[0001] La présente invention a trait à un perfectionnement apporté à la réalisation de sacs
ajourés permettant d'assurer le conditionnement en vue du stockage, transport de
produits divers et notamment de produits en vrac, tels que des produits alimentaires
(fruits, légumes..).
[0002] A ce jour, dans le domaine du conditionnement on utilise, pour certains produits
tels que les produits alimentaires (pommes de terre, fruits..), des sacs ajourés,
se présentant sous la forme d'une poche fermée sur trois de ses côtés et ouverte sur
le quatrième, pour permettre la mise en place des produits et qui est ensuite fermée
après remplissage.
[0003] D'une manière générale, pour réaliser le remplissage de manière automatique, le sac
se présente sous la forme d'un chapelet continu que l'on déroule devant l'ensemble
de remplissage, de telle sorte que son côté ouvert soit disposé en regard de cette
zone, chaque sac étant fermé après remplissage et lesdit sacs étant ensuite séparés
les uns des autres le long de leur zone de liaison avant d'être évacués.
[0004] Outre les sacs réalisés à partir de tissus plats que l'on confectionne, et dont on
ferme les côtés par couture, il a été proposé depuis fort longtemps ainsi que cela
ressort notamment du FR-A-802 430, de réaliser de tels sacs directement sur le métier
à tisser en réalisant un tissu double constitué de deux nappes espacées l'une de l'autre,
lesdites nappes étant liées l'une à l'autre par entrecroisements respectifs des fils
de chaîne et de trame qui les composent le long d'une des lisières, et étant également
liées, par intermittence et à espaces déterminés, sur toute leur largeur également
par entrecroisements respectifs des fils de trame et de chaîne qui les composent.
Une telle manière de procéder ne permet cependant pas de réaliser des articles ajourés,
compte tenu que les fils de chaîne et de trame peuvent se déplacer les uns par rapport
aux autres.
[0005] Parmi les solutions proposées à ce jour pour réaliser des sacs ajourés, outre les
techniques de tricotage sur métier Rachel qui conduisent à des articles déformables,
il a été proposé d'utiliser, ainsi que cela ressort notamment du BE-A-531 575, des
sacs tissés selon une armure "pas de gaze", permettant d'assurer un maintien parfait
des fils longitudinaux par rapport aux fils transversaux.
[0006] Pour mémoire, par armure tissée "pas de gaze", on entend la technique qui, par rapport
à un tissu chaine et trame conventionnel, consiste non seulement à déplacer les fils
de chaîne par rapport aux fils de trame pour réaliser leur liaison, mais également
à déplacer les fils de chaine les uns par rapport aux autres, deux par deux, de telle
sorte que l'un des fils dits "fils de tour" passe alternativement de part et d'autre
de l'autre fil dit "fil de chaîne", la trame étant emprisonnée et se trouvant bloquée
entre ces deux fils, ce qui permet d'obtenir un tissu ajouré dont les jours sont
parfaitement définis, les fils de chaine ne pouvant pas glisser par rapport aux fils
de trame.
[0007] Une telle technique de tissage de type "gaze" est connue depuis fort longtemps et
consiste essentiellement à adapter les métiers à tisser pour que les fils de chaine
puissent non seulement recevoir des mouvements verticaux pour former la foule, mais
également des mouvements transversaux pour les lier entre eux deux à deux. Pour ce
faire, on utilise pour la commande des fils de chaine des ensembles dits "à deux corps"
équipés de mailles dites type "gaze", les plus connues étant celles commercialisées
par la société GROB. Dans une telle commande, chaque corps est constitué de deux
cadres de lisse qui commandent alternativement une maille "gaze" dans laquelle passe
un fil de chaine.
[0008] Le brevet belge précité décrit la possibilité de réaliser avec cette technique de
tissage de type "pas de gaze", des sacs en forme de poches fermées sur trois de leurs
côtés et ouvertes sur le quatrième, lesdits sacs se présentant par ailleurs à la tombée
du métier, sous la forme d'un chapelet continu qui pourrait permettre leur remplissage
automatique bien que cela ne soit pas mentionné dans le brevet précité.
[0009] La technique décrite dans ce document nécessite cependant pour sa mise en oeuvre
d'avoir deux rouleaux porte-fils, un pour chaque tissu (supérieur et inférieur) formant
les deux faces principales du sac et, en conséquence, entraîne obligatoirement d'avoir
un mouvement de relâchement des fils, une trame sur deux, ce qui implique d'avoir
des donneurs commandés et pose des problèmes de tension dans les fils.
[0010] La présente invention vise à remédier à ces inconvénients et concerne un perfectionnement
au procédé faisant l'objet du brevet belge précité permettant, comme rappelé précédemment,
de réaliser un tissu sur un métier conventionnel équipé d'un mécanisme de commande
des fils de chaîne selon une armure "gaze" en réalisant un tissu double constitué
de deux nappes espacées l'une de l'autre, lesdites nappes étant liées l'une à l'autre
par entrecroisement respectif des fils de chaîne et de trame qui les composent le
long des des lisières et étant également liées par intermittence, à espaces déterminés,
sur toute leur largeur également par entrecroisement respectif des fils de trame
et de chaîne qui les composent.
[0011] Dans la suite de la description, par mesure de simplification, la liaison des deux
nappes tissées le long d'une des lisières sera désignée par l'expression "liaison
longitudinale" et celle réalisée à intervalles réguliers dans le sens de la largeur
du tissu, par l'expression "liaison transversale".
[0012] Le procédé perfectionné conforme à l'invention se
caractérise en ce qu'on utilise un métier à tisser conventionnel équipé d'une ratière assurant
la commande de quatre corps pas de gaze montés tête bêche (deux corps au-dessus des
fils de chaine, les deux autres en-dessous), chaque corps étant constitué de deux
cadres qui commandent alternativement une maille "gaze" dans laquelle passe un fil
de chaine, l'alimentation en fils de chaîne étant obtenue à partir d'un rouleau alimentaire
unique.
[0013] Grâce à une telle adaptation du métier à tisser, il est possible, et ce sans avoir
besoin d'utiliser des donneurs commandés pour les fils de chaîne, de réaliser un article
tissé qui, si l'on considère un rapport d'armure (quatre fils de chaine) de réaliser
deux tissus gaze superposés et espacés l'un de l'autre et, par intermittence, de
lier ces deux tissus dans le sens transversal. La liaison dans le sens longitudinal
le long d'une lisière est, quant à elle, réalisée par tissage normal en faisant travailler
les quatre fils d'un rapport d'armure de manière classique sans former de gaze. La
commande des corps pas de gaze est réalisée de telle sorte que si l'on considère un
rapport d'armure dans le sens chaine qui est de quatre fils, que l'on forme une nappe
supérieure à l'aide de deux de ces fils, l'un formant un fil de chaine, l'autre le
fil de tour, et une nappe inférieure avec les deux autres, l'un formant le fil de
chaine, l'autre le fil de tour et que, dans les zones de liaison, le fil de tour de
la nappe supérieure et le fil de tour de la nappe inférieure viennent s'entrecroiser
les uns les autres autour des trames en formant uen bande de tissu monocouche. En
procédant conformément à l'invention, on obtient donc en sortie du métier un chapelet
continu constitué de poches successives reliées les unes aux autres transversalement
ainsi que le long d'une lisière, l'autre lisière étant quant à elle ouverte. Il est
possible, à partir d'un tel chapelet de poches, de réaliser un remplissage automatique,
la séparation entre les deux poches consécutives étant réalisée après fermeture par
simple découpe au milieu de la zone de liaison transversale.
[0014] L'invention et les avantages qu'elle apporte seront cependant mieux compris grâce
à l'exemple de réalisation donné ci-après à titre indicatif, mais non limitatif et
qui est illustré par les schémas annexés dans lesquels :
- la figure 1 est une vue schématique de dessus d'un métier à tisser équipé pour la
mise en oeuvre du procédé conforme à l'invention ;
- la figure 2 est une vue de côté montrant plus en détail la manière dont sont montés
les huit corps pas de gaze commandant les fils de chaine pour mettre en oeuvre le
procédé selon l'invention ;
- la figure 3 illustre de manière schématique la manière dont se présente la bande
continue de sacs réalisés conformément au procédé selon l'invention ;
- la figure 4 est une vue schématique d'un sac élémentaire obtenu par découpe d'une
telle bande continue ;
- les figures 5a et 5b sont des vues de détail, schématiques, respectivement en coupe
selon le sens trame (ST) et en vue de dessus du produit réalisé conformément à l'invention
;
- les figures 6,7 et 8 illustrent plus en détail la manière dont est réalisé le tissage
et plus particulièrement :
. la réalisation de la nappe supérieure (fig.6),
. la réalisation de la nappe inférieure (fig.7),
. et la liaison de ces deux nappes entre elles (fig.8).
[0015] Si l'on se reporte aux schémas annexés conformément au procédé selon l'invention,
on utilise un métier à tisser qui comporte, ainsi que cela est schématisé à la figure
1, une alimentation en fils de chaine (1) (dans la suite de la description, les fils
de chaine seront désignés par cette référence (1) affectés d'un indice a,b,c,d correspondant
à un rapport d'armure) et une alimentation en fil de trame (2). Le tissu obtenu est
renvidé en (3).
[0016] Pour réaliser un tel tissu, le métier est équipé d'un ratière (4) permettant d'assurer
la commande de lève et baisse des cadres par l'intermédiaire de tirants (5). Les cadres
(6) sont, conformément à l'invention, au nombre de huit et sont regroupés respectivement
sous la forme de deux corps supérieurs désignés par la référence générale (7) et de
deux corps inférieurs désignés par la référence générale (8). Dans chaque corps, les
cadres sont regroupés deux à deux, cadres référencés (7a) et (7b) pour le corps supérieur
(7) et (8b,8c) pour le corps inférieur (8), et permettent de commander alternativement
une maille "gaze" (9a,9b,9c,9d) à l'intérieur de laquelle passent respectivement les
fils de chaine (1a,1b,1c,1d). Ainsi, le fil de chaine (1a) passe dans la maille (9a)
du corps supérieur commandé par les deux cadres (7a), le fil (1b) passe dans la maille
(9b) du corps inférieur commandé par les deux cadres (8b), le fil (1c) dans la maille
(9c) du deuxième corps inférieur et le fil (1d) dans la maille (9d) du deuxième corps
supérieur constitué par les deux cadres (7d).
[0017] Grâce à une telle adaptation du métier à tisser, il est possible, si l'on considère
un rapport d armure de quatre fils de chaine (1a,1b,1c,1d) de réaliser, conformément
au procédé selon l'invention, comme la mise en oeuvre ressort en détail des figures
6,7 et 8, d'une part deux tissus gaze superposés et espacés l'un de l'autre, ces tissus
étant liés entre eux dans le sens transversal à espaces déterminés et ce en ayant
besoin pour réaliser un tel article, que d'un seul rouleau alimentaire pour les fils
de chaîne, sans avoir à utiliser des donneurs commandés, compte tenu qu'il n'y a pas
de mouvement de relâchement des fils.
[0018] La figure 6 illustre la manière dont est réalisé le tissu gaze supérieur, la figure
7 la manière dont est formé le tissu inférieur et la figure 8 la manière dont travaillent
les fils de chaine pour réaliser la zone intermédiaire de liaison. En procédant de
cette manière, on obtient donc des tissus ayant la structure illustrée en coupe sens
chaine (SC) à la figure 5a et en vue de dessus par la figure 5b. A la figure 5a, on
voit nettement que dans la partie centrale, les fils de chaine et de trame forment
deux nappes superposées espacées l'une de l'autre respectivement (11) et (12) et,
de part et d'autre de ces nappes espacées, les fils de chaine et de trame sont reliés
entre eux pour former des zones de liaison (13,14) constituées par un tissu monocouche.
[0019] A la tombée d'un métier, on obtient un chapelet se présentant sous la forme illustrée
à la figure 3, c'est-à-dire constitué d une succession de poches (20a,20b,20c,20d),
chacune comportant deux faces espacées (11,12) un tissu aéré à armure gaze, ces poches
étant liées entre elles dans le sens trame (ST) par des bandes continues de tissu
(13,14...). Par ailleurs, le long de l'une des lisières, par exemple la lisière droite,
les fils de chaine et de trame travaillent pour former un tissu monocouche (15).
[0020] Par simple découpe entre deux liaisons successives (13,14..) (c'est-à-dire le long
des lignes marquées en traits mixtes à la figure 3) comprises entre deux poches, on
peut donc obtenir un article ayant la configuration illustrée à la figure 4 et se
présentant sous la forme d'une poche ouverte d'un côté et fermée sur ses trois autres
côtés. La découpe peut être réalisée soit avant remplissage du sac soit, après remplissge
étant donné que le chapelet de poches formées peut être employé sur des machines automatiques
de remplissage.
[0021] La description qui précède montre bien les avantages apportés par l'invention, notamment
le fait qu'il est possible d'obtenir de manière simple des sacs ajourés fabriqués
directement sur le métier, aucune opération ultérieure de finition n'étant nécessaire.
[0022] Bien entendu, l'invention n'est pas limitée à l'exemple de réalisation décrit précédemment,
mais elle en couvre toutes les variantes réalisées dans le même esprit.
1/ Procédé pour la réalisation de sacs par tissage sur un métier conventionnel équipé
d'un mécanisme à commande des fils de chaine selon l'armure gaze, qui consiste à
réaliser un tissu double constitué de deux nappes (11,12) espacées l'une de l'autre,
lesdites nappes étant liées l'une à l'autre par entrecroisement respectif des fils
de chaine et de trame (1,2) qui les composent le long d'une des lisières, et étant
également liées, par intermittence et à espaces déterminés, sur toute leur largeur
également par entrecroisement respectif des fils de trame et de chaîne qui la composent,
lesdites nappes (11,12) étant constituées de deux tissus gaze superposés espacés l'un
de l'autre, caractérisé en ce que l'on utilise un métier à tisser conventionnel équipé d'une ratière (4)
assurant la commande de quatre corps pas de gaze montés tête-bêche (deux corps 7a,7b)
au dessus des fils de chaine (1) et deux corps (8a,8c) en dessous des fls de chaine),
chaque fil de chaine (1a,1b,1c,1d) passant dans une maille pas de gaze (8a,8b,8c,8d)
commandée alternativement par deux cadres, l'alimentation en fils de chaine se faisant
à partir d'un seul rouleau de fil.