[0001] La présente invention concerne le domaine technique général des équipements destinés
à la pratique du ski alpin ou de ses dérivés, et concerne, plus particulièrement,
le domaine technique spécialisé des chaussures de ski.
[0002] La conception moderne des chaussures de ski repose sur deux principes généraux qui
consistent à assurer une protection de la cheville et une bonne conduite des skis.
Un moyen simple d'y parvenir est de bloquer la cheville dans la chaussure, ce qui
diminue considérablement les traumatismes de cette articulation et ce qui permet une
solidarisation de la jambe avec le ski, la conduite du ski étant alors assurée par
les seules articulations du genou et de la hanche.
[0003] La plupart des chaussures de ski alpin sont, en conséquence, uniquement conçues pour
respecter les contours anatomiques du pied et de la cheville, mais elles présentent
l'inconvénient d'empêcher ses mouvements physiologiques qui se font dans les trois
plans de l'espace, à savoir le plan frontal, le plan horizontal et le plan sagittal.
Le blocage des mouvements de la cheville présente les inconvénients de diminuer les
facultés d'adaptation du pied par l'intermédiaire de la cheville au sol et de réduire
fortement, sinon complètement, les possibilités d'échappement du membre inférieur
lorsque le pied est bloqué au sol. Ce non respect de la physiologie de l'articulation
de la cheville conduit, en cas de chute notamment, à une augmentation significative
des contraintes mécaniques au niveau du genou et, en particulier, au niveau du système
ligamentaire. La fréquence et la gravité des lésions ligamentaires du genou sont,
en conséquence, fortement augmentées avec ce type de chaussure.
[0004] On a déjà proposé, pour tenter d'améliorer le confort et les performances, de réaliser
des chaussures de ski permettant de retrouver au moins partiellement une possibilité
de mouvement relativement à l'articulation de la cheville. Ces chaussures de ski comportent
une coque plantaire incluant une empeigne et une tige articulée sur la coque plantaire
au-dessus de l'articulation tibio-tarsienne autour d'un axe sensiblement parallèle
au plan d'extension de la semelle. Ce type de réalisation présents, certes, l'avantage
de permettre un certain degré de flexion de la cheville autour de l'axe d'articulation
tibio-tarsien et donc dans le plan saggital, mais ce type de réalisation maintient
toujours l'articulation de la cheville dans un état de blocage total, dans le plan
frontal ou horizontal. Dans certaines réalisations, telles que celles divulguées dans
les documents de brevets
DE-U-8 702 913 ou
DE-A-3 303 520 par exemple, la tige est montée pour pouvoir s'adapter à l'anatomie de chaque skieur,
en coulissant selon un axe sensiblement vertical. Un tel montage n'autorise cependant
pas un mouvement de la cheville dans un plan horizontal, ce qui ne permet aucun débattement
angulaire, même partiel, assimilable aux mouvements naturels de l'articulation naturelle
de la cheville.
[0005] Le concept de la chaussure de ski à tige articulée autour de l'axe tibio-tarsien,
s'il permet dans une certaine mesure une flexion de la cheville tout en restant dans
le cadre des techniques classiques de conduite du ski, ne porte donc pas remède à
l'aggravation des lésion au niveau de l'appareil ligamentaire du genou et ne permet
pas d'utiliser le potentiel physiologique complet de l'articulation de la cheville.
[0006] On connaît, en outre, le brevet
FR-A-2 536 966 dont l'objectif est de reconstituer l'angle d'inclinaison naturel de la jambe du
skieur en proposant une chaussure de ski dont la tige rigide est mobile dans un plan
vertical transversal à l'axe longitudinal du pied. La mobilité de la tige est obtenue
par montage de la tige rigide sur en étrier semi-circulaire coulissant dans un guide
ménagé à l'intérieur de la coque de la chaussure. Ce type de chaussure n'autorise
pas les mouvements physiologiques de l'articulation de la cheville, puisque seule
est permise l'inclinaison latérale de la jambe par rapport au pied du skieur.
[0007] Cette chaussure rend impossibles les mouvements physiologiques de la cheville, puisque
tout mouvement dans le plan frontal de la cheville est accompagné d'un mouvement dans
le plan horizontal et, à un moindre degré, dans le plan sagittal.
[0008] On connaît également la chassure de ski décrite dans le brevet
US-A-4 199 879 qui s'efforce pour des raisons de sécurité, de rendre une certaine liberté à l'articulation
de la cheville dans les trois plans de l'espace. A cette fin, il est proposé d'associer
à une coque plantaire contenant le bloc calcanéo-pédieux, une enveloppe rigide assimilable
à un simple corps cylindrique, destiné à contenir le bas de la jambe du skieur au-dessus
des malléoles. L'enveloppe rigide est reliée à la coque par l'intermédiaire d'un dispositif
d'articulation constitué de deux ressorts hélicoïdaux s'étendant chacun extérieurement
et latéralement à la chaussure.
[0009] Un tel agencement permet un débattement angulaire relatif de la coque et de la tige
dans les trois plans de l'espace, mais ne fournit pas un montage étanche entre les
deux pièces, puisqu'une enveloppe externe flexible doit être prévue. Par ailleurs,
le recours au montage de ressorts conduit à un simple amortissement de type dynamique
des mouvements de l'articulation de la cheville et non pas à un contrôle passif des
mouvements de l'articulation dans ses limites physiologiques naturelles. De plus,
le recours à des ressorts latéraux et extérieurs présente un double inconvénient lié
à une sollicitation musculaire importante de l'articulation, et ce dans des lieux
géométriques en dehors de l'articulation naturelle de la cheville. On notera enfin
que la position externe des ressorts est telle qu'ils constituent une source potentielle
d'accrochage et de chute pour le skieur.
[0010] L'objet de la présente invention est donc de porter remède aux inconvénients des
chaussures de ski de l'art antérieur pour réaliser une chaussure de ski respectant,
au moins partiellement, la physiologie de l'articulation de la cheville, sans nuire
à sa protection et à la conduite du ski, tout en diminuant les risques de lésions
ligamentaires du genou.
[0011] Un autre objet de l'invention consiste à réaliser une chaussure de ski autorisant
les mouvements simultanés du pied dans les plans horizontal et frontal.
[0012] Un objet secondaire de l'invention est de réaliser une chaussure de ski permettant
une reproduction améliorée de l'articulation de la cheville dans le plan saggital.
[0013] L'objet de l'invention est atteint grâce à une chaussure de ski comportant, d'une
part, une coque plantaire munie d'une semelle et d'une zone d'empeigne destinée à
reposer directement ou indirectement sur un support, tel un ski par exemple, et apte
à contenir au moins la base plantaire du pied et le bloc calcanéo-pédieux et, d'autre
part, une tige rigide adaptable sur la-dite coque et apte à envelopper et soutenir
l'articulation tibio-tarsienne de la cheville, la coque et la tige étant montées
avec une liberté de mouvement relatif, caractérisée en ce qu'un dispositif d'articulation
est monté entre la tige qui soutient, en outre, l'astragale et la coque pour permettre
un débattement angulaire relatif de la coque et de la tige accommodant, au moins partiellement,
les mouvements d'éversion et d'inversion autorisés par l'articulation sous-astragalienne
du pied.
[0014] Diverses autres caractéristiques ressortent de la description faite ci-dessous en
référence aux dessins annexés qui montrent, à titre d'exemples non limitatifs, des
formes de réalisation de l'objet de l'invention.
La fig. 1 montre une vue schématique latérale externe de l'articulation de la cheville et du
pied dans une chaussure de ski conforme à l'invention.
La fig. 2 montre l'articulation de la cheville selon une vue supérieure prise à partir de la
fig. 1.
La fig. 3 montre un premier exemple de réalisation selon une coupe longitudinale d'une chaussure
de ski selon l'invention.
La fig. 4 montre une vue en coupe d'un premier exemple de réalisation d'une chaussure selon
l'invention prise selon une coupe effectuée selon la ligne IV-IV de la fig. 3.
La fig. 5 montre un détail du dispositif d'articulation selon l'invention pris selon la coupe
V-V de la fig. 3.
La fig. 6 montre un détail du dispositif d'articulation selon l'invention pris selon la coupe
VI-VI de la fig. 3.
Les fig. 7 et 8 illustrent des variantes de réalisation du dispositif d'articulation conforme à l'invention.
La fig. 9 montre une vue d'une chaussure de ski conforme à l'invention prise selon une vue
postérieure de la chaussure.
Les fig. 10 et 11 illustrent une autre variante de réalisation montrant un montage particulier des
deux parties de la chaussure.
[0015] La
fig. 1 montre, de manière schématique, la répartition des os constituant l'articulation
sous-astragalienne de la cheville d'un être humain à l'intérieur d'une chaussure de
ski dont l'enveloppe extérieure
1, ainsi que la semelle
2, ont été représentées en lignes pointillées. La vue générale représentée peut être
considérée comme illustrant la position de la cheville et de l'arrière-pied droit
d'un skieur, vu latéralement de l'extérieur, selon un plan s'étendant selon la direction
de l'axe longitudinal principal de la chaussure, et sensiblement perpendiculaire au
plan de support et d'extension de la chaussure matérialisé par le plan
P considéré comme le plan d'appui et d'extension de la semelle
2 de la chaussure.
[0016] L'articulation sous-astragalienne de la cheville est constituée du calcanéum
3, de l'astragale
4, l'ensemble constitué du cuboïde
5, du scaphoïde
6, des cunéiformes
7, puis des métatarsiens et, enfin, des phalanges, non représentées sur la
fig. 1, formant le bloc calcanéo-pédieux.
[0017] Les mouvements de l'articulation sous-astragalienne dans l'espace peuvent être considérés
comme étant le résultat des positions relatives dans l'espace de l'ensemble des positions
du bloc calcanéo-pédieux constitué du calcanéum
3, du cuboïde
5, du scaphoïde
6 et cunéiformes
7 et des métatarsiens
8 par rapport a l'astragale
4. De manière plus précise, ces mouvements sont définis de manière classique en anatomie
par un mouvement d'inversion, et par un mouvement d'éversion de la cheville.
[0018] Par inversion de la cheville, on entend un mouvement qui associe une combinaison
partielle ou non de l'ensemble des mouvements suivants dans les trois plans de l'espace,
à savoir :
- dans le plan horizontal confondu selon la
fig. 1 avec le plan
P, une rotation dite interne, car dirigée vers la face intérieure du pied opposé, cette
rotation interne présentant une amplitude maximum de rotation de 30
o par rapport à une position d'aplomb normal du pied dans laquelle l'axe longitudinal
du pied est sensiblement parallèle au plan de symétrie de l'être humain,
- dans le plan frontal correspondant à un plan
F perpendiculaire au plan
P, un roulis dit interne d'une amplitude de 25
o environ défini par rapport aux deux positions extrêmes basse et haute d'amplitude
du roulis interne,
- dans le plan saggital, non représenté et matérialisé par le plan de la coupe de
la
fig. 1, une flexion, dite plantaire, d'une amplitude de 10
o environ dirigée selon la flèche
f₁ et définie par rapport à une position normale d'aplomb d'un être humain situé sur
un plan horizontal.
[0019] Les amplitudes données ci-dessus en référence correspondent à des valeurs moyennes,
chaque amplitude étant susceptible de varier de plus ou moins 5 à 10 degrés selon
l'âge de l'individu, ainsi que selon ses caractéristiques anatomiques propres.
[0020] De la même façon, on désigne par éversion de la cheville un mouvement associant dans
les trois plans de l'espace selon une direction générale s'écartant ou s'éloignant
du plan de symétrie vertical de l'individu :
- une rotation externe de 30
o au maximum dans le plan horizontal,
- dans le plan frontal
F, un roulis externe d'environ 20
o,
- dans le plan sagittal, une flexion, dite dorsale, dirigée selon la flèche
f₂ et d'une amplitude de 10
o environ.
[0021] Des investigations menées sur les mouvements de l'articulation sous-astragalienne
du pied et de la cheville ainsi définie ont montré que l'ensemble de ces mouvements
d'inversion et d'éversion dans les trois plans de l'espace possédaient des axes instantanés
de déplacement ou, encore, de mouvement, dont le déplacement était limité et circonscrit
à une enveloppe géométrique assimilable à un cône de révolution
11, dénommé ci-après cône sous-astragalien.
[0022] Le sommet
S du cône
11 peut être considéré comme se situant à une distance
d en arrière du calcanéum et à une hauteur
H₁ sensiblement équivalent au tiers de la hauteur
H représentative de la hauteur du bord postérieur extrême du calcanéum
3. De préférence, le sommet
S est également situé au centre de la projection géométrique du calcanéum
3 sur le plan frontal
F.
[0023] La détermination de l'inclinaison du cône
11 par rapport au plan
P peut être définie par l'intermédiaire des deux faisceaux de ligaments en haie
12 et
13, dont l'intersection doit être située sur l'axe central
14 du cône
11. En pratique, l'angle
α, formé par l'intersection de l'axe central
14 du cône
11 avec le plan
P, a une valeur comprise entre 20 et 50
o et, de préférence, comprise entre 30 et 45
o. Le cône
11 est encore défini par son angle d'ouverture
β dont la valeur moyenne varie entre 15 à 30
o selon l'âge des individus et leurs particularités anatomiques.
[0024] La
fig. 2 représente un pied droit, en vue supérieure, à l'intérieur d'une chaussure
1. Sur la
fig. 2, l'axe
x-x′ représente l'axe longitudinal de la chaussure
1. En projection dans un plan horizontal, l'axe
x-x′ et l'axe central
14 du cône
11 forment un angle
γ compris entre 10 et 30
o, le cône
11 étant, en conséquence, dirigé vers l'intérieur du pied.
[0025] L'ensemble de ces définitions géométriques et angulaires permet donc de définir dans
l'espace la disposition et l'orientation du cône sous-astragalien
11 représentatif de l'enveloppe à l'intérieur de laquelle se déplacent les axes instantanés
de mouvement de l'articulation sous-astragalienne.
[0026] La
fig. 3 illustre un premier exemple de réalisation d'une chaussure conforme à l'invention
et constituée d'une coque plantaire
15 munie d'une semelle
2 destinée à reposer directement ou indirectement sur un support matérialisé par le
plan
P. La coque plantaire
15 est apte à servir de support à la base plantaire du pied et à contenir au moins une
partie de la masse dorsale du pied, y compris le bloc calcanéo-pédieux, par l'intermédiaire
d'une zone d'empeigne
16.
[0027] La chaussure selon l'invention est, en outre, composée d'une tige rigide
17 adaptable de manière étanche sur la coque plantaire
15 et apte à envelopper et soutenir les articulations de la cheville et, en particulier,
l'articulation tibio-tarsienne
10 et l'astragale
4, aussi bien latéralement qu'antérieurement et postérieurement.
[0028] L'adaptation de la tige rigide
17 sur la coque plantaire
15 est réalisée par l'intermédiaire d'un dispositif d'articulation qui, dans l'exemple
représenté à la
fig. 3, comporte deux moyens de liaison entre la coque plantaire
15 et la tige rigide
17, en vue de permettre un débattement angulaire relatif de la coque et de la tige.
[0029] Le premier moyen de liaison
22 (
fig. 3 et
6) est disposé sur la partie postérieure de la chaussure dans la zone destinée à accommoder
et servir de siège de réception au talon du skieur et est constitué d'un ergot
23 solidaire de la coque plantaire
15 et comportant une tête, sphérique ou hémisphérique par exemple, engagée avec un jeu
de montage à l'intérieur d'une cavité
24 ménagée à l'intérieur de l'épaisseur de la tranche terminale
25 de la tige rigide
17. L'ergot
23 et la cavité
24 sont disposés et réalisés sur la chaussure au voisinage du sommet
S du cône sous-astragalien
11, de manière que le débattement relatif de la coque plantaire
15 et de la tige rigide
17 s'effectue autour d'axes instantanés confinés à l'intérieur du cône sous-astragalien
11 précédemment défini. Suivant les formes conjuguées de l'ergot
23 et de la cavité
24, les libertés de mouvement permises par le moyen de liaison postérieur
22 peuvent consister en des rotations autour d'un axe
A₁ dirigé de la partie postérieure de la chaussure vers la partie antérieure de la chaussure
à l'intérieur du cône
11 et/ou en des rotations autour d'un axe
A₂ de direction confondue avec l'axe longitudinal de la partie de support de la tête
de rotation de l'ergot
23, l'axe de rotation
A₂ étant bien évidemment confiné à l'intérieur du cône sous-astragalien
11. De préférence, le moyen de liaison postérieur
22 permet une combinaison des rotations précédemment définies et, avantageusement, on
utilisera tout moyen de liaison assurant un déplacement relatif de la coque plantaire
15 et de la tige rigide
17 dans les trois plans de l'espace. A titre de variante, il est possible d'inverser
le type de montage proposé, et de rendre l'ergot
23 solidaire de la tige rigide
17 et de ménager la cavité
24 dans l'épaisseur de la coque plantaire
15.
[0030] De la même façon, à titre de variante, il est possible de remplacer le montage à
ergot montré à la
fig. 3 par un montage du type à rotules tel qu'illustré à la
fig. 8. Dans cette variante de réalisation, les deux cavités
26 et
27 sont, de préférence, semi-sphérique, munies de zones de dépouille annulaire et ménagées,
respectivement, dans l'épaisseur de la tige rigide 17 et de la coque plantaire
15, ces mêmes cavités
26 et
27 servant de siège de réception à une rotule
28 fixée à demeure par tout moyen approprié sur la coque plantaire ou la tige rigide.
Un tel montage, avec jeu relatif, assure également un débattement angulaire relatif
selon les trois directions de l'espace de la coque plantaire
15 par rapport à la tige rigide
17.
[0031] Le dispositif d'articulation de la
fig. 3 est complété par un moyen de liaison antérieur
32 disposé avantageusement entre la zone d'empeigne
16 de la coque plantaire
15 et la partie antérieure
17a de la tige rigide
17. Pour respecter au moins partiellement la physiologie de l'articulation sous-astragalienne
de la cheville, telle que définie précédemment, le moyen de liaison antérieur est
disposé au moins partiellement dans le cône sous-astragalien
11, afin que les axes instantanés de déplacement de la coque plantaire
15 et de la tige rigide
17 dans les trois plans de l'espace soient situés à l'intérieur du cône sous-astragalien
11. A cet effet, il est prévu, de manière préférentielle, de réaliser un ergot
33 à tête sphérique ou hémisphérique par exemple surmontant une embase cylindrique
34 solidaire de la zone d'empeigne
16. La tête de l'ergot
33 est montée à l'intérieur d'une cavité réceptrice
35 ménagée dans l'épaisseur de la partie antérieure
17a de la tige rigide, la tête de l'ergot
33 étant maintenue en place à l'intérieur de la cavité
35 par l'intermédiaire d'un épaulement annulaire
36 interne à la cavité
35.
[0032] Les
fig. 4 et
5 montrent que la cavité
35 peut présenter avantageusement une section transversale de forme elliptique décroissante
de l'épaulement annulaire
36 jusqu'au fond de la cavité, pour permettre en association avec le jeu relatif de
montage de l'ergot
33 à l'intérieur de la cavité
35, un déplacement entièrement libre de la coque plantaire
15 par rapport à la tige rigide
17. Ainsi, comme le montre la
fig. 4, l'ergot
33 peut se déplacer parallèlement au plan
P pour venir occuper une position située sur l'axe
B₁ ou
B₂ par exemple.
[0033] De la même façon, ces déplacements peuvent, bien évidemment, être combinés avec des
rotations angulaires de la coque plantaire
15 ou de la tige rigide
17 autour de l'axe de déplacement instantané constitué par l'axe de l'embase cylindrique
34 et matérialisé par exemple par le passage du plan fictif central
R de la tige rigide dans les positions
R₁ et
R₂.
[0034] Avantageusement, les débattements angulaires relatifs de la coque plantaire
15 par rapport à la tige rigide
17 sont limités, d'une part, par le jeu relatif des deux moyens antérieurs et postérieurs
d'articulation et, d'autre part, par des moyens de butée ménagés au niveau de la zone
de jonction et d'emboîtement
41 entre la coque plantaire
15 et la tige rigide
17. La butée inférieure peut ainsi être constituée par la bordure supérieure
42 de la limite supérieure de la coque plantaire
15. La butée supérieure est alors constituée par la bordure inférieure
43 de la limite inférieure de la tige rigide
17.
[0035] Le dispositif d'articulation ainsi décrit est avantageusement pourvu d'une élasticité
qui peut être conféré par l'interposition sur les deux bords latéraux de la chaussure
et entre la coque plantaire
15 et la tige rigide
17, de dynamomètres à ressort
44, comme illustré à la
fig. 9. Les dynamomètres à ressort
44 sont utilement pourvus d'un système de réglage de la tension du ressort en vue d'assurer
un réglage de la souplesse du débattement angulaire relatif entre la coque plantaire
15 et la tige rigide
17. Il est évident que tout système élastique équivalent assurant une rigidification
contrôlée du dispositif d'articulation
21 est envisageable sans sortir du cadre de l'invention.
[0036] La
fig. 7 montre, selon une vue en coupe, un détail d'une variante de réalisation du moyen
de liaison antérieur
32, lequel peut être constitué d'une double rotule
45 comportant un corps cylindrique central
46 supportant deux rotules sphériques
47 et
48 à ses deux extrémités. Les sièges de réception des rotules
47 et
48 sont constitués de cavités
49 et
50 identiques à la cavité
35 de la variante illustrée à la
fig. 3 et ménagées respectivement dans la paroi antérieure
17a de la tige rigide
17 et dans la zone d'empeigne
16. Les cavités
49 et
50 débouchent à l'extérieur de la paroi antérieure
17a et de la zone d'empeigne
16 par deux alésages cylindriques
51, 52 traversés par le corps cylindrique
46. Le dimensionnement relatif de la double rotule
45, des cavités
49, 50 et des alésages cylindriques
51 et
52 est prévu pour assurer, d'une part, la rétention de la double rotule
45 à l'intérieur des cavités
49 et
50 et, d'autre part, pour assurer un débattement angulaire dans les trois plans de l'espace
de la tige rigide
17 par rapport à la coque plantaire
16, et ce autour d'axes de déplacement instantanés confinés à l'intérieur du cône sous-astragalien
11.
[0037] Un montage particulièrement avantageux et pratique des moyens de liaison antérieur
et postérieur consiste à disposer les centres géométriques respectifs des moyens de
liaison postérieur
22 et antérieur
32 sur l'axe central
14 du cône sous-astragalien
11. En raison de la plasticité des tissus de la plante du pied, il est cependant possible
de disposer les-dits centres géométriques dans un plan vertical incluant le grand
axe central et longitudinal
x-x′ de la chaussure de ski.
[0038] La
fig. 9 montre une vue de la face arrière ou postérieure d'une chaussure pour pied droit
conforme à l'invention. La disposition illustrée présente un montage dans lequel une
tige supérieure rigide
55 est articulée par rapport à la tige
17 autour d'un axe
y-y′ transversal au plan médian longitudinal
M de la chaussure
1. L'axe
y-y′ de l'articulation
56 est disposé sur la chaussure
1, de manière à s'étendre sensiblement au niveau de la pince tibio-péronière représentative
de l'articulation tibio-tarsienne
10 (voir
fig. 1) de l'articulation de la cheville, en vue d'accommoder la flexion de cette articulation.
De manière particulièrement avantageuse, l'axe transversal
y-y′ est incliné par rapport au plan de support et d'extension principal
P de la chaussure et s'élève progressivement de l'extérieur vers l'intérieur de la
chaussure. L'axe
y-y′ présente une inclinaison de l'ordre de 15 à 25
o par rapport au plan
P.
[0039] Les problèmes d'étanchéité résultant de la réalisation d'une chaussure de ski en
au moins deux parties seront résolus par l'interposition de languettes d'étanchéité
disposées à l'intérieur ou à l'extérieur de la chaussure et longeant par exemple la
zone de jonction
41.
[0040] Les
fig. 10 et
11 illustrent une variante de réalisation dans laquelle le dispositif d'articulation
est constitué de deux barrettes
51 interposées latéralement, entre la coque
15 et la tige
17. Chaque barrette
51 est solidaire de la coque
15 par un élément d'immobilisation inférieur
52, du type vis, rivet ou analogue, et par un élément de fixation supérieur
53, du type vis, tenon, rivet ou insert, par exemple. L'élément de fixation supérieur
53 et la barette
51 possèdent un jeu de montage relatif autorisant des mouvements de la tige
17 dans les trois plans de l'espace, autour d'axes instantanés de déplacement dont la
résultante géométrique se déplace dans le cône
11 pour respecter l'articulation de la cheville. Il est, bien évidemment, possible d'inverser
les positions respectives des éléments
52 et
53 sans sortir du cadre de l'invention.
[0041] La chaussure de ski selon l'invention permet, grâce au dispositif d'articulation,
une reproduction, au moins partielle et, de préférence, totale, de l'ensemble des
mouvements d'éversion et d'inversion du bloc calcanéo-pédieux sous l'astragale, sans
pour autant nuire aux performances du skieur et au maintien du pied et de la cheville.
En effet, la définition d'un modèle géométrique et mécanique représentatif de la cinématique
des mouvements de l'articulation de la cheville sur des bases anatomiques et physiologiques
a conduit à la définition du cône sous-astragalien
11 permettant de concilier des éléments jusqu'à présent antinomiques, à savoir la sécurité
et les performances du skieur.
[0042] Les possibilités de débattement relatif dans les trois plans de l'espace des deux
parties constitutives de la chaussure selon l'invention autorisent en cas de choc
ou de chute par exemple, des mouvements d'échappement dans les trois plans de l'espace
du membre inférieur, ce qui contribue à réduire les contraintes au niveau du genou
et du système ligamentaire en général. En particulier, le recours à un dispositif
d'articulation de type passif sans sollicitation active préférentielle, autorise les
mouvements d'inversion et d'éversion de l'articulation sous astragalienne de la cheville
dans les limites géométriques définies par le cône sous-astragalien, sans aucune sollicitation
musculaire ou autres, conduisant à une accomodation parfaite des mouvements d'éversion
et d'inversion.
[0043] Il s'avère, en outre, que les possibilités de mouvement supplémentaires qui sont
à la disposition du skieur en raison du dispositif d'articulation proposé par l'invention,
permettent une amélioration du palpage de la neige, ainsi qu'une meilleure conduite
du ski en slalom par un fouettage angulaire du ski dans le virage, ces deux avantages
résultant, précisément, du dispositif d'articulation selon l'invention.
[0044] Il doit, enfin, être noté qu'à la place des moyens d'articulation à ergots ou à double
rotules qui ont été décrits, il est bien évidemment endemment envisageable d'avoir
recours par exemple à des systèmes à roulement ou encore d'utiliser les propriétés
de déformation élastique et de rigidité de certains matériaux plastiques ou autres.
Le moyen de liaison postérieur
22 pourrait ainsi être simplement constitué d'une zone postérieure de jonction entre
la tige
17 et la coque
15, la-dite zone comportant, essentiellement, un matériau plastique déformable élastiquement.
1 - Chaussure de ski comportant, d'une part, une coque plantaire (15) munie d'une semelle (2) et d'une zone d'empeigne (16) destinée à reposer directement ou indirectement sur un support, tel un ski par exemple,
et apte à contenir au moins la base plantaire du pied et le bloc calcanéo-pédieux
et, d'autre part, une enveloppe rigide (17) reliée par l'intermédiaire d'un dispositif d'articulation (22, 32) à la coque (15) pour permettre un débattemnt angulaire relatif de la coque (15) et de l'enveloppe rigide (17),
caractérisée en ce que l'enveloppe rigide est une tige (17) apte à soutenir et envelopper l'articulation tibio-tarsienne de la cheville et
l'astragale (4), montée et adaptée de manière étanche sur la coque (15) par l'intermédiaire du dispositif d'articulation (22, 32), lequel est monté pour permettre un débattement angulaire relatif de la tige (17) et de la coque (15) accommodant au moins partiellement l'ensemble des mouvements d'éversion et d'inversion
autorisés par l'articulation sous-astragalienne de la cheville.
2 - Chaussure selon la revendication 1, caractérisée en ce que le dispositif d'articulation
(22, 32) relie la tige et la coque par des moyens de liaison (23, 24, 26, 27, 28, 33, 35) permettant le débattement relatif selon au moins une liberté de mouvement dont le
ou les axes instantanés de mouvement sont circonscrits à l'intérieur d'une enveloppe
géométrique en forme de cône de révolution (11) dénommé cône sous-astragalien et représentatif des mouvements d'éversion et d'inversion.
3 - Chaussure selon la revendication 2, caractérisée en ce que le sommet (S) du cône sous-astragalien (11) est situé dans la zone centrale du talon de la chaussure, à l'arrière du calcanéum
(3) et à une distance (d) comprise entre 1 et 3 cm de ce dernier et à environ au tiers de sa hauteur, le-dit
cône (11) étant, d'une part, incliné en direction de la partie supérieure de la chaussure,
de manière que son axe principal (14) forme un angle (α) compris entre 20 et 50o et, de préférence, compris entre 30 et 45o, avec le plan de support et d'extension principal (P) de la chaussure et possédant, d'autre part, un angle d'ouverture (β) compris entre 15 et 30o.
4 - Chaussure selon la revendication 3, caractérisée en ce que le cône (11) est incliné vers l'intérieur de la chaussure de manière que son axe principal (14) forme dans le plan horizontal un angle (γ) compris entre 15 et 30o avec l'axe longitudinal (x-x′) de la chaussure.
5 - Chaussure selon la revendication 3, caractérisée en ce que l'axe principal (14) du cône (11) est confondu avec l'axe longitudinal (x-x′) de la chaussure.
6 - Chaussure selon la revendication 2, 3, 4 ou 5, caractérisée en ce que le dispositif
d'articulation (22, 32) assure plusieurs libertés de mouvements et, de préférence, trois, combinant des
mouvements de rotation et de translation rectilignes et circulaires.
7 - Chaussure selon l'une des revendications précédentes, caractérisée en ce que le
dispositif d'articulation (21) comporte un moyen de liaison antérieur (32) monté sur la partie antérieure de la chaussure, entre la coque et la tige, au moins
en partie à l'intérieur du cône sous-astragalien (11).
8 - Chaussure selon l'une des revendications précédentes, caractérisée en ce que le
dispositif d'articulation (22, 32) comporte un moyen de liaison postérieur (32) monté sur la partie postérieure de la chaussure au voisinage du sommet (S) du cône sous-astragalien.
9 - Chaussure selon les revendications 7 et 8, caractérisée en ce que les moyens de
liaison antérieurs et postérieurs sont situés sur un même axe (14).
10 - Chaussure selon la revendication 7, caractérisée en ce que le moyen de liaison
antérieur (32) est constitué d'une double rotule (45), ou d'un système à ergot (33, 34, 36), de préférence au moins en partie sphérique.
11 - Chaussure selon la revendication 8, caractérisée en ce que l'élément de liaison
postérieur (22) est constitué d'une rotule simple (28), d'un ergot sphérique (23) ou d'une zone de jonction déformable élastiquement entre la tige (17) et la coque (15).
12 - Chaussure selon l'une des revendications 1 à 11, caractérisée en ce que des moyens
de butées (42, 43) disposés, de préférence, sur les faces latérales de la chaussure, limitent le débattement
relatif de la coque et de la tige.
13 - Chaussure selon la revendication 12, caractérisée en ce que les moyens de butées
(42, 43) consistent en un emboîtement avec jeu relatif de la coque (15) et de la tige (17), les surfaces des bordures inférieures et supérieures, respectivement de la tige
et de la coque, assurant la fonction de butée.
14 - Chaussure selon la revendication 6, caractérisée en ce que le dispositif d'articulation
comporte deux barrettes (51) disposées latéralement, entre la tige (17) et la coque (15).
15 - Chaussure selon l'une des revendications 1 à 14, caractérisée en ce que la tige
rigide (17) comporte une tige supérieure (55), montée articulée par rapport au corps principal de la tige (17) autour d'un axe (y-y′) transversal au plan médian principal (M) de la chaussure, ledit axe s'étendant sensiblement au niveau de la pince tibio-péronière
(56) de l'articulation de la cheville pour accommoder la flexion de cette articulation.
16 - Chaussure selon la revendication 15, caractérisée en ce que l'axe transversal (y-y′) est incliné par rapport au plan de support et d'extension principal (P) de la chaussure et s'élève progressivement de l'extérieur vers l'intérieur de la
chaussure.
17 - Chaussure selon l'une des revendications précédentes, caractérisée en ce que des
moyens de contrôle (44) de la souplesse du débattement sont disposés, de préférence latéralement, entre
la tige (17) et la coque (15).