[0001] L'invention concerne la galvanoplastie, notamment les revêtements électrolytiques
de fer-zinc et nickel-zinc sur tôle d'acier.
[0002] La demande de Certificat d'Utilité français, publiée sous le n° 2 617 509 au nom
de la Demanderesse décrit un procédé de revêtement électrolytique utilisant une membrane
échangeuse de cations. Dans ce procédé on choisit une composition d'électrolyte anodique
(dit anolyte) différente de celle de l'électrolyte cathodique (dit catholyte) et on
règle la densité de courant cathodique à une valeur constante permettant de maintenir
constant le rendement faradique de chacune des réactions cathodiques, moyennant quoi
la composition des électrolytes anodique et cathodique reste sensiblement constante,
ainsi que celle du revêtement élaboré.
[0003] Toutefois, dans le cas où l'on dépose sur la cathode une pluralité d'éléments présents
dans la solution, elle-même alimentée par une ou plusieurs anodes solubles, des phénomènes
de déplacements chimiques peuvent introduire des déséquilibres dans les compositions
des électrolytes. On ne peut alors maintenir sur une longue période, un état stationnaire
de fonctionnement de l'installation. D'autre part, la consommation progressive des
anodes solubles entraîne une modification des caractéristiques géométriques de la
cellule, qui influe sur son fonctionnement.
[0004] Le but de l'invention est d'obtenir un état stationnaire de composition à la fois
de l'anolyte et du catholyte, tout en maintenant constantes les caractéristiques géométriques
essentielles de la cellule, afin d'assurer la constance de la composition du revêtement
du produit. Un autre but de l'invention est de permettre des changements rapides de
la nature du revêtement à déposer.
[0005] Avec ces objectifs en vue, l'invention a pour objet une unité anodique d'une cellule
d'électrolyse pour le revêtement en continu d'une surface métallique, telle qu'une
tôle en acier, dont la cathode est constituée par la surface métallique à revêtir,
cellule du type comportant une membrane échangeuse de cations délimitant un compartiment
anodique et un compartiment cathodique, unité caractérisée en ce qu'elle forme le
compartiment anodique de la cellule et est constituée d'un boîtier comprenant au moins
un panier anodique, en ce que ladite membrane constitue au moins en partie la face
de l'unité anodique destinée a être placée en regard de la surface à revêtir, ledit
panier anodique étant en un matériau électroconducteur insoluble, et assurant la connexion
électrique de l'unité anodique, des moyens étant prévus pour que ledit panier anodique
reste en contact permanent avec au moins un bloc du ou des métaux à déposer sur la
cathode qui se dissolvent dans l'électrolyte, et des moyens étant également prévus
pour permettre l'introduction de ces blocs dans le panier anodique.
[0006] Préférentiellement, le panier anodique constitue la paroi intérieure dudit boîtier.
[0007] L'invention a également pour objet un procédé de revêtement électrolytique en continu
d'un matériau métallique pouvant être mis en oeuvre en utilisant des cellules d'électrolyse
dont les unités anodiques sont du type qui vient d'être décrit, ledit revêtement comportant
un nombre n supérieur à 1 d'éléments Mi, avec i = 1 à n, procédé caractérisé en ce
que :
- on utilise n cellules d'électrolyse comportant chacune une membrane échangeuse de
cations définissant un compartiment anodique et un compartiment cathodique, et permettant
la dissolution dans le compartiment anodique d'un élément Mi, lesdites cellules étant
montées électriquement en parallèle entre elles, leurs compartiments anodiques étant
alimentés séparément en anolyte, leurs compartiments cathodiques étant alimentés en
série par le catholyte, leur cathode commune étant constituée par le produit à revêtir,
- et, dans le but de maintenir constantes les compositions du catholyte, de l'anolyte,
et du revêtement déposé sur la surface. on choisit les compositions de l'anolyte et
de catholyte et les densités de courant J

dans chaque branche du circuit de telle manière que :

r

étant le rendement faradique de dépôt sur la cathode de l'élément Mi, et R
Mi étant le rendement de migration de l'élément Mi à travers la membrane échangeuse
de cations.
[0008] Comme on l'aura compris, les cellules selon l'invention comportent d'une part une
anode soluble assurant la régénération de l'électrolyte selon un dispositif connu
sous le nom de "panier anodique", ou "panode", et d'autre part une membrane échangeuse
de cations, qui participe au maintien de la constance de la composition du dépôt.
[0009] Sur une installation de galvanoplastie telle que décrite dans la Demande de Certificat
d'Utilité déjà mentionnée, dans le cas où l'on utilise un électrolyte à base d'ions
SO₄⁻⁻ et une anode soluble en zinc ou en fer, se posent des problèmes de déplacements
chimiques : le rapport

dans l'électrolyte est déséquilibré et le pH de fonctionnement est altéré. Ce problème
peut être résolu en associant deux cellules, l'une avec des électrodes en zinc, l'autre
avec des électrodes en fer. Ces deux cellules sont montées "en parallèle" dans le
circuit électrique. Les compartiments anodiques respectifs des deux cellules ne communiquent
pas. En revanche, les deux cellules ont leurs compartiments cathodiques communicants.
[0010] L'invention sera mieux comprise au vu de la description qui suit, faisant référence
aux figures annexées :
- la figure 1 schématise le principe d'une installation de galvanoplastie selon l'invention
;
- la figure 2 schématise une cellule d'électrolyse du type préférentiellement utilisé
dans l'installation précédente.
[0011] La figure 1 représente le schéma de principe d'une installation de revêtement d'objets
métalliques, tels que des tôles, par galvanoplastie, du type comprenant deux cellules
associées et permettant le dépôt sur l'objet à revêtir d'une couche mixte de fer et
de zinc dans des proportions constantes.
[0012] Les cellules 1 et 1′ sont placées dans deux chambres montées en parallèle dans le
circuit électrique de l'installation de galvanoplastie. La densité de courant totale
dans le circuit est notée J. La cellule 1 comprend une anode en fer 2, et est alimentée
par un courant de densité J
e . La cellule 1′ comprend une anode en zinc 2′ et est alimentée par un courant de
densité J
e . Ces deux anodes sont reliées à une borne commune 11, et J = j
e + J
n . La cathode de ces deux cellules est commune et constitué par la pièce à revêtir
telle que, par exemple, une tôle d'acier 3 en défilement. Chacune de ces cellules
est pourvue d'une membrane échangeuse de cations 4a, 4′a, qui partage la cellule en
deux compartiments, respectivement anodique 5a, 5′a, et cathodique 6a, 6′a. Ces cellules
ne sont pas nécessairement identiques les unes aux autres. Ces Membranes Echangeuses
de Cations (MEC) sont de même type (par exemple la membrane commercialisée sous la
dénomination NAFION par DUPONT DE NEMOURS) et se caractérisent par les rendements
de migration du fer et du zinc R
Fe et R
Zn du compartiment anodique 5a, 5′a vers le compartiment cathodique 6a, 6′a de chaque
cellule. Les compartiments anodiques 5a, 5′a sont indépendants l'un de l'autre, alors
que les compartiments cathodiques 6a,6′a communiquent : les catholytes des deux compartiments
ont donc la même composition. Les compositions des anolytes et du catholyte sont,
dans le cas général, différentes. Conformément aux indications données dans la Demande
de Certificat d'Utilité citée, ces compositions sont choisies de telle manière que
la composition du catholyte demeure constante. La condition, pour ce faire, est que
les rendements faradiques de dépôt sur la cathode du fer noté r
e, et du zinc noté, r
n(avec r
e+ r
n = 1) soient respectivement égaux aux rendements de migration R
Fe et R
Zn du fer et zinc à travers les MEC 4a et 4′a respectivement.
[0013] Pour que le système travaille dans un état complètement stationnaire, c'est à dire
pour que la composition de l'anolyte demeure également constante, il faut et il suffit
que les rendements anodiques de départ du fer et de zinc des anodes soient respectivement
égaux aux rendements de migration R
Fe et R
Zn. Cette condition peut être réalisée en jouant sur les densités de courant d'alimentation
des deux anodes J
e et J
N de manière que :

[0014] Cette condition d'équilibre permet d'assurer pour des conditions opératoires données,
la constance des compositions des anolytes et du catholyte qui est nécessaire à l'obtention
d'une composition stable du dépôt de fer et de zinc sur le produit à revêtir.
[0015] Une autre condition nécessaire à la stabilité de la composition du dépôt sur la cathode
est le maintien à une valeur constante de la distance entre la cathode et la source
de cations. Dans le cas des cellules d'électrolyse classiques à anode soluble dépourvues
de MEC, la distance anode-cathode doit être maintenue constante par des moyens mécaniques
au fur et à mesure de la consommation de l'anode. Dans le cas d'une cellule à anode
soluble équipée d'une MEC, c'est la distance entre la membrane et la cathode qui gouverne
le fonctionnement de la cellule, et il est aisé de la maintenir constante par construction.
[0016] L'exemple décrit peut être étendu au cas où on désire déposer sur le produit en cathode
un revêtement comportant un nombre n d'éléments M. Il faut alors utiliser un nombre
de cellules n placées en parallèle électrique, dont les comparti ments anodiques
sont, dans le cas général indépendants et dont les compartiments communiquent entre
eux. Elles sont placées les unes à la suite des autres sur le trajet du produit en
défilement à revêtir, et chaque cellule i comporte une anode en un élément Mi. De
manière générale, les densités de courant J

dans chaque branche du circuit doivent obéir à la relation

[0017] D'autre part, dans une telle installation, il est intéressant de disposer de cellules
autorisant un changement rapide de la nature du ou des métaux passant en solution
dans le compartiment anodique.
[0018] Cette condition peut être remplie en utilisant comme compartiment anodi que un "panier
anodique" ou "panode", tel que représenté sur la figure 2. Ce panier anodique 7 est
constitué par un récipient 8 en matériau conducteur insoluble, tel que du titane,
du platine, du zirconium, etc. Ce récipient contient un anolyte alimenté et en courant
électrique sous une densité de courant J

, et forme compartiment anodique 5 similaire à celui d'une des cellules décrites
précédemment. Il est séparé du compartiment cathodique 6
b par une membrane échangeuse de cations 4
b. Le renouvellement d'un élément de déposition Mi, qui migre à travers la membrane
de façon irréversible, est assuré par la dissolution d'au moins un bloc consommable
9 de cet élément, jouant le rôle d'une anode soluble, déposé dans le panier anodique
et dont le contact avec la paroi du récipient 8 est assuré simplement par gravité.
Dans la partie inférieure du panier, est aménagé un fond surbaissé recevant les blocs
consommables 9, qui permet de mieux assurer le contact entre le panier et les blocs
consommables tout en isolant ces derniers de la membrane. Avantageusement, le récipient
est revêtu d'une enveloppe isolante de l'électricité 10. La partie supérieure du panier
est munie d'une rehausse ouvrable 13, permettant l'introduction, continue ou discontinue,
des blocs consommables 9. Devant la membrane 4
b est disposée une grille 14 en un matériau rigide, qui permet de protéger la membrane
lors de l'introduction des blocs consommables 9. Un fond basculant 15 permet, après
vidange de l'anolyte, d'enlever les blocs 9 non encore dissous en fin de traitement.
Quant au compartiment cathodique 6, il est constitué comme dans le cas général, la
pièce en défilement à revêtir 3 étant placé en cathode.
[0019] De cette façon, il est possible de modifier la nature des métaux à déposer simplement
en changeant la nature des blocs consommables 9, sans rien modifier à la structure
de l'électrode. Les manipulations lourdes nécessaires lorsque l'anode soluble est
intégrée à la structure de l'électrode sont ainsi évitées. De même l'utilisation en
alternance d'un électrolyte au SO₄⁻⁻ et d'un électrolyte au Cl⁻, dans lequel il n'y
a pas de déplacements chimiques entre fer et zinc, est possible sans nécessiter de
modifications de l'installation autres que le changement d'électrolyte.
[0020] Un même panier anodique peut contenir des blocs consommables de natures différentes.
Si des déplacements chimiques sont à éviter, on peut, comme on l'a vu précédemment,
utiliser plusieurs cellules placées en parallèle électrique, dont les paniers anodiques
contiennent chacun un élément différent.
[0021] L'invention n'est pas limitée aux exemples qui viennent d'être décrits et représentés.
En particulier dans une cellule, l'élément en un matériau conducteur et insoluble
qui est en contact avec le ou les blocs à dissoudre peut être simplement immergé dans
le compartiment anodique sans en constituer la paroi intérieure, et être formé par
une simple cloison ou un réceptacle.
[0022] L'invention s'applique au revêtement électrolytique en continu d'un produit métallique
tel qu'une tôle d'acier par une pluralité d'éléments, par exemple par un alliage fer-zinc
ou nickel-zinc.
1) Unité anodique (7) d'une cellule d'électrolyse pour le revêtement en continu d'une
surface métallique, telle qu'une tôle en acier, dont la cathode (3) est constituée
par la surface métallique à revêtir, cellule du type comportant une membrane échangeuse
de cation (4b) délimitant un compartiment anodique (5b) et un compartiment cathodique
(6b), unité caractérisée en ce qu'elle forme le compartiment anodique (5b) de la cellule
et est constituée d'un boîtier comprenant au moins un panier anodique (8), en ce que
ladite membrane (4b) constitue au moins en partie la face de l'unité anodique destinée
à être placée en regard de la surface à revêtir (3), ledit panier anodique étant en
un matériau électroconducteur insoluble, et assurant la connexion électrique de l'unité
anodique, des moyens étant prévus pour que ledit panier anodique reste en contact
permanent avec au moins un bloc (9) du ou des métaux à déposer sur la cathode qui
se dissolvent dans l'électrolyte, et des moyens étant également prévus pour permettre
l'introduction de ces blocs dans le panier anodique.
2) Unité anodique selon la revendication 1, caractérisée en ce que le panier anodique
(8) constitue la paroi intérieure dudit boîtier.
3) Unité anodique selon la revendication 1, caractérisée en ce que l'élément électroconducteur
assurant la connexion électrique de l'unité anodique constitue une cloison logée à
l'intérieur dudit boîtier.
4) Unité anodique selon la revendication 1 caractérisée en ce que les moyens pour
assurer un contact permanent de l'élément électroconducteur (8) réalisant la connexion
électrique de l'unité anodique sont constitués par un fond surbaissé (12) dudit boîtier.
5) Unité anodique selon la revendication 1 caractérisée en ce que les moyens pour
permettre l'introduction des blocs (9) du métal à déposer sur la cathode sont formés
par une rehausse ouvrable (13) à la partie supérieure dudit boîtier.
6) Procédé de revêtement électrolytique en continu d'un matériau métallique, ledit
revêtement comportant un nombre n supérieur à 1 d'éléments Mi, avec i = 1 à n, caractérisé
en ce que :
- on utilise n cellules d'électrolyse comportant chacune une membrane échangeuse de
cations définissant un compartiment anodique et un compartiment cathodique, et permettant
la dissolution dans le compartiment anodique d'un des éléments Mi, le compartiment
anodique étant inclus dans une unité anodique selon la revendication 1, lesdites cellules
étant montées en parallèle électrique, leurs compartiments anodiques étant alimentés
séparément en anolyte, leurs compartiments cathodiques étant alimentés en série par
le catholyte, leur cathode commune étant constituée par le produit à revêtir, et,
dans le but de maintenir constantes les compositions du catholyte, de l'anolyte et
du revêtement déposé sur la surface, on choisit les compositions de l'anolyte et du
catholyte et les densités de courant J

dans chaque branche du circuit de telle manière que:

étant le rendement faradique de dépôt sur la cathode de l'élément Mi et R
Mi étant le rendement de migration de l'élément Mi à travers la membrane échangeuse
de cations.
7) Procédé selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'on utilise deux cellules
d'électrolyse l'une (1) permettant la dissolu- tion de fer ou de nickel, et l'autre
(1′) permettant la dissolution de zinc, dans le but de revêtir le produit d'un alliage
fer-zinc ou nickel zinc.
8) Installation pour la mise en oeuvre du procédé selon la revendication 6 ou 7, caractérisée
en ce que les unités anodiques des cellules d'électrolyse sont du type selon la revendication
1 ou 2.