 1 à 4, caractérisée en ce que le
recuit final est effectué en statique à une température comprise entre 1000 et 1100
C pendant 1 à 5 heures.
8. Tôle magnétique selon l'une quelconque des revendications 1 à 7, caractérisé en
ce que la texture cubique présente des caractéristiques d'anisotropie magnétocristalline
qui, mesurées suivant la méthode de la balance de torsion, ont pour le grand maximum
(Mi) et la petit maxima (m2) des valeurs supérieures à 8000 et 5600 J/m3 et pour le coefficient d'anisotropie
m2 une valeur supérieure à 0,70.
M,
9. Tôle magnétique selon l'une quelconque des revendications 1 à 8, caractérisée en
ce que les directions de facile aimantation sont la direction de laminage et la direction
perpendiculaire au laminage dans le plan de la tôle.