[0001] L'invention se rapporte à une vanne qui présente comme avantage primordial de permettre
des transvasements, notamment de matières pulvérulentes, sous vide, et ceci sans subir
de pollution par accumulation ou dépôt et par conséquent de rester étanche.
[0002] La fabrication de composés frittés peut nécessiter des transferts de poudres à partir
d'un stockage vers des gaines qui sont ensuite hermétiquement refermées avant d'être
pressées avec leur contenu. Ces poudres sont souvent maintenues sous vide pour éviter
des réactions avec l'atmosphère (oxydation, pollution). Il faut être en mesure de
pouvoir isoler certaines parties de l'installation par rapport à d'autres. C'est le
cas notamment de l'opération de remplacement de la gaine remplie par une gaine vide
durant laquelle le stockage de poudre ne doit en aucun cas être mis en communication
avec l'atmosphère. Les vannes à vide classiques sont rapidement inopérantes (perte
d'étanchéité, grippage) par suite de leur pollution par le produit pulvérulent qui
s'est déposé sur les joints, sièges, etc.
[0003] La vanne qui constitue le sujet de l'invention permet d'éviter cet inconvénient.
Elle comprend un corps creux, deux orifices opposés débouchant dans le creux et entre
lesquels s'effectue le transvasement, un tiroir mobile entre une position où il s'étend
à travers le creux de façon à séparer de manière étanche les orifices et une autre
position où une communication existe entre les orifices. Elle comprend en outre un
noyau mobile constitué d'une conduite et disposé dans le creux ainsi que des moyens
pour guider le noyau et le déplacer entre une première position où il est en contact
avec le corps et où la conduite prolonge un premier des orifices et une deuxième position
où le noyau est séparé du premier orifice par un intervalle dans lequel le tiroir
est déplacé. Le noyau et le corps sont munis de surfaces annulaires de contact mutuel
qui entourent la conduite et le premier orifice et permettent de séparer la conduite
du reste de la vanne lorsque le noyau est en sa première position. Ces surfaces sont
en principe munies d'au moins un joint annulaire d'étanchéité.
[0004] Les orifices peuvent être coaxiaux et la conduite est alors rectiligne. Par ailleurs,
le noyau s'étend avantageusement dans le second orifice et peut même en déborder.
[0005] On va maintenant passer à la description des dessins annexés à titre illustratif
et non limitatif parmi lesquels :
- la figure 1 représente une première réalisation de l'invention ;
- les figures 2 à 4 une deuxième réalisation ; et
- la figure 5 une troisième réalisation.
[0006] La vanne 1 de la figure 1 comprend un corps 2 qui entoure un creux 3. Un premier
orifice 4 supérieur et un second orifice 5 inférieur, en prolongement et coaxiaux,
débouchent aux extrémités opposées du creux 3 et se terminent chacun par une collerette
6 ou 7. Un réservoir de poudre 8 équipé d'un dispositif d'alimentation vers l'aval
est relié à la collerette 6 de l'orifice supérieur 4 par une liaison étanche au vide,
et la collerette 7 de l'orifice inférieur 5 est reliée par une liaison étanche au
vide à un tube 10 qui est obturé par pincement et soudage puis sectionné après le
remplissage d'une gaine 9 dans laquelle le tube 10 débouche et qui est d'une pièce
avec lui. Ce mode d'obturation permet de maintenir la poudre sous vide dans la gaine
9.
[0007] Le corps 2 se compose d'une partie supérieure 11 à travers laquelle passe l'orifice
4, d'une partie médiane 12 et d'une partie inférieure 13 à travers laquelle passe
l'orifice inférieur 5. Ces trois parties sont boulonnées entre elles. Une pièce intermédiaire
14 est serrée entre la partie supérieure 11 et la partie médiane 12 pour recevoir
un tiroir 15, qui est mobile sous l'action d'une poignée entre une position rétractée,
pour laquelle il s'étend au-dehors du creux 3, et une autre position où il s'étend
à l'intérieur du creux 3 pour séparer les orifices 4 et 5 et interrompre toute communication
entre eux. A cet effet, le tiroir 15 est pourvu d'un joint d'étanchéité annulaire
16 sur sa face supérieure plane, et qui s'appuie sur une portée plane 17 de la pièce
intermédiaire 14. Par ailleurs, d'autres joints annulaires non référencés sont interposés
entre les pièces 11, 12, 13 et 14 pour isoler l'intérieur du creux 3 de l'atmosphère
extérieure.
[0008] Le creux 3 contient un noyau mobile 18 en forme de tube entourant une conduite 19
droite et qui s'étend entre les deux orifices 4 et 5. Le noyau 18 coulisse verticalement,
dans l'axe des orifices 4 et 5, guidé par une noix 20, qui est un palier lisse assujetti
à la partie médiane 12. Le noyau 18 est muni d'une crémaillère verticale 21 sur laquelle
un pignon 22 engrène ; ce pignon 22 est fixé à un axe horizontal 23 tournant dans
la partie médiane 12 et dont il sort par une extrémité qui porte un levier d'actionnement
24. Un joint entoure l'axe 23 pour maintenir l'étanchéité à l'intérieur du creux 3.
La noix 20 est évidée à l'emplacement de la crémaillère 21, du pignon 22 et de l'axe
23.
[0009] Le système décrit permet d'amener par coulissement vertical le noyau 18 à une position
où une surface conique 26 au sommet de la conduite 19 et en entonnoir vient en contact
avec une surface conique de même ouverture 27 de la partie supérieure 11 donnant sur
le creux 3. Cette disposition permet de centrer la conduite 19 sur l'orifice supérieur
4 et, grâce à un joint d'étanchéité annulaire 28 établi dans une gorge de la surface
27, de les isoler du creux 3 pour y interdire l'introduction de poudre. Pour le cas
où ce ne serait pas suffisant, on a encore prévu des surfaces horizontales de butée,
respectivement 29 et 30, proches des précédentes, sur le noyau 18 et la partie supérieure
11 avec, ici encore, un joint d'étanchéité 31 annulaire établi dans une gorge d'une
des surfaces 30.
[0010] Une membrane souple 32 s'étend entre l'extrémité inférieure du noyau 18 et une surface
au sommet de la partie inférieure 13. La membrane souple 32 empêche également l'introduction
de poudre dans le creux 3.
[0011] Un conduit a cependant été prévu pour faire communiquer l'orifice inférieur 5 avec
le creux 3. Il s'agit d'un conduit horizontal 33, qui est usiné jusqu'à l'extérieur
de la partie inférieure 13 mais est bouché à cet endroit par un point de soudure 34,
et qui communique avec un conduit vertical 35 débouchant dans le creux 3 et taraudé
pour recevoir un filtre 36. Cette disposition permet de maintenir l'égalité de pression
entre le creux 3 et la conduite 19, ce qui évite la création de volumes statiques.
[0012] Pour effectuer le remplissage d'une gaine 9, le tiroir 15 est translaté et le noyau
18 est levé jusqu'à toucher la partie supérieure 11 par les surfaces 26, 27 et 29,
30. La mise en service du dispositif d'alimentation du réservoir 8 permet à la poudre
de s'écouler par gravité vers la gaine 9 à travers les orifices 4 et 5 et la conduite
19. La poudre n'adhère en principe pas aux surfaces devant lesquelles elle passe car
elles sont toutes soit en surplomb, soit verticales ou en tout cas à forte pente et
d'un état de surface adapté. Une fois que le remplissage de la gaine 9 est achevé,
l'alimentation en poudre est interrompue, et le tiroir 15 est avancé après avoir abaissé
le noyau 18. Le tube 10 de la gaine 9 est alors obturé. Lors du démontage nécessaire
au changement de gaine, l'atmosphère extérieure pénètre dans la conduite 19 et le
creux 3 mais le tiroir 15 maintient le vide dans le réservoir de stockage 8.
[0013] Quand une autre gaine 9 a été installée, un nouveau remplissage peut commencer. Une
pompe à vide non représentée aspire au préalable l'atmosphère dans le creux 3, la
gaine 9 et la conduite 19.
[0014] On passe maintenant aux commentaires des figures 2, 3 et 4 qui représentent une deuxième
réalisation de l'invention.
[0015] Sur la figure 2, la vanne 101 apparaît composée d'un corps 102 formé d'une partie
supérieure 111, une partie médiane 112 et une partie inférieure 113. La partie supérieure
111 et la partie médiane 112 sont comme précédemment boulonnées entre elles et enserrent
une pièce intermédiaire 114 recevant un tiroir 115, mais la partie médiane 112 et
la partie inférieure 113 sont réunies par des colonnes de guidage 131 dans lesquelles
s'étendent des goujons 132. Les extrémités des colonnes de guidage 131 sont ajus
tées dans des évidements 133 de la partie médiane 112 et de la partie inférieure 113
terminés par des épaulements sur lesquels les colonnes de guidage 131 entrent en butée.
Les évidements 133 sont prolongés par des alésages 134 qui traversent la partie médiane
112 et la partie inférieure 113 et dans lesquels s'étendent les goujons 132.
[0016] Le creux 103 est désormais délimité par deux soufflets cylindriques et coaxiaux 135
et 136 dont le premier s'étend entre la partie médiane 112 et la face supérieure d'un
coulisseau 137 plat et le second entre la face inférieure de ce même coulisseau 137
et la partie inférieure 113. Des systèmes de bridage non représentés en détail fixent
les extrémités des soufflets 135 et 136 de manière étanche. Comme précédemment, des
joints d'étanchéité s'étendent entre la partie supérieure 111, la partie médiane 112
et la pièce intermédiaire 114.
[0017] Le coulisseau 137 porte le noyau 118 et coulisse le long des colonnes de guidage
131 à l'aide de douilles à bille 138. Il est par ailleurs pourvu d'un rebord annulaire
139 qui permet à une bague externe 140 qui l'entoure de tourner autour de lui. La
bague externe 140 porte des pions 141 aptes à être logés dans des gorges 142 établies
au bas de la partie médiane 112. Un levier 143 permet de tourner la bague externe
140, et de la soulever ou de l'abaisser ainsi que le coulisseau 137.
[0018] Dans la position de la figure 2, le noyau 118 est soulevé et sa surface plane supérieure
144 entourant la conduite 119 est en butée sur une surface plane 145 établie sur la
partie supérieure 111 et tournée vers le bas. Un joint d'étanchéité annulaire 146
est établi dans une gorge de la surface plane 144. La conduite 119 prolonge l'orifice
supérieur 104 tout en s'étendant jusque dans l'orifice inférieur 105. Par ailleurs,
la surface plane 145 de la partie supérieure 111 surplombe l'extérieur du sommet de
la conduite 119.
[0019] Cette réalisation fonctionne comme la précédente. La seule différence concerne les
mouvements nécessaires pour commander les déplacements du noyau 118, qui consistent
ici en un mouvement de rotation pour déverrouiller la bague externe 140 puis en un
mouvement de translation vers le bas pour dégager le noyau 118 avant de pousser le
tiroir 115.
[0020] La figure 3 représente cette position. Quant à la figure 4, elle correspond à une
vue de dessus de la vanne en coupe partielle.
[0021] On passe maintenant à la figure 5 pour la description d'une troisième réalisation
de l'invention adaptée sur une trémie de stockage maintenue sous vide.
[0022] Le corps 202 de la vanne 201 est constitué d'une pièce supérieure 211, d'une pièce
médiane 212 et d'une pièce inférieure 213 qui sont tubulaires, d'axe vertical, mises
bout à bout et qui délimitent un creux cylindrique 203. Ces pièces compriment des
joints d'étanchéité annulaires 250 et 251 disposés respectivement entre la pièce supérieure
211 et la pièce médiane 212 et entre la pièce médiane 212 et la pièce inférieure 213
; c'est ici la pièce médiane 212 qui sert à loger le tiroir 215.
[0023] Une pièce en forme d'entonnoir 252 comporte un rebord externe annulaire 253 entouré
du joint 250 et maintenu entre la pièce supérieure 211 et la pièce médiane 212, ainsi
qu'une paroi inférieure conique externe 255 qui vient en contact avec une surface
conique interne 256 au sommet du noyau 218. Un joint 257 annulaire est établi sur
une gorge de la surface 255. Par ailleurs, un autre joint 258 annulaire, placé sur
un épaulement 259 du noyau 218 juste au-dessous de la surface conique interne 256,
est comprimé par la surface inférieure 260 de l'entonnoir 252 quand le noyau 218 est
relevé.
[0024] Une bague de guidage 261 du noyau 218 est prévue à la jonction des parties médiane
212 et inférieure 213.
[0025] Dans cette réalisation, la partie inférieure 213 est soudée à son extrémité inférieure
à la paroi 262 d'une enceinte à vide et le noyau 218 dépasse complètement de la partie
inférieure 213 et de l'orifice de sortie 205 pour s'évaser en une collerette 263
à laquelle est fixé un joint annulaire plat 264. Quand le noyau 218 est relevé, la
collerette 263 bute contre la paroi 262 pendant que le sommet du noyau 218 est en
contact avec l'entonnoir 252. Le montage de l'ensemble est rendu assez souple pour
qu'un ajustement d'ensemble satisfaisant, c'est-à-dire qui isole le creux 203 de l'orifice
d'entrée 204 et de la conduite 219, soit réalisé.
[0026] Un ergot 265 est établi sur la collerette 263. Il est tenu à l'extrémité d'un levier
266 dont l'autre extrémité est reliée à un dispositif d'actionnement 267 et dont
le centre est traversé par un axe 268 fixé à la paroi 262 et autour duquel le levier
266 peut basculer.
[0027] Le dispositif d'actionnement 267 se compose d'un manche 269 articulé au levier 266
et sortant de la paroi 262, à laquelle il est relié par un soufflet 270 pour conserver
l'étanchéité. Le manche 269 coulisse dans un palier 271 de guidage fixé à l'extérieur
de la paroi 262. Un dispositif de verrouillage 272 comprend un doigt 273 coulissant
dans le palier 271 et dont l'extrémité peut pénétrer dans deux gorges 274 ou 275 établies
sur le manche 269 pour bloquer ce dernier et, en conséquence, le noyau 218 dans l'une
ou l'autre de deux positions correspondant, comme dans les réalisations déjà décrites,
à une position où le noyau 218 est levé et offre un passage étanche pour la poudre
et une position où le noyau 218 est abaissé pour autoriser le mouvement du tiroir
215. Dans la réalisation présente, la vanne est montée sur une enceinte à vide limitée
partiellement par la paroi 262. En amont, reliée à l'orifice 204, se trouve une alimentation
en poudre. C'est dans ce cas la partie aval qui est maintenue sous vide contrairement
aux deux réalisations décrites précédemment.
[0028] Des systèmes de verrouillage peuvent bien entendu être installés sur les deux autres
vannes des figures 1 à 4. De même, il est clair que bien d'autres réalisations concrètes
peuvent être proposées en faisant intervenir des équivalents des pièces et des éléments
représentés et décrits sans sortir du cadre de l'invention.
1. Vanne (1, 101, 201) comprenant un corps creux (2, 102, 202), deux orifices opposés
(4, 5, 104, 105, 204, 205) débouchant dans le creux, un tiroir mobile (15, 115, 215)
entre une position où il s'étend à travers le creux de façon à séparer de manière
étanche les orifices et une autre position où une communication existe entre les orifices,
caractérisée en ce qu'elle comprend un noyau mobile (18, 118, 218) constitué d'une
conduite (19, 119, 219) et disposé dans le corps, des moyens (20, 131, 261 ; 21, 22,
143, 267) pour guider le noyau et le déplacer entre une première position où il est
en contact avec le corps et où la conduite prolonge un premier (4, 104, 204) des orifices
et une seconde position où le noyau est séparé du premier orifice par un intervalle
dans lequel le tiroir est déplacé, le noyau et le corps étant munis de surfaces annulaires
de contact mutuel (26, 27, 144, 145, 255, 256) entourant la conduite et le premier
orifice.
2. Vanne suivant la revendication 1, caractérisée en ce que les orifices sont d'axes
parallèles et en ce que le noyau coulisse coaxialement aux orifices.
3. Vanne suivant la revendication 2, caractérisée en ce que les orifices sont coaxiaux
et la conduite est rectiligne.
4. Vanne suivant l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisée en ce qu'elle
comprend un moyen d'étanchéité (32, 264) disposé entre le noyau et le second orifice
et séparant la conduite du creux, ce moyen étant effectif au moins lorsque le noyau
se trouve en première position.
5. Vanne suivant l'une quelconque des revendications 1 à 4, caractérisée en ce que
le noyau s'étend dans le second orifice.
6. Vanne suivant la revendication 5, caractérisée en ce que le noyau déborde hors
du creux par le second orifice et comprend un épaulement (263) de butée sur le second
orifice lorsque le noyau se trouve en première position.
7. Vanne suivant les revendications 4 et 6, caractérisée en ce que le moyen d'étanchéité
entre le noyau et le second orifice est un joint d'étanchéité annulaire (264) entre
l'épaulement de butée et le second orifice.
8. Vanne suivant les revendications 4 et 5, caractérisée en ce que le moyen d'étanchéité
entre le noyau et le second orifice est une membrane (32).
9. Vanne suivant l'une quelconque des revendications 1 à 8, caractérisée en ce que
les moyens de guidage comprennent des paliers (20, 261) solidaires du corps et entourant
le noyau.
10. Vanne suivant l'une quelconque des revendications 1 à 8, caractérisée en ce que
les moyens de guidage comprennent des glissières (131) solidaires du corps et le long
desquelles le noyau coulisse.
11. Vanne suivant l'une quelconque des revendications 1 à 9, caractérisée en ce que
les surfaces de contact mutuel du corps et du noyau sont coniques.
12. Vanne suivant l'une quelconque des revendications 1 à 11, caractérisée en ce
que les moyens pour déplacer le noyau consistent en une crémaillère (21) fixée au
noyau et en un pignon (22) fixé à un axe tournant (23) sur le corps (2) et muni d'un
levier (24).
13. Vanne suivant la revendication 10, caractérisée en ce que les moyens pour déplacer
le noyau comprennent une bague (140) tournant autour du noyau (118) et munie d'un
moyen de verrouillage (141) au corps.
14. Vanne suivant l'une quelconque des revendications 6 ou 7, caractérisée en ce
que le premier orifice (204) est délimité par une pièce (252) en forme d'entonnoir
que le noyau mobile entoure.