[0001] L'invention concerne les enclumes portatives destinées notamment à la maréchalerie
et plus spécialement un modèle dit "bigorne" comportant, de part et d'autre d'une
table, deux cornes, l'une ronde, l'autre carrée, cette bigorne portative permettant
à un maréchal-ferrant d'exercer son art avec un maximum de facilités, même dans des
conditions itinérantes.
[0002] Le marché de la maréchalerie a subi en relativement peu de d'années de très importants
changements :
- le parc chevalin a été fortement modifié puisqu'on utilise de moins en moins de
chevaux de trait. Un marché important subsiste surtout pour le cheval de selle, le
cheval de loisir, le cheval dédié aux sports (courses, polo);
- par ailleurs, le travail du maréchal-ferrant a aussi évolué, on trouve désormais
dans le commerce, tout préparés, une grande variété de fers de toutes dimensions et
de tous styles.
[0003] Le maréchal-ferrant n'a donc plus à fabriquer le fer, mais plus simplement il lui
faut choisir le fer adéquat et ajuster ce fer au pied du cheval.
[0004] Cette tâche demande toujours une très bonne connaissance de l'anatomie équine, mais
elle permet de s'accommoder d'un matériel plus réduit.
[0005] Il s'est développé parallèlement un phénomène nouveau, à savoir le fait que le cheval
n'est plus amené à la maréchalerie, mais qu'au contraire, le maréchal-ferrant lui-même
se déplace pour réaliser le ferrage sur place.
[0006] Or, le maréchal-ferrant, malgré la grande variété des fers dont il peut disposer,
se retrouve en définitive, pour chaque cheval qu'il a à ferrer, devant un cas particulier.
Le fer, aussi bien adapté soit-il à l'origine, doit pratiquement toujours subir quelques
ajustements avant d'être mis en place.
[0007] Suivant leur importance et suivant la nature du fer, ces ajustements se feront par
martelage à chaud ou à froid.
[0008] Il s'est donc développé un besoin pour un matériel de travail du fer à la fois polyvalent
et portatif permettant d'effectuer ce travail "sur le terrain".
[0009] Il existe déjà, par exemple, de petits foyers au gaz permettant de chauffer les fers
dans de bons conditions.
[0010] Il se pose cependant un problème au niveau de l'enclume, outil indispensable au maréchal-ferrant.
[0011] Une enclume traditionnelle, en metal coulé, n'est nullement portative et pèse jusqu'à
200 à 300 kg.
[0012] Des moyens de fortune (blocs métalliques de forme quelconque) sont peu recommandables
pour la qualité du travail qu'on attend d'un bon artisan.
[0013] Des enclumes d'orfèvres ne supportent ni l'énergie déployée, ni ne permettent d'obtenir
les courbes désirées.
[0014] Il existe sur le marché des enclumes "légères" (de l'ordre de 30 kg), mais elles
ne permettent d'obtenir par martelage ou torsion qu'un nombre de formes limitées.
L'artisan se voit réduit à travailler les fers sur une surface confinée et avec une
faible variété de rayons de courbure, ce qui lui fait perdre beaucoup de temps d'une
part, et de l'autre ne permet pas de garantir un travail parfait.
[0015] S'il veut disposer d'une bigorne allongée (qui permet de marteler les fers suivant
une grande variété de courbures) et disposer d'un équipement aux possibilités plus
larges, l'artisan doit se tourner vers une enclume plus lourde qui lui pose alors
des problèmes de maniabilité.
[0016] Le document DE-C-448 080 décrit une enclume formée à partir d'un lingot dont une
extrémité est formée en embase, l'autre extrémité étant écrasée, perpendiculairement
à l'axe initial du lingot, les fibres du metal s'alignant grossièrement suivant l'axe
de la table. La résistance du métal, bien qu'accrue, ne permet pas d'obtenir une enclume
légère à grande surface de travail.
[0017] La demande GB-A-273 634 décrit une méthode de fabrication d'une enclume par oxy-coupage
à partir d'un lingot de métal, diverses pièces pouvant être ultérieurement ajoutées
par soudage. La demande GB-A-273 634 ne donne toutefois pas d'indication sur une façon
de réaliser ainsi une enclume particulièrement résistante, de poids réduit et à grande
surface de travail.
[0018] Le but de l'invention est de réaliser une enclume, essentiellement à usage de la
maréchalerie, aisément transportable par un seul homme, avec des plans de travail
étendus et présentant néanmoins une excellente robustesse.
[0019] Un autre but est que cette enclume offre une grande variété de points d'appui pour
la mise en forme d'objets métalliques.
[0020] Un but plus particulier de cette enclume est de pouvoir y travailler des fers à cheval
de toutes dimensions.
[0021] Un autre but est que cette enclume présente une grande longévité.
[0022] Un autre but est la mise sur le marché d'un outil pour le travail du fer de haute
qualité, d'un coût de fabrication raisonnable.
[0023] L'objet de l'invention est une enclume en acier s'étendant suivant son axe longitudinal
sensiblement horizontal et suivant un axe vertical et comportant une embase, un corps
comportant une corne ronde et une corne carrée disposées de part et d'autre d'une
table, suivant l'axe longitudinal, et un fût raccordant le corps à l'embase suivant
l'axe vertical; dans cette enclume, l'embase est en forme de plaque et présente une
face inférieure sensiblement plane, dont la longueur suivant l'axe longitudinal est
plus grande que sa largeur suivant une direction perpendiculaire à cet axe; le fût
s'évase vers le haut et vers le bas depuis une zone intermédiaire de plus faible section;
l'ensemble de l'enclume est formé d'une première partie comprenant le corps et un
tronçon de fût délimité par un plan sensiblement parallèle à la face inférieure de
l'embase et situé dans ladite zone de plus faible section, et d'une seconde partie
comprenant l'embase et un tronçon de fût délimité par ce même plan; ces deux parties,
reliées entre elles par une soudure à haute résistance à la compression et à la fatigue,
ont été mises en forme, par forgeage, de façon telle que l'acier qui les constitue
présente une structure fibreuse dont les fibres sont orientées de façon préférentielle
suivant l'axe longitudinal dans le corps et dans l'embase et suivant l'axe vertical
dans chacun des deux tronçons du fût.
[0024] Suivant une forme d'exécution préferée, cette enclume pèse entre 20 et 30 kg.
[0025] Suivant une forme d'exécution avantageuse, le corps de l'enclume est en acier allié
au nickel, chrome et molybdène présentant une haute résilience aussi bien à haute
qu'à basse température et étant apte à être forgé.
[0026] Egalement, suivant une forme d'exécution avantageuse de l'enclume, l'embase est en
acier au carbone apte à être forgé.
[0027] Les extrémités libres des deux tronçons de fût présentent de façon préférentielle
un chanfrein sur leur pourtour, ces chanfreins formant, lorsque les tronçons de fût
sont assemblés, une gorge apte à accueillir un cordon de soudure, l'extrémité libre
d'au moins un des deux tronçons étant dégagée en sa partie centrale, une nervure subsistant
le long de ce pourtour. La nervure a, avantageusement, une largeur comprise entre
1 et 5 mm.
[0028] Suivant une forme d'exécution préférée, le chanfrein du tronçon de fût raccordé au
corps forme, avec le plan délimitant les deux tronçons de fût, un angle compris entre
20 et 40°.
[0029] Suivant une autre forme d'exécution préférée, le chanfrein du tronçon de fût raccordé
à l'embase forme, avec le plan délimitant les deux tronçons de fût, un angle de 10
à 30°.
[0030] La corne ronde de l'enclume a, de préférence, une largeur supérieure à 22 cm.
[0031] L'enclume présente de façon avantageuse une surface plane en contrebas de la surface
supérieure de la table, parallèlement à celle-ci, sensiblement au niveau de l'arête
supérieure de la corne ronde.
[0032] De façon préférée, une ouverture carrée est ménagée dans la surface supérieure de
la table, ladite ouverture étant de dimensions appropriées à l'insertion d'outils
d'enclume et étant percée de part en part de façon telle qu'un organe extracteur pour
lesdits outils puisse être introduit par l'orifice inférieur de cette ouverture carrée.
[0033] Suivant une autre forme d'exécution préférée, une surface de travail est ménagée
entre le bord de l'ouverture carrée et le bord de la table.
[0034] Suivant une forme d'exécution avantageuse, une ouverture ovale, aux arêtes arrondies
dans un plan, adaptée à la mise en forme de fers en aluminium, traverse la table de
part en part.
[0035] Suivant une forme d'exécution avantageuse, deux ergots arrondis, de courbures différentes,
écartés l'un de l'autre d'une distance correspondant sensiblement à la largeur d'un
fer font saillie sur le côté de la table.
[0036] Un autre objet de l'invention est un procédé de fabrication d'enclume en acier s'étendant
suivant un axe longitudinal sensiblement horizontal et suivant un axe vertical et
comportant une embase, un corps disposé suivant l'axe longitudinal et un fût raccordant
le corps à l'embase suivant l'axe vertical, caractérisé en ce qu'il comporte les opérations
suivantes :
- préformage par matriçage d'une pièce d'acier allié destinée à former l'ébauche d'un
corps (2) d'enclume et d'un tronçon de fût attenant;
- préformage par matriçage d'une seconde pièce d'acier destinée à former l'ébauche
d'une embase (3) et d'un tronçon de fût attenant;
- forgeage par matriçage de l'ébauche destinée à former le corps de l'enclume et un
tronçon de fût attenant;
- forgeage par matriçage de la seconde ébauche, destinée à former l'embase pour l'enclume
et un tronçon de fût attenant, le corps et l'embase étant estampés de façon telle
que l'acier dont ils sont constitués adopte une structure fibrée, les fibres de cette
structure étant orientées préférentiellement suivant l'axe longitudinal de la future
enclume, dans le corps et dans l'embase et suivant l'axe vertical dans les tronçons
de fût;
- recuit d'adoucissement du corps et de la base à une température comprise entre 600
et 700°C;
- usinage d'une surface de contact à l'extrémité libre des tronçons de fût attenant
respectivement au corps et à l'embase;
- formation d'un chanfrein sur le pourtour de chacune des surfaces de contact;
- soudage bout à bout de ces extrémités libres selon le périmètre de la surface de
contact;
- recuit de l'enclume à une température comprise entre 600 et 700°C;
- chauffage de l'enclume à une température comprise entre 800 et 900°C;
- trempe à l'huile de l'enclume;
- revenu de l'enclume à une température comprise entre 600 et 700°C;
- usinage et finition de l'enclume.
[0037] De façon avantageuse, le procédé comporte, en outre, le dégagement de l'extrémité
d'un des tronçons de fût en sa partie centrale, une nervure étant formée le long du
pourtour de cette extrémité.
[0038] Il est évident que l'orientation préférentielle des fibres passe progressivement
d'une orientation suivant l'axe longitudinal (dans le corps et dans l'embase) à une
orientation suivant l'axe vertical (dans les deux tronçons de fût) et ce par suite
des déformations que l'on fait subir aux ébauches au cours du forgeage.
[0039] Un avantage de l'invention est que, du fait de son mode de fabrication, la structure
de l'acier est orientée axialement, ce qui permet, à résistance égale, d'alléger considérablement
ses formes et donc son poids; la masse centrale d'une enclume traditionnelle est ici
ramenée à un pilier à la taille resserrée.
[0040] Un autre avantage est que les cornes offrent un dégagement important, ce qui permet
d'effectuer un travail plus précis.
[0041] Un autre avantage est que, chaque enclume étant réalisée en deux pièces, on peut
utiliser des aciers de nuances différentes pour la base et le corps, il n'est donc
pas nécessaire d'utiliser pour le socle un acier d'aussi bonne qualité que pour le
corps.
[0042] Un autre avantage est que, vu l'étendue du plan de travail, on peut réaliser des
travaux très différenciés avec beaucoup de précision (notamment tirer des pinces).
[0043] D'autres particularités et avantages de l'invention ressortiront de la description
suivante d'une forme d'exécution particulière, référence étant faite aux figures annexées,
dans lesquelles :
la Fig. 1 est une vue en perspective d'une enclume portative selon l'invention;
la Fig. 2 est une vue de face de cette même enclume;
la Fig. 3 est une vue en plan de cette enclume;
la Fig. 4 est une vue partielle en coupe du plan de jonction entre le corps et la
base, et
la Fig. 5 est une vue en coupe interrompue suivant le plan V-V de la Fig. 3.
[0044] On constate, en se référant plus particulièrement aux Fig. 1 et 2, que l'enclume
suivant l'invention comporte deux parties distinctes, le corps 2 et l'embase 3. Ces
deux parties sont disposées suivant un même axe horizontal.
[0045] L'embase 3 est de forme aplatie et comporte quatre pieds 4 qui s'étendent suivant
les quatre coins d'un quadrilatère dont le grand côté est disposé suivant l'axe de
l'enclume, le petit côté de ce quadrilatère est plus large que la projection du corps
2 sur l'embase 3. Le corps 2 et l'embase 3 sont réunis en leur milieu par deux tronçons
de fût 5, 6 qui vont en s'amincissant depuis chacune de ces deux parties 2, 3 et sont
réunis par une soudure 7 à leurs extrémités libres.
[0046] D'un côté, le corps 2 est prolongé suivant l'axe longitudinal par une corne ronde
8, dont l'arête supérieure est horizontale et dont la longueur est, dans cet exemple,
d'environ 23 cm. Cette corne 8 bénéficie d'un dégagement important sur toute sa longueur,
il est donc possible d'y travailler les fers en les présentant pratiquement sous tous
les angles sans être gêné outre mesure par le corps 2 ou par l'embase 3.
[0047] Une surface plane dite "rupture de niveau" fait la transition entre la base de la
corne ronde 8 et une table 10 qui occupe la face supérieure du corps 2.
[0048] Cette rupture de niveau 9 présente deux flancs verticaux 11 et des angles arrondis,
ce qui permet d'y travailler commodément les fers de plus grandes dimensions, tels
les fers pour chevaux de trait.
[0049] Une table 10 à angles vifs s'étend à la partie supérieure du corps 2, permettant
de réaliser les travaux classiques. Une ouverture carrée 12 de dimensions normalisées
est percée de part en part dans la table 10. Cette ouverture 12 permet d'y loger des
outils (non représentés) adaptés au travail et au façonnage du fer. L'orifice inférieur
13 de l'ouverture carrée 12 simplifie l'extraction des outils après usage (par insertion
d'un levier, par exemple).
[0050] Sur le côté de l'ouverture carrée 12, un rebord 14 à angles vifs est ménagé et fait
saille de façon à pouvoir tirer des pinçons de toutes dimensions aisément.
[0051] La table 10 se prolonge, à son autre extrémité, sans solution de continuité, par
la face supérieure de la corne carrée 15 (aussi appelée talon). Les arêtes supérieures
de la corne carrée sont arrondies de façon à faciliter l'ouverture de fers de différentes
dimensions. Elle permet aussi de travailler les fers à froid.
[0052] La section resserrée du fût (5, 6) de l'enclume fait que la face inferieure de la
corne carrée 15 est, elle aussi, largement dégagée, ce qui facilite le travail.
[0053] Cette forme particulière, à la fois légère et résistante, est rendue possible par
les propriétés de l'enclume, qui découlent de sa méthode de fabrication. Le fait de
concevoir l'enclume en deux parties permet, en effet, de la réaliser par forgeage,
donc d'obtenir une structure à fibres orientées et des qualités mécaniques améliorées
en utilisant moins de matière première.
[0054] On notera également que le fait de travailler par matriçage permet d'accroître encore
le taux de corroyage du métal. De surcroît, si l'on utilise de l'acier laminé on peut
faire coïncider l'axe des matrices et l'axe des lingots, ce qui permet de conserver
à la fibre du métal son orientation originelle et d'augmenter considérablement le
taux de corroyage sans apport d'énergie supplémentaire.
[0055] Deux ergots, de formes différentes, 16, légèrement écartés, font saillie sur le côté
de la table 10. Du fait de leur écartement judicieux, il est possible d'y coincer
les fers pour leur imprimer la forme désirée. Ces ergots 16 sont particulièrement
appropriés au travail des fers couverts en aluminium, utilisés notamment pour les
chevaux de course.
[0056] La table 10 est également percée de part en part par une rainure ovale 17 (montrée
en coupe à la Fig. 5). Les angles 18, 19, 20 de cette rainure 17 sont arrondis suivant
le plan de ses plus grands côtés. Les fers dégagés (tels que ceux utilisés pour les
chevaux de course) peuvent être glissés dans cette rainure ovale et travaillés facilement.
[0057] Une rainure 21 de 10 mm est pratiquée transversalement près de l'extrémité 22 de
la corne carrée 15, parallèlement à cette extrémité 22. N'importe quel type de fer,
même portant des pinçons, peut être débouché sans problème grâce à la présence de
cette rainure 21.
[0058] On remarquera que malgré le faible poids de l'enclume 1, on dispose d'une table 10
de dimensions commodes permettant de "mettre à plat" tous les types de fers.
[0059] La Fig. 4 montre de façon plus détaillée le raccordement des extrémités de tronçons
de fût 5, 6.
[0060] Les deux extrémités ont été préusinées de façon à offrir un plan de contact sensiblement
parallèle à l'embase 3, la face interne d'une des extrémités a été dégagée d'une épaisseur
e (où e est compris entre 1 et 3 mm) de façon à limiter le contact entre les deux
extrémités à une nervure 23 de largeur a (où a est compris entre 1 et 5 mm) qui fait
le tour du fût, ce qui permet de diminuer les tensions liées au retrait différentiel.
[0061] Un chanfrein 24 est ménagé sur le pourtour de chaque tronçon de fût 5, 6, la paroi
de ce chanfrein 24 faisant, avec le plan délimitant les deux tronçons de fût, un angle
α (pour l'embase) et β (pour le corps), α variant entre 10 et 30° (avec un optimum
de 20°) et β variant entre 40 et 50° (avec une valeur optimale de 45°), le fond de
la gorge (c + d) ayant environ 2 mm.
[0062] Lorsque les deux extrémités des tronçons de fût 5, 6 sont accolées, les deux chanfreins
24 forment une gorge appropriée pour tirer un cordon de soudure entre le corps 2 et
l'embase 3.
1.- Enclume en acier s'étendant suivant un axe longitudinal sensiblement horizontal
et suivant un axe vertical et comportant une embase (3), un corps (2) comportant une
corne ronde (8) et une corne carrée (15) disposées de part et d'autre d'une table
(10), suivant l'axe longitudinal, et un fût (5, 6) raccordant le corps (2) à l'embase
(3) suivant l'axe vertical,
l'embase (3) étant en forme de plaque présentant une face inférieure sensiblement
plane, dont la longueur suivant l'axe longitudinal est plus grande que sa largeur
suivant une direction perpendiculaire à cet axe,
caractérisée en ce que le fût (5, 6) s'évase vers le haut et vers le bas depuis une
zone intermédiaire de plus faible section,
l'ensemble de l'enclume (1) étant formé d'une première partie comprenant le corps
(2) et un tronçon de fût (5) délimité par un plan sensiblement parallèle à la face
inférieure de l'embase (3) et situé dans ladite zone de plus faible section, et d'une
seconde partie comprenant l'embase (3) et un tronçon de fût (6) délimité par ce même
plan,
ces deux parties, reliées entre elles par une soudure (7) à haute résistance à la
compression et à la fatigue, ayant chacune été mise en forme par forgeage, de façon
telle que l'acier qui les constitue présente une structure fibreuse dont les fibres
sont orientées de façon préférentielle suivant l'axe longitudinal dans le corps (2)
et dans l'embase (3) et suivant l'axe vertical dans chacun des deux tronçons du fût.
2.- Enclume suivant la revendication 1, caractérisée en ce que le forgeage par lequel
chacune des parties de l'enclume a été mise en forme est du matriçage.
3.- Enclume suivant l'une quelconconque des revendications précédentes, caractérisée
en ce que le fût (5, 6) a, dans sa plus faible section, une longueur inférieure au
cinquième de la distance séparant les extrémites des cornes (8, 15), les dimensions
étant prises parallèlement à l'axe longitudinal de l'enclume.
4. - Enclume suivant la revendication 3, caractérisée en ce que, dans sa section la
plus faible, la longueur du fût (56) est inférieure au septième de la distance séparant
les extrémités des cornes (8, 15).
5.- Enclume suivant l'une quelconconque des revendications précédentes, caractérisée
en ce que les cornes (8, 15) sont façonnées de façon telle qu'elles présentent à la
face inférieure, depuis l'extrémité jusqu'à la base, un dégagement important, de sorte
que l'utilisateur peut y travailler des objets arrondis sans être gêné par le corps
(2) ou par l'embase (3).
6. - Enclume suivant l'une quelconque des revendications 1 à 5, caractérisée en ce
qu'elle pèse entre 20 et 30 kg.
7.- Enclume suivant l'une quelconque des revendications précédentes, caracterisée
en ce que le corps (2) est en acier allié au nickel, chrome et molybdène présentant
une haute résilience aussi bien à haute qu'à basse température et étant apte à être
forgé.
8.- Enclume suivant l'une quelconque des revendications précédentes, caracterisée
en ce que l'embase (3) est en acier au carbone apte à être forgé.
9.- Enclume suivant l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisée
en ce que les extrémités libres des deux tronçons de fût (5, 6) présentent un chanfrein
(24) sur leur pourtour, ces chanfreins (24) formant, lorsque les tronçons de fût sont
assemblés, une gorge apte à accueillir un cordon de soudure (7),
l'extrémité libre d'au moins un des deux tronçons étant dégagée en sa partie centrale,
une nervure (23) subsistant le long de ce pourtour.
10.- Enclume suivant l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisée
en ce que la corne ronde (8) a une longueur supérieure à 22 cm.
11.- Enclume suivant l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisée
en ce qu'une ouverture carrée (12) est ménagée dans la surface supérieure de la table
(10), ladite ouverture étant de dimensions appropriées à l'insertion d'outils d'enclume
et étant percée de part en part de façon telle qu'un organe extracteur pour lesdits
outils puisse être introduit par l'orifice inférieur (13) de cette ouverture carrée
(12).
12.- Enclume suivant la revendication 13, caractérisée en ce qu'une surface de travail
(14) est ménagée entre le bord de l'ouverture carrée (12) et le bord de la table (10).
13.- Enclume suivant l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisée
en ce qu'une ouverture ovale (17), aux arêtes arrondies dans un plan, adaptée à la
mise en forme de fers en aluminium, traverse la table (10) de part en part.
14. - Enclume suivant l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisée
en ce que deux ergots arrondis (16) de courbures différentes, distants l'un de l'autre
d'une distance correspondant sensiblement à la largeur d'un fer, font saillie sur
le côté de la table (10).
15.- Procédé de fabrication d'enclume en acier s'étendant suivant un axe longitudinal
sensiblement horizontal et suivant un axe verticaél et comportant une embase, un corps
disposé suivant l'axe longitudinal et un fût raccordant le corps à l'embase suivant
l'axe vertical, caractérisé en ce qu'il comporte les opérations suivantes :
préformage par matriçage d'une pièce d'acier allié destinée à former l'ébauche d'un
corps (2) et d'un tronçon de fût attenant;
préformage par matriçage d'une seconde pièce d'acier destinée à former l'ébauche d'une
embase (3) et d'un tronçon de fût attenant;
forgeage par matriçage de l'ébauche destinée à former le corps (2) de l'enclume (1)
et le tronçon de fût (5) attenant;
forgeage par matriçage de la seconde ébauche destinée à former l'embase (3) de l'enclume
(1) et le tronçon de fût (6) attenant, le corps (2) et l'embase (3) étant estampés
de façon telle que l'acier dont ils sont constitués adopte une structure fibrée, les
fibres de cette structure étant orientée préférentiellement suivant l'axe longitudinal
de la future enclume, dans le corps (2) et dans l'embase (3), et suivant l'axe vertical
dans les tronçons de fût (5, 6);
recuit d'adoucissement du corps (2) et de la base (3) à une température comprise entre
600 et 700°C;
usinage d'une surface de contact sur l'extrémité des tronçons de fûts attenant respectivement
au corps et à l'embase;
formation d'un chanfrein (24) sur le pourtour de chacune des surfaces de contact;
soudage bout à bout de ces extrémités libres du corps selon le périmètre de la surface
de contact;
recuit de l'enclume à une température comprise entre 600 et 700°C;
chauffage de l'enclume à une température comprise entre 800 et 900°C;
trempe à l'huile de l'enclume;
revenu de l'enclume à une température comprise entre 600 et 700°C, et
usinage et finition de l'enclume.
16.- Procédé suivant la revendication 15, caractérisé en ce qu'il comporte, en outre,
l'opération suivante :
dégagement de l'extrémité d'un des tronçons de fût (5, 6) en sa partie centrale, une
nervure étant formée le long du pourtour de cette extrémité.