[0001] L'invention concerne un procédé de stockage de matériaux enrobés bitumineux, lors
d'un changement de la formule de composition de ces matériaux.
[0002] Les matériaux enrobés tels que les enrobés pour revêtement routier sont constitués
par des agrégats tels que des cailloux revêtus de bitume et renfermant une certaine
quantité de matière à fine granulométrie.
[0003] Ces matériaux enrobés sont généralement produits dans des centrales d'enrobage mobiles
ou à poste fixe et transportés sur le chantier routier par des camions-bennes avant
d'être répandus sur la route en cours de construction ou de réfection et compactés
par des engins appropriés.
[0004] Les centrales d'enrobage comportent un dispositif de malaxage dans lequel les agrégats
sont introduits et mélangés avec le liant bitumineux. De manière courante, ce dispositif
de malaxage est constitué par un tambour sécheur et enrobeur réalisant à la fois le
séchage et le chauffage des agrégats et des fines et le malaxage à chaud de ces matériaux
avec du bitume liquide.
[0005] Le tambour sécheur enrobeur comporte une enveloppe cylindrique de grande longueur
tournant autour de son axe et recevant par l'une de ses extrémités les agrégats froids
et humides qui traversent le tambour suivant toute sa longueur jusqu'à une seconde
extrémité de sortie où les enrobés produits dans le tambour sont repris par un transporteur
tel qu'un convoyeur à raclettes.
[0006] Le bitume liquide est introduit dans le tambour par une lance d'injection, en un
point intermédiaire entre les extrémités du tambour.
[0007] Le débit de bitume liquide introduit par la lance est réglé en fonction du débit
pondéral d'agrégats qui est mesuré sur un convoyeur peseur faisant partie de l'ensemble
de manutention amenant les agrégats froids et humides à l'extrémité d'entrée du tambour.
[0008] Les matériaux enrobés bitumineux produits en continu dans le tambour et repris à
la sortie du tambour par un convoyeur se déversent à la sortie de ce convoyeur dans
un dispositif de réception constitué par une trémie antiségrégation ou une goulotte.
[0009] Lorsque la trémie antiségrégation est fermée, le convoyeur assure son remplissage
; la trémie antiségrégation est ensuite placée en position d'ouverture de manière
à déverser son contenu dans un moyen de chargement tel qu'une trémie.
[0010] La trémie de chargement peut assurer le remplissage successif d'un ensemble de trémies
de stockage.
[0011] Les camions-bennes de transport des enrobés viennent se placer successivement sous
les trémies de stockage dont l'ouverture contrôlée assure le remplissage du camion
en position de chargement sous la trémie.
[0012] Les enrobés peuvent être élaborés, suivant un certain nombre de formules de composition
qui diffèrent par la composition des agrégats, par la quantité et la nature des matières
à fine granulométrie ou d'autres additifs et par la proportion de bitume ajoutée à
ces matériaux solides.
[0013] Le lancement en fabrication d'une formule de composition d'enrobés est réalisé depuis
le poste de conduite de la centrale d'enrobage en commandant le démarrage des différents
doseurs d'agrégats et de pulvérulents, suivant un ordre séquentiel défini par la
disposition des différentes trémies de stockage des matériaux vierges de la centrale
d'enrobage.
[0014] Ces matériaux dosés suivant une certaine composition passent sur la table de pesage
du convoyeur peseur, ce qui permet de déterminer, à un instant quel conque, le débit
pondéral de matériaux vierges transportés par le convoyeur.
[0015] Ce débit pondéral est mémorisé de manière à pouvoir en déduire le débit nécessaire
de bitume liquide à introduire au point d'injection. Ce point d'injection est généralement
éloigné de la table de pesage, si bien qu'on doit tenir compte, pour régler l'injection
de bitume, du décalage temporel correspondant au temps de transport des agrégats entre
la table de pesage et le point d'injection.
[0016] Lorsque les matériaux vierges dont le débit a été mesuré sur la table de pesage parviennent
au point d'injection, on incorpore à ces agrégats du bitume liquide d'une qualité
donnée avec un débit déterminé.
[0017] Après cette phase de démarrage, la fabrication se poursuit de façon continue avec
d'éventuels changements de régime, jusqu'à l'arrêt de la production demandé par
l'opérateur.
[0018] On commande pour cela l'arrêt des doseurs de matériaux vierges, puis avec un certain
décalage dans le temps l'arrêt de l'injection du bitume, le brassage des agrégats
et du bitume étant ensuite poursuivi pendant un temps suffisant.
[0019] Les postes d'enrobage comportant un tambour sécheur enrobeur permettent de fabriquer
successivement des agrégats comportant des formules de composition différentes.
[0020] En utilisant des moyens de commande automatiques comportant des calculateurs numériques,
il est possible d'élaborer successivement des enrobés de compositions différentes
sans interruption de la circulation des matériaux et sans arrêt de l'installation.
[0021] Une telle procédure de changement de composition qui est généralement désignée par
changement de formule à la volée présente certains inconvénients.
[0022] Les enrobés étant élaborés en continu dans le tambour sécheur enrobeur, il se produit
un mélange des matériaux suivant la formule en cours de fabrication et suivant la
nouvelle composition, au moment du changement de formule.
[0023] Il en résulte une production d'une certaine quantité de matériaux enrobés dont la
composition n'appartient complètement ni à la formule en cours ni à la nouvelle formule.
[0024] D'autre part, les moyens de transport et de stockage d'enrobés utilisés actuellement
ne permettent plus d'avoir un contrôle visuel direct sur les enrobés et donc de déterminer
par observation directe les plages de séparation des formules de composition.
[0025] Enfin, les dispositifs de contrôle automatique des postes d'enrobage qui utilisent
des calculateurs ne prévoient pas jusqu'ici un contrôle de la circulation des matériaux
après le point d'injection du bitume.
[0026] Il n'est donc pas possible de maîtriser parfaitement le déplacement des matériaux
enrobés de composition intermédiaire correspondant au mélange des deux formules de
composition de l'enrobé.
[0027] Pour limiter les risques de mélange d'enrobés de compositions différentes dans les
trémies de stockage, les enrobés de composition intermédiaire sont généralement
dirigés vers un silo recevant les matériaux défectueux non acceptés, appelé silo de
refus.
[0028] Par précaution, on dirige les enrobés vers le silo de refus bien avant et bien après
le passage de la composition intermédiaire, ce qui occasionne des pertes d'enrobés.
[0029] Le but de l'invention est donc de proposer un procédé de stockage de matériaux enrobés
bitumineux, lors d'un changement de la formule de composition de ces matériaux enrobés
dont la fabrication par mélange de matériaux solides et de bitume est assurée en continu
dans une installation comportant un dispositif de malaxage à chaud alimenté en agrégats
et en bitume liquide en un point d'injection, un ensemble de moyens de stockage des
matériaux enrobés et un moyen de transfert et de distribution des matériaux enrobés
dans les différents moyens de stockage, à partir de la sortie du dispositif de malaxage,
comportant un dispositif de réception et un moyen de chargement dans lequel se déversent
les matériaux parvenant au dispositif de réception, la fabrication d'enrobés ayant
une nouvelle formule de composition étant déclenchée par alimentation du dispositif
de malaxage en agrégats suivant la nouvelle composition et par détermination de l'instant
T0 auquel les agrégats suivant la nouvelle composition parviennent au point d'injection
de bitume et du débit de bitume à incorporer à ces agrégats, ce procédé permettant
d'éviter d'éliminer des quantités excessives d'enrobés, au moment du changement de
la formule de composition et d'altérer de manière inacceptable la composition des
enrobés incorporés dans la production normale.
[0030] Dans ce but :
- on détermine le temps de parcours des matériaux enrobés entre le point d'injection
et le dispositif de réception,
- on détermine la quantité de matériaux enrobés fournie par le dispositif de malaxage,
au moment du changement de composition, ayant une composition intermédiaire qui diffère
de manière sensible de la nouvelle composition et l'instant auquel les matériaux de
composition intermédiaire parviennent au dispositif de réception,
- on réalise l'évacuation des matériaux de composition intermédiaire grâce au moyen
de chargement, en fonction de la quantité de matériaux déterminée précédemment et
en fonction de l'instant auquel les matériaux de composition intermédiaire parviennent
au dispositif de réception,
- et on vide le moyen de chargement contenant la composition intermédiaire dans l'un
des moyens de stockage prédéterminé en fonction de la différence de composition entre
la composition en cours de fabrication et la nouvelle composition.
[0031] Afin de bien faire comprendre l'invention, on va maintenant décrire, à titre d'exemple
non limitatif, en se référant aux figures jointes en annexe, la mise en oeuvre du
procédé suivant l'invention, dans le cas d'une installation d'enrobage comportant
un tambour sécheur enrobeur dans lequel est effectué le malaxage des agrégats et
du bitume liquide.
La figure 1 est une vue en élévation et en coupe d'une installation d'enrobage comportant
un tambour-sécheur-enrobeur à circulation à contre-courant et une batterie de trémies
de stockage alimentées par une trémie de chargement mobile.
La figure 2 est une vue en élévation et en coupe d'une installation d'enrobage comportant
un tambour-sécheur-enrobeur à circulation à courants parallèles et une batterie
de trémies de stockage alimentées par un convoyeur-distributeur mobile.
[0032] Sur la figure 1, on a représenté une installation d'enrobage comportant un tambour-sécheur-enrobeur
1 alimenté en continu en agrégats froids et humides par un convoyeur peseur 2 à l'une
de ses extrémités longitudinales.
[0033] Un brûleur 3 ayant un corps allongé pénètre par la face du tambour opposée à l'extrémité
d'entrée des agrégats 4. La flamme 5 du brûleur se développe dans une zone intermédiaire
du tambour constituant une zone de combustion dans laquelle sont formés des gaz chauds
qui circulent ensuite dans le tambour, suivant sa direction longitudinale et en direction
de son extrémité d'introduction des agrégats, c'est-à-dire à contre-courant par rapport
aux agrégats.
[0034] L'enveloppe du tambour sécheur et enrobeur 1 de forme générale cylindrique est montée
rotative autour de son axe longitudinal qui est légèrement incliné par rapport au
plan horizontal, l'extrémité d'entrée des agrégats étant à un niveau supérieur à l'extrémité
opposée de sortie du tambour. Cette extrémité de sortie du tambour présente un diamètre
plus important que l'extrémité d'entrée.
[0035] L'enveloppe du tambour est garnie intérieurement par des aubes assurant une certaine
agitation ou un certain relevage des agrégats pendant leur circulation dans le tambour.
[0036] Une lance d'injection de bitume 6 est introduite par l'extrémité de sortie du tambour
opposée à l'extrémité d'entrée des agrégats 4. L'extrémité de la lance 6 par laquelle
est effectuée l'injection de bitume débouche à l'intérieur du tambour en un point
d'injection 7 intermédiaire entre les deux extrémités du tambour.
[0037] La zone du tambour comportant la zone où se développe la flamme 5 et située entre
l'extrémité d'entrée du tambour et le point d'injection de bitume 7 constitue une
zone de séchage et de chauffage des agrégats la paroi intérieure du tambour est garnie,
dans une partie au moins de cette zone, d'aubes assurant le relevage et la retombée
des agrégats dans toute la section du tambour, de manière que ces agrégats soient
exposés aux gaz chauds provenant de la zone de combustion.
[0038] Dans la zone terminale du tambour située autour du corps du brûleur 3, entre le point
d'injection 7 du bitume et l'extrémité du tambour opposée à l'extrémité d'introduction
des agrégats, l'enrobage des agrégats est assuré par malaxage de ces agrégats et
du bitume liquide par des aubes solidaires de la paroi intérieure du tambour.
[0039] Les produits enrobés bitumineux 8 élaborés dans le tambour se déversent en continu,
à la sortie du tambour, dans un convoyeur à raclettes 10 assurant le transport des
matériaux enrobés jusqu'à un niveau supérieur au niveau de chargement d'une batterie
20 de trémies de stockage 22. Les matériaux enrobés 8 se déversent à la sortie du
convoyeur à raclettes 10 dans une trémie antiségrégation 12 placée au-dessus de l'ouverture
d'une trémie de chargement 24.
[0040] Les trémies de stockage 22 de la batterie 20 comportent des extrémités supérieures
situées sensiblement à un même niveau et portant un chemin de roulement sur lequel
la trémie de chargement 24 est susceptible de se déplacer.
[0041] La trémie mobile 24 est une trémie navette qui peut se déplacer entre une position
de chargement située en-dessous de l'extrémité de sortie de la trémie antiségrégation
12 et une position à la verticale et au-dessus de l'ouverture de chargement supérieure
d'une trémie de stockage 22 quelconque.
[0042] On peut ainsi réaliser le chargement successif des trois trémies 22 disposées suivant
une rangée transversale. Il est bien évident également que la trémie navette 24 pourrait
être montée sur un ensemble du type pont roulant permettant de la déplacer non seulement
transversalement mais également dans la direction longitudinale, pour desservir plusieurs
rangées successives de trémies.
[0043] Le remplissage de la trémie navette 24 est réalisé dans la première position de cette
trémie à la verticale de la trémie antiségrégation 12 dont l'ouverture cyclique permet
la vidange de la charge d'enrobés bitumineux qu elle contient à l'intérieur de la
trémie navette 24. Pour la mise en oeuvre de l'invention, on utilise une trémie navette
24 dont la capacité est au moins égale au double de la capacité de la trémie antiségrégation.
Le remplissage de la trémie navette de chargement 24 est assuré au cours d'un ou plusieurs
cycles d'ouverture successifs de la trémie antiségrégation 12.
[0044] La trémie navette de chargement 24 est ensuite placée à la verticale d'une trémie
de stockage 22 dont on assure le remplissage par vidange de la trémie 24. Enfin, la
trémie navette de chargement 24 est replacée en position de rechargement à la verticale
de la trémie antiségrégation 12.
[0045] Le réglage des vitesses et débits est tel que pendant le temps nécessaire pour effectuer
le déplacement aller et retour de la trémie navette, la trémie antiségrégation se
remplit à sa charge nominale Q0.
[0046] Les camions de transport 25 des matériaux enrobés élaborés par l'installation sont
susceptibles de venir en position de chargement en-dessous d'une trémie 22 quelconque.
[0047] Le convoyeur peseur 2 est alimenté en continu en agrégats froids et humides par un
ensemble 16 comportant des trémies de stockage d'agrégats de différentes granulométrie
et/ou de matériaux pulvérulents.
[0048] Le convoyeur 2 comporte une table de pesage 17 dont la position définit la position
du point de pesée, suivant la direction de déplacement des agrégats travers l'installation
d'enrobage. Le point de pesée 17 et le point d'injection de bitume 7 sont relativement
éloignés l'un de l'autre, si bien qu'il est nécessaire de prendre en compte le temps
de parcours T0 des agrégats entre le point de pesée 17 et le point d'injection de
bitume 7 pour régler le débit d'injection du liant bitumineux par la lance 6. La
lance 6 est reliée à une pompe 18 dont le débit réel est comparé à un débit de liant
calculé à partir du débit pondéral d'agrégats froids et humides mesuré au point de
pesée 17.
[0049] Au moment du lancement d'un changement de composition suivant une procédure de changement
de formule à la volée, on modifie le dosage des agrégats fournis par l'ensemble de
trémies 16, en réglant, en fonction de la nouvelle composition choisie, les différents
doseurs des trémies de l'ensemble 16.
[0050] On désignera par la suite par les repères 8a, 8b et 8c, les enrobés correspondant
respectivement à une nouvelle formule de composition, à la formule de composition
en cours de fabrication ou à une formule intermédiaire ou encore les formules de
compositions correspondantes de ces enrobés
[0051] On détermine l'instant auquel les agrégats suivant la nouvelle composition 8a parviennent
au point de pesage 17.
[0052] Le débit de liant bitumineux calculé qui est comparé au débit réel de la pompe 18
tient compte d'un décalage dans le temps égal à T0, les agrégats 4 selon la nouvelle
composition 8a dont le débit est mesuré au point 17 parvenant au point d'injection
7 à un instant décalé de T0 par rapport à l'instant où ces agrégats parviennent au
point de pesage 17.
[0053] Le point d'injection du bitume 7 se trouve dans une position sensiblement éloignée
de la trémie antiségrégation 12 constituant la trémie de réception par laquelle est
effectué le remplissage de la trémie de chargement 24.
[0054] Pour la mise en oeuvre du procédé de mesure suivant l'invention, on détermine de
la manière la plus précise possible le temps T1 séparant le moment où le bitume liquide
est injecté dans les agrégats 4 selon la nouvelle formule 8a et le moment où les produits
enrobés bitumineux élaborés à partir de ces agrégats sont déversés dans la trémie
antiségrégation 12. Ce temps correspond à la somme du temps de parcours des matériaux
en cours d'enrobage, suivant la longueur de la zone de malaxage du tambour 1 et du
temps de transfert des enrobés bitumineux 8 par le convoyeur à raclettes 10 entre
la sortie du tambour et la trémie antiségrégation.
[0055] Au moment d'un changement de composition, les matériaux introduits dans le tambour
présentent pendant un certain temps une composition intermédiaire 8c entre la nouvelle
composition 8a et la composition 8b en cours de fabrication, si bien que par injection
de bitume et malaxage de ces matériaux, on produit des enrobés 8c dont la composition
est intermédiaire entre la composition en cours et la nouvelle composition. L'instant
auquel les agrégats correspondant au changement de composition parviennent au point
d'injection correspond également à l'instant auquel on commence à incorporer le bitume
aux agrégats suivant la composition intermédiaire 8c.
[0056] L'introduction du temps T1 dans un registre à décalage permet de déterminer, à partir
de cet instant où commence l'élaboration des matériaux de composition intermédiaire
8c, l'instant auquel ces matériaux enrobés de composition intermédiaire parviennent
dans la trémie de réception 12.
[0057] En fonction du changement de composition, on détermine également, de la manière la
plus précise possible, la quantité de matériaux enrobés 8c ayant une composition intermédiaire
sensiblement différente de la nouvelle composition 8a dont on a effectué le lancement.
[0058] Cette valeur (en tonnes produites) est mémorisée en relation avec l'instant auquel
les matériaux de composition intermédiaire 8c parviennent dans la trémie de réception.
[0059] Ceci permet de programmer la vidange de la trémie de réception 12 dans la trémie
de chargement 24, de manière à réaliser lévacuation et le stockage des enrobés dans
une trémie de stockage voulue, au moment du changement de composition, selon la procédure
qui sera indiquée ci-après.
[0060] Au cours de la fabrication de matériaux enrobés bitumineux, il est nécessaire d'éviter
la dégradation de matériaux présentant une formule de composition riche en bitume
par mélange avec des matériaux présentant une formule de composition pauvre en bitume.
Généralement, les compositions à fine granulométrie correspondent à des formules
riches en bitume qui pourront être désignées par la suite comme formules "fin". Les
formules à granulométrie plus importante sont généralement des formules pauvres en
bitume qui pourront être désignées par la suite par formules "gros".
[0061] Dans le cas où la nouvelle formule est une formule "fin" et la formule en cours une
formule "gros", la nouvelle formule est polluée par l'ancienne formule pauvre en bitume,
en début de fabrication. Les enrobés de composition intermédiaire doivent alors être
dirigés vers la trémie de stockage de l'ancienne composition. Lorsque la nouvelle
formule est une formule "gros" et la formule en cours une formule "fin", après le
changement de formule, la nouvelle formule n'est pas polluée par la formule en cours
riche en bitume. Les enrobés de composition intermédiaire doivent être dirigés vers
la trémie de stockage de la nouvelle formule.
[0062] Les données relatives à la composition des formules à élaborer par le poste d'enrobage
sont en trées dans une table de priorité qui permet de comparer les compositions
des formules successives et de déterminer la destination de stockage de la composition
intermédiaire.
[0063] La trémie de chargement 24 ou trémie navette réalisant la distribution des matériaux
enrobés dans les trémies de stockage 22 présente une capacité adaptée au débit du
poste denrobage. Cette capacité est supérieure au double de la capacité de la trémie
antiségrégation, comme indiqué plus haut.
[0064] Le remplissage de la trémie de chargement 24 peut donc être réalisé par un ou plusieurs
cycles d'ouverture de la trémie antiségrégation 12.
[0065] Lors du fonctionnement normal de l'installation pour la production d'enrobés de
composition constante, la trémie antiségrégation se vide à intervalles réguliers
dans la trémie navette. La trémie navette assure le transport et la vidange de la
charge d'enrobés dans une trémie de stockage et vient se replacer sous la trémie antiségrégation
dont le remplissage s'est réalisé pendant le déplacement aller et retour de la trémie
navette. La trémie navette transporte donc une charge d'enrobés constante et égale
à la charge nominale Q0 de la trémie antiségrégation à chaque cycle.
[0066] Lors d'un changement de formule à la volée, on détermine, comme décrit précédemment,
l'instant auquel les matériaux 8c de composition intermédiaire commencent à se déverser
dans la trémie de réception 12. On connaît également la quantité totale de matériaux
de composition intermédiaire.
[0067] Dans une phase préparatoire au changement de composition, on assure l'évacuation,
grâce à la trémie navette, de tous les enrobés de la composition en cours encore présents
dans l'installation. La dernière trémie navette peut être remplie dune quantité d'enrobés
de la composition en cours comprise entre Q0 et 2 Q0, c'est-à-dire entre la capacité
nominale de la trémie antiségrégation et deux fois cette capacité, puisque la quantité
restante d'enrobés suivant la composition en cours ne représente généralement pas
un multiple exact de la capacité de la trémie antiségrégation.
[0068] On assure ensuite l'évacuation des matériaux de composition intermédiaire.
[0069] Dans le cas où la quantité à évacuer est inférieure à Q0, on effectue l'évacuation
des matériaux de composition intermédiaire en une seule opération la trémie navette
renferme à la fois les enrobés suivant la composition intermédiaire et une certaine
quantité d'enrobés suivant la nouvelle composition pour compléter la charge à la valeur
Q0.
[0070] Dans le cas où la quantité à évacuer est comprise entre Q0 et 2 Q0, on effectue également
l'évacuation des enrobés de composition intermédiaire en une seule opération, la
trémie navette étant remplie jusqu'à un niveau supérieur au niveau Q0.
[0071] D'autre part, la table de priorité permet de déterminer la trémie de stockage dans
laquelle doit être vidée la trémie de chargement contenant des matériaux de composition
intermédiaire et éventuellement des enrobés suivant la nouvelle composition.
[0072] Dans le cas où la formule en cours 8b est une formule "gros" et la nouvelle formule
8a une formule "fin", la ou les opérations de vidange de la trémie navette 24 sont
effectuées dans une trémie de stockage de la formule en cours 8b puisque la trémie
navette renferme soit des enrobés de la nouvelle formule pollués par des enrobés de
composition intermédiaire, soit des enrobés de composition intermédiaire dans lesquels
la nouvelle formule est polluée par la formule en cours. Dans le cas où la formule
en cours 8b est une formule "fin" et la nouvelle formule 8a une formule "gros", le
contenu de la trémie de chargement 24 est déversé dans une trémie de stockage de la
nouvelle composition 8a, puisque la trémie navette renferme soit des enrobés de la
nouvelle composition qui ne sont pas pollués par les enrobés de composition intermédiaire
soit des enrobés de composition intermédiaire comportant un mélange des deux formules.
[0073] On évite ainsi toute perte de matériaux enrobés par élimination des enrobés de composition
intermédiaire 8c dans un silo de refus. De plus, on peut ainsi garantir la qualité
des produits élaborés par la centrale d'enrobage.
[0074] Sur la figure 2, on a représenté une variante de réalisation d'une installation denrobage
dans laquelle on met en oeuvre le procédé suivant l'invention. Les éléments correspondants
sur les figures 1 et 2 portent les mêmes repères, avec toutefois l'exposant (prime)
en ce qui concerne les éléments de l'installation représentée sur la figure 2.
[0075] A la différence de l'installation d'enrobage représentée sur la figure 1, l'installation
représentée sur la figure 2 comporte un tambour-sécheur-enrobeur 1′ à courants parallèles,
dans lequel les gaz chauds produits par la flamme 5′ du brûleur 3′ circulent dans
le même sens que les matières solides constituées par les granulats 4′.
[0076] Comme dans le cas du premier mode de réalisation, le tambour 1′ présente une forme
générale cylindrique et son enveloppe est garnie intérieurement d'aubes de relevage
des agrégats.
[0077] Une lance d'injection de bitume 6′ est introduite par l'extrémité de sortie du tambour.
L'extrémité de la lance 6′ par laquelle est effectuée l'injection du bitume débouche
à l'intérieur du tambour en un point 7′ intermédiaire entre les deux extrémités du
tambour. Le tambour comporte une zone de flamme dans laquelle se développe la flamme
5′ du brûleur et une zone de séchage s'étendant à la suite de la zone de flamme (à
diamètre élargi) jusqu'au point d'injection de bitume 7′.
[0078] Dans la partie terminale du tambour, entre le point d'injection 7′ et l'extrémité
de sortie, l'enrobage des agrégats est assuré par un malaxage de ces agrégats et
du bitume liquide.
[0079] Les produits enrobés bitumineux 8′ élaborés dans le tambour se déversent en continu,
à la sortie du tambour dans un convoyeur à raclettes 10′ assurant le transport des
matériaux 8′ jusqu'à un niveau supérieur au niveau de chargement d'une batterie 20′
de trémies de stockage 22′. Les matériaux enrobés 8′ se déversent à la sortie du convoyeur
à raclettes 10′, dans une goulotte 29 placée au-dessus d'un dispositif de chargement
30.
[0080] Le dispositif de chargement 30 comporte une goulotte centrale 31 et deux convoyeurs
latéraux 32 et 32′ de direction transversale. Le dispositif 30 est monté mobile, grâce
à des galets, sur un chemin de roulement situé au-dessus du niveau supérieur des trémies
22′. Le dispositif 30 peut être placé soit dans sa position représentée sur la figure
2, dans laquelle la goulotte 29 se trouve à la verticale de la goulotte centrale 31,
soit dans une position décalée vers la droite ou vers la gauche, dans laquelle la
goulotte 29 se trouve à la verticale de l'entrée du convoyeur 32 ou du convoyeur 32′
respectivement.
[0081] Les camions de transport 25′ viennent en position de chargement en-dessous des différentes
trémies 22′ de la batterie 20′.
[0082] Le convoyeur peseur 2′ est alimenté en continu en granulats froids et humides par
un ensemble 16′ comportant des trémies de stockage d'agrégats de différentes granulométries
et/ou de matériaux pulvérulents.
[0083] Le convoyeur 2′ comporte une table de pesage 17′.
[0084] Le réglage du débit de bitume injecté par la lance 6′, grâce à la pompe 18′ est effectué
de la même manière que dans le cas du dispositif représenté sur la figure 1.
[0085] De même, au moment d'un changement de composition des matériaux enrobés pour passer
d'une composition 8′b en cours de fabrication à une nouvelle composition 8′a, la frange
de composition intermédiaire 8′c est évacuée, grâce au dispositif 30, vers une trémie
22′ prédéterminée en fonction de la succession des fabrications. Le temps de parcours
et la quantité de matériaux de composition intermédiaire 8′c sont pris en considération,
comme précédemment.
[0086] L'invention ne se limite pas au mode de réalisation qui ont été décrits.
[0087] C'est ainsi que l'invention peut être utilisée dans le cadre d'une centrale d'enrobage
d'un type différent de ceux qui ont été décrits, dans la mesure où cette centrale
d'enrobage comporte un dispositif de malaxage en continu, plusieurs trémies de stockage,
un moyen de chargement sélectif des trémies de stockage et un dispositif de transfert
des enrobés bitumineux entre la sortie du dispositif de malaxage et le moyen de chargement.
1.- Procédé de stockage de matériaux enrobés bitumineux, lors d'un changement de la
formule de composition de ces matériaux enrobés dont la fabrication par mélange de
matériaux solides et de bitume est assurée en continu dans une installation comportant
un dispositif de malaxage à chaud (1, 1′) alimenté en agrégats et en bitume liquide
en un point d'injection (7, 7′), un ensemble de moyens de stockage des matériaux enrobés
(20) et un moyen de transfert et de distribution (10, 12, 24 ; 10′, 29′, 30) des matériaux
enrobés (8, 8′) dans les différents moyens de stockage (22, 22′), à partir de la sortie
du dispositif de malaxage (1, 1′), comportant un dispositif de réception (12, 29)
et un moyen de chargement (24, 30) dans lequel se déversent les matériaux parvenant
au dispositif de réception (12, 29), la fabrication d'enrobés ayant une nouvelle formule
de composition (8b) étant déclenchée par alimentation du dispositif de malaxage (1,
1′) en agrégats suivant la nouvelle composition et par détermination de l'instant
(T0) auquel les agrégats (4, 4′) suivant la nouvelle composition parviennent au point
d'injection de bitume (7, 7′) et du débit de bitume à incorporer à ces agrégats (4,
4′), caractérisé par le fait :
- qu'on détermine le temps (T1) de parcours des matériaux enrobés (8, 8′) entre le
point d'injection (7, 7′) et le dispositif de réception (12, 29),
- qu'on détermine la quantité de matériaux enrobés (8c, 8'c) fournie par le dispositif
de malaxage (1), au moment du changement de composition, ayant une composition intermédiaire
(8c, 8′c) qui diffère de manière sensible de la nouvelle composition (8a, 8′a) et
l'instant auquel les matériaux de composition intermédiaire (8c, 8′c) parviennent
au dispositif de réception (12, 29),
- qu'on réalise l'évacuation des matériaux de composition intermédiaire (8c, 8′c)
grâce au moyen de chargement (24, 30) en fonction de la quantité de matériaux déterminée
précédemment et en fonction de l'instant auquel les matériaux de composition intermédiaire
parviennent au dispositif de réception (12, 29),
- et qu'on vide le moyen de chargement (24, 30) contenant la composition intermédiaire
dans l'un des moyens de stockage (22, 22′) prédéterminé en fonction de la différence
de composition entre la composition en cours de fabrication et la nouvelle composition.
2.- Procédé de stockage suivant la revendication 1, lors d'un changement de la formule
de composition des matériaux enrobés bitumineux pour passer d'une formule plus pauvre
en bitume une formule plus riche en bitume, caractérisé par le fait que le moyen de
chargement (24, 30) transfert les matériaux de composition intermédiaire dans la
trémie du moyen de stockage (22, 22′) destinée à recevoir l'ancienne composition pauvre
en bitume.
3.- Procédé de stockage de matériaux enrobés bitumineux suivant la revendication 1,
lors d'un changement de la formule de composition de ces matériaux enrobés pour passer
d'une composition plus riche en bitume à une composition plus pauvre en bitume, caractérisé
par le fait que le moyen de chargement (24, 30) transfert les matériaux de composition
intermédiaire dans la trémie du moyen de stockage (22, 22′) destinée à recevoir des
enrobés selon la nouvelle composition plus pauvre en bitume.
4.- Procédé de stockage suivant l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisé
par le fait que le moyen de chargement (24) est constitué par une trémie navette (24)
mobile au-dessus des trémies de chargement (22) entre une position située à la verticale
et en-dessous du dispositif de réception (12) du moyen de transfert constitué par
une trémie de déversement (12) telle qu'une trémie antiségrégation et une position
située à la verticale d'une trémie de stockage (22) quelconque.
5.- Procédé de stockage suivant la revendication 4, caractérisé par le fait que la
trémie navette (24) a une capacité au moins égale au double de la capacité Q0 de la
trémie de déversement (12).
6.- Procédé de stockage suivant l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisé
par le fait que le moyen de chargement (30) est constitué par une goulotte de déversement
(31) et au moins un convoyeur (32, 32′), mobile au-dessus des trémies de chargement
(22′) de manière que, soit la goulotte (31), soit l'entrée du convoyeur (32, 32′)
soit placée à la verticale et en-dessous du dispositif de réception (29) constitué
par une goulotte de déversement.