[0001] La présente invention concerne une remorque collectrice et incinératrice d'ordures
ménagères et autres déchets agricoles destinée à être utilisée dans des petites communautés,
des supermarchés, ou/et dans des cas nécessitant l'emploi d'un dispositif léger et
efficace, par exemple dans des régions montagneuses dotées de mauvaises routes.
[0002] Le déposant est déjà titulaire d'un brevet concernant une remorque collectrice et
incinératrice d'ordures, dont le numéro de publication est le N° 2 598 691, et traitant
d'un appareil dont la finalité est la même, mais dont la conception est sensiblement
différente. Les parties fonctionnelles principales ont en effet été repensées de manière
à remplir leurs fonctions respectives beaucoup plus efficacement, et de telle sorte
que les inconvénients constatés à l'usage de l'ancienne version soient supprimés.
On retrouve bien entendu les différents éléments qui étaient à la base de la remorque
faisant l'objet du précédent brevet du demandeur ; additionnellement il est possible
d'intégrer ou d'adjoindre un dispositif de purification des fumées très performant.
[0003] En effet, il faut noter que lorsqu'on incinère des déchets urbains, ceux-ci contiennent
en moyenne 8 % de diverses matières plastiques, dont 2 % sont du PVC qui, par pyrolyse,
produit du PCB, lequel à son tour produit des furannes et de la dioxine, dont la toxicité
est notoire. Les 6 % restants étant principalement du polyéthyline, ne dégageant pas
de chlore à l'incinération.
[0004] Or, si 40 à 50 % de ces produits organo-chlorés restant prisonniers des poussières
résiduelles, le reste est expulsé dans l'air.
[0005] Dans les deux cas, le problème de leur toxicité se pose avec la même vigueur. La
seule différence est qu'on peut effectuer un traitement différé sur les poussières,
alors que les fumées dégagées dans l'air sont perdues et très dangereuses.
[0006] L'un des paradoxes à résoudre est le suivant : les fumées sont refroidies par arrosage
en eau basique permettant de neutraliser les atomes de chlore et d'éteindre les éventuels
brandons. Cette neutralisation est d'ailleurs d'autant plus efficace que l'eau est
à basse température.
[0007] Or, les molécules de furane et de dioxine, qui se dissocient à haute température
(1100° - 1200°C), ne peuvent se reconstituer au moment du refroidissement par l'eau
basique. Ce refroidissement, nécessaire pour une part, est donc néfaste pour une autre
part.
[0008] Une solution consiste à injecter du gaz plasmogène ionisé : les atomes de carbone
et de chlore contenus dans les fumées sont alors ionisés et ne se reconstituent pas
en Furane et dioxine lors du refroidissement.
[0009] L'objet de cette demande concerne par conséquent également une remorque collectrice
et incinératrice d'ordures, comprenant, monté sur un cadre rigide, un corps cylindrique
principal, sorte de cuve dans laquelle on place la matière à incinérer, des portes
permettant le remplissage et la vidange des matériaux brûlés, et servant au surplus
de grille de combustion, et une partie dont la fonction est d'éjecter et de purifier
les fumées de combustion. Cette dernière partie se compose d'un réservoir d'eau de
lavage ou d'une prise d'arrivée d'eau de lavage, d'un bac décanteur, d'une rampe d'alimentation
en eau de lavage située au-dessus dudit bac décanteur, et d'une cheminée externe évacuant
les fumées dans l'atmosphère. Selon une variante possible, il peut également y avoir
une chambre de post-combustion à air ionisé en amont du conduit au travers duquel
se fait le lavage. Cette chambre de post-combustion comprend un moyen d'élever la
température des fumées de manière à dissocier les molécules de furane et de dioxine.
Cela peut être un brûleur simple, ou selon une configuration plus perfectionnée, une
torche à plasma d'arc autorisant des températures de l'ordre des 5000°C à 6000°C.
Des orifices placés sur le dessus de la chambre de post-combustion permettent l'injection
de gaz plasmogène ionisé.
[0010] Il est également possible d'utiliser les torches à plasma d'arc pour purifier les
boues dues à la chute des poussières dans le bac de décantation. De la sorte, des
torches à plasma d'arc, non directement intégrées dans la remorque, peuvent servir
à plusieurs remorques, voire à d'aures dispositifs. Ce serait alors un simple brûleur
qui ferait office de moyen élévateur de température. Le problème de la toxicité de
ces boues est alors résolu également.
[0011] Selon un autre perfectionnement possible, il peut y avoir une cheminée avec une vanne
interne officiant dans un sens ou dans l'autre de manière à assurer les fonctions
de purification dans les boues et dans les fumées, alternativement.
[0012] Ce circuit que doivent emprunter les fumées afin d'être lavées est en tout état de
cause totalement différent de ce qui était décrit dans le premier brevet du déposant.
[0013] En effet, en sortie du corps cylindrique ou de la chambre de combustion, les fumées
sont évacuées par un conduit double permettant à la fumée de descendre afin de lécher
les eaux du bac de décantation pour y laisser les poussières, puis de remonter vers
la cheminée. La rampe d'alimentation en eau basique peut également être connectée
à une arrivée d'eau sous pression, entrainant la suppression du réservoir placé à
l'avant de la remorque. L'effet obtenu est plus efficace qu'avec un réservoir rapporté
sur l'engin et de contenance nécessairement limitée. Cela peut être une bouche d'eau
sous pression, ou encore un réservoir de bonne contenance en aval duquel est montée
une pompe.
[0014] Une autre modification importante par rapport à la version précédente est constituée
par les portes de la cuve cylindrique. Celle-ci est en effet biconvexe, constituée
de deux tôles perforées d'orifices oblongs permettant l'entrée d'air. Les orifices
d'une tôle sont décalés par rapport aux orifices de l'autre tôle, de façon à éviter
la chute intempestive d'épluchures ou de déchets. Cela constituait en effet un inconvénient
important de la remorque dans sa conception originelle, du fait de la rotation possible
entre la position de remplissage et la position de vidange. En outre, il existe un
jeu entre les portes, augmentant l'arrivée d'air.
[0015] Dans le cas de la variante avec chambre de post-combustion, celle-ci est insérée
entre la tubulure d'évacuation des fumées précédemment décrite et la sortie de la
cuve cylindrique, et elle comprend un brûleur, une rampe hélicoïdale à demi filetage
intégrée et horizontale, et des entrées d'air secondaires ou de gaz ionisé sur la
partie supérieure, au-dessus du brûleur.
[0016] Selon un perfectionnement mécanique apporté à la configuration initiale, les roues
sont fixées à des tubes coulissant dans des longerons qui permettent leur éloignement
ou retrait par rapport à la cuve de combustion, lors de l'incinération. Ce positionnement
peut se faire à l'aide d'une liaison à goupille qui, insérée dans des trous pratiqués
dans lesdits longerons, offre plusieurs possibilités de placement des roues relativement
au corps principal.
[0017] Cette caractéristique a été prévue pour pallier l'inconvénient suivant : lorsque
les roues de la remorque étaient placées sous la cuve, la chaleur émise par celle-ci
entrainait un vieillissement très rapide de ces roues, et en particulier des pneumatiques.
Le fonctionnement en était perturbé, du fait de l'obligation de procéder à des changements
fréquents.
[0018] Ce dispositif permet, lorsqu'on l'utilise en position de travail fixe, de s'affranchir
de l'inconvénient constitué par le manque de stabilité dû au contact roues/sol. Ainsi,
des pieds coulissables sont placés aux quatre coins de la structure rigide qui soutient
la cuve cylindrique. Ces pieds sont en position haute pendant toutes les phases de
déplacement de l'engin, et sont par contre abaissés de façon à surélever l'ensemble
sur quatre appuis stables en phase de fonctionnement. Leur longueur est fonction du
type de travail à effectuer, et peut par exemple correspondre à la hauteur de la plateforme
d'un camion.
[0019] La cuve cylindrique de base peut pivoter sur des supports palier verticaux dont l'extrémité
supérieure permet le pivotement de l'axe de la cuve cylindrique, par le biais de paliers.
La nouvelle structure procède d'une conception privilégiant la légèreté et la solidité,
en utilisant par exemple des tubes creux ou des profilés résistants. L'ancienne conception,
par contre, était à base de poutrelles fer dont le poids était un obstacle, autant
pour les manoeuvres requises que pour la pérennité de l'ensemble du dispositif.
[0020] La remorque de l'invention est décrite plus en détail en référence aux dessins annexés,
pour lesquels :
- la figure 1 représente une vue en coupe longitudinale de l'ensemble,
- la figure 2 montre la variante possible, également en coupe longitudinale.
[0021] Selon une configuration possible du dispositif, montrée aux figures 1 ou 2, le châssis-cadre
est constitué d'un rectangle de longerons horizontaux (1) sur lesquels sont montées
des supports tubulaires porte-palier. D'une part, les tubes (2) supportent les paliers
permettant le pivotement de la cuve cylindrique (3), et d'autre part les pieds (4)
autorisant la station fixe. Au surplus, en partie arrière, des longerons coulissables
(5) sont fixés aux roues.
[0022] En sortie de la cuve de combustion (3), le circuit emprunté par les fumées à purifier
emprunte une tuyauterie coudée (6) avec un tronçon court horizontal et un tronçon
plus long vertical, ainsi que cela apparaît en Figure 1.
[0023] Plus loin, en aval, deux dévésiculeurs (8) et (9) sont situés l'un vis à vis de l'autre,
légèrement décalés.
[0024] En partie basse, le bassin de décantation (10) marque la zone ou le trajet des fumées
s'inverse pour remonter vers la cheminée. Un orifice de vidange (7) est placé sous
le bac (10). Avant d'atteindre celle-ci en partie supérieure de l'ensemble, les fumées
sont arrosées par la rampe alimentée en eau basique (11).
[0025] Cette rampe (11) est reliée au réservoir (12) d'eau de lavage, comprenant un bouchon
de remplissage supérieur (13) et un orifice de vidange inférieur (14). Elle est démontable
par l'intermédiaire d'un raccord union pour faciliter son nettoyage.
[0026] Dans le cas de la figure 2, l'alimentation est assurée par un réservoir externe (27)
suivi d'une pompe (26). L'eau est sous pression, et prodiguée en quantité supérieure,
ce qui améliore la neutralisation du chlore, sans gêner en reformant le furane et
la dioxine puisque les atomes sont ionisés.
[0027] Selon une possibilité, la cheminée (15) peut être rabattable sur le dessus de la
remorque, notamment pendant les phases de déplacement. A cet effet, elle est articulée
en (16) et dispose d'un mât de levage (17) supportant le cable du treuil de levage
(18) permettant le relevage de la cheminée rabattue. Le cable (19) qui relie le corps
de la cheminée (15) au treuil (18) en passant par le mât (17), sert également de hauban
lorsque ladite cheminée est dressée.
[0028] Deux autres haubans sont prévus afin d'assurer une bonne stabilité à la cheminée
par une liaison dans l'espace en 3 endroits décalés de 2
II/₃. Toutefois, selon une autre possibilité, la cheminée peut être fixe, sans pouvoir
être rabattue sur le corps principal, comme cela est représenté par exemple en figure
2, si l'appareil est conçu pour travailler en poste fixe ou si l'acheteur le désire.
[0029] Toujours selon cette figure 2, une autre modification réside dans le circuit d'évacuation
des fumées, qui est augmenté d'une partie horizontale (20) venant s'aboucher au coude
à l'avant de la cuve. Cette partie comprend un brûleur ou une torche à plasma d'arc
(21) placé à l'extrémité arrière de cette partie horizontale juste au dessus des orifices
(22) de communication avec la cuve, et en dessus de plusieurs entrées d'air secondaires
(23) qui pourront être alimentées en gaz plasmogènes ionisés. Les fumées passent par
la suite dans une rampe hélicoïdale (24) créant un vortex, facilitant la coalescence
des poussières avant d'arriver au niveau de la partie coudée où se trouve un système
de blocage (25).
[0030] Bien entendu, on a décrit un dispositif principal et quelques variantes possibles,
sans soucis d'exhaustivité. Il demeure toutefois évident que toute modification de
forme ou de conception ainsi que les combinaisons de possibilités décrites restent
dans le cadre de la présente invention.
1. Remorque collectrice incinératrice de déchets urbains et agricoles comprenant,
monté sur un cadre rigide, un corps cylindrique (3) dans lequel a lieu la combustion,
des portes permettant le remplissage, la vidange et servant de plus de grille de combustion,
et une partie destinée à l'éjection et à la purification des fumées produites, laquelle
se compose d'un réservoir d'eau de lavage (12), ou d'une prise d'arrivée d'eau de
lavage, d'un bac décanteur (10), d'une rampe d'alimentation en eau de lavage (11)
située au-dessus dudit bac de décantation, caractérisée en ce que les fumées provenant
de la cuve principale (3) passent par un conduit de post-combustion munie d'un moyen
d'élever la température desdites fumées et d'ouvertures permettant l'injection d'un
gaz plasmogène ionisé, puis par un conduit double dans lequel les fumées descendent
vers le bac de décantation (10) puis remontent vers la cheminées, arrosées par de
l'eau basique préférentiellement sous pression, issue de la rampe d'alimentation (11).
2. Remorque collectrice incinératrice selon la revendication 1, caractérisée en ce
que le moyen d'élever la température placé dans la chambre de post-combustion est
une torche à plasma d'arc.
3. Remorque collectrice incinératrice selon la revendication 1, caractérisée en ce
que le moyen d'élever la température dans la chambre de post-combustion est un brûleur
simple (21).
4. Remorque collectrice incinératrice selon la revendication 1, caractérisée en ce
que la chambre de post-combustion comprend une rampe hélicoïdale (24) en demi-filetage,
favorisant la création d'un vortex, puis un système de blocage (25) à l'entrée du
conduit double.
5. Remorque collectrice incinératrice selon l'une quelconque des revendications précédentes,
caractérisée en ce qu'il y a plusieurs portes biconvexes identiques, placées avec
un jeu résiduel entre elles, chacune constituée de deux tôles perforées d'orifices
oblongs, lesdits orifices d'une des têtes étant décalés par rapport à ceux de l'autre
tôle formant la porte biconvexe.
6. Remorque mobile collectrice incinératrice selon l'une quelconque des revendications
précédentes, caractérisée en ce que la tuyauterie verticale en aval du coude (6) comprend
deux dévésiculeurs (8) et (9).
7. Remorque mobile collectrice incinératrice selon l'une quelconque des revendications
précédentes, caractérisée en ce que chaque roue est reliée à un longeron axial coulissant
(5) dans le longeron longitudinal principal (1) du cadre rigide sur lequel repose
la cuve cylindrique (3) , la liaison à l'immobilisation étant réalisée par goupillage.
8. Remorque mobile collectrice incinératrice selon l'une quelconque des revendications
précédentes, caractérisée en ce qu'elle comprend des pieds coulissables (4) utilisés
en position fixe et que l'on peut remonter en phase mobile.