[0001] La présente invention concerne un dispositif de contact pour photocathode de tubes
photoélectriques. Elle concerne également un procédé de fabrication d'un tel dispositif
de contact.
[0002] L'invention trouve une application particulièrement avantageuse dans le domaine des
tubes intensificateurs d'images rapides et des tubes de caméras à balayage de fente
ultrarapides.
[0003] Le problème technique à résoudre pour tout dispositif de contact pour photocathode
de tubes photoélectriques, et surtout pour les tubes rapides et ultrarapides, consiste
à obtenir un réapprovisionnement rapide de la photocathode en électrons à partir
de l'alimentation du tube de façon à diminuer la constante de temps RC liée à la
photocathode, R étant la résistance surfacique de ladite photocathode. En fonctionnement,
en effet, la photocathode s'épuise assez vite en photoélectrons, de sorte qu'il est
absolument impératif, si l'on veut travailler à des fréquences de commutation élevées,
de régénérer en un temps très court les électrons de la photocathode. Une solution
connue à ce problème technique est de réaliser un dépôt métallique sur un substrat
destiné à recevoir ladite photocathode afin de constituer une sous-couche conductrice
semi-transparente en nickel, nickel-chrome, aluminium ou palladium par exemple. Le
rendement quantique de ce dispositif de contact connu est alors limité, d'une part,
par la sensibilité de la photocathode elle-même, et, d'autre part, par la transmission
optique de l'ensemble sous-couche conductrice/substrat. L'épaisseur de cette sous-couche
est donc choisie dans le but d'assurer un compromis correct entre la résistivité
de l'ensemble des deux couches (métal et photocathode) et la transmission optique
de la sous-couche et de la photocathode. En d'autres termes, l'épaisseur de la sous-couche
conductrice doit être suffisante pour que sa résistance surfacique soit assez faible
(typiquement 100 à 500 Ω ), sans cependant être trop grande car, dans ce cas, le rendement
quantique du dispositif serait réduit de façon inacceptable. En pratique, cette obligation
de compromis ne permet pas d'obtenir un dispositif de contact tout à fait satisfaisant,
notamment pour les tubes ultrarapides. Par ailleurs, ce type de dispositif de contact
connu présente l'inconvénient, du fait de la relativement grande résistivité de la
sous-couche conductrice, de n'injecter efficacement les électrons qu'à la périphérie
de la photocathode.
[0004] Le problème technique général à résoudre par l'objet de la présente demande est de
proposer un dispositif de contact pour photocathode de tubes photoélectriques réalisé
par dépôt métallique sur un substrat destiné à recevoir ladite photocathode, grâce
auquel on obtienne à la fois un rendement quantique élevé et une résistance surfacique
faible qui permette d'injecter les électrons dans la photocathode de façon sensiblement
uniforme sur toute la surface utile de la photocathode. Dans un mode de réalisation
particulier où le substrat est l'extrémité d'un faisceau de fibres optiques présentant
des zones de verre de coeur transparentes et des zones de verre de bord opaques, on
souhaite ne pas diminuer davantage la transmission du dispositif déjà affectée par
l'opacité des zones de verre de bord.
[0005] La solution au problème technique général posé consiste, selon la présente invention,
en ce que le dispositif de contact est constitué par des contacts conducteurs étroits
déposés sur la surface utile du substrat. Ainsi, en ajustant la largeur desdits contacts
conducteurs étroits, on peut obtenir la transmission globale désirée, tandis qu'en
leur donnant une épaisseur suffisante, on réalise la résistance totale voulue. D'autre
part, l'injection des électrons se fait sur l'ensemble de la surface utile de la
photocathode et non préférentiellement sur le pourtour, ce qui permet de gagner en
uniformité et de limiter encore le temps de réponse du fait que le temps de parcours
des électrons aux différents endroits de la photocathode est réduit. Dans le mode
de réalisation particulier, lesdits contacts conducteurs étroits sont des fils métalliques
déposés sur les zones de verre de bord. De la sorte, la transmission initiale du dispositif,
liée aux zones de verre de bord, n'est pas affectée par la présence des contacts conducteurs
étroits.
[0006] Un procédé de réalisation du dispositif de contact selon l'invention met avantageusement
en pratique la technique connue sous le nom de "lift off", et est remarquable en ce
qu'on dépose sur ledit substrat une résine photopolymérisable qui est ensuite irradiée
et développée de façon à dégager les pistes desdits contacts conducteurs étroits,
et en ce qu'on dépose sur l'ensemble de la surface utile du substrat une couche métallique,
puis que, par un traitement aux ultrasons, on élimine la résine restante ainsi que
les portions de couche métallique situées en dehors desdites pistes, la photocathode
étant ensuite déposée sur la surface du substrat.
[0007] La description qui va suivre en regard des dessins annexés, donnés à titre d'exemples
non limitatifs, fera bien comprendre en quoi consiste l'invention et comment elle
peut être réalisée.
La figure 1a est une vue en coupe d'un premier dispositif de contact pour photocathode
selon l'invention.
La figure 1b est une vue de dessus du dispositif de contact de la figure 1a.
La figure 2a est une vue en coupe d'un deuxième dispositif de contact conforme à l'invention.
La figure 2b est une vue de dessus du dispositif de contact de la figure 2a.
La figure 3 illustre par des vues en coupe successives un procédé de fabrication
d'un dispositif de contact selon l'invention.
[0008] L'ensemble des figures 1a et 1b montre, en coupe et en vue de dessus, un dispositif
de contact 10 pour photocathode 11 de tubes photoélectriques réalisé par dépôt métallique
sur un substrat 12 destiné à recevoir ladite photocathode 11. Comme le montrent les
figures 1a et 1b dans un premier mode de réalisation, le dispositif de contact 10
est constitué par des contacts conducteurs étroits 20 déposés sur la surface utile
21 du substrat 12 qui dans le cas des figures 1a et 1b est une fenêtre en verre. Ces
contacts conducteurs étroits 20 sont reliés à l'alimentation électrique du tube photoélectrique
comportant ledit dispositif de contact 10. De façon à diminuer la résistance électrique
du dispositif de contact 10 et à augmenter la rapidité des échanges électroniques
avec la photocathode 11, on peut donner aux contacts conducteurs étroits 20 une épaisseur
sensiblement plus grande, 10 fois par exemple, que l'épaisseur des sous-couches métalliques
habituellement utilisées dans l'état de la technique et qui doivent conserver une
transparence suffisante. Dans ce cas, la transmission à travers les contacts conducteurs
étroits 20 eux-mêmes est pratiquement nulle de sorte que la transmission optique
du dispositif de contact est déterminée par le rapport entre la surface utile de
substrat 12 occupée par lesdits contacts conducteurs étroits 20 et la surface utile
de ce substrat sur laquelle ont été déposés les contacts 20. Dans le cas où, ainsi
que l'indiquent les figures 1a et 1b, les contacts conducteurs étroits 20 sont des
fils parallèles équidistants, la transmission du dispositif est régie par le rapport
entre la largeur 1 de ces fils et la distance D entre deux fils consécutifs. Ainsi,
pour une largeur 1 de 10 µm et une distance D de 100 µm, la transmission optique
du dispositif sera de 90%, alors que, pour les sous-couches semi-transparentes connues,
elle reste de l'ordre de 60 à 70%, valeurs obtenues par exemple pour une couche de
palladium de 50 Å environ d'épaisseur.
[0009] Les figures 2a et 2b illustrent un deuxième mode de réalisation d'un dispositif de
contact 10 dans lequel le substrat 12 est l'extrémité d'un faisceau de fibres optiques
présentant des zones de verre de coeur 22 transparentes et des zones de verre de bord
23 opaques. Dans ce mode de réalisation particulier, il est prévu que lesdits contacts
conducteurs étroits 20 sont des fils métalliques déposés sur les zones de verre de
bord 22. Le dispositif de contact 10 n'apporte alors aucune diminution de transmission.
[0010] La figure 3 donne les différentes étapes d'un procédé de réalisation des dispositifs
de contact décrits en regard des figures 1a, 1b, 2a et 2b. Selon ce dispositif, on
dépose sur le substrat 12 une résine photopolymérisable 30 (a) qui est ensuite irradiée
puis développée de façon à dégager les pistes 31 desdits contacts conducteurs étroits
20 (b) Dans le cas de la figure 3 où le substrat 12 est une fenêtre en verre, on utilise
une résine photopolymérisable 30 positive irradiée à travers un masque reproduisant
lesdites pistes 31. Par contre, si le substrat est l'extrémité d'un faisceau de fibres
optiques (Figures 2a et 2b), on utilise une résine négative avec irradiation sans
masque à travers le faisceau de fibres optiques lui-même. On dépose ensuite sur l'ensemble
de la surface utile du substrat 12 une couche métallique pouvant atteindre plusieurs
centaines d'angstroms d'épaisseur (c). Puis par un traitement aux ultrasons et à l'acétone
connu sous le nom de procédé "lift off", on élimine la résine restante ainsi que les
portions de couche métallique 32 situées en dehors desdites pistes 31 de manière à
ne laisser à la surface du substrat 12 que les contacts conducteurs étroits 20 (d).
Les métaux utilisés pour réaliser la couche métallique 32 sont les métaux qui permettent
un bon accrochage sur le verre et qui ne polluent pas les photocathodes, à savoir
l'or, le palladium, le mélange nickel-chrome, etc... Dans une dernière opération
(e), la photocathode est déposée à la surface du substrat 12.
1. Dispositif de contact (10) pour photocathode (11) de tubes photoélectriques réalisé
par dépôt métallique sur un substrat (12) destiné à recevoir ladite photocathode,
caractérisé en ce que le dispositif de contact (10) est constitué par des contacts
conducteurs étroits (20) déposés sur la surface utile (21) du substrat (12).
2. Dispositif de contact selon la revendication 1, dans lequel le substrat (12) est
une fenêtre en verre, caractérisé en ce que lesdits contacts conducteurs étroits
(20) sont des fils métalliques parallèles équidistants.
3. Dispositif de contact selon la revendication 1, dans lequel le substrat (12) est
l'extrémité d'un faisceau de fibres optiques présentant des zones de verre de coeur
(22) transparentes et des zones de verre de bord (23) opaques, caractérisé en ce
que lesdits contacts conducteurs étroits (20) sont des fils métalliques déposés sur
les zones de verre de bord (23).
4. Procédé de fabrication d'un dispositif de contact selon l'une des revendications
1 à 3, caractérisé en ce qu'on dépose sur ledit substrat (12) une résine photopolymérisable
(30) qui est ensuite irradiée et développée de façon à dégager les pistes (31) desdits
contacts conducteurs étroits (20), et en ce qu'on dépose sur l'ensemble de la surface
utile (21) du substrat (12) une couche métallique (32), puis que, par un traitement
aux ultrasons, on élimine la résine restante ainsi que les portions de couche métallique
situées en dehors desdites pistes (31), la photocathode (11) étant ensuite déposée
sur la surface du substrat (12).
5. Procédé de fabrication selon la revendication 4 d'un dispositif de contact selon
la revendication 3, caractérisé en ce que ladite résine photopolymérisable (30) est
irradiée à travers les zones de verre de coeur (22).