[0001] La présente invention concerne le domaine des rouleaux conducteurs de courant, notamment
mais non exclusivement les rouleaux pour lignes d'électrolyse en continu.
[0002] Sur les dessins annexés on a représenté, en vue générale sur la figure 1 et selon
une vue partielle en coupe axiale sur la figure 2, la structure d'un rouleau conducteur
de courant classique 10, tel qu'utilisé communément sur les lignes d'électrolyse en
continu.
[0003] Ce rouleau comprend essentiellement une partie centrale 12 cylindrique de révolution
qui constitue la partie principale active du rouleau intervenant dans l'électrolyse,
cette partie centrale est appelée généralement "table" du rouleau, et deux demi-arbres
14, 16 disposés respectivement de part et d'autre de la partie centrale 12 et coaxiaux
à celle-ci. Les demi-arbres 14, 16 présentent un diamètre inférieur à celui de la
partie centrale. Ils remplissent une double fonction : guider le rouleau en rotation
d'une part, et assurer l'alimentation du rouleau en courant d'autre part.
[0004] On notera que les rouleaux sont traversés par un canal axial 18 permettant une circulation
d'eau de refroidissement.
[0005] Plus précisément, les rouleaux sont formés le plus souvent d'un corps 20 en acier
pourvu d'un revêtement externe 30 en cuivre, assurant en particulier la fonction de
collecteur. Le corps 20 en acier est lui-même formé généralement d'un manchon central
22 cylindrique de révolution emmanché sur deux demi-arbres coaxiaux en acier 26, et
soudé par ses extrémités, en 24, sur ceux-ci.
[0006] Il est prévu en outre une bague 40 servant de support de joint sur chaque demi-arbre
14, 16.
[0007] Le revêtement de cuivre est généralement formé par électrodéposition. La réalisation
du revêtement de cuivre 30 est fort délicate à mettre en oeuvre, très longue et coûteuse,
compte-tenu des épaisseurs imposées par les ampèrages requis, compris généralement
entre 12 000 et 18 000 ampères.
[0008] On a tenté de contourner ces difficultés en réalisant le revêtement de cuivre sous
forme d'une tulipe frettée sur chaque demi-arbre 26 d'acier. Dans ce cas les sections
de chaque demi-arbre 26 en acier et de la tulipe frettée sont calculées pour permettre
de passer en combinaison l'ampérage requis. Cependant, on constate fréquemment dans
la pratique qu'une corrosion se développe entre la tulipe en cuivre frettée et les
demi-arbres supports en acier. Il en résulte que seule la tulipe en cuivre frettée
assure alors le passage de courant. Les rouleaux ne peuvent donner satisfaction dans
ces conditions.
[0009] De même on constate fréquemment une corrosion entre le manchon central 22 et les
demi-arbres emmanchés 26 de sorte que seul le cordon de soudure 24 assure alors le
passage du courant.
[0010] La présente invention a pour but de proposer un nouveau rouleau conducteur de courant
qui élimine totalement les inconvénients de la technique antérieure.
[0011] Ce but est atteint selon la présente invention grâce à un rouleau conducteur de courant
comprenant de façon connue en soit un corps en acier, caractérisé par le fait qu'il
comprend, au moins sur une partie de sa longueur, une frette interne en cuivre.
[0012] Selon une caractéristique avantageuse de la présente invention, il est prévu deux
frettes internes en cuivre, respectivement au niveau de chaque demi-arbre en acier
du rouleau.
[0013] Selon une autre caractéristique avantageuse de la présente invention, la frette interne
en cuivre est protégée par un fourreau, par exemple en acier inoxydable.
[0014] D'autres caractéristiques, buts et avantages de la présente invention apparaîtront
à la lecture de la description détaillée qui va suivre et en regard des dessins annexés,
donnés à titre d'exemple non limitatif et sur lesquels :
- les figures 1 et 2 précédemment décrites illustrent l'état de la technique, et
- la figure 3 représente une vue schématique partielle en coupe axiale d'un rouleau
conducteur de courant conforme à la présente invention.
[0015] L'axe du rouleau 100 représenté sur la figure 3 est référencé 101.
[0016] Pour l'essentiel, comme indiqué précédemment, le rouleau 100 comprend une partie
centrale 112 cylindrique de révolution, de plus grand diamètre, qui constitue la partie
principale active du rouleau ou table, et deux demi-arbres, dont seul le demi-arbre
116 apparaît sur la figure 3, qui prolongent respectivement de part et d'autre et
coaxialement la partie centrale 112.
[0017] Plus précisément, le rouleau 100 est composé d'un corps en acier 120 et de deux frettes
en cuivre, internes, 130.
[0018] Le corps en acier 120 est de préférence lui-même formé d'un manchon central cylindrique
de révolution 122 soudé par ses extrémités, respectivement sur des demi-arbres 126
étagés, également en acier. On notera qu'à la différence de la technique antérieure,
le manchon 122 n'est pas emmanché sur les demi-arbres 126, mais seulement soudé en
extrémité sur ceux-ci par des cordons annulaires 124. Les demi-arbres 126 présentent
chacun un canal axial traversant.
[0019] La géométrie particulière des demi-arbres 126 peut faire l'objet de nombreux modes
de réalisation et ne sera donc pas décrite en détail par la suite. On notera que la
section étagée des demi-arbres 126 est croissante, à partir de la partie d'extrémité
formant collecteur vers la partie centrale 112.
[0020] Pour l'essentiel chaque demi-arbre 126 comprend une partie axialement externe 125,
une partie axialement interne 123 et une zone de transition 128 entre celles-ci. La
partie axialement externe 125 est formée d'une succession de portions cylindriques
de section croissante vers la table 112. ELle possède une surface interne, cylindrique
de révolution autour de l'axe 101, de diamètre constant, référencé 127. La partie
axialement interne 123 est plus évasée que la partie axialement externe 125. La partie
axialement interne 123 présente un rayon externe égal à celui du manchon 122. Elle
est soudée sur celui-ci par le cordon 124. La zone de transition 128 diverge par rapport
à l'axe 101 en rapprochement de la partie axialement interne 123.
[0021] La zone de transition 128 assure seule le passage du courant. En d'autres termes
au niveau de cette zone de transition aucune partie cuivrée n'intervient dans le passage
du courant. La zone de transition en acier doit donc présenter une section suffisante.
[0022] Les deux frettes internes en cuivre 130 sont placées respectivement à l'intérieur
des parties axialement interne 125 de chacun des demi-arbres en acier 126. La surface
externe cylindrique de révolution 132 des frettes 130 est complémentaire de la surface
interne 127 des demi-arbres 126, afin d'assurer un contact électrique intime entre
les demi-arbres 126 et les frettes internes 130.
[0023] Pour renforcer ce contact électrique, on peut prévoir un dépôt d'argenture entre
les demi-arbres 126 et les frettes internes 130. Le dépôt d'argenture peut par conséquent
être réalisé soit sur la surface externe 132 des frettes 130, soit sur la surface
interne 127 des demi-arbres 126.
[0024] Les frettes en cuivre 130 sont protégées de l'eau de refroidissement, généralement
de l'eau carbonatée, ainsi que de l'acide chromique lors des opérations de chromage
des portées de roulement, joints et surface de la table du rouleau, par un fourreau
150 réalisé de préférence en acier inoxydable.
[0025] Ce fourreau 150 cylindrique de révolution est complémentaire de la surface interne
134 des frettes 130.
[0026] La protection de chaque frette 130 est complétée par deux rondelles 152, 154 disposées
transversalement à l'axe 101, recouvrant respectivement chacune des extrémités des
frettes et soudées au niveau de leur périphérie interne sur le fourreau 150, et au
niveau de leur périphérie externe sur les demi-arbres 126.
[0027] L'utilisation d'une frette interne en cuivre, outre le fait qu'elle autorise une
fabrication rapide et économique, permet de garantir le passage des ampérages requis.
En effet, grâce à la protection formée par le fourreau 150, on empêche toute corrosion
entre les demi-arbres 126 et les frettes 130.
[0028] De préférence la surface externe 121 des demi-arbres 126 est chromée.
[0029] Ainsi, la bague classique 40 tenant lieu de support de joint, représentée à titre
d'exemple sur la figure 3 peut être omise. La surface externe chromée 121 des demi-arbres
126 en acier peut en effet tenir lieu elle-même de support de joint.
[0030] On notera que grâce à la structure de rouleau proposé dans le cadre de la présente
invention, le corps 120 en acier est accessible à l'extérieur, de sorte que les filetages
160, 170 réalisés classiquement dans les demi-arbres peuvent être ménagés directement
dans les demi-arbres 126 en acier, et non pas dans une partie en cuivre des demi-arbres
comme cela était le cas selon la technique antérieure. On comprend que la tenue mécanique
de ces filetages est ainsi bien supérieure dans le cadre de la présente invention.
Le nombre et la disposition de ces filetages peuvent faire l'objet de différents modes
de réalisation et ne seront donc pas décrits dans le détail par la suite. Ces filetages
peuvent servir par exemple au blocage des roulements ou du collecteur.
[0031] De préférence un embout 180 est rapporté par frettage et fixé par soudure sur chaque
extrémité des demi-arbres 126.
[0032] On notera que, comme représenté sur la figure 3 annexée, la liaison entre l'embout
180 et le demi-arbre associé 126 est telle que la frette interne 130 en cuivre couvre
toute l'étendue du collecteur.
[0033] Le cas échéant, un revêtement 190 peut être déposé par électrodéposition sur la portion
formant collecteur de la surface externe de chaque demi-arbre en acier 126. De même,
on peut prévoir un revêtement 192 déposé par électrodéposition sur le manchon central
de plus grand évasement 122, comme représenté sur la figure 3 annexée. Le revêtement
192 en cuivre peut faciliter la réalisation d'un grenaillage ultérieur.
[0034] Ces revêtements 190 et 192 ne sont cependant pas indispensables. Par ailleurs, dans
la mesure où ils n'interviennent pas à titre principal dans le passage des ampérages
requis, ils peuvent présenter une épaisseur très réduite. Leur coût et temps de réalisation
sont par conséquent très inférieurs à ceux du revêtement30 classique.
[0035] A titre d'exemple non limitatif, pour un rouleau destiné à une ligne d'électrolyse
en continu, on peut prévoir les sections suivantes :
section de chaque demi-arbre en acier 126, au niveau de la partie formant collecteur
: de l'ordre de 8 370 mm²,
- section de la frette de cuivre interne 130 : de l'ordre de 3 000 mm²,
< - section de chaque demi-arbre en acier 126 au niveau de la zone de transition entre
la partie cylindrique en contact avec une frette 130 et la partie soudée sur le manchon
central 122 : au minimum de l'ordre de 8 150 mm².
[0036] La présente invention n'est pas limitée au mode de réalisation qui vient d'être décrit
mais s'étend à toute variante conforme à son esprit.
1. Rouleau conducteur de courant, en particulier pour ligne d'électrolyse en continu,
comprenant de façon connue en soit un corps (120) en acier, caractérisé par le fait
qu'il comprend au moins sur une partie de sa longueur, une frette interne en cuivre
(130).
2. Rouleau selon la revendication 1 dans lequel le corps (120) est formé d'une partie
cylindrique centrale de grand évasement (122) prolongée respectivement de part et
d'autre par deux demi-arbres coaxiaux (126) caractérisé par le fait qu'il est prévu
deux frettes internes en cuivre (130), respectivement au niveau de chaque demi-arbre
en acier (126).
3. Rouleau selon l'une des revendications 1 ou 2, caractérisé par le fait que la frette
interne en cuivre (130) est protégée par un fourreau (150).
4. Rouleau selon la revendication 3, caractérisé par le fait que le fourreau (150)
est en acier inoxydable.
5. Rouleau selon l'une des revendications 3 ou 4, caractérisé par le fait qu'il comprend
en outre deux rondelles (152, 154) en extrémité du fourreau (150) renforçant la protection
de la frette (130).
6. Rouleau selon l'une des revendications 1 à 5, caractérisé par le fait que la surface
externe (121) du corps en acier est chromée.
7. Rouleau selon l'une des revendications 1 à 6, caractérisé par le fait que la surface
externe (121) du corps en acier sert de support de joint.
8. Rouleau selon l'une des revendications 1 à 7, caractérisé par le fait que la surface
externe (121) du corps en acier est pourvue de filetages (160, 170).
9. Rouleau selon l'une des revendications 1 à 8, caractérisé par le fait qu'il est
prévu un dépôt d'argenture entre la frette interne (130) en cuivre et le corps en
acier (120).
10. Rouleau selon l'une des revendications 1 à 9, caractérisé par le fait qu'il comprend
un mince dépôt externe de cuivre (190), réalisé par électrodéposition, au niveau de
la zone de collecteur
11. Rouleau selon l'une des revendications 1 à 10, caractérisé par le fait qu'il comprend
un mince dépôt externe de cuivre (192), réalisé par électrodéposition, au niveau de
la table du rouleau.