[0001] La présente invention concerne les moteurs alternatifs diphasés ou triphasés et,
plus particulièrement, un dispositif de commande de la vitesse de tels moteurs. L'invention
sera décrite dans son application au domaine de la radiologie médicale où il est nécessaire
de commander la vitesse de rotation de l'anode d'un tube émetteur de rayons X. Comme
le montre schématiquement la figure 1, un tel tube est généralement constitué comme
une diode, c'est-à-dire avec une cathode 11 et une anode 12 ou anti-cathode, ces deux
électrodes 11 et 12 étant enfermées dans une enveloppe 13 étanche au vide qui permet
de réaliser l'isolement électrique entre ces deux électrodes. La cathode 11 produit
un faisceau d'électrons et l'anode 12 reçoit ces électrons sur une petite surface
qui constitue un foyer d'où sont émis les rayons X.
[0002] Quand la haute tension d'alimentation est appliquée aux bornes de la cathode 11 et
de l'anode 12, de façon que la cathode soit au potentiel négatif, un courant dit courant
anodique s'établit dans le circuit, au travers d'un générateur 14 produisant la haute
tension d'alimentation; le courant anodique traverse l'espace entre la cathode et
l'anode sous la forme du faisceau d'électrons qui bombardent le foyer.
[0003] Une faible proportion (1%) de l'énergie dépensée à produire le faisceau d'électrons
est transformée en rayons X. Aussi, compte tenu également des puissances instantanées
importantes mises en jeu (de l'ordre de 1 à 100 KW) et des petites dimensions du foyer
(de l'ordre du millimètre), les constructeurs ont depuis longtemps réalisé des tubes
à rayons X à anodes tournantes où l'anode est mise en rotation pour répartir le flux
thermique sur une couronne appelée couronne focale, d'aire plus grande que le foyer,
l'intérêt étant d'autant plus grand que la vitesse de rotation est élevée, en général,
entre 3.000 et 12.000 tours par minute.
[0004] L'anode tournante 12 de type classique a la forme générale d'un disque ayant un axe
de symétrie 17 autour duquel elle est mise en rotation à l'aide d'un moteur électrique.
Le moteur électrique a un stator 15 situé à l'extérieur de l'enveloppe 13 et un rotor
16 monté dans l'enveloppe et disposé selon l'axe de symétrie 17, le rotor étant mécaniquement
solidarisé à l'anode par l'intermédiaire d'un arbre support 18. Ce moteur est généralement
de type asynchrone de sorte qu'il ne nécesite pas la création d'un champ inducteur
par le rotor. L'énergie dissipée dans un tel tube est élevée et il est donc prévu
de le refroidir. Pour cela, le tube est enfermé dans une enceinte ou gaine 19 dans
laquelle on fait circuler un liquide de refroidissement 19, notamment de l'huile.
[0005] La rotation de l'anode à des vitesses élevées conduit à une usure rapide des paliers
du moteur. Aussi, pour allonger leur durée de vie ainsi que pour réduire les pertes
Joule du moteur qui sont dissipées dans la gaine renfermant le tube à rayons X, l'anode
n'est pas entraînée à grande vitesse en permanence, ce qui signifie qu'il est prévu
au moins deux vitesses de rotation, l'une élevée pour l'exposition radiologique proprement
dite et l'autre plus faible entre deux expositions, cette dernière pouvant être nulle.
[0006] Par ailleurs, il est connu d'utiliser un même tube à rayons X pour créer deux sources
de rayons X différentes qui correspondent à des foyers différents par leur taille
et à des débits différents. Il en résulte des conditions de fonctionnement différentes
et il est habituel d'avoir, pour chaque type de foyer, une vitesse de rotation adaptée.
Ainsi, pour un foyer de 0,3 mm, la vitesse de rotation sera de 3.000 tours/minute
tandis qu'elle sera de 9.000 tours/minute pour un foyer de 0,1 mm dans lequel l'énergie
est concentrée sur une surface plus faible.
[0007] Les diagrammes de la figure 2 montrent, à titre d'exemple, deux cycles de fonctionnement
de l'anode tournante d'un tube à rayons X, l'un 20 pour un foyer de 0,3 mm et l'autre
21 pour un foyer de 0,1 mm. Les deux cycles sont identiques et comprennent une première
phase A qui correspond au démarrage du moteur, une deuxième phase B de maintien de
la vitesse (3.000 tours/minute ou 9.000 tours/minute) et une troisième phase C de
freinage jusqu'à l'arrêt du moteur.
[0008] Les moteurs qui sont utilisés pour réaliser des anodes tournantes sont en général
du type diphasé et le schéma électrique qui permet d'effectuer un cycle de fonctionnement
est par exemple celui de la figure 3. Sur cette figure 3, le moteur 30 est représenté
sous la forme d'un enroulement dit de phase principale 31 et d'un enroulement dit
de phase auxiliaire 32 en série avec un condensateur de déphasage 33. Ce condensateur
33 réalise, pour la fréquence considérée, l'alimentation en quadrature des deux enroulements
31 et 32. Ces deux enroulements 31 et 32 sont alimentés par une tension alternative
monophasée 34 par l'intermédiaire d'un transformateur 35 et de contacts de relais
36 et 37 en série sur des conducteurs d'alimentation 38 et 39. Le point commun des
enroulements 31 et 32 est connecté directement à l'enroulement secondaire du transformateur
35. Par ailleurs, les deux conducteurs 38 et 39 sont connectés par un conducteur 29
disposé entre les contacts des relais 36 et 37.
[0009] Lorsque les relais 36 et 37 sont actionnés, les deux enroulements 31 et 32 sont alimentés
à la tension normale par le conducteur 38 et le moteur 30 démarre (phase A). Lorsque
le relais 36 est ensuite relâché, les enroulements 31 et 32 sont alimentés à tension
réduite par le conducteur 39, c'est la phase B.
[0010] Pour obtenir le freinage du moteur, il est prévu d'ouvrir les contacts du relais
37 et d'injecter un courant continu dans l'enroulement principal 31, par exemple.
A cet effet, les deux bornes de l'enroulement 31 sont connectées à un circuit redresseur
40 par l'intermédiaire des contacts d'un relais 41. Ainsi, lorsque les relais 36 et
37 sont désactivés tandis que le relais 41 est actionné, un courant circule dans l'enroulement
principal et freine le moteur 30.
[0011] Avec un tel dispositif d'alimentation du moteur 30, ce dernier tourne à une vitesse
de 3.000 tours/minute lorsque la fréquence d'alimentation est de 50 Hertz. Pour obtenir
une vitesse de rotation de 9.000 tours/minute, il suffit de tripler la fréquence du
secteur monophasé à l'aide d'un dispositif utilisant, par exemple, un transformateur
à fer saturé et en changeant le condensateur de déphasage 33 à l'aide d'un commutateur
(non représenté).
[0012] Pour obtenir des vitesses de rotation du moteur qui sont différentes de celles imposées
par le secteur (3.000 tours/minute ou 9.000 tours/minute), il est nécessaire d'avoir
recours à un onduleur. Le recours à un onduleur est également nécessaire lorsque l'alimentation
est en courant continu, par exemple pour les appareils de radiologie mobiles fonctionnant
sur batterie.
[0013] L'une des solutions qui est adoptée est d'utiliser un onduleur monophasé qui alimente
un moteur diphasé dont la phase auxiliaire est en série avec un condensateur de déphasage.
Cette solution présente l'inconvénient de nécessiter des commutations, notamment pour
adapter les condensateurs de déphasage à la vitesse et pour obtenir le freinage. En
outre, il n'y a pas optimisation de l'ensemble onduleur-moteur car, notamment, le
condensateur, d'une part, réalise le déphasage souhaité avec une précision faible
en fonction de sa tolérance propre et de celle du moteur et, d'autre part, il provoque
une augmentation des harmoniques de courant dans la phase auxiliaire.
[0014] Pour remédier aux inconvénients de cette première solution, on utilise deux onduleurs
monophasés en quadrature et un moteur diphasé sans condensateur de déphasage. Le schéma
électrique de principe est celui de la figure 4. L'enroulement 31 de la phase principale
est alimenté par un premier onduleur 44 représenté par quatre interrupteurs 45,46,47
et 48 tandis que l'enroulement 32 de la phase auxiliaire est alimenté par un deuxième
onduleur 49 représenté par quatre interrupteurs 50,51,52 et 53. Pour la compréhension
du texte, chaque interrupteur pourra être considéré comme composé d'un transistor
ou d'un thyristor associé à une diode antiparallèle.Un condensateur 54 constitue le
filtre d'entrée des onduleurs 44 et 49 qui sont alimentés en courant continu par une
source 43.
[0015] Cette deuxième solution est d'un coût élevé car elle met en oeuvre deux onduleurs.
Aussi, une troisième solution consiste à utiliser un moteur 66 dont le stator permet
un bobinage triphasé, ce bobinage étant alimenté par un onduleur triphasé selon le
schéma de la figure 5. Sur cette figure, l'onduleur 55 comprend trois paires ou couples
d'interrupteurs 56 et 57, 58 et 59, 60 et 61 dont chaque point commun A, B ou C est
connecté à un enroulement 62 pour les interrupteurs 56 et 57, à un enroulement 63
pour les interrupteurs 58 et 59 et à un enroulement 64 pour les interrupteurs 60 et
61. Dans ce schéma, le condensateur de filtrage est référencé 65.
[0016] L'ouverture et la fermeture des interrupteurs 56 à 60 sont commandés par un dispositif
67 qui fournit des signaux de commande desdits interrupteurs. Si l'on considère que
les signaux de commandes sont tels que les formes d'ondes VA,VB,VC, mesurées entre
les points communs A,B et C des interrupteurs et le pôle négatif de l'alimentation,
sont données par les diagrammes des figures 6-a, 6-b et 6-c. Ce sont des signaux carrés
déphasés de 120° l'un par rapport à l'autre. Les diagrammes des figures 6-d, 6-e et
6-f donnent le résultat de la combinaison de ces formes d'ondes entre elles telle
que la figure 6-d correspond à VA-VB, la figure 6-e à VB-VC et la figure 6-f correspond
à VC-VA. Ces formes d'ondes, appelées couramment ondes pseudosinusoïdales, sont déphasées
de 120° l'une par rapport à l'autre.
[0017] Dans cette troisième solution, la réalisation plus aisée du bobinage triphasé du
moteur permet une amélioration des performances du moteur, ce qui permet un temps
de montée en vitesse (phase A) plus court. En outre, le fonctionnement d'un tel dispositif
conduit à une élimination naturelle, dans le moteur, des harmoniques de courant de
rang multiple de trois qui, comme les harmoniques intermédiaires, ne fournissent pas
de couple utile mais créent au contraire des courants parasites et occasionnent des
pertes. Enfin, on obtient un allégement du filtre d'entrée car la fréquence de l'ondulation
imposée par le moteur triphasé est triplée, ce qui réduit la valeur de la capacité
du condensateur de filtrage 65.
[0018] Cependant, une telle solution ne peut être mise en oeuvre que si le stator présente
un nombre d'encoches qui est un multiple de trois de manière à permettre un bobinage
triphasé.
[0019] De plus, compte tenu de l'emploi jusqu'à présent de moteurs diphasés, il est nécessaire
de conserver la compatibilité du dispositif de commande de vitesse avec ce type de
moteur.
[0020] Le but de la présente invention est donc de réaliser un dispositif de commande de
la vitesse d'un moteur qui peut être connecté soit à un moteur diphasé, soit à un
moteur triphasé.
[0021] A cet effet, le dispositif de commande comprend un onduleur triphasé qui peut être
connecté de manière connue à un moteur triphasé et connecté de manière particulière
selon l'invention à un moteur diphasé. En outre, la commande des interrupteurs de
l'onduleur est réalisée de manière particulière dans le cas de l'alimentation du moteur
diphasé afin d'éliminer tout ou partie des composantes harmoniques qui sont considérées
comme gênantes.
[0022] L'invention se rapporte à un dispositif de commande d'un moteur diphasé comportant
un enroulement de phase principale et un enroulement de phase auxiliaire caractérisé
- en ce qu'il comprend un circuit onduleur du type triphasé comportant des interrupteurs,
à raison d'un couple d'interrupteurs par phase, les points communs de chaque couple
étant connectés l'un à l'enroulement de phase principale, l'autre à l'enroulement
de phase auxiliaire et le dernier au point commun desdits enroulements,
- en ce que l'ouverture et la fermeture des interrupteurs sont commandées par les
signaux fournis par un circuit de commande de manière que les formes d'onde aux points
communs de chaque couple d'interrupteurs soient déphasées de 90° l'une par rapport
à l'autre.
[0023] Le dispositif de commande est également caractérisé en ce que les signaux de commande
fournis par le circuit de commande sont tels que les formes d'onde à la fréquence
fondamentale aux points communs sont échantillonnées par des signaux dont les instants
de commutation sont, dans une période, symétriques par rapport à la phase de 90° et
inverses par rapport à la phase 180°, de manière à éliminer les composantes spectrales
de rang pair.
[0024] Le dispositif permet donc l'alimentation, soit d'un moteur triphasé, soit d'un moteur
diphasé, en déterminant l'onde fondamentale et en contrôlant les ondes harmoniques
appliquées au moteur, suivant la nature de celui-ci.
[0025] Pour ce faire, le dispositif de commande fournit des signaux de commande aux interrupteurs
tels que les formes d'onde aux points communs A, B, C, soient échantillonnées de manière
adéquate.
[0026] Cet échantillonnage se fait à des instants tels que sur une période, ils se déduisent
de ceux présents sur le premier quart par symétrie pour le second quart et complémentation
pour la seconde moitié de la période. Ces propriétés de symétrie garantissent l'absence
de composantes spectrales de rangs pairs.
[0027] Les n instants de commutation placés sur le premier quart de cycle permettent d'éliminer
(n-1) composantes spectrales de rang impair ; ils sont alors déterminés par la résolution
d'un système de n équations à n inconnues constitué par les termes de la décomposition
en série de Fourier de l'onde ainsi synthétisée. Ce système possédant des solutions
multiples, on peut par le choix particulier de l'une d'elles, optimiser le contenu
harmonique final.
[0028] Les états des interrupteurs de l'onduleur, ainsi déterminés sur une période sont
enregistrés dans une mémoire. Ces n instants de commutation sont calculés pour un
nombre m de fréquences fondamentales; leurs valeurs sont enregistrées dans des parties
distinctes d'une mémoire du circuit fournissant les signaux de commande des interrupteurs
de l'onduleur et chaque partie de ladite mémoire est lue à une vitesse correspondant
à la fréquence fondamentale sélectionnée pour le calcul des instants de commutation.
[0029] D'autres caractéristiques et avantages de la présente invention apparaîtront à la
lecture de la description suivante d'un exemple particulier de réalisation, ladite
description étant faite en relation avec les dessins joints dans lesquels :
- la figure 1 est un schéma simplifié d'un tube à rayons X,
- la figure 2 est un diagramme montrant deux cycles de fonctionnement d'un moteur
d'anode de tube à rayons X,
- la figure 3 est un schéma électrique d'alimentation d'un moteur diphasé d'anode
de tube à rayons X,
- la figure 4 est un schéma de principe d'un moteur diphasé alimenté par deux onduleurs
monophasés en quadrature,
- la figure 5 est un schéma de principe d'un moteur triphasé alimenté par un onduleur
triphasé,
- les figures 6-a à 6-f sont des diagrammes montrant les formes d'ondes fournies par
l'onduleur triphasé 55 de la figure 5,
- la figure 7 est un schéma de principe d'un moteur diphasé alimenté par un onduleur
triphasé, selon la présente invention,
- les figures 8-a à 8-e sont des diagrammes montrant les formes d'ondes fournies par
l'onduleur triphasé 70 de la figure 7,
- la figure 9 est un diagramme montrant la forme d'onde d'échantillonnage du signal
fondamental selon la présente invention, et
- la figure 10 est un schéma fonctionnel d'un circuit de commande d'un onduleur selon
la présente invention.
[0030] Les figures 1 à 6, qui correspondent à l'art antérieur reconnu dans le préambule,
ne seront pas décrites à nouveau.
[0031] La figure 7 est le schéma de principe d'un dispositif de commande de la vitesse d'un
moteur diphasé 85 selon l'invention, ledit moteur comportant un enroulement 82 de
phase principale et un enroulement 83 de phase auxiliaire. Ce dispositif comprend
un onduleur triphasé 70 qui est alimenté en courant continu par une source 71 et qui
est commandé par un circuit 86. Un condensateur 72 sert d'élément de filtrage. L'onduleur
70 comporte trois paires ou couples d'interrupteurs 73 et 74, 75 et 76, 77 et 78 dont
chaque point commun D, E et F est connecté respectivement à l'enroulement 82 de la
phase principale, au point commun 84 des deux enroulements 82 et 83 et à l'enroulement
83 de phase auxiliaire.
[0032] L'ouverture et la fermeture des interrupteurs 73 à 78 sont commandées par un circuit
86 qui fournit des signaux de commande desdits interrupteurs. Ces interrupteurs 73
à 78 sont réalisés de préférence par des composants électroniques classiques tels
que des transistors ou des thyristors, associés à des diodes en parallèle inverse.
[0033] Les impulsions de commande des interrupteurs 73 à 78 doivent être telles que la tension
appliquée à l'enroulement 83 de la phase auxiliaire soit déphasée de 90° par rapport
à celle appliquée à l'enroulement 82 de la phase principale. En outre, ces tensions
ne doivent pas contenir d'harmoniques de rang faible qui ne contribuent pas à augmenter
le couple moteur sachant que les harmoniques de rang élevé ne sont pas gênants car
les courants correspondants sont faibles par suite de la valeur élevée des self-inductances
des enroulements 82 et 83 pour ces fréquences élevées.
[0034] Par ailleurs, pour réduire le courant d'alimentation en phase B d'entretien de la
vitesse, il faut modifier la durée des impulsions sans introduire d'harmoniques de
rang faible.
[0035] Les diagrammes des figures 8-a, 8-b et 8-c montrent en fonction du temps, les formes
d'ondes VD, VE et VF en tensions qui sont obtenues respectivement aux points communs
D, E et F des couples d'interrupteurs (73,74), (75,76) et (77,78). Ce sont des impulsions
carrées qui sont déphasées de 90° l'une par rapport à l'autre. La tension qui est
appliquée à l'enroulement 82 de phase principale résulte de la différence (VD-VE)
(figure 8-d) tandis que la tension qui est appliquée à l'enroulement 83 de phase auxiliaire
résulte de la différence (VE-VF) (figure 8-e). La comparaison des diagrammes des figures
8-d et 8-e montre que les ondes appliquées aux enroulements 82 et 83 sont pseudosinusoïdales
et sont déphasées de 90° l'une par rapport à l'autre, ce qui est le but recherché.
[0036] Cependant, de telles formes d'ondes (VD-VE) et (VE-VF) conduisent à des harmoniques
qu'il est nécessaire d'éliminer.
[0037] La décomposition en série de Fourier des ondes (VD-VE) et (VE-VF) des figures 8-d
et 8-e montre que leurs contenus harmoniques exprimés par les rapports en pourcentage
des tensions efficaces des harmoniques et du fondamental sont les suivants :
| Harmonique 3 (H 3) |
33% |
0% |
| Harmonique 5 (H 5) |
20% |
20% |
| Harmonique 7 (H 7) |
14% |
14% |
| Harmonique 9 (H 9) |
11% |
0% |
| Harmonique 11 (H 11) |
9% |
9% |
| Harmonique 13 (H 13) |
8% |
8% |
[0038] La dernière colonne de droite donne les contenus harmoniques dans le cas des formes
d'ondes (VA-VB), (VB-VC) et (VC-VA) des figures 6-d, 6-e, et 6-f, alimentant un moteur
triphasé.
[0039] Les courants harmoniques qui se superposent au courant fondamental utile sont pénalisants
vis-à-vis de l'onduleur mais surtout vis-à-vis du moteur car ils diminuent le flux
utile et provoquent un échauffement du moteur. Il est donc important de les éliminer.
[0040] Cependant, il est à remarquer que pour les harmoniques de rang élevé, par exemple
supérieur à 13, les tensions correspondantes sont filtrées par les inductances des
enroulements qui ont des valeurs élevées à ces fréquences de sorte que les courants
correspondants sont faibles et ont un effet néfaste négligeable.
[0041] Par ailleurs, pendant la phase B d'entretien de la vitesse, le couple moteur ne doit
compenser que le couple résistant de sorte que le moteur n'a besoin d'être alimenté
qu'à tension réduite. Cette tension réduite est en général obtenue par un découpage
des formes d'ondes VD, VE et VF à l'aide d'un signal ayant une fréquence supérieure
à la fréquence fondamentale. Il en résulte alors une augmentation du contenu harmonique.
L'invention propose de contrôler les harmoniques en déterminant les instants de commutation
des interrupteurs 73 à 78 de manière à éliminer les harmoniques de rang faible. Cette
détermination est effectuée par calcul à partir de la décomposition en série de Fourier
des tensions VD, VE et VF qui seraient échantillonnées par une forme d'onde représentée
par la figure 9. Cette forme d'onde d'échantillonnage a des caractéristiques particulières
qui sont les suivantes :
- elle correspond à une fonction périodique impaire de période T et de valeur moyenne
nulle;
- au cours d'une période T, elle est symétrique par rapport aux axes définis par les
angles 90° et 270° et s'inverse par rapport aux axes définis par les angles 180° et
360°.
[0042] La décomposition en série de Fourier d'une fonction périodique de période T est donnée
par la formule :

avec Θ = wt et w = 2π/T
[0043] Lorsque cette fonction périodique est impaire et de valeur moyenne nulle, sa décomposition
en série de Fourier devient :
f (Θ) = Σ b
n sin n Θ
et les coefficients b
n sont donnés par :

[0044] Si l'on considère que la figure 9-a représente la séquence de commande de l'interrupteur
74 de la figure 7, complémentaire de celle de l'interrupteur 73, alors la figure 9-b
représente la tension prise au point D par rapport à un point fictif de potentiel
E moitié de celui de la tension continue d'alimentation de valeur 2E.
[0045] Dans le cas de la forme d'onde de la figure 9-b, le fondamental b₁ et les harmoniques
b
n sont donnés par :
b₁ =

(- ½ + cosΘ₁ - cosΘ₂ + cosΘ₃)
b
n =

(- ½ + cos nΘ₁ - cos nΘ₂ + cos nΘ3)
n étant un nombre impair 3,5,7,9.....
[0046] Ces équations sont d'application générale en fonction du nombre d'angles Θ₁, Θ₂,
Θ3, Θ₄... La détermination de Θ₁, Θ₂ et Θ₃ s'effectue en fonction :
- de la valeur du fondamental b₁ souhaité,
- d'un critère de minimisation des harmoniques.
[0047] Ce critère peut être, par exemple, l'annulation des deux premièrs harmoniques, soit
b₃ et b₅ pour un moteur diphasé, et b₅ et b₇ pour un moteur triphasé.
[0048] Dans le cas d'un moteur diphasé, on résoud alors le système d'équationssuivant :

(- ½ + cos Θ₁ - cos Θ₂ + cos Θ₃) = Fondamental

(- ½ + cos 3Θ₁ - cos 3Θ₂ + cos 3Θ₃) = 0

(- ½ + cos 5Θ₁ - cos 5Θ₂ + cos 5Θ₃) = 0
[0049] Le critère peut être différent, par exemple, tolérer un pourcentage d'harmonique
spécifié pour chaque rang jusqu'à un certain rang. Il est clair que si l'on souhaite
annuler trois coefficients b
n, il faudra choisir une forme d'onde d'échantillonnage présentant des instants de
commutation aux angles Θ′₁, Θ′₂, Θ′₃et Θ′₄ et calculer ces angles à l'aide d'un système
de quatre équations tel que défini ci-dessus.
[0050] Le calcul des angles Θ₁, Θ₂ et Θ₃ à l'aide du système d'équations défini ci-dessus
est réalisé par un calculateur, par exemple par approximations successives. Les valeurs
de Θ₁, Θ₂, Θ₃...définissent donc la forme d'onde qui doit être obtenue au point D,
par exemple de la figure 7. Les formes d'onde aux points E et F se déduisent de celle
en D par un décalage de 90°. De manière pratique, les états des interrupteurs de l'onduleur
sur une période avec les commutations aux angles Θ₁, Θ₂, Θ₃ ainsi déterminés et les
déphasages nécessaires sont enregistrés dans une mémoire du circuit de commande 86
de la figure 7 et la lecture cyclique de cette mémoire permet de réaliser la commande
des interrupteurs 73 à 78.
[0051] La variation de vitesse peut être obtenue soit de manière continue par variation
de la fréquence du signal de lecture, soit de manière discrète en calculant la programmation
sur un nombre de pas correspondant à une fréquence fixée du signal de lecture et à
la vitesse désirée.
[0052] L'invention qui vient d'être décrite permet donc de faire tourner un moteur diphasé
à l'aide d'un onduleur triphasé 70 avec élimination des harmoniques les plus gênants
par un calcul des valeurs Θ₁, Θ₂, Θ₃... En choisissant des valeurs de commutation
différentes Θ˝₁, Θ˝₂, Θ˝₃ qui sont déterminées de la même manière, le même onduleur
70 peut faire tourner un moteur triphasé avec élimination des harmoniques indésirables.
Ces valeurs Θ˝₁, Θ˝₂, Θ˝₃...sont enregistrées dans une autre mémoire du circuit 70
et leur lecture cyclique permet de réaliser une autre séquence de commutations des
interrupteurs 73 à 78 en supposant que les points D, E et F sont connectés aux enroulements
d'un moteur triphasé selon le schéma de la figure 5 pour les points A,B et C.
[0053] Le dispositif de commande des interrupteurs est de préférence du type décrit sur
la figure 10. Dans celle-ci, un compteur C, périodiquement remis à zéro par une commande
appliquée sur son entrée de remise à zéro RAZ envoie des signaux d'adresse, A0, A1...
à une mémoire M. Cet envoi est effectué au rythme donné par une horloge H. Les valeurs
des adresses s'incrémentent avec le compteur. La mémoire délivre, en réponse à ces
adresses, des instructions DO, D1 à un circuit tampon L. Le circuit tampon L est également
piloté par l'horloge H (par l'intermédiaire d'un inverseur). Le circuit tampon L est
relié, à sa sortie, à un circuit A d'amplificateurs de commande des interrupteurs
(déclenchement des gâchettes des thyristors). Un circuit de codage RM relatif au régime
moteur permet de sélectionner une programmation adéquate de la mémoire M. pour obtenir
la tension et la vitesse désirées et pour le type diphasé ou triphasé de moteur.
[0054] Le fonctionnement du circuit de la figure 10 est le suivant. Les instructions délivrées
par la mémoire sont identiques entre elles pendant toutes les durées des périodes.
Ces instructions changent donc de valeur aux instants Θ₁, Θ₂, Θ₃...
[0055] Dans un exemple, la mémoire M a six sorties D0 à D5 (pour commander les six interrupteurs)
qui peuvent prendre, en fonction de l'instruction, un état
0 (correspondant à l'ouverture d'un interrupteur) ou un état
1 (fermeture d'un interrupteur). De cette façon, on peut piloter, au rythme de l'horloge,
les interrupteurs correspondant à une phase pour un régime choisi. En pratique, les
mémoires disponibles ont huit sorties. De cette façon, on dispose d'une sortie supplémentaire,
la 7e ou la 8e, pour commander la remise à zéro du compteur. Ceci se produit simplement
quand le compteur délivre une adresse correspondant à la fin d'un cycle.
[0056] En ce qui concerne le freinage de l'anode, on rappelle qu'il suffit d'appliquer un
courant continu sur l'enroulement principal. En pratique, on utilise aussi le circuit
de commande de la figure 10 à cette fin. Dans ce cas, au moyen de la mémoire RM, on
sélectionne dans la mémoire M une de ses pages, de telle façon que le circuit d'amplificateurs
A commande l'onduleur comme un hacheur. Ceci signifie que, dans une ou plusieurs phases
du moteur, on obtient un courant pseudo-continu et en tous cas toujours orienté dans
le même sens. Le circuit de commande de la figure 10 peut donc judicieusement remplir
aussi ce rôle.