[0001] L'invention a trait aux techniques de réception de fibres minérales dites d'isolation,
notamment de fibres de verre, en vue de la séparation sous les machines de fibrage,
des fibres et des gaz ambiants - notamment des gaz induits ou ayant servi à l'étirage
de ces fibres - afin de fabriquer un matelas de laine minérale.
[0002] Une étape importante de la fabrication des produits à base de fibres minérales telles
des fibres de verre est celle de leur collecte sous les machines de fibrage. Cette
opération a notamment pour but la séparation des fibres et des grandes quantités de
gaz générées par le fibrage par les brûleurs et surtout par induction d'air. Cette
séparation s'opère de façon bien connue par aspiration au travers d'un dispositif
de réception perméable aux gaz et imperméable aux fibres.
[0003] Un type de dispositif de réception courant dit réception à bandes est décrit par
exemple dans le brevet US-A-3 220 812 où il est proposé de réceptionner les fibres
provenant d'une série de machines de fibrage sur un convoyeur unique du type bande
sans fin, perméable aux gaz et sous lequel est placé un caisson sous dépression ou
mieux une pluralité de caissons sous dépression indépendants. Dans ce type de réception,
les machines de fibrage peuvent être rapprochées jusqu'aux limites de leurs encombrements
respectifs ce qui permet des lignes relativement courtes ; ce point n'étant pas négligeable
si l'on sait que certaines lignes de production peuvent atteindre le nombre de 9 machines
de fibrage ou plus, chaque machine de fibrage étant d'un diamètre de l'ordre de 600
mm par exemple. De plus, la seule limite inférieure au grammage (ou masse surfacique)
du feutre produit est celle dictée par les problèmes de tenue mécanique, ce qui autorise
donc la fabrication des produits les plus légers susceptibles d'être obtenus.
[0004] Toutefois, l'obtention des produits lourds pose de nombreux problèmes - dans la suite
de ce mémoire, on entend par produits lourds des produits dont le grammage est par
exemple supérieur à 2,5 kg/m² s'agissant de produits en laine de verre dont le micronaire
est de 3 pour 5 g, à l'exception des produits denses obtenus par moulage et pressage
qui n'entrent pas directement dans le cadre de la présente invention. Cette difficulté
d'obtention s'explique aisément par le fait que plus le matelas que l'on cherche à
produire est lourd, plus la quantité de fibres qui se déposent sur une même surface
de la bande sans fin est grande et donc plus grande est la résistance au passage des
gaz. Pour compenser cette moindre perméabilité, on doit exercer une dépression plus
grande qui a pour conséquence un écrasement du feutre par la pression des gaz, écrasement
surtout sensible dans la partie inférieure du feutre qui correspond aux fibres récoltées
en premier lieu. De ce fait, les performances mécaniques du produit surtout au niveau
des reprises d'épaisseur après compression sont moins bonnes. La dégradation de la
qualité du produit qui en résulte est bien sensible dès que la dépression doit être
portée au-delà de 8000 à 9000 Pa, alors que dans certaines installations une dépression
de plus de 10 000 Pa est déjà nécessaire pour des matelas dont le grammage est de
2500 g/m².
[0005] Pour remédier à cet inconvénient, on peut certes n'aspirer que partiellement les
gaz afin de limiter la dépression à une valeur n'endommageant pas le feutre, mais
il se produit alors un phénomène de refoulement des fibres en direction des machines
de fibrage. Outre qu'il nuit à un bon étirage, ce refoulement des gaz entraîne une
augmentation de la température dans la hotte de fibrage et donc un risque de pré-gélification
du liant, c'est-à-dire d'une polymérisation du liant alors que les fibres sont encore
à l'état unitaire, ce qui lui ôte presque toute activité. De plus, ce refoulement
peut provoquer la formation de mèches, c'est-à-dire d'ensembles denses de fibres agglomérées,
qui nuisent à l'homogénéité du produit, à son aspect et abaissent sa résistance thermique.
[0006] On peut également chercher à réduire la vitesse de passage des gaz au travers des
feutres en écartant les machines de fibrage les unes des autres. Toutefois le gain
réel est très faible car l'augmentation des dimensions de la hotte entraîne une augmentation
de l'induction d'air et donc de la quantité d'air à aspirer.
[0007] Dans une variante connue de la demande de brevet EP-A-102 385, il a été proposé de
séparer la réception en deux parties recevant chacune les fibres produites par une
machine de fibrage sur deux. La réception comporte alors deux convoyeurs orientés
l'un vers l'autre, de façon à rassembler les deux demi-feutres formés. Ce type de
réception présente l'avantage de fournir des produits d'un bel aspect extérieur dû
à la présence sur les deux faces de croûtes surencollées qui améliorent la tenue mécanique
du produit. Toutefois, l'encombrement de la réception est plus grand que dans une
réception traditionnelle et surtout il peut se produire pour les forts grammages un
début de polymérisation du liant avant la réunion des demi-feutres qui amorce un délaminage
du produit.
[0008] Cette notion d'une subdivision des réceptions a été développée par ailleurs dans
la publication US-A-4 120 676 qui propose d'associer à chaque machine de fibrage une
unité de réception, la ligne de production étant ainsi conçue comme une juxtaposition
de modules de base produisant chacun un feutre relativement mince, les différents
feutres minces étant ultérieurement empilés pour ne plus former qu'un feutre de grande
épaisseur.
[0009] Cette conception modulaire permet de maintenir constantes les conditions de fibrage
quelque soit le produit fabriqué. Toutefois, elle suppose que les produits les plus
légers soient obtenus avec une ligne utilisée très largement en dessous de sa capacité
théorique ce qui n'est guère intéressant du point de vue économique.
[0010] Un autre exemple de modularisation des lignes de production de laine minérale est
donné par les réceptions dites à tambours associées à un nappeur. Dans ce cas exemplifié
par la publication US-A-2785728, la réception s'effectue sur des organes en rotation
du type tambours. On prépare un primitif d'un faible grammage au moyen d'un dispositif
de réception faisant face à une ou deux machines de fibrage, constitué d'une paire
de tambours tournant en rotation inverse dont la surface perforée permet l'aspiration
des gaz par des dispositifs idoines placés dans les tambours. Le primitif se forme
entre les tambours et tombe selon un plan vertical avant d'être repris par le nappeur,
c'est-à-dire un dispositif pendulaire qui le dépose en couches entrecroisées sur un
convoyeur où on obtient le feutre du grammage élevé voulu.
[0011] Ces conceptions modulaires des réceptions permettent en théorie de viser une gamme
de produits bien plus large dans la mesure où on débute systématiquement par la production
d'un feutre de faible grammage.
[0012] Toutefois, cela suppose un investissement initial plus grand avec de plus la multiplication
des équipements annexes (dispositifs d'aspiration et de lavage notamment). Par ailleurs,
les moyens de cloisonnement des réceptions conduisent à un grand espacement des machines
de fibrage et on en vient à des lignes de production exceptionnellement longues dès
lors que l'on multiplie le nombre des machines de fibrage.
[0013] De plus, les risques de délaminage et d'inhomogénéité du produit interdisent la production
des feutres de plus faibles grammages. Ainsi un nappeur impose t-il un primitif d'au
moins 100 g/m² en-dessous duquel sa résistance mécanique serait insuffisante notamment
pour supporter les mouvements du pendule, et un nombre suffisant de couches superposées
- pour avoir une optimisation de la répartition avec en tout point du feutre un même
nombre de couches.
[0014] Par ailleurs, opérer systématiquement avec le même débit de masse fibrée revient
certes à se placer dans des conditions favorisant la reproductibilité des paramètres
du fibrage et par la même leur optimisation, mais c'est surtout se priver de l'extraordinaire
capacité des machines de fibrage à fonctionner selon des débits de matière fibrée
allant par exemple de 1 à 10.
[0015] Enfin, à qualités de fibres égales, un produit est commercialisé à un prix moindre
lorsque son grammage diminue. Il paraît donc peu judicieux de se placer alors justement
dans le cas où la ligne produit les plus faibles tonnages.
[0016] L'invention a pour but une conception nouvelle des réceptions d'unités de production
de feutres en laine minérale, notamment en laine de verre, tendant à élargir la gamme
des produits susceptibles d'être fabriqués par une même ligne de production ; cet
élargissement de la gamme s'étendant à la fois vers les faibles et les forts grammages
de manière à accroître la polyvalence de la ligne de production, tout en préservant
ou même améliorant la qualité des produits obtenus. La gamme des produits fabriqués
va par exemple de 300 g à 4000 g/m² ou plus en associant éventuellement un nappeur.
[0017] L'invention propose un procédé de réception pour la séparation de fibres et de gaz
produits par une pluralité de machines de fibrage en vue de l'obtention d'un matelas
en laine minérale, procédé selon lequel les fibres sont collectées par aspiration
des gaz, chaque machine de fibrage i ayant sa propre zone de collecte Zi, les fibres
collectées dans les différentes zones de collecte Zi étant évacuées hors de la zone
de collecte par une ou plusieurs zones Zi, ce procédé de réception se caractérisant
par le fait que les surfaces des zones de collecte Zi sont croissantes dans le sens
de l'augmentation des grammages sur lesdites bandes transporteuses.
[0018] En d'autres termes, plus une machine de fibrage i est proche du lieu de formation
finale, plus la zone de collecte Zi qui lui est affectée est grande, ce qui permet
de compenser la plus grande résistance au passage des gaz due à la dépose sur les
mêmes bandes transporteuses des fibres provenant des machines de fibrage plus éloignées.
[0019] Avantageusement, on opère à taux de refoulement constant.
[0020] Par taux de réfoulement, on entend le pourcentage de gaz non aspiré au niveau de
la réception. De préférence, ce taux est nul, et ceci conformément à la revendication
1 même pour les machines de fibrage en aval de la ligne. Les surfaces de collecte
sont de préférence délimitées d'un côté par les bandes transporteuses elles-mêmes
qui forment de ce fait des bandes réceptrices. On compense l'augmentation de la résistance
aux passages des gaz due à la dépose des fibres provenant de machines de fibrage en
amont (toujours en considérant la ligne orientée dans le sens de défilement du primitif).
Il doit être noté que les réceptions selon l'invention sont des réceptions communes
à plusieurs machines de fibrage et de préférence à 3 ou plus machines de fibrage.
Le nombre de réceptions par ligne de production n'excède donc généralement pas deux,
ce qui permet d'éviter les inconvénients d'une modularisation excessive.
[0021] Par contre, l'accroissement de la surface de collecte dans les zones de forts grammages
permet de maintenir dans celles-ci des niveaux de dépression relativement faibles,
par exemple avantageusement inférieurs à 4000 Pa, c'est-à-dire à un niveau bien inférieur
au niveau pour lequel on observe les premiers dommages pour des fibres de grande qualité
telles des fibres de verre dont le micronaire est par exemple de 3 pour 5 g.
[0022] Avantageusement, on choisit d'opérer avec le même niveau de dépression pour toutes
les surfaces de collecte. Autrement dit, on compense totalement d'une zone de collecte
à l'autre, la moindre perméabilité du feutre imputable à l'épaisseur de feutre déjà
déposée en provenance des autres machines de fibrage - et ceci sans nuire à l'aspiration,
car comme indiqué au préambule n'aspirer qu'une partie des gaz conduirait à un refoulement
des fibres avec surtout la formation de mèches et donc l'obtention d'un produit de
moins bonne qualité.
[0023] La présente invention concerne plus spécialement les cas où les hauteurs de chute
des fibres différent selon leurs machines de fibrage d'origine, c'est-à-dire tous
les cas où les bandes transporteuses ont une trajectoire qui n'est pas horizontale
mais est généralement convexe. Suivant l'invention, les surfaces des zones de collecte
Zi croissent avec la distance moyenne que doivent parcourir les fibres pour atteindre
ces zones de collecte Zi.
[0024] Avantageusement, on ne modifie donc rien à la position des machines de fibrage -
et donc aux dimensions des tores (fibres et air) issus de ces machines de fibrage,
mais on modifie l'angle d'inclinaison à la normale à la surface de collecte par rapport
à l'axe de rotation des tores. Plus cet angle d'inclinaison est grand et plus la surface
de la bande collectrice interceptée par le tore est grande, ce qui permet ainsi de
mettre en oeuvre l'invention sans modifier substantiellement l'entraxe des machines
de fibrage.
[0025] De façon préférée, cette variation de l'angle d'inclinaison est effectuée en continue
de façon à éviter les angles vifs qui pourraient nuire à la qualité finale du feutre.
La bande réceptrice sur laquelle se déposent les fibres issues des différentes machines
de fibrage suit alors une trajectoire qui au moins dans sa portion terminale est
celle courbe convexe par exemple elliptique.
[0026] Eventuellement, on peut également combiner l'utilisation de surfaces réceptrices
convexes avec une augmentation de l'entraxe entre deux machines de fibrage situées
dans les zones de plus forts grammages et/ou avec une inclinaison progressive des
axes de rotation des machines de fibrage, ces deux méthodes permettant elles aussi
l'accroissement des surfaces des zones de collecte.
[0027] De préférence les machines de fibrage sont réparties par groupes de par exemple 3
ou 4 formant autant de modules de réception que de groupes: à chaque module correspond
ainsi un primitif et tous les primitifs formés sont ensuite rassemblés avant d'être
conduits sous la forme d'un feutre unique dans l'étuve de polymérisation du liant.
Généralement au plus deux modules de réception sont nécessaires même pour des lignes
de production de fort tonnage. On a ainsi une modularisation de la réception, mais
une modularisation qui se veut limitée dans des proportions beaucoup plus réduites
que selon l'art antérieur.
[0028] Selon les cas les modules de réception peuvent être disposés en série les uns à la
suite des autres avec un seul canal d'alimentation en verre pour toutes les machines
de fibrage ou en parallèle avec dans ce cas autant de canaux d'alimentation en verre
fondu que de modules de réception. A la suite, le rassemblement des primitifs s'opèrent
par superposition en couches parallèles ou en couches entrecroisées, le choix entre
ces deux modes de superposition s'effectuant notamment en fonction des densités voulues
pour les produits définitifs.
[0029] Il peut être également avantageux de disposer pour chaque module de réception non
d'une mais de deux bandes réceptrices convergentes se faisant face et symétriques
l'une de l'autre, les fibres déposées sur l'une ou l'autre bande étant rassemblées
en un feutre unique à l'extrémité commune des bandes réceptrices. Dans ce cas, le
lieu de formation finale du feutre est situé au point de convergence des deux bandes
réceptrices.
[0030] Comme la puissance nécessaire à l'entraînement des bandes réceptrices est fonction
de la masse de fibres déposées sur chacune d'elles, il est préférable de répartir
le nombre des machines de fibrage en parts égales pour chaque bande réceptrice ce
qui permet de simplifier la synchronisation des vitesses des deux bandes réceptrices,
synchronisation nécessaire pour éviter que les deux primitifs formés ne glissent
l'un sur l'autre. Si les machines de fibrage sont en nombre impair, la dernière machine
de fibrage a de préférence une surface de collecte partagée entre deux bandes réceptrices,
la symétrie du tore issu d'une machine de fibrage permettant une division en deux
parties égales si on choisit de monter les bandes réceptrices de manière telle que
leur plan de symétrie contienne l'axe de symétrie du tore de la machine centrale.
[0031] La courbe tracée par la trajectoire d'une bande réceptrice est de préférence un
cercle, les trajectoires circulaires ne sont certes pas les trajectoires optimales
calculées dans l'hypothèse par exemple d'une dépression égale dans toutes les zones
de collecte, mais sont d'un point de vue pratique beaucoup plus simples à mettre en
oeuvre. Dans ce cas, les bandes réceptrices sont constituées par la surface périphérique
de un ou deux tambours.
[0032] Un exemple plus particulièrement préféré est celui d'un module de réception à double
tambours par groupe de 3 machines de fibrage avec la formation d'un primitif entre
les deux tambours. Lorsque la ligne de production comporte nx3 machines de fibrage,
on a alors n modules de réception qui forment n primitifs qui sont ensuite rassemblés
en un matelas unique avant qu'on ne provoque la polymérisation de la résine destinée
à lier les fibres.
[0033] Le rassemblement des primitifs issus des différents modules peut être alors obtenu
comme indiqué précedemment en les superposant en couches parallèles. L'assemblage,
par exemple sur un convoyeur horizontal, des primitifs produits dans un plan vertical
entre les tambours peut être faite presque immédiatement sous les tambours de sorte
que le temps "de vie" de ces primitifs est très bref et qu'on ne constate pas sur
les produits finis de phénomène de délaminage. L'assemblage peut être également obtenu
au moyen de nappeurs.
[0034] Le schéma de réception ainsi défini - 3 machines de fibrage pour deux tambours -
est de fait fort différent de ceux connus de l'art - où on a soit une surface de collecte
répartie sur deux bandes réceptrices (1 machine - 2 tambours), soit une bande transporteuse
faisant office de surface de collecte propre à chaque machine (2 machines - 2 tambours),
et jamais de bandes transporteuses communes à plusieurs machines de fibrage. En effet
outre l'intérêt immédiat d'une réduction du nombre de modules de réception pour une
même ligne de production, la solution préférée selon l'invention présente de très
nombreux avantages.
[0035] Comme selon l'invention chaque réception est normalement alimentée par 3 machines
de fibrage, le grammage minimum susceptible d'être obtenu avec par exemple une ligne
de 6 machines de fibrage n'est que de 200 g/m² étant entendu que chaque réception
doit obligatoirement produire un primitif d'au moins 100 g/m² pour une question de
résistance mécanique. En comparaison, une réception du type 2 tambours par machine
de fibrage - ou 2 tambours pour 2 machines de fibrage - n'est susceptible de produire
des matelas de laine minérale dont le grammage est respectivement d'au moins 600
ou 300 g/m². De fait, cette limite inférieure de 200 g/m² est inférieure à la limite
en légèreté des produits commercialisés.
[0036] Par ailleurs, les tambours constituent des surfaces de collecte très grandes susceptibles
de réceptionner de forts débits qui correspondent parfaitement aux possibilités des
machines de fibrage. Les auteurs de la présente invention ont ainsi constaté qu'il
est parfaitement possible de produire directement un primitif d'un grammage élevé,
sans recours systématique aux nappeurs dont l'inconvénient connu est une vitesse relativement
faible qui limite la vitesse totale de la ligne de production.
[0037] Un autre point tout particulièrement avantageux de l'invention est que l'efficacité
plus grande de l'aspiration conduit à un plus grand refroidissement du feutre ; or
plus le feutre est froid, moins le liant ne risque de polymériser avant le passage
dans l'étuve de polymérisation ce qui conduit à des produits finals présentant une
tenue mécanique bien meilleure, une plus grande proportion de la résine servant effectivement
à lier les fibres alors qu'une polymérisation trop hative s'effectue elle pratiquement
en pure perte, l'épaisseur du feutre n'étant pas encore contrôlée à ce stade du procédé.
Cette température plus basse conduit de plus à une moindre évaporation de l'encollage
dont une quantité plus grande se retrouve dans le produit fini, ce qui réduit les
coûts de dépollution des fumées.
[0038] Pour la mise en oeuvre de cette forme préférée de l'invention, le dispositif associé
à chaque groupe de 3 machines de fibrage comporte une hotte isolant chaque réception
dans laquelle sont placés une paire de tambours perforés sur toute leur surface périphérique
et munis de dispositifs de centrage et d'entraînement en rotation et des caissons
d'aspiration intérieurs fixes lorsque les tambours sont en rotation. La surface d'aspiration
correspond à la surface périphérique du tambour placée à l'intérieur de la hotte
et en regard d'un caisson intérieur d'aspiration.
[0039] L'entraînement de chaque tambour est obtenu de préférence au moyen de paires de
galets par exemple épaulés servant également au guidage axial, chaque paire étant
constituée par un galet fou et un galet moteur dont la rotation est par exemple contrôlée
par un moteur monté sur son axe, les galets étant de préférence munis d'un revêtement
donnant un bon coefficient de frottement. L'entraînement par galets ne peut pas conduire
à une détérioration des autres organes de la réception et notamment de ceux servant
à réaliser l'étanchéité de la chambre de réception et par ailleurs il laisse entièrement
libre l'espace intérieur du tambour qui est donc totalement disponible pour le montage
du caisson d'aspiration.
[0040] Pour éviter un blocage de la réception par des fibres agglomérées collées aux parois
de la hotte, celles-ci sont de préférence refroidies, de sorte que la température
des parois soit toujours inférieure à la température de polymérisation du liant.
De plus, la hotte est de préférence en deux parties. La partie inférieure - la plus
proche des tambours - est formée de plaques refroidies munies d'évidements correspondant
à l'emplacement des tambours. La partie supérieure est du type bat-flanc tournants
associés à des dispositifs de nettoyage extérieurs à la hotte, de sorte que les fibres
qui se collent aux bas-flancs soient évacuées définitivement hors de la hotte de réception.
[0041] Il est par ailleurs prévu des moyens tels que des rideaux souples garantissant l'étanchéité
entre la hotte et le tambour d'une part et, entre le caisson d'aspiration intérieur
et le tambour d'autre part, la fibre suffisant elle-même à assurer l'étanchéité entre
les tambours.
[0042] Il est en outre avantageux de muni chaque tambour d'une rampe de soufflage d'air
comprimé, le jet soufflé étant dirigé à la sortie des tambours de manière à favoriser
le décollage des fibres et la formation du primitif sous les tambours.
[0043] De préférence, on prévoit des moyens de modification de la longueur et de l'emplacement
par rapport aux machines de fibrage de la zone d'aspiration. Ces moyens sont par exemple
des dispositifs permettant de tourner les caissons intérieurs - dans ce cas centrés
sur l'axe de rotation des tambours - de façon à déplacer la zone périphérique du tambour
en regard d'un caisson intérieur.
[0044] Il est enfin avantageux d'associer au module de réception, pour chaque primitif,
un rouleau d'étirage entraîné à une vitesse périphérique rigoureusement identique
à celle du convoyeur horizontal qui récupère les différents primitifs formés, la vitesse
périphérique des tambours étant elle réglée très légèrement inférieure à la vitesse
du convoyeur horizontal afin de tenir compte du fluage des fibres qui s'opère sous
l'effet de la gravité pendant la trajectoire verticale des primitifs.
[0045] De plus, les caissons d'aspiration et les tambours eux-mêmes sont de préférence pourvus
de moyens adéquats de nettoyage et de séchage, ceci notamment en vue d'éviter leur
encrassement par des fibres fines.
[0046] D'autres détails et caractéristiques avantageuses de l'invention sont décrits ci-après
en référence aux dessins annexés qui représentent :
. figure 1 : un schéma général illustrant le principe du procédé selon l'invention,
. figure 2 : un schéma de réalisation d'un module de réception conforme au mode de réalisation
préféré de l'invention,
. figure 3 : une vue en perspective d'une ligne comportant 6 machines de fibrage et deux modules
de réception conformes à la figure 2, avec un assemblage des primitifs en parallèle,
. figure 4 : une vue identique à la figure 3 mais avec un assemblage des primitifs par des nappeurs.
[0047] La figure 1 illustre par un schéma de principe le procédé de réception selon l'invention,
pour une ligne de production de laine de verre comportant 3 machines de fibrage 1,
2, 3 disposées selon une même rangée. Ces machines de fibrage 1, 2, 3 constituées
par exemple par des centrifugeurs tournant à grande vitesse munis à leur périphérie
d'un grand nombre d'orifices par lesquels le matériau en fusion - de préférence du
verre - s'échappe sous forme de filaments qui sont ensuite étirés en fibres par un
courant gazeux concentrique, parallèle à l'axe du centrifugeur, émis à température
et vitesse élevées par un brûleur annulaire. Eventuellement d'autres dispositifs
de fibrage bien connus de l'art peuvent être utilisés qui tous permettent la formation
d'un tore de fibres, centrées sur un axe, tore formé par les gaz d'étirage et surtout
les gaz induits en très grande quantité.
[0048] La réception des fibres - destinée à séparer celles-ci des gaz - est obtenue au moyen
d'une bande sans fin 4 perméable aux gaz entraînée en continu. Une hotte 5 délimite
latéralement la zone de collecte des fibres. L'aspiration des gaz est obtenue par
des caissons 5 sous dépression, indépendants. A chaque machine de fibrage 1 est ici
associé un caisson 6. La hotte 5 est fermée de façon aussi étanche que possible et
est pour cela pourvue à la sortie d'un rouleau compresseur 7 assurant éventuellement
une certaine traction sur le feutre pour aider à l'extraire de la hotte.
[0049] Conformément à l'invention, à chaque machine de fibrage "i" correspond une zone
de collecte Zi, délimitée par le bas par la bande sans fin 4. Ces zones Zi sont croissantes
avec leur indice et sont donc d'autant plus grandes qu'elles sont proches de la sortie.
[0050] Il a été proposé une réception comportant autant de caissons que de machines de fibrage
mais dans la mesure où l'invention permet une homogénéisation des valeurs de dépression,
on peut bien sûr sans sortir du cadre de l'invention utiliser des caissons communs
à plusieurs machines de fibrage. A la limite, on peut n'utiliser qu'un seul caisson
pour toute la rangée de machines 1, 2, 3.
[0051] Avantageusement, l'entraxe E entre les machine est constant, il n'y a donc pas d'augmentation
de l'air induit et donc un moindre risque de refoulement des gaz et de formation de
mèches.
[0052] La trajectoire représentée à la figure 1 est fictive : en réalité on opère avec des
trajectoires non rectilignes mais convexes, par exemple élliptiques, avec comme forme
de réalisation la plus simple, une trajectoire circulaire associée à l'emploi de
tambours.
[0053] De préférence, le nombre de machines de fibrage pour une réception est égale à 3
ou 4, de sorte que pour une ligne de production importante, deux modules de réception
seront utilisés.
[0054] Un exemple d'un tel module est schématisé à la figure 2 prévu pour recueillir les
fibres produites par 3 machines de fibrage. Sous les machines de fibrage 8 sont disposés
deux tambours 10, 19 mus en rotation inverse et tournant l'un vers l'autre. Ces tambours
10, 19 sont placés sous une hotte 11.
[0055] La hotte 11 comporte une partie inférieure 12, refroidie par des moyens appropriés,
avec des évidements en forme d'arcs de cercle pour le logement des tambours. La partie
supérieure 13 peut être également composée de plaques fixes refroidies ou mieux de
bat-flanc tournants - du type bande sans fin verticale - dont l'arrière (c'est-à-dire
la partie extérieur à l'unité de réception) est muni de préférence de moyens de nettoyage.
Les moyens de refroidissement empêchent que ne se produisent un blocage total d'une
réception par des fibres agglomérées ; les bat-flanc tournants eux améliorent la qualité
du feutre dans le mesure où on évite ainsi que de petites touffes de fibres ne se
forment - touffes qui sans pouvoir entraîner le blocage de l'installation peuvent
tout de même nuire un peu à l'homogénéité du feutre, car lorsqu'elles se décollent
finalement de la paroi elles forment dans le feutre des zones à plus forte teneur
en liant qui se repèrent par une teinte plus sombre donnant l'aspect de tâches.
[0056] L'étanchéité de la réception est critique et est de préférence obtenue au moyen de
tapis en polyuréthane.
[0057] Les tambours 10, 19 sont placés dans une fosse sous les machines de fibrage à une
hauteur calculée de manière telle que la hauteur minimum de chûte des fibres soit
supérieure à 2500 mm afin d'éviter que la vitesse moyenne d'impact des fibres sur
le tambour calculée au centre du tore soit supérieure à 20 m/s. De préférence, cette
hauteur de chûte n'excède pas 5000 mm afin d'éviter la formation de grandes touffes
de fibres préjudiciables à une bonne qualité du matelas isolant.
[0058] Les tambours 10, 19 présentent une surface périphéri que perforée perméable aux
gaz. Ils sont par exemple constitués de deux plaques rondes d'extrémité, rigides,
sur lesquelles une tôle perforée est vissée, le diamètre des orifices étant choisi
en fonction du type de fibres produites. Ils sont munis de dispositifs de centrage
et de guidage par exemple sur galets, leur entraînement en rotation se faisant par
exemple par chaine ou de façon préférée par des galets extérieurs qui guident le tambour
axialement, ces galets étant par exemple revêtus de polyuréthane pour assurer un
bon frottement tambour-galet.
[0059] Dans ces tambours sont montés des caissons d'aspiration intérieurs 14, centrés sur
les arbres de rotation des tambours et fixés par exemple sur la tubulure d'un clapet
prévu pour la révision du tambour. Les caissons 14 sont délimités par des parois latérales
montées par exemple selon les rayons des tambours, avec un angle de par exemple 120°,
les caissons pouvant être tournés autour de l'axe des tambours de façon à modifier
la longueur d'aspiration et l'emplacement de la zone d'aspiration, notamment lorsque
les conditions de réception doivent être modifiées de part l'arrêt de la machine de
fibrage centrale comme il est expliqué plus après.
[0060] De préférence, on prévoit d'intégrer à ces caissons, des éléments de nettoyage et
de séchage de la surface des tambours pour éviter que les orifices desdits tambours
ne soient à la longue colmatés par les fibres les plus fines. Ces éléments de nettoyage
et de séchage sont par exemple du type brosse, buse concourante ou rampe d'air pour
le décollage des fibres fines.
[0061] A titre indicatif, de bons résultats ont été obtenus avec un ensemble de lavage constitué
par une brosse nylon à poils longs disposée à l'intérieur du tambour et entraînée
en rotation par celui-ci et une petite brosse montée à l'extérieur du tambour, ces
deux brosses étant éventuellement complétées en aval (par rapport au sens de rotation
du tambour) par des buses de lavage et de séchage ne fonctionnant de préférence que
par intermittence et qui nettoie la surface du tambour de la pellicule de liant qui
se dépose à la longue.
[0062] Ces caissons d'aspiration sont raccordés par des tuyauteries à un ou des ventilateurs
aptes à créer la dépression nécessaire, et ici non représentés.
[0063] Sur cette figure 2, on peut par ailleurs remarquer l'axe 15, 16 d'une machine de
fibrage 8 latérale est à la verticale du tambour 10 respectivement 9 lui faisant face,
l'axe 17 de la machine de fibrage centrale étant lui confondu avec l'axe du plan
médian de la paire de tambours. Cette disposition permet d'obtenir la surface utile
d'aspiration la plus grande possible. Dans ces conditions, le diamètre D des tambours
doit donc être choisi égal à deux fois l'entraxe E entre deux machines de fibrage
ou plus précisément très légèrement plus petit que celui-ci afin de préserver un espace
libre de par exemple 100 mm entre les deux rouleaux.
[0064] Les fibres produites par les machines de fibrage latérales d'une réception tombent
dans les zones d'aspiration schématisées par des doubles flèches L₁, alors que les
fibres produites par la machine centrale tombent sur l'un ou l'autre des tambours,
dans la zone de réception L₂. Cette zone L₂ est pratiquement d'une longueur double
de la zone L₁. On compense ainsi - et même de façon très large - la résistance au
passage des fumées de la machine centrale que créent les fibres provenant des machines
latérales et déjà déposées à la surface du tambour lorsque celle-ci atteinte la zone
L₂.
[0065] La réception peut fonctionner avec des réglages de vitesse pour compenser la perte
de grammage, lorsqu'une des machines latérales est arrétée. Si l'arrêt concerne la
machine de fibrage centrale, il est préférable de décaler les zones d'aspiration
vers les côtés de façon à limiter l'augmentation d'air induit générée par le "vide"
central et surtout à éviter la formation de mêches qui s'enroulent autour d'elles-mêmes
à proximité des tambours. Cette possibilité de fibrage constitue un avantage très
grand des modules de réception selon l'invention, car elle tient compte des aléas
de fonctionnement des machines de fibrage.
[0066] De façon assez paradoxale, un module de réception conforme au mode de réalisation
préféré de l'invention permet l'obtention de produits de qualités supérieures aux
produits susceptibles d'être obtenus lorsqu'on prévoit deux tambours de réception
pour deux machines de fibrage. Ceci peut s'expliquer par le fait que le tore issu
d'une machine de fibrage n'est pas parfaitement homogène ; une analyse du profil de
vitesses des gaz montre en effet que la vitesse est maximum autour de l'axe de rotation
de la machine de fibrage et décroît sur les bords du tore. Lorsqu'une ou seulement
deux machines de fibrage sont utilisées, on génère à la périphérie de la surface
de réception un courant d'air tangent à la surface; de par la plus forte aspiration
sur les parties latérales moins chargées en fibres. Ce courant tangent entraîne des
fibres qui roulent sur elles-mêmes et forment des mèches. Quand on augmente le nombre
de machines de fibrage en préservant un petit entraxe entre celles-ci, on obtient
un profil des dépressions isomorphe au profil des vitesses - avec pour conséquence
une meilleure homogénéité des produits.
[0067] Les figures 3 et 4 illustrent l'application des modules de réception selon l'invention
à des lignes de production comportant 6 machines de fibrage. La figure 3 correspond
à une double réception en ligne, c'est-à-dire que les 6 machines de fibrage sont alimentées
en verre fondu par un même canal principal, avec ici un assemblage des primitifs par
superposition en couches parallèles.
[0068] Sous les 6 machines 20 de fibrage sont disposées deux réceptions constituées par
deux paires 22, 23 de deux tambours 21 mus en rotation inverse, chaque réception recueillant
les fibres produites par un groupe de 3 machines de fibrage, la machine de fibrage
centrale d'un groupe donné étant orientée suivant le plan médian aux deux tambours
d'une réception. Chaque paire de tambours est isolée des autres paires de tambours
par une hotte, les réceptions sont donc ici indépendantes. Chaque unité de réception
forme ainsi un module de base, reproduit autant de fois que nécessaire suivant les
capacités de production de la ligne, la disposition relative des modules les uns par
rapport aux autres devant toutefois tenir compte des moyens d'alimentation en verre
fondu des différentes machines de fibrage, c'est-à-dire du nombre de canaux d'alimentation
en verre fondu prévus en sortie du four de fusion et de la disposition de ceux-ci
en ligne comme ici représenté, ou en parallèle comme à la figure 4.
[0069] Les fibres récoltées par une paire donnée de tambours forment un primitif 24 respectivement
25 qui tombe dans un plan vertical et est ensuite recueilli par un convoyeur horizontal
26 du type bande sans fin non perforée situé au fond de la fosse sur lequel viennent
se superposer en couches parallèles 27, 28 les primitifs 24, 25 issus des différents
groupes de 3 machines de fibrage. Enfin un convoyeur incliné, ici non représenté,
conduit le feutre formé à l'extérieur de la fosse de réception.
[0070] Lors de sa chute verticale vers le convoyeur horizontal, le primitif a légèrement
tendance à s'allonger, ceci d'autant que le grammage est faible. Pour éviter que le
feutre ne forme une boucle, le convoyeur horizontal doit donc être entraîné à une
vitesse très légèrement supérieure à la vitesse périphérique des tambours ; selon
les grammages, l'écart théorique à respecter est compris entre O et 1 %. Comme il
est relativement difficile d'opérer exactement avec un rapport de vitesse correspondant
à ce rapport théorique, il est avantageux d'équiper l'installation de rouleaux d'étirage
placés juste au-dessus du convoyeur horizontal et ici non représentés, ces rouleaux
d'étirage exercant le plus souvent une légère traction sur le feutre et étant entraînés
exactement à la vitesse du convoyeur horizontal.
[0071] La figure 4 correspond à une double réception en parallèle associée à un assemblage
des primitifs par superposition en couches entrecroisées.
[0072] Sont ainsi représentés des modules 30, 31 de réception associés à des nappeurs 32,
33. A chaque module est ainsi associé un organe à mouvement pendulaire alimenté par
un tapis convoyeur 34, 35, de sorte que le primitif subit consécutivement 2 changements
de direction à 90°. L'organe pendulaire 32 respectivement 33 est constitué par deux
bandes continues 36, 37 entre lesquelles passent les primitifs. L'organe pendulaire
32 est relié par un système de bielle-manivelle à un moteur d'entraînement lui communiquant
un mouvement de balancier, de sorte que le primitif est déposé sur un convoyeur 38
sous forme de couches de feutres entrecroisées, ledit convoyeur 38 ayant une direction
de défilement perpendiculaire à la direction initiale des primitifs. Les bandes continues
peuvent également jouer un rôle d'étirage du feutre, rôle qui pour des réceptions
non pourvues d'organes pendulaires peut être avantageusement rempli par des tapis
d'étirage ou le rouleau 7 visible à la figure 1. L'étirage permet d'éviter une accumulation
du feutre dans la hotte.
[0073] Le dispositif de la figure 4 permet la réalisation de produits dont le grammage est
par exemple supérieur à 10 kg au m², tandis que le dispositif de la figure 4 donne
toute satisfaction pour les produits plus courants dont le grammage est par exemple
voisin de 4000 g/m², ce qui est déjà considéré pour un produit isolant en laine de
verre comme un produit lourd.
[0074] Les performances des réceptions selon l'invention ont été par ailleurs vérifiées
de façon quantitative.
[0075] Dans un premier temps, on a utilisé 6 machines de fibrage espacées selon un entraxe
fixe de 2000 mm, en utilisant différents types de modules de réception et des nombres
différents de modules. On a obtenu les résultats suivants :
Essai no |
1 |
2 |
3 |
4 |
5 |
6 |
Nbre modules |
1 |
6 |
1 |
3 |
1 |
2 |
tambours/bande |
bande |
tamb. |
tamb. |
tamb. |
tamb. |
tamb. |
Nombre de tambours |
- |
12 |
12 |
6 |
6 |
4 |
Diamètre tambours (mm) |
- |
950 |
950 |
1950 |
1950 |
2575 |
Débit fumée (%) |
100 |
98 |
107 |
99 |
107 |
79 |
Depression maxi (Pa) |
13140 |
480 |
550 |
1260 |
1410 |
1520 |
Puissance |
100 |
22 |
24 |
29 |
33 |
52 |
[0076] Tous les essais ont été effectués sur une même ligne de production comportant 6 machines
de fibrage de type centrifugeur de 20 tonnes par jour de verre fondu et sur un grammage
final du matelas de laine de verre de 2500g/m².
[0077] Le premier essai correspond à une réception des fibres dite à bandes qui a permis
de définir une base 100 de référence pour le débit total des fumées à aspirer et
la puissance totale dissipée au niveau de l'installation. A titre indicatif, ce débit
des fumées de 100 % correspond à un débit de fumées (gaz d'étirage et gaz induits)
de 360000 à 450000 Nm³/heure.
[0078] Les essais 2 et 3 correspondent à des réceptions à deux tambours pour chaque machine
de fibrage, ces réceptions étant ou non isolées les unes des autres pour former des
modules distincts. La dépression maximum que subit le feutre est très inférieure à
celle de l'essai de référence, et très inférieure à la valeur pour laquelle les premiers
dommages peuvent être constatés. La puissance totale dissipée est également plus
faible, mais le gain n'est pas directement comparable à celui enregistré au niveau
des dépressions, ceci en raison des pertes de charges plus grandes dues à la multiplication
des équipements annexes du type conduites, laveurs, etc...
[0079] On constate par ailleurs que les meilleurs résultats sont obtenus avec une modularisation
extrême (6 modules pour 6 machines de fibrage), ce qui entraîne la multiplication
des hottes et donc des zones d'encrassement qui faute d'un nettoyage adéquat laissent
retomber des poussières ou amas de fibres liées qui à leur tour dégradent la qualité
du produit. Lorsqu'on supprime cette modularisation (essai n
o 3) on obtient une très forte augmentation du débit des fumées - qui se traduit par
une légère augmentation de la dépression maxima exercée sur le feutre pour leur aspiration.
De plus - et ce que ne montre pas le tableau ci-dessus - la qualité des fibres est
moindre, avec pour conséquence une diminution du pouvoir isolant du feutre final.
[0080] On retrouve les mêmes conclusions avec les essais 4 et 5 correspondant à 2 machines
de fibrage pour deux tambours, si ce n'est qu'on doit noter la formation de mèches
de fibres qui s'enroulent de part et d'autre des tambours qui entraînent une très
nette dégradation de la qualité finale du feutre.
[0081] En procédant par contre conformément à l'invention (eesai n
o 6), on retrouve les mêmes conditions du point de vue du bilan énergétique et à nouveau
des très faibles valeurs de dépression - tout en n'ayant que deux modules de réception
et donc un investissement initial bien plus faible.
[0082] Il est enfin intéressant de comparer deux lignes de production, la première est une
ligne à une ligne traditionnelle, avec une bande réceptrice horizontale, mais répondant
toutefois aux critères de la revendication 1, c'es-à-dire pour laquelle les zones
de collecte sont croissantes dans le sens de l'augmentation des grammages, cette croissance
étant obtenue par une augmentation progressive des entraxes entre les machines de
fibrage ; cette ligne comporte deux modules de réception formées par des bandes réceptrices
convergentes (essais 7 et 9) la seconde ligne est conforme au schéma de la figure
3. (essais 8 et 10).
Essai no |
7 |
8 |
9 |
10 |
Diamètre D des tambours (mm) |
|
2575 |
|
2575 |
Entraxe minimum entre 2 machines |
1500 |
1300 |
1500 |
1300 |
Longueur d'aspiration (mm) L |
2600 |
2653 |
2650 |
2653 |
Débit fumées % |
100 |
79 |
100 |
78 |
Vitesse m/s |
3,29 |
2,36 |
3,29 |
2,35 |
Dépression maxi (Pa) |
4890 |
1520 |
8140 |
2470 |
Puissance totale |
100 % |
52 % |
100 % |
45 % |
[0083] L représente la longueur des zones de collecte correspondant aux plus forts grammages.
Les essais 7 et 8 ont concernés la fabrication d'un feutre d'un grammage égal à 2500
g/m², les essais 9 et 10 à un grammage de 4000 g/m², avec dans tous les cas 2 x 3
centrifugeurs au travers desquels on fait passer un débit de 20 tonnes par jour de
verre fondu.
[0084] Dans les deux cas, on obtient sans difficulté des produits denses sans recourir à
un nappeur. Toutefois, la comparaison des vitesses du passage des gaz au travers du
feutre et des dépressions ou niveau des zones de plus fort grammage montrent sans
conteste la supériorité du mode préféré de l'invention.
[0085] La possibilité de procéder avec des entraxes non constants peut être également étendue
au cas de réceptions selon l'invention, correspondant à des hauteurs de chute distinctes
en fonction des machines de fibrage, par exemple dans un schéma de réception conforme
à la figure 1. Les résultats les plus satisfaisants sont toutefois obtenus avec n
modules de réception à deux tambours pour 3 n machines de fibrage.
[0086] Un dernier aspect avantageux de l'invention tient en ce qu'il conduit à la formation
de feutres relativement froids, ceci car les primitifs sont refroidis à l'air libre
avant d'être récupérés par le convoyeur horizontal et surtout car l'aspiration est
tout aussi efficace dans la zone des forts grammages que dans la zone des faibles
grammages, ce qui évite l'accumulation des gaz chauds. Les produits obtenus selon
l'invention ont typiquement une température à l'entrée de l'étuve inférieure de 20
à 50° C à celle des produits selon l'art, les écarts les plus grands étant observés
pour les produits les plus lourds. Il en résulte une moindre pré-polymérisation du
liant qui conduit à des résistances mécaniques significativement améliorées.
[0087] De plus, une température plus basse - associée à une épaisseur initiale plus élevée
des fibres qui ne sont pas tassées par l'aspiration dans la réception - apportent
une plus grande stabilité de la production notamment une plus grande constance d'épaisseur
des produits, ce qui permet de réduire les surépaisseurs non fonctionnelles simplement
destinées à garantir au client une épaisseur nominale donnée.
1. Procédé de réception pour la séparation de fibres et de gaz produits par une pluralité
de machines de fibrage en vue de l'obtention d'un matelas en laine minérale, procédé
selon lequel les fibres sont collectées par aspiration des gaz, chaque machine de
fibrage i ayant sa propre zone de collecte Zi, les fibres collectées étant évacuées
hors de la zone de collecte par une ou plusieurs des bandes transporteuses communes
à plusieurs zones de collecte Zi, caractérisé en ce que les surfaces des zones de collecte Zi sont croissantes dans le sens de l'augmentation
des grammages sur lesdites bandes transporteuses.
2. Procédé de réception pour la séparation de fibres et de gaz produits par une pluralité
de machines de fibrage en vue de l'obtention d'un matelas en laine minérale, procédé
selon lequel les fibres sont évacuées par deux bandes transporteuses convergentes
selon la revendication 1, caractérisé en ce que les surfaces des zones de collecte Zi sont croissantes en direction du lieu de formation
finale du feutre commun.
3. Procédé de réception selon la revendication 1 ou 2, caractérisé en ce que le taux de refoulement est constant.
4. Procédé de réception selon la revendication 1 ou 2, caractérisé en ce que le taux de refoulement est nul.
5. Procédé de réception selon l'une des revendications 1 ou 2, caractérisé en ce que les zones de collecte Zi sont constituées par des portions de bandes transporteuses.
6. Procédé de réception selon l'une des revendications 1 à 5, caractérisé en ce que la dépression exercée sur le feutre est la même pour toutes les zones de collecte
Zi.
7. Procédé de réception selon l'une des revendications 1 à 6, caractérisé en ce que les hauteurs de chute des fibres diffèrent selon leurs machines de fibrage d'origine.
8. Procédé de réception selon l'une des revendications 1 à 6, caractérisé en ce que la trajectoire des bandes transporteuses est convexe.
9. Procédé de réception selon l'une des revendication 1 à 8, caractérisé en ce que l'accroissement des surfaces des zones de collecte Zi est obtenu par une modification
de l'angle d'inclinaison de la normale à la surface de collecte par rapport à l'axe
de rotation de la machine de fibrage associée à la surface de collecte.
10. Procédé de réception selon la revendication 9 caractérisé en ce que l'accroissement des surfaces des zones de collecte Zi est obtenu de plus en augmentant
l'entraxe entre deux machines de fibrage.
11. Procédé de réception selon l'une des revendications 9 ou 10, caractérisé en ce que l'accroissement des surfaces des zones de collecte est obtenu de plus en inclinant
progressivement les axes de rotation des machines de fibrage.
12. Procédé de réception selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce qu'on opère un étirage sur le primitif pour aider à son extraction hors de la zone de
collecte.
13. Procédé de réception selon l'une des revendications 1 à 12, caractérisé en ce que les machines de fibrage sont réparties par groupes de par exemple 3 ou 4 machines,
à chaque groupe de machines correspondant un module de réception
14. Procédé de réception selon la revendication 13, caractérisé en ce que lesdits modules de réception sont montés en série.
15. Procédé de réception selon la revendication 13, caractérisé en ce que lesdits modules de réception sont montés en parallèle.
16. Procédé de réception de fibres minérales selon la revendication 14 ou 15, caractérisé en ce que les primitifs formés par chaque module de réception sont rassemblés par superposition
en couches parallèles.
17. Procédé de réception de fibres minérales selon la revendication 14 ou 15, caractérisé en ce que les primitifs formés par chaque module de réception sont rassemblés par superposition
d'au moins 6 couches de primitifs entrecroisées.
18. Procédé de réception selon les revendications 7 à 17, caractérisé en ce que les surfaces de collecte sont constituées par des tambours.
19. Procédé de réception de fibres minérales dites d'isolation, notamment de fibres
de verre en vue de la séparation sous les machines de fibrage des fibres et des gaz
ambiants pour l'obtention d'un matelas en laine minérale, selon lequel les fibres
minérales sont collectées sur des organes en rotation de type tambours, afin de former
des primitifs rassemblés ultérieurement mais avant qu'on ne provoque la polymérisation
de la résine destinée à lier les fibres, caractérisé en ce qu'on prévoit une paire de tambours par groupe de 3 machines de fibrage.
20. Procédé de réception de fibres minérales selon l'une des revendications 18 ou
19, caractérisé en ce que la hauteur minimum de chûte des fibres minérales est telle que la vitesse d'impact
des fibres sur les tambours soit inférieure à 20 m/s.
21. Procédé de réception de fibres minérales selon la revendication 20, caractérisé en ce que ladite hauteur minimum de chûte est comprise entre 2500 et 5000 mm.
22. Dispositif de réception de fibres minérales dites d'isolation notamment de fibres
de verre en vue de la séparation sous les machines de fibrage des fibres et des gaz
ambiants pour l'obtention d'un matelas en laine minérale comportant en association
avec chaque groupe de 3 machines de fibrage, une réception formée d'une hotte dans
laquelle sont placés une paire de tambours perforés sur toute leur surface périphérique
munis de dispositifs de centrage et d'entraînement en rotation, des caissons d'aspiration
intérieurs.
23. Dispositif selon la revendication 22, caractérisé en ce que les tambours et les caissons d'aspiration sont munis d'équipements de nettoyage et
de séchage.
24. Dispositif selon l'une des revendications 22 à 23, caractérisé en ce qu'il comporte en outre un convoyeur à bande sans fin placé sous les différents tambours
dont il recueille directement les primitifs.
25. Dispositif selon lune des revendication 22 à 24, caractérisé en ce qu'il comporte en outre un nappeur.
26. Dispositif selon la revendication 22, caractérisé en ce que chaque tambour est entraîné par une paire de galets.
27. Dispositif selon l'une des revendications 22 à 26, caractérisé en ce qu'un rouleau d'étirage exerce une légère traction sur le primitif avant que celui-ci
ne soit recueilli par le convoyeur à bande sans fin.