[0001] La présente invention est relative à un procédé de réglage du jeu des culbuteurs
d'un moteur à combustion interne, et un appareillage pour la mise en oeuvre de ce
procédé.
[0002] La plupart des moteurs à combustion interne sont pourvus de soupapes d'admission
et d'échappement commandées chacune par un arbre à cames, par l'intermédiaire d'un
certain nombre d'organes, tels qu'un culbuteur et un poussoir qu'on réunira ici sous
le nom d' "ensemble à culbuteur", même si, dans le cas d'un attaque directe, il ne
comprend pas de culbuteur.
[0003] L'ensemble formé par la came de commande, ou l'organe de commande, d'ensemble à culbuteur
et la soupape évolue entre deux positions extrêmes, l'une où la soupape est forcée,
sous l'action de la came, à s'écarter au maximum de son siège (position de levée maximale)
et l'autre où la soupape est poussée par un ressort contre son siège, et où il existe,
entre la came et le jeu des culbuteurs, ou dans l'ensemble à culbuteur, ou entre celle-ci
et la soupape, un jeu maximal (position de jeu maximal). Ce jeu, qui peut être de
l'ordre de 0,1 à 0,3 mm est indispensable pour compenser l'effet des différences de
dilatation, mais il doit rester dans des limites définies pour un bon fonctionnement
du moteur.
[0004] Habituellement, le réglage se fait manuellement.
[0005] L'opération se fait en principe à froid avec une jauge d'épaisseur et le jeu se règle
en modifiant la longueur d'une des pièces de l'ensemble à culbuteur qui comporte,
à cet effet, une tête montée sur une vis de réglage pourvue d'un écrou de blocage.
Cette tête, lorsque le jeu est nul, vient porter, selon le type de moteur, sur la
came, sur la soupape, ou sur une autre pièce de l'ensemble à culbuteur. L'opération,
quand elle est faite manuellement, consiste à amener l'arbre à came en position de
jeu maximal, à mesurer le jeu, et, après avoir desserré l'écrou de blocage, à tourner
la vis d'un angle convenable pour amener le jeu dans les limites voulues, puis à resserrer
l'écrou de blocage.
[0006] Le réglage manuel est long et délicat. Des erreurs peuvent se produire, provenant
par exemple d'une confusion entre les jeux prescrits pour les soupapes d'admission
et d'échappement.
[0007] On a proposé, dans le document DE-A-30 02 015, un procédé qui se prête à l'automatisation,
et qui comprend les opérations suivantes :
- on met en place un détecteur sensible à la position de la soupape par rapport au
bloc-moteur, c'est-à-dire au siège de la soupape, et un dispositif de commande de
la rotation de la vis de réglage,
- après avoir débloqué l'écrou de blocage et amené le culbuteur dans la position qui
correspond au jeu maximal, le détecteur repère le point zéro, où la soupape repose
sur son siège,
- on fait avancer la vis de réglage jusqu'à ce que capteur signale que la soupape
est levée d'une hauteur x₁ sur son siège,
- on fait reculer la vis de réglage jusqu'à ce que le capteur signale que la soupape
est levée d'une hauteur x₂, comprise entre O et x, et
- on fait reculer la vis de réglage par rotation d'un angle correspondant à la distance
x₂ + x₃, x₃ étant le jeu désiré.
[0008] Il ne reste plus alors qu'à resserrer l'écrou de blocage.
[0009] Ce procédé a pour inconvénient que les déformations et jeux éventuels, depuis le
moment de la détermination du point zéro ne sont pas pris en compte, en particulier
ceux qui peuvent apparaître au moment de l'inversion du sens de déplacement de la
vis de réglage. Il en résulte une imprécision qui est peut-être la raison pour laquelle
ce procédé ne s'est pas largement développé.
[0010] Le document précité décrit aussi un appareillage pour la mise en oeuvre de ce procédé.
Cet appareillage comprend un capteur apte à saisir de façon continue les déplacements
de la soupape, ce capteur est porté par un socle sur lequel est également fixé le
moteur dont il s'agit de régler les soupapes, et il est pourvu d'un palpeur qui vient
en appui sur une coupelle solidaire de la tige de soupape. L'appareillage comprend
en outre deux outils, entraînés chacun par un moteur, et disposés pour entraîner en
rotation l'un, la vis de réglage, et l'autre, l'écrou de blocage.
[0011] La présente invention a pour but de fournir un procédé automatisable de réglage de
soupapes qui procure une précision supérieure à celle du procédé connu, et qui permette
de faire appel à un matériel moins coûteux.
[0012] L'invention fournit en conséquence un procédé de réglage du jeu des culbuteurs des
soupapes d'un moteur à combustion interne, comportant un ensemble à culbuteurs avec
au moins une pièce dont on peut faire varier la longueur à l'aide d'une vis de réglage
pourvue d'un écrou de blocage, ce procédé comprenant les étapes de :
a) monter sur le moteur un dispositif apte à déterminer la position de la soupape
par rapport à son siège,
b) monter sur le moteur un dispositif de commande de rotation de la vis de réglage,
c) amener l'arbre à cames dans une position correspondant normalement au jeu maximal
entre lui et la soupape en appui sur son siège,
d) prendre, pour origine des mesures du dispositif de détermination de la position
de la soupape, une situation où celle-ci est en appui sur son siège,
e) desserrer l'écrou de blocage,
f) commander la rotation de la vis de réglage jusqu'à ce que la soupape s'écarte de
son siège,
g) commander la rotation de la vis de réglage en sens inverse, ce déplacement en sens
inverse comprenant au-delà du passage par la position origine, une rotation de la
vis de réglage d'un angle correspondant au jeu désiré,
h) resserrer l'écrou de blocage,
caractérisé en ce que, au cours de l'étape g), on repère, à l'aide du dispositif de
détermination de la position de la soupape, le moment où ladite soupape cesse de se
déplacer en direction de son siège, et ce moment constitue le point de départ de la
mesure angulaire de la rotation de la vis de réglage correspondant au jeu désiré.
[0013] Par "arbre à cames", on entend ici non seulement un arbre à cames du type courant
mais tout dispositif destiné à déplacer mécaniquement la soupape suivant une loi définie.
[0014] Selon le procédé de l'invention, on opère les mêmes déplacements successifs de la
vis de réglage que dans le procédé de DE-A-3 002 015, mais le capteur ne détermine
pas le "point zéro", où la soupape repose sur son siège, avant que la soupape s'écarte
de son siège. Au contraire, il détermine ce "point zéro" au cours de la course de
recul, au moment où la soupape s'arrête parce qu'elle revient en appui sur son siège
et c'est ce "point zéro" qui sert de point de départ à la mesure de l'angle de rotation
qui correspond au jeu désiré.
[0015] Il en résulte qu'il n'y a pas d'étape intermédiaire, ni de changement du sens de
rotation de la vis de réglage, entre la détermination du point zéro et l'établissement
du jeu désiré.
[0016] Pour la détermination du point zéro, on peut, comme dans le document DE-A-30 02 015,
opérer en maintenant en contact l'extrémité de la vis de blocage et l'élément sur
lequel elle vient en appui, mais on a découvert une possibilité d'amélioration supplémentaire
de la précision: un contact direct au niveau de l'extrémité de la vis de réglage exige
qu'une des deux surfaces en contact soit aussi parfaitement plane et perpendiculaire
à l'axe de la vis que possible. Suivant une variante avantageuse du procédé de l'invention
:
- avant l'étape f), on introduit une cale d'épaisseur connue avec précision entre
la vis de réglage et l'élément de l'ensemble à culbuteur contre lequel ladite vis
de réglage vient en appui, en plaçant ladite cale perpendiculaire à l'axe de la vis
de réglage,
- à l'étape g), on imprime à la vis de réglage une rotation complémentaire qui correspond
au jeu désiré, diminué de la valeur angulaire qui correspond à l'épaisseur de la cale,
- et on enlève la cale après l'étape g).
[0017] Une cale est une plaque de matière solide, limitée par deux surfaces planes et parallèles
entre elles. De ce fait, lorsque la vis de réglage et l'élément à culbuteurs sont
au contact avec la cale, la distance qui les sépare est fixée avec précision, et ne
peut pas être affectée par la position relative des axes.
[0018] L'amélioration de la précision provient de la haute qualité des surfaces des cales
qu'il est possible d'obtenir.
[0019] Pour la détermination du point zéro, on peut utiliser, comme dans le document DE-A-30
02 015, utiliser un capteur apte à saisir de façon continue, ou quasi-continue, les
déplacements de la soupape.
[0020] On peut obtenir cependant une réduction appréciable du coût et de la complication
de l'appareillage, au cas où on utilise une cale, en prévoyant que le dispositif de
détermination de position de la soupape prévu à l'étape a) est constitué par la cale
elle-même, celle-ci étant associée à des moyens pour détecter le moment où elle vient
à être en contact simultané avec la vis de réglage et ledit élément de l'ensemble
à culbuteurs, et le moment où ledit contact simultané cesse.
[0021] Avec cette manière de faire, il n'est plus besoin de prévoir des palpeurs destinés
à venir en appui l'un sur une partie du moteur solidaire du siège de soupape et l'autre
sur une pièce solidaire de la soupape elle-même, le capteur étant sensible au mouvement
relatif de ces palpeurs. Les moments où la soupape s'écarte de son siège ou revient
en contact avec lui correspondent avec précision au moment où la cale est serrée entre
la vis de réglage et l'élément antagoniste, et au moment où elle cesse d'être serrée.
[0022] Plusieurs dispositions peuvent être utilisées pour la mise en oeuvre de la modalité
qu'on vient de décrire du procédé de l'invention. Suivant une première modalité, très
simple, la cale comporte une partie centrale isolante électriquement et deux faces
opposées conductrices, la vis de réglage et ledit élément de l'ensemble à culbuteurs
au même potentiel électrique, au moins une desdites faces opposées de la cale est
portée à un potentiel différent lorsqu'elle n'est pas en contact avec la vis de réglage
ou ledit élément, et un capteur détecte le moment où ladite face de la cale change
de potentiel par rapport à la vis de réglage et audit élément de l'ensemble.
[0023] Suivant une autre modalité, qui est un peu plus compliquée, mais élimine tout risque
d'incident dû à un mauvais contact électrique entre une face de la cale et la pièce
avec laquelle elle vient en contact, on peut prévoir qu'à l'intérieur de la cale est
inclus un élément piézoélectrique permettant de détecter une force de compression
appliquée à la cale. Avantageusement dans ce cas, on utilise une cale comprenant une
couche de polyfluorure de vinylidène métallisée sur ses deux faces, celles-ci étant
isolées de l'extérieur par des couches de matière isolante et les deux faces métallisées
étant reliées à un capteur de tension électrique.
[0024] Suivant un autre mode opératoire, on peut prévoir qu'on imprime à la cale des oscillations
dans son plan, et on détecte l'arrêt de ces oscillations, qui correspond au serrage
de la cale entre la vis de réglage et ledit élément.
[0025] L'invention fournir également un appareillage pour la mise en oeuvre du procédé ci-dessus,
et qui comprend :
- un dispositif, comprenant un capteur apte à détecter le point zéro, où la soupape
vient en contact avec son siège,
- un dispositif de commande de rotation de la vis de réglage,
cet appareil étant caractérisé en ce qu'il comprend en outre un organe central de
commande, relié au dispositif de commande de rotation et au capteur, cet organe étant
disposé pour commander à l'étape e) la rotation de la vis de réglage dans un premier
sens suivant un premier angle préalablement mis en mémoire, puis, à l'étape f), dans
le sens opposé jusqu'à détection à l'aide des signaux émis par le capteur, de l'arrêt
du mouvement de la soupape, et ensuite, après ladite détection d'arrêt, suivant un
second angle, correspondant au jeu, et préalablement mis en mémoire, pour réaliser
l'étape g).
[0026] Avantageusement, le dispositif de commande de rotation de la vis de réglage comprend
un moteur pas-à-pas, et les instructions de l'organe de commande sont mises en mémoire
et transmises sous forme de nombre de pas dudit moteur.
[0027] Au cas où, au lieu d'utiliser des moyens de détermination de position de la soupape
associés à la cale comme prévu ci-dessus, on utilise un capteur de déplacement quasi-continu,
on prévoit avantageusement que ce dernier est du type incrémental, et émet sous forme
numérique les signaux transmis à l'organe de commande.
[0028] Egalement dans le cas où on utilise un tel capteur de déplacement, on peut améliorer
la précision par rapport à l'appareillage du document DE-A-30 02 015, en prévoyant
un palpeur monté de façon mobile sur le support et pourvu d'une touche destinée à
venir en contact avec le siège de la soupape ou avec une pièce qui lui est rigidement
liée, le capteur étant lié à un des palpeurs et son organe sensible étant en contact
avec l'autre.
[0029] Dans ce cas, de préférence, les palpeurs sont montés à pivot sur le support, un ressort
prenant appui sur le support poussant un des palpeurs pour le mettre en contact avec
la pièce sur laquelle sa touche doit venir en appui, et l'autre palpeur étant commandé
par un vérin monté sur le premier support, ce dernier palpeur étant muni d'un organe
auxiliaire apte à entraîner l'autre palpeur pour le mettre hors d'action lors du montage
ou du démontage du support.
[0030] Ce vérin peut être, lui-aussi, commandé par l'organe central de commande, par exemple
par l'intermédiaire d'un électrovanne.
[0031] L'invention va maintenant être décrite de façon plus détaillée à l'aide d'exemples
pratiques illustrés à l'aide de dessins, parmi lesquels :
Figure 1 est une vue schématique d'ensemble d'un appareillage selon l'invention,
Figure 2 est une coupe du dispositif de commande de la rotation de la vis de réglage
et de l'écrou de blocage,
Figure 3 du dispositif pour saisir les déplacements de la soupape,
Figure 4 est une vue en plan du même dispositif,
Figure 5 est une vue en coupe et en élévation d'une partie d'un appareillage,
Figure 6 est une vue en coupe horizontale, suivant la ligne II-II de la figure 5,
Figures 7 et 8 sont des schémas montrant deux structures différentes de la cale.
[0032] Sur les figures, les éléments qui sont communs portent les mêmes références.
[0033] La figure 1 montre la division de l'appareillage entre trois unités : l'organe central
de commande 1, le dispositif de vissage 2 de la vis de réglage et de l'écrou de blocage,
et le dispositif de détection 3 des déplacements de la soupape.
[0034] La figure 2 montre le détail du dispositif de vissage. Un bâti 10, pourvu de moyens
non représentés de fixation par rapport au bloc moteur, porte deux fourreaux coaxiaux
11 et 12, qui peuvent tourner indépendamment l'un de l'autre part rapport au bâti
10 grâce à des roulements à billes 13. Les fourreaux 11 et 12 sont reliés par des
broches 15 et 16 à une tige tournevis 17, destinée à l'entraînement de la vis de réglage
et une douille six pans 18, destinée à l'entraînement de l'écrou de blocage.
[0035] Le fourreau 11 est entraîné en rotation par un moteur pas à pas 19, par l'intermédiaire
de poulies 20, 21 et d'une courroie crantée 22. Le moteur 19 entraîne ainsi le tournevis
18, et, par suite, la vis de réglage 23 d'un culbuteur 24. Le fourreau 12 est entraîné
en rotation par un moteur 25, qui est un moteur de visseuse, par l'intermédiaire d'un
fourreau 26, de deux poulies 27 et 28 et d'une courroie crantée 29. Le moteur 25 est
ainsi apte à appliquer le couple nécessaire au serrage et au desserrage de l'écrou
de blocage 30 monté sur la vis de réglage 23. Les ressorts 31-32 poussent respectivement
la tige tournevis 17 et la douille 18 contre la vis de réglage 23 et l'écrou de blocage
30.
[0036] Dans l'exemple décrit, la vis de réglage est portée par une extrémité du culbuteur
24, dont l'autre extrémité vient en contact avec une came 33 d'un arbre à cames 34
(figure 1). Il est clair que l'invention n'est pas limitée à une telle disposition.
[0037] La figure 3 montre le dispositif destiné à saisir les déplacements de la soupape.
Une touche 40 est en contact avec la coupelle supérieure 41 de la soupape 42 dont
on veut régler le jeu de culbuteurs. La touche 40 est portée par un palpeur 43 formant
levier, et articulée sur un axe 44 porté par un support 45, lui-même pourvu de moyens
46 de fixation par rapport au bloc moteur. L'extrémité du palpeur-levier 43 porte
une autre touche 47, qui est en contact avec une touche plate 48, située à l'extrémité
d'un capteur de déplacement incrémental 49. Ce capteur est lui-même fixé sur un autre
levier 50, monté à pivot sur un axe 51 porté par le même support 45. L'extrémité du
levier 50 opposée au capteur 49 porte une touche sphérique 52 qui prend appui directement
sur une face usinée de la culasse du moteur, au plus près de la soupape 42.
[0038] Un vérin 53 pousse le levier 50 et assure ainsi le contact entre la touche 52 et
la culasse. Un ressort 54 prend appui sur le support 45, et pousse le palpeur-levier
43 pour assurer le contact de la touche 40 sur la coupelle 41 de la soupape.
[0039] Comme le montre mieux la figure 4, le palpeur-levier 50 est en réalité formé de plaques
parallèles, maintenues par des entretoises 55, 56. L'entretoise 56 passe sous le palpeur-levier
43, si bien que, lorsque le vérin 53 élève l'extrémité opposée du levier 50 vers le
haut, selon la figure 3, le levier 43 est également soulevé et mis hors de contact
de la coupelle de la soupape, à l'encontre de la force du ressort 54, ce qui permet
la mise en place de l'ensemble sans risquer d'endommager les touches 40, 52.
[0040] Dans la pratique du réglage sur une ligne de fabrication, un moteur, fixé sur une
platine, est immobilisé dans une position fixe au poste de réglage. Des glissières,
fixes dans le poste de réglage, portent un bâti 10 et un support 45. Ceux-ci sont
immobilisés successivement au droit de toutes les soupapes disposées suivant une même
ligne du moteur, par exemple les soupapes d'admission, pour le réglage du jeu qui
est propre à ces soupapes. Un ou plusieurs autres jeux de glissières, portant chacun
un appareillage similaire, peuvent être affectés à des soupapes disposées selon une
ou plusieurs autres lignes du moteur, par exemple les soupapes d'échappement.
[0041] A la figure 1, on a représenté de façon symbolique, les principaux éléments des dispositifs
décrits aux figures 2, 3 et 4, ainsi que l'électrovanne 60 de commande du vérin 53.
L'organe de commande centrale 1 comprend un processeur 61, dont les fonctions ont
été explicitées plus haut, et deux mémoires 62, 63, qui contiennent les nombres de
pas du moteur 19, aux étapes e) et g) du processus. Bien entendu, les mémoires 62
et 63 peuvent être des parties d'une mémoire unique. La conception du processeur,
et en particulier le moment où il détecte, à la fin de l'étape f), l'arrêt du mouvement
de la soupape par comparaison de nombres de comptages successifs d'incréments émis
par le capteur 49, est à la portée de l'homme de métier, si bien qu'il n'est pas nécessaire
de décrire en détail la structure de ce processeur.
[0042] Les figures 5 à 8 sont relatives à une variante préférée Les éléments différents
de ceux des figures 1 à 4 portent des numéros de référence égaux ou supérieurs à 100.
[0043] La figure 5 correspond à la partie en bas et à gauche des figures 1 et 3 à une échelle
considérablement agrandie, pour plus de clarté. Sur cette figure, on voit, en section,
un culbuteur 24, traversé par une vis de réglage 23. Une tige tournevis 17 est disposée
pour entraîner en rotation la vis de réglage, et une douille six pans 18 est destinée
à entraîner l'écrou de blocage 30 de cette vis de réglage. La figure montre également
la queue d'une soupape 42 qui, dans la disposition du brevet principal, vient en appui
directement sur l'extrémité de la vis de réglage 23.
[0044] Conformément à l'invention, une cale 100 vient s'intercaler entre la tige de réglage
23 et la soupape 42. Cette cale est montée, fixe en rotation, sur une tige-support
101 montée dans un palier 102, porté par une platine 103, elle-même reliée au bâti
par deux colonnettes 104. Un levier de commande 105 est monté, fixe en rotation, sur
l'arbre 101. Comme on le voit mieux à la figure 6, le levier 105 a la forme d'un bras
horizontal et il est articulé sur la tige d'un vérin 106, dont le corps est lui-même
articulé sur un support porté par la platine 103. On a représenté en trait plein,
ou en tirets, la position du vérin 106, du levier 105 et de la cale 100 qui correspondent
à la mise en action de cette cale, c'est-à-dire à la position visible à la figure
1. On a représenté en trait interrompu les positions 105A et 100A du levier et de
la cale dans leur position inactive, qui permet la mise en place de la soupape. Le
vérin 106 peut être pneumatique ou hydraulique, ou électrique.
[0045] Pour détecter le serrage de la cale, on peut prévoir qu'un oscillateur électronique
(non représenté) est intercalé entre la tige-support 101 et la cale 100. Cet oscillateur
provoque un mouvement oscillant de faible amplitude angulaire autour de l'axe de la
tige-support 101 dans le plan propre de la cale. L'électronique associée à l'électroaimant,
qui comporte un enroulement de contre-réaction, fait osciller le système à sa fréquence
propre (quelques centaines de Hertz). Dès que la cale est entravée dans son mouvement
oscillant par le fait qu'elle est serrée, les oscillations cessent, ce qui est instantanément
détecté par l'électronique et permet de connaître avec précision le moment où le serrage
commence ou s'arrête.
[0046] La figure 7 montre un autre mode de détection du serrage de la cale 100. Celle-ci
est constituée d'un sandwich de trois couches : une couche 110 d'acier traité, une
couche 111 d'alumine, et une couche 112 de carbure de tungstène et nickel. Les deux
faces extrêmes du sandwich sont conductrices de l'électricité, mais la couche d'alumine
constitue un isolant. On a symbolisé sur la figure 3 un circuit électrique très simple,
constitué d'une source de tension 113, reliée aux deux couches conductrices 110 et
112, et, en parallèle, à un millivoltmètre 114. Il est évident que l'indication du
millivoltmètre 114 correspond à la tension aux bornes de la source 113 tant que 110
et 111 ne sont pas en contact respectivement avec la soupape 42 et avec la vis de
réglage 43. Au contraire, dès que ce contact a lieu, l'ensemble de l'appareillage
étant métallique, la tension aux bornes du millivoltmètre 114 tombe à zéro.
[0047] La figure 4 montre une réalisation différente de la cale 100. Un film central de
polyfluorure de vinylidène (PVDF) 120 et revêtu sur chacune de ses faces d'une couche
d'aluminium 121, 122, déposée en phase vapeur, et l'ensemble est revêtu sur chacun
de ses côtés d'une couche de zircone 123, 124. Les deux couches d'aluminium 121, 122
sont reliées à un amplificateur de charges 125. On sait que le polyfluorure de vinylidène
est piézoélectrique. On conçoit par conséquent que, dès que la cale est comprimée,
une tension apparaît aux bornes de l'amplificateur de charges 125. Il est à la portée
de l'homme de métier de convertir les tensions fournies aux bornes du millivoltmètre
114 ou en sortie de l'amplificateur de charges 125 en signaux de commande pour la
mise en oeuvre du procédé qui a été décrit plus haut.
1. Un procédé de réglage du jeu des culbuteurs des soupapes d'un moteur à combustion
interne, comportant un ensemble à culbuteurs avec au moins une pièce dont on peut
faire varier la longueur à l'aide d'une vis de réglage (23) pourvue d'un écrou de
blocage (24), ce procédé comprenant les étapes de :
a) monter sur le moteur un dispositif (3) apte à déterminer la position de la soupape
par rapport à son siège,
b) monter sur le moteur un dispositif (2) de commande de rotation de la vis de réglage,
c) amener l'arbre à cames (34) dans une position correspondant normalement au jeu
maximal entre lui et la soupape en appui sur son siège,
d) prendre, pour origine des mesures du dispositif de détermination de la position
de la soupape, une situation où celle-ci est en appui sur son siège,
e) desserrer l'écrou de blocage,
f) commander la rotation de la vis de réglage jusqu'à ce que la soupape s'écarte de
son siège,
g) commander la rotation de la vis de réglage en sens inverse, ce déplacement en sens
inverse comprenant au-delà du passage par la position origine, une rotation de la
vis de réglage d'un angle correspondant au jeu désiré,
h) resserrer l'écrou de blocage,
caractérisé en ce que, au cours de l'étape g), on repère, à l'aide du dispositif (3)
de détermination de la position de la soupape, le moment où ladite soupape cesse de
se déplacer en direction de son siège, et ce moment constitue le point de départ de
la mesure angulaire de la rotation de la vis de réglage correspondant au jeu désiré.
2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que :
- avant l'étape f), on introduit une cale (100) d'épaisseur connue avec précision
entre la vis de réglage (23) et l'élément (42) de l'ensemble à culbuteur contre lequel
ladite vis de réglage vient en appui, en plaçant ladite cale perpendiculaire à l'axe
de la vis de réglage,
- à l'étape g), on imprime à la vis de réglage (23) une rotation complémentaire qui
correspond au jeu désiré, diminué de la valeur angulaire qui correspond à l'épaisseur
de la cale (100),
- et on enlève la cale après l'étape g).
3. Procédé selon la revendication 2, caractérisé en ce que le dispositif de détermination
de position de la soupape prévu à l'étape a) est constitué par la cale (100) elle-même,
celle-ci étant associée à des moyens (114, 125) pour détecter le moment où elle vient
à être en contact simultané avec la vis de réglage et ledit élément de l'ensemble
à culbuteurs, et le moment où ledit contact simultané cesse.
4. Procédé selon la revendication 3, caractérisé en ce que la cale comporte une partie
centrale isolante électriquement (111) et deux faces opposées (110, 112) conductrices,
la vis de réglage (23) et ledit élément (42) de l'ensemble à culbuteurs au même potentiel
électrique, au moins une desdites faces opposées de la cale est portée à un potentiel
différent lorsqu'elle n'est pas en contact avec la vis de réglage ou ledit élément,
et un capteur (114) détecte le moment où ladite face de la cale change de potentiel
par rapport à la vis de réglage et audit élément de l'ensemble.
5. Procédé selon la revendication 3, caractérisé en qu'à l'intérieur de la cale est
inclus un élément piézoélectrique (121) permettant de détecter une force de compression
appliquée à la cale.
6. Procédé selon la revendication 5, caractérisé en ce qu'on utilise une cale comprenant
une couche de polyfluorure de vinylidène (121) métallisée sur ses deux faces (120,
122), celles-ci étant isolées de l'extérieur par des couches de matière isolante (123,
124) et les deux faces métallisées étant reliées un amplificateur de charges (125).
7. Procédé selon la revendication 3, caractérisé en ce qu'on imprime à la cale des
oscillations dans son plan, et on détecte l'arrêt de ces oscillations, qui correspondent
au serrage de la cale entre la vis de réglage et ledit élément.
8. Procédé selon l'un des revendications 1 à 7, caractérisé en ce que ledit élément
de l'ensemble à culbuteur est constitué par la queue de la soupape.
9. Appareillage pour la mise en oeuvre du procédé selon l'une des revendications 1
à 8, et comprenant :
- un dispositif, comprenant un capteur (49) apte à détecter le point zéro, où la soupape
(42) vient en contact avec son siège,
- un dispositif (2) de commande de rotation de la vis de réglage,
cet appareil étant caractérisé en ce qu'il comprend en outre un organe central de
commande (1), relié au dispositif de commande de rotation et au capteur, cet organe
étant disposé pour commander à l'étape e) la rotation de la vis de réglage dans un
premier sens suivant un premier angle préalablement mis en mémoire, puis, à l'étape
f), dans le sens opposé jusqu'à détection à l'aide des signaux émis par le capteur,
de l'arrêt du mouvement de la soupape, et ensuite, après ladite détection d'arrêt,
suivant un second angle, correspondant au jeu, et préalablement mis en mémoire, pour
réaliser l'étape g).
10. Appareillage selon la revendication 9, caractérisé en ce que le dispositif de
commande de rotation de la vis de réglage comprend un moteur pas-à-pas (19), et les
instructions de l'organe de commande sont mises en mémoire et transmises sous forme
de nombre de pas dudit moteur.
11. Appareillage selon l'une des revendications 9 ou 10, et dans lequel le capteur
apte à détecter le point zéro est un capteur de déplacement apte à saisir de façon
quasi-continue les déplacements de la soupape par rapport à son siège, caractérisé
en ce que ledit capteur est du type incrémental, et émet sous forme numérique les
signaux transmis à l'organe de commande.
12. Appareillage selon l'une des revendications 9 ou 10, et dans lequel le capteur
apte à détecter le point zéro est un capteur de déplacement apte à saisir de façon
quasi-continue les déplacements de la soupape par rapport à son siège, ou selon la
revendication 11, et comprenant :
- un support (45) susceptible d'être immobilisé dans une position fixe par rapport
au moteur à combustion interne à contrôler,
- un palpeur (43) monté de façon mobile sur le support et pourvu d'une touche (40)
destinée à venir en contact avec la soupape (42) ou avec une pièce (41) qui lui est
rigidement liée, et
- un capteur sensible aux déplacement du palpeur, caractérisé en ce qu'il comprend
en outre :
- un palpeur (50) monté de façon mobile sur le support et pourvu d'une touche (52)
destinée à venir en contact avec le siège de la soupape ou avec une pièce qui lui
est rigidement liée, le capteur (49) étant lié à un des palpeurs dont l'organe sensible
(48) est en contact avec l'autre.
13. Appareillage selon la revendication 12, caractérisé en ce que les palpeurs sont
montés à pivot sur le support, un ressort (54) prenant appui sur le support poussant
un des palpeurs pour le mettre en contact avec la pièce sur laquelle sa touche doit
venir en appui, et l'autre palpeur étant commandé par un vérin (53) monté sur le premier
support, ce dernier palpeur étant muni d'un organe auxiliaire (56) apte à entraîner
l'autre palpeur pour le mettre hors d'action lors du montage ou du démontage du support.
14. Appareillage selon la revendication 13, caractérisé en ce que le vérin (53) est
également commandé par l'organe central de commande.