[0001] L'invention est relative à un mécanisme de commande pour disjoncteur électrique miniature
à boîtier isolant renfermant une paire de contacts fixe et mobile , ledit contact
mobile étant porté par un bras de contact actionné pour le mécanisme, lequel comporte
:
- une manette pivotante accouplée à une biellette de transmission pour former une
première genouillère,
- une platine de support du bras de contact, montée à rotation limitée sur un pivot
entre les positions de fermeture et d'ouverture des contacts,
- une liaison mécanique à bielle brisable formée par une deuxième genouillère ayant
un crochet d'accrochage monté à pivotement sur un axe de la platine, et articulé à
la biellette de transmission,
- et un levier de déclenchement coopérant avec le bec de retenue du crochet d'accrochage
pour assurer le verrouillage et le déverrouillage de ladite liaison mécanique.
[0002] Un tel mécanisme est décrit dans la demande de brevet français n° 2605454. Ce mécanisme
est néanmoins incapable d'indiquer l'état de soudure des contacts pouvant intervenir
lors de coupures répétées de courants de court-circuit très importants. Un cadenassage
du disjoncteur peut être effectué après actionnement forcé de la manette dans la position
d'ouverture alors que les contacts sont soudés.
[0003] La fonction de sectionnement et de signalisation apparente de l'ouverture des contacts
est déjà connue dans les gros disjoncteurs multipolaires à boîtier isolant moulé,
ayant des calibres supérieurs à 100 ampères. Le mécanisme est commun aux différents
pôles, et est associé à un barreau de commutation s'étendant transversalement dans
le boîtier pour déplacer les contacts mobiles de l'ensemble des pôles. En cas de soudure
des contacts, l'actionnement de la poignée ou de la manette jusqu'à la position d'ouverture
est impossible, car un dispositif de verrouillage interdit le mouvement poursuivi
dans le sens de l'ouverture au delà d'une position intermédiaire. Cette position est
néanmoins instable, et en cas de relâchement de la manette, cette dernière revient
automatiquement en position fermée. Il en résulte alors une absence de signalisation
de soudure des contacts.
[0004] Le document DE-A 3516 217 divulgue un mécanisme de commande pour un disjoncteur miniature,
dans lequel une surface d'appui du bras de contact bloque l'extrémité de la biellette
de transmission en cas de soudage des contacts. La manette occupe bien une position
intermédiaire indiquant l'état fermé-soudé des contacts, mais un actionnement forcé
de la manette vers la position d'ouverture risque de provoquer l'arrachement des contacts.
[0005] Il en est de même dans la demande de brevet français No. 2.631.485 de la demanderesse,
dans laquelle une butée directe s'opère entre la manette et le porte contact.
[0006] L'objet de l'invention consiste à perfectionner la réalisation d'un mécanisme de
commande d'un disjoncteur.
[0007] Le mécanisme selon l'invention, est caractérisé en ce que le crochet d'accrochage
est équipé d'une protubérance venant en engagement contre une butée fixe solidaire
du boîtier dans l'état fermé-soudé des contacts, pour stopper la manette dans une
position intermédiaire S prédéterminée, située entre les positions extrêmes F de fermeture
et O d'ouverture, le dépassement de point mort de la première genouillère rendant
stable ladite position intermédiaire S pour l'indication de soudure des contacts.
[0008] On remarque que le blocage du crochet par la butée du boîtier s'oppose à tout effet
d'arrachement des contacts en cas d'actionnement forcé de la manette. Tout l'effort
exercé sur la manette est alors encaissé par le boîtier.
[0009] La protubérance est disposée à l'opposé de bec de retenue par rapport à la biellette
de transmission. Le point d'articulation de la deuxième genouillère est inséré entre
le bec de retenue et l'axe du crochet d'accrochage.
[0010] Le boîtier comporte une cavité agencée au voisinage de ladite butée. Dans la position
d'ouverture O de la manette, la protubérance se trouve en regard de la cavité avec
interposition d'un jeu prédéterminé.
[0011] D'autres avantages et caractéristiques ressortiront plus clairement de la description
qui va suivre d'un mode de réalisation de l'invention, donné à titre d'exemple non
limitatif, et représenté aux dessins annexés dans lesquels :
- La figure 1 est une vue schématique d'un mécanisme de commande de disjoncteur miniature,
équipé d'un dispositif indicateur de soudure des contacts et de signalisation apparente
de l'ouverture selon l'invertion, le disjoncteur étant représenté en position de fermeture;
- La figure 2 est une vue identique à la figure 1, en position d'ouverture du disjoncteur;
La figure 3 est une vue analogue à la figure 1, montrant le mécanisme dans l'état
soudé des contacts, et manette bloquée en position intermédiaire.
[0012] Sur les figures 1 à 3, le mécanisme 10 de commande d'un disjoncteur électrique miniature
à boîtier 12 isolant moulé est du type décrit dans la demande de brevet français n°
2616 583.
[0013] Le mécanisme 10 actionne un bras de contact 14 mobile dont l'extrémité libre porte
une pièce de contact 16 coopérant avec un contact fixe 18. Un orifice 20 est ménagé
dans la face avant 22 du boîtier 12 pour le passage d'une manette 24 montée à pivotement
limité sur un axe 26 et déplaçable entre une position F de fermeture (fig. 1) dans
laquelle les contacts 16, 18 sont fermés, et une position O d'ouverture (fig. 2) correspondant
à la séparation des contacts 16, 18. La manette 24 est équipée d'une embase 27 interne
accouplée à une biellette 28 de transmission, notamment an acier, pour constituer
une première genouillère 30 dont l'articulation 32 sur l'embase 27 se trouve excentrée
par rapport à l'axe 26 fixe de la manette 24. Cette première genouillère 30 est conçue
pour donner les deux positions stables de la manette 24 (fig. 1 et 2).
[0014] Un ressort de rappel 33 intégré dans l'embase 27 sollicite la manette 24 vers la
position O d'ouverture après dépassement du point mort de la première genouillère.
Le contact fixe 18 est solidarisé à la carcasse du déclencheur électromagnétique,
dont seul le percuteur 34 est représenté sur les figures. Le bras de contact 14 est
fixé à un levier support 36 en matériau isolant, articulé sur un pivot 38 d'une platine
40 rotative. Un ressort de pression de contact 41, du type à torsion, est monté sur
le pivot 38 entre la platine 40 et le levier support 36.
[0015] Un levier de déclenchement 42 piloté par le percuteur 34 du déclencheur électromagnétique,
et la bilame 44 du déclencheur thermique, est monté à pivotement sur un axe 46 porté
par la platine 40 avec un décalage prédéterminé par rapport au pivot 38.
[0016] Une liaison mécanique 48 à bielle brisable comporte une deuxième genouillère ménagée
entre la manette 24 et la platine 40 d'entraînement du bras de contact 14. En position
verrouillée, la liaison 48 autorise la commande manuelle du mécanisme 10 par la manette
24. Le déplacement du levier de déclenchement 42 vers la position déclenchée sous
l'action du déclencheur thermique ou électromagnétique, provoque la rupture momentanée
de la liaison mécanique 48, entraînant le déclenchement automatique du mécanisme 10,
indépendamment de la manette 24. Le levier de déclenchement 42 est associé à un ressort
de rappel (non représenté) destiné à assurer le rétablissement automatique de la liaison
mécanique 48 lorsque la manette 24 est actionnée vers la position d'ouverture, suite
à un déclenchement du mécanisme 10 sur défaut.
[0017] La deuxième genouillère de la liaison mécanique 48 à bielle brisable comporte la
biellette de transmission 28 coopérant avec un crochet 50 d'accrochage monté à pivotement
sur un axe 52 de la platine 40. A l'opposé de l'axe 52, le bec 53 de retenue du crochet
50 coopère en position verrouillée de la liaison 48 avec un cran du bras supérieur
54 du levier de déclenchement 42. La biellette de transmission 28 est accouplée au
crochet 50 en un point 56 d'articulation situé entre l'axe 52 et le bec de retenue
53. Il en résulte un étage démultiplicateur dans la chaîne cinématique du mécanisme
10, autorisant une réduction de l'effort de déclenchement en provenance du déclencheur
magnétothermique.
[0018] Le mécanisme 10 est doté d'un ressort accumulateur d'énergie 61 intercalé entre la
platine 40 et le boîtier 12.
[0019] La bilame 44 du déclencheur thermique coopère avec le levier de déclenchement 42
au moyen d'un tiroir rotatif 60 à transmission unidirectionnelle. Le tiroir 60 est
formé par un levier coudé ayant une extrémité accouplée librement au bras inférieur
du levier de déclenchement 42 en un point d'articulation 62. La partie intermédiaire
incurvée du levier de transmission prend appui sur un bossage 64 du levier de déclenchement
42 de manière à entraîner ce dernier vers la position déclenchée lors de la déflexion
vers la droite de la bilame 44 en cas de circulation d'un courant de surcharge dans
le pôle.
[0020] Lors de la phase de déclenchement thermique, le tiroir 60 constitue une liaison cinématique
rigide entre la bilame 44 et le levier de déclenchement 42. L'absence de frottement
parasite entre le tiroir 60 et le levier de déclenchement 42 permet une diminution
notable de l'effort de déclenchement transmis par la bilame 44. Le point d'articulation
62 est disposé entre le bossage 64 et l'axe 46 de pivotement du levier de déclenchement
42.
[0021] En cas de déclenchement magnétique suite à un court-circuit, le percuteur 34 du déclencheur
électromagnétique agit sur le bras inférieur du levier de déclenchement 42 pour assurer
le déverrouillage du crochet 50 d'accrochage par échappement du cran 54 de retenue.
Le levier de déclenchement 42 est ainsi déplacé vers la position déclenchée dans le
sens trigométrique, sans aucune réaction de freinage du tiroir 60 de déclenchement
thermique qui reste inactif grâce à la présence de la liaison souple avec la bilame
44.
[0022] Selon l'invention, le crochet d'accrochage 50 comporte une protubérance 70 disposée
à l'opposé du bec de retenue 53 par rapport à la biellette 28 et au point d'articulation
56 de la deuxième genouillère. Une cavité 72 est agencée dans la partie interne du
boîtier 12 au voisinage d'une butée 74 de limitation de la course du crochet 50. La
butée 74 est constituée par une partie fixe du boîtier 12 susceptible d'interférer
avec la protubérance 70 dans l'état de soudage des contacts 16, 18.
[0023] Le fonctionnement du mécanisme 10 est le suivant :
- En position de fermeture F (fig. 1), la manette 24 se trouve à droite, et la liaison
mécanique 48 à bielle brisable est verrouillée par le levier de déclenchement 42.
L'angle α de la liaison 48 à bielle brisable est minimum, notamment de l'ordre de
quelques degrés. Le ressort 61 est comprimé.
- En cas de déclenchement suite à un défaut, le levier 42 déverrouille le crochet
d'accrochage 50, entraînant le basculement de la liaison 48 à bielle brisable sous
l'effet de détente du ressort 61 d'ouverture. L'angle α de la bielle brisable est
maximum, et est déterminé par la venue en fin de course de la platine 40. La protubérance
70 du crochet 50 se trouve alors en regard de la cavité 72 avec interposition d'un
jeu 76 prédéterminé qui autorise la venue en butée de la manette 24 contre la partie
gauche de l'orifice 20 du boîtier 12 (fig. 2), ce qui correspond à l'état ouvert du
disjoncteur, signalé par l'apparition du voyant 75.
- En cas se soudage des contacts 16, 18 (fig. 3), tout mouvement de déclenchement
automatique, ou d'ouverture manuelle par la manette 24 amène la protubérance 70 du
crochet 50 contre la butée 74 fixe après une rotation limitée dans le même sens de
la platine 40. Le levier support 36 reste immobilisé, et le ressort 41 autorise le
mouvement de pivotement relatif entre la platine 40 et le levier support 36. Lorsque
la protubérance 70 est contre la butée 74, le dépassement de point mort de la première
genouillère 30 maintient la manette 24 dans la position intermédiaire S. Le voyant
75 n'est pas visible, ce qui confirme à l'opérateur l'état fermé-soudé des contacts
16, 18.
[0024] Le blocage de la protubérance 70 par la butée 74 élimine la course parasite du crochet
50 sur la platine 40, et empêche la liaison 40 à bielle brisable de se tendre au maximum.
Dans la position intermédiaire S de la manette 24 (fig. 3), l'angle α de la bielle
brisable possède une valeur prédéterminée comprise entre les valeurs minimum et maximum
illustrées respectivement aux figures 1 et 2.
[0025] La liaison 48 à bielle brisable travaille en compression lors du fonctionnement normal
en fermeture et en ouverture du mécanisme 10. Par contre, dans l'état fermé-soudé
des contacts 16, 18, la liaison 48 travaille en traction en cas de tentative d'ouverture
forcée de la manette 24 dans la position intermédiaire S. Le blocage positif du crochet
50 par engagement de la protubérance 70 contre la butée 74 solidaire du boîtier 12
s'oppose d'autre part à tout effet d'arrachement des contacts 16, 18 en cas d'actionnement
forcé de la manette 24 dans le sens d'ouverture.
1. Mécanisme de commande pour disjoncteur électrique miniature à boîtier (12) isolant
renfermant une paire de contacts fixe (18) et mobile (16), ledit contact mobile (16)
étant porté par un bras de contact (14) actionné par le mécanisme, lequel comporte
:
- une manette (24) pivotante accouplée à une biellette (28) de transmission pour former
une première genouillère (30),
- une platine (40) de support du bras de contact (14), montée à rotation limitée sur
un pivot (38) entre les positions de fermeture et d'ouverture des contacts (16, 18),
- une liaison mécanique (48) à bielle brisable formée par une deuxième genouillère
ayant un crochet d'accrochage (50) monté à pivotement sur un axe (52) de la platine
(40) et articulé à la biellette (28) de transmission,
- et un levier de déclenchement (42) coopérant avec le bec de retenue (53) du crochet
d'accrochage (50) pour assurer le verrouillage et le déverrouillage de ladite liaison
mécanique (48), caractérisé en ce que le crochet d'accrochage (50) est équipé d'une
protubérance (70) susceptible de venir en engagement contre une butée (74) fixe solidaire
du boîtier (12) lorsque les contacts (16, 18) se trouvent dans l'état fermé-soudé,
de manière à stopper la manette (24) dans une position intermédiaire S prédéterminée,
située entre les positions extrêmes F de fermeture et O d'ouverture, le dépassement
de point mort de la première genouillère (30) rendant stable ladite position intermédiaire
S pour l'indication de soudure des contacts (16, 18).
2. Mécanisme de commande selon la revendication 1, caractérisé en ce que la protubérance
(70) est disposée à l'opposé du bec de retenue (53) par rapport à la biellette de
transmission (28), le point d'articulation (56) de la deuxième genouillère étant inséré
entre le bec de retenue (53) et l'axe (52) du crochet d'accrochage (50).
3. Mécanisme de commande selon la revendication 1 ou 2, caractérisé en ce que le boîtier
(12) comporte une cavité (72) agencée au voisinage de ladite butée (74) et que la
protubérance (70) se trouve en regard de la cavité (72) avec interposition d'un jeu
(76) prédéterminé dans la position d'ouverture O de la manette 24.
4. Mécanisme de commande selon l'une des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que
la platine (40) est associée à un ressort (61) accumulateur d'énergie comprimé lors
de la fermeture du disjoncteur, et que le bras de contact (14) est assujetti à un
levier support (36) monté sur le pivot (38) de la platine (40) avec interposition
d'un ressort de pression du contact (41).