[0001] Le domaine de la présente invention est celui des dispositifs d'amorçage pour sous-munitions
d'obus cargo, en particulier pour grenades à effet anti-personnel et anti-véhicule
larguées en grand nombre au dessus d'un objectif, selon la technique dite de "saturation".
Un obus cargo est un obus dont la charge explosive habituelle a été remplacée par
un grand nombre de sous-munitions ou sous-projectiles.
[0002] Dans la plupart des cas, les sous-munitions sont des grenades constituées par un
corps de fragmentation cylindrique ayant un effet anti-personnel par projection d'éclats,
et fermé à une extrémité par un revêtement de charge creuse permettant l'agression
par le toit de véhicules légers ou faiblement blindés. L'autre extrémité du corps
supporte le dispositif d'amorçage chargé d'initier la charge explosive contenue dans
le corps.
[0003] Classiquement ces grenades sont empilées sur plusieurs colonnes à l'intérieur de
l'obus cargo, le dispositif d'amorçage tourné vers le culot vient occuper l'espace
laissé libre par le revêtement de la charge creuse de la grenade voisine, ou se loge
dans une forme ménagée à cet effet dans le culot de l'obus cargo.
[0004] Les grenades sont ensuite éjectées et dispersées sur la trajectoire de l'obus lors
d'une phase dite de dépotage, avec une vitesse de rotation autour de leur axe qui
est voisine de la vitesse qu'avait l'obus au moment du dépotage.
[0005] La fonction technique principale du dispositif d'amorçage est de mettre à feu de
façon aussi sûre que possible l'amorce de la charge principale de la sous-munition
au moment de son impact, après un tir normal d'une part, et d'interdire cette mise
à feu en cas de simples chocs ou manipulations d'autre part.
[0006] Il peut aussi inclure un dispositif propre à neutraliser, c'est à dire à empêcher
toute mise à feu consécutive à une manipulation lorsque après un lancement normal
la mise à feu ne s'est pas produite.
[0007] Les contraintes à respecter pour la solution du problème technique ci-dessus défini
sont les suivantes:
-Il y a une contrainte de forme et de dimensions. Cette contrainte provient de la
nécessité de loger le dispositif d'amorçage dans le cône de charge creuse de la sous-munition
suivante comme expliqué plus haut,
-Il y a ensuite une contrainte de masse, le dispositif d'amorçage situé à l'arrière
de la sous-munition doit être aussi léger que possible de façon que le centre de gravité
de la sous-munition soit situé aussi en avant que possible, ce qui favorise la stabilité
sur trajectoire,
-Il y a enfin une contrainte liée aux conditions de tir de l'obus cargo, essentiellement
par la nécessité de résister à la très forte accélération reçue par cet obus au cours
de sa phase de balistique intérieure.
[0008] Les brevets US4488488, WO8603828, EP0256320, US4612858 et FR2606136 décrivent différentes
solutions pour les dispositifs d'amorçage de ce genre. De façon classique les systèmes
d'amorçage décrits dans ces brevets comportent des mises à feu constituées par une
amorce qu'un percuteur vient frapper au moment de l'impact sous l'effet de sa propre
inertie.
[0009] La sûreté de mise à feu peut être complétée par un système d'autodestruction mis
à feu de façon indépendante de la mise à feu principale et qui provoque l'autodestruction
de la sous-munition par mise à feu de la charge principale après un certain délai.
[0010] L'interdiction de mise à feu en cas de choc ou de manipulation est assurée par des
verrous qui ne sont levés que consécutivement à la rotation rapide de la sous-munition.
L'exemple de réalisation le plus proche de l'invention est constitué par la troisième
version du dispositif d'amorçage décrit dans le brevet US4612858.
[0011] De façon classique, ce dispositif d'amorçage comporte une amorce disposée dans un
tiroir coulissant, qu'un percuteur vient frapper au moment de l'impact, mû par son
inertie propre. La sûreté de mise à feu est complétée par une auto-destruction dont
la mise à feu est provoquée par la rotation du sous-projectile.
[0012] L'interdiction de fonctionnement lors de simples manipulations ou chocs provient
du fait qu'en position de stockage le tiroir est dans une position telle que l'amorce
qu'il porte n'est pas en alignement avec le reste de la chaîne pyrotechnique et que
le tiroir est maintenu dans cette position par le percuteur tant que ce dernier n'est
pas en position armée.
[0013] Ce même ressort assure la neutralisation du système d'amorçage en amenant le tiroir
dans une position désalignée et bloquée en cas de vitesse de rotation insuffisante
ou de non percussion après impact.
[0014] Le système d'autodestruction comprend une amorce solidaire du tiroir et venant sous
l'effet de la force centrifuge frapper un percuteur solidaire du corps du dispositif
d'amorçage. Cette amorce initie à son tour une composition retardatrice disposée dans
une rainure pratiquée sur une face d'un disque interposé entre le système d'initiation
et la charge principale, et présentant dans l'axe du percuteur un relais d'amorçage
pouvant être initié, soit par l'amorce principale, soit par la composition retardatrice.
[0015] Un évent, pratiqué latéralement dans le logement de l'amorce concutante et venant
au regard de la composition retardatrice, permet son initiation.
[0016] Ce dispositif présente de nombreux inconvénients. On peut d'abord constater que toutes
les sécurités de fonctionnement sont levées sous l'action de la force centrifuge seule,
ce qui est pénalisant du point de vue de la sécurité.
[0017] Concernant le dispositif d'autodestruction on peut remarquer que le mode de chargement
de la composition retardatrice est de mise en oeuvre malaisée. Il sera difficile d'obtenir
une composition homogène, assurant une bonne régularité de combustion, et par la suite
des délais qui soient reproductibles d'un dispositif d'amorçage à un autre.
[0018] Il sera également difficile de faire varier ces délais, le temps de combustion étant
directement dépendant de la longueur du chargement, sauf à modifier cette longueur
et donc le disque, ou à changer de composition.
[0019] On ne trouve pas non plus dans ce dispositif une interruption de chaîne pyrotechnique
entre le relais d'amorçage et la composition retardatrice qui est un élément sensible,
ce qui est un grave inconvénient sur le plan de la sécurité.
[0020] Dans le cas de coincement du tiroir porte amorce dans une position intermédiaire,
sans que l'amorce du dispositif d'autodestruction soit initiée, le tiroir ne sera
pas en position de neutralisation, une initiation inopinée est alors possible consécutivement
à une manipulation manuelle de la grenade après chute sur le terrain.
[0021] Enfin, ce dispositif d'amorçage est composé d'un grand nombre de pièces, ce qui en
fait un ensemble coûteux. En particulier le corps est une pièce de fonderie complexe
généralement fabriquée à partir d'un alliage de zinc et elle assure à la fois le logement
des différentes pièces ainsi que la fixation et le maintien du dispositif d'amorçage
sur le corps de la sous-munition.
[0022] Par rapport à la réalisation ci-dessus décrite, la présente invention vise un dispositif
d'amorçage présentant de par sa conception et sa réalisation une sécurité accrue,
ceci avec un nombre de pièces mécaniques réduit, tout en respectant les contraintes
liées à ce genre de dispositifs, qui ont été explicitées plus haut. Elle vise enfin
à réaliser un dispositif d'amorçage comportant des moyens d'autodestruction plus fiables
et éventuellement amovibles, et des moyens de neutralisation fiables.
[0023] Le dispositif d'amorçage de chaîne pyrotechnique pour sous-munition d'obus cargo
comportant une charge explosive contenue dans une enveloppe selon l'invention comporte:
-un tiroir porteur d'une amorce, mobile dans une rainure transversale d'un corps d'une
position de sécurité dans laquelle l'amorce n'est pas alignée avec la suite de La
chaîne pyrotechnique à une position armée dans laquelle l'alignement est réalisé,
-un percuteur mobile dans un alésage longitudinal et venant frapper l'amorce lors
de l'impact de la sous-munition,
-au moins un moyen de blocage du tiroir dans sa position de sécurité,
il est caractérisé en ce qu'il comporte des moyens de neutralisation comprenant un
obstacle qui, actionné par des moyens moteurs, vient s'interposer sur le trajet du
tiroir dans le cas où ce dernier n'est pas venu prendre sa position armée après la
chute de la sous-munition sur le sol de façon à empêcher tout passage ultérieur de
ce dernier dans sa position armée.
[0024] Cette construction a l'avantage de bloquer le tiroir dans une position connue et
d'empêcher l'amorçage de la chaine principale d'une part et d'une éventuelle chaine
retard d'autre part.
[0025] En effet dans le système proposé par l'art antérieur, le dispositif de neutralisation
exige un mouvement du tiroir amenant ce dernier dans une position de neutralisation,
mouvement qui ne pourra pas intervenir si le tiroir est bloqué.
[0026] Le dispositif proposé par l'invention en interposant un obstacle mécanique sur la
trajectoire du tiroir permet d'assurer une telle neutralisation quel que soit l'état
des ressorts actionnant le tiroir.
[0027] Dans un mode de réalisation préféré les moyens de neutralisation comprennent une
gachette montée pivotante relativement au corps et maintenue par un ressort, constituant
les moyens moteurs, dans une position telle qu'une de ses extrémités constituant l'obstacle
vient empêcher tout passage du tiroir à sa position armée, la gachette étant fixée
apte à basculer contre l'action du ressort sous l'effet d'un mouvement de rotation
axial de la sous-munition, son extrémité n'interdisant alors plus les mouvements du
tiroir.
[0028] Une telle disposition permet d'éviter le stockage d'énergie à l'intérieur du dispositif,
en effet le ressort n'est pas maintenu en position bandée à l'intérieur du dispositif,
il n'est bandé que lors de la rotation de la sous-munition, ce qui diminue le risque
de dégradation du ressort au cours des phases de stockage.
[0029] Dans une variante le dispositif selon l'invention comporte un moyen d'autodestruction
à retard constitué par une amorce, un cordeau retard, un relais d'amorçage et un percuteur
monté sur le tiroir.
[0030] Une telle variante permet d'obtenir un retard de conception aisée puisque le cordeau
est réalisé indépendamment du dispositif d'amorçage.
[0031] Selon d'autres caractéristiques:
-l'amorce est un inflammateur sensible à la percussion et le cordeau retard est relié
à cet inflammateur par une cheminée,
-Le moyen d'autodestruction comporte deux pièces supports permettant son encliquetage
sur le corps, ce mode de réalisation permet de faciliter le montage du moyen d'autodestruction
à retard sur le corps du dispositif d'amorçage, il permet également d'utiliser des
cordeaux de longueur différentes avec le même montage du dispositif d'amorçage,
-l'extrémité de la gachette comporte en regard du percuteur porté par le tiroir un
logement présentant une forme complémentaire de celle de ce percuteur de façon à réaliser
un coincement de ce dernier s'il vient à pénétrer dans le logement.
-le premier moyen de blocage du tiroir comprend trois éléments alignés selon un axe
fictif YY′ parallèle à l'axe longitudinal XX′ de la sous-munition, ces éléments étant
une masselotte prenant appui dans un logement du corps pour bloquer le tiroir, un
ressort guidé d'un côté sur une faible distance par un pion fixé au corps et ajusté
de l'autre côté dans un alésage de la masselotte, et un évidement aménagé dans le
corps tout autour de l'axe YY′.
-il comporte un deuxième moyen de blocage du tiroir qui est constitué par une collerette
solidaire du percuteur et sur laquelle vient en appui un logement aménagé sur le tiroir,
et en ce que les efforts aérodynamiques s'exerçant sur un ruban solidaire du percuteur
provoquent la translation de ce dernier et la libération du tiroir, et en ce que lorsque
le tiroir est immobilisé dans sa position de sécurité par le premier moyen de blocage,
la collerette vient se loger dans une rainure portée par le tiroir, rainure empêchant
toute translation du percuteur dans son alésage longitudinal.
-le percuteur comporte un alésage axial fermé par une rondelle, dans lequel coulisse
une tige, comportant à une de ses extrémités un épaulement coopérant avec la rondelle
pour extraire le percuteur, le mouvement de traction étant produit par le ruban fixé
à l'extrémité libre de la tige.
-un masque métallique extérieur dont la forme intérieure épouse la forme extérieure
du corps, le masque métallique étant fixé par un sertissage sur une gorge portée par
l'enveloppe de la charge, et le corps étant maintenu en contact avec le masque par
un disque de fermeture venant lui même en appui sur la charge.
[0032] D'autres caractéristiques et avantages apparaîtront à la lecture de la description
suivante de modes de réalisation donnés à titre non limitatif en référence aux dessins
sur lesquels:
La Figure 1 est une vue en coupe d'un obus cargo.
La Figure 2 représente une coupe longitudinale partielle de deux sous-munitions empilées
montrant le système d'amorçage selon l'invention.
La Figure 3 représente une coupe transversale d'un premier mode de réalisation du
dispositif, coupe réalisée selon le plan de la figure 2.
La Figure 4 représente une coupe de la sécurité d'accélération réalisée selon le plan
EE de la figure 3.
La Figure 5 représente une coupe du système d'allumage selon le plan BB de la figure
2.
La Figure 6 est une coupe de la figure 3 suivant le plan CC.
La Figure 7 représente la même coupe que la figure 6, le percuteur étant en position
armée.
La Figure 8 représente en coupe axiale un deuxième mode de réalisation du dispositif,
coupe réalisée selon le plan DD de la figure 10.
La Figure 9 est une demi coupe du dispositif selon le plan FF de la figure 10 montrant
la sécurité d'accélération.
La Figure 10 est une coupe transversale suivant le plan GG de la figure 12.
La Figure 11 est une coupe suivant les plans brisés HH de la figure 12.
La Figure 12 est une coupe axiale suivant le plan II de la figure 11.
[0033] Le système d'amorçage pour sous-munitions d'obus cargo 1 selon l'invention est destiné
comme expliqué plus haut à être monté sur des sous-munitions 2, logées en grand nombre
dans cet obus. Chaque sous-munition est conçue de telle sorte que le dispositif d'amorçage
de l'une vienne se loger dans l'espace laissé libre à l'interieur du revêtement de
la charge creuse de la sous-munition suivante. Le détail de ce logement est représenté
sur la figure 1 sur laquelle on voit le revêtement 3 de charge creuse d'une sous-munition
comportant une charge explosive 4, revêtement à l'intérieur duquel vient se loger
le dispositif d'amorçage 5 de la sous-munition voisine. Cette figure est destinée
à illustrer l'arrangement classique des sous-munitions 2 dans l'obus, le système d'amorçage
étant orienté vers le culot 6 de l'obus.
[0034] Comme le montre la figure 2, le dispositif d'amorçage selon l'invention, représenté
en position de sécurité, se compose d'un corps 7, disposé à l'intérieur d'un masque
métallique 44 réalisé, en tôle emboutie et dont le profil interne épouse le profil
externe du corps 7.
[0035] Le masque 44 coiffe ainsi le corps 7 qui supporte l'ensemble des moyens d'amorçage,
le corps étant maintenu en contact avec le masque par un disque de fermeture 13 venant
lui même en appui sur la charge explosive 4.
[0036] La solidarisation du masque portant le dispositif d'amorçage avec la charge explosive
s'effectue au moyen d'un sertissage annulaire 45 sur l'enveloppe métallique 47 de
la charge (voir Figure 7) mais tout autre mode de liaison serait envisageable. Le
masque constitue un renfort du corps et permet un dimensionnement de celui-ci autorisant
l'emploi de matières plastiques. En effet les efforts transmis lors des mouvements
de la sous munitions par les pièces constituant le dispositif d'amorçage selon l'invention
seront absorbés par le masque dont la rigidité est suffisante. On évite ainsi d'avoir
recours à une fonderie de profil complexe pour réaliser le dispositif d'amorçage.
[0037] A l'intérieur du corps 7 est aménagée une rainure transversale 48 à l'intérieur de
laquelle est monté coulissant un tiroir 8, portant une amorce 9. Le tiroir est poussé
dans sa rainure par un ressort de compression 10 prenant appui d'un côté sur une extrémité
11 d'un évidement aménagé dans le tiroir et de l'autre sur un ergot 12 du disque de
fermeture 13 du corps 7.
[0038] Le corps comporte également un alésage longitudinal 49 à l'intérieur duquel est monté
coulissant un percuteur 16.
[0039] Ce dernier comporte un alésage axial 50 à l'intérieur duquel est disposée une tige
coulissante 32, cette dernière porte un épaulement 35 destiné à venir en butée sur
une rondelle 36 rendue solidaire du percuteur 16 par sertissage.
[0040] Un ruban textile 31 est lié à la tige télescopique 32 au moyen d'une rondelle 33
maintenue par un sertissage 34.
[0041] Le percuteur porte également une collerette 15 qui vient se loger lorsque le dispositif
est en position de sécurité dans une rainure 14 du tiroir 8, qui immobilise ainsi
le percuteur en translation.
[0042] Les figures 3 et 4 montrent un premier moyen de blocage constitué par une masselotte
18, prenant appui dans un logement 29 du corps 7 et sur une empreinte 46 réalisée
sur le tiroir de façon à bloquer ce dernier (fig 3). La masselotte est maintenue en
position par un ressort de compression 19, ajusté d'un côté dans un alésage borgne
de la masselotte 18 et guidé de l'autre côté sur une faible longueur par un pion 20
solidaire du corps 7.
[0043] De façon classique, ce verrou est conçu de manière à ne fonctionner que lors d'accélérations
et de courses de la masselotte suffisantes (accélération de l'ordre de 900 g), cela
afin de se prémunir contre les déverrouillages accidentels consécutifs à des manipulations
brutales ou à des chutes durant les périodes de stockage ou de manutentions.
[0044] On remarquera que la masselotte 18, le ressort 19 et le pion 20 sont alignés selon
un axe YY′ parallèle à l'axe longitudinal XX′ de la sous-munition et au vecteur accélération
du projectile au départ du coup. Un évidement 30 est aménagé dans le corps 7 tout
autour de l'axe YY' (voir Figure 5), la fonction de cet évidement sera explicitée
ci-après.
[0045] Ainsi avant le tir de l'obus cargo, toute translation du tiroir est interdite par
le moyen de blocage.
[0046] Lorsque ce dernier est effacé et que les sous-projectiles ne sont plus dans l'obus
cargo (en effet dans ce dernier cas le tiroir ne peut passer en position armée en
raison de son appui sur le revêtement de la charge creuse de la sous-munition voisine),
une translation limitée du tiroir est possible jusqu'à l'appui du logement 17 aménagé
dans le tiroir sur la collerette 15 qui constitue ainsi un deuxième moyen de blocage
du tiroir.
[0047] Le tiroir est alors encore immobilisé dans une position de sécurité mais la collerette
15 se trouve dégagée de la rainure 14, autorisant une translation du percuteur.
[0048] Le tiroir 8 porte un pion 38 (figure 3) poussé par un ressort 39, destiné à venir
s'engager dans un trou 40 du corps 7 de façon à assurer le verrouillage du tiroir
en position armée.
[0049] Sur les figures 3, 5 et 6 on a une représentation d'un dispositif d'auto-destruction
comprenant un percuteur 24 solidaire du tiroir 8, et un ensemble retardateur se composant
d'une amorce 21 et d'un relais d'amorçage 22, sertis sur un cordeau souple à retard
23.
[0050] Le dispositif d'amorçage selon l'invention comporte également un moyen de neutralisation
comprenant une gâchette centrifuge 25 maintenue dans la position de sécurité représentée
figure 3 par un ressort de torsion 26 et venant loger son extrémité libre 51 entre
le percuteur 24 et l'amorce 21 du système retard, réalisant ainsi un obstacle empêchant
tout passage du tiroir dans sa position armée. La gachette porte à son extrémité libre
51 en regard du percuteur 24 un logement 43 dont la fonction sera explicitée ci-après.
[0051] L'ensemble retardateur est fixé à l'extérieur du corps 7 par des pièces-support 27
et 28 rendues solidaires du corps 8 au moyen d'un encliquetage non représenté (voir
Figures 3, 5 et 6).
[0052] Le fonctionnement du dispositif est le suivant:
[0053] Au départ du coup, l'obus subit une accélération et une mise en rotation. Par inertie,
la masselotte 18 comprime alors le ressort 19 suivant l'axe YY′ et se retrouve dans
l'évidement 30. La rotation du projectile engendrant une force centrifuge, la masselotte
18 est désaxée et coincée en travers de l'évidement 30.
[0054] Ce désaxement est favorisé par le faible diamètre du ressort 19 et par le fait que
le pion 20 très court, n'offre pratiquement aucun guidage. Le tiroir 8 n'est plus
lié au corps par la masselotte 18 et peut alors coulisser légèrement, dans la limite
permise par le logement 17 du percuteur 16 et par l'appui du tiroir sur le revêtement
du sous-projectile voisin.
[0055] La masselotte 18 ne peut par suite de son désaxement reprendre sa place même une
fois la phase d'accélération terminée.
[0056] On remarquera que l'évidement 30 étant libre sur 360° par rapport à l'axe YY′ (voir
Figure 5), la masselotte 18 se trouvera piégée quelle que soit l'orientation de la
sous-munition dans l'obus, aucune indexation sous-munition/obus n'est donc plus nécessaire
lors du montage, ce qui simplifie l'intégration des sous-munitions dans l'obus cargo.
[0057] Lors du dépotage, les sous-munitions sont éjectées hors de l'obus avec une vitesse
de rotation autour de leur axe sensiblement égale à celle de l'obus au moment dudit
dépotage.
[0058] La force centrifuge provoque l'écartement de la gachette 25, ainsi que la translation
du tiroir 8 poussé par le ressort 10, la collerette 15 est alors dégagée de la rainure
14, et le percuteur libre de se translater.
[0059] Il est à noter que l'extraction du percuteur 16 n'est pas instantanée, mais n'intervient
qu'une fois le ruban 31 déployé et la tige 32 sortie de son logement (Figure 7). Ce
délai d'armement permet d'éviter lors du dépotage que deux sous-munitions en se heurtant
ne fonctionnent de manière inopinée.
[0060] Le ruban 31 (fig 7) se déploie et tire la tige télescopique 32 qui vient en butée
sur la rondelle 36, puis extrait le percuteur 16 de son logement 17.
[0061] Le tiroir passe alors en position armée et dans le même temps, le percuteur 24 initie
le dispositif d'auto-destruction, le tiroir est verrouillé par le pion 38 engagé
dans le trou 40.
[0062] Le positionnement de l'amorce 9 est assuré par l'ergot 12 sur lequel vient en butée
l'extrémité 37 du logement de ressort 10.
[0063] Au cours de la descente:
- l'attitude de la sous-munition est contrôlée par le ruban 31 dont l'efficacité est
renforcée par la tige télescopique 32 qui permet de reculer le point d'application
de la force de freinage engendrée par le ruban 31 et d'augmenter le couple anti-basculement.
- la rotation de la sous-munition est freinée par un dispositif aérodynamique du type
connu, non représenté (par exemple des ailettes solidaires du corps de la sous-munition).
La vitesse de rotation décroît et avec elle la force centrifuge maintenant la gâchette.
[0064] A l'impact, la sous-munition touche l'objectif du côté de la charge creuse et subit
en même temps une très forte décélération. Par inertie le percuteur 16 vient frapper
et initier l'amorce 9 et par suite la charge creuse 4.
[0065] Si toutefois la sous-munition voit sa chute freinée progressivement, par exemple
par des branchages retenant le ruban 31, l'initiation de la charge est néanmoins assurée
par le dispositif d'auto-destruction.
[0066] L'amorce 21 a allumé le cordeau à retard 23 qui initiera l'amorce 9 au moyen du relais
d'amorçage 22 et au travers de deux évidements 41 et 42 pratiqués respectivement dans
le tiroir 8 et le corps 7 (FIG 7).
[0067] On remarquera que la séquence d'autodestruction débute au moment du passage du dispositif
d'amorçage en position armée et se poursuit ensuite, quelles que soient les conditions
d'environnement rencontrées par la sous-munition au cours de sa chute, ce qui constitue
un gage de fiabilité.
[0068] On remarquera aussi que cette auto-destruction ne peut initier la charge principale
que si le tiroir 8 est en position armée, l'évidement 41 étant alors en regard de
l'évidement 42.
[0069] Dans le cas contraire, l'amorce 9 étant désalignée, le fonctionnement du relais 22
sera sans conséquences sur la charge principale, ce qui est intéressant du point de
vue sécurité.
[0070] De plus, si pour une raison quelconque le tiroir 8 ne pouvait coulisser et donc l'armement
se réaliser, la sous-munition se trouverait au sol, tous moyens de blocages hors service
et toute personne la manipulant pourrait alors décoincer le tiroir 8 et entraîner
la percussion du retard.
[0071] Un tel inconvénient est évité grâce au moyen de neutralisation proposé par l'invention.
En effet lorsque la rotation du sous-projectile est terminée, la gachette 25 poussée
par son ressort 26 reprend la position de sécurité représentée figure 3. Dans ce cas
elle limite les mouvements du tiroir 8 en l'empêchant de venir en position armée et
d'initier le retard.
[0072] Il est possible de donner au logement 43 et à la gachette 25 une forme telle que
le retour de cette dernière en position de sécurité soit possible quelle que soit
la position intermédiaire entre la position de stockage et la position armée adoptée
par le tiroir porte amorce.
[0073] La forme du logement 43 est complémentaire de celle du percuteur 24 de façon à réaliser,
en cas de déplacement du tiroir amenant ce percuteur à l'intérieur du logement 43,
un coincement irréversible de ces éléments, ce qui augmente la sûreté du dispositif
lors de manipulations ultérieures.
[0074] Les figures 8 à 12 présentent un deuxième mode de réalisation du dispositif d'amorçage
selon l'invention, dans lequel les éléments analogues à ceux décrits précédemment
ont les mêmes repères numériques.
[0075] Dans ce mode particulier de réalisation le corps 7 est une fonderie d'un alliage
de zinc (Zamac) réalisée par exemple par le procédé de la cire perdue.
[0076] Il comporte comme précédemment un tiroir 8 disposé dans une rainure transversale
48 du corps 7, et maintenu par un disque de fermeture 13 rendu solidaire du corps
7 par un moyen de fixation non représenté (vis ou rivets).
[0077] Le tiroir est pousse par le ressort 10 qui prend appui d'un côté sur un ergot 12
du disque 13.
[0078] Dans ce cas particulier et pour des commodités de montage, le ressort 10 est disposé
sur une tige 52 qui permet de le comprimer pour le mettre en place dans son logement,
une rondelle fendue 53 est introduite entre le ressort 10 et la tête de la tige 52
par une ouverture 54 du disque 13. Cette rondelle vient ainsi solidariser la tige
52 et le tiroir 8.
[0079] Le percuteur 16 est monté coulissant dans l'alésage longitudinal 49, dans cette variante
il ne comporte pas de tige télescopique, mais porte le ruban textile 31 fixé au moyen
d'une rondelle 33 maintenue par un sertissage 34.
[0080] La colerette 15 du percuteur 16 vient se loger dans la rainure 14 du tiroir 8 qui
immobilise ainsi le percuteur en translation.
[0081] Un cerclage acier 55 reçoit le système d'amorçage et en est rendu solidaire par des
moyens de liaison transversaux non représentés (vis ou rivets), il permet de rendre
solidaire le système d'amorçage du corps de la charge (non représenté ici) au moyen
d'un sertissage annulaire analogue au sertissage 45 représenté figures 6 et 7.
[0082] Les ailettes de freinage en rotation 56 sont repliées sur le cerclage 55 et soudées
sur celui-ci par une de leurs extrémités.
[0083] Dans ce mode particulier de réalisation le verrouillage du tiroir en position armée
est assuré par un plongeur 57 monté coulissant dans un logement 58 du corps 7 et poussé
par un ressort.
[0084] Quand le tiroir est en position armée, l'ergot 12 vient en butée sur l'extrémité
37 du logement de ressort 10, le plongeur venant dans le logement 17.
[0085] Ce plongeur est maintenu par un couvercle 59 en matière plastique qui est en appui
sur une face plane du corps 7 et rendu solidaire de celui-ci par des rivets (non représentés).
[0086] Le couvercle 59 porte également le pion 20 qui assure le guidage du ressort 19 de
la masselotte 18 (voir figure 9), cette masselotte constitue le premier moyen de blocage
du tiroir 8 comme cela a déjà été décrit pour le premier mode de réalisation.
[0087] Les figures 10, 11 et 12 montrent le dispositif d'auto-destruction qui comprend
comme précédemment un percuteur 24 solidaire du tiroir 8, et un ensemble retardateur
se composant d'une amorce 21, d'un relais d'amorçage 22 et d'un cordeau souple à retard
23 (voir figures 11 et 12).
[0088] Dans ce mode particulier de réalisation l'amorce est un inflammateur sensible à la
percussion qui n'est pas solidaire du cordeau à retard mais qui se trouve fixé sur
le corps 7 en regard du percuteur 24. Une cheminée 60, aménagée dans le corps 7, relie
l'inflammateur au cordeau à retard 23.
[0089] Une telle disposition permet d'utiliser un cordeau de longueur réduite et ne présentant
qu'une seule courbure ce qui facilite sa mise en place sur le corps 7 par simple ajustement
à l'intérieur des alésages transversaux parallèles 61 et 62, et garantit la fiabilité
de transmission.
[0090] Les flammes produites par l'initiation de l'inflammateur seront guidées par la cheminée
60 et viendront initier le cordeau retard 23 au moyen d'une composition d'allumage
63 sensible à la chaleur ou à la flamme (par exemple un mélange connu de Zirconium
et de chromate de Baryum).
[0091] Le relais d'amorçage 22 initiera l'amorce 9 au travers des évidements 41 (sur le
tiroir 8) et 42 (sur le corps 7), et cela uniquement si le tiroir 8 se trouve en position
armée (figure 11).
[0092] Le moyen de neutralisation (figure 10) est comme précédemment constitué par la gachette
centrifuge 25 maintenue dans la position de sécurité par le ressort de torsion 26,
dans ce mode particulier de réalisation la gachette comporte à son extrémité un logement,
mais il ne présente pas une forme complémentaire de celle du percuteur 24 et ne permet
pas de réaliser un coincement de ce dernier.
1-Dispositif d'amorçage (5) de chaîne pyrotechnique pour sous-munition d'obus cargo
comportant une charge explosive (4) contenue dans une enveloppe (47), du type comportant
:
un tiroir (8) porteur d'une amorce (9), mobile dans une rainure transversale (48)
d'un corps (7) d'une position de sécurité dans laquelle l'amorce (9) n'est pas alignée
avec la suite de la chaîne pyrotechnique à une position armée dans laquelle l'alignement
est réalisé,
un percuteur (16) mobile dans un alésage longitudinal (49) et venant frapper l'amorce
(9) lors de l'impact de la sous-munition,
au moins un moyen de blocage du tiroir dans sa position de sécurité,
caractérisé en ce qu'il comporte des moyens de neutralisation comprenant un obstacle qui, actionné par
des moyens moteurs, vient s'interposer sur le trajet du tiroir (8) dans le cas où
ce dernier n'est pas venu prendre sa position armée après la chute de la sous-munition
sur le sol de façon à empêcher tout passage ultérieur de ce dernier dans sa position
armée.
2-Dispositif d'amorçage selon la revendication 1, caractérisé en ce que les moyens
de neutralisation comprennent une gachette (25) montée plvotante relativement au corps
(7) et maintenue par un ressort (26), constituant les moyens moteurs, dans une position
telle qu'une de ses extrémités (51) constituant l'obstacle vient empêcher tout passage
du tiroir à sa position armée, la gachette étant fixée apte à basculer contre l'action
du ressort (26) sous l'effet d'un mouvement de rotation axial de la sous-munition,
son extrémité (51) n'interdisant alors plus les mouvements du tiroir (8).
3-Dispositif selon la revendication 2, caractérisé en ce qu'il comporte un moyen d'autodestruction
à retard constitué par une amorce (21), un cordeau retard (23), un relais d'amorçage
(22) et un percuteur (24) monté sur le tiroir (8).
4-Dispositif selon la revendication 3, caractérisé en ce que l'amorce (21) est un
inflammateur sensible à la percussion et en ce que le cordeau retard est relié à cet
inflammateur par une cheminée (60).
5-Dispositif selon la revendication 3, caractérisé en ce que le moyen d'autodestruction
comporte deux pièces supports (27, 28) permettant son encliquetage sur le corps (7).
6-Dispositif selon une des revendications 3 à 5, caractérisé en ce que l'extrémité
(51) de la gachette (25) comporte en regard du percuteur (24) porté par le tiroir
un logement (43) présentant une forme complémentaire de celle de ce percuteur (24)
de façon à réaliser un coincement de ce dernier s'il vient à pénétrer dans le logement
(43).
7-Dispositif selon une des revendications 1 à 6, caractérisé en ce que le premier
moyen de blocage du tiroir comprend trois éléments alignés selon un axe fictif YY′
parallèle à l'axe longitudinal XX′ de la sous-munition, ces éléments étant une masselotte
(18) prenant appui dans un logement (29) du corps (7) pour bloquer le tiroir (8),
un ressort (19) guidé d'un côté sur une faible distance par un pion (20) fixé au corps
et ajusté de l'autre côté dans un alésage de la masselotte (18), et un évidement (30)
aménagé dans le corps (7) tout autour de l'axe YY′.
8-Dispositif selon une des revendications 1 à 7, caractérisé en ce qu'il comporte
un deuxième moyen de blocage du tiroir, ce deuxième moyen étant constitué par une
collerette (15) solidaire du percuteur (16) et sur laquelle vient en appui un logement
(17) aménagé sur le tiroir (8), et en ce que les efforts aérodynamiques s'exerçant
sur un ruban (31) solidaire du percuteur (16) provoquent la translation de ce dernier
et la libération du tiroir (8), et en ce que lorsque le tiroir est immobilisé dans
sa position de sécurité par le premier moyen de blocage, la collerette (15) vient
se loger dans une rainure (14) portée par le tiroir, rainure empêchant toute translation
du percuteur dans son alésage longitudinal (49).
9-Dispositif selon une des revendications 1 à 8, caractérisé en ce le percuteur (16)
comporte un alésage axial (50) fermé par une rondelle (36), dans lequel coulisse une
tige (32), comportant à une de ses extrémités un épaulement (35) coopérant avec la
rondelle (36) pour extraire le percuteur (16), le mouvement de traction étant produit
par le ruban (31) fixé à l'extrémité libre de la tige (32).
10-Dispositif d'amorçage selon l'une des revendications 1 à 9, caractérisé en ce qu'il
comporte un masque métallique extérieur (44) dont la forme intérieure épouse la forme
extérieure du corps (7), le masque métallique étant fixé par un sertissage (45) sur
une gorge portée par l'enveloppe (47) de la charge (4), et le corps étant maintenu
en contact avec le masque par un disque de fermeture (13) venant lui même en appui
sur la charge (4).