[0001] L'invention se rapporte à un connecteur électrique dont l'étanchéité doit pouvoir
être maintenue même s'il reste plongé dans des liquides agressifs, éventuellement
à haute température ou à pression élevée et pendant des durées qui peuvent être assez
longues.
[0002] Comme ce connecteur est prévu notamment pour être utilisé dans des zones irradiées,
la connexion doit pouvoir être assurée par télémanipulation. On a choisi, pour atteindre
ces objectifs, un connecteur du type comprenant une partie mâle constituée d'une
broche et une partie femelle constituée d'une douille dans laquelle la broche pénètre
par translation. Les contacts électriques sont espacés axialement sur les deux parties.
Le connecteur est caractérisé par deux surfaces de butée situées sur la partie mâle
et la partie femelle dont le contact assure aisément l'étanchéité, et par deux portions
filetées situées également sur les parties mâle et femelle et qui permettent de les
visser l'une à l'autre. Les surfaces de butée sont profilées de manière à présenter
une zone de contact mutuel linéaire et circonférentielle à la connexion. Il peut s'agir
des surfaces d'une sphère et d'un cône. Le contact de ces surfaces empêche le dévissage
accidentel du connecteur.
[0003] La surface de butée de la partie femelle est avantageusement située à l'extrémité
de la douille pour constituer un entonnoir qui facilite l'introduction de la broche.
Il est également avantageux que la portion filetée solidaire de la partie mâle soit
disposée sur un fourreau entourant une partie de la broche qui porte la surface de
butée.
[0004] On va maintenant décrire une réalisation de l'invention à l'aide des figures suivantes
annexées à titre illustratif et non limitatif :
- les figures 1 et 2 représentent les parties femelle et mâle du connecteur ; et
- la figure 3 représente une coupe suivant la ligne III-III de la figure 1.
[0005] La partie femelle, référencée par 1 sur la figure 1, comprend une douille 2 munie
à une extrémité d'une embouchure 3 en forme de cône droit et qui débouche dans un
évidement 4 contenu dans la douille 2 et qui traverse celle-ci le long de son axe
X. L'embouchure 3 est rétrécie vers l'évidement 4 et constitue donc un entonnoir.
Sur le contour externe de la douille 2, près de l'embouchure 3, ont été établis côte
à côte un filetage 5 et un contour extérieur hexagonal 6 qu'une clef peut saisir.
Les contacts électriques sont situés dans l'évidement 4 entre un épaulement 7 et un
fond 8, opposé à l'embouchure 3 et par lequel passent les raccordements électriques
à la partie femelle. Dans le cas présent, un thermocouple 9 traverse le fond 8 et
s'étend, extérieurement à la partie femelle 1, dans une gaine 10 de crayon de combustible
nucléaire dont l'extrémité est fixée (éventuellement par l'intermédiaire d'une jonction
diffusée non représentée) au fond 8 : un tel appareillage permet donc de mesurer en
service la température au coeur du combustible du réacteur, mais d'autres utilisations
du connecteur restent possibles.
[0006] On trouve successivement entre l'épaulement 7 et le fond 8 un premier empilement
de rondelles isolantes 11, une bague de contact négatif 12, un deuxième empilement
de rondelles isolantes 13, une bague de contact positif 14 et un troisième empilement
de rondelles isolantes 15. Un étui 16 cylindrique et isolant est disposé autour des
bagues 12 et 14 et les isole de la douille 2, qui est en acier inoxydable.
[0007] Une goupille isolante 17 traverse parallèlement à l'axe X le fond 8, les bagues
12 et 14 et les empilements de rondelles 11, 13 et 15 afin d'empêcher ces diverses
pièces de tourner pendant l'introduction du connecteur.
[0008] Deux fils électriques 18 relient le thermocouple 9 à la bague de contact positif
14 pour l'un, à la bague de contact négatif 12 pour l'autre. Pour cela, on les fait
passer dans des perçages dans le troisième empilement 15 et, pour le second, à travers
un perçage dans la bague de contact positif 14 avec un remplissage d'isolant et dans
le deuxième empilement 13. Ces divers perçages ne sont toutefois pas représentés.
[0009] Les faces internes des bagues 12 et 14 peuvent porter des chanfreins 19 aussi bien
vers l'embouchure 3 que vers le fond 8. Par ailleurs, on voit sur la figure 3 que
la bague de contact négatif 12 est constituée par deux demi-bagues 12a et 12b dont
la première, transpercée par la goupille 17, est fixe dans la douille 2, alors que
l'autre 12b est repoussée en direction de la demi-bague 12a précédente par un ressort
20 qui s'appuie sur l'étui 16. Quoique non représentée, la bague de contact positif
14 est identique. Ces dispositions assurent une application correcte des bagues 12
et 14 contre les contacts de la partie mâle, sans jeux et sans basculements des demi-bagues.
Enfin, la surface interne 21 de la douille 2, entre l'embouchure 3 et l'épaulement
7, est lisse et cylindrique.
[0010] La partie mâle 25 comprend, comme on le voit sur la figure 2, un fourreau 26 en acier
inoxy dable qui contient un évidement 27 et à une extrémité duquel est disposé un
fond 28 que traverse un câble électrique 29. L'autre extrémité du fourreau est élargie
et porte un taraudage 30. Une broche 31, située dans l'évidement 27, dépasse de l'extrémité
élargie du fourreau 26 et s'appuie sur un épaulement 32 de celui-ci. Un contour extérieur
hexagonal 43 analogue à celui de la partie femelle (référence 6) peut être prévu sur
le fond 28 pour permettre une préhension par télémanipulation.
[0011] La broche 31 se compose essentiellement de pièces cylindriques coaxiales à l'axe
Y de la partie mâle 25 et plus précisément d'un contact positif constitué par une
tige 33 qui se termine à l'extérieur par une extrémité épanouie 34, d'un contact négatif
35 tubulaire disposé autour de la tige 33 et plus court que celle-ci, d'un premier
étui isolant 36 qui sépare la tige 33 du tube 35, d'un second étui isolant 37 autour
du contact négatif 35 et d'un manchon 38 en acier inoxydable qui entoure le second
étui isolant 37. Le manchon 38 comprend une extrémité extérieure 39 cylindrique qui
vient prolonger un élargissement 40 en portion de sphère et qui est donc limité par
une surface de butée convexe. Une goupille isolante 45 s'étend diamétralement dans
la broche 31 pour empêcher les déplacements de la tige 33, du contact négatif 35,
des étuis 36 et 37 et du manchon 38. Des fils électriques 41 dans l'évidement 27,
entre la broche 31 et le fond 28, relient les contacts positif et négatif au câble
29.
[0012] Une entretoise isolante 42 sépare dans la direction de l'axe Y l'extrémité épaisse
34 du contact négatif 35. Par ailleurs, l'extrémité épanouie 34 se termine sur un
chanfrein 44.
[0013] La connexion peut se faire en saisissant les parties hexagonales 6 et 43 des parties
femelle 1 et mâle 25 par deux pinces télémanipulées. On fait pénétrer l'extrémité
épanouie 34 dans l'embouchure 3 puis dans l'évidement 4 par un mouvement de translation
suivant les axes X et Y. Cette opération se fait facilement grâce à la forme d'entonnoir
de l'embouchure 3 et au chanfrein 44. Le centrage complet est effectué lorsque l'extrémité
extérieure 39 du manchon de centrage 38 s'engage sur la surface interne 21 de la
douille 2. Les contacts positif et négatif sont alors introduits dans les bagues 12
et 14 en écartant leurs demi-bagues. Enfin, le vissage des parties filetées 5 et 30
est effectué jusqu'à ce que l'élargissement 40 bute et se coince contre l'embouchure
3, après quoi le desserrage accidentel du connecteur est exclu. On constate donc que
lorsque le connecteur est assemblé, du fluide environnant doit passer entre les parties
filetées 5 et 30, les surfaces coniques en butée de l'embouchure 3 et de l'élargissement
40, ainsi qu'entre la surface interne 21 et la surface de l'extrémité 39 avant de
parvenir aux contacts électriques ; une telle éventualité est peu probable malgré
l'absence de joints d'étanchéité, qui seraient de toute façon inutilisables dans certains
milieux corrosifs. Dans la forme de réalisation représentée, où l'extrémité élargie
du fourreau 26 s'étend autour de l'élargissement 40, la partie femelle 1 s'imbrique
partiellement dans la partie mâle 25, ce qui garantit une bonne cohésion de l'assemblage.
[0014] D'autres profils de conicité ou de resserrement sont également possibles pour les
surfaces de l'embouchure 3 et de l'élargissement 40. Il suffit qu'un contact s'établisse
sur une circonférence, ce qui implique simplement qu'une des surfaces soit saillante,
l'autre pouvant être concave, convexe ou droite.
[0015] Dans la description précédente, le choix de la polarité des contacts, positif et
négatif respectivement, est évidemment arbitraire. Les matériaux (acier inoxydable
et céramique) sont choisis pour résister à la température et à la pression imposées
par l'utilisation.
[0016] Dans le cas du thermocouple, qui ne représente qu'une application particulière de
l'invention, les contacts seraient avantageusement en alliages thermoélectriques.
Enfin, dans d'autres applications, comme les capteurs de pression ou les jauges de
contrainte, on peut envisager des connecteurs selon l'invention présentant trois contacts
alignés (ou plus).
1. Connecteur comportant une partie femelle (1) comprenant une douille (2) et une
partie mâle (25) comprenant une broche (31), la broche et la douille étant pourvues
de contacts électriques et s'emboîtant l'une dans l'autre par un mouvement de translation
pour établir la connexion, caractérisé en ce que les parties mâle et femelle sont
munies de surfaces de butée (3, 40), profilées de manière à présenter un contact mutuel
linéaire et circonférentiel à la connexion, et de moyens (5, 30) permettant de les
visser l'une sur l'autre.
2. Connecteur selon la revendication 1, caractérisé en ce que les contacts électriques
des parties mâle et femelle sont espacés longitudinalement.
3. Connecteur suivant l'une quelconque des revendications 1 ou 2, caractérisé en ce
que la surface de butée de la partie mâle appartient à une portion de sphère.
4. Connecteur suivant l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisé en ce
que la surface de butée de la partie femelle est un cône droit.
5. Connecteur suivant l'une quelconque des revendications 1 à 4, caractérisé en ce
que les contacts électriques de la partie femelle sont des bagues conductrices chanfreinées
(19).
6. Connecteur suivant la revendication 5, caractérisé en ce que les bagues conductrices
sont composées de deux parties semi-circulaires séparées dont l'une est poussée vers
l'autre par un ressort (20).
7. Connecteur selon l'une quelconque des revendications 1 à 6, caractérisé en ce que
les contacts électriques de la partie mâle sont chanfreinés.
8. Connecteur suivant l'une quelconque des revendications 1 à 7, caractérisé en ce
que les moyens de vissage situés sur la partie mâle sont disposés sur un fourreau
(26) fixé à la partie mâle et entourant une partie de la broche (31) qui porte la
surface de butée de la partie mâle.
9. Connecteur suivant l'une quelconque des revendications 1 à 8, caractérisé en ce
que la surface de butée de la partie femelle est située à l'extrémité de la partie
femelle.