[0001] Il est connu que la majorité des accidents du travail causés par des outils à main
sont provoqués par des outils de frappe, en raison soit d'une mauvaise utilisation,
soit d'une rupture ou désolidarisation du manche avec l'outil.
[0002] Si les problèmes de liaison du manche avec la masse sont maintenant parfaitement
résolus, par exemple en utilisant des coins métalliques de coïncement et une résine
synthétique d'obturation de l'oeil pour empêcher la désication du manche, aucune solution
n'a été apportée à ce jour à la protection du manche en bois pour éviter sa rupture
ou sa détérioration. Pourtant il n'est pas rare, par exemple avec un marteau, qu'en
essayant de frapper sur un outil, tel qu'une broche, l'utilisateur maitrise mal la
trajectoire de la masse et frappe sur la broche avec le sommet du manche, à la base
de la masse, au lieu de frapper avec la masse. La répétition de tels incidents casse
les fibres constitutives du manche et favorise sa rupture ultérieure. Enfin, dans
certaines activités, il est d'usage d'enfoncer des pièces en cours d'ajustement en
frappant sur elles, non pas avec la masse, mais avec le pied du manche pour ne pas
détériorer ces pièces. Cette technique a pour inconvénient, si la pièce frappée résiste
à l'enfoncement, de favoriser l'écartement des fibres du pied, et de former des écailles
de bois pouvant blesser l'utilisateur.
[0003] On connait déjà un dispositif de protection mettant en oeuvre une bague, métallique
ou en matière synthétique élastique, engagée dans l'oeil de la masse et dans laquelle
s'emmanche le manche. Une telle bague, dont la fonction est d'augmenter la longueur
d'emmanchement, est onéreuse à réaliser et augmente le coût du montage. Dans certains
cas, et en particulier dans DE-A-1 301 779, elle oblige à réaliser l'oeil de la masse
et le manche avec des formes et dimensions différentes de celles normalisées, ce qui
augmente le coût de fabrication. De ce fait, ce dispositif est limité dans son application
aux marteaux de faible hauteur, tels que marteaux serrurier de type allemand et aux
marteaux travaillant comme arrache-clou, tels que marteaux bourgeois.
[0004] La présente invention a pour but de remédier à ces inconvénients en fournissant un
dispositif de protection évitant toute détérioration accidentelle d'un manche en bois
qui soit peu onéreux à réaliser, à mettre en place et applicable à tous les manches,
et à tous les outils de frappe sans aucune modification de ceux-ci.
[0005] Selon l'invention, la bague est réalisée en matériau souple et déformable, et est
montée avec serrage élastique sur la seule partie conique de l'extrémité du manche,
de manière, qu'après emmanchement sur l'outil et ajustement de la position longitudinale
de cette bague, ajustement entraînant une déformation radiale de celel-ci et une augmentation
de son serrage élastique sur le manche, sa face supérieure soit en contact avec la
face inférieure de l'outil de frappe.
[0006] Cette bague, qui est montée sur le manche avant engagement de celui-ci dans l'oeil
de l'outil de frappe, est définitivement positionnée et liée par serrage, lors du
montage de l'outil de frappe sur le manche, et vient donc parfaitement en contact
avec la face inférieure de cet outil. Dans ces conditions, si l'utilisateur maitrise
mal la trajectoire de son outil et vient frapper avec la partie du manche juxtaposée
à l'outil, l'effort de frappe est en grande partie absorbé par la bague, ce qui évite
de détériorer les fibres du bois constituant le manche sous-jacent.
[0007] Dans une forme d'exécution préférée, la bague comporte, dans sa partie venant contre
la face inférieure de l'outil, un collet évasé.
[0008] Ce collet forme une rampe qui, au contact avec une surface extérieure, déplace longitudinalement
le marteau et éloigne donc la zone de réception du choc du ras de l'encastrement du
manche dans l'outil.
[0009] Dans une forme d'exécution de l'invention, la bague de tête est associée à une bague
de pied qui, réalisée en matériau souple, est emmanchée avec serrage élastique sur
le pied du manche, et est solidaire d'une paroi transversale de protection lui donnant
la forme d'une coiffe.
[0010] D'autres caractéristiques et avantages ressortiront de la description qui suit en
référence au dessin schématique annexé représentant deux formes d'exécution de ce
dispositif dans le cadre de son application à un manche de marteau.
Figure 1 est une vue de côté avec coupe partielle d'une première forme d'exécution
de ce dispositif,
Figure 2 est une vue de côté avec coupe partielle montrant la bague de tête lors de
son emmanchage dans le marteau,
Figure 3 est une vue de côté montrant une autre forme d'exécution de ce dispositif.
[0011] Dans ces dessins, 2 désigne de façon générale le manche d'un marteau 3. De façon
connue, le manche 2 comporte, dans sa zone d'emmanchement dite "droite", une partie
5 avec des génératrices inclinées lui donnant une forme conique de faible conicité
allant en s'évasant en direction du corps. Quant à l'oeil 6 de la masse 3 du marteau,
il présente, comme le montre en coupe transversale la figure 2, une forme biconique
divergent vers l'extérieur.
[0012] Selon l'invention, avant son montage dans l'oeil 6, le manche 2 reçoit, sur sa partie
conique 5, une bague de protection 7 en matériau synthétique souple et déformable
élastiquement. Cette bague est emmanchée de force sur lui et de manière que sa face
supérieure 7a soit sensiblement au niveau qu'occupera la face inférieure 3a de la
masse du marteau.
[0013] Lors de l'introduction de la partie 5 du manche dans l'oeil 6 du marteau, oeil brut
de fabrication. Cette partie se rétreint localement pour assurer par serrage élastique
la liaison manche-masse. Par le déplacement longitudinal de la partie 5 dans l'oeil,
la face 3a vient en contact avec la face 7a de la bague 7, face 7a qui tend à déplacer
cette bague vers la base du manche 2 en entrainant sa déformation radiale, améliorant
le serrage élastique de celle-ci sur le manche. Après mise en place des coins de scellement
et éventuellement d'une résine 8 dans la partie supérieure de l'oeil 6 du marteau,
l'emmanchement est terminé.
[0014] Si, à l'occasion de l'utilisation du marteau, l'opérateur positionne mal la masse
3 par rapport à l'outil devant être frappé et frappe sur cet outil avec le manche,
le choc s'effectue dans la zone du manche comportant la bague 7. Celle-ci absorbe
l'énergie de choc et la répartit sur une plus grande partie du manche, en évitant
ainsi la détérioration des fibres de ce manche.
[0015] Dans la forme d'exécution représentée à la figure 1, la bague a extérieurement une
forme générale cylindrique à section elliptique ou oblongue. Dans la forme d'exécution
représentée à la figure 3, elle a la même forme mais en plus est solidaire, dans sa
partie venant contre la face inférieure 3a de la masse, d'un collet évasé 9 qui améliore
la protection dans cette zone. De plus, par sa forme évasée constituant rampe, ce
collet déplace l'outil en cas de frappe sur le manche, afin que la zone de choc soit
décalée à l'opposé de la zone d'emmanchement, c'est à dire soit décalée par rapport
à la face 3a de l'outil.
[0016] Comme le montre la figure 3, la bague de protection 7 est avantageusement utilisée
en combinaison avec une bague de pied 10 qui est réalisée, comme elle, en matériau
souple et élastique, et est emmanchée avec serrage élastique sur le pied du manche
2. Cette bague est solidaire d'une paroi transversale loa, lui donnant la forme d'une
coiffe. La bague de pied protège le pied du manche et évite que ses fibres se délitent
et forment des écailles, lorsque l'opérateur se sert de ce pied de manche pour frapper
sur des pièces en cours d'ajustement.
[0017] Bien entendu, le dispositif qui a été décrit dans le cas de son application à un
manche de marteau peut être appliqué à tout autre manche d'outil de frappe.
1. Dispositif de protection pour manche d'outil de frappe comportant une extrémité
dite droite, c'est à dire composée d'une partie conique de faible conicité apte à
être emmanchée avec serrage dans l'oeil biconique de l'outil brut de forge, dispositif
du type constitué par une bague en matériau élastique, caractérisé en ce que la bague
est réalisée en matériau souple et déformable, et est montée avec serrage élastique
sur la seule partie conique (5) de l'extrémité du manche, de manière, qu'après emmanchement
sur l'outil et ajustement de la position longitudinale de cette bague, ajustement
entraînant une déformation radiale de celle-ci et une augmentation de son serrage
élastique sur le manche, sa face supérieure soit en contact avec la face inférieure
(3a) de l'outil de frappe (3).
2. Dispositif selon la revendication 1, caractérisé en ce que la bague (7) comporte,
dans sa partie venant contre la face inférieure (3a) de la masse, un collet évasé
(7).
3. Dispositif selon l'une quelconque des revendications 1 et 2, caractérisé en ce
que la bague de tête (7) est associée à une bague de pied (10) qui, réalisée en matériau
souple, est emmanchée avec serrage élastique sur le pied du manche (2), et est solidaire
d'une paroi transversale 10a de protection lui donnant la forme d'une coiffe.